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 Sam Park ~ Stranger in a strange land

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Sam Park
Sam Park
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MessageSujet: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyDim 4 Nov - 3:25



Sam Park”There is no past that we can bring back by longing for it. Only a present that builds and creates itself as the past withdraws.”

Nom : Park Prénom(s) : Sam, tout simplement. Il s’agit en réalité de son pseudonyme « américain » et non pas de son véritable nom. Il l’utilise à chaque fois qu’il est en présence d’un étranger, surtout lorsqu’il se balade dans le monde occidental, peu habitué à sa langue natale. Originaire de Corée du Sud, ses véritables nom et prénom ont tendance à être massacrés ou bien à rendre perplexes ses interlocuteurs. Fatigué d’avoir à répéter quatre ou cinq fois la prononciation de son nom, et d’obtenir en échange des sourcils arqués et des « Can I call you S. ? », il a donc opté pour Sam Park. Simple, efficace, et difficile à mal orthographier sur un verre Starbucks. Seuls ses plus proches amis et/ou ses plus proches collègues (qui se font rares) l’appellent, comme il se doit, Park Seonghwan (박성환 , pour être précis).  Âge : 28 ans (ou déjà 29 ans dans son pays natal, puisque dans sa culture, l’âge dépend non pas de la date de naissance mais de la date de procréation) Date & lieu de naissance : le 26 juin 1990 à Pyongyang, Corée de Nord. Cette information, il est le seul à la posséder, et il s’efforce le plus souvent de l’oublier pour ne pas se trahir. Pour le reste du monde, et sur son état civil officiel délivré par le gouvernement sud-coréen, il est né un 8 avril 1990 à Séoul, Corée du Sud  État civil : Célibataire Orientation sexuelle : si vous le lui demandez, il vous répondra probablement par un haussement d’épaule. Comme la société sud-coréenne le lui suggère, il se suppose hétérosexuel. Dans la pratique... Il n’en a aucune idée, pour la simple et bonne raison qu’il n’a jamais eu l’esprit et le temps de s’y intéresser. Métier/occupation : il est soldat dans l’armée de terre de son pays, où il occupe le grade de Capitaine. Il y était autrefois responsable d’une troupe d’élite terriblement efficace, appelée « 그림자 » (à prononcer geurimja, « ombres ») qui avait pour mission d’intervenir dans des cas extrêmes ou des situations délicates (prise d’otages, enlèvements, protection d’homme d’états, incidents à la frontière nord-coréenne...), et surtout confidentielles. Chacun y tenait un rôle particulier, du sniper au professionnel d’arts martiaux. Lui-même se spécialise dans le combat au corps-à-corps, mais il était surtout apprécié pour son sens de la stratégie et ses prises de décision rapides de sang-froid. Officiellement, cette troupe n’a d’ailleurs jamais existé. En tant que soldat coréen, il fait désormais partie des soldats volontaires des forces de maintien de la paix des Nations Unies, les fameux « casques bleus ». Il appartient à une troupe hétéroclite de diverses nationalités s’entraînant ensemble, sous les ordres d’un chef d’unité. Il se spécialise donc dans le sauvetage et la mise en sécurité des civils, que ce soit dans des zones de conflits à travers le monde, de catastrophes naturelles ou d’épidémies, par exemple. Groupe : Army Scénario, PVs ou inventé ? Inventé Avatar : Song Joong Ki Crédits : Moi-même


Caractère
Physique
Sam est un jeune homme d’environ un mètre quatre-vingt. Si sa silhouette quelque peu longiligne ne semble pas faire le poids face aux armoires à glace qui peuplent les rangs des soldats américains basés à Virginia Beach, sa masse musculaire, plus discrète et subtile, n’a rien à leur envier. En effet, il n’utilise que très peu la force brute et mise davantage sur l’agilité et la rapidité lorsqu’il s’agit d’un combat ou d’une situation périlleuse quelle qu’elle soit. Ses mouvements sont alors empreints d’une sorte de grâce létale. Ses cheveux sont d’un noir profond et retombent sur son front avec un régularité bizarre, un peu comme si leur propriétaire ne se permettait aucune fantaisie. Ses yeux, tout aussi sombres, paraissent parfois étrangement... « lointains », et l’instant d’après luisent d’un éclat intimidant. On le sous-estime souvent car son visage doux lui donne quelques années de moins qu’il n’en possède, et l’apparence d’un petit nouveau inexpérimenté. Il possède un tatouage discret, dans le creux du poignet gauche : « 그림자 », le nom de son ancienne unité de forces spéciales.

SOLITAIRE


Solitaire, il ne l’a pas toujours été. S’il n’a pas eu une enfance facile, il fut un temps où il appréciait plus que tout d’être entouré des gens qu’il aime. Ceux qu’il appelait sa famille. Il n’y a rien qu’il n’aurait fait (et ferait encore) pour eux. Seulement voilà... La vie fait ce qu’elle veut. On lance un dé, la partie se joue parfois sans nous... Et on se retrouve soudain seul. Désespérément seul. Cette solitude est devenue une habitude, pour Sam. C’est une seconde peau, à laquelle il s’attache tout particulièrement, car elle est aussi une carapace confortable qui le protège d’une nouvelle blessure. Ses proches véritables peuvent se compter sur les doigts d’une seule de ses mains. Et encore. Il n’en retire ni fierté, ni douleur. C’est un simple fait, qui lui convient. Du moins, c’est ce qu’il veut bien laisser croire. Il n’est pas difficile, pour un observateur extérieur, de réaliser qu’il se ment à lui-même.

Attention, solitaire ne veut pas dire pour autant qu’il n’apprécie pas la compagnie de ses coéquipiers ou même celle d’un inconnu. Il ne refusera jamais de faire connaissance avec qui que ce soit, et son métier suppose un travail d’équipe et un contact presque constant avec les gens. On peut toujours être seul, au beau milieu d’une foule...

SÉRIEUX, EFFICACE et DÉTERMINÉ (juste un peu trop...)


Certains voient ce trait de caractère comme une qualité, d’autres comme un défaut... Sam ne se pose pas la question. Il y a un travail à exécuter ? Une mission à accomplir ? Des courses à faire ? Peu importe la difficulté, la dangerosité ou au contraire le superflu de la demande, il s’exécutera avec un sérieux redoutable et quasiment inquiétant. Cette caractéristique en fait un atout précieux dans certaines situations. Chacun de ses coéquipiers et de ses supérieurs sait qu’on peut lui faire confiance. Mieux encore... si le travail en question lui paraît légitime et digne des efforts à fournir, il y portera toute son attention et ne s’accordera de pause qu’une fois la mission accomplie, quitte à y perdre le sommeil. Parler de « détermination » serait un euphémisme. Il ne faillit jamais à ses promesses, et lorsqu’il dit faire quelque chose... Il le fait, tout simplement, et sans tergiverser. Son esprit stratégique et perfectionniste lui permet d’envisager toutes les éventualités pour choisir la meilleure option, de la plus banale à la plus complexe.

Le défaut ? Il y met parfois un peu trop du sien, et une demande d’une simplicité enfantine peut très vite devenir une affaire d’état. Exemple à la clé : évitez de lui faire comprendre que vous ne seriez pas contre une tranche de pain frais au petit-déjeuner, il risquerait de réquisitionner un avion pour Paris dans les secondes qui suivent afin de vous ramener de quoi vous faire des tartines jusqu’à l’année prochaine.

ÉNIGMATIQUE et IMPERTURBABLE (ou presque)


Sam est connu dans son unité pour faire preuve d’un sang-froid presque inhumain lors des mission périlleuses. Il semble avoir une étrange faculté à se barricader derrière une muraille infranchissable... qu’il a bâtie progressivement avec le temps. Autrefois, bien au contraire, il était particulièrement émotif et à fleur de peau, il s’en souvient encore. Désormais, il sait se maîtriser, et son calme olympien permet souvent aux plus jeunes de l’équipe de conserver leur sang-froid. Lorsqu’il est concentré sur son objectif, son visage est un masque inexpressif. Même ses coéquipiers ne savent jamais à quoi s’attendre. Dans son unité, on le dit étrange, énigmatique, même. Personne ne sait grand chose à son sujet, et les rumeurs vont bon train. Serait-il un espion à la solde d’un gouvernement ennemi ? Un tueur à gage sous couverture ? Et pourquoi pas une femme déguisée en homme, faisant partie du service de protection des témoins ? Sam les laisse courir. Il les préfère de loin à la réalité.

Il est cependant sujet à des sautes d’humeurs qui rendent son entourage mal à l’aise et ne contribue pas vraiment à sa cote de popularité. En effet, il peut être extrêmement calme ou bien joyeux un instant, et entrer dans une colère noire dans la seconde suit, sans raison apparente. Certains le disent « torturé ». Il semble porter sur ses épaules le poids d’un passé difficile à supporter. Il émane de lui un aura qui tient les gens à distance. On le respecte, bien sûr, mais il est parfois difficile de l’apprécier quand on ne sait jamais à quoi s’en tenir...

Bien sûr, quand on est déjà dans le cercle fermé de ses amis les plus proches, c’est le jour et la nuit. C’est en leur compagnie seule qu’il se détend vraiment et qu’il... s’illumine, pour ainsi dire.

ALTRUISTE et GÉNÉREUX


S’il semble d’apparence intransigeant, cette façade cache en réalité un véritable coeur en guimauve. S’il voit le monde d’une façon quelque peu désabusée, cela ne l’empêche pas de faire tout ce qui est en son pouvoir pour l’améliorer.  Le simple fait qu’il fasse partie des forces spéciales de maintien de la paix devrait d’ailleurs être une preuve suffisante. Sam fera toujours systématiquement passer le bien-être des autres avant le sien, sans même se poser la question une seule seconde. Il lui paraît tout à fait normal de protéger de son corps des civils en zones dangereuses, ou traverser un fleuve à la nage pour mettre des enfants à l’abris. Il semble s’être donné l’impossible mission de sauver tous ceux qui peuvent l’être, sans condition. C’est ce qu’on pourrait appeler le syndrome du super-héros, en quelque sorte. Cette volonté de protéger et défendre ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes n’est pas sans lien avec ce qui lui est arrivé dans sa jeunesse, bien entendu.

Il faut aussi jumeler à cela une politesse poussée jusqu’à l’extrême et caractéristique de la culture de son pays natal : il s’en voudra cruellement pendant plusieurs jours consécutifs, si par malheur il oublie de vous dire « bonjour » en vous croisant dans la rue. J’exagère à peine...

CYNIQUE et SARCASTIQUE


Je l’ai dit, il voit le monde d’une façon désabusée. Paradoxalement à ses actions de bon samaritain, il se complaît dans un cynisme parfois déprimant mais qui n’est jamais dénué d’une certaine touche d’humour. Un humour noir, cela va sans dire. C’est souvent en compagnie de ses coéquipiers qu’il va se laisser aller à un sarcasme qui lui sert aussi de mécanisme de défense efficace, quand la solitude ne suffit plus. L’humour est une arme redoutable lorsqu’elle est maîtrisée. Sam en joue beaucoup, à tel point qu’à l’entendre, on pourrait presque le qualifier de prétentieux. Mais il faut savoir lire entre les lignes et percevoir l’ironie dans chacun de ses mots, pour comprendre qu’il n’en est rien. Bien au contraire. Ses réflexions sarcastiques, en entraînement ou au cours d’une mission, font rire les uns et grincer les dents des autres, mais lui permettent aussi et surtout de garder son calme et une certaine distance. Cette touche d’ironie subtile, il l’a empruntée à son mentor d’autrefois, qu’il semble honorer de cette étonnante façon.

SOCIALLY AWKWARD


Tout est dit, non ? Si, avec ses coéquipiers et plus largement dans le cadre de son travail, tout se passe plutôt bien...  à l’extérieur, ce n’est pas la même histoire. Parler à des collègues, recevoir ou donner des ordres, se concentrer sur une mission et la mener à bien... Tout cela, c’est « a piece of cake », pour ainsi dire. Mais dès qu’il met un pied dehors, Sam ressemble à s’y méprendre à un chiot abandonné sur le bord d’un trottoir. Ses gestes, pourtant redoutablement précis dans son travail, sont maladroits et hésitants. Sa conversation, qui va habituellement droit au but lorsqu’il s’agit de désamorcer une bombe, ressemble à s’y méprendre à un balbutiement difficile à déchiffrer. Même l’expression de son visage, pourtant d’ordinaire imperturbable, semble appeler à l’aide, dès lors qu’il s’agit d’entamer une discussion avec un ou une inconnue. Ou plusieurs, d’ailleurs. La panique reste interne, mais immanquable. Il manque tout simplement de pratique !
Anecdotes, tics, manies
Il est orphelin.
On ne peut pas vraiment appeler ça une « anecdote », mais il est indispensable de le savoir pour mieux comprendre sa façon d’être. Il a perdu ses parents dans des circonstances particulières (qui seront détaillées un peu plus tard dans cette fiche), alors qu’il était seulement âgé de huit ans. Ce souvenir reste flou dans sa mémoire d’enfant qui mélange la réalité aux cauchemars qui ont suivi cet évènement. Plus le temps s’écoule, plus ses parents s’effacent malgré lui de sa mémoire.  

Il est à la recherche de sa sœur
Dès l’enfance, il a été séparé de sa petite sœur, qui avait quatre ans le jour de la perte de leurs parents, et dont il s’est immédiatement senti responsable. Il aurait fait n’importe quoi pour elle. Lorsqu’un couple sans enfant est venu adopter la petit fille, l’arrachant littéralement au bras de son frère, il s’est juré de la retrouver à tout prix, car il lui avait fait la promesse qu’ils ne seront jamais séparés quoi qu’il arrive. Depuis plusieurs années maintenant, il retrouve puis perd sa trace sans cesse, sans jamais réussir à l’approcher. C’est presque comme si... Elle ne voulait pas qu’il la retrouve.

Il maîtrise l’art de l’origami
C’est une habitude qu’il a prise depuis tout petit. Pour amuser sa sœur à l’orphelinat et lui faire oublier la réalité, il créait pour elle toute une troupe d’animaux hétéroclites et multicolores, délicatement pliés, et qui décoraient les bords de son lit et le sol de sa chambre. Depuis qu’elle a disparu, il a gardé cette habitude presque inconsciente. Chaque jour ou presque, il confectionne un animal en papier qu’il abandonne sur la table du restaurant où il se trouve, ou bien sur le bord d’un trottoir, sur le rebord de fenêtre d’une maison... À qui veut bien le recueillir.

Il tient un carnet de bord
Une sorte de journal intime, en somme... Il y décompte les jours qu’il a passés loin de sa jeune sœur et y note les évènements importants qui lui sont arrivés et qu’il faudra lui raconter lorsqu’il la reverra, afin qu’elle n’en perde pas une miette. C’est une façon, bien détournée, de continuer à lui parler.

Il maîtrise le taekwondo
Sport de combat presque obligatoire dans l’armée sud-coréenne, le taekwondo est pour lui une sorte d’échappatoire. Il y apprécie la nécessité d’une force aussi mentale que physique, et la précision redoutable que certaines techniques exigent. Pendant longtemps, ce sport de combat a été une manière d’évacuer la frustration qui le dominait, pour réussir à prendre le dessus sur elle, et rester maître de lui-même. C’est désormais un atout très précieux surtout lorsqu’il est en mission sur le terrain. C’est son mentor, dont je reparlerai plus tard, qui l’a initié au taekwondo.

Il parle un anglais approximatif
S’il a pris quelques cours obligatoires à l’armée, surtout lorsqu’il a été question de rejoindre les forces de l’ONU, la majorité de sa connaissance de l’anglais lui vient de ses différentes missions durant lesquelles il a côtoyé des coéquipiers des quatre coins du monde. De fait, la langue qu’ils se parlent entre eux est souvent une sorte de charabia anglophone accompagné de gestes qui leur permettent de se comprendre. L’anglais de Sam est donc très approximatif, mais cela ne l’empêche jamais de communiquer, même s’il vous fera parfois répéter plus lentement ce que vous venez de lui demander.

C’est un pro des noms de codes débiles
Ou du moins, il l’était. Lorsqu’il était capitaine des forces spéciales des « ombres », il avait insisté pour que chacun de ses membres choisissent un nom de code, une sorte de pseudonyme par lequel s’appeler les uns les autres lorsqu’ils étaient en mission. Probablement une influence des trois ou quatre exemplaires de Comics américains qu’il lisait et relisait à l’orphelinat autrefois, jusqu’à les connaître par coeur. Il n’était donc pas rare d’entendre lors des missions une phrase sans queue ni tête, du type : « Harry Potter va déposer Végéta sur le terrain pendant que Hello Kitty négocie avec les preneurs d’otage et que Salamèche infiltre les lieux ». Pour sa part, ses coéquipiers l’appelaient systématiquement Kid Flash. C’est une tradition qu’il aimerait remettre au goût du jour avec ses collègue des casques bleus, qui n’ont pour l’instant par l’air enthousiastes.

Pourquoi ce choix de carrière ? En réalité, ce n’est pas un choix. Du moins, pas au départ. Les circonstances de son entrée dans l’armée sud-coréenne seront développées dans la partie histoire, je résume donc simplement. Celui qui deviendra ensuite son mentor l’a découvert un jour alors qu’il était contraint de commettre des actions peu honnêtes pour survivre. Plutôt que de le livrer à la police, le soldat a vu en lui un potentiel. C’est de cette manière qu’il est entré dans l’armée. Après plusieurs missions réussies, il a compris que l’adrénaline du combat et le sentiment de plénitude et de satisfaction qui l’envahit chaque fois que quelqu’un est sauvé, était ce qui lui manquait pour être tout à fait lui-même. Après le drame qui a provoqué la perte de son équipe, il s’est porté volontaire parmi les casques bleus, à la fois pour les honorer et honorer sa petite sœur toujours disparue : s’il ne peut rien faire pour elle, il peut pourtant en aider des centaines. Il ne veut plus jamais rester spectateur, quand il y a tant à faire.

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Pseudo / prénom : Claire Âge : Toujours 846 Mdr Fréquence de connexion : Au moins une fois par jour, sauf quand j’ai des copies à corriger trèèèès en retard Comment tu as connu le forum ? La coupable est la même que la dernière fois Mdr Je rejoins le clan des schizophrènes, Jaden va se sentir moins seul dans ma tête Hihi Un dernier petit mot ? Salsifi. Et il est plus que tard, DODOOOO

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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyDim 4 Nov - 3:27


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C’est très trop long, je suis une grande bavarde quand quelque chose m’inspire  Ange Pour ceux qui veulent quand même savoir en gros de quoi ça parle, mais qui n’ont pas le temps/le courage de se taper ma prose  :reading: , j’ai fait une version courte sans âme, dont je ne suis pas fière dans le second message, résumant uniquement les facts à savoir Cute.

Corée du Nord, Kaesong, frontière sud - Février 1998

Il fait nuit noir. L’air est sec et le vent glacial à cette période de l’année. Seonghwan se souvient de ce moment avec une acuité douloureuse. C’est étrange, comme la mémoire s’accroche à de tout petits détails en occultant le reste. Il ne sait plus où ils trouvaient exactement. Pas plus qu’il ne se souvient du « quand ». Ce dont il est sûr, c’est que sa mère avait une brindille coincée dans ses cheveux noirs lorsqu’elle s’est agenouillée devant lui. Il y avait alors dans ses yeux une terreur qui l’avait transpercé de part en part. Les sensations demeurent, les mots s’oublient. Il ne sait plus exactement ce qu’elle lui a murmuré alors. Des paroles rassurantes, chuchotées à son oreille. Il ne se souvient que de la douceur de sa main le long de sa joue, et l’étreinte légère des minuscules doigts de sa petite sœur contre les siens.

Et puis, il y a ce bruit. Des pas. Des cliquetis d’armes. Des sirènes. Et cette lumière. Cette terrible lumière qui va-et-vient, balayant la campagne environnante et les fourrés dans lesquels ils sont accroupis. Elle semble les chercher, comme un œil gigantesque prêt à les transpercer de son regard de braise. Le jeune Seonghwan, alors âgé de huit ans, ne comprend pas ce qu’il se passe. Tout ce dont il est sûr, c’est que cette lumière ne doit jamais les trouver. Jamais. Il serre avec force la main de sa petite sœur qui sanglote contre son épaule. Sa mère lui a demandé de la protéger. C’est sa mission, désormais. Sa responsabilité.

La nuit semble s’étendre jusqu’à n’en plus finir. Combien de temps ont-ils avancé, courbés dans les hautes herbes, se figeant chaque fois qu’un cliquetis résonne à leurs tympans ou que la grande lumière les inonde ? Le jeune garçon n’en a pas la moindre idée. Il ne sait plus qu’une chose. Il faut avancer. Là-bas, il y a quelque chose de bien. C’est ce que ses parents lui ont promis. Là-bas, s’ils y parviennent, ils seront heureux. Libres. Seonghwan entend son propre souffle, saccadé, siffler à travers ses lèvres sèches. Il voit sur sa gauche la silhouette courbée de son père, qui serre sa petite sœur dans ses bras pour leur permettre d’avancer plus vite et étouffer les sanglots de l’enfant. Petit à petit, ils progressent. En silence. Ils progressent si bien que le petit garçon se met à sourire en apercevant ce dont ses parents lui ont parlé. La frontière. La frontière et ses failles. Ce grillage mal entretenu. Ses grands espaces entre les mailles, suffisants pour laisser passer un homme. Ou deux. Ou une famille en quête de liberté.


Et puis soudain, la porte de sortie claque juste devant lui. Quelqu’un crie. Un ordre. Il ne se souvient plus lequel. Quelqu’un leur demande de s’arrêter. Quelqu’un les menace. Le terrible spot les inonde de sa lumière cruelle qui les met à nu. Seonghwan se fige d’horreur. Sa main glissée dans celle de sa mère, il entend les pas et les cliquetis s’intensifier, comme les mandibules d’un horrible insecte. Non. Comme les armes de soldats. Il voudrait pleurer, mais il n’en a pas le temps. Sa mère, soudain, s’agenouille en face de lui. Elle serre ses deux mains dans les siennes, si fort qu’elle lui fait mal. Il ne l’a jamais vue ainsi. Il la reconnaît à peine. Sa voix n’est qu’un murmure, mais il ne l’oubliera jamais. Elle lui explique quelque chose, et il sait que c’est important. Il écoute avec une attention douloureuse.

Elle lui dit qu’ils ne les ont pas vus, lui et sa sœur, car ils sont trop petits. Elle lui explique qu’ils sont suffisamment discrets pour passer inaperçus à travers les fourrés. Elle lui ordonne de courir... de courir plus vite encore que ses jambes ne lui permettent, en emmenant sa sœur avec lui. Elle lui fait jurer de ne jamais la perdre de vue. Elle lui souffle qu’il doit désormais veiller sur elle à tout prix. Il n’a qu’une seule chose importante à faire pour elle à présent : atteindre la frontière. Rien d’autre ne compte. Et puis elle lui dit je t’aime. Seonghwan se souvient encore des lèvres glaciales posées sur son front, puis de l’étreinte puissante de son père qui le serre contre lui avant de déposer sa petite sœur à côté de lui et de lui murmurer avec la force du désespoir : « Cours »...

Alors il court. Il court, même lorsqu’il entend les pas se rapprocher. Il court encore, même lorsqu’il entend les voix de ses parents répondre aux ordres qu’on leur lance. Il court toujours, même lorsque les cliquetis des armes recommencent à grincer à ses oreilles. Il court, alors qu’il voudrait hurler. Il lutte contre l’envie de faire demi-tour, parce qu’il a promis. A ses côtés, sa petite sœur sanglote et trébuche. Il la prend dans ses bras pour aller plus vite, slalomant entre les ombres des fourrés comme le lui a appris son père. Et puis il l’entend. Ce son qui glace les sangs. Ce claquement dans l’air. Cette détonation, répétée à plusieurs reprises et suivi d’un silence inhumain. L’air devient métallique autour de lui. Il se fige. Il ne veut pas comprendre ce qu’il vient d’entendre. Sa petite sœur, lovée contre lui, se met soudain à pleurer. Ce son, plus que tout autre, le sort de sa paralysie. Il s’accroupit à sa hauteur en posant un index sur ses lèvres.

« Shhhhhh, lui souffle-t-il, Min-Min, écoute-moi. Tout va bien se passer, je te le promets. Je vais nous sortir de là. On va y arriver, tous les deux. C’est juste là. Juste là... Encore quelques pas et c’est tout. Shhhhh... »

Mais les pleurs ne semblent pas vouloir cesser, et Seonghwan redoute désormais qu’ils soient repérés à leur tour. Non. Il a promis. Il prend une profonde inspiration et montre ses cinq doigts écartés à sa petite sœur, dont les larmes maculent le visage.

« Regarde bien, je vais faire de la magie... chuchote-t-il. Regarde. Je vais compter jusqu’à cinq. Toi, tout ce que tu as à faire, c’est respirer, à chaque chiffre. Quand je serai à cinq, tout ira mieux. Un... Deux... Trois... Quatre... Cinq. »

Fasciné, sa petite sœur a inspiré profondément au fur et à mesure que le jeune garçon comptait en refermant ses doigts les uns à la suite des autres. Ses sanglots se sont apaisés. Elle l’observe désormais d’un air étrangement serein. Seonghwan serre le visage de la petite fille entre ses mains et lui murmure une promesse qui marquera le restant de leur vie.


« Je te promets qu’on va s’en sortir. Je te promets qu’on restera ensemble, quoi qu’il arrive. Je vais veiller sur toi, Minji. »

Il n’est pas sûr qu’elle comprenne vraiment ce qu’il lui dit. Pourtant, elle prend soudain sa main dans les siennes, incroyablement petites, et saisit son auriculaire qu’elle noue au sien. Pinky swear. Une promesse à ne jamais trahir. Il hoche doucement la tête. Le reste est étrangement flou. Il l’a reprise dans ses bras. Il court de nouveau, le cœur glacé et les poumons en feu. Il arrive au grillage. Il repère un trou qu’il agrandit avec la force du désespoir, faisant saigner ses mains et ses poignets. Sa sœur s’y faufile. Il rampe à son tour, sentant son blouson se déchirer alors qu’il glisse jusqu’à cette terre de liberté que rêvaient ses parents.

Elle n’a rien de différent, pourtant. Il a toujours mal. Mal au cœur, mal aux yeux, mal à l’âme. Il se retient de pleurer, car sa petite sœur s’accroche à son bras et l’observe de ses grands yeux interrogateurs. Alors il la hisse de nouveau dans ses bras, et se met à marcher dans l’ombre protectrice des fourrés. De ce côté-ci de la frontière, on entend aussi des pas et des cliquetis. Seonghwan déteste viscéralement ces bruits. Il zigzague pour les éviter. Ils sont aussi dangereux d’un côté que de l’autre, il n’en a pas le moindre doute. Il ne sait combien de temps il a marché avec sa sœur pelotonnée dans ses bras, mais lorsque le ciel prend soudain une couleur rose, il sait qu’il doit s’arrêter. Elle s’est endormie contre lui, et le poids mou de son corps le fait trébucher de plus en plus à mesure que la fatigue s’immisce dans ses membres. Il repère un rocher derrière lequel s’abriter, et se recroqueville contre le dernier membre de sa famille, en espérant que la venue du jour leur apportera un peu de chaleur. Alors, seulement, il se met à pleurer.

*
* *

Le lendemain, les deux enfants rejoignent une route et se mettent à marcher, sans savoir où aller. Ils atteignent un village, le premier depuis la frontière. On les observe avec suspicion sans s’approcher, à l’exception d’une jeune une institutrice qui les invite chez elle, les nourrit et leur offre de quoi se réchauffer et des vêtements chauds. Grelottant de froid et de tristesse, les deux enfants ne décrochent pas un mot malgré les questions qu’elle leur pose. Sa petite sœur agrippée à son bras, Seonghwan se mure dans le silence. Les évènements de la veille ressemblent à un cauchemar dont il n’arrive pas à se réveiller. Mais il y a tant à faire, que son cœur semble anesthésié. Il réfléchit rapidement. Il n’a qu’une chose en tête, survivre. Survivre, ici, passe d’abord par le silence. Il ne peut pas dire ce qui est arrivé cette nuit. Il ne peut pas expliquer à cette gentille personne d’où ils viennent. Ni à elle, ni à personne d’autre. Il ne veut surtout pas risquer qu’on les renvoie là-bas. Sa mère lui a déjà raconté ce que ceux du Sud pensent des gens du Nord. Et cela lui fait peur. Non, il ne dira rien. Rien du tout. Alors la jeune femme leur parle d’un endroit qui pourrait les accueillir, leur offrir un endroit où dormir et un repas chaud. Sa tante tient en effet un centre pour la jeunesse à Séoul, qui accueille les enfants abandonnés, perdus ou orphelins. Séoul. Seonghwan en a entendu parler par ses parents, des étoiles plein les yeux. La capitale d’un pays libre. L’espoir le reprend. Voilà où il veut aller.


Dès le lendemain, la jeune institutrice les dépose au centre, au bon soin de la responsable, une femme d’une quarantaine d’années à l’expression douce et engageante. D’un seul coup d’œil, le petit garçon sait qu’il peut lui faire confiance. D’un seul coup d’oeil également, elle semble l’avoir percé à jour. Il n’a jamais rien dit, pourtant. Mais encore aujourd’hui, Sam se demande si elle n’avait pas compris le fin mot de l’histoire en ayant simplement croisé son regard. Contrairement à l’institutrice, elle ne leur a posé aucune question. Elle s’est occupée de leur trouver une chambre, de les installer confortablement, de leur faire visiter ce qui allait devenir leur foyer pendant les quelques années qui allaient suivre, et de les présenter aux autres résidents. C’est le seul moment où le petit garçon daigne enfin ouvrir la bouche : il se présente poliment comme le lui ont appris ses parents, et donne son nom ainsi que celui de sa sœur. Rien de plus.

Quelques jours plus tard, la responsable lui demande de la rejoindre dans son bureau. Là, elle se contente de poser sous son nez un papier qui a l’air officiel, et dont il ne comprend pas grand chose. Il louche et se concentre. Puis il l’entend lui expliquer qu’il est désormais un citoyen officiel de la nation sud-coréenne. Alors il comprend. Il a sous les yeux un acte de naissance et de citoyenneté. Il peut y lire son nom, son prénom... les seules choses, sur ce papier, qui ne soient pas un mensonge. Il déchiffre ensuite un lieu et une date de naissance qui ne sont pas les siens. Cet autre Seonghwan, sur ce bout de papier, lui apparaît comme un étranger.  Une nouvelle identité dont il va devoir se revêtir. Une renaissance. Alors il prononce enfin les premiers mots qui lui viennent du fond du cœur, depuis qu’il a traversé ce maudit grillage :

« Merci. »

Corée du Sud, Séoul, quartier de Myeongdong - Avril 2001

Les années qui suivent, Sam s’en souvient comme d’une période étrange au cours de laquelle il s’est senti flotter. Son enveloppe charnelle est là, dans son quartier de Séoul, bien au chaud dans son nouveau lit superposé, au-dessus de celui de sa sœur. Mais son cœur, lui, est resté à la frontière. Il se surprend parfois à poser une main sur sa poitrine comme pour s’assurer qu’il perçoit encore les battements réguliers sous ses doigts. Il est bien vivant. Mais il a l’intime conviction d’avoir perdu l’aptitude à ressentir quelque chose. Il n’arrive plus à pleurer. Il n’arrive plus à avoir mal. Il a l’impression d’errer sans but dans une pièce sans lumière. Il tend les mains devant lui, mais il n’y trouve que du vide. Il voudrait crier, mais il n’y parvient pas. Les seuls moments où il revient enfin à la vie, c’est lorsque ce même cauchemar surgit en boucle à la nuit tombée : la lumière blanche aveuglante, les cliquetis des armes, les bras de sa mère qui le repoussent au loin, et ces détonations cinglantes... Presque toutes les nuits, il se réveille en sueur et la gorge en feu d’avoir trop hurlé. Sa sœur est réveillée et le secoue pour le sortir de sa torpeur. Chaque fois, c’est la même chose. Il lui assure que tout va bien, alors que ses propres mains tremblent, et lui raconte une histoire pour l’aider à se rendormir. Le monde à l’envers. Qui l’aidera à se rendormir, lui ?


Il se surprend parfois à ressentir un élan de jalousie étrange envers Minji. Elle ne comprend pas ce qui est arrivé. Elle ne sait pas ce que ces cliquetis et ces détonations veulent dire. Maman et Papa ne seront bientôt plus qu’un vague souvenir dans sa mémoire d’enfant. Voudrait-il les effacer, lui aussi ? Non. Mais il emploie toute son énergie à protéger sa petite sœur de la réalité. Maman et Papa sont partis en voyage. Ils reviendront, un jour. Mais il ne sait pas quand. En attendant, ils les ont laissés aux bons soins de Tante Kim, qui veille sur eux. Voilà ce qu’il lui répète tous les soirs, comme pour s’en convaincre lui-même. Mais les années passant, son esprit d’enfant semble mieux saisir la réalité de ce qu’il s’est produit. Ses parents ne reviendront pas. Mais il demeure une question. Un point d’interrogation sur la page blanche du reste de sa vie : que sont-ils devenus ? Ont-ils été exécutés ? Emprisonnés ? Sont-ils en vie, quelque part ? Cherchent-ils à les retrouver ? Alors le sifflement des balles résonne à ses oreilles, et ses espoirs disparaissent aussitôt.

Il se concentre sur la famille qui lui reste. Chaque fois que sa petite sœur semble triste et se mure dans le silence, il invente un nouveau jeu, fabrique avec elle des animaux en origami qui jonchent finalement le sol de leur chambre en un joyeux désordre digne de l’arche de Noé, et lui raconte une histoire. Et il chaque soir, il réitère sa promesse de ne jamais l’abandonner.

Les années se fondent les unes dans les autres. Séoul est pleine de vie et lui tourne la tête. Il profite de l’effervescence de la capitale, de l’odeur enivrante des stands de nourriture dans les rues appétissantes de Myeongdong sur le chemin de l’école, des fleurs de cerisiers qui tombent comme de la neige rosée au printemps et des enseignes colorées et lumineuses qui sillonnent la ville. Chaque printemps repousse un peu plus loin les souvenirs de la froide nuit de février où tout a basculé. Il n’en a jamais parlé à personne, mais le regard de Tante Kim pèse souvent sur lui comme s’ils partageaient tous deux un secret.

Un jour cependant, une visite ordinaire chamboule sa vie et celle de Minji. C’est un samedi comme les autres. Seonghwan et sa petite sœur jouent dans la salle commune en compagnie des autres enfants du centre. Ils ont désormais onze et sept ans. La porte s’ouvre, et il fronce le nez. Une bourrasque vient d’apporter avec elle l’odeur piquante d’un parfum de femme, qui lui irrite la gorge. Il relève la tête pour voir arriver vers eux un couple de riches propriétaires. Le petit garçon n’est plus dupe, désormais. Il a vu passer toutes sortes de visages et de silhouettes depuis les quelques années vécues à Séoul. La femme, tirée aux quatre épingles, dans un tailleur d’une blancheur immaculée, arbore des bijoux qui pourraient acheter à eux seuls l’établissement. Dans son costume de banquier, caché derrière des lunettes noires, le mari est quant à lui très intimidant. Pour une raison qui lui échappe, Seonghwan pressent un danger et se tend, comme un petit animal sauvage.

Mais la femme ne lui accorde pas même un regard. Toute son attention est portée sur Minji.

« Bonjour, toi... » entame la femme d’une voix incroyablement douce en venant s’accroupir au côté de l’enfant. Cela surprend Seonghwan, qui s’est imaginé la voix sifflante d’une vipère. Au contraire, l’inconnue se comporte avec une gentillesse et une douceur qui le désarme. A tel point, d’ailleurs, que Minji se met à rire tandis que la femme s’installe pour jouer avec elle. Le petit garçon se permet un regard en direction du mari, qui vient de répondre à un appel téléphonique et qui a l’air d’attendre que sa femme ait terminé « ses emplettes ». Sa gorge se noue. Il n’aime pas cette scène, mais il répond poliment aux questions que lui pose l’inconnue lorsque Minji n’est pas en mesure de répondre elle-même.


Elle l’interroge sur son âge, son lieu de naissance, sa couleur et son animal préférés, ses amis à l’école... Plus la conversation s’allonge, et plus le carcan autour de sa gorge se resserre. Il a déjà assisté à ce genre d’échanges au centre. Il en connaît l’issue. Au bout de presque une heure, le mari tapote finalement l’épaule de sa femme et lui murmure quelque chose. Il doit avoir un rendez-vous urgent d’homme d’affaires. L’inconnue semble avoir le cœur brisé de devoir quitter Minji, et lui fait de grands signes de la main avant de disparaître dans l’embrasure de la porte. Malgré son sourire, sa petite sœur tourne soudain la tête jusqu’à lui et lui demande de but en blanc :

« Je ne veux pas partir avec eux si tu ne viens pas avec moi. Ils n’ont pas le droit, hein, de m’emmener sans toi, pas vrai ?
- Je... Je ne sais pas. »

La réponse a germé sans qu’il s’en aperçoive, précisément parce qu’il était en train de se poser la même question. Seonghwan est pris de court. Il aurait voulu la rassurer, mais il est trop tard.

« Je vais demander à Tante Kim, ajoute-t-il avec un petit hochement de tête. Elle saura.
- Tu as promis... » lâche soudain Minji avec une assurance qui le déstabilise.

Il croise son regard et entre ouvre la bouche, privé de mot. Il y a des larmes, au coin des yeux de sa sœur. Elles perlent timidement puis viennent couler le long de ses joues. Pour la première fois depuis trois ans, Seonghwan sent son coeur lui faire terriblement mal. Tous les non-dits, tous les mensonges qu’il a inventés pour la protéger de la réalité semblent suspendus entre eux. Elle sait. Elle sait ce qu’il a fait et ce qu’il fait encore pour elle. Elle sait aussi qu’il a besoin d’elle, autant qu’elle a besoin de lui.

« Tu as promis qu’on resterait ensemble. Quoiqu’il arrive, Seonghwan. Quoiqu’il arrive. »

Et elle tend son auriculaire, comme une interrogation dans l’air. Après un moment d’hésitation, le petit garçon vient nouer son doigt au sien et murmure en retour.

« Promis. »

Le soir venu, il s’empresse de tambouriner à la porte du bureau de Tante Kim pour lui demander avec désarroi s’il est possible, lors d’une adoption, qu’un frère et une sœur soit séparé. Elle lui répond en lui tapotant affectueusement le haut du crâne :
« Crois-moi, je ne laisserai pas quelque chose comme cela se faire sous mon toit.  Toi et ta sœur resterez ensemble quoi qu’il advienne. Je te le promets. »

C’est ce jour-là que l’enfant a finalement appris qu’une promesse peut se trahir. Celle de Tante Kim. Et la sienne.

*
* *

Plusieurs semaines s’écoulent. Le couple d’inconnus rend visite à Minji presque tous les jours. La femme vient parfois seule, mais elle ne daigne jamais porter à Seonghwan le moindre signe d’attention. Au contraire, elle semble parfois agacée de son omniprésence, mais Minji insiste toujours pour le garder auprès d’elle, et l’inconnue se refuse à la contrarier le moins du monde. La petite fille est partagée, car les attentions et les douceurs de la jeune femme semblent lui faire plaisir. Elle manque d’une mère. Mais elle lui lance de temps à autre des regards désemparés en constatant la froideur que sa maman de substitution arbore vis à vis de son grand frère.

Finalement, le couple revient un dimanche matin d’avril, alors que la plupart des enfants du centre s’amusent dans la cour. Seonghwan et Minji s’y trouvent également, en pleine partie de cache-cache. Le petit garçon, depuis sa cachette, aperçoit d’abord une immense voiture noire se garer devant le centre, et un chauffeur contourner l’engin pour ouvrir à la femme. Les deux adultes sont accueillis par Tante Kim, qui les emmène jusqu’à son bureau. Ils y restent un très long moment. Seonghwan sent que cette fois-là est différente. Il attend. Il attend, les yeux fixés sur la porte qui mène à l’intérieur. Au bout d’une demi-heure qui lui a semblé une éternité, le couple, accompagné de Tante Kim, émerge à l’extérieur. Aussitôt, il voit Minji se figer, comme si elle comprenait elle aussi ce qui est en train de se produire.

Tante Kim s’approche de sa petit sœur et s’agenouille à sa hauteur. Seonghwan se place instinctivement devant elle avec le regard farouche d’un chat sauvage. Tante Kim lui adresse un sourire crispé qu’il comprend immédiatement comme un « Pardon ». Il secoue vivement la tête tandis qu’elle leur explique tout un tas de choses qu’il n’a pas envie d’entendre. Les Song ne peuvent pas avoir d’enfant. Ils ont décidé d’adopter Minji, qu’ils aiment déjà. Ils promettent de lui offrir la vie qu’elle souhaite. Elle ne manquera de rien. Elle aura une bonne éducation. Elle sera heureuse, là-bas. Mais il ne peut pas venir avec elle. Tante Kim a essayé. Elle lui jure qu’elle a essayé tout ce qu’elle pouvait. Ils ne veulent pas deux enfants. Et surtout pas d’un garçon. Elle leur a assuré qu’il était impossible de les séparer. Mais ils ont de l’argent. Une influence qui surpasse la sienne. Elle leur dit qu’elle n’a pas eu le choix. Mais que Minji ira très bien, que ce sont des gens chaleureux et aimants...

S’ils le sont vraiment, pense Seonghwan, pourquoi veulent-ils séparer un frère et une sœur ? Mais les mots restent bloqués dans sa gorge. Sa petite sœur s’est accrochée à son bras et sanglote doucement... Cela lui rappelle cette horrible nuit. Qu’avait-il fait ce jour-là pour la calmer ? Doucement, il se retourne vers elle, la main grand ouverte, et se met à compter en repliant un a un ses doigts.

« Un... Deux... Trois... Quatre... Cinq. »

La respiration de sa sœur se calme un peu. Elle lui lance un regard perlé de larmes où flotte encore la promesse qu’il lui a faite.

Et tout s’enchaîne. On se rend dans leur chambre. On ouvre leurs tiroirs, on bouscule les origamis, on plie les vêtements de Minji dans une énorme valise noire... On s’apprête à lui enlever une partie de lui-même. Alors il se met à hurler. Planté là au beau milieu de la chambre, il crie, tout simplement, jusqu’à ce que sa gorge le brûle. Il s’accroche à Tante Kim, puis à la jupe bien plissée de la femme pour l’empêcher de faire les valises de sa petite sœur. Avec la force du désespoir, il fait un rempart de son corps pour protéger Minji, se recroquevillant dans un coin de la pièce.

Les adultes perdent patience. Il entend un « Ça suffit, Seonghwan ! » de la part de Tante Kim, et une paire de mains puissantes le saisissent par la taille.  C’est l’homme, qui n’a toujours rien dit, mais qui en a assez. Seonghwan voudrait hurler de plus belle, mais la surprise lui a coupé le souffle. Il sent la main de sa petite sœur s’agripper à ses doigts, si fort qu’elle le griffe profondément. Sa peau le brûle. Il ne le sait pas, mais il le sent : c’est le dernier contact qu’il aura avec Minji. Il se retrouve de nouveau dans la cour, et la porte se referme derrière lui. La panique le prend. D’ici, il ne peut pas voir la chambre. Il court, sautille, trébuche escalade un arbre, s’écorchant les genoux, les mains... Impossible de savoir ce qu’il se passe à l’intérieur. Impossible de la sauver. Impossible de tenir sa promesse.

Des larmes lui brûlent les yeux et brouillent sa vue, mais il n’arrive pas à pleurer. Au bout d’interminables minutes, il voit la porte extérieure du centre s’ouvrir, celle donnant sur la rue et la somptueuse voiture des Song. Ils sortent à leur tour. Dans les bras de la femme, il aperçoit une frêle silhouette recroquevillée. Elle sanglote. Elle l’appelle. Alors que le couple s’installe dans la voiture, Seonghwan sent son cœur battre à une vitesse vertigineuse. Il hurle de plus belle et escalade la haie qui le sépare du trottoir, retombant sur ses genoux qu’il écorche à nouveau. Il se met à courir alors que la voiture démarre. Il a l’impression que la terre s’enfonce sous ses pas et qu’il évolue au ralenti. Il crie le nom de sa sœur à s’en faire saigner la gorge. Il n’a jamais couru aussi vite. Même lorsque ses parents le lui ont demandé. Même pour rejoindre le grillage, il n’a jamais couru aussi vite.

Mais la voiture prend de la vitesse et disparaît bientôt. Il court encore, longtemps... Jusqu’à tomber de fatigue le long du trottoir, des flammes dans les poumons et les genoux en sang. C’est là que Tante Kim le retrouve, prostré, silencieux, impénétrable. Elle le ramène au centre et prend soin de lui. Il ne décroche pas un mot. Il ne lui dira plus jamais rien. De retour dans sa chambre, il découvre les animaux en papier à demi écrasés sur le sol. Il passe la nuit complète à les remettre un à un en état, puis il les réunit dans un tiroir : il les lui rapportera lorsqu’il la retrouvera.

Quelques jours plus tard, Tante Kim découvre son bureau ravagé, les papiers jetés sans dessus dessous... et Seonghwan aux abonnés absents. Le petit garçon y a trouvé l’information qu’il cherchait : l’adresse des Song. Malheureusement, la demeure du couple est celle d’un riche propriétaire : une camera de surveillance à l’entrée, probablement d’autres un peu plus loin, et une haute palissade de bois, lisse et impossible à escalader, qui protège avec efficacité la maison de tous les voyeurs. L’enfant ne peut que s’asseoir devant l’entrée, et attendre. Attendre que quelque chose se passe. Attendre qu’elle sorte enfin. Ce petit manège cesse au bout de trois mois, lorsque Seonghwan apprend que les Song ont finalement déménagé, sans laisser la moindre trace.

Sa petite sœur, comme la fumée qu’on s’obstine à vouloir attraper, comme ses parents autrefois, vient de glisser entre ses doigts.

Corée du Sud, Séoul, quartier de Hongdae - Septembre 2008

A sa majorité (dix-neuf ans en Corée du Sud, mais dix-huit ans pour nous occidentaux), il quitte le centre pour la jeunesse et les bons soins de Tante Kim, sans avoir jamais été adopté par une autre famille. Pendant son adolescence, il a été si terrible que ses camarades de chambrée étaient terrifiés par ses sautes d’humeurs et refusaient de l’approcher. Personne n’avait le droit de toucher à ses affaires, et surtout pas d’ouvrir ce mystérieux tiroir qu’il réservait à sa sœur. Après sa disparition (il n’a jamais pu se résigner à utiliser le mot d’« adoption » : pour lui, elle lui a été enlevée, arrachée même, comme on l’amputerait d’un membre), il est devenu encore plus difficile à canaliser : qui aurait voulu l’adopter dans ces conditions ? Il a fait plusieurs fugues, inquiété grandement Tante Kim, et est finalement revenu encadré de policiers. Durant ces moments, il ne cherchait pas tant à s’échapper (car la vie au centre était une bénédiction, en réalité) qu’à se lancer sur la piste de sa sœur. En vain.

Après le déménagement des Song, il a insisté auprès de Tante Kim un nombre incalculable de fois, sans jamais obtenir de réponse satisfaisante. Elle n’a aucune idée de leur nouveau lieu de villégiatures et ne souhaite pas qu’il aille leur causer des problèmes. Il s’est renseigné sur Internet... Pour constater qu’il existe des milliers de « Song » rien qu’à Séoul...

Il est donc à la case départ et le coeur lourd, lorsqu’il claque pour la dernière fois derrière lui la porte de sa chambre. Tante Kim le serre très fort dans ses bras en lui murmurant :   « Je suis désolée » comme elle le fait tous les jours depuis maintenant sept ans. Il hoche la tête. Il est trop fatigué pour continuer à lui en vouloir. Maintenant, il va devoir s’en sortir seul. Elle ne peut le garder au centre éternellement.

Tante Kim lui a trouvé un petit boulot de serveur dans un café du quartier de Hongdae. Il s’y rend sans vraiment y réfléchir. On lui propose une chambre au-dessus de l’établissement. Ce travail à mi-temps lui suffit à peine pour survivre, mais lui permet de mettre en place une nouvelle stratégie. Il fabrique des tracts, qu’il se met à distribuer à chacun des clients de passage, en leur expliquant qu’il est à la recherche d’une jeune fille. Certains écoutent poliment en hochant la tête, d’autres le prennent pour un fou et se plaignent au manager... Très vite, on le congédie, mais il n’abandonne pas son manège. S’il doit faire tous les cafés du quartier puis de la capitale, il n’hésitera pas une seule seconde. I

Il perd son logement et se met à sillonner les rues en continuant à distribuer des tracts et à demander à qui veut bien l’entendre où se trouve sa petite sœur. Très vite, acculé par la nécessité, la faim et le froid, il bascule dans l’illégalité. Sa faculté à rester  imperturbable face à une situation dangereuse fait de lui un pick-pocket redoutable et astucieux. Pendant plusieurs mois, il ne vit que de ses maigres larcins. A la manière de Robin des Bois, il choisit ses victimes parmi les plus riches passants des quartiers huppés, petite vengeance indirecte aux Song qui lui ont volé bien pire. Quand il « n’emprunte » pas aux plus riches, il continue à les interroger. Jusqu’à présent, les seules pistes qu’il a suivies se sont révélées décevantes. Son cœur commence déjà à se fatiguer de ces faux espoirs qui font si mal.

Un jour de septembre, tout ne se passe pas comme prévu. Peut-être n’a-t-il pas bien choisi sa victime ? Il est vrai que l’homme qu’il s’apprête à voler n’a pas l’air très riche, mais il arbore un costume noir impeccable sur des épaules imposantes. Ses lunettes noires empêchent Seonghwan de bien voir son visage ’homme est accoudé au bar extérieur d’un petit café, au milieu d’une foule de passants. A cette période de l’année, l’air est encore si doux qu’en fin de journée, les rues de Séoul sont comme inondées par une marée humaine. Le moment idéal. Comme à son habitude, Seonghwan a repéré l’endroit où l’inconnu vient de glisser son portefeuille en payant sa consommation. Il se laisse emporter par le flot de passants, et bouscule volontairement sa victime en s’excusant platement. Ce rapide contact lui a permis de récupérer son portefeuille. Ne reste plus qu’à sourire doucement et à s’éclipser... Ou pas.

Seonghwan marque un temps d’arrêt en constatant que l’homme vient de le saisir par l’épaule d’une poigne de fer. Oups.

« Y aurait pas comme un truc qui m’appartient, dans ta main, fiston ? » l’entend-il demander d’un ton plus amusé que vraiment hostile.


Le jeune homme se mord la lèvre mais ne se retourne pas. Il réagit avec une rapidité si soudaine que l’homme laisse échapper une exclamation de surprise. D’un geste simple et efficace, il retire son propre manteau en tournant sur lui-même, pour se dégager de la poigne de l’inconnu, qui se retrouve à tenir le manteau seul. Seonghwan prend alors la fuite, slalomant entre les passants, sautant par dessus tables et chaises sur le trottoir, évitant les cyclistes avec une agilité surprenante. Il court comme il sait le faire. Avec un seul but en tête. Sans jamais s’en détourner. Au bout de plusieurs pirouettes pour éviter une gamine en trottinette et un vendeur de glaces, il pense avoir semé son poursuivant. Mais un regard en arrière lui fait constater qu’il n’en est rien. Au contraire. L’homme semble gagner du terrain. Il est inépuisable. Les poumons en feu, Seonghwan sent ses jambes le lâcher peu à peu. Curieusement, il n’a pas peur. Au contraire, la montée d’adrénaline lui fait voir la situation avec une clarté limpide. Il aime ça. Il change brusquement de direction et traverse la rue, glissant à demi sur le capot d’un taxi qui le klaxonne allègrement. Peut-être la circulation va-t-elle ralentir ce mastodonte ?

Alors qu’il se retourne une seconde fois, il sent une ombre se manifester sur sa droite. A peine a-t-il le temps de regretter son manque d’attention, qu’un bras puissant vient l’arrêter net dans sa course, en lui assénant un coup en pleine poitrine. Il s’entend émettre un « ouffff » douloureux au moment où tout l’air évacue ses poumons, et il tombe à la renverse, les quatre fers en l’air. Des points rouges dansent devant ses yeux et il reste allongé quelques secondes, sous le choc. Au-dessus de lui, son agresseur semble s’adresser à quelqu’un à distance.

« Je l’ai eu, chef. Il vous attend. Over. »
Des chaussures de soldat viennent se planter sous son nez.

« Alors comme ça on essaie de voler le Capitaine ? Tutututut, c’est pas très intelligent ça, Kid Flash. »

Seonghwan a trop mal au thorax pour répliquer quoi que ce soit. Il commence à envisager toutes les éventualités. Que faire, à présent ? A-t-il encore les moyens de fuir, maintenant qu’ils sont deux ? Plus, peut-être... Il semble qu’il soit tombé sur des soldats en permission. S’il communique à distance et si les autres risquent de le prendre de nouveau par surprise comme celui-là... Il n’a aucune chance. Son coeur loupe un battement. Il ne peut pas prendre le risque d’être arrêté. Comment pourrait-il retrouver Minji en prison ? Il en est à cette terrifiante conclusion quand l’homme musclé, qui les a rejoints, s’agenouille devant lui en l’observant d’un œil curieux.

« Comment tu t’appelles ? » demande-t-il simplement.
Seonghwan se mure dans le silence. Lorsqu’il n’a plus d’autre solution, il retrouve son âme d’enfant. L’enfant qu’il est devenu en traversant le grillage, et qui s’est persuadé que seul le silence peut les maintenir en vie.

« C’est pas mal, ce que tu viens de nous faire, tu sais ?  reprend le Capitaine sans se laisser démonter par le silence du jeune homme. Je n’ai jamais vu quelqu’un courir aussi vite... et aussi efficacement.  Mais il y a encore des mouvements que tu gaspilles. Ton énergie part dans tous les sens. Oh, c’est bien sympa, de faire un salto sur un taxi, je sais. Ça plaît aux filles, ou ça donne l’impression d’être dans un film d’action... Mais le plus souvent, c’est une perte de temps précieux. »

L’homme tend le bras pour récupérer tranquillement son portefeuille de la main de Seonghwan, qui le tenait encore. Puis il se redresse et se met à mimer la bonne position à adopter lorsqu’il s’agit d’effectuer une course d’endurance, en commentant :

« Mets tes bras le long de ton corps, toujours. Ne respire pas avec tes émotions, ne laisse pas seulement ton corps faire ce qu’il veut. C’est toi qui décide. Il n’y a que toi qui peut décider de la façon dont les évènements extérieurs t’atteignent. Toi et personne d’autre. »

Seonghwan cligne des yeux. Il n’est pas sûr que l’homme parle seulement de la course-poursuite à laquelle ils ont tous deux participé. Il est même sûr du contraire, puisque l’inconnu se met de nouveau à sa hauteur et lui lance un regard sérieux. Le jeune homme avale difficilement sa salive. Ces paroles résonnent contre ses tempes, avec une évidence qui lui font tourner la tête presque aussi sûrement que le coup qu’il vient de recevoir. Malgré lui, cependant, le jeune homme esquisse un mouvement de recul lorsque le second soldat fait quelques pas impatients dans sa direction. Vont-ils l’immobiliser pour le livrer à la police ?

« On en fait quoi, Big Boss ? demande l’autre, les mains sur les hanches.
- Eh, fiston. Tu veux pas me dire ton nom ? l’homme ignore royalement son acolyte. C’est pas un problème. Tu as juste à m’écouter. Voilà ce qu’on va faire... Tu as un réel potentiel. Et ça me chagrine de voir des mecs comme toi gâcher leur potentiel de cette manière. Tu peux faire quelque chose de ta vie. Quelque chose de bien. Aider un tas de gens. Je sais que tu en es capable. »

Seonghwan ne peut s’empêcher de lui jeter un coup d’oeil suspicieux en fronçant les sourcils.

«  Crois-moi ou non, ça, c’est à toi de voir... Voilà mon offre. Il y a deux solutions à cette situation. Ou bien mes hommes te livrent à la police... et puisque tu n’en es visiblement pas à ton premier larcin, il y a des chances pour qu’ils soient ravis de te mettre à l’ombre. Ou bien tu viens avec moi. Tu t’engages. Si tu t’entraînes comme il se doit, et surtout si tu fais ce que je te dis sans discuter, d’ici quelques années, tu auras même l’opportunité de compter parmi mes hommes. Deal ? »

Pendant les trente secondes qui suivent, Seonghwan reste silencieux. Aucun de ces choix ne lui convient vraiment, puisqu’aucun d’eux ne va l’aider à retrouver Minji. Mais l’adrénaline de la course, et cet étrange sentiment de plénitude qu’il a ressenti à ce moment-là lui revient soudain, comme un appel. Oui. Il se doit d’être honnête envers lui-même : il a envie d’accepter. Cet inconnu lui inspire une confiance qu’il n’a plus ressentie depuis longtemps. Et puis... Il veut savoir s’il peut véritablement trouver un autre sens à sa vie. Alors il retient sa respiration, et lâche simplement :

« Deal. »

Thaïlande, Province de Chiang Mai - Juin 2016


Son entrée dans l’armée est une véritable révélation. Il s’y épanouit à une vitesse ahurissante. Big Boss (Capitaine Lee, pour les moins intimes) a eu raison. Malgré les grandes difficultés qu’il rencontre en chemin, il est très vite persuadé que cette voie est la seule qu’il peut emprunter sans se tromper. Pour la première fois depuis... Depuis un temps qu’il a oublié, il se sent à sa place. Au sein de la base militaire, et surtout au sein de l’équipe des « ombres », pour laquelle il voudrait postuler, il découvre un esprit de franche camaraderie qui lui réchauffe le cœur : les soldats de Big Boss sont énergiques, terre-à-terre et pleins d’une joie de vivre dont il ignorait jusque là l’existence. On le taquine, on rit, on l’invite à boire une bière après une intensive journée d’entraînement taekwondo à se faire botter le train par Big Boss... Seonghwan réapprend à sourire avec sincérité.

Mais chaque fois qu’il laisse échapper un éclat de rire, un élan de culpabilité le transperce. A-t-il le droit ? N’est-il pas en train d’oublier Min-Min et de négliger sa promesse ? Dans ces moments-là, il ressort les quelques tracts qu’il a emmenés avec lui dans ses bagages et se force à se remémorer tout ce qui s’est produit, pour ne surtout pas oublier la résolution qu’il a prise. A son arrivée à la base, il s’était permis d’aller fouiner du côté de ceux chargés du service de renseignements. L’un d’entre eux avait accepté de l’écouter et avait pris tous les renseignements que Seonghwan pouvait lui fournir sur un couple de Song qui aurait adopté une petite fille quelques années auparavant. Si l’armée ne peut pas la retrouver... qui le pourra ?

Bien sûr, tout n’est pas toujours rose, là-bas. Il y a des tests plus durs que d’autres, des échecs cuisants, des moments de doute, des erreurs de débutant qui auraient pu lui coûter cher... Il se sent souvent frustré de ne pas progresser suffisamment vite,  mais on ne trouvera personne de plus déterminé à sans cesse s’améliorer.  Faire quelque chose de concret, agir pour le bien commun de tous, voilà qui a du sens pour lui. Au cours de sa formation, il change plusieurs fois de bases militaires. Il découvre une Corée du Sud plus authentique et bien différente de la colorée Séoul. Il passe même un certain temps entouré des soldats américains du Camp Humphreys, dont le caractère le déroute et le fascine tout à la fois, et qui lui permettent un premier contact avec la culture occidental et la langue anglaise. C’est à cette période qu’il commence à se faire appeler tout simplement Sam.

Au bout de quelques années, il intègre enfin l’unité des forces spéciales de ses camarades, après une série de tests physiques et mentaux éprouvants. On l’estime prêt. Sa vie prend une toute autre couleur, et sa vision s’agrandit : on l’envoie au-delà des frontières. Il n’avait jamais réfléchi à ce qu’on trouvait à l’extérieur de son pays. Le monde prend soudain un autre relief. Bien sûr, les missions pour lesquelles ils sont mandés ne sont pas des sinécures. Pourtant, il se sent parfaitement dans son élément. Les mois se suivent et ne se ressemblent pas. Fatigue, douleur physique ou mentale, révolte, sentiment d’injustice ou d’impuissance, choc, terreur ... Tout cela devient son quotidien. Au cœur de zones de conflits, des scènes le révoltent à tel point qu’il faut parfois trois ou quatre de ses camarades pour l’empêcher de provoquer un incident diplomatique. Il réalise avec amertume que le monde va mal... et que l’autre côté du grillage n’était pas seulement synonyme de liberté. A l’unanimité, les soldats des « ombres » admirent surtout sa force de caractère. Rien ne semble pouvoir le mettre à terre. Pourtant, ils savent. Ils savent la vérité (presque toute la vérité) : Seonghwan la leur a confié, puisqu’il les considère désormais comme sa famille. Ils savent qu’une seule chose pourrait réellement le mettre à terre : Minji. Personne, pourtant, n’en parle. Lui-même, petit à petit, évite de prononcer son prénom, comme s’il n’y était plus autorisé. Comme s’il l’avait déjà trahie, en utilisant ce terme sacré de famille pour les désigner, eux.


A ses vingt-cinq ans et sans surprise, il prend la tête de l’unité des forces spéciales lorsque Big Boss finit par « prendre sa retraite » : restera leur responsable hiérarchique, mais à distance. Et c’est à Seonghwan qu’il confie le soin de prendre les décisions parfois difficiles de l’équipe. Personne ne proteste : la décision est celle du groupe et non d’un seul homme. Chaque membre de l’unité a pu se rendre compte par lui-même des progrès du jeune homme et surtout de son sang-froid exemplaire. Ils sont tous d’accord pour en conclure que son sens de la stratégie sera un atout précieux dans les missions périlleuses que le gouvernement sud-coréen leur impose régulièrement. Sous son commandement, les « ombres » continuent de servir efficacement le gouvernement. Si bien, d’ailleurs, qu’au cours de l’été 2016, on leur autorise une permission prolongée d’un mois. Si les uns et les autres se dispersent pour retrouver femmes et enfants, Sam reste à la base : c’est ici qu’est son foyer. Profitant de ce moment de calme, il fouille dans l’armoire qu’il partage avec ses camarades de dortoir, pour y dénicher ses trésors : les quelques tracts qu’il a pliés dans le fond d’une boîte, et la compagnie d’animaux en origami qu’il voudrait rendre à Min-Min. Pendant plusieurs minutes, il se perd dans des souvenirs doux-amers et des regrets coupables. Jusqu’à ce qu’il entende des pas résonner dans la pièce.

« Flash ? Qu’est-ce que tu fais tout seul ici ? » demande la voix de Big Boss.
Seonghwan se retourne aussitôt. Il se rend compte qu’il était en train de pleurer en constatant que sa vision est trouble. Rapidement, il essuie ses larmes d’un revers de manche et observe celui qui lui a sauvé la vie... dans tous les sens du terme possibles. Le regard de Big Boss se pose sur les animaux en papier au creux des mains de son disciple. Il pousse un soupir.

« Ecoute-moi, dit-il avec douceur. Je sais ce que tu as promis, fiston. Et je sais que c’est important pour toi. Mais il y a quand même une chose que je voudrais te dire : ce n’est pas vivre, ça. Ce n’est pas vraiment vivre. Si tu continue à t’accrocher à cette promesse, ce n’est pas toi qui va la briser. C’est elle, qui va te briser. Est-ce que tu penses vraiment que c’est ce que ta sœur voudrait pour toi ? »

Seonghwan ouvre la bouche, mais ne trouve rien à dire. Cela paraît si simple à entendre... et si difficile à accepter. Le jeune homme secoue la tête, puis se fige en entendant la suite :

« Quoi qu’il en soit, Minho, des services de renseignements, te cherchait. Il dit qu’il a peut-être quelque chose pour toi. »

Son coeur se met à battre plus vite. Ce n’est pas la première fois, pourtant, que Minho pense avoir retrouvé Minji. En quoi cette fois-ci est-elle différente ? Il ne le sait pas, mais il le sent. Big Boss laisse échapper un soupir et l’observe partir d’un œil inquiet et paternel. Seonghwan court jusqu’aux bâtiments principaux et fait irruption, échevelé et essoufflé, dans le bureau de Minho. Ce dernier affiche une expression étrange. Il le salue poliment. L’hésitation, dans la voix de Minho lorsqu’il lui répond, accentue son mauvais pressentiment.

« Je l’ai retrouvée, Capitaine. J’ai retrouvé les Song.
- Et ? Seonghwan a le coeur au bord des lèvres.
Ils ont bien adopté une petite orpheline. Les papiers ne sont pas précis sur la date en question, mais il semblerait que cela soit aux environs de l’année que tu m’as donnée. Je pense qu’il s’agit d’une adoption illégale. Il y a une histoire pas nette et un paquet d’argent, là-dedans. La description correspond à ta sœur. »
Seonghwan voit soudain des points noirs danser devant ses yeux, et réalise qu’il a oublié de respirer depuis un peu trop longtemps. Il croise le regarde hésitant de Minho pour l’intimer à continuer.
« Tu veux pas t’asseoir, d’abord ? » demande le jeune homme, en lui donnant surtout envie de l’étrangler d’impatience et d’angoisse. Pour toute réponse, Sam secoue vivement la tête.
« Il est dit ici que... que la petite fille a été victime d’un cas de pneumonie très rare à ses onze ans. La maladie l’a emportée en quelques semaines. »

Non.

C’est la seule pensée claire qui lui vient à l’esprit.

Non. Rien d’autre.

Ce n’est tout simplement pas possible. Ses jambes le lâchent, et il se retrouve assis sans trop savoir comment il s’y est pris. Ses oreilles se mettent à siffler. La voix de Minho n’est qu’un écho lointain dans son cerveau en coton. Il n’entend rien d’autre que sa propre respiration. Et le rire de Minji, quelque part dans les recoins précieux de sa mémoire. Les murs de la pièce semblent s’éloigner. Le monde lui-même devient infiniment grand, vertigineux.  Il reste ainsi dans un état de catatonie complet pendant ce qui lui semble être une vie entière. Jusqu’au moment où une main se pose sur son épaule. Un jeune soldat au visage horrifié lui tend un téléphone. Il n’est pas en mesure de comprendre ce qu’il se passe. Ces gestes ne sont qu’un automatisme. La voix, au téléphone, lui impose une nouvelle mission d’urgence.

Il faut interrompre la permission des « ombres » sans plus tarder. Seonghwan accueille les ordres et les nouvelles terribles avec une indifférence inquiétante. Un tremblement de terre a eu lieu,  lui explique-t-on, dans la région de Chiang Mai en Thaïlande. De nombreux civils sud-coréens travaillant à cet endroit comptent parmi les victimes et les disparus. Le séisme a provoqué l’effondrement d’une centrale électrique pour laquelle travaillaient nombre d’entre eux. La plupart sont encore coincés sous les décombres ou portés disparus. Le pays réclame l’aide de tous.


Le temps d’un battement de cils, et il se retrouve en tenue, dans un avion, ses coéquipiers aux visages graves autour de lui. Il a perdu toute notion du temps. Donne-t-il des ordres ou décide-t-on pour lui ? Une respiration de plus, et le voilà debout au milieu de la central électrique en ruine. La scène, apocalyptique, semble évoluer au ralenti sous ses yeux. Ses gestes sont machinaux, ses pensées troubles. Il essaie de se concentrer, pourtant. Il sait que c’est important. Des vies sont en jeu. Il entend des cris de détresse, il respire l’électricité dans l’air, la peur et la confusion. La poussière enveloppe l’ensemble d’un halo beige irréel et lui irrite la gorge. Ce petit détail le ramène quelque peu à la réalité. Ses hommes le regardent. Ils attendent les ordres.

Encore aujourd’hui, il se demande quelles ont été ses décisions, ce jour-là. Quels ordres a-t-il donné ? Il ne s’en souvient pas. A-t-il fait une erreur ? Ou bien ce qui est arrivé n’était-il qu’un accident ?

Ils se mettent au travail, avec l’efficacité redoutable qu’on leur connaît. Du personnel médical s’agite sans relâche aux alentours. D’autres unités, d’autres pays également, font partie des secours. Mais ce sont eux qui tentent, les premiers, d’aller extraire les victimes piégées sous les décombres dans un endroit du bâtiment particulièrement traître, rendu très instable par la réplique du séisme quelques heures plus tôt. Seonghwan a écouté les avis des deux experts parmi eux, qui lui ont expliqué que les risques n’étaient pas nuls, mais qu’ils avaient d’abord renforcé ce qui devait l’être, et qu’il était donc désormais envisageable, pour ne pas dire impératif, de sortir les victimes de cet enfer. Après de longues minutes, ils parviennent tant bien que mal à se faufiler à l’intérieur de l’éboulement pour atteindre les blessés et les extraire un à un.

Or, au bout d’une bonne heure d’efforts, au milieu de la poussière ambiante, de l’air lourd et de l’obscurité opaque, il sent soudain que quelque chose cloche. Il soutient un blessé qu’il aide à émerger à l’air pur. Au moment où il met un pied dehors,  un bruit, infime, résonne à ses oreilles. Celui d’une pierre minuscule, qui dégringole d’une paroi. Comme les prémices d’une avalanche. Un pressentiment lui électrise tout le corps. Il repousse rapidement le blessé dans les bras d’un infirmier qui approchait, et leur crie :

« Eloignez-vous immédiatement !! Courez ! »

Lui-même, contre toute logique, retourne aussitôt dans les entrailles de l’effondrement en appuyant frénétiquement sur sa radio pour hurler à ses coéquipiers de sortir sur-le-champ :

« TOUT LE MONDE DEHORS ! Vous m’entendez ? DEHORS, MAINTENANT ! Sortez tout de suite ! »

A peine a-t-il terminé sa phrase qu’il percute l’un d’entre eux de plein fouet malgré la lampe frontale qu’il avait rallumée en s’engouffrant de nouveau dans les entrailles du monstre.

« Oh, tu fais quoi, Flash ? lui crie ‘Wolf’ en le saisissant résolument par les épaules pour le forcer à faire demi-tour.
- Je... Ils... Ils sont encore... Il faut...
- Ils savent, Capitaine. Ils savent. Tire-toi de là ! » Il le pousse avec véhémence.


Ils ont seulement le temps de faire quelques pas vers la maigre lumière du jour, que toute la structure frémit... puis s’écroule dans un grondement de fin du monde. Seonghwan ne se souvient pas de ce moment précis. Il se souvient du bruit. De l’air étouffant. De la poussière, plus que toute autre chose, et d’une douleur lancinante à l’épaule. Quand il reprend connaissance, Wolf est en train de le traîner à demi à l’air libre, toussant et crachotant, mais en vie. Seonghwan sent un goût métallique envahir sa bouche. Sa vision est trouble. La douleur dans son épaule s’est étendue à sa nuque et jusque derrière sa tête. Wolf l’étend de tout son long sur le sol, et un médecin accourt aussitôt. Le jeune Capitaine le repousse d’une main et lutte contre l’envie de vomir, pour se redresser sur un coude et porter ses regards vers l’endroit où se trouve son équipe. Ce qu’il découvre le fige d’horreur. Il n’y a rien d’autre qu’un amas de béton et de ferrailles. Des tonnes et des tonnes... Le monstre vient d’avaler sa famille.

Pendant de longues minutes, il ne peut en détourner ses regards, attendant désespérément qu’ils émergent les uns à la suite des autres en s’épongeant le front et en plaisantant joyeusement. Et il compte. Combien... Combien de ses frères et sœurs ce monstre va-t-il lui rendre ?

« Un... Deux... Trois... Quatre... Cinq. »

Cinq, pas plus, n’en sortiront indemnes.

U.S.A, Virginia Beach, été 2018


Après le drame de Chiang Mai, Sam traverse une période difficile. En une journée, il n’a pas seulement perdu une famille, mais deux. L’armée sud-coréenne le suspend pendant six mois pour lui permettre de se remettre de ses blessures, mais ce soudain désœuvrement est plus terrible encore. Ne pas s’arrêter. Toujours continuer. Toujours courir. C’est la seule manière qu’il connaisse de ne pas devenir fou. Mais il n’a pas le choix. Il reste les deux premières semaines à l’hôpital accompagné des cinq rescapés des « ombres ». Big Boss est là, lui aussi. Comme une figure paternelle imperturbable et rassurante, il veille sur eux. Et il leur botte le train, surtout, chaque fois que l’un d’entre eux fini par lâcher un fatidique : « Tout est ma faute ».

Au bout de deux coups de poing en plein visage, Sam a appris la leçon. Pourtant... Pourtant, n’est-il pas en partie à blâmer pour ce qu’il s’est produit ? N’était-il pas en charge de l’équipe ? N’était-ce pas ses ordres, à lui seul, qui avaient mené au drame ? Il n’aurait jamais dû aller sur le terrain dans ses conditions. Il n’était pas en état d’être responsable de tant de vies. Et Minji, dans tout ça ? Il frissonne à cette seule pensée. Il ne sait pas très bien en quoi, mais il se sent tout aussi coupable de son sort.

Le reste des six mois de suspension, il les passe à ronger son frein chez Big Boss, qui lui a prêté gracieusement son canapé. Fort heureusement, la famille nombreuse de son supérieur l’empêche de broyer du noir, et il passe ses journées à occuper les garçons et les filles qui peuplent la maison et qui sont ravis d’avoir un nouveau jouet à leur disposition. A la fin des six mois, on lui demande s’il souhaite reprendre le commandement d’une nouvelle unité des « ombres ». Il refuse sans hésiter. Il n’en aurait pas la force. L’armée est désormais sa vie. Mais il ne peut évoluer dans un environnement peuplé des fantômes de son passé. Il faut avancer, toujours. Ne jamais se retourner malgré les détonations des balles et la lumière crue. Et traverser le grillage vers une nouvelle liberté.


Il fait alors part à ses supérieurs de sa volonté de participer désormais aux forces du maintien de la paix des Nations Unies. Ses camarades rescapés des ombres suivent son exemple. Ensemble, ils sont envoyés aux Etats-Unis pour une formation particulière de presque neuf mois qui leur permet d’intégrer différentes unités des casques bleus, de rencontrer et surtout de travailler étroitement avec des soldats venus d’autres continents. A deux reprises dans le courant de l’année 2017, ils sont envoyés à Messara protéger les civils du chaos ambiant. Le reste du temps, Sam et ses coéquipiers sont logés à la base militaire de Virginia Beach, dans un bâtiment réservé aux soldats de l’O.N.U. Ils n’y sont pas installés de façon permanente, mais il s’agit d’un point d’ancrage important. Sam ne retourne que rarement en Corée du Sud désormais.

Dans le courant de l’été 2018, un colis livré à son dortoir et posé sur son lit le plonge dans la confusion : il l’ouvre, et le découvre rempli à ras bord d’origamis multicolores. Perplexe, le cœur battant inexplicablement à tout rompre, il le vide sur son lit pour y trouver un papier sur lequel est simplement inscrit en coréen :

« Un... Deux... Trois... Quatre... Cinq. Et tout va mieux. »

Sa sœur serait-elle encore en vie... et sur le continent américain ?

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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyDim 4 Nov - 3:28


Tell me your story (short version)



La version courte résumée des facts ci-après, comme promis  Ange

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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyDim 4 Nov - 9:40

Rebienvenu Smile
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyDim 4 Nov - 10:47

Non mais c'est quoi ce nouveau perso qui a l'air d'envoyer du pâté Crazy Crazy

Rebienvenue chez toi Claire Cute Coeur
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyDim 4 Nov - 19:35

Bon bah de petite fleuriste aux boucles rousses, je ne suis que tristesse... What a Face

En tout cas j'suis ravie de voir enfin le bout du nez de ce perso' yeux brillants depuis le temps qu'on en parle Hihi j'ai hâte de lire son histoire Innocent même si je sens que ça va être très très triste Crying
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyDim 4 Nov - 20:18

@Ezra O'Malley @Caïn Hauptman Thaaaaaaaanks Calin

@Yalena Blake Ben quoi... Tu la vois pas, la petite fleuriste aux boucles rousses ? Je ne comprends pas Huhu Vi, ça va pas être la grosse marrade, je te l'accorde Snif Mais tout le monde ne peut pas être Bisounours-Jaden Hihi
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyDim 4 Nov - 21:57

Ce début de fiche, my god BaveBaveBaveBaveBaveyeux brillantsyeux brillantsyeux brillantsyeux brillantsyeux brillantsyeux brillants

Il promet ce nouveau personnage yeux brillantsyeux brillantsyeux brillantsyeux brillants
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyMar 6 Nov - 20:46

Mooooh t'es trop mignonne Coeur Coeur Coeur
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyMar 6 Nov - 23:53

Bon j'ai déjà lu jusqu'à l'enrôlement o/ j'tombe de fatigue x_x j'lirais le reste demain Kisses
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyMar 6 Nov - 23:56

Hey Hey !

Welcome par ici ! Sombrero
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyMer 7 Nov - 9:25

Re bienvenue chez toi yeux brillants

Sam Park ~ Stranger in a strange land ?u=https%3A%2F%2Fmedia.giphy.com%2Fmedia%2Frl7Q4gxngrxVC%2Fgiphy

Quel personnage !! cheerleader
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyMer 7 Nov - 18:30

Bon j'étais là omg mais ça a l'air d'être un perso super intéressant mais ohlalala c'est long! Crazy Jusqu'à ce que je vois 'autres comptes:' :tombe: :tombe: :tombe: :tombe: pourquoi je suis pas surprise

WELCOME AGAIN avec ce perso qui a l'air d'envoyer du paté ♥️
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyMer 7 Nov - 19:02

@M. Mercy Wayland Hug courage XD

@Hedelyn Samuels Thanks Pink love

@Matthew Morgan
Sam Park ~ Stranger in a strange land Giphy

@Abraham Da Costa Mdr Mdr Mdr Mdr La réputation que je me tape en si peu de temps... Je sais, je saiiiiiiis, I don’t know how to shut up Hihi But THANKS SWEETIE Slurp
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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land EmptyMer 7 Nov - 21:29


Bravo Invitétu fais à présent partie des ARMY ! Drapeau USA

JE-TE-HAIS !! MONSTRE !! Voilà.

Si tout a été fait correctement tout a été recensé, mais n'hésite pas à vérifier que ton avatar, ton prénom & ton nom, ainsi que ton métier ont bien été noté. Vi vi L'erreur est humaine et aux dernières nouvelles le staff est humain, alors on n'est à l'abri de rien ! Fou  

Il est à présent grand temps de faire ta fiche de liens et de RPs, Héhé n'hésite pas à aller sur les fiches des autres membres pour demander des liens et/ou des RPs d'ailleurs Hinhin Tu peux également proposer des idées de liens avec nos prédéfinis. Innocent Tu trouveras toutes les infos sur comment faire ici. Hehe

Si jamais tu as besoin d'un partenaire très important pour ton personnage tu peux toujours en faire un scénario ou un pré-lien dans cette partie. Cute Tu pourras lire les bonnes pratiques du scénario et du pré-lien par là. Coeur

Pour faire connaissance avec les autres membres nous t'invitons à venir flooder avec nous ! What a Face Que ce soit au Bac à Sable pour les jeux en tout genre ou au Parloir pour papoter plus librement. Hystérique

Au cas où ta vie IRL prendrait trop de place n'oublie pas de venir nous prévenir dans les Absences.  Please

Le Staff reste à ta disposition si tu as besoin de quoique ce soit. Huhu

Et surtout... AMUSE TOI BIEN ! cheerleader

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MessageSujet: Re: Sam Park ~ Stranger in a strange land   Sam Park ~ Stranger in a strange land Empty

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