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 [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam

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Sara Howe
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MessageSujet: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyDim 19 Avr - 1:35


Identity was partly heritage, partly upbringing, but mostly the choices you make in life.

Samedi 22 février

Cela faisait des semaines que Samuel réclamait à voir le militaire coréen, essayant d’ailleurs régulièrement d’emprunter le téléphone de sa mère pour l’appeler une fois de plus. Après d’âpres négociations, elle avait fini par céder et convenu avec le jeune homme d’un goûter en ce samedi après-midi. Elle avait bien entendu, avec l’aide de son fils, préparé différentes pâtisseries : des cupcakes et muffins, les premiers à la framboise, les seconds aux myrtilles, ainsi que des scones au caramel. Elle avait également préparé quelques sablés à la violettes, une recette ramenée d’un voyage dans le Sud de la France il y a plusieurs années déjà et des madeleines à la pâte à tartiné particulièrement prisées par son fils. Elle ne pensait évidemment pas qu’ils mangeraient tout, surtout vu la quantité astronomique qu’elle avait fait, mais elle comptait en apporter aussi aux enfants dans les hôpitaux qu’elle avait l’intention de visiter dès le lendemain.

Dès lors qu’ils eurent fini les fournées de gâteaux, le petit blondinet ne tenait plus en place, il allait et venait d’une fenêtre à une autre pour guetter l’arrivée du militaire. Sara lui répétait pourtant, avec patience, que le rendez-vous avez été fixé lorsque la petit aiguille serait sur le trois et la grande toute en bas sur le six. Néanmoins, connaissant la ponctualité du coréen, elle ne doutait pas qu’il serait en avance.
Si la jeune femme avait fixé la date à cet après-midi là c’était notamment à cause des contraintes du militaire mais aussi des siennes, bien que plus souples, et le fait que son fils avait commencé la pré-school cette année, aussi ne restait-il que les weekends. De plus, Nathanaël ne serait pas là ce weekend, s’il avait pu imposer de revenir passer la Saint-Valentin avec Sara et son fils, il n’avait guère pu négocier un peu plus. Il fallait bien qu’il le finisse cet album. La venue de Sam ne posait pas de soucis au chanteur, bien entendu, c’était plus pour que le militaire se sente plus à l’aise. Ce n’était pas un rendez-vous médical, loin de là, mais la psychothérapeute avait bien conscience que le militaire se sentirait plus en confiance pour discuter de tout et de rien sans la présence de quelqu’un qu’il ne connaissait pas.

Après un énième aller-retour entre deux fenêtres, Samuel se met soudain à sautiller sur place en pointant la fenêtre du doigt. « Maman, maman ! Regarde ! Shang arrive ! » pépie-t-il alors que la jeune femme s’approche en souriant. « Je vois ça. » commente-t-elle, s’amusant du surnom dont son fils a affublé le militaire, estimant que deux personnes ne pouvaient pas avoir le même nom. Elle jette un regard à la pendule, soupirant en secouant la tête, plus par amusement qu’autre chose, il est en avance évidemment. Elle se dirige vers la porte, connaissant suffisamment le coréen pour se douter qu’il n’oserait pas venir frapper avant l’heure convenue. « Bonjour Sam ! » le salue-t-elle en ouvrant la porte alors que déjà son fils se précipite dehors pour accourir vers le militaire. « Shang ! » s’écrit-il en percutant plus ou moins l’une des jambes du coréen qu’il sert entre ses petits bras. « T’es là ! » s’exclame-t-il avec une évidence innocente, s’attirant le rire de la jeune femme qui attend sagement à la porte. « Entre donc, et ramène ma petite terreur par la même occasion. » rit-elle en se décalant du passage pour les laisser entrer.

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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyDim 19 Avr - 18:08


Pastries & Talk

Sam consulte machinalement sa montre. 15h15. Zut alors. Quinze minutes d’avance. Ça n’est pas plus poli de s’imposer en avance que d’arriver en retard. Un nouveau dilemme se pose, alors qu’il traverse la rue d’un pas vif... ralentissant l’allure à mesure qu’il réalise qu’il risque fortement d’atteindre sa destination avant l’heure dite. Emmitouflé confortablement dans son manteau d’hiver, le visage à demi-caché par son écharpe qui lui couvre le bout du nez, il tient d’une main son téléphone, sur lequel il a mis en route son GPS lui indiquant l’adresse de Sara. De l’autre, il porte en équilibre une boîte en carton fine et rectangulaire. Ne jamais arriver les mains vide lorsqu’on est invité chez quelqu’un, règle numéro un. D’un coup d’œil à son portable, il constate qu’il n’est plus qu’à deux cents mètres à peine. Ne pouvant évidemment pas se garer n’importe où directement sur les trottoirs du quartier calme et bien ordonné où elle réside, il a abandonné sa voiture un peu plus loin et choisi de terminer à pied. L’air frais de cet après-midi d’hiver fouette ses joues rosies par le froid, et ses yeux brillent d’impatience, le rajeunissant de plusieurs années.

Comme promis à bébé Sam et face à son adorable insistance, dès son retour de Messara, et dès qu’il s’est assuré que Mercy allait mieux, il a pris contact avec Sara afin de convenir d’un rendez-vous qui puisse lui permettre de passer un peu de temps avec le petit garçon, aussi bien qu’avec sa mère, en dehors de leurs séances de thérapie hebdomadaires, qu’ils avaient dû interrompre le temps de sa mission. Il avait fallu se plier aux emploi du temps des uns et des autres, mais ils avaient fini par trouver un compromis qui convienne en ce samedi après-midi. Si le jeune coréen n’est pas certain de pouvoir bien différencier les moments passés avec Sara dans son bureau que ceux qu’il s’apprête à passer chez elle, il ne peut s’empêcher de constater qu’il n’éprouve pas une seule once d’angoisse alors qu’il s’approche de sa destination. Pas une hésitation non plus. Au contraire, ses pieds le mènent d’eux-mêmes, avant que ses pensées n’aient le temps de les rattraper. Il n’a plus peur, tout simplement. Cette constatation le fait sourire. Autrefois, le simple fait de prendre la direction du cabinet de Sara l’aurait fait respirer de façon irrégulière, à l’idée qu’elle le force, d’une façon ou d’une autre, à affronter ses démons. Mais il a vite compris que ça n’est pas son rôle. Au contraire. Les progrès qu’ils ont faits ensemble depuis leur toute première séance en tête à tête sont peut-être minimes, pour un regard extérieur... mais vertigineux pour le jeune coréen.

Désormais, c’est différent. Il sait qu’il est en sécurité, en un sens, auprès d’elle et de son fils. C’est un sentiment diffus, qu’il n’arrive pas à expliquer. Un sentiment proche de celui qu’il ressent lorsqu’il est environné de ses camarades des Ombres, de ceux des Pirates. De Mercy, d’une façon un peu différente. Un sentiment de bien-être. D’être à sa place. Et même s’il s’engage sur un terrain qu’il ne connaît pas (après tout, Sara l’a invité chez elle... n’est-ce donc pas dépasser les règles de la bienséance médecin/patient ?), cela ne l’inquiète pas. Tout ce que son cerveau choisit de retenir, c’est qu’il s’apprête à passer un après-midi en compagnie de gens qui lui sont chers. C’est tout ce qui importe, non ? Bien sûr, cela ne veut pas dire pour autant qu’il peut désormais lutter contre sa propre-nature. Il n’est donc pas question d’arriver en retard (ni en avance non plus, hein) ni d’arriver les mains vides... et il n’est pas certain non plus de pouvoir modérer son excès de politesse et une certaine maladresse ordinaire face à une situation sociale dont il est loin de maîtriser encore tous les codes. Fort heureusement, il fait confiance à son petit confrère homonyme pour lui servir de back-up si besoin est, et à la bienveillance de Sara pour passer outre, tout simplement.

Quelques longues foulées plus tard, Sam jette un dernier coup d’œil à son téléphone, qui lui indique que sa destination se trouve non loin devant sur sa gauche. Il relève le nez et regarde dans cette direction, haussant un sourcil surpris devant la taille de la propriété, avant de vérifier qu’il ne s’est pas trompé. Nope. Définitivement pas, c’est bien ici. Wow. Oké. Sa belle assurance s’envole un tout petit-petit peu, et ses foulées se font vaguement plus hésitantes. Wait. Et si elle n’était pas seule ? S’il y avait également son mari ? Ses parents ? Ses cousins issus de germains ? I did NOT think this through. Alors que ses angoisses irrationnelles menacent de faire vaciller sa résolution, il entre sans le savoir dans le périmètre couvert par la super-vision de Sam Junior, qui l’aperçoit immédiatement. Le jeune soldat n’a que le temps d’entre-apercevoir, au loin, un éclair de cheveux blonds à travers l’une des fenêtres de la maison, avant qu’il ne disparaisse... résolvant presque aussitôt le problème qui se pose à lui : dois-je attendre l’heure dite avant de sonner ? Définitivement pas, puisqu’il n’a même pas l’occasion de sonner.

En effet, la porte s’ouvre à peine quelques secondes plus tard, laissant place au visage souriant de Sara qui l’accueille chaleureusement. « Bonj... » commence Sam d’une voix douce, esquissant un pas de plus dans l’allée tout en agitant timidement la main dans sa direction. Il n’a pas le temps de terminer, cependant, qu’un projectile inattendu le percute gentiment, sous la forme d’un petit garçon, un peu plus grand que dans ses souvenirs, et qui se précipite jusqu’à lui pour enserrer comme il peut ses jambes de ses bras. Il n’y a pas de remède plus efficace à ses appréhension sociales, quelles qu’elles soient. C’est immédiat. « Ooofff, laisse-t-il échapper un peu théâtralement, comme s’il accusait le coup, se courbant légèrement avant que son rire ne rejoigne celui de Sara alors que le petit garçon souligne naïvement l’évidence. Shang au rapport ! » Il esquisse un petit salut militaire exemplaire, malicieux.

« Hey, Petit Dragon... ça fait longtemps ! le salue-t-il ensuite en lui ébouriffant affectueusement le haut du crâne, wow... t’as beaucoup trop grandi ! Il va falloir qu’on réfléchisse à un nouveau nom de code. » Il le serre doucement contre lui avec un sourire attendri, puis relève la tête alors que Sara l’invite à entrer, en lui demandant de ramener son fils dans la foulée. Il hoche la tête, une petite moue amusée au coin des lèvres, et s’accroupit légèrement pour être un peu plus à la hauteur du petit garçon. « Viens-là, la terreur ! Tu vas prendre froid. » Le jeune coréen lui taquine le bout du nez avant de saisir d’un mouvement souple l’enfant de son bras gauche, le hissant dans les airs en se relevant dans le même mouvement, le calant contre sa hanche, son autre main tenant toujours en équilibre la boîte qu’il a amenée avec lui.

« Bonjour, Sara, finit-il enfin par dire poliment tout en s’avançant jusqu’à l’entrée, passant le seuil et s’arrêtant dans le vestibule sans trop savoir quoi faire ensuite. Un vieux réflexe le pousse à enlever ses chaussures avant toute chose, mais il se retient et attend sagement les instructions. Merci encore de m’avoir invité. Même si je sais que les négociations ont été rudes. » Il adresse un clin d’œil complice au petit garçon dans ses bras, bien que ce dernier n’ait sans doute pas compris à quoi il fait allusion. « J’ai ramené un petit quelque chose... » ajoute-t-il doucement en tendant la boîte qui ressemble fortement à une boîte de chocolats. Pour une bonne raison, d’ailleurs, puisqu’il prend soin de préciser ensuite : « Avec mes camarades, on a tenté des chocolats faits-maison, c’est une tradition chez nous... Il esquisse une petite grimace piteuse, je ne sais pas s’ils sont vraiment réussis, mais on a fait de notre mieux. »

Sara ne s’imagine d’ailleurs même pas à quel point cette remarque est un euphémisme. Dès lors que Sam a expliqué devoir retrouver la psychothérapeute et son fils ce samedi après-midi, certains membres des Ombres se sont inexplicablement sentis concernés et ont absolument tenu à l’aider à confectionner quelque chose afin de ne pas arriver les mains-vides. L’après-midi de la veille s’est donc rapidement transformé en atelier fabrication de chocolats artisanaux, à la grande perplexité de certains Pirates venus leur rendre visite à ce moment-là, et dont certains, particulièrement influençables, se sont vite laissés tenter à leur tour par l’expérience. Résultat, ils ont désormais un stock de chocolats qui risque de leur tenir jusqu’à l’année prochaine, et une cuisine dans un état indescriptible. Sam a décidé de sélectionner les seuls chocolats ayant à peu près une allure de chocolats pour les offrir à Sara et son fils, à savoir : les siens, ceux de Yujin, de Renjun, et (curieusement), ceux de Jaehyun, dont le talent artistique en la matière a surpris tout le monde.

Sam inspire profondément, humant les bonnes odeurs de pâtisseries qui embaument la maison dans laquelle il vient de pénétrer. Nul doute que les chocolats ne seront pas les seules douceurs au programme. Il échange un sourire complice avec Sam Junior : « Oh, fait-il mine de s’étonner en se baissant pour reposer le petit garçon sur le sol et lui rendre sa liberté, j’ai comme l’impression que vous aussi, vous avez cuisiné de bonnes choses. Tu as participé ? » Il redresse la tête en direction de Sara, attentif à ne pas la négliger au profit de l’enfant. Après tout, il est aussi ravi de la revoir que de serrer Sam Junior dans ses bras. Il lui adresse un sourire sincère, en hochant la tête en guise de salut : « Comment vas-tu ? » demande-t-il doucement. Si sa question, banale, semble a priori de l’ordre de la pure politesse, il n’en est rien. Depuis son retour de mission, il n’a pas eu l’occasion de la revoir, et après tout ce qui est arrivé à Messara, son besoin de s’assurer que ceux qui l’environnent se portent bien est devenu viscéral. Il est sincèrement curieux de connaître ce qui a pu changer ou ne pas changer dans la vie de la jeune femme depuis qu’il s’est envolé pour le Moyen-Orient.

Après un bref instant d’hésitation, et un coup d’œil alentour pour repérer un porte-manteau, il se débarrasse de son écharpe et de son manteau, tout en guettant les bruits alentours, comme s’il craignait vaguement qu’une troisième personne ne surgisse soudain des méandres de la maison pour venir s’ajouter à leur petit trio, et lui provoquer une crise cardiaque. Mais non. Pas de danger à l’horizon. Il ajoute donc à l’attention du petit garçon, non moins curieux de ce qu’il aura à lui dire (les histoires de Sam, peu importe lesquelles, le fascinent toujours tout particulièrement) : « Et toi, Petit Dragon ? C’est comment l’école ? »
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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyMer 27 Mai - 1:26


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L’attachement du fils de Sara au militaire coréen a toujours l’art d’étonner et amuser la jeune femme. Depuis toujours le petit blond a une facilité déconcertante à apprivoiser parfois les adultes les plus réticents, bien que Sam ne fasse pas tout à fait parti de cette catégorie. Cette sociabilité a tendance parfois à angoisser la psychothérapeute, il n’y a pas que des adultes bien intentionnés, loin de là. Elle essaye d’y penser le moins souvent possible bien sûr, mais ça reste une angoisse latente. Heureusement, elle sait qu’avec le brun il n’y a aucun risque. Elle ne peut pas s’empêcher de rire en voyant son petit diablotin de fils de percuter de plein fouet le militaire. Ce dernier faisant d’ailleurs mine d’accuser le choc. « J’ai eu cinq ans avant Noël. Même que je serais bientôt plus grand que toi ! » commente le petit garçon lorsque Sam fait remarquer qu’il est bien plus grand une la dernière fois qu’il l’a vu. « Mais je peux garder mon nom de code quand même ? » demande-t-il d’une petite voix, comme si l’idée de devoir le changer ne l’enchantait guère. « Le Grand Dragon de Pierre il finit en poussière dans Mulan... » marmonne-t-il pour se justifier, au grand amusement de sa mère.

La blonde ne peut s’empêcher d’esquisser un léger sourire alors que le coréen entre avec Sam’ dans les bras. Elle ne manque pas, d’ailleurs, de remarquer qu’il ne sait pas trop comment se comporter maintenant qu’il est entré. Sara laisse échapper un éclat de rire lorsqu’il mentionne les âpres négociations qui ont eu lieu pour ce rendez-vous. « Si je l’avais écouté, on aurait dû attendre tous les jours sur le tarmac pour t’accueillir. » plaisante la psychothérapeute. Ce qui n’est pas tout à fait loin de la vérité, presque tous les jours si Shang était rentré. « C’est même pas vrai d’abord... » marmotte le garçon en cachant sa tête dans l’épaule du militaire. « Hm-hm. » commente simplement la jeune femme.

Lorsque Sam lui tend une boite elle la prend machinalement, souriant à son explication. Elle est tentée de lui dire qu’il ne fallait pas, mais elle est bien consciente que ça serait inutile et qu’elle en aurait probablement fait autant. « Merci beaucoup. Je suis sûre qu’ils sont très bons ! J’ai hâte de les goûter. » le remercie-t-elle à la place avant de jeter un œil dans la boite. « En tout cas, ils sont très beaux déjà. » sourit-elle. « Moi aussi je veux voir ! » s’exclame le garçon en tournant son regard tandis que le coréen se baisse pour poser l’enfant au sol. « Bien sûr que j’ai aidé maman ! Je vais pas lui laisser tout faire, je suis grand, j’ai le droit de cuisiner aussi. » répond-il comme une évidence à la question du militaire. Sara hoche la tête à l’intention de Sam alors que celui-ci redresse la tête vers elle, comme pour lui confirmer que son fils l’a bien aidé, bien que le doute n’était pas vraiment permis.

Les lèvres de la jeune femme s’étire en un sourire un peu amusé à la question du militaire. « Ce serait plutôt à moi de te demander ça, je n’ai pas passé plusieurs semaines en mission à l’autre bout du monde. » s’amuse-t-elle, bien qu’elle comprenne sa question. C’est souvent la première question que pose son frère lorsqu’il revient de mission, même quand il revient blessé, surtout ces fois-là en réalité. « Mais pour te répondre, je vais bien. Mets-toi à l’aise d’abord, ensuite on pourra papoter. » lui suggère-t-elle alors qu’il finit par repérer le porté-manteau et se déposer son manteau et son écharpe. « Je peux en goûter un ? » en profite pour demander son fils tout en tendant déjà ses doigts vers les friandises avant que sa mère ne referme le couvercle. « Qu’est-ce que je t’ai déjà dit au sujet de la patience ? » le réprimande gentiment la psychothérapeute. Le petit garçon se redresse, croisant ses mains dans son dos, comme s’apprêtant à réciter une leçon. « Un moment de patience peut préserver de grands malheurs, un moment d’impatience, détruire toute une vie. » ânonne-t-il avec une certaine fierté, sous le regard bienveillant de sa mère. « Mais c’est juste un chocolat, maman... » marmonne-t-il ensuite en lui faisant les yeux doux et une petite moue. « Aide donc Sam à trouver des chaussons pour pouvoir enlever ses chaussures, ensuite on s’installera au salon tous ensemble pour goûter tout ça. » lui propose la blonde avec un léger mouvement du menton comme pour l’inciter à obéir.
Ce qu’il fait de bonnes grâces du reste, entraînant le militaire vers un meuble de l’entrée où repose surtout des chaussures du petit garçon, comme si le meuble n’était fait que pour lui et les quelques chaussons prévus pour d’éventuels invités. « J’aime bien, je me suis fais plein de copains et de copines, maman dit que l’école c’est fait pour apprendre aussi, mais j’apprends plus de choses avec maman qu’avec la maîtresse. » répond le garçonnet avant de tendre une paire de chaussons au militaire attendant sagement qu’il les mette avant de lui prendre la main et de l’entraîner à sa suite.

Ils entrent dans le salon où les pâtisseries, le thé et les tasses ont déjà été disposés sur une petit table entourée par un canapé et deux fauteuils et auxquels la blonde ajoute la boite de chocolat du soldat et de ses compagnons d’armes. Dans un coin de la pièce se trouve la panier dans lequel Stitch dort actuellement paisiblement, ce qui ne devrait plus trop durer avec leur arrivée. Sara avance sa chaise roulante jusqu’à l’un des fauteuils, avant de bloquer les roues, afin de pouvoir s’installer de manière plus confortable dans le fauteuil plutôt que de rester dans sa chaise. Laissant le canapé à son fils et au militaire, sachant pertinemment que le petit garçon voudrait s’asseoir à côté de lui. « Je suis désolée, je vais devoir te laisser faire le service. » s’excuse-t-elle auprès du coréen en balayant d’un geste de la main ses jambes. « Maman dit que je suis trop petit encore pour toucher quand c’est chaud. » bougonne l’enfant. « J’ai fait du earl grey, je me suis dit qu’il n’y avait pas trop de risque avec un classique, mais si jamais je peux te préparer autre chose, un chocolat ou du café. » propose-t-elle avec un sourire. « Pour les gâteaux on a fait des cupcakes à la framboise, c’est dans l’assiette avec les dessins de carrés et de triangles tout mélangé, des muffins aux myrtilles dans le grand bol avec les bulles, ledit bol étant en réalité plutôt un petit saladier, dans l’assiette avec les fleurs c’est des gâteaux à la violette, c’est maman qui les a fait toute seule, dans le plat blanc c’est des biscuits au caramel, j’ai oublié le nom, et là dans le bol rouge c’est des madeleines au Nutella, maman a pas voulu que je l’aide, elle a dit que j’allais manger tout le chocolat avant qu’elle puisse le mettre dans les gâteaux. » explique le petit garçon en montrant à chaque fois lesdits plats et biscuits. « J’ai tendance à me laisser emporter quand je cuisine... » commente Sara en haussant les épaules. « Tu n’es ni obligé de tout manger ni même de tout goûter. » ajoute-t-elle avec un sourire bienveillant, connaissant suffisamment le jeune homme pour savoir qu’il serait bien capable de se sentir coupable s’il avait le sentiment de ne pas faire honneur à ses efforts fournis en cuisine.

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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyVen 29 Mai - 17:48

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Il n’y a pas beaucoup mieux qu’un Sam pour en apprivoiser un autre. C’est en tout cas la seule conclusion à laquelle on peut arriver en voyant le visage du jeune soldat se transformer du tout au tout au moment où il aperçoit son petit homonyme, qui se précipite littéralement sur lui. Il n’y a pas (ou presque pas) plus efficace pour ôter à Sam les quelques derniers vestiges d’un malaise social qu’il a d’ordinaire bien du mal à maîtriser, et lui faire retrouver une âme d’enfant. Simple, candide. Libéré, l’espace de quelques instants, d’un poids qu’il s’oblige à porter depuis trop longtemps. Le petit garçon est un souffle d’air qui le surprend un peu plus chaque fois, mais qui lui fait incroyablement du bien. Et pour une fois, il ne cherche pas à en comprendre la logique. Le regard de Sam brille d’un éclat malicieux et son sourire à la fois naïf et attendri le rajeunit sans peine d’une bonne dizaine d’années. Il écarquille les yeux d’un air exagérément impressionné, au moment où l’enfant annonce fièrement qu’il a eu cinq ans et que par conséquent, il risque très bientôt d’être plus grand que lui. Cela va sans dire. « Wow, cinq ans ? répète-t-il avec une expression de profonde admiration, ouvrant la bouche pour mimer une stupéfaction sans précédent, non sans échanger avec Sara un regard amusé le temps d’une fraction de seconde. En effet, il va falloir que je fasse attention si je ne veux pas que tu me dépasses ! »

Le jeune militaire arque un sourcil intrigué en entendant l’enfant répliquer cependant qu’il préfèrerait garder le nom de code qui lui a été attribué. Il esquisse une petite moue d’approbation et laisse échapper un rire... qui s’interrompt au moment où Sam Junior explique les raisons pour lesquelles il préfèrerait rester Petit Dragon. Parce qu’au Grand Dragon, il lui arrive des bricoles, en l’occurrence. Mais... C’est vrai, ça. L’espace de quelques instants, Sam entrouvre la bouche, surpris par l’incroyable évidence de cette remarque, et son visage affiche très nettement ce qui lui traverse l’esprit. A savoir : tiens, oui... Je n’y avais pas pensé. Good point. « Ah, c’est vrai, reprend-il en hochant la tête, affichant une expression sérieuse qui tranche avec le non-sérieux de la conversation en question. Tu as raison. Petit Dragon vaut bien dix Grands Dragons de Pierre, et lui, en plus, il tombe pas en morceaux. » Le militaire sourit d’un air complice et fait mine de chatouiller brièvement l’enfant pour souligner ses paroles, avant de se pencher, mettant sa main près de sa bouche, comme pour lui souffler un secret : « Il va falloir qu’on trouve quelque chose pour ta maman, aussi... » chuchote-t-il sur un ton de conspirateur, avant de se redresser et de pénétrer dans le vestibule, l’enfant dans ses bras.

Lui aussi, se met à rire alors que Sara fait remarquer (non sans exagérer un petit peu ?) que si ça n’avait tenu qu’à son fils, ils auraient attendu son retour quotidiennement sur le tarmac. Le rire du jeune homme s’accentue et s’attendrit en sentant le petit garçon faire disparaître son visage contre son épaule, protestant faiblement (et adorablement, surtout) face aux taquineries de sa mère. Exagérée ou non, l’idée qu’on attende quelque peu impatiemment son retour le déroute. La pensée qu’il puisse manquer à quelqu’un, en dehors de la famille qu’il a construite au sein de l’armée, fait naître une étrange sensation au niveau de sa cage thoracique. Une vague de tendresse et de bien-être le submerge soudain sans bien qu’il sache pourquoi. Il ne perd pas de temps à se poser la question, cependant, et serre brièvement l’enfant contre lui avant d’esquisser un sourire doux. « Toi aussi, tu m’as manqué, Sammy, ajoute-t-il tout doucement, avec un étrange sérieux cette fois-ci, comme une sorte d’aveu vulnérable qu’il balaie ensuite d’un battement de paupières. Tu sais, j’ai un camarade tout aussi impatient que toi. Lui aussi, il aurait presque pu installer sa tente sur le tarmac et camper jusqu’à ce que je revienne. Je te le présenterai un jour, je suis sûr que vous vous entendrez bien. » Jamais sans supervision, ne peut-il s’empêcher de penser avec une grimace, visualisant sans peine Jaehyun entraîner Sam Junior du côté obscur de la Force et l’initier à il-ne-sait-pas-exactement-quelle-ânerie tellement il y en a.

Bref. Après ce petit intermède, Sam présente poliment la boîte de chocolats faits-maison qu’il a amenée et dont la confection n’a pas été de tout repos, bien qu’il passe sous silence l’expérience étonnante d’un atelier cuisine à la base militaire... par les forces spéciales, qui-plus-est. Le jeune coréen ne peut pas s’empêcher d’esquisser une petite moue malicieuse alors que Sara complimente poliment leur création en arguant qu’elle a hâte d’y goûter. Really ? Il n’est pas sûr de partager tout à fait son opinion sur la question, surtout en étant conscient que certains de ces chocolats ont été réalisés par Jaehyun. Et qu’il ne sait plus lesquels. L’angoisse absolue. « En toute honnêteté, réplique-t-il en levant les yeux au plafond d’un air trop innocent pour être crédible, je ne te cache pas qu’il y a eu une sélection très stricte à l’entrée, et que tu n’as droit qu’à ceux ressemblant de près ou de loin à quelque chose de comestible. » Il rit légèrement alors que bébé Sam réclame lui aussi à voir les fameux chocolats, au moment où il le dépose au sol. Le jeune militaire approuve d’un vif hochement de tête la réponse de l’enfant quant à savoir s’il a aidé ou non sa mère à cuisiner. Le ton de voix évident qu’a adopté le petit garçon lui chatouille la gorge d’un nouveau rire. Bah oui, évidemment que j’ai cuisiné, DUH, semble-t-il lui répondre avec un aplomb et une sincérité qui l’amusent et l’attendrissent tout à la fois. Il échange un regard malicieux avec Sara, qui lui confirme les dires de son fils d’un petit mouvement de tête... avant de répondre à sa question en la lui retournant, dans un premier temps.

Sam esquisse une petite moue machinale, haussant légèrement les épaules. Il est vrai que sa question, dans l’absolu, a un côté paradoxal. Comment vas-tu ? N’est-ce pas plutôt à lui, de répondre à cette question ? N’a-t-il pas passé plusieurs semaines, plus éprouvantes que prévu, au Moyen-Orient ? Le jeune homme inspire profondément, et ses épaules se crispent le temps d’une fraction de seconde. C’est précisément la raison pour laquelle il a posé la question. Parce qu’il a besoin de s’assurer qu’ici, tout s’est bien passé. Que le quotidien est resté ce qu’il est. Que ceux auxquels il tient sont restés à l’abri. Que le cauchemar qui s’est déchaîné à Messara n’a pas atteint Virginia Beach. Qu’ils sont sains et saufs, tout simplement. Sara semble d’ailleurs le comprendre, puisqu’elle le rassure aussitôt avant de l’inviter à se mettre à l’aise. Projet ambitieux s’il en est... Tandis qu’il ôte docilement son manteau et son écharpe, il tente lui aussi un début de réponse : « Je... » Il fronce les sourcils et s’interrompt en s’apercevant que lui annoncer que tout va bien n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Précisément parce que tout ne s’est pas bien passé, à l’autre bout du monde, comme elle le dit. Son cœur s’emballe un bref instant alors que des sensations, plutôt que des souvenirs concrets, lui reviennent en mémoire, le faisant frissonner... de différentes manières, d’ailleurs, et pour différentes raisons. « C’était un Noël assez particulier, finit-il par reprendre en secouant légèrement la tête, alors que ses yeux se perdent un bref instant dans le vide. Ça n’était pas la mission de routine à laquelle je m’attendais, et je... » Sa voix vacille, et il esquisse un petit geste de la main en secouant la tête et en se raclant la gorge. Ça n’est pas le moment. « Je te raconterai cela quand on sera installés. »

En attendant, bébé Sam lui offre un intermède bienvenu qui chasse momentanément sa confusion et les souvenirs complexes qui le saisissent à la pensée de Messara, réclamant à goûter l’un des chocolats faits-maison. S’ensuit aussitôt une réprimande de Sara à son fils, qui se met à réciter sagement ce que Sam reconnaît vaguement comme un ancien proverbe chinois. Très approprié. Et incroyablement docile, aussi, songe-t-il avec une certaine admiration. A aucun moment, et malgré toute l’autorité qu’il conserve encore sur les Ombres comme ancien chef d’équipe, il ne serait capable d’empêcher Jaehyun de prendre un chocolat si le coeur lui en disait, à moins de lui botter les fesses séance tenante. Ce qui est déjà arrivé, soit-dit-en-passant. Le jeune coréen sourit, amusé, et arque un sourcil compatissant au moment où Petit Dragon ne peut s’empêcher d’ajouter que... quand même, il ne s’agit que d’un chocolat, quoi ! Alliée à une petite moue adorable et à la technique non moins efficace de ces yeux doux à qui on offrirait le monde sans hésitation, la stratégie est redoutable. Il n’a pas tort, si ? Un chocolat, un seul, ça n’est pas la mer à boire... Le coréen retient de peu rire attendri et échange un regard complice avec Sara, imitant presque à la perfection les yeux implorants de son homonyme et la petite moue déçue qu’il a esquissée. C’est juste un chocolat, articule-t-il en silence en direction de la jeune maman, comme pour tenter en vain de la faire fléchir à son tour.

Peine perdue, bien entendu, et tout aussi docilement que Sam Junior, il s’exécute et suit l’enfant, qui l’entraîne jusqu’à l’entrée, où il retire machinalement ses chaussures avec une rapidité conférée par l’habitude. Tout en enfilant les chaussons fournis par le petit garçon, Sam hoche la tête à la réponse qu’il lui donne. « Ah ça... Ta maman, c’est la voix de la raison,  à moi aussi, elle m’apprend plein de choses. » approuve-t-il très sérieusement tout en le laissant glisser sa main dans la sienne et l’entraîner dans le salon, se courbant légèrement pour être davantage à sa hauteur. « Mais l’école, c’est bien aussi ! » ajoute avec un sourire. Que peut-il dire d’autre, lui, l’éternel premier de la classe ? Hm. Quoique... Bien qu’il ait été particulièrement perfectionniste, l’école, en réalité, ça n’a jamais été une partie de plaisir. Bien loin de là. Justement parce qu’il était davantage question de copains et de copines, plutôt que de bonnes notes. « Je suis content de savoir que tu t’es fait des copains  rapidement, conclut-il pourtant en ébouriffant artistiquement les cheveux du petit garçon. On a besoin de nouvelles recrues ! »

En entrant dans le salon, Sam esquisse un petit sourire, presque timide, surpris par la quantité de pâtisseries disposées sur la table du salon et l’attention avec laquelle Sara et son fils ont préparé sa venue. Une étrange chaleur envahit sa cage thoracique. Il n’a pas l’habitude de tant d’attention, et s’en voudrait presque de ne pas avoir ramené plus qu’une simple boîte de chocolats, compte tenu des efforts qu’il voit s’étaler presque littéralement sous ses yeux. Cela le touche plus qu’il ne le laisse paraître, et il bat des paupières pour masquer son trouble, avant de s’installer sur le canapé, son petit acolyte juché à ses côtés tandis que Sara s’installe dans l’un des fauteuils adjacents. Le jeune militaire esquisse un petit signe de menton poli alors que la jeune femme lui laisse le soin du service, sous les marmonnements désapprobateurs de Sam Junior, qui le font sourire malgré lui. « Maman a toujours raison. » réplique-t-il d’un ton catégorique, en lui adressant un clin d’oeil. Il se penche pour saisir précautionneusement la théière et secoue la tête alors que la jeune femme lui précise qu’elle peut préparer autre chose si cela ne lui convient pas. Tsssss. Comme si ça allait ne pas lui convenir. Comme s’il allait se permettre de réclamer autre chose. Naméoh. « Non, non, répond-il précipitamment, comme s’il avait peur qu’elle s’imagine en effet que quelque chose ne lui convienne pas. Ce n’est pas la peine. C’est parfait comme cela, très bon choix, tout à fait stratégique. » Tandis qu’il s’applique à servir d’abord deux tasses de thé pour lui et Sara, il écoute attentivement les explications très exhaustives que l’enfant lui donne à propos des délices qui s’étalent devant eux, et dont les odeurs lui chatouillent de plus en plus agréablement les narines. Docile, il suit des yeux les gestes successifs de Sammy, montrant un à un, avec une certaine fierté qui le fait sourire de plus belle, leurs savoureuses créations, dont la description seule suffit à lui mettre l’eau à la bouche. Yummy. Quand est-ce qu’on commence ? a-t-il presque envie de demander en s’humectant inconsciemment les lèvres. Le jeune militaire laisse échapper un léger rire lorsque le petit garçon déplore le fait qu’il n’a pas pu participer à la fabrication des madeleines au Nutella, parce qu’il risquait de faire disparaître ledit Nutella avant qu’on puisse s’en servir. Same, bro. Same. Il adresse à l’enfant une petite moue compatissante, tout en reposant la théière et en déposant délicatement la tasse destinée à Sara à portée de la jeune femme. « J’espère au moins que tu as eu le droit de lécher le plat... » commente-t-il malicieusement.

Le jeune homme inspecte avec davantage d’attention les friandises sous ses yeux, se demandant vaguement par laquelle il va bien pouvoir commencer... question qui le plonge dans un dilemme quasi cornélien. Il ne peut s’empêcher de constater que les gâteaux en question recouvrent presque l’intégralité de la table du salon, et qu’ils sont donc plus proches du banquet que du simple goûter. Cela fait naître un éclat amusé au fond de ses prunelles, au moment où Sara souligne la liste que vient de terminer son fils en admettant qu’elle en a peut-être fait un peu trop. « Tu crois ? laisse-t-il échapper en lui lançant un regard mutin. Ça me semble plutôt raisonnable, à moi... pour nourrir un régiment. » Il lève les yeux au ciel d’un air faussement innocent, puis esquisse un petit coup de coude complice à l’attention de son voisin. « Et puis, il ne faut pas oublier que les Sam ont un appétit d’ogre. »

Malgré la plaisanterie du coréen, la psychothérapeute ne peut s’empêcher de lui préciser qu’il ne doit pas se forcer à tout goûter s’il n’en a pas l’envie, ce qui le fait arquer un sourcil perplexe, avant que ses lèvres ne dessinent une moue reconnaissante. Il comprend, au sourire bienveillant de la jeune femme, ce qu’elle essaie de faire. Elle le connaît suffisamment pour savoir que sa politesse exacerbée, alliée à une culpabilité sans précédent, le poussera quoi qu’il en coûte à faire honneur aux plats pour lesquels elle semble avoir fourni tant d’efforts. Et elle a raison. Il est hors de question... inconcevable, même, de quitter cette maison avant d’avoir goûté à tout ce qu’elle a fait pour lui. Sans compter que... Soyons honnête : ça n’a rien d’une torture. Ne pas tout goûter ? M’enfin, quelle idée ! Le jeune capitaine fait claquer sa langue contre son palais comme pour chasser les paroles de Sara. « Challenge accepted, répond-il aussitôt avec un léger mouvement de tête déterminé. Comment peux-tu espérer que je n’essaie pas de goûter à tout, quand tu me proposes un festin aussi appétissant que celui-là ? Tiens, d’ailleurs... Par quoi est-ce que je vais commencer ? » Il tourne la tête vers le petit garçon, à qui il adresse un coup d’œil interrogateur et exagérément sérieux, comme s’il s’apprêtait à lui poser une question stratégique de la plus haute importance. « T’en pense quoi ? Choisis pour moi, Petit Dragon. Et pendant ce temps... reprend-il en esquissant une petite courbette exagérée en direction de l’enfant. Qu’est-ce que je vous sers, jeune homme ? » Sam glisse un regard interrogateur en direction de Sara, attendant en réalité les véritables directives de sa part et non de celle du petit garçon à qui il a posé la question. Il n’a bien sûr pas servi de thé à Samuel, supposant qu’il allait plutôt réclamer un chocolat chaud ou quelque chose de ce genre. Recueillant d’une main la pâtisserie que l’enfant lui tend finalement après l’avoir choisie pour lui, il attend poliment (habitude oblige) un signe quelconque de la part de l’un ou de l’autre, avant d’oser mordre dedans.

Il hésite un bref instant. Malgré l’atmosphère rassurante et confortable du salon de Sara, les odeurs délicieuses qui embaument la pièce et l’enthousiasme rafraîchissant de Sam Junior qui lui a définitivement manqué, le jeune soldat est encore loin de maîtriser à la perfection ce genre de situation sociale conventionnelle. Pourtant, il se sent en sécurité avec eux. Suffisamment pour tenter, presque avec naturel à présent, d’entamer la conversation. « Bon, annonce-t-il en essayant de se caler un peu plus confortablement dans le canapé, haussant les sourcils d’un air intéressé, je suis parti un peu plus d’un mois. Qu’est-ce que j’ai manqué d’intéressant ? » La question, large (sans doute un peu trop, d’ailleurs), lui permet de s’adresser aussi bien à l’enfant qu’à sa mère, et son regard glisse de l’un à l’autre avec une sincère curiosité.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyJeu 18 Juin - 16:56


Identity was partly heritage, partly upbringing, but mostly the choices you make in life.
S’il y avait des séances de thérapies auxquelles elle n’amènerait jamais Samuel, elle ne regrettait pas un instant de l’avoir pris avec elle lors d’une session de groupe où Sam était présent. Le petit garçon s’était presque irrémédiablement dirigé vers lui, sans vraiment prêter attention aux autres patients. Comme s’il avait instinctivement senti qu’il ne risquait rien à ses côtés, et surtout qu’il était le plus susceptible de jouer avec lui. Ce qui n’avait pas manqué d’arriver d’ailleurs.
Leur évidente complicité qui était née au fil des différentes séances ne manquait jamais d’attendrir la jeune femme. Elle aurait probablement été outrée de savoir qu’on voulait lui affubler d’un nom de code. Dieu bénisse les ignorants. « Maman me fait penser à l’Oracle dans Batman, elle aide les super-héros et elle est dans un fauteuil roulant. » murmure le garçon, imitant son homonyme en plaçant sa main près de sa bouche, se laissant ensuite porter jusqu’à l’intérieur de la maison.

La jeune femme ne peut pas s’empêcher d’esquisser une petite moue circonspecte alors que le militaire suggère à son fils qu’il connaît quelqu’un d’aussi impatient que lui. « On devrait faire un concours pour les départager. » plaisante-t-elle. « On a le droit ? Maman on aurait dû faire ça ! » s’exclame alors l’enfant, prenant pour argent comptant les paroles du coréen. « Non, on n’a pas le droit. » soupire la jeune femme en levant les yeux au ciel. En réalité ils n’auraient probablement même pas eu le droit d’attendre Sam sur le tarmac - dans le cas où ils auraient su sa date de retour - ils n’avaient aucun lien de parenté pour justifier leur présence, mais elle n’était pas prête de révéler ce détail à son fils.
Elle hoche doucement la tête en souriant alors que le soldat finit par lui répondre que c’était un Noël particulier. Elle ne peut pas s’empêcher de se demander ce qu’il a bien pu se passer alors qu’il hésite et butte un peu sur les explications qu’il tente d’ajouter, finissant par repousser l’échéance en attendant qu’ils soient installés comme elle lui a suggéré.
Sara secoue la tête en souriant néanmoins, alors que le coréen tente de plaider la cause de son homonyme de cinq ans. Peine perdue, elle est intraitable dès lors qu’elle a pris une décision, encore plus lorsqu’il est question d’éducation, de politesse et de bienséance.

Le petit blondinet guide donc le grand brun vers la commode contenant les chaussons pour les inviter, lui sortant une paire, continuant à discuter avec lui. « Oui, les mamans ça sait tout de toute façon. Même quand elle est pas là et que je fais des bêtises, elle le sait. C’est son super pouvoir. » affirme le garçonnet son visage exprimant très clairement sa stupéfaction. C’est main dans la main qu’ils se dirigent ensemble vers le salon. « Oui j’aime bien l’école aussi, pour les copains et les copines. » commente-t-il, laissant sous-entendre que l’apprentissage passait au second plan. Il fronce les sourcils en jetant un regard perplexe au militaire. « Je veux pas être à la guerre comme toi et tonton Der’. » commente Sam’. « Maman elle pleure quand tonton s’en va... elle se cache, mais je sais quand même... je veux pas faire pleurer maman. » explique le petit garçon d’une petite voix pour pas que sa mère ne l’entende justement avant de reprendre son chemin vers le salon.

Si la psychothérapeute a appris à s’adapter avec son handicap, elle n’hésite pas à demander de l’aide si besoin, raison pour laquelle elle laisse le coréen faire le service du thé. Bien qu’elle lui suggère pouvoir lui préparer autre chose, elle aurait dû se douter que, de toute façon, il se contenterait de ce qu’elle avait. « Merci. » souffle-t-elle alors qu’il dépose sa tasse à sa portée. « OUI ! » s’exclame Sam’, avec un peu trop d’enthousiasme. « Même que quand elle a fini, elle m’a donné une GROSSE cuillère de Nutella. » ajoute-t-il en écartant les bras pour mimer la taille de la cuillère. Jamais dans l’excès.
Après les explications exhaustives des plats présents, la psychothérapeute ne peut s’empêcher de dire qu’elle s’est “peut-être” laissé emporter. Elle pince légèrement les lèvres, bien qu’on puisse y voir l’ombre d’un sourire amusée à la réplique du coréen. « Y en a d’autres dans la cuisine, mais c’est pas pour nous. » précise le petit garçon. « Je vais à l’hôpital demain, pour faire un peu d’art thérapie avec les enfants malades, les gâteaux sont pour eux. » complète la jeune femme avec bienveillance, et pour ne pas être accusée de faire trop de zèle en cuisine, tout en précisant qu’il n’est, évidemment, pas obligé de tout goûter s’il n’en a pas envie.

La blonde ne peut pas s’empêcher de sourire à la réponse du coréen. Évidemment. Comment aurait-elle pu espérer qu’il n’allait pas vouloir goûter chaque gâteau. Elle lève les yeux au ciel en l’entendant demander à son diablotin de fils par lequel il devait goûter. Sara était prête à parier que le garçon allait proposer les madeleines au Nutella. « LES MADELEINES ! » s’exclame-t-il sans surprise alors que la jeune femme laisse échapper un léger ricanement. Si le coréen a demandé au garçon ce qu’il boit, c’est en vérité à la psychothérapeute qu’il pose la question, l’enfant tend une madeleine à son homonyme de prénom avant de se lever pour aller dans la cuisine. « Je lui ai appris à se faire du chocolat chaud au micro-onde. Il t’appellera probablement dans une minute pour sortir la tasse du micro-onde et la ramener ici. » explique-t-elle en souriant. Et... en effet, moins d’une minute plus tard. « SHAAAAAAANG ! » appelle l’enfant en venant passer la tête dans l’encadrement de la cuisine. « J’ai besoin d’aide s’il te plait. » ajoute-t-il. La jeune femme sourit amusée tandis que le militaire s’exécute avant de revenir, le garçon sur ses talons, s’installer dans le salon.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien Sam, ils ne pourraient pas se rendre compte de l’exploit que représente le fait de lancer de lui-même la conversation. Sara en est consciente, elle est une des raisons pour laquelle il a fait tant de progrès depuis des mois. « T’as loupé le père Noël ! Il t’a quand même apporté des cadeaux ? » demande le petit garçon. « Moi j’en ai eu plein ! J’ai eu le costume de Spiderman, et une Batmobile aussi. » commence à lister le blondinet, continuant avec ce qui semble être une liste interminable de jouets en rapport avec les super-héros, sous le regard attendri de sa mère. « J’ai deux nouvelles amoureuses à l’école, les autres étaient méchantes en fait. » continue Sam’ junior, passant du coq à l’âne pour répondre le plus exhaustivement à la large question du militaire. « Papa il est obligé de partir longtemps pour travailler et faire les chansons. À l’école ils veulent pas me croire quand je dis que papa il chante. » grommelle-t-il avant d’enfourner une madeleine entière dans sa bouche. « On hésite à faire une annonce officielle... » précise la jeune femme. « Je ne veux pas que la vie de Sam soit emplie de paparazzi. » soupire-t-elle en secouant la tête. « Nate partage mon point de vue, et en même temps il aimerait pouvoir en parler pour qu’on arrête de lui coller cette étiquette de tombeur. » ajoute-t-elle en haussant les épaules. « Ça s’arrête à peu près là pour les nouvelles intéressantes, le reste c’est la routine, métro, boulot, dodo. » plaisante la psychothérapeute en souriant. « Et toi alors ? » lui renvoie la blonde, se rappelant parfaitement qu’il avait qualifié son Noël de particulier.

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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyDim 21 Juin - 21:06

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Pastries & Talk

Interesting. Sam s’est contenté d’arquer un sourcil approbateur à la proposition de l’enfant, sa petite main masquant à demi sa bouche pour lui suggérer d’appeler sa mère l’Oracle à partir de maintenant. Nom de code tout à fait approprié, si vous voulez son avis, bien qu’il ne soit pas sûr qu’elle apprécie à 100% ce genre de conspirations (raison pour laquelle les deux compères persévèrent dans leurs messes basses, d’ailleurs). Mais après tout... Sara et sa sagesse légendaire n’est-elle pas ce qui se rapproche le plus d’un Oracle, dans le vrai sens du terme, super-héros ou non ? Makes total sense, semble dire en silence la petite moue appréciative du jeune soldat, accompagnée d’un très léger mouvement du menton. La logique de Sam Junior est absolument imparable, et le coréen note dans un coin de sa tête la référence à Batman, supposant à juste titre qu’il s’agit d’une des idoles de l’enfant. On ne sait jamais... L’information pourrait s’avérer utile au prochain Halloween. Il préfère de très loin servir de Robin à l’adorable Batman de Bébé-plus-si-bébé Sam, que de Princesse Leia au Luke Skywalker de Jaehyun... ou d’il-ne-sait-quelle-couleur de Power Ranger cette fois-ci, pour accompagner le reste des Ombres. BREF.

Il esquisse un discret sourire, à la fois attendri et amusé de constater que le petit garçon semble avoir déjà médité à la question de lui-même, sans attendre sa suggestion, puisque sa réaction a été presque immédiate. Les grands esprits se rencontrent, approuve-t-il en silence, en lui adressant un clin d’œil complice. La présence du petit garçon a toujours été comme... une sorte de charme dont il n’arrive pas à se détacher, mais qui lui fait infiniment du bien et le rend à lui-même. Il ne sait pas comment l’expliquer autrement, mais l’effet que l’enfant a sur lui est probablement ce qui se rapproche le plus de la magie. C’est si... facile ? Cette complicité simple et naturelle qu’il a trouvée chez l’enfant, il ne la possède qu’avec très peu d’êtres humains. Peut-être est-ce simplement du fait de cette innocence fraîche et naïve, pleine de vérités simples qui n’ont pas encore été étouffées par la complexité de l’âge adulte... Peut-être le langage de Sammy est-il l’un des rares à pouvoir le toucher sincèrement, et s’adresser à l’enfant perdu qui sommeil en lui ? Il ne se l’explique pas, et au fond... Il s’en fiche. C’est un instinct qui lui suffit, et qui lui fait du bien. Et il est infiniment reconnaissant envers Sara, qui semble lui faire suffisamment confiance pour le laisser si souvent en compagnie de son fils.

Quelques minutes plus tard, c’est en direction de la mère qu’il arque un sourcil, cette fois-ci à mi-chemin entre la panique et la perplexité. Wait. Comment ça, un concours ? Entre Jaehyun et le petit garçon ? Un éclat de terreur traverse un bref instant son regard. Do not poke the bear, semble-t-il dire en écarquillant les yeux et en secouant vivement la tête. Ça va pas, non ? Il n’a aucun doute sur la question : entre Samuel et le cadet des Ombres, l’enfant n’est très clairement pas celui que l’on croit. Pour ce qui est de rivaliser de bêtises, Jaehyun fait preuve d’une imagination redoutable et d’une absence de maturité sans précédent. « Euh... non. » ne peut-il s’empêcher de répliquer, un rire voilant légèrement l’intonation pourtant sérieuse de sa voix. « Pire idée du millénaire. » Ce n’est pas la seule, cependant. Speaking of... Sam grimace légèrement d’un air piteux lorsque le petit garçon prend sa plaisanterie au pied de la lettre, et s’imagine déjà avec enthousiasme planter les piquets de sa tente sur le tarmac. Bon courage. Il n’a pas le temps de répliquer que non, ça n’est absolument pas possible (ce qui n’aurait probablement pas empêché Jaehyun de tenter le coup, mais là n’est pas la question), que Sara le fait pour lui, avant de lever les yeux au ciel.

Le jeune coréen esquisse un sourire désolé, qu’il accompagne d’un haussement d’épaule dans lequel on lit sans peine le « Oups, pardon » qu’il ne prononce pas, à l’attention de la maman. Il se fait aussitôt une note mentale : éviter les exagérations et le second degré, l’enfant n’ayant pas encore acquis la compétence « sarcasme », il risque d’y avoir des potentiels drames s’il continue sur sa lancée. Sans trop savoir pourquoi, il tente lui aussi de modérer son propos et les envies de camping en pleine piste d’atterrissage de l’enfant : « Non, bien sûr que non. C’est interdit. Et dangereux. » Sa voix est infiniment sérieuse cette fois-ci, et il échange un bref regard avec Sara. Lui non plus, n’a pas particulièrement envie de préciser à l’enfant que, camping ou non, ils n’auraient probablement pas été autorisés à l’y attendre, les règles étant particulièrement strictes. Cette idée lui serre le cœur le temps d’un brève seconde. Jusqu’à présent, personne ne l’y a jamais attendu... pour une raison très simple, d’ailleurs. Il secoue la tête.  « Il ne faut jamais faire ce que mes camarades font... Sauf quand ils font des chocolats. »

Sam esquisse un petit sourire malicieux pour souligner ce qui ressemblerait presque à un proverbe improvisé sur le pouce, puis retrouve un semblant de sérieux alors que l’échange avec Sara le ramène malgré lui à la mission mouvementée (dans tous les sens possibles du terme) qui l’a bouleversé bien plus qu’il ne s’y était attendu.  Une mission de routine. Sure. Il ne l’évoque pas dans les détails, cependant, adoptant la stratégie bien connue qui consiste à repousser l’échéance à un peu plus tard... tout en étant bien trop conscient de la présence de Samuel à leurs côtés. S’il éprouve étrangement l’envie de partager avec la jeune maman le capharnaüm d’émotions qui lui a donné l’impression d’en être ressorti aussi plié en tous sens que ses origamis, il ne veut pas imposer cette partie de la conversation au petit garçon. Pas plus qu’il ne veut, d’ailleurs, transformer cette invitation pour le thé en session avec la psychothérapeute. C’est à son amie, qu’il voudrait parler.

Il inspire donc profondément et suit docilement le petit garçon en direction de la commode devant laquelle il se déchausse, après avoir tenté en vain de plaider la cause de Samuel face à une mère intransigeante. Nope, pas de chocolat avant l’heure. Tristesse infinie. Quoique... Sam Junior semble prendre le tout avec une certaine philosophie, puisqu’il admet au fil de leur discussion la sagesse illimitée de sa mère. Le jeune coréen ne peut s’empêcher d’esquisser une petite moue amusée, pinçant les lèvres pour se retenir de rire alors que son adorable jumeau de prénom explique que le super-pouvoir de Sara consiste à deviner à tous les coups les bêtises potentielles qui ont été fomentées. « Hm-hm... » approuve-t-il avec un léger mouvement de tête très sérieux, prenant à son tour pour argent comptant les paroles de l’enfant. Ça me semble logique, oui... dit-il sans tout à fait le dire. Après tout, n’est-ce pas aussi ce qui arrive fréquemment aux Ombres lorsque Yujin revient d’une longue permission ? Il doit bien admettre que son spider-sens est indiscutable et que Jaehyun et Soohyun en font le plus souvent les frais, malgré la subtilité pourtant quasi surhumaine de cette dernière. Comment expliquer cela autrement que par la théorie du super-pouvoir maternel ?

Le temps d’une fraction de seconde, c’est la silhouette de sa propre mère qui lui traverse soudain l’esprit.... Son visage agacé mais étrangement chaleureux, les mains sur les hanches et les sourcils froncés tandis qu’elle constate les dégâts qu’a causés sur les vêtements de Seong-hwan et de la petite Minji la brillante idée d’aller jouer dans les flaques d’eau après un orage. Le sourire du jeune soldat ne disparaît pas pour autant, bien qu’un vague à l’âme le saisisse alors que Sam Junior glisse sa main dans la sienne pour le guider jusqu’à la salle à manger. Un peu ailleurs, il ne prête pas tout à fait attention à la suite des paroles de l’enfant, et ne revient à lui qu’en entendant la mention de la guerre. Le militaire fronce les sourcils, baissant la tête en direction du petit garçon, et entrouvre la bouche, pris de court. Samuel lui explique avec une sincérité désarmante qu’il n’a aucune intention de faire pleurer sa Maman en choisissant une carrière telle que la sienne ou celle de son oncle. Le jeune coréen se mord discrètement la lèvre, à la fois gêné et attendri. Ce n’était sans doute pas ce qu’il avait en tête lorsqu’il a lancé la remarque qui a précédée... mais peu importe. Il réalise d’autant plus, à présent, qu’il doit faire attention à ce qu’il raconte, s’il ne veut pas dérouter l’enfant plus que nécessaire. « Tu as raison, souffle-t-il en tapotant affectueusement le haut du crâne du petit garçon, tout ce qu’il faut faire, c’est la faire sourire. Moi aussi, c’est tout ce que je veux, pour les gens que j... » Que quoi, hein ? Son cerveau rencontre soudain une latence en réalisant la teneur de ce qu’il s’apprête à dire. Un léger court-circuit l’empêche de terminer sa phrase, et il bat des paupières, ahuri.

Fort heureusement, ils pénètrent dans la salle à manger avant qu’il ait le temps d’ajouter quoi que ce soit, ou de trouver la cause du bug cérébral qui l’a fait oublier le mot qu’il s’apprêtait à prononcer. Il se contente donc de se racler maladroitement la gorge en guise de conclusion à leur petite conversation privée, et s’installe sur le canapé aux côtés du petit garçon, aidant obligeamment la jeune femme à se servir du thé. Le soldat accueille avec un petit mouvement de tête poli le remerciement de Sara, puis ne peut s’empêcher de laisser échapper un rire instinctif alors que son fils lui répond (sans doute avec un peu trop d’enthousiasme) qu’il a effectivement eu l’autorisation de lécher le plat.  Lucky you. En voyant l’enfant écarter exagérément les bras pour mimer la taille (suspecte) d’une cuillerée de Nutella autorisée par Sara, il écarquille les yeux d’un air impressionné, se prenant au jeu et faisant mine de boire littéralement les paroles de Sam’. « Wow... La chance ! » lance-t-il d’un ton excessivement envieux, tandis que le petit garçon se plonge ensuite dans le détail du menu gargantuesque qui s’étale devant eux et que Sara ne peut s’empêcher de commenter en faisant remarquer qu’elle en a peut-être fait un peu trop. Ce que le militaire confirme d’ailleurs d’une remarque amusée.

Sam hoche doucement la tête alors que la psychothérapeute précise cependant que ses talents culinaires ne lui sont pas exclusivement réservés, et que le banquet en question, resté en cuisine, est également destiné aux enfants malades à qui elle rendra visite le lendemain. Il ne peut s’empêcher d’esquisser une petite moue d’approbation sans rien commenter cependant, échangeant avec la jeune femme un regard entendu. La générosité, la patience et l’altruisme de Sara le font immanquablement sourire, et l’emplissent d’une vague de chaleur qu’il n’arrive pas bien à déterminer. Une sorte de... d’optimisme qui lui manque parfois, et qui vient contrer avec efficacité les démons qu’il affronte au quotidien. Cette remarque, cependant, ne l’empêche pas de répliquer que, bien évidemment, il ne se privera pas de goûter à tout, en commençant par... et bien par LES MADELEINES, semble-t-il. Le jeune soldat fait mine de sursauter à la réponse (de nouveau un peu trop enthousiaste) de l’enfant, et se gratte théâtralement l’oreille, comme s’il avait momentanément perdu l’ouïe, tandis que Sara ricane discrètement. « Tu n’as pas peur qu’elles soient tellement bonnes que je les finisse toutes ? » réplique-t-il aussitôt avec un faux sourire gourmand, haussant malicieusement les sourcils pour souligner sa menace sous-jacente. Il la met ensuite à exécution, saisissant l’une des précieuses madeleines que le petit garçon vient de lui tendre, et la fait disparaître en quelques délicieuses bouchées. Yummy.

Son expérience culinaire ne l’empêche pas d’être attentif à la réponse que lui fournit Sara, et il hoche de nouveau la tête en guise d’approbation, laissant donc l’enfant aller s’occuper seul de sa boisson, jusqu’à... jusqu’à ce que le militaire rie de bon coeur en entendant la voix de Samuel appeler son nom de code à la rescousse depuis la cuisine, passant la tête par l’encadrement de la porte. « Roger that ! » crie-t-il en retour avant de se précipiter en effet en renfort, récupérant précautionneusement la tasse du petit garçon afin qu’il ne se brûle pas, et la posant avec prudence sur la table devant lui. Une fois chacun servi et installé de nouveau comme il se doit, le jeune coréen tente ce qu’il ne fait d’ordinaire jamais... ou avec une certaine dose de souffrance, en tout cas. A savoir : entamer de son propre chef une conversation. Si la tentative est sans doute banale (et pourrait être optimisée), elle n’en reste pas moins un effort considérable. Il sait que Sara en est tout aussi consciente que lui, d’ailleurs. L’avantage, cependant, c’est que cette fois-ci... en plus de Sara, il a dans la pièce un allié d’une importance capitale.

En effet, Sammy n’a pas besoin de beaucoup plus que la réplique neutre du coréen pour se lancer dans un monologue dont les liens logiques ne sont pas toujours aisés à saisir, mais que le militaire suit pourtant avec une attention décuplée, ravi qu’il lui facilite ainsi la tâche en prenant les rênes de la conversation. Sam cligne des yeux, pris de court à la première question que l’enfant lui renvoie pourtant. Le Père Noël ? Ah oui. Le Père Noël. Des cadeaux. Son esprit s’égare un court instant, lui offrant de brefs flashbacks en désordre de ce fameux de matin de Noël... et des instants délicieux qui ont précédé le cauchemar. Il sourit inconsciemment, et un frisson indescriptible le parcourt. Il n’était pas si mal, son père Noël, à lui... se fait-il remarquer avant de secouer vivement la tête pour reprendre ses esprits avant un nouveau court-circuit imminent, se forçant à rester attentif à la liste des cadeaux que Samuel lui énonce ensuite, et qui ne fait que confirmer sa précédente note mentale : Batman, et les super-héros de manière générale... c’est un grand OUI. « Je, euh... commence-t-il ensuite avec un léger temps de latence, son cerveau ayant encore un peu de mal à revenir au présent, et à caler ce qu’il s’apprête à dire avec le degré de compréhension de l’enfant qui lui a posé la question. Il n’est pas question de faire une bourde, aussi sexy qu’ait pu être son père Noël, à lui. Wait, what ? Non, non, ne t’inquiète pas. Le père Noël, il passe aussi là-bas, tu ne crois quand même pas qu’il nous aurait oublié ? » Il esquisse un petit mouvement de tête entendu en lui décochant un sourire. « Mes cadeaux ne sont pas aussi cool que les tiens, mais j’en ai eu quelques uns, oui. » Le jeune soldat se redresse fièrement (un peu trop, d’ailleurs, pour être honnête) avant d’ajouter : « Mon cadeau préféré, cette année, c’est un sabre laser ! »

Faux. Archi-faux. Mensonge éhonté. Oui, mais voilà... Il ne va quand même pas expliquer au petit garçon qu’il a manqué l’AVC parce que quelqu’un lui a offert un couteau. Outre le fait qu’il pourrait probablement passer pour une sorte de psychopathe... il y a aussi le risque potentiel que Sammy demande très naïvement à sa mère si c’était « possible » de recevoir des armes blanche de la part du père Noël. Mauvaise idée, donc. Le précieux couteau de Mercy s’est par conséquent momentanément transformé en sabre laser, pour des raisons de censure. L’idée, cependant, est bien là. C’est une arme. Précieuse. Unique. Et dont la pensée seule lui fait battre le coeur un peu plus vite, et transforme sans qu’il s’en aperçoive les traits de son visage et l’éclat dans ses yeux. Le jeune militaire revient rapidement à lui en entendant le mot-clé suivant (fort mystérieux, par ailleurs), dans le récit de son homonyme. Amoureuse. Ah non, pardon. Amoureuses. Pluriel... Huh ? Sam arque un sourcil, puis cligne les yeux, confus. Ah... ah bon ? peut-on lire sans peine sur son visage. Parce qu’on peut faire ça ? Le jeune homme tourne la tête pour lancer à Sara un coup d’œil interrogateur, sans rien commenter. Il pince les lèvres, retenant soudain les questions instinctives (et probablement sans queue ni tête) qui affleurent bien malgré lui, et laissant d’abord l’enfant terminer sa tirade.

Une tirade qu’il conclut donc en évoquant l’absence de son père, qui doit lui peser d’ailleurs plus qu’il ne le dit vraiment, puisque le petit garçon a senti le besoin de l’exprimer ainsi. Sam esquisse une petite grimace à la mention de ces camarades, hommes de peu de foi, qui remettent en doute les paroles de son acolyte. Ce qui a tendance à l’agacer par principe, raison pour laquelle il ne peut s’empêcher de lâcher, avec un petit haussement d’épaule enfantin : « Ils sont jaloux, c’est pour ça. Il ne faut pas faire attention. » Le jeune homme souligne sa remarque (ô combien philosophique) d’une petite moue boudeuse fort à propos, avant de relever les yeux en direction de Sara, qui explique de façon un peu plus exhaustive et précise ce dont il est véritablement question.

Sam fronce les sourcils, concentré sur les paroles de la jeune femme. Non pas parce qu’elles le rendent perplexe, cette fois-ci, mais bien plutôt parce qu’il tente de les comprendre. A vrai dire... Il n’en savait pas tant, et essaie, à travers ce qu’on lui dit, de reconstituer le puzzle de la vie privée et familiale de Sara et de son fils, dont il n’avait jusqu’à présent que des bribes. A en croire le grommellement dépité du petit garçon, le père de ce dernier est donc un chanteur, d’où son absence prolongée, probablement dû à de longues tournées et il-ne-sait-quelle-autre-activité à laquelle une star de la musique est confrontée au cours de sa carrière. Il comprend d’ailleurs, à la mention des paparazzi, qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle star de la musique, et qu’il a bel et bien affaire à une sorte de célébrité. Quant à savoir laquelle... No freaking clue. Cela expliquerait cependant d’autant plus la taille de la propriété, qui l’a quelque peu surpris lorsqu’il est arrivé. Poliment, Sam esquisse un petit mouvement de tête en guise d’approbation, grimaçant légèrement. Il est clair que le dilemme paraît insoluble. Voir la vie du petit garçon chamboulée à cause d’une profession aussi toxique qu’une troupe de paparazzi toujours à l’affût ne paraît pas nécessairement être la décision la plus sage. Rien que l’idée de les savoir attendre le petit garçon à la sortie de l’école lui vrille les nerfs, bien qu’il se contente d’une petite moue maîtrisée et d’un « Hm-hm... » de circonstance. Il hausse un sourcil, apprenant du même coup que le fameux Nate voudrait se débarrasser d’une image de tombeur qui ne lui correspond pas. L’inverse littérale de Renjun, donc, lui fait remarquer son côté sarcastique. Chut. Focus.

Il sent confusément que de nombreux détails lui échappent, et que l’histoire entre le jeune homme et la psychothérapeute n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Il y a des non-dits qu’il ne saisit pas tout à fait, et qu’il ne demandera pas pour autant, empêché par sa réserve naturelle. Mais il comprend qu’elle n’est pas plus à l’abri des peines de coeur que n’importe qui d’autre, et Sam ne peut s’empêcher de lui adresser un petit sourire encourageant. « Je comprends... Ce n’est pas une décision simple, en effet, approuve-t-il de sa voix calme ordinaire. Il est difficile de trouver un compromis à ce genre de situation. » Il se mordille la lèvre d’un ton pensif, bien qu’il soit parfaitement conscient que ça n’est pas à lui de trouver la solution miracle au problème posé. Ce n’est d’ailleurs pas ce qu’elle attend de lui, bien entendu. La jeune femme n’a fait que répondre à sa question réclamant les quelques grandes lignes de ce qu’il avait manqué durant son absence, et qu’elle lui résume succinctement. « Il... Il faudrait que tu me montres, un jour, finit-il par ajouter d’un ton un peu hésitant, à quoi ressemble Nate. Que je ne sois pas le dernier au monde à le reconnaître. Je suis pas très calé, niveau célébrité. Surtout ici. » Le jeune soldat souligne sa remarque d’un haussement d’épaules fataliste, du genre « Pas ma faute, j’y connais rien ! », avant que son sourire ne se fane très légèrement alors que Sara lui retourne finalement la question.

Quoi de neuf ? Ou, plus exactement : comment s’est passé cette fameuse mission ? La jeune femme n’a probablement pas oublié les quelques allusions énigmatiques qu’il a faites un peu plus tôt, et qu’il a promis d’éclairer lorsqu’ils seront installés. Un frisson lui fait trembler le cœur, sans qu’il en comprenne lui-même l’origine. Des restes de la terreur qui l’a saisi ce jour-là ? Des images douloureuses qu’il voudrait effacer lui reviennent à cette pensées et il ferme les yeux. Peut-être, oui. Mais pas seulement. C’est aussi... une sorte de frémissement d’appréhensions, d’impatience, même, à l’idée de parler enfin de... d’elle. L’idée lui brûle les lèvres et fait naître un étrange picotement au bout de ses doigts. Comme s’il avait besoin de le dire. Le bien comme le moins bien. Mais surtout le bien. Il maîtrise de peu un sourire instinctif, avant de répliquer doucement : « La... routine aussi, si l’on veut. Tu... tu sais ce que c’est. » Le jeune coréen grimace légèrement et saisit sa tasse de thé. Oui, elle sait probablement ce qu’il veut dire par là, elle dont le frère est également militaire... sans compter qu’elle s’occupe également parfois de soldats tels que lui.

Son regard glisse de Sara au petit garçon, dont les yeux levés dans sa direction laissent penser que lui aussi, boit ses paroles. C’est en grande partie ce qui le retient. Il ne veut surtout pas effrayer l’enfant en lui racontant la violence des évènements de Messara. Peut-être pourrait-il raconter, alors, ce qui a précédé... Sam sent confusément ses joues se réchauffer d’elles-mêmes à cette pensée. Quoi, encore ? Il tente d’ignorer le phénomène (devenu de plus en plus fréquent ces derniers temps, et qu’il n’a toujours pas compris comment maîtriser) et choisit d’abord un résumé édulcoré de ce qui s’est produit, espérant que Sara comprendra le message subliminal. Pas devant Sam’. « Disons que tout s’est bien passé jusqu’au matin du 25 décembre, répond-il avec un sourire au coin des lèvres, qu’il ne maîtrise pas davantage que la température de ses joues, c’était particulier, mais plutôt agréable, de passer Noël entre soldats cette fois-ci. (si l’on excepte bien sûr les tensions non négligeables dans l’équipe de l’O.N.U qu’il passe cependant sous silence... inutile d’en rajouter plus que nécessaire) Mes camarades des Ombres étaient tous retournés en Corée, mais ça m’a permis de... d’apprendre à mieux connaître les autres. » D’apprendre à mieux connaître les autres, REALLY ?. Aishhhh. Quand t’auras fini de généraliser, on pourra en venir au fait ?

« Mais il y a eu un... imprévu qui a été assez éprouvant, le jour de Noël. » reprend-il avec une petite moue, s’étant accordé un moment de silence pour choisir le mot le plus neutre possible, bien qu’il sache pertinemment que Sam’ est un petit garçon très intelligent et qu’il faut donc faire d’autant plus attention. C’est d’ailleurs vers lui qu’il finit par se tourner, après avoir lancé un regard appuyé en direction de Sara, comme pour lui répéter à nouveau en silence : Je te raconterai les détails tout à l’heure, accompagné d’un petit geste de la main.

A la place, il... hésite, encore, et se mordille la lèvre. A vrai dire, un mot, en particulier, dans le monologue précédent du petit garçon, lui a heurté les sens. A tel point, d’ailleurs, qu’il tourbillonne dans sa tête à la recherche d’une signification profonde qu’il ne peut tout à fait lui donner. Ou qu’il redoute de lui donner, plus exactement. Raison pour laquelle il a d’abord besoin de l’expertise d’un enfant de cinq ans. Oui, parfaitement. Qui pourrait-être plus honnête et naturel, au fond, pour éclairer une notion censée être d’une banalité enfantine, mais que l’esprit de Sam complexifie sans raison ? Amoureuse. Qu’entend-il exactement par là ? Cette question lui chatouille les lèvres depuis plusieurs minutes déjà, sans qu’il s’explique pourquoi. « Hey, Petit Dragon... » lâche-t-il finalement en le fixant avec une expression à présent très sérieuse et très appliquée, saisissant au passage un autre délice sucré sur la table, qu’il fait disparaître d’une simple bouchée, comme si s’étouffer avait pu mettre fin à sa mystérieuse et soudaine nervosité. « Toi qui a l’air si au courant que ça, puisque tu... tu en as deux, visiblement... » Il plisse les yeux d’un air perplexe, et jette un vague coup d’œil en direction de Sara, comme s’il attendait (ou non) une sorte de confirmation. Deux... ça ne paraît pas un peu excessif ? Le jeune soldat retient pourtant cette question-là, au profit d’une autre, bien plus importante à ses yeux. « Comment est-ce qu’on sait si on a... Si on a une amoureuse ? »

Ses joues rosissent très légèrement, et le jeune coréen regrette, le temps d’une fraction de seconde, d’avoir posé la question, alors que son cerveau, frôlant la nouvelle erreur de système, lui fait gentiment remarquer que : WTF are you doing ? Il choisit stratégiquement de ne plus jeter le moindre coup d’œil en direction de Sara, de peur de perdre la moindre parcelle de son bref élan de courage et d’épiphanie en croisant son regard. « Je veux dire... persévère-t-il en bafouillant, les yeux rivés à ceux de l’enfant comme si lui seul détenait la réponse à toutes les questions de l’univers. Co... Comment tu décides si... si c’est ton amoureuse ou non ? Et... qu’est-ce que tu fais ? »

Qu’est-ce que tu fais... Grande question, en effet, que lui hurle en boucle sa matière grise, atterrée : WHAT IN BUDDHA’S NAME ARE YOU DOING ? Sam ferme les yeux un bref instant et secoue la tête. Non. Son coeur tremble à nouveau, mélange de panique et d’impatience. Ce n’est pas la bonne question. Celle qui tourbillonne dans sa tête est quelque peu différente, mais non moins troublante. Pourquoi, lorsqu’il a entendu ce mot-là, ses pensées se sont-elles envolées en direction de Mercy ?
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Sara Howe
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[Flashback] Pastries & talk ☽ Sam Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptySam 27 Juin - 19:41


Identity was partly heritage, partly upbringing, but mostly the choices you make in life.
Le problème avec les enfants c’est qu’ils prennent très souvent tout au pied de la lettre, si Sara commence à en avoir l’habitude et fait toujours attention à ce qu’elle dit devant son fils, Sam en fait malheureusement les frais avec son homologue junior. Si le coréen semble s’en vouloir légèrement de sa vague maladresse, la jeune femme se contente d’esquisser un sourire bienveillant, l’air de dire « C’est pas grave », bien qu’il semble vouloir mettre un point d’honneur à tempérer la très mauvaise idée qu’il a malencontreusement suggérée. « C’est trop compliqué les chocolats, faut toujours surveiller, tout mesurer, j’aime pas les faire, juste les manger. » commente le petit blond lorsque le brun précise que le seul moment où on peut prendre exemple sur ses camarades militaires c’est pour faire des chocolats.
Pendant quelques longues secondes le soldat et l’enfant restent seuls et, une fois encore, Samuel fait preuve d’une innocence et d’une sincérité qui prennent de cours le coréen qui ne s’attendait pas exactement à ce que ses mots soient compris de cette manière. Le garçonnet fronce les sourcils quand l’adulte à ses côtés semblent ne pas savoir comment finir sa phrase. Mais l’avantage avec les enfants, c’est qu’ils passent très vite à autre chose, aussi se contente-t-il de guider son homonyme coréen retrouver sa mère dans le salon.

Pour l’heure, la discussion reste légère et enjouée, difficile de faire autrement avec un enfant de cinq ans dans la pièce, les sujets plus profonds et plus sensibles seront pour plus tard. Sara ne peut s’empêcher de sourire en observant les interactions entre son fils et le militaire. Le premier s’est clairement entiché du second et l’inverse semble tout aussi vrai. Samuel marque un temps d’arrêt à la réflexion que lui fait le soldat avant de tourner son visage vers lui. La blonde n’a pas besoin de le voir pour savoir qu’il fait sa tête de chat potté, avec les yeux larmoyants et la lèvre tremblante. « Tu vas pas toutes les manger quand même ? » sanglote presque le petit garçon qui s’éclipse quelques secondes plus tard à la cuisine pour préparer lui-même son chocolat chaud avant d’appeler à l’aide pour ramener la tasse. Une mission qu’effectue de bonne grâce le militaire qui est, de toute façon, celui qui a été appelé.

La psychothérapeute laisse, dans un premier temps, son fils tenir la conversation, elle sait que discuter simplement avec l’enfant aide souvent le militaire à se sentir plus à l’aise pour parler de sujets qui le tiennent parfois un peu plus à cœur. Même si, depuis quelques temps, il ne semble plus en avoir autant besoin. En tout cas, pas avec Sara. Stratégiquement le petit blonde décide de commencer le récit des choses importantes par Noël et les cadeaux. « C’est trop cool un sabre laser ! Tonton Der’ m’en a acheté un pour mon anniversaire. » commente le petit garçon. Sara, elle n’a pas manqué de remarqué les très discrets changements sur le visage du coréen à la mention de ce cadeau qu’elle soupçonne avoir plus d’importance qu’il ne le laisse entendre.
La jeune femme se pince les lèvres tout en plaçant sa main devant sa bouche comme pour se retenir de rire devant l’air perplexe du brun face à l’anecdote suivante de son fils. Elle secoue doucement la tête lorsque le militaire lui lance un regard. Comme si elle semblait vouloir lui dire « Ne cherche pas à comprendre. Go with the flow. » alors que déjà Sammy passe sur un sujet plus épineux qui est l’absence, sans doute un peu trop fréquente à son goût, de son père. Elle sourit à la réplique et aux réactions tout aussi enfantines du coréen que l’est la discussion, face aux doutes qu’émettent les camarades du petit garçon.
Elle intervient alors pour compléter un peu les remarques de son fils. Elle ne parle pas tellement d’elle, après tout durant les séances de psychothérapie, elle est surtout là pour écouter ses patients, pas l’inverse. Aussi se doute-t-elle que le militaire a besoin d’un peu plus d’informations que cela. Bien que, raconter leur histoire, prendrait plus qu’une simple après-midi, mais avec ces quelques phrases, il a l’essentiel pour la situation actuelle. « C’est ça la vie de couple, les compromis, qu’on soit célèbre ou non, c’est parfois juste plus difficile de trouver le bon équilibre. » acquiesce-t-elle avec un sourire bienveillant sur les lèvres. « Pas de soucis, je dois en avoir pas mal sur mon téléphone. » affirme-t-elle suite à la demande du coréen. « On pourra te faire écouter aussi, il chante bien mon papa ! » commente le petit garçon avant de boire une gorgée de son chocolat, agrémentée d’une madeleine qu’il a, au préalable, trempée dans ledit chocolat. « Ne t’inquiètes pas, pour ma part je ne suis pas très calée en célébrité coréenne. » le rassure-t-elle en haussant les épaules.

La jeune femme esquisse un petit sourire entendu à la réponse du coréen après qu’elle lui ait retourné sa question. Elle comprend aisément ce qu’il ne dit pas, elle sait les dangers et violences des missions overseas, ce dont elle tente généralement de protéger Sam’ et ce qu’instinctivement cherche à faire également le militaire. Elle hoche donc simplement la tête, oui je sais ce que c’est, tandis que le blondinet lui semble attendre avec impatience le récit du soldat. La jeune femme fronce légèrement les sourcils à l’imprévu que mentionne le brun, elle n’a pas besoin de sous-titres pour comprendre ce que cela sous-entend, à nouveau elle hoche la tête à l’attention du capitaine, plus tard. « Ils étaient gentils comme les Ombres les autres ? » demande l’enfant, comme si c’était l’information la plus importante du récit.
Le garçonnet se redresse, comme pour signifier qu’il est prêt et concentré pour la mission qui approche, à l’entente de son nom de code. La blonde pince les lèvres se retenant de commenter lorsque le coréen lui jette un regard à la dérobée, comme s’il hésitait encore sur le concept d’avoir deux amoureuses. Elle observe avec attention la discussion entre les deux Sam, sans les interrompre, après tout, ce n’est pas à elle qu’on a posé la question. Le blondinet lui, fronce les sourcils à la première question du coréen, comme s’il ne comprenait pas qu’on puisse ne pas savoir si on a une amoureuse ou non. « Oh c’est facile ça ! » répond-il finalement lorsque le militaire précise sa question. « T’as une amoureuse quand tu penses tout le temps à elle, quand tu te réveilles le matin ou avant de te coucher le soir. Et aussi quand tu veux tout le temps être avec, même pour rien faire. » explique le petit garçon avec sérieux. « Puis aussi quand tu veux tout le temps la faire sourire parce que du coup tu souris aussi, et que quand elle est triste bah toi aussi. » complète-t-il avant d’attraper une nouvelle madeleine dans laquelle il croque une bouchée. « Puis bah faut lui dire, parce que peut-être qu’elle veut pas être ton amoureuse. Faut qu’elle soit d’accord. » répond l’enfant avec un aplomb que seul l’innocence et l’enfance peuvent vous donner. « Si elle est d’accord faut être gentil et essayer de pas la faire pleurer, des fois on fait pas exprès, du coup faut lui faire un câlin et dire pardon, même si tu sais pas pourquoi. » explique-t-il avant de boire un peu de son chocolat chaud et de finir sa madeleine. « Mais si tu sais pas pourquoi, il faut demander aussi, pour pas recommencer sans faire exprès, ça serait bête quand même. » termine-t-il en haussant les épaules sous le regard attendri, avec une pointe de fierté de Sara qui boit silencieusement son thé tout en grignotant quelques biscuits.

L’enfant laisse passer quelques secondes avant de froncer les sourcils. « Est-ce que ça t’a aidé Shang ? » demande le petit garçon, comme s’il avait peur que ses explications ne soient pas suffisamment claires. « Toi aussi t’as une amoureuse ? Elle est gentille ? Elle s’appelle comment ? Elle est jolie ? » le bombarde ensuite de questions l’enfant tandis que la psychothérapeute, elle, se retient de peu de rire, elle se doute que le coréen n’avait probablement pas prévu le backfire qui allait suivre.

EXORDIUM.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyMar 30 Juin - 16:14

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Pastries & Talk

Sam ne peut s’empêcher de lâcher un rire instinctif devant la réponse infiniment sérieuse du petit garçon, qui lui fait très judicieusement remarquer qu’il préfère de très loin manger des chocolats, que les préparer. Une excellente philosophie de vie, si vous voulez son avis, et qu’il partage d’autant plus après avoir vécu en direct live une initiation à la préparation de chocolats en compagnie des Ombres. Sportif. Il ne voit pas d’autre mot pour qualifier la session en question. Bref. Toujours est-il qu’il sourit sans vraiment s’en rendre compte, ses yeux pétillant d’un éclat amusé, alors qu’il les relève en direction de Sara pour échanger avec elle un nouveau regard complice. Il se contente de hocher vivement la tête en guise d’approbation, pinçant les lèvres pour se retenir de rire. Une fois de plus, Sam Junior a pris au pied de la lettre ce que son militaire d’acolyte a lancé sans vraiment y réfléchir... et le coréen se fait de nouveau la réflexion qu’il va sérieusement falloir qu’il se concentre davantage. Après des mois à l’étranger... et des mois, surtout à côtoyer essentiellement des adultes endurcis, militaires de surcroît, à l’humour particulier, il réalise soudain qu’il a besoin de plus de temps d’adaptation qu’il ne l’aurait cru, pour oublier les fines plaisanteries au quarante-sixième degré, et se débarrasser du sarcasme tenace qui lui sert en général de stratégie défensive... et dont l’usage n’a strictement aucun sens, face à l’innocence pure du petit garçon, à laquelle il n’est plus tout à fait habitué. De quoi y aurait-il donc à se défendre, d’ailleurs ? Tout ce qu’il risque, éventuellement, en compagnie de l’enfant, c’est de succomber à ce qu’on appelle communément une cuteness overload.

Il est donc fin prêt au sacrifice, et pose sur l’enfant un regard attendri, tandis qu’ils se dirigent tous les deux jusqu’au salon et s’y installent. L’espace de quelques instants, une nouvelle vague de chaleur étrangement agréable inonde sa poitrine alors qu’ils commencent à échanger des légèretés, tergiversant sur les délices qu’ont cuisinés la mère et son fils, tandis que lui-même sert tout naturellement le thé. Pendant une brève seconde d’épiphanie, cette situation pourtant banale l’interpelle. Le jeune coréen réalise soudain, en observant la simplicité de ses propres gestes et la façon naturelle avec laquelle il réagit à la présence de petit Sam et de Sara, qu’ils lui procurent tous deux une sensation de confort et de sécurité pas si éloignée de ce qu’il ressent lorsqu’il retrouve les Ombres après une séparation plus ou moins longue. Et, plus récemment, de ce qu’il ressent lorsque Mercy se trouve dans son champ de vision. Ils lui ont manqué. Il n’y a pas d’autres mots pour décrire cette sensation de soulagement et de plaisir simple qui le submerge alors qu’il taquine Sam Junior en lui faisant remarquer qu’il est tout à fait capable d’engloutir à lui seul le plat de madeleines.

Erreur. Grossière erreur. ABORT. Code RED. Pas de second degré, on a dit ! C’est si compliqué à intégrer ? Too late. Sam n’a pas seulement le temps de réaliser les implications de ce qu’il vient de dire dans l’esprit de son innocent interlocuteur, que l’enfant tourne vers lui un visage dévasté qui le met aussitôt à terre. Oh no. Le jeune coréen entrouvre la bouche, mais les yeux larmoyants que relève le petit garçon dans sa direction l’arrêtent en plein élan, plus sûrement qu’une balle en plein coeur. Touché. Soldier down. Les sanglots qu’il perçoit presque dans la voix de Samuel finissent de l’achever, et le visage du jeune soldat se décompose littéralement alors que ses yeux s’agrandissent sous la panique. Il se met à secouer énergiquement la tête en guise de dénégation, et en culpabiliserait presque d’avoir englouti la seule madeleine qu’il se soit permis de prendre dans le plat à l’instant. « Non, non, non... balbutie-t-il en agitant même les mains devant son visage comme pour donner plus de poids à ses paroles. Bien sûr que non ! Je dis des bêtises. Il y en a bien assez pour tout le monde ! » Fort heureusement pour sa propre santé mentale qui ne s’en serait probablement jamais remise, le petit garçon semble le croire sur parole et ne pas lui en tenir rigueur... A moins que son attention se soit tout simplement portée sur la préparation du chocolat chaud que Sam l’aide ensuite à apporter jusqu’au salon, d’autant plus diligemment, d’ailleurs, qu’il se sent encore coupable d’avoir manqué de faire pleurer l’enfant pour une histoire de madeleines.

Il se mord la lèvre et lutte d’ailleurs contre un réflexe millénaire qui voudrait le faire se plier à quatre-vingt-dix degré et demander à être exécuté sur-le-champ pour son manque de discernement. Bref. On se concentre, for Buddha’s sake. Cette mission à Messara a définitivement brouillé un certain nombre de repères pourtant évidents. Jusqu’à présent, il n’avait pas rencontré ce genre de problèmes de communication avec Sammy, car le coréen le voyait autrefois plus ou moins régulièrement, lors des quelques sessions auxquelles Sara le conviait. Il s’était donc rapidement habitué à parler le langage de l’enfant et à s’adapter à sa naïveté rafraîchissante... à tel point, d’ailleurs, qu’il était confronté à l’effet inverse, et rencontrait des regards perplexes de ses camarades des Ombres en rentrant à la base après avoir passé une ou deux heures en compagnie du petit garçon. Ben oui. Difficile de redevenir un officier un tant soit peu crédible après une session coloriage et histoires de dragons, surtout avec des traits de feutres colorés sur le bout du nez, soyons honnêtes. Quoi qu’il en soit, un Samuel au bord des larmes a suffi à traumatiser suffisamment le jeune soldat pour qu’il fasse désormais dix fois plus attention à la façon dont il s’exprime, et cherche à retrouver plus vite encore leur synergie ordinaire. Loué soit Bouddha, l’échange qui s’ensuit entre l’enfant et le militaire ne rencontre pas d’autres accrocs, Sam choisissant même de contourner la problématique que lui pose la question des cadeaux de Noël en édulcorant ce dont il est véritablement question. Bien que son attention soit entièrement portée en direction du petit garçon, il guette, du coin de l’œil, les quelques réactions de Sara à leur conversation qu’elle n’interrompt pas pour l’instant, et lit sur son visage une compréhension plus profonde que les seuls mots qu’il prononce.

Sam esquisse une petite moue, mimant la surprise alors que son homonyme argue à son tour qu’un sabre laser, c’est vraiment trop la classe, et que lui aussi, en a un en réserve. Probablement pas aussi cool que le mien... ne peut-il s’empêcher de songer avec un petit sourire mystérieux, en repensant à ses quelques sessions d’entraînement à l’arme blanche depuis son retour de Messara, qu’il a tout nouvellement effectuées avec le couteau de Mercy. Il se reprend au moment où un léger frisson lui chatouille l’estomac, et esquisse un petit mouvement de tête, avant d’entrer complètement dans le jeu de l’enfant. « Oh, c’est vrai ? s’exclame-t-il avec un enthousiasme qui n’est qu’à peine feint, tandis qu’un éclat joueur traverse ses pupilles. C’est super, ça ! Ça veut dire qu’on va pouvoir s’entraîner ensemble ! » A peine a-t-il terminé sa phrase qu’il entend presque distinctement la voix outrée de Jaehyun protester dans sa tête... TRAHISON. Il l’ignore royalement en poursuivant d’un ton très sérieux : « Il va falloir que tu me montres comment faire, Petit Dragon. Je ne suis qu’un débutant, moi. » Oui, oui. Pas de second degré, on a dit... il est parfaitement au courant, mais cette fois-ci, il ne plaisante pas. Bien qu’il ne soit pas sûr, à la réflexion, que Sara trouve l’idée excellente, elle. Il est probable que la déco subtile du salon ne survive pas à un duel au sabre laser entre un enfant et... un autre enfant ? Il lui jette un nouveau regard, comme pour s’assurer qu’elle ne s’apprête pas à le jeter dehors illico presto, histoire de lui apprendre à donner ce genre de mauvaises idées à son fils.

Pour l’heure, et bien qu’elle reste parfaitement silencieuse, la jeune femme a plutôt l’air de trouver l’échange entre les deux Sam particulièrement hilarant, puisque le capitaine décèle sans trop de difficulté l’ombre d’un sourire qu’elle masque derrière sa main. Il ne s’en familiarise même pas, trop perplexe pour y prêter vraiment attention, et lui jette un regard confus. D... Deux amoureuses ?  What on earth... Loin de l’aider à y voir plus clair sur l’étonnant concept évoqué tout naturellement par son fils, Sara se contente de lui faire comprendre d’un mouvement de tête qu’il... ne vaut mieux pas se poser de questions. Certes. Une stratégie louable et probablement efficace, mais que Sam a bien du mal à adopter cette fois-ci. Pourquoi, d’ailleurs ? Nouvelle question existentielle à laquelle il a peur d’obtenir une réponse. Malgré ses efforts pour suivre le reste de la discussion, qui dérive à présent en direction du père de Samuel dont l’enfant regrette l’absence, le militaire ne peut s’empêcher de retourner dans tous les sens possibles ce mot mystérieux que son esprit ne veut pas lâcher, et qu’il associe (sans lui demander son avis) au visage de Mercy, accélérant de façon totalement irrégulière les battements de son coeur. Amoureuse. C’est probablement une des raisons pour lesquelles les réponses du jeune coréen qui s’ensuivent ne sont plus aussi pertinentes qu’elles pourraient l’être. Il se force, cependant, à écouter attentivement les précisions que lui donne Sara sur cette vie familiale qu’il connaît si peu, au fond.

Alors qu’elle ajoute que la vie de couple est d’abord faite des compromis et qu’il faut avant tout savoir jongler pour trouver le bon équilibre, Sam hoche la tête, de l’air entendu de celui qui sait parfaitement ce dont il est question. Mensonge éhonté sans précédent. Lui qui n’est même pas sûr de la définition du mot « amoureuse »... l’idée qu’il puisse y connaître quoi que ce soit au concept de vie de couple est proprement risible, et presque du domaine de la science-fiction. « Hm-hm, persévère-t-il pourtant en approuvant brièvement les remarques de Sara d’un ton songeur. Je comprends. » Que dalle, oui. Mais sa poker face est suffisamment crédible pour qu’elle ne choque personne ici présent, et il donne le change en évoquant finalement sa très mauvaise connaissance du panorama musical actuel américain. Le jeune soldat hoche de nouveau la tête en guise de remerciement alors que Sara lui promet de lui montrer quelques photos de cette fameuse star connue de tous et inconnue de lui. Il sourit à l’intervention de Sammy, vers qui il esquisse une petite moue d’approbation : « Excellente idée ! constate-t-il vivement, plissant légèrement les yeux d’un air curieux. Et tu pourras aussi m’en chanter quelques unes, je suis sûr qu’il n’y a pas que ton papa qui chante bien dans cette maison. » Sam esquisse un petit mouvement de tête entendu, un sourire malicieux au coin des lèvres, puis relève les yeux en direction de la psychothérapeute, qui semble vouloir le rassurer en admettant qu’elle non plus, ne connaît pas grand chose aux célébrités de son pays d’origine.

Moi non plus, a-t-il d’abord envie de répliquer avec une petite grimace... Avant de se rendre compte que ça ne serait pas tout à fait exact. Grâce aux Ombres, il connaît bien malgré lui par cœur les chorégraphies des groupes favoris de Jaehyun et Soohyun, qui ponctuent souvent leurs entraînements quotidien d’une danse improvisée au son des derniers hits de k-pop... Sans compter les sessions larmoyantes de Yujin devant la rediffusion des épisodes de son drama favori, et devant lesquels lui et Renjun se laissent souvent happer avant même d’avoir eu le temps de s’en apercevoir. Il passe bien évidemment ces détails sous silence et se contente d’un petit haussement d’épaules, accompagné d’un laconique : « Et en effet, ce n’est pas moi qui vais t’en blâmer non plus. »

La conversation finit par s’orienter fatalement en direction de la mission qu’il a effectuée au Moyen-orient... et dont le récit devient très vite un exercice de style particulièrement risqué pour le jeune coréen, conscient du regard attentif que Sammy pose sur lui. Fort heureusement (et il n’en a pas douté un seul instant), Sara est suffisamment perspicace pour lire entre les lignes tout ce qu’il ne dit pas vraiment, et saisir le sens des mots parfois vagues avec lesquels il choisit de ponctuer l’histoire qu’il ne raconte pas tout à fait. Il est à moitié soulagé de la voir hocher doucement la tête en guise d’assentiment, approuvant silencieusement sa stratégie qui consiste tout simplement à reporter le véritable récit des évènements à un temps et un lieu qui n’incluent pas les oreilles trop attentives de Sam Junior. Il lui sourit discrètement en retour. Plus tard, donc. A vrai dire... Lui-même, est partagé sur la nécessité de se replonger ainsi dans les souvenirs d’un évènement qui l’a bouleversé bien plus qu’il n’a d’abord voulu l’admettre. Mais il sait qu’avec Sara, il est en sécurité. Son calme et sa bienveillance suffiront, il le sent, à tenir éloigné les quelques spectres des terreurs qui l’ont saisi ce jour-là. Peut-être même son regard extérieur, celui d’une amie, réussira-t-il à lui faire comprendre quelque chose de nouveau ? Cette perspective l’angoisse et le réconforte à la fois, et il se surprend à pianoter légèrement sur son genou, en un geste impatient qui lui confirme ce qu’il savait déjà. Peu importe les implications, il a besoin de lui en parler. Et il ne s’agit pas véritablement de lui expliquer les tenants et les aboutissants d’une brèche dans la sécurité de la base qu’ils avaient en devoir de protéger... mais bien plutôt d’une brèche qu’a ouverte Mercy dans la muraille qu’il a construite autour de son coeur.

Sam frissonne à cette pensée puis cligne des yeux, rattrapé par l’instant présent au moment où le petit garçon pose une question inattendue qui lui ressemble bien. Gentils comme les... hein ? Perplexe, le jeune soldat fronce les sourcils, et entrouvre la bouche, prêt à une remarque cinglante et ô combien ironique sur la soit-disant gentillesse de ses camarades des Ombres proclamée par l’enfant... avant de se rappeler aussitôt qu’il est interdit d’employer le second degré sous peine de catastrophe (cf. le drame des madeleines). Bon. Oké. « Ils étaient gentils, oui, concède-t-il donc d’un ton posé, bien que sa voix tremble légèrement, masquant à peine l’amusement que lui procure sa propre réplique offrant un panorama très (trop ?) schématique des membres de l’unité de l’O.N.U et des Pirates. Pas gentils comme les Ombres, mais gentils quand même. » Il esquisse un petit mouvement de tête, et sa voix se fait plus sérieuse, quoique toujours aussi douce : « Tu sais, c’est pas toujours facile, parce qu’on est des gens très différents, dans mon équipe. On vient de partout dans le monde. Parfois, on a un peu de mal à se comprendre, mais on fait de notre mieux. » Sam pince les lèvres pour se retenir de préciser qu’il y a quand même quelques exceptions à la règle, et éviter de se lancer dans le récit non moins délicat de la raison pour laquelle il en veut encore à Javier et ses idées de génie.

Speaking of. Il n’a pas pu s’en empêcher. Il a fallu qu’il formule à voix haute l’idée qui lui triture les sangs et les sens depuis que l’enfant a prononcé ce mystérieux mot un peu plus tôt et que son esprit a aussitôt et inexplicablement relié à Mercy. Plongée dans la confusion la plus totale, le cerveau du jeune coréen a tout de même le réflexe primaire de le protéger du ridicule, en occultant tout ce qui n’est pas nécessaire à la réponse qu’il cherche à obtenir. Autrement dit, Sam n’est absolument pas conscient de la scène saugrenue que ses interrogations à un enfant de cinq ans offre à Sara, pas plus qu’il ne remarque le rire qu’elle contient alors qu’il lui jette un nouveau coup d’œil hésitant. Tout ce qui n’est pas Sam Junior et les quelques éclairages qu’il s’apprête à lui donner et dont il a désespérément besoin est relégué au second plan, pour des raisons de préservation de sa santé mentale. Ses joues sont suffisamment brûlantes, et ses neurones suffisamment à la dérive pour ne pas y ajouter de considérations supplémentaires. Les yeux du militaire fixent donc l’enfant avec un degré d’intensité surprenant, comme s’il s’apprêtait à lui révéler l’emplacement du graal ou de la fontaine de jouvence. Et après tout... Est-il si loin du compte ?

Sam se mord légèrement la lèvre, non moins perplexe, lorsque son petit interlocuteur réagit à sa question existentielle en s’exclamant qu’il n’y a rien de plus simple. Ah... Ah bon ? Facile ? Comment ça, « facile » ? Le jeune soldat fronce les sourcils, et le temps d’un éclair de lucidité, se demande s’il n’aurait pas définitivement quelque chose qui cloche... lui qui n’est pas capable de saisir la simplicité d’une situation qu’un enfant de cinq qualifie aussi naturellement de « facile ». Il esquisse cependant un petit sourire en direction de Samuel, comme pour l’encourager à en dire davantage, littéralement suspendu à ses lèvres, la bouche entrouverte et les yeux plissés par la concentration. Le militaire ne s’attendait pourtant pas à obtenir une réponse aussi développée que celle que son mentor improvisé lui fournit. Oh god. Le temps d’une fraction de seconde, les yeux de Sam s’affolent et semblent chercher par réflexe quelque chose autour de lui. Un papier. Et un crayon. Vite. Il est hors de question de manquer une information capitale.

Faute de mieux, et parce qu’il n’a de toute façon pas le temps de prendre en notes tout ce que l’enfant est en train d’expliquer le plus sincèrement du monde, il se contente de dresser la liste mentale des critères essentiels à retenir du cours accéléré auquel il est en train d’assister. Il force son cerveau à un semblant d’organisation, sa partie pragmatique et résolument soignée, propre à ses qualités de stratège, l’y aidant beaucoup. Bon. 1) Penser tout le temps à elle. Check, lui fait aussitôt remarquer une petite voix venue d’il-ne-sait-trop-où au fin fond de son crâne, et qui vient faire déraper un court instant son crayon imaginaire sur le papier tout aussi imaginaire de sa liste. Sans compter le violent sursaut de son cœur, quelque part dans sa cage thoracique. Chut. Plus tard. Restons calme. Restons objectif. DONC. 2) Vouloir être constamment en sa présence. Check. Nouveau dérapage. Nouveau triple salto cardiaque. Moving on. 3) Vouloir la faire sourire à tout prix. Double check. Arrêt cardiaque en cours. 4) Être heureux quand elle est heureuse, triste quand elle est triste. Mega-triple-check. Décès imminent. La gorge sèche et le cœur au bord des lèvres, Sam observe l’enfant ménager une légère pause en se saisissant d’une nouvelle madeleine. Son regard, fixé sur Sammy, en est presque douloureux tant il est attentif. Son coeur se met à cogner violemment contre ses côtes, cherchant à s’évader d’une cage qui l’empêche de rejoindre quelque chose (ou quelqu’un ?) dont il a besoin. Ou bien tout simplement essaie-t-il d’échapper à l’emprise d’un cerveau implacable qui tente en vain de rationaliser ce qu’il entend ? Difficile, cependant, de rationaliser quoi que ce soit quand le sang dans son corps rugit contre ses tempes. Sam ferme les yeux, piètre tentative pour retrouver un semblant de contenance et maîtriser la chaleur sur ses joues, qu’il soupçonne d’avoir pris une couleur un peu trop rosée pour ne pas le trahir.

Machinalement, il tend la main pour saisir la première denrée comestible qu’il réussit à tâter sur la table, rouvrant les yeux sur le visage de Sam’, dont il continue à boire littéralement les paroles. Le jeune coréen mord nerveusement dans la pâtisserie au moment précis où son professeur explique très posément (et avec un aplomb et une évidence désopilante) qu’il y a quand même une potentialité pour que l’amoureuse en question ne soit pas d’accord, et que par conséquent... il va falloir lui dire. L’idée met quelques secondes avant d’être traduite correctement par son cerveau. Qui cesse un moment de fonctionner. De même que ses mâchoires. Le militaire avale de travers la bouchée qu’il venait tout juste de mordre, et lutte un moment pour retrouver l’air qui manque à sa survie immédiate... puis plaque une main sur sa bouche, catastrophé. S’il n’avait pas déjà été assis, il se serait probablement laissé tomber au sol, à demi-assommé par la fatale évidence. Il faut lui dire. Son coeur interrompt ses battements et ses pensées s’embrouillent, cédant quelques instants à la panique alors qu’il cligne plusieurs fois des yeux pour tenter de se reprendre. Il-faut-lui-dire. Wait. Lui dire quoi ? Son coeur suspend ses battements, réponse silencieuse à sa question qui n’en est pas vraiment une. L’idée, fixe, tourne en boucle et ricoche contre les parois de son crâne sans parvenir à se stabiliser, comme s’il avait peur de la rendre un tant soit peu tangible. A tel point, d’ailleurs, qu’il n’entend qu’à peine la suite des paroles de l’enfant, qui continue ses explications savantes, imperturbable. Le militaire tente pourtant de s’y accrocher, avide d’en savoir davantage malgré l’angoisse qui vient de le saisir à la gorge... et qu’il aggrave en avalant d’une seule autre bouchée la pâtisserie qui a bien failli avoir raison de lui à l’instant. Son pragmatisme tient vaillamment ses positions au milieu de la tempête qui fait rage aussi bien dans son crâne que dans sa poitrine, et continue résolument à prendre des notes. Le reste n’en est pas moins important.

Oké. Ne pas la faire pleurer... ou bien la prendre dans ses bras pour la consoler dans le cas contraire. Ça, il peut le faire. Kinda. Sam ne peut s’empêcher d’esquisser le début d’un sourire ironique en entendant son mentor de cinq ans expliquer qu’il faut même s’excuser sans forcément savoir pourquoi. Alors là... Il gère. Il gère même un peu trop, si vous demandez à Mercy, justement. Le jeune coréen a une petite grimace attendrie en repensant à l’expression de la brune, ses yeux levés au ciel, exaspérée, chaque fois qu’il tente de demander pardon pour une faute qu’elle estime ne pas être la sienne. Souvent, donc. Son cœur tremble d’un étrange sentiment qu’il a du mal à saisir, et il secoue la tête pour se reprendre, alors que Sammy termine sa conférence ô combien enrichissante en concluant sur l’importance de la communication. Toujours demander à l’autre ce qui ne va pas, pour éviter de faire la même erreur deux fois. Sam hoche doucement la tête, à la manière de l’écolier attentif du premier rang. La partie objective de son cerveau, vaguement opérationnelle, fait remarquer au coréen que le petit garçon est incroyablement mature et lucide pour son âge. Un mélange de fierté et d’admiration traverse son regard le temps d’une fraction de seconde.

Finalement... et malgré le feu qui brûle ses joues et commence petit à petit à remonter jusqu’à ses oreilles, il ne regrette pas d’avoir posé la question. Enfin... Tout dépend du point de vue. Objectivement, les informations recueillies grâce à la sagesse infinie du petit garçon sont très précieuses. Subjectivement, il est au bord de l’apoplexie et se demande s’il n’aurait pas fallu qu’il reste dans l’ignorance encore un petit peu plus longtemps. Sam se retient tout juste de plaquer une main sur sa poitrine au niveau de son coeur, comme si ce geste avait pu l’aider à modérer la panique de son rythme cardiaque encore en roue libre. A la place, il tente de retrouver une contenance en saisissant sa tasse de thé, autour de laquelle il enroule ses doigts, profitant de la chaleur qui se diffuse le long de ses mains pour contrebalancer celle qui inonde son visage. Fait trop chaud, dans ce pays. Le jeune homme réussit tout de même à esquisser un petit sourire reconnaissant alors que Sam’ lui demande, inquiet, si son monologue éclairé l’a aidé un tant soit peu. Plus que tu ne peux l’imaginer...  pense-t-il d’abord sans le formuler de cette manière, sentant son coeur s’affoler encore à cette perspective nouvelle.

« Beaucoup, oui, répond-il finalement d’une voix douce. Le coréen est ravi de constater qu’elle ne tremble pas, et qu’il est capable de s’exprimer à peu près correctement. Je te remercie, Petit Dragon. C’était très clair, très intéressant, et surtout très utile. Un vrai petit professeur ! » Le jeune soldat lève légèrement la main vers le visage de Sammy, semblant réclamer un high five, avant de porter sa tasse de thé à ses lèvres, dans un ultime effort, plus ou moins naturel, pour retrouver une totale maîtrise de lui-même. Il n’ose pas encore croiser le regard de Sara, trop conscient qu’elle n’a probablement pas loupé une miette de ce qui vient de se passer... et appréhendant de savoir ce qu’elle en pense.

Sauf qu’il y a un hic. Presque littéral, d’ailleurs, le hic. Tout stratège qu’il soit, Sam n’a pas prévu le retour de bâton qui s’ensuit... et qui est quasiment immédiat. Le petit garçon ne lui laisse pas le temps d’avaler sa gorgée de thé avant de le bombarder de questions auxquelles il aurait dû s’attendre, s’il avait été tout à fait lui-même. Pris au dépourvu, Sam commence par avaler de travers... et tousse un peu plus violemment qu’il n’était nécessaire, sous la surprise, arrosant ses genoux et une petite partie de la table du salon d’un nuage de gouttelettes aromatisées. Catastrophé, il repose immédiatement sa tasse sur la table en crachotant maladroitement, la main devant la bouche, et en se confondant en excuses. Il est bien plus simple de se concentrer sur le problème immédiat de la table maculée de thé, plutôt que sur ce qu’impliquent les réponses qu’il doit donner au petit garçon. « Pardon, pardon... balbutie-t-il en saisissant quelques serviettes en papier à proximité afin de nettoyer les dégâts, qu’il éponge délicatement, je suis désolé. La... chaleur m’a surpris. » C’est cela même, oui. Le jeune homme se racle la gorge, et profite de ces quelques secondes de répit pour tenter de mettre de l’ordre dans ses pensées, se répétant en boucle la question pourtant simplissime qu’il vient d’entendre. Est-ce qu’il a une amoureuse ? Grande question. Difficile quest... Non, pas difficile, patate. Un peu de courage, merde. Est-ce que ce n’est pas justement la réponse à cette question, qu’il a cherchée, lorsqu’il a demandé à Sammy de lui expliquer ce que l’on est censé ressentir quand on est amoureux ? N’a-t-il pas lui-même coché mentalement l’intégralité des cases de la liste ? Quelles autres preuves lui faut-il donc ? Aishhhh. Agacé, son cœur s’agite contre ses côtes, comme pour protester justement contre un cerveau bien trop lent à la détente. Ne le sait-il pas depuis un bon moment déjà, lui ?

« Je... commence-t-il finalement en reposant soigneusement la serviette et en se redressant sur le canapé, ses yeux fixant un moment le vide alors que la bataille entre son cœur et son cerveau fait encore rage et l’empêche d’être tout à fait honnête. Je... crois, oui. » Le jeune soldat fronce légèrement les sourcils, comme s’il n’était pas tout à fait d’accord avec ce qu’il vient de dire. Non, tu ne crois pas. Tu le sais. Mais peut-il le formuler ainsi ? Il ferme un bref instant les yeux et secoue la tête, avant de les rouvrir et de les poser de nouveau sur le visage interrogateur de Samuel. La naïveté et l’incroyable franchise qu’il lit dans son regard l’emplit soudain d’une vague de réconfort et lui donne le courage qui lui manquait. « Non, je veux dire... reprend-il d’une voix un peu plus tremblante, autant d’appréhension que d’impatience à l’idée de formuler à voix haute l’impensable. J’en suis sûr. Oui, je... suis amoureux. » Le dernier mot, prononcé du bout des lèvres, fait naître un agréable frisson qui lui traverse le dos et le fait instinctivement sourire sans qu’il puisse s’en empêcher. Oui. Je suis amoureux. Je suis amoureux d’elle. Curieusement, cette brusque réalisation ne lui fait pas aussi peur qu’il l’aurait cru. Au contraire... Elle le libère. Il pourrait presque sentir son cœur pousser un soupir de soulagement dans sa cage thoracique, débarrassé d’une étreinte qui l’embarrassait jusqu’ici.

Hébété par sa propre révélation, il garde le silence pendant quelques secondes... Avant que son cœur ne prenne définitivement les rênes du reste de la conversation, libéré de l’emprise d’un déni tyrannique qui n’a plus lieu d’être, maintenant qu’il a prononcé à voix haute une vérité qu’il ne peut plus nier. Ses yeux se mettent à briller d’un nouvel éclat, et sa gorge le brûle cette fois-ci d’une nouvelle urgence. L’envie de parler d’elle. Quitte à ce que ses joues et ses oreilles prennent une teinte rouge vif. Le jeune coréen secoue vivement la tête. Son visage s’adoucit plus encore et semble rajeunir, arborant l’expression d’un collégien qui s’apprête à présenter à ses parents sa toute première véritable petite-amie. Avec Sara et son fils, il sait qu’il est en sécurité. Il n’y a finalement qu’avec eux qu’il peut en dire autant qu’il le souhaite sans risquer d’être interrompu. Ou jugé d’une quelconque manière.

« Elle... elle s’appelle Mercy, bredouille-t-il d’abord, alors que son cœur manque de flancher lorsqu’il prononce à voix haute le prénom de la jeune femme. Impossible de faire machine-arrière, à présent. Truth is out. Et il n’y a rien de plus grisant. Il frotte machinalement ses mains moites sur son pantalon avant de continuer. Elle est très gentille, oui. Un peu trop, même. Parfois, elle fait plus attention à tous les autres et... à... à moi, qu’à elle-même. Et ça me fait un peu peur, parce que je voudrais juste qu’elle soit heureuse, elle. » Le jeune homme esquisse une petite grimace à ses propres mots, songeant à toutes les fois où, lui aussi, a levé les yeux au ciel en constatant que Mercy s’inquiétait d’abord pour ceux qui l’entouraient, même quand elle venait d’échapper à la mort. Tsss. Pourtant, une chaleur caractéristique lui inonde la poitrine à cette pensée. N’est-ce pas aussi une des raisons pour lesquelles il est... amoureux ? Le coréen cligne des yeux, peu habitué, encore, à répéter ce mot qui le plonge pourtant dans un début d’euphorie.

« C’est... C’est bien ça que tu as dit, hein ? reprend-il en glissant à l’enfant un coup d’œil interrogateur, sa voix hésitante s’affermissant à mesure qu’il s’exprime, sa gorge le démangeant d’en dire bien plus sans trop savoir par où commencer. J’ai mal quand elle a mal, et je vais bien quand elle sourit. Je ne veux rien faire d’autre que ça. La faire sourire. Mais parfois c’est... compliqué. » Il se mordille la lèvre mais n’ajoute rien de plus. Malgré son envie décuplée de parler d’elle, Sam reste conscient qu’il est en train de s’adresser à un enfant. Il ne veut pas assombrir l’humeur du petit garçon en évoquant les raisons qui empêchent parfois Mercy de retrouver le sourire, et qui lui serrent le coeur. Il se contente donc d’un très léger haussement d’épaule, puis tente de répondre à la dernière question que Sam’ a posée. Et non la moindre. « Elle... est jolie. » articule-t-il lentement, comme s’il était en train de réaliser lui-même ce qu’il est en train de dire, au moment où il le prononce. Ne s’en est-il donc pas aperçu avant ? Si, bien sûr que si. Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. Mais, aussi étrange que cela puisse paraître, ce n’est pas ce qui l’a touché en tout premier lieu. C’est d’abord sa façon d’être, sa générosité, sa douceur, son courage... sa tête de mule, aussi, et l’intensité dans son regard qui l’ont touché au cœur. Pourtant, il ne peut s’empêcher d’ajouter du bout des lèvres, presque pour lui-même : « Très jolie... » comme s’il réalisait d’autant plus à présent ce qu’il n’avait pourtant pas manqué de voir, et qui fait naître un frisson un peu différent dans le creux de sa nuque. Hrm. Concentration. Il se racle la gorge, embarrassé, et se dandine sur le canapé, reprenant une pâtisserie qu’il engloutit pour se laisser quelques secondes de répit supplémentaire. Ses joues le brûlent toujours autant, mais il commence à y être assez habitué pour passer outre, désormais. Il y a plus important. Il se souvient encore très bien des recommandations de Sammy... Celles qui ont bien failli lui provoquer un AVC un peu plus tôt. Il-faut-lui-dire.

« Par contre, reprend-il donc en ignorant les battements affolées de son cœur, fronçant légèrement les sourcils après avoir terminé d’avaler sa bouchée pour éviter tout nouvel accident de parcours. Je... Elle n’est pas au courant. Et je ne sais pas si... si elle serait d’accord. » Sa gorge se noue et l’angoisse le saisit de nouveau, sans trop qu’il sache ce qui l’effraie le plus : le lui dire... ou l’entendre lui répondre ? Le jeune soldat jette un coup d’œil timide en direction de Sara, comme s’il réclamait indirectement son aide, à elle aussi... même si la question qui va suivre, et qu’il ne peut retenir, est adressée d’abord au petit garçon. « Comment... Comment il faudrait faire, pour lui demander ? » Un éclat de panique traverse à nouveau le regard du brun, dont le soudain élan de bravoure vacille. Oh sweet little Buddha. Qu’est-ce qu’il est encore en train de raconter ? Lui demander quoi, exactement ? Le jeune soldat n’a plus le courage de formuler cette pensée-là, et balaie la table du salon d’un coup d’œil rapide, comme s’il cherchait une issue de secours dans le choix d’une nouvelle pâtisserie dans laquelle noyer sa confusion.
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Sara Howe
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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyMar 7 Juil - 18:10


Identity was partly heritage, partly upbringing, but mostly the choices you make in life.
On l’a dit et répété, avec un enfant, il ne faut user ni du second degré ni du sarcasme. Ça lui passe, généralement, au-dessus de la tête et, ça ne loupe pas, lorsque le capitaine plaisante sur l’éventualité de manger toutes les madeleines, Samuel le prend au mot. Une fois de plus, sans doute la dernière de son existence au vue du traumatisme, Sam en fait donc les frais. Sara esquisse un sourire amusée devant la réaction catastrophée du militaire. L’avantage, évidemment, c’est que Sammy prend également ses excuses pour argent comptant, et ne se formalise donc pas très longtemps de la menace que pose l’estomac du militaire sur ses chères madeleines. L’ex-danseuse ne doute pas un seul instant du sentiment de culpabilité intense qui doit probablement assaillir le coréen. Elle choisit, cependant, de ne pas commenter, afin de ne pas retourner le couteau dans la plaie. Le militaire n’est probablement pas prêt de refaire une telle erreur.

Après être revenu de la cuisine avec le chocolat chaud de Samuel, la conversation se tourne cette fois sur les cadeaux de Noël. Le blondinet hoche vigoureusement la tête, aux réponses du militaire. « Oui j’te montrerais, ça va être trop bien. » commente le garçon, tandis que sa mère ne peut s’empêcher de rouler des yeux, avant d’arquer un sourcil, presque accusateur, légèrement démenti par le large sourire qu’elle esquisse, l’air de dire qu’ils auront plutôt intérêt à faire ce genre de bêtises dans le salon, elle tient un tant soit peu à son mobilier.
Si Sara ne commente que peu la conversation entre Sam et son fils, elle n’en loupe pas la moindre miette, notant mentalement les réflexions du militaire qui mériteront, s’il le souhaite, d’approfondir la discussion lorsque les oreilles innocentes du garçonnet ne seront plus à portée de voix. Ou bien de reprendre les dires de son fils qui pourraient paraître farfelus pour le brun comme le fait que l’enfant ait deux amoureuses.
La jeune femme se permet de donner quelques précisions au coréen lorsque le petit blond en vient à parler de son père. La jeune femme songe, à raison, qu’il n’y connaît pas forcément grand chose en célébrité. Si elle cherche à le rassurer en admettant ne pas trop s’y connaître en célébrités coréennes, elle devrait avouer qu’elle a un peu perdu le fil des nouvelles stars internationales depuis qu’elle n’est plus elle-même en haut de l’affiche. Elle a commencé à s’y intéressé à nouveau depuis que Nathanael est revenu dans leur vie, mais pas suffisamment pour se qualifier de spécialiste. Bref.
La psychothérapeute lève les yeux au ciel en se pinçant les lèvres pour tenter d’enrayer le sourire qu’elle ne peut pas retenir alors que le militaire suggère à Samuel qu’il pourrait aussi chanter quelques chansons. Il ne sait définitivement pas dans quoi il s’embarque, l’enfant est pire qu’un jukebox, mettez une pièce et c’est parti pour toute l’après-midi, le problème étant qu’il chante comme un gamin qui n’a jamais pris de cours de chant, pas spécialement bien donc.

Lorsque vient le tour de Sam de raconter ce qu’il s’est passé pour lui ces derniers mois, il reste évidemment relativement vague, passant quelques événements sous silence. Il est plus que conscient que, malgré la maturité du petit blond, il n’est pas encore en âge de tout entendre. Ce dont Sara lui est infiniment reconnaissante, ils auront bien l’occasion d’en reparler plus tard.
La psychothérapeute esquisse un nouveau sourire en remarquant l’air perplexe du militaire face à l’innocente question de Samuel qui part du principe que, puisque les Ombres sont les camarades du coréen, ils sont forcément gentils. Nul doute que les principaux intéressés ne seraient pas forcément d’accord avec ce qualificatif, bien que la blonde aurait probablement tendance à être d’accord avec son fils. Si Sam est si proche de ses frères d’armes ce n’est pas pour rien, bien qu’elle soit consciente que le drame qu’ils ont partagés a probablement joué un rôle dans ce lien indéfectible entre eux. L’enfant, lui, hoche vigoureusement la tête alors que le militaire lui explique que, si ses autres camarades sont eux aussi « gentils » ce n’est pas toujours facile de s’entendre au quotidien.

Si elle n’en laisse rien paraître, la psychothérapeute est intriguée par la question que pose le militaire à l’enfant de cinq ans. Elle est parfaitement consciente qu’il y a quelques mois, Samuel ou pas, il n’aurait jamais pu poser une telle question. Elle sait qu’elle est en partie l’instigatrice de ce changement chez le coréen, mais pas seulement, ce sont toutes les connexions qu’il a autour de lui, c’est Samuel aussi... c’est grâce à la somme de tous ces interactions que le capitaine évolue ainsi, tel un Pokémon.
La blonde s’amuse de voir son fils aussi investi dans l’exposé dans lequel il se lance pour éclairer les lanternes du militaire. Elle est également admirative de la maturité dont il fait preuve pour son âge. Il faut dire qu’elle a pris soin de lui expliquer la relation complexe entre elle et Nathanael, bien qu’elle ait dû l’adapter à la compréhension d’un enfant, ce qui fut loin d’être chose aisée. Elle jette, au coréen, un regard inquiet en le voyant s’étouffer à moitié avec l’un des gâteaux, d’autant plus qu’elle ne comprend pas vraiment ce qui a bien pu le perturber autant. Samuel, quant à lui, ne se laisse pas distraire et continue son exposé.
Après avoir parlé aussi longtemps, l’enfant fini par demander si ses explications ont pu aider le militaire, qui acquiesce d’ailleurs tendant la main pour un high five auquel le blondinet s’empresse de répondre en venant faire claquer sa paume contre celle du coréen. « Cool ! » ponctue-t-il, avant de se lancer dans un interrogatoire digne d’un policier en herbe qui déstabilise, une fois de plus, le capitaine. « C’est rien, ce n’est que de l’eau chaude. » commente posément Sara devant l’air catastrophé du brun. « Tu ne t’es pas brûlé au moins ? » s’enquit-elle en se souciant plus du militaire que de sa table, à raison d’ailleurs.

Le coréen finit par reprendre contenance et répondre au garçon, sous le regard attentif de la psychothérapeute. Un sourire bienveillant vient étirer ses lèvres et s’agrandit au fur et à mesure des réponses, hésitantes, du jeune homme. Samuel, lui, semble boire les paroles du militaire, hochant vivement la tête à la question, presque rhétorique, qu’il lui lance. Il semble y avoir une pointe de fierté dans les yeux de l’enfant, la fierté de celui qui est heureux d’avoir pu aider un ami.
Le sourire de la jeune femme se teinte d’un léger amusement alors que le militaire souligne que ladite Mercy n’est pas au courant, et qu’il n’est pas certain qu’elle serait d’accord. La blonde a du mal à imaginer qu’on ne puisse pas aimer quelqu’un comme Sam. Après elle sait que c’est parfois difficile pour certaines personnes d’accepter une relation avec un militaire pour les dangers que cela comporte. Peut-être est-ce là que ce situe le problème. Elle aura bien le temps de lui demander plus tard, ce genre de conversation est trop complexe pour être abordée avec Samuel dans les parages. Elle hoche légèrement la tête s’en se départir de son sourire lorsque le coréen tourne légèrement son regard vers elle, comme pour l’inciter à continuer.
Elle arque un sourcil en entendant la question suivante, définitivement pas celle qu’elle aurait choisi de poser à un enfant de cinq ans. La réponse ne tarde d’ailleurs pas. « Bah... t’es bête ? » réplique le blondinet après avoir cligné des yeux, doutant sans doute d’avoir bien entendu ou compris la question. « Samuel... » prévient la blonde sur un ton d’avertissement. « Mais maman, il a qu’à juste lui demander si elle veut bien être son amoureuse. » marmonne l’enfant en levant les bras au ciel comme si c’était l’évidence même, et que franchement, les adultes sont trop débiles. Ce qui semble donner le top départ pour Stitch de se réveiller et de venir se joindre à la fête alors qu’il vient grimper sur les genoux du garçon dont il vient ensuite lécher le visage en guise de salut. « Si tu allais jouer avec Stitch un peu ? » suggère sa mère en lui jetant un regard qui se veut éloquent. « Vous allez parler de trucs de grandes personnes ? » demande le blondinet en marmonnant pour la forme puisqu’un sourire étire déjà ses lèvres alors qu’il caresse le petit chien. « C’est ça. Aller file. » l’exhorte-t-elle alors que, déjà, il descend du canapé pour se rendre dans sa chambre, le Loulou de Poméranie sur les talons.

Elle secoue la tête en soupirant avant de reporter son attention sur le militaire. « Je ne suis pas certaine que le dernier conseil de mon fils te soit très utile. » plaisante-t-elle en riant légèrement. « Tu devrais commencer par lui dire ce que tu ressens, ce que tu viens de nous dire en parlant d’elle. » suggère la jeune femme avec une douceur infinie dans la voix. « Si elle ressent la même chose, elle te le dira, sinon elle t’éconduira avec plus de délicatesse que si tu lui demandes juste si elle veut être ton amoureuse. » continue-t-elle avec une pointe d’humour comme pour dédramatiser la situation.

EXORDIUM.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptySam 11 Juil - 3:10

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Pastries & Talk

C’est un phénomène magique. Il n’y a pas d’autre explication. Chaque fois que le militaire se retrouve en compagnie du petit garçon, il lui vient systématiquement des idées lumineuses et/ou des questions saugrenues qu’il n’aurait jamais pensé formuler à voix haute dans un tout autre contexte. Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Et aujourd’hui, il a même droit aux deux perspectives à la fois. C’est au moment où Sam Junior réplique innocemment que ça va être trop bien, que son acolyte réalise soudain la teneur de ce qu’il vient de suggérer... et lance à Sara un regard piteux, alors que cette dernière arque un sourcil faussement accusateur dans sa direction. Le jeune coréen pince les lèvres et lève brièvement les yeux vers le plafond, expression curieusement semblable à celle d’un enfant sur le point d’être réprimandé. I did not think this through. Comme à chaque fois qu’il ouvre la bouche en présence de Samuel, donc. Aussitôt après, il esquisse un petit mouvement du menton résolu destiné à la mère, promesse silencieuse qu’il fera en sorte d’éviter tout dommage collatéraux, à la fois au mobilier et à l’enfant en question. Sans revenir pour autant sur ses paroles et sa proposition d’un entraînement en bonne et due forme au sabre laser. Après tout... il ne manquerait pour rien au monde une occasion pareille de s’amuser avec le petit garçon, bien qu’il s’expose également au risque d’une crise de jalousie aiguë de la part de Jaehyun si jamais ce dernier venait à l’apprendre.  Bref. Chaque problème en son temps.

La conversation entre le jeune soldat et l’enfant se poursuit donc, Sara n’intervenant qu’avec parcimonie et uniquement lorsqu’elle le juge nécessaire, notamment en expliquant brièvement la situation familiale dans laquelle il se trouve et les problèmes auxquels ils sont parfois confrontés. Sam hoche la tête et navigue plus ou moins convenablement dans une situation sociale qui d’ordinaire lui échappe, grandement aidé par les répliques enjouées du petit garçon à ses côtés. Malgré ses lacunes en matière de célébrité, que Sara partage d’ailleurs avec bienveillance, l’enthousiasme de Sammy l’incite à de nouvelles suggestions... risquées ? En effet, le jeune coréen remarque vaguement le sourire que réprime Sara à l’idée que son fils se mette à brailler à plein poumons tout le répertoire musical de son père... et il se demande, avec un léger froncement de sourcil, s’il n’y aurait pas anguille sous roche. Ou risque de surdité, plutôt. Bref. Too late. Il est, quoi qu’il en soit, impossible de faire machine-arrière, il a déjà fait l’expérience à plusieurs reprises depuis qu’il a franchi le seuil de la maison. On dit un truc, on le fait. End of story. Le phénomène magique se poursuit donc, et il semble que le filtre réservé qu’il applique d’ordinaire au moindre des mots qu’il prononce se soit proprement volatilisé.

Sam se force pourtant doublement à se concentrer sur ce qu’il dit lorsqu’il est question de raconter ce qui est arrivé à Messara. Il ne le fait pas tout à fait. La majorité de ce qu’il dit passe en réalité à travers les regards et les infimes mouvements de tête qu’il adresse à Sara, conversation silencieuse d’adultes qui n’ont d’autre souhait que protéger l’innocence du petit garçon à leurs côtés. A la place, le jeune soldat rebondit donc sur la question que l’enfant lui a posée, évoquant avec une certaine perplexité la soi-disant « gentillesse » de ses frères d’armes. Si le terme lui paraît plus que relatif pour qualifier la plupart d’entre eux... il doit bien admettre que, dans le fond, la question naïve de Sammy révèle une vérité qu’il ne peut guère nier, et qui le fait sourire inconsciemment. Malgré son regard-qui-tue et son autorité naturelle, il n’y a pas plus douce et maternelle que Yujin. Soohyun et Jaehyun, tout excentriques qu’ils soient, se donnent toujours corps et âme pour aider et protéger tous ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes. Derrière ses allures je-m’en-foutistes de première catégorie, Renjun est sans doute le frère le plus dévoué et le plus fidèle qu’il puisse imaginer. Et que dire de Siwon, dont la patience infinie supporte les jérémiades des uns et des autres sans broncher, et trouve toujours les solutions qui leur manquaient ? Sam secoue la tête. S’il ne connaît pas aussi bien les soldats de l’O.N.U, bien sûr, il a appris a les apprécier à leur juste valeur (des accrocs étant toujours possibles, compte tenu de certaines circonstances exceptionnelles) et c’est ce qu’il tente d’expliquer au petit garçon, dont les vifs mouvements de tête approbateurs le font sourire de plus belle.

Et puis... Et puis vient LA question. Les questions ? Il ne sait plus vraiment. Il ne s’entend plus les prononcer tant le sang rugit contre ses tempes. Le phénomène magique dû à la présence de Sammy et à ses élucubrations surprenantes se poursuit... et le pousse à interroger l’enfant à propos d’un mystère (à son avis) insoluble, qui fait battre son cœur de façon erratique. A tel point, d’ailleurs, qu’il doit lutter contre le réflexe qui le pousse à plaquer une main sur sa poitrine pour en contrôler le rythme cardiaque tout au long du discours qui s’ensuit, et qui l’approche de l’apoplexie à chaque nouvelle syllabe. Comment sait-on qu’on est amoureux ? Qu’est-ce que c’est, finalement, être amoureux ? A-t-il vraiment posé cette question-là à un enfant de cinq ans ? Et après tout... A qui d’autre pourrait-il la poser ? Qui d’autre pourrait lui donner la réponse la plus franche et la plus innocente qui soit ? Trop concentré sur les paroles de l’enfant, trop aveuglé, aussi, par ses instants d’épiphanie interne, Sam n’est pas vraiment en mesure de remarquer les quelques changements d’expressions sur les traits du visage de Sara, dont il est pourtant conscient de la présence.

Il sait qu’elle est là. Il sent vaguement son regard intrigué posé sur lui et Samuel, bien qu’elle garde un silence attentif et n’intervienne en aucun cas dans l’exposé éclairant de son fils. Que va-t-elle penser de tout cela ? De lui, surtout ? Au milieu de ses battements de cœur irréguliers, Sam n’a qu’à peine le temps de se poser la question. Est-elle si importante ? Non. La présence de Sara ne l’inquiète pas. Au contraire, elle semble, par son silence et son léger sourire, vouloir le rassurer. Cette impression fait naître une nouvel accès de courage qui gonfle sa poitrine. Depuis leur première session en tête à tête, il ne peut nier les progrès qu’il a fait, et les changements qui se sont opérés en lui. Il les sent, il les voit chaque jour. Petit à petit, minutieusement, la muraille qui lui enserre le cœur s’effrite, soufflée par le vent de ses nouvelles convictions. Peut-être est-ce justement ce vent-là, celui du renouveau, qui lui a donné le courage de poser cette question, bien qu’il ne soit pas certain de savoir comment gérer la réponse qu’on lui donne. Peut-être, oui. S’il n’était pas si troublé par les paroles du petit garçon, sans doute aurait-il pu ressentir un bref élan de fierté à cette idée. Il n’est plus tout à fait le même. Il se sent mieux. Plus... libre ? Grâce à Sara. Grâce à Samuel. Grâce à tous ceux qui se sont invités dans sa vie et ont refusé d’en sortir. Grâce à Mercy.

Mercy. Pour l’heure, c’est elle qui occupe ses pensées, depuis la toute première mention de ce mystérieux mot. Amoureuse. C’est à elle seule qu’il songe alors qu’il coche une à une les cases d’une liste que la voix de Samuel énumère avec simplicité... sans se douter une seule seconde que chaque mot ajouté au précédent amène le coréen un peu plus proche de l’hyper ventilation. Sam n’est plus conscient du reste de son corps, à vrai dire. Il sent sa respiration glisser dans sa gorge, pourtant. Il sent son cœur battre à lui fait mal contre ses côtes. Il entend ses coups se répercuter contre les parois de son crâne, et son sang bourdonner contre ses tempes... mais c’est à peu près tout. Le reste est secondaire. Une idée dont la réalité le stupéfait et l’émerveille tout à la fois tourne en boucle dans son esprit, comme un instant d’ivresse délicieuse. I am in love with her. C’est... étrange, cette sensation ambiguë que lui procure soudain une pensée pourtant si simple. Le temps d’une fraction de seconde, il n’est pas capable de reconnaître tout à fait l’émotion qui l’assaille. Le soulagement ? La joie, pure et simple ? L’appréhension ? L’impatience ? Tout cela à la fois, et d’autres encore, dont il ne connaît pas le nom ? La force de ce mélange confus gonfle sa cage thoracique et l’empêche un moment de respirer. Et de mâcher correctement sa nourriture, semble-t-il, puisqu’il manque de s’étouffer une première fois alors que l’enfant ajoute à son instant d’épiphanie une considération à laquelle il n’avait pas songé. Je suis amoureux d’elle, oui. Et je dois le lui dire. Machinalement, le jeune soldat esquisse un geste de la main en direction de Sara, réflexe poli qu’il n’a pas perdu malgré son trouble, comme pour la rassurer. Non, tout va bien, je ne vais pas mourir. Pas vraiment, en tout cas. J’espère.

L’espoir fait vivre. En théorie. Parce qu’après avoir récupéré suffisamment de neurones opérationnels pour remercier l’enfant comme il se doit et lui adresser un petit sourire complice accompagné d’un high five... Sam ne peut maîtriser un sursaut violent à l’interrogatoire en règle qui s’ensuit, et qu’il n’avait pas prévu. Un peu comme si... Comme si, Sammy, tout innocent qu’il soit, avait décidé de voir jusqu’à quel point ses nerfs tiendraient le coup. It backfired quickly. Hébété, il entend à peine les remarques rassurantes de Sara et s’empresse de nettoyer le thé brûlant dont il a maculé une partie de la table, secouant légèrement la tête en signe de dénégation alors qu’elle s’inquiète qu’il ne se soit brûlé. Non, non. Ce n’est pas le thé, qui le brûle, actuellement. Plutôt ses joues. Et ses oreilles. Et son sang, de manière générale. Bref. Par un miracle qu’il n’arrive pas à s’expliquer lui-même, il finit par reprendre suffisamment la maîtrise de lui-même, et un élan de bravoure inattendue l’aide à répondre à Sam’. Si ses phrases sont d’abord hésitantes, le jeune soldat réalise, au fur et à mesure des mots qu’il prononce, qu’il en a eu besoin. Qu’il fallait qu’il le dise, à voix haute. Qu’il le formule. Pour donner à cette idée aussi grisante qu’effrayante une réalité qu’il lui est désormais impossible de nier, puisque Samuel comme Sara en sont les témoins incontestés. Il n’est plus question de faire machine-arrière, à présent. Plus question de retourner se loger confortablement dans zone douillette et rassurante du déni.

Il a l’impression d’avoir fait irruption, au fil de ses mots, dans une plaine à découvert, et d’être désormais une cible parfaite. Aucun moyen de faire demi-tour. Aucun endroit où se mettre à l’abri. Pourtant... il n’a pas vraiment peur. Au contraire. Il y a comme une pointe de soulagement qui lui titille le cœur et l’encourage à faire face. La vérité est une prise de risques. Et c’est cette vérité qu’il explique timidement, maladroitement, au duo intrigué que forment la mère et son fils. Le jeune coréen sourit instinctivement, encouragé dans sa courageuse confession par la lueur de fierté qu’il croit voir danser dans les prunelles de l’enfant attentif à ses mots, autant que par le sourire doux étirant progressivement les lèvres de Sara et ses quelques hochements de tête approbateurs, qu’il remarque de temps à autre du coin de l’œil.

Peut-être est-ce ce courage-là, instillé par l’impression d’être tout à fait en sécurité ici même, qui le pousse finalement à poser une nouvelle question inattendue ? Peut-être. Peu importe. Sam ne perd cette fois-ci pas de temps à s’interroger là-dessus. Il n’est plus vraiment lui-même, depuis que l’idée-mère née du discours de Samuel lui taquine le cœur, l’esprit et tout le reste. Je suis amoureux d’elle. Et après ? Et après, que doit-il faire ? Quelle est donc l’étape suivante ? Y en a-t-il seulement une ? Un frisson d’appréhension lui traverse le dos. Ne peut-il donc pas se contenter d’en avoir conscience et maintenir un statu quo qui le rassure ? Cela ne suffirait-il pas ? Son cœur, insatisfait, s’agite contre ses côtes à cette pensée qui lui paraît... Malhonnête. Le petit garçon a raison. Faut-il donc lui dire ? Mais comment ? L’idée seule  semble vertigineuse, et c’est à peine s’il entend la réaction immédiate et candide qui franchit les lèvres du petit garçon, et qui le fait pourtant cligner des yeux, pris de court. Oui, a-t-il envie de répondre tout aussi instinctivement que Sammy. On parle d’amour. Evidemment, que je suis bête. Old news. Le jeune soldat entrouvre la bouche, mais n’a pas le temps de confirmer les paroles de son acolyte avant que la voix de sa mère le reprenne aussitôt, sur un léger ton de reproche qui ne laisse rien présager de bon pour l’enfant. Sam ne peut s’empêcher de sourire en le voyant lever les bras au ciel, comme frustré par la débilité dont semble faire preuve les grandes personnes. Lui, surtout, dans le contexte actuel. Il ne peut guère lui en vouloir. Il a presque envie de le lui confirmer, d’ailleurs, d’un petit haussement d’épaule fataliste accompagné d’une petite moue contrite.

Le coréen fronce les sourcils, cependant, perplexe. Quelle est donc la solution de Sam’, au juste ? Demander, de but en blanc, à Mercy, si elle serait potentiellement intéressée par l’éventualité d’être son amoureuse ? Euh. Il a beau ne pas y connaître grand chose en la matière, son intuition lui souffle que ça ne serait pas non plus l’idée du siècle. Abort. Mais alors, quoi ? Il se mord l’intérieur de la joue d’un air songeur, et ses tergiversations internes sont interrompues par l’arrivée du petit chien, qui grimpe sur les genoux de Samuel. Il sourit face à l’adorable spectacle que les deux petits êtres présentent, et qui a le mérite de détourner un bref instant ses pensées de la fièvre qui le gagne. L’échange qui s’ensuit lui offre d’ailleurs la possibilité de rétablir petit à petit un rythme cardiaque et une respiration à peu près humains, et de réguler la température de ses joues. Le jeune homme tâte discrètement son visage du bout de ses doigts pour rafraîchir un tant soit peu sa peau, et se réinstalle plus sereinement sur le canapé, tandis que Sara se débrouille pour se débarrasser habilement de son fils l’espace de quelques instants. En guise de « A tout à l’heure... », Sam esquisse un petit geste de la main en direction de l’enfant qui s’éloigne, suivi du petit chien, les laissant tous les deux.

Le temps d’une fraction de seconde, le jeune coréen sent une légère appréhension l’envahir. Et maintenant ? Maintenant que l’enfant n’est plus là, que va-t-il se passer ? L’impression est fugace, et la psychothérapeute se débrouille sans peine pour le rassurer aussitôt d’une plaisanterie qui le fait sourire de plus belle. Il arque un sourcil tandis qu’elle rit légèrement en mentionnant le conseil prodigué par l’infinie sagesse de Sam Junior. « C’est ce que je me disais aussi... » commente-t-il simplement avec, lui aussi, une pointe d’amusement dans la voix, tandis qu’il se redresse pour saisir une madeleine (Sammy n’est pas là, il a le droit) tout en essayant de reprendre une attitude naturelle... contredite par la couleur rosée qui demeure sur ses joues, et ses gestes un peu trop mécaniques pour être vraiment détendus. Son cœur, capricieux, se rappelle encore à son bon souvenir, tressautant dans sa poitrine de manière totalement imprévisible. Gêné, il baisse les yeux sur la madeleine qu’il vient de saisir, l’analysant sous toutes les coutures avec une petite moue enfantine, tandis que Sara reprend la parole pour assurer la relève de son fils... Avec non moins de perspicacité.

Sa voix est douce et rassurante. Elle le détend, malgré  les perspectives à la fois grisantes et inquiétantes qu’elle évoque à travers ses mots. Sam inspire profondément et relève la tête. « Je... » commence-t-il sans même en avoir conscience. Pourquoi a-t-il pris la parole, au juste ? Que compte-t-il dire ? Il referme la bouche, hésitant, et prend d’abord la peine d’analyser ce qu’il vient d’entendre. Lui dire ce qu’il ressent. Tel qu’il vient de le faire là ? Un frisson court le long de ses épaules et vient chatouiller sa nuque. Il ignore ce qu’il veut dire. A-t-il peur ? Est-il impatient ? S’agit-il d’autre chose ? Et surtout... Surtout, en est-il seulement capable ? Lui qui, seulement quelques minutes plus tôt, ne savait pas comment expliquer la chaleur dans sa poitrine, ni comprendre les réactions étranges de ce corps qui échappe à son contrôle... peut-il espérer lui dire quoi que ce soit de cohérent ?

Hm. Ça n’est pas la bonne question. La véritable question est plutôt... Va-t-il le faire ? Je suis amoureux d’elle. Cette pensée, puissante et imprévisible, s’impose de nouveau à lui avec une soudaineté qui le surprend comme la toute première fois. Le temps d’une fraction de seconde, elle est pourtant mêlée à... autre chose. Une émotion qu’il connaît bien. Une aiguille minuscule et douloureuse qui se glisse sans prévenir jusque dans sa poitrine. La culpabilité, sa compagne de toujours. Elle lui souffle ce qu’il n’osait pas entendre. Mérite-t-il ce qui arrive ? A-t-il seulement le droit de ressentir ce qu’il ressent ? A-t-il le droit d’espérer être heureux quand il ne sait même pas où se trouve sa petite sœur, ce qu’elle a vécu, ce qu’elle vit encore ? Sam se mord violemment la lèvre. Et surtout... Surtout, ne s’est-il pas promis de protéger Mercy ? Peut-il se permettre de risquer de la blesser en lui révélant ce qu’elle n’est peut-être pas prête à entendre ? Pourquoi désirer plus ? Pourquoi ne pas se contenter de ce qu’il possède, et continuer à la regarder sourire comme il le fait déjà ?

Sa gorge se noue, et Sam, perdu dans ses pensées, ne termine pas tout de suite la phrase qu’il a à peine entamée. Il fourre machinalement la madeleine complète dans sa bouche puis boit une longue gorgée de son thé, comme si s’accrocher à des sensations concrètes avaient pu le ramener à l’instant présent. Le jeune soldat se racle la gorge avant d’esquisser un petit sourire désolé à l’attention de Sara, soudain conscient d’avoir probablement laissé un silence un peu trop long s’installer entre eux... bien qu’elle en ait sans doute l’habitude. « Merci, finit-il par dire avec une moue reconnaissante, secouant légèrement la tête pour terminer d’éloigner inutilement le démon des doutes qui l’assaille, je... j’en prends bonne note. Ça serait effectivement moins risqué que la technique de Sammy... » Le jeune coréen esquisse une grimace amusée qui sonne pourtant un peu faux, son regard toujours hanté par une hésitation dont il n’arrive pas à se débarrasser.

Mais parce qu’il est en présence de Sara, et parce qu’il se sent en sécurité... il ne la garde pas prisonnière bien longtemps. « En réalité, reprend-il d’une voix un peu plus basse, ses yeux se perdant un moment dans le vide, fixant un point au-dessus de l’épaule droite de la jeune femme, je ne suis pas tout à fait sûr que je devrais le lui dire, maintenant que j’y réfléchis. » Réfléchir. Très mauvaise idée, ça. Après tout, lorsqu’il a laissé l’instinct prendre le dessus à Messara, Sam a déjà bien failli embrasser la jeune femme à deux reprises, pas vrai ? Faut-il donc cesser tout net de réfléchir ? Ou au contraire l’instinct est-il son pire ennemi ? No-clue.

Sam hausse les épaules, comme s’il avait voulu dédramatiser bien inutilement sa confession, et prend une profonde inspiration. Grâce à Sara, et à la confiance qu’ils ont réussi à instaurer au fil de leurs nombreuses conversations, il ne prend pas la peine de retenir plus longtemps les mots qui chatouillent ses lèvres, et qu’il a besoin d’exprimer. « Je... Je n’ai pas vraiment peur qu’elle ne partage pas mes sentiments. Ce n’est pas... Ce n’est pas ça, le problème. » Bien que ses paroles soient hésitantes, et qu’il se répète parfois, sa voix est incroyablement sincère, et le militaire cligne des yeux, à demi-surpris par ses propres mots, dont il n’avait pas entièrement conscience jusque là. C’est vrai... Il n’a pas peur. Pas vraiment. Ce qui le terrifie c’est la savoir blessée. La savoir en pleurs. La savoir souffrante. Mais pas qu’elle lui dise non.  

« Elle ne me doit rien, au fond, reprend-il d’une voix douce et un peu plus assurée, ses lèvres dessinant même un très léger sourire où germe une tendresse qui se reflète également dans ses yeux à la pensée de la jeune femme, tout ce que je veux, c’est qu’elle soit heureuse. Si... Si je peux contribuer à ce bonheur-là d’une quelconque façon, alors tant mieux. Mais si ce n’est pas ce qu’elle veut... » Le jeune homme ne termine pas sa phrase, laissant le silence le faire à sa place, accompagné d’un petit haussement d’épaule fataliste. Ce n’est pas à moi de décider, semble-t-il dire en silence. Si ses mains sont encore moites, et ses joues toujours aussi rosées, il se sent vaguement rasséréné. Formuler ses pensées disparates à voix haute lui permet soudain de les comprendre avec davantage de clarté, et de mettre un nom sur les émotions qui l’assaillent. Il n’en a d’ailleurs pas tout à fait fini...

« Elle... commence-t-il avant d’hésiter l’espace d’une brève seconde. Est-ce sa place de le dire ? Elle a perdu celui qu’elle aime. Il y a un peu plus d’un an maintenant. C’est peu. Trop peu. » Voilà. Voilà d’où vient ce noeud dans sa gorge. Le jeune soldat pousse un soupir las. Il y a comme une douleur, dans sa voix... Douleur de ceux qui comprennent la perte d’un être cher, et qui la partagent. Il ne peut rien faire d’autre, pourtant. C’est cette petite note d’impuissance qui germe dans les mots qu’il prononce ensuite, résolu : « Je ne sais pas si elle est prête à... à quoi que ce soit. Et je ne veux pas risquer de lui faire du mal en la mettant au pied du mur. En lui rappelant... Ce qu’elle a perdu. » Il ferme les yeux un bref instant. Le dire ainsi lui fait comprendre plus encore toute l’étendue des conséquences que pourrait avoir un tel aveu sur la jeune femme. Ne serait-ce pas égoïste de sa part ? Il se mord la lèvre avant d’ajouter tout doucement, ses épaules s’affaissant légèrement : « Je sais ce que c’est, de perdre quelqu’un... Peut-être pas quelqu’un comme ça, mais je sais. » Il sait qu’il n’a pas besoin de préciser cette remarque. La psychothérapeute comprendra ce qu’il entend par-là, bien qu’il y ait des choses qu’il n’ait pas encore réussi à lui dire. Tous ceux que j’aime disparaissent... a-t-il presque envie d’ajouter sans y parvenir.

Sam finit par secouer vivement la tête, s’arrachant à son monologue et se forçant à planter son regard dans celui de la jeune femme. « Je suis désolé, annonce-t-il alors d’une voix plus claire, se forçant à un peu plus de légèreté et agitant les mains comme pour chasser bien inutilement ce qu’il vient de dire, j’ai l’impression de transformer ce sympathique goûter en une session de travail... » Il roule des yeux, faisant mine d’être exaspéré de lui-même, avant d’esquisser une petite grimace un peu forcée. « Je ne t’en voudrais pas de me faire payer la séance, si ça continue ! » ajoute-t-il avec un petit sourire malicieux, dans l’espoir de retrouver les plaisanteries des échanges précédents... et tenir à distance les doutes dans lesquels l’a plongé une idée simple et pourtant pleine de promesses. I am in love with her.
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[Flashback] Pastries & talk ☽ Sam Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyJeu 16 Juil - 1:36


Identity was partly heritage, partly upbringing, but mostly the choices you make in life.
Dès le départ, Sara était consciente qu’il faudrait qu’elle trouve un moyen d’éloigner Samuel de leurs conversations d’adultes. Bien que son aide soit précieuse pour aider le coréen a abordé des sujets qu’il hésiterait à évoquer autrement, des questions qu’il n’aurait jamais osé poser à voix haute sans la présence de l’enfant. Néanmoins elle sait que, aussi étrange que cela puisse paraître, Sam a envie de parler, d’exorciser certains démons qu’il ne peut pas laisser sortir devant un gamin de cinq ans. Alors, elle finit par l’éloigner, lui faire comprendre qu’il est temps de laisser les grands parler un peu sans lui. Il ne se fait pas vraiment prier, c’est un enfant intelligent, il comprend tout de suite de quoi il s’agit.
Il y a tant de sujets sur lesquels elle souhaite revenir, pourtant elle n’en fait rien, se contentant de rebondir simplement sur le dernier conseil de son fils au militaire. Après tout il vaut mieux que la conversation se fasse naturellement, pour ne pas forcer les choses, ne pas brusquer le brun déjà déstabilisé par sa discussion avec l’enfant.

Elle sourit, avec bienveillance devant l’hésitation puis le silence, qui semble un peu s’éterniser, du coréen. Elle en a l’habitude, leurs séances, surtout les premières, étaient souvent ponctuées de longs silences et de fréquentes hésitations. Elle lui fait un petit signe du menton devant le sourire en guise d’excuse que le jeune homme esquisse. Ce n’est rien, semble-t-elle vouloir lui dire. Sara laisse échapper un léger éclat de rire à la remarque du capitaine. « Sans aucun doute. » ponctue-t-elle simplement en arquant légèrement un sourcil en remarquant que la pointe d’humour du coréen semble un peu forcée et hésitante. Un peu comme s’il n’était pas certain d’avoir envie de parler de ce qui le tracasse. La psychothérapeute n’insiste pas, n’essaye pas de lui tirer les vers du nez, après tout ce n’est pas une session, juste un goûter entre amis. Pourtant elle n’en a pas besoin pour que Sam finisse par dire ce qui pèse sur son cœur. La blonde fronce légèrement les sourcils à ses paroles. « Pourquoi ça ? » a-t-elle à peine le temps de s’enquérir avant qu’il ne choisisse, de lui-même, d’expliquer sa remarque. Elle se retient de demander d’où vient le problème, sentant, instinctivement, qu’il s’apprête à le dire, et surtout qu’il est en train de réaliser quelque chose en même temps qu’il met des mots sur ce qu’il ressent.
La jeune femme esquisse un sourire aussi bienveillant que doux alors que le coréen reprend, un peu, ce que son fils lui a conseillé un peu plus tôt : rendre heureuse son amoureuse. Néanmoins son sourire s’estompe très légèrement alors qu’il interrompt finalement sa dernière phrase, avant de totalement disparaître, remplacé par une moue compréhensive à ce qu’il explique. Elle comprend le sentiment, ce déchirement, l’impression de sentir son cœur se briser en mille morceaux et de croire qu’on ne s’en remettra jamais. Pourtant Nathanael n’était pas mort, il l’avait abandonné au moment où elle avait le plus besoin de lui. Mais elle se sert souvent de cet épisode pour mieux comprendre les patients qu’elle doit aidé dans leur deuil. Sara sait aussi que Sam, mieux que quiconque, comprend et compatis avec cette Mercy, ce qu’il finit par lui dire de lui-même d’ailleurs.

La jeune femme esquisse de nouveau un sourire, franchement amusé cette fois, alors que le militaire s’excuse d’avoir finalement transformé leur après-midi en thérapie improvisée. « Ne t’en fais pas. » le rassure-t-elle en balayant ses excuses d’un geste de la main nonchalant. « Si j’ai choisi cette reconversion ce n’est pas par hasard, j’ai toujours été d’une bonne écoute et généralement de bons conseils avec mes amis. » explique-t-elle en lui souriant avec un léger clin, d’œil, pour lui faire comprendre qu’elle ne le considère plus tout à fait comme un simple patient, et depuis longtemps. « Puis... tes chocolats sont un paiement suffisant. » plaisante-t-elle en venant justement en choisir un dans la boite qu’elle déguste avec délice, fermant les yeux comme pour mieux en profiter, laissant même échapper un léger « Hmmmmm... » valant tous les discours.
Sara ouvre de nouveau les yeux, croisant le regard du coréen. « Je vais me permettre de te donner un conseil d’amie. » lui sourit-elle en retrouvant son éternelle bienveillance. « Je ne la connais pas, donc ça va être de la supposition basée en partie sur mon expérience personnelle. » prévient-elle avec une légère moue sarcastique rien qu’en pensant à son passé. « Lorsque tu perds quelqu’un... il y a ton deuil, personnel, le temps que tu mets à t’en remettre, à surmonter ta souffrance. Ce n’est pas facile, tu es bien placé pour le savoir... » soupire-t-elle doucement où l’on ne peut louper la pointe d’ironie qui se cache dans son ton. « Mais le plus dur c’est la pression sociale. Est-ce que mon deuil est assez long ? Est-il trop long ? Puis-je avancer sans être jugée ? Dois-je attendre encore ? » la gorge de la jeune femme se serre légèrement alors qu’elle repense à cette épreuve difficile de sa vie où elle a perdu tout d’abord ses jambes, avant de se faire arracher le cœur, métaphoriquement cette fois. La blonde esquisse un nouveau sourire rassurant, comme pour dire à Sam de ne pas s’inquiéter, qu’elle ne se force pas spécialement à parler, qu’elle le fait avec plaisir pour l’aider. Elle connaît assez le coréen pour se douter qu’il doit déjà se sentir coupable de la faire parler d’un événement traumatisant. « Si elle ne se pose pas forcément ces questions-là, elles sont sans doute similaires. Peut-être qu’elle t’attend, parce qu’elle craint que si elle précipite les choses, tu auras une mauvaise opinion d’elle. » suggère-t-elle avec douceur avant de lever son index comme pour empêcher le militaire de réagir à sa dernière remarque. « Je ne dis pas que c’est ce que tu penserais d’elle, mais ce qu’elle pourrait craindre, pas spécialement parce qu’elle te juge mal, mais parce qu’elle peut avoir déjà eu des remarques d’autres personnes, ou simplement parce qu’elle est extrêmement critique avec elle-même et que c’est elle-même qui ne se juge pas méritante parce qu’elle n’a pas observée un deuil suffisamment long... » précise-t-elle avec encore plus de bienveillance sans se douter à quel point elle a pu mettre dans le mille avec sa dernière remarque.

La jeune femme se réserve une pause, saisissant un sablé à la violette qu’elle prend le temps de déguster avant d’avaler une gorgée de thé. Elle n’a pas vraiment fini son petit discours, mais elle souhaite laisser le temps au coréen d’assimiler tout ce qu’elle vient de dire, de faire le tri sans ses hypothèses pour choisir celles qui lui semblent les plus cohérentes avec son amie. La blonde, elle, ne peut que tenter de trouver des scénarios plausibles, se basant sur ce qu’elle avait elle-même ressenti pour que le miliaire ait un point de vue féminin sur ce que celle qui hante ses pensées et son cœur peut traverser. « Tu sais... avec ta réserve tu te prives certainement d’un grand bonheur, mais tu la prives aussi peut-être de la même chose... » reprend-elle finalement avec une légère petite moue amusée. « Peut-être qu’elle t’attend au fond, si elle te connaît comme j’ai appris à te connaître, elle doit avoir une petite idée du cheminement de tes pensées. » persiffle-t-elle d’un ton un peu plus léger alors que son sourire se fait plus amusé encore. La psychothérapeute ne doute pas un instant que, pour qu’il ait pu tomber amoureux de quelqu’un, il doit être proche d’elle suffisamment pour qu’elle le connaisse encore mieux que ne le connaît Sara. « Crois-moi sur parole, si elle n’est pas prête, elle te le dira. Elle sera probablement plus touchée par ton honnêteté que si tu gardes tout pour toi, ce qui te ferait souffrir inutilement. » termine-t-elle avec une petite moue d’excuse, à sa dernière remarque. S’ils avaient été en session elle ne se serait pas permis d’ajouter cela, mais ils ne sont pas dans une situation de docteur/patient, elle est là en tant qu’amie, et elle se doit d’être entièrement honnête avec lui, notamment parce qu’elle ne supporte pas l’idée qu’il puisse souffrir, pas avec tout ce qu’il a déjà vécu. Sam, plus que n’importe qui, mérite d’être heureux, et, même si elle ne la connaît pas, elle est certaine que son amie aussi le mérite.

EXORDIUM.
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Sam Park
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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyLun 20 Juil - 20:56

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Pastries & Talk

La magie du petit garçon, c’est aussi celle de sa maman. Sans aucun doute possible. Car après le départ de Sammy, le militaire n’en a pas moins envie de se confier à elle. Différemment, bien sûr, à présent que les oreilles trop attentives de l’enfant sont hors de portée. Ses pensées se bousculent les unes contre les autres, affleurent jusqu’à ses lèvres et menacent de s’échapper en désordre, résultat d’un fourmillement chaotique d’émotions contradictoires qui altèrent les battements de son cœur. Il a des choses à dire. Beaucoup de choses. Des choses qu’il a retenues sans s'en apercevoir. Des choses qu’il vient de mettre en lumière grâce à Sam’, également. Et d’autres qu’il réalise à mesure qu’il s’entend les énoncer. Le sourire familier et rassurant de la jeune femme en face de lui l’y encourage comme à son habitude, sans se troubler du silence qui accompagne d’abord son hésitation première. A son tour, Sam esquisse un petit mouvement de tête, en réponse au signe du menton compréhensif que Sara lui adresse, puis sourit à son éclat de rire, alors qu’il tente une petite plaisanterie quelque peu ternie par le trouble qui l’assaille. Le jeune soldat ne doute pas, d’ailleurs, que son amie l’a remarqué, bien qu’elle choisisse de ne pas commenter ni d’insister... ce qu’il apprécie. Il se contente de pencher légèrement la tête sur le côté avec une moue approbatrice, lorsqu’elle lui confirme que ça n’est effectivement par l’approche la plus subtile à mettre en place avec son amoureuse. Le mot, chaque fois qu’il le formule ne serait-ce qu’en pensée, lance des frissons délicieux jusque dans le bas de son dos.

Pourtant... Ces frissons-là ne sont pas les seuls. Ils sont accompagnés d’autre chose. D’une hésitation qui l’inquiète. De doutes, également, qui le font frémir un peu différemment. Comme pour l’avertir de quelque chose. A-t-il seulement le droit d’espérer quoi que ce soit ? Faut-il vraiment le lui dire ? Est-ce la meilleure chose à faire ? Ou... la pire ? N’est-ce pas proprement égoïste ? C’est ce que le jeune coréen tente de formuler, laissant ses pensées prendre forme au bout de ses lèvres, et avec elles, ses interrogations silencieuses. Il entend à peine la question que Sara lui pose, lui demandant Pourquoi. Oui, pourquoi ne pas lui dire ? C’est en effet la seule question qui importe... et celle qu’il tente de comprendre par lui-même, aidé du silence attentif de son amie et de son sourire doux qui l’enveloppe d’un sentiment de sécurité à mesure qu’il lui explique ce qu’il ressent. A tel point, d’ailleurs, qu’il raisonne sans avoir besoin qu’elle l’interrompt, et en vient de lui-même à effleurer une partie du problème. Il lui révèle, après une légère hésitation, la situation émotionnelle compliquée dans laquelle se trouve Mercy, et il ne peut manquer sourire de Sara qui s’estompe rapidement au profit d’une moue compréhensive.

Ce changement d’expression le fait ciller de façon presque imperceptible. Il sent confusément que la jeune femme veut exprimer autre chose qu’une simple compréhension polie et bienveillante. Qu’elle comprend vraiment et profondément ce dont il est question. Qu’elle l’a vécu, d’une certaine manière. Cette pensée fugace le trouble. Le jeune homme fronce légèrement les sourcils en réalisant, avec une petite pointe de culpabilité (habituelle), qu’il ne sait pratiquement rien de tout ce qu’elle a traversé par le passé. Quel ami est-il donc, lui qui parle de lui sans jamais l’écouter elle ? Pourtant, aujourd’hui, il ne peut s’en empêcher. Mercy est présente dans chaque mot qu’il prononce, dans chacune des pensées qui l’habite depuis qu’il a articulé ce nouveau mot. Être amoureux. Il doit parler d’elle. C’est un besoin impérieux sur lequel il n’a aucune prise. Il a l’étrange impression que s’il ne le fait pas maintenant, ce qu’il est tout juste sur le point de comprendre à son sujet va lui échapper, définitivement. Il s’en excuse, cependant, en réalisant d’un air exaspéré qu’il monopolise bien trop la conversation et qu’il transforme une visite de courtoisie en thérapie, retrouvant un peu de son humour caractéristique.

Sara ne semble pas s’en familiariser, puisqu’elle lui sourit d’abord en retour, plus amusée par sa dernière remarque qu’ennuyée d’avoir eu à écouter sa litanie de plaintes et de doutes. Sam esquisse à son tour une petite moue amusée où flotte encore une légère hésitation, alors qu’elle lui assure qu’elle n’y voit aucun problème, puisqu’elle a toujours su écouter et aider ses amis comme il se doit. Amis... a-t-elle dit. Le jeune coréen sent les commissures de ses lèvres se redresser plus encore et une chaleur agréable se diffuser à nouveau dans sa poitrine. Il comprend sans peine, entre les lignes, ce qu’elle a voulu lui dire. Tu n’es pas un patient que j’écoute. Tu es un ami que je voudrais aider. Curieusement, cette remarque suffit à relâcher toute la tension accumulée dans ses épaules au fur et à mesure de son discours, et ses yeux se mettent à briller d’une émotion nouvelle, qui n’est plus simplement de la gratitude. Troublé, Sam ne peut que hocher la tête en réponse à son petit clin d’œil censé terminer de le rassurer. Bon, oké. Culpabilité inutile. On efface, et on n’en parle plus. Le militaire laisse échapper un éclat de rire en la voyant savourer un peu plus théâtralement que nécessaire l’un des chocolats cuisinés par les Ombres, arguant qu’ils sont un paiement bien suffisant en remerciement de ses « services ».

« Parfait, commente-t-il simplement d’un air malicieux. C’est bon à savoir. » Est-il en train de suggérer un paiement hebdomadaire en chocolats à partir de maintenant ? Buddha only knows. Le jeune soldat lui adresse à son tour un petit clin d’œil pour souligner sa plaisanterie... mais aussi pour lui dire autre chose. Un « Merci » silencieux qu’il n’ose pas formuler mais qu’il sait qu’elle comprendra ainsi. Merci de m’avoir écouté. Merci de m’offrir la possibilité de m’exprimer. Merci d’être mon amie, tout simplement. Le jeune soldat croise son regard, et sourit inconsciemment en l’entendant introduire diplomatiquement ce qu’elle annonce de but en blanc comme un conseil d’amie. Sans le vouloir, il se penche un peu plus, appuyant ses coudes sur ses cuisses et entremêlant ses doigts pour prendre appui de son menton sur ses mains jointes. Une lueur attentive, presque impatiente, traverse son regard. Un peu comme si... Comme si, au fond, c’était exactement ce qu’il attendait d’elle. Il comprend alors qu’il y a aussi des choses qu’il doit entendre, et pas seulement dire. Peut-être est-ce d’ailleurs ce qu’il espère de la part de Sara. Peut-être est-ce justement la raison pour laquelle il a eu envie de le lui dire, à elle, avant d’en parler à quiconque... Mais que veut-il entendre ? Une confirmation qu’il prendrait la bonne décision en gardant le silence ? Ou bien préfèrerait-il qu’elle lui prouve par a+b qu’il fait fausse route ? Lui-même, n’en a aucune idée. Et il ne perd pas de temps à se poser la question. Il le saura bien assez tôt. Il se contente de hocher vivement la tête, pour faire comprendre à la jeune femme qu’il est fin prêt à boire ses paroles, et qu’il l’y encourage même, répondant à son sourire bienveillant par une petite moue remplie de gratitude.

Sam hausse très légèrement les épaules alors qu’elle s’excuse presque à l’avance en expliquant que ses conseils seront avant tout des suppositions, et qu’elle s’inspire d’abord de son expérience personnelle. « Hm-hm... » approuve-t-il avec un nouveau mouvement de tête poli et attentif, à la manière d’un étudiant assistant à un cours magistral passionnant. Il cille pourtant en la voyant esquisser une moue sarcastique à la mention de ce qu’elle a traversé, et s’injecte lui-même une nouvelle dose de culpabilité. Est-il en train de la forcer sans le vouloir à parler de quelque chose de douloureux ? Le militaire se mord discrètement la lèvre pour se retenir de l’interrompre, et prend une profonde inspiration alors qu’elle évoque ce qu’il ne connaît que trop bien. La façon dont on fait face à un deuil. Quel qu’il puisse être, d’ailleurs. Il n’est pas difficile de comprendre que la jeune femme fait également référence au deuil qu’elle a dû faire d’une partie de sa vie, le jour où elle a perdu l’usage de ses jambes. Sa gorge se noue de compassion, et il ne peut qu’esquisser un nouveau hochement de tête approbateur, accompagné d’une petite moue vaguement ironique qui rejoint celle de Sara, alors qu’elle ajoute qu’il est bien placé pour le savoir.

Il ferme les yeux. Des images défilent devant ses yeux. Ses parents. Minji. Ses frères d’armes. Oui. Il sait. C’est d’ailleurs exactement ce qu’il a dit lui-même un peu plus tôt, et la raison pour laquelle il ne veut pas mettre Mercy dans une position si inconfortable et si douloureuse. Je sais ce que c’est que de perdre quelqu’un. Un frisson le traverse, et il croise le regard entendu de Sara en guise de réponse. Il n’ose pas parler, de peur de l’interrompre, mais le jeune coréen n’a pas besoin de plus. Elle sait maintenant en grande partie qu’il a traversé son lot de drames, et qu’il est bien trop familier de la notion qu’elle évoque. Oh, il n’a pas le monopole de la tragédie, là n’est pas la question. Il est conscient, trop conscient même, que chacun apporte avec lui sa part de souffrance. Que chacun apprend à vivre avec, à sa manière. Et Sara ne fait pas exception, bien que l’idée de savoir qu’elle a souffert elle aussi, de cette façon ou d’une autre, lui tort un instant les entrailles.

Pourtant, ce qu’elle dit ensuite le prend de court. Sam fronce les sourcils. La jeune femme vient d’évoquer un élément nouveau, surprenant. Un élément qu’il n’a pas pris en considération. La pression sociale ? Le temps d’une brève seconde, son cerveau déraille, et il cligne des yeux. What the F is that ? a-t-il envie de répliquer, entrouvrant la bouche d’un air profondément perplexe. En quoi la pression sociale entre-t-elle en ligne de compte lorsque l’on vient de perdre quelqu’un ? Le jeune soldat a d’abord bien du mal à saisir ce dont il est question... Parce qu’il s’éloigne du reste monde, parce qu’il ne laisse que trop peu de gens entrer dans sa vie, il n’arrive pas tout de suite à se représenter en quoi l’avis des autres peut avoir son importance sur quelque chose de si profond et de si personnel. Longtemps, il a caché le deuil de ses parents. Longtemps aussi, sa petite sœur est restée son secret le plus douloureux. La pression sociale, quoi que cela puisse être, n’a eu que peu d’impact sur lui, parce que pendant de nombreuses années, personne n’a su ce qui était arrivé. Même le drame de Chiangmai est un évènement qu’il n’évoque jamais, en dehors de ses camarades des Ombres, parce qu’il n’en a ni l’habitude... ni tout à fait le droit, étant donné que leur unité de forces spéciales est d’abord tenue au secret. Pourtant, ce que Sara dit ensuite résonne en lui avec une douloureuse acuité. Puis-je avancer sans être jugée ?

Un étrange souvenir lui revient en mémoire. Pourquoi s’en rappelle si précisément ? Il n’a rien de particulier, pourtant. C’est un jour tout simple et sans fantaisie, quelques semaines après leur arrivée au centre de tante Kim. Un jour où, pour la première fois depuis la nuit où se sont évanouis ses parents, il s’est surpris à... rire. Cela n’a pas duré bien longtemps. Mais aussitôt après avoir entendu ce son s’échapper de ses lèvres, Sam se souvient de la puissante vague de culpabilité qui l’a submergée. J’ai ri. J’ai ri alors qu’ils ne sont plus là. Est-ce que j’en ai le droit ? Pardon, s’était-il aussitôt excusé le soir même au beau milieu de ses draps, en rappelant à lui l’étreinte de sa mère et la voix de son père. Pardon d’avoir ri quand vous n’êtes plus là. Sam secoue la tête et ses yeux le brûlent. Cette pression sociale qu’elle évoque, il la comprend à présent. Il se l’est imposée de lui... à lui. Le jeune soldat rouvre des yeux qu’il ne se souvient pas d’avoir fermés, et les relèvent en direction de Sara. Il croise son regard et se mord la lèvre. Il sent, dans le ton de sa voix, que ce qu’elle dit n’est pas facile pour elle. Qu’elle fait appel, elle aussi, à des souvenirs compliqués qui pèsent encore sur son cœur et qui lui font mal. S’y force-t-elle ? A cause de lui ? Sam fronce les sourcils et se redresse, ouvrant la bouche et s’apprêtant aussitôt à lui faire remarquer qu’elle ne doit surtout pas se sentir obligée d’évoquer des émotions qu’elle a dû avoir tant de mal à maîtriser par le passé. Il n’en a pas le temps, et son élan de culpabilité est brisé dans l’œuf par le sourire rassurant qu’elle lui adresse, et qu’il comprend sans peine. Tout va bien. Il lui sourit timidement en retour, en se réinstallant plus confortablement dans le canapé, sans la quitter des yeux. Il aurait dû s’en douter, au fond... Il n’y a pas grand monde capable de forcer Sara à faire quoi que ce soit. Si elle lui dit tout cela, c’est qu’elle l’a choisi.

Le militaire lui adresse un infime mouvement de tête reconnaissant, puis esquisse une petite moue songeuse à la suite de ses paroles. Bien qu’elle ne connaisse pas Mercy, la psychothérapeute tente d’imaginer ce qui pourrait passer par la tête de la jeune femme dans une situation telle que celle-ci... et certaines de ses hypothèses le troublent profondément. Parce qu’elles sont bien trop vraies ? Elle t’attend, lui suggère-t-elle d’abord. Sam sent de nouveau sa gorge se nouer et un frisson d’appréhension lui taquiner les épaules à cette idée. Il essuie d’un geste machinal ses mains étrangement moites sur son jean. Qu’est-ce que cela veut dire, au juste ? Que c’est peut-être ce qu’elle voudrait, mais qu’elle ne le lui dira pas, parce qu’elle l’attend, lui ? A cause de cette pression sociale ? Wait. A cause de ce qu’il pourrait penser d’elle, lui ? You kidding, right ? Sam bat très rapidement des paupières, ahuri, alors que Sara laisse entendre que, peut-être, Mercy reste d’abord sur la réserve parce qu’elle a peur de le décevoir, d’une certaine manière, en précipitant les choses. De... de quoi ? Avoir une mauvaise opinion d’elle ? Lui ? Il se redresse aussitôt, émet un petit grognement de désapprobation instinctif et s’apprête à protester vivement, presque comme si c’était Mercy elle-même qu’il avait en face de lui, et qu’elle venait de lui sortir la remarque la plus absurde qui soit.

Il ravale cependant son outrage, coupé dans son élan par l’index que Sara lève immédiatement après, comme pour prévenir toute protestation. Le jeune soldat pince les lèvres pour retenir les mots qui y affleurent, et lève les yeux au plafond à la manière d’un enfant qu’on viendrait tout juste de réprimander. Oké, okéééé. Chut. Il se retient de sourire. Elle le connaît bien, à présent. Assez pour avoir prévu ce genre de réaction. Et bien assez, aussi, pour modérer ses envolées lyriques en nuançant stratégiquement ce qu’elle vient de dire. Non, argumente patiemment Sara, bien évidemment que ce n’est pas ce que tu penserais d’elle. Mais peut-être aurait-elle pu entendre d’autres réflexions qui auraient fragilisé sa résolution. Ou bien... Ou bien est-elle simplement trop exigeante envers elle-même ? Sam arque un sourcil. Et... et son cerveau rencontre un nouveau bug dans la matrice à la fin de la diatribe qui s’ensuit. Oh gosh. Mais c’est ça. C’est exactement ça.  Instant d’épiphanie. Illumination soudaine. Comment a-t-il fait pour ne pas arriver à cette conclusion de lui-même ? Les yeux du jeune homme s’écarquillent, et il entrouvre la bouche, sans rien dire pour autant.

Evidemment, qu’elle serait capable de penser un truc aussi proprement irrationnel, cette bourrique. Parce qu’elle est sans nul doute possible la personne la plus critique envers elle-même qu’il connaisse. Hrm. Oui, bon... Hypocrisie quand tu nous tiens. Disons plutôt, à l’exception de lui-même. Peut-être. Entre eux deux, en tout cas, la compétition est souvent rude quant à savoir lequel des deux va imaginer une nouvelle façon de s’en vouloir, ou un nouveau prétexte absurde pour ne pas faire simplement ce dont il a envie parce que ce qu’il désire passe après tout le reste, et tous les autres. Bref. Pas un pour rattraper l’autre, donc. Mais cette remarque de la jeune femme, si involontairement pertinente, lui donne soudain l’occasion de saisir avec bien plus de clarté le point de vue de Mercy. Qui, au fond, n’est pas si éloigné du sien... Après tout, n’est-ce pas aussi ce qui le retient, en un sens ? Le mérite ? N’est-ce pas d’abord l’origine des frissons d’avertissement qui parcourent sa colonne vertébrale ? Si, comme Sara l’a suggéré, la militaire s’en veut de ne pas avoir respecté un deuil suffisamment long... Ne peut-il pas la comprendre, lui qui, longtemps, s’est senti coupable chaque fois qu’il laissait échapper un rire, comme si ce n’était rien d’autre qu’une trahison envers tous ceux qu’il a perdus ? Est-ce si différent de ce que lui, ressent ?

Oui, et non. Hypocrisie, quand tu nous tiens, part II. S’il peut sans mal se blâmer éternellement pour ce qui a toujours échappé à son contrôle, il ne peut imaginer un seul instant que la jeune femme ne mérite pas d’être heureuse pour une raison aussi peu rationnelle. Cette idée n’a aucun sens. C’est absurde. Ridicule. Et par conséquent, il doit y faire quelque chose. Lui faire comprendre qu’elle doit avancer à son seul rythme, à elle. Lui donner l’occasion de faire ce dont elle a envie, si elle en a envie. Lui montrer que ni lui, ni le reste du monde ne la jugera. Son rythme cardiaque s’accélère alors qu’il s’approche petit à petit d’une conclusion qui l’effraie. Il doit donc... Et bien, il doit lui dire ? Buddha, help me. Plongé dans ses pensées entremêlées, Sam ne remarque pas tout de suite que Sara s’est arrêtée de parler, précisément dans le but de le laisser faire le tri dans tout ce qu’elle vient de lui dire. Il se mordille nerveusement la lèvre inférieure en tordant ses doigts les uns autour des autres, les yeux perdus dans le vide. La partie pragmatique de son cerveau tente de proposer une issue satisfaisante à l’argumentation sans faille de la psychothérapeute. Sam se tortille légèrement sur la canapé en constant qu’il n’y en a effectivement qu’une seule à laquelle il peut arriver. Si tout ce qu’elle dit est vrai (et au fond, il n’en doute pas, il connaît suffisamment Mercy pour le savoir), alors il n’a pas d’autre choix. La balle est dans son camp. Qu’elle l’attende ou non, la question n’est pas vraiment là. C’est à lui de faire quelque chose.

Or, cette idée lui fait peur. Pourquoi ? Le jeune soldat réalise que les raisons qu’il a évoquées à voix haute ne sont pas les seules qui l’empêchent de révéler à Mercy des sentiments qu’il vient tout juste de mettre en lumière. Machinalement, il tend la main pour saisir son thé, dont il boit une gorgée avant de prendre une profonde inspiration. Quelque chose d’autre le retient. Et comme si elle avait lu dans ses pensées, Sara reprend la parole et lui fait à nouveau remarquer quelque chose de très vrai. Rester ainsi sur la réserve, faire preuve de prudence, ne jamais rien oser... c’est aussi ce qui le prive de la possibilité d’être heureux. La jeune femme ne s’imagine sans doute pas à quel point elle vient d’effleurer le cœur du problème. Sam esquisse un petit sourire à la fois triste et ironique. Oui, a-t-il envie de répondre bien qu’il garde les lèvres scellée. C’est justement le but. Je n’ai pas le droit d’être heureux. Pas plus qu’il n’avait le droit d’éclater de rire, quelques semaines seulement après la perte de ses parents. C’est une punition qu’il a méritée. Il serre légèrement les poings, et son cœur loupe un battement alors que Sara ajoute une perspective à laquelle il n’a pas songé, et qui le plonge dans la contradiction la plus totale. Se priver d’être heureux, il peut le concevoir, l’accepter. C’est même une prérogative, au fond. Mais en priver Mercy par la même occasion ? Inacceptable. Si elle l’attend vraiment (son cœur tremble délicieusement à cette possibilité), peut-il se permettre de la priver de son bonheur, sous prétexte qu’il n’a pas droit au sien ? Rahhhh. Complètement paradoxal. Makes zero sense. Sam secoue la tête et pose ses index sur ses tempes en faisant mine de les masser un peu théâtralement, histoire de se redonner une contenance, puis relève les yeux pour apercevoir le petit sourire amusé que dessinent les lèvres de Sara, juste avant qu’elle ne conclut son monologue d’une remarque plus personnelle.

Inconsciemment, le jeune soldat bat des paupières, touché par l’honnêteté et la sollicitude de la psychothérapeute. Il comprend ce qu’elle vient véritablement de dire. Je ne veux pas que tu souffres. Sam esquisse un petit sourire, un peu coupable, en réalisant qu’il fait très exactement l’inverse de ce qu’elle souhaiterait pour lui. Car à ses yeux, souffrir n’est pas inutile. C’est une punition légitime. Mais peut-il le lui dire ainsi ? Peut-il l’exprimer sans que cette logique perde son sens ? A-t-elle seulement un sens ? A son tour, le militaire se penche pour saisir un gâteau qu’il déguste distraitement, laissant un silence pensif et rassurant s’éterniser. Il hoche simplement la tête en direction de la jeune femme, rempli de gratitude. Il ne sait pas lui-même de quoi il la remercie, au fond. De lui avoir ouvert les yeux ? De lui avoir donné la possibilité de saisir le point de vue de Mercy ? De se soucier de lui, de son bien-être, de son bonheur ? Ou bien tout cela à la fois ? Une légère hésitation le saisit. Les mots affleurent, mais ils sont trop nombreux, trop désordonnés. Il ne sait pas par quoi commencer. Y a-t-il seulement quelque chose à dire ? Oui, bien trop.

Quelque chose pèse sur sa poitrine. Quelque chose d’un peu différent à présent, qu’il a de nouveau besoin d’exprimer. L’atmosphère calme et serein du salon de Sara, sa sollicitude et sa petite moue d’excuse un peu plus tôt termine de lui donner la résolution qui lui manquait. « Merci... finit-il d’abord par murmurer doucement, avec un petit sourire timide, comme s’il ne savait pas tout à fait comment exprimer la force de la gratitude qu’il ressent. Merci d’avoir partagé ton expérience personnelle, Sara. Je... Je sais à quel point ce n’est jamais facile, de parler de ce qu’on a perdu. » Sa voix s’évanouit à la fin de sa phrase, mais une lueur ironique traverse son regard, et on peut presque y lire un « No kidding... » sarcastique alors qu’il hausse les épaules, prouvant qu’il a d’abord l’intention de prendre ces considérations avec un certain fatalisme et ne souhaite pas se lamenter inutilement. Ce n’est pas cela qui importe. Il veut d’abord lui prouver à quel point ce qu’elle vient de dire a de la valeur à ses yeux, et qu’il est touché qu’elle ait fait appel à des souvenirs compliqués dans le seul but de lui venir en aide. « Je te suis sincèrement reconnaissant de l’avoir fait pour moi. » ajoute-t-il donc très sérieusement, en rivant ses yeux aux siens, une preuve de confiance indiscutable de la part du jeune homme, qui a d’ordinaire tant de mal à fixer qui que ce soit, de peur de trahir par son regard quelque chose qu’il cache résolument.

Il prend une nouvelle gorgée de son thé pour ménager une petite pause, et permettre également à la jeune femme de réagir d’une quelconque manière, puis passe machinalement sa langue sur ses lèvres d’un air pensif, laissant son regard se perdre à nouveau dans le vide. « Je... reprend-il en fronçant les sourcils. Je n’avais pas pensé à cela. Du tout. » Le jeune soldat esquisse une moue piteuse et enfantine, comme s’il s’excusait presque de ne pas avoir trouvé par lui-même la réponse à une équation complexe. « Merci de m’avoir fait voir les choses différemment, ajoute-t-il avec un petit mouvement assuré du menton. Je crois... je crois que je comprends ce que tu veux dire. » Sam inspire profondément, et sa gorge se noue de façon inexplicable, comme pour l’empêcher d’ajouter ce qu’il voudrait dire. Il s’y force pourtant. « La pression sociale, c’est un peu comme... Comme quand tu te surprends à rire pour la première fois, après avoir perdu un proche. » S’il a choisi de formuler sa phrase de la manière la plus neutre possible, comme une sorte de vérité générale, il n’est pas difficile de saisir l’émotion qui fait trembler sa voix alors qu’il développe, du bout des lèvres : « Tu te dis que tu n’as pas le droit. Que c’est trop tôt, que ce n’est pas respectueux envers ceux qui ne sont plus là. Que tu n’es pas autorisé à les oublier si vite, ne serait-ce que pour quelques secondes. » Sam secoue vivement la tête juste avant que ses paroles ne le happent dans un passé qu’il ne peut pas se permettre revivre maintenant. Il n’en a pas envie. Il veut pouvoir garder tout son aplomb pour la suite. Il y a plus important. Mercy. C’est d’elle, dont il est d’abord question. « Tu as raison. C’est très probablement ce qu’elle doit se dire. » ajoute-t-il donc en poussant un soupir las, ses épaules retombant légèrement alors qu’il lève les yeux au plafond d’un air exaspéré, bien qu’il soit la dernière personne au monde à pouvoir critiquer la militaire d’avoir ce genre de pensée.

« C’est... amusant, en un sens, reprend-il après une courte pause, esquissant un sourire légèrement ironique en croisant le regard de Sara. Tu ne la connais pas... Et tu la comprends presque mieux que moi. » Le jeune coréen laisse échapper un petit rire, sentant sa poitrine s’alléger à mesure qu’il s’exprime. Bien qu’il n’ait pas encore effleuré le noeud du problème, et mis des mots sur ce qui l’effraie plus profondément, parler lui fait du bien et détend les muscles de son dos, crispés ses pensées tortueuses. Bien évidemment, il plaisante, et la suite de ses mots prouve au contraire qu’il connaît la jeune femme qui occupe son esprit bien mieux qu’il ne le prétend. « C’est vrai. C’est tout à fait vrai, approuve-t-il en bougeant la tête de bas en haut, un peu comme s’il se parlait à lui-même en répétant ces quelques mots. Elle est parfaitement capable de penser de cette manière... altruiste et têtue comme elle est. Ça ne serait en tout cas pas la première fois qu’elle me sortirait ce genre de bêtises. » En totale contradiction avec ses mots, il esquisse une petite moue attendrie, et ses yeux sont traversés d’un éclat un peu différent, transformant les traits son visage sans qu’il s’en rende compte, en une expression tendre et un peu béate. Une étonnante douceur émane de son regard alors qu’il laisse ses pensées dériver vers la jeune femme. Tu peux parler, lui fait cependant remarquer une petite voix sarcastique à l’intérieur de son crâne, qu’il ignore d’un simple haussement de sourcils de mauvaise foi. « Elle a tendance à penser qu’elle n’est pas aussi importante que les autres, explique-t-il en souriant avec cette même tendresse dont il n’a pas conscience, avant de lever à nouveau les yeux aux plafond. Malgré son attitude faussement exaspérée, son visage s’éclaire à mesure qu’il parle d’elle, et il semble que si on lui en laissait l’occasion, il serait prêt à ne plus jamais s’arrêter. Elle est bien capable de se dire qu’elle ne mérite ce qui lui arrive, en effet... »

Sa voix baisse en intensité alors qu’il formule cette pensée à voix haute, et il inspire profondément, sentant son cœur louper quelques battements supplémentaires à l’approche d’une autre vérité qui peine à prendre forme dans son cerveau, bien qu’il en soit pleinement conscient. Le mérite. C’est Sara, la première, qui a évoqué cette idée. Sans doute pas si innocemment que cela, d’ailleurs. Elle n’aurait pu tomber plus juste. Mérite-t-on d’être heureux ? Sam se mord la lèvre, et hésite quelques secondes supplémentaires. Après les conseils si avisés de la jeune femme, il lui doit une pleine et entière honnêteté. Non, pas seulement. Il se la doit à lui même, également. « Nous ne sommes pas très différents, elle et moi, avoue-t-il d’une petite voix, juste avant d’esquisser une grimace. Je crois que c’est aussi ça, le problème. » Le jeune homme baisse les yeux sur ses doigts qu’il a entremêlés, s’accordant quelques secondes pour trouver ses mots. Oh, ce n’est pas tant le fait qu’ils se ressemblent qui pose problème, bien au contraire. Ce n’est pas ce qu’il veut dire. Mais comment expliquer ces frissons d’avertissement qui se mélangent à l’appréhension délicieuse d’avoir à lui dire la vérité ? Comme expliquer l’étrange paradoxe qui voudrait le faire taire et parler tout à la fois ?

« Je veux dire... reprend-il en bataillant avec les mots, esquissant une petite moue ennuyée. Peut-être que je n’ai pas été tout à fait honnête, à l’instant. » Sam relève la tête jusqu’à elle avec un début de sourire désolé. « Son... Son deuil. Ce n’est pas la seule raison qui m’empêche de lui dire. » Il se mord la lèvre d’un air coupable, comme si cet aveu seul lui valait au moins la peine de mort. Comment peut-il oser penser à lui et pas seulement à elle ? Pourtant, son regard s’éclaire à mesure qu’il prononce les mots suivants, comme si les entendre leur conférait enfin une réalité dont il a besoin. Et une certaine absurdité, aussi, dont il ne sait que faire. « En fait, je... je crois que j’ai presque plus peur qu’elle dise oui. » Sam s’interrompt de lui-même, surpris par la teneur de ce qu’il vient de dire. Huh ? Meaning what ? a-t-il envie de se demander à lui-même. Coopératif, son cerveau lui répond immédiatement, déversant aussitôt ce qui le taraude depuis le début de cette conversation et dont son cœur a besoin de se libérer avant de suffoquer. « J’ai peur que, comme tu viens de le dire, ce soit exactement ce qu’elle attend. Qu’elle... qu’elle m’attende, moi. » Sa voix vacille sur les derniers mots. Il n’arrive qu’à peine à imaginer cette éventualité, qui gonfle sa poitrine avec force. Un frisson difficile à interpréter lui chatouille la nuque avant qu’il ne se reprenne, et un éclat presque paniqué traverse son regard : « Que se passera-t-il, alors ? Que se passe-t-il, si je suis heureux ? » Le jeune homme s’interrompt de nouveau et la fixe avec une intensité renouvelée... bien que sa question n’en soit pas vraiment une. Elle n’est que la manifestation de ce qu’il ne peut se permettre. Rire quand ceux qu’il aime ne sont plus. Être heureux sans sa petite sœur. S’accorder le droit d’aimer quelqu’un. Il crispe les poings sur ses genoux et prend son courage à deux mains, pour formuler ce que Sara a probablement déjà compris : « Le mérite. C’est exactement ça, le problème, pas vrai ? Est-ce que cela se mérite, le bonheur ? Je... J’ai l’impression de ne pas en avoir le droit. De ne pas m’en donner le droit. » se corrige-t-il tout seul avec une petite moue, faisant tout de même preuve d’une certaine lucidité. Mais en avoir conscience ne suffit pas. Le savoir ne change rien.

« Minji... précise-t-il d’une voix neutre, se faisant lui-même cligner des yeux. Ce n’est pas si souvent que cela qu’il prononce le prénom de sa petite sœur sans la moindre hésitation. Est-ce que je peux me permettre d’être heureux sans savoir d’abord si elle l’est ? Est-ce que ça ne veut pas dire, quelque part... que je l’abandonne ? Que je l’oublie ? » Sam retient sa respiration, figé par la teneur de sa dernière phrase. Est-ce une véritable question ? La pose-t-il à Sara, ou bien à lui-même ? Croit-il vraiment abandonner sa petite sœur en se permettant d’avancer sans elle ? Et qu’en est-il de ses parents ? Ne leur a-t-il pas promis, à eux aussi, de veiller sur Minji ? Ne les oublie-t-il pas tous, en se construisant un nouveau foyer ? Sam laisse échapper un soupir qui n’en finit pas, le cœur lourd, et passe ses deux mains dans ses cheveux, comme si ce geste avait pu résoudre son inextricable problème... bien qu’il ne contribue en réalité qu’à lui donner une allure échevelée et un brin ahurie. Le jeune coréen esquisse une petite grimace alors que la partie pragmatique de son cerveau tente à son tour une percée au beau milieu de sentiments contradictoires. « Je sais... Je sais que c’est stupide, avoue-t-il en secouant la tête et en levant légèrement l’index, comme pour prendre à son tour la jeune femme de vitesse. Nul doute que c’est ce qu’elle s’apprête à lui répondre, non ? Parce que c’est vrai. Ce qu’il ressent n’a aucun sens. C’est absurde. Aussi absurde que de penser que Mercy n’a pas observé un deuil suffisamment long. Je le sais, ça. Enfin... Une part de moi le sait. Mais ce n’est pas elle qui décide. »

Le jeune homme laisse échapper un petit grognement de frustration et s’affale à demi sur le canapé. Il saisit un coussin qu’il plaque sur son visage et se tortille légèrement de manière enfantine, à la fois frustré et exténué par le paradoxe que constitue l’absurdité de ce qu’il ressent. Après quelques secondes, la voix étouffée du militaire s’élève malgré le coussin toujours plaqué sur son visage : « Pardon d’être un cas désespéré. » conclut-il en plaisantant, dans un petit marmonnement enfantin, à la fois pour retrouver un tant soit peu de légèreté, et lui montrer qu’il n’est pas question de tomber dans un quelconque mélodrame aujourd’hui. Hors-de-question.
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Sara Howe
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[Flashback] Pastries & talk ☽ Sam Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyLun 26 Oct - 23:51


Identity was partly heritage, partly upbringing, but mostly the choices you make in life.
Il est souvent délicat de trouver les mots pour aider un ami, ça l’est d’autant plus lorsque cet ami a commencé par être votre patient. Pourtant c’est bien ce qu’est Sam pour Sara aujourd’hui, un ami. Elle n’aurait jamais pu l’atteindre de toute façon si elle avait été une médecin classique qui garde une certaine distance avec ses patients. Il leur fallait établir un lien de confiance, de sécurité pour le coréen afin de le pousser à abaisser ses défenses depuis si longtemps en place. La blonde l’appréciait très sincèrement, parce que, comme elle, il voyait le monde différemment. Oh, bien sûr, ils ne le voyaient pas exactement de la même manière tous les deux, mais là n’était pas la question.
La jeune femme ne pouvait pas rester les bras croisés alors que le militaire se trouvait face à une situation dont il n’arrivait pas tout à fait à se dépêtrer. Elle n’avait aucun doute qu’il finirait par y parvenir, avec ou sans aide, à un moment ou un autre, mais elle ne voyait pas pourquoi elle ne pourrait pas lui donner un petit coup de pouce. La seule inconnue de l’équation était la jeune femme dont il était question. La psychothérapeute ne la connaissant pas, elle devait faire preuve d’une grande inventivité pour se mettre à la place de cette femme qui occupait les pensées du brun.
Sara se sert en partie de ce qu’elle a vécu elle-même, en partie de ce qu’elle a pu constater chez ses patients, et ce qu’elle a appris lors de sa formation lorsqu’elle s’était lancée dans sa reconversion en psychothérapie. Elle est consciente que parler de deuil entraînera Sam à penser aux siens, mais elle sait aussi qu’il se sentira en sécurité à ses côtés, d’autant qu’ils ne sont pas en séance pour parler de lui, pas tout à fait. Ou en tout cas pas de ça.

La psychothérapeute aurait presque pu sourire en voyant l’incompréhension sur les traits du militaire lorsqu’elle mentionne la pression sociale. Une pression souvent plus forte sur les femmes, vestiges de traditions ancestrales, parfois encore en cours dans certains pays du monde. Pourtant cela ne dure pas longtemps, elle voit l’instant où il comprend. Sans doute en repensant à un quelconque souvenir. Lui aussi a eu sa dose de malheurs et de deuils, pas étonnant qu’il ait ressenti ce sentiment de ne pas savoir soi-même si on peut avancer, sans manquer de respect à ceux qu’on a perdu. Elle lui sourit avec une infinie douceur et une compassion non feinte alors qu’il croise son regard en relevant le sien. Une manière aussi de lui faire comprendre que tout va bien, qu’elle choisit de repenser à des souvenirs douloureux pour l’aider, qu’elle le fait de son plein gré et, qu’au fond, ça ne la fait plus tant souffrir que ça.
La blonde continue sur sa lancée en avançant que, peut-être, la jeune femme attend après Sam, qu’elle lui laisse, en quelque sorte, la décision sur l’évolution de leur relation, pour s’assurer de ne pas le décevoir. Évidemment, Sara a anticipé la réaction du coréen, elle a appris à le connaître au fil du temps. Elle devance ses éventuelles objections en précisant qu’elle-même sait qu’il ne penserait jamais en mal de la jeune femme, mais que c’est ce que cette femme, elle pourrait croire, par excès de sévérité envers elle-même. Et c’est d’ailleurs ce dernier point qui semble s’approcher le plus du caractère de cette femme d’après ce que Sara peut en juger par la réaction du brun.

Son petit discours offre une sacrée dose de réflexion au coréen, et la blonde lui laisse un peu de temps pour digérer toutes les hypothèses qu’elle lui a fourni, afin qu’il fasse lui-même le tri dans ce qui lui semble correspondre le mieux à cette femme qui occupe son esprit et son cœur. En le voyant, à son tour, boire une gorgée de thé, elle choisit de reprendre la parole. En voyant le petit sourire ironique, Sara comprend sa signification, évidemment qu’il s’empêche d’être heureux. Elle a même un petit doute sur la raison, même s’ils ne l’ont jamais vraiment évoqué. Pourtant elle voit qu’il est touché par le fait que, de cette manière, il empêche peut-être cette femme de l’être aussi, et ça, ça le dérange. Beaucoup. La psychothérapeute esquisse un petit sourire compatissant. L’air de dire « C’est compliqué l’amour ! ». En le voyant relever les yeux, elle ne peut pas s’empêcher d’ajouter que cette souffrance qu’il s’impose est inutile, même si elle sait qu’il ne partagera probablement pas son point de vue, mais il est son ami, et elle ne supporte pas cette détresse qu’elle aperçoit parfois dans son regard quand il est un peu moins sur ses gardes.

Cette fois, la jeune femme garde le silence, attendant que le coréen le rompt. Elle sourit avec tendresse alors qu’il choisit dans un premier temps de la remercier d’avoir partager avec lui sa douloureuse expérience personnelle pour pouvoir l’aider. Elle n’a pas besoin de mots pour lui répondre qu’elle n’hésiterait pas à le refaire pour l’aider, son sourire le fait pour elle. Lorsqu’il choisit de river ses yeux dans les siens, elle ne détourne pas le regard, elle sait à quel point ce geste est aussi rare qu’important pour le coréen, il dénote de sa sincérité et de sa confiance envers elle. Un geste qui vaut tous les mercis du monde. Répondre « De rien » lui semblerait presque vide, et diminuerait, dans une certaine mesure, les remerciements du coréen, aussi la jeune femme se contente d’un léger hochement de tête, une acceptation à des mercis qu’elle n’attendait pas vraiment, mais qu’elle apprécie tout de même.
Elle hoche de nouveau la tête alors qu’il répète de nouveaux remerciements, plus précisément pour l’avoir aider à voir le point de vue de cette femme qu’elle ne connaît pourtant pas. Sara devine, au ton de sa voix qui tremble légèrement, que le parallèle que le coréen utilise pour évoquer la pression sociale n’est pas si anodin que ça, bien qu’il ait tenté d’adopter un air détaché qui ne trompe pas la psychothérapeute qui fait pourtant mine de rien. Elle sourit, compatissante alors que le militaire développe sa pensée, en hochant doucement la tête. Il a parfaitement saisi le message qu’elle veut lui faire passer, autant pour qu’il puisse se mettre à la place de son amie, que pour, peut-être, mieux saisir lui-même les émotions qu’il traverse.

La jeune femme laisse échapper un petit ricanement aussi amusé qu’ironique. Elle doute fort connaître mieux celle qui occupe les pensées du coréen que lui-même. Elle comprend simplement mieux les gens et leurs émotions que lui, c’est son métier après tout. La blonde écoute, attendrie, le brun parler de cette mystérieuse femme qui a su le toucher au cœur. Elle se pince les lèvres alors que le militaire décrit cette femme d’une manière qui fait étrangement penser à lui-même. « J’en connais un autre comme ça. » ne peut-elle d’ailleurs pas s’empêcher de commenter dans un murmure, alors qu’il suggère que cette femme a tendance à penser que les autres ont plus d’importance qu’elle.
Sara ne peut se retenir d’arquer un sourcil entendu alors que Sam en vient d’ailleurs lui-même à cette conclusion. Avant que son front ne se plisse, marquant son interrogation silencieuse lorsque le militaire ajoute que cette similitude est sans doute également un problème. La blonde s’arme de sa plus belle poker face alors que le jeune homme ajoute qu’il n’a sans doute pas été entièrement honnête. What’s new ? Elle a l’habitude de la réserve du brun, de devoir, lorsqu’ils sont en session, de toujours devoir aller à la pêche aux informations.
Ce qu’il ajoute, pourtant, la laisse un instant dans une incrédulité qu’elle n’est pas en mesure de cacher. Elle comprend néanmoins très vite le problème en lui-même. Elle aurait dû s’en douter au fond, le connaissant, bien sûr qu’il a peur d’être heureux, qu’il n’est pas sûr de le mériter. Elle voudrait protester, lui démontrer, par A + B que le bonheur n’est pas une question de mérite, qu’il nous tombe dessus sans crier gare et qu’on n’a pas le droit de le laisser passer. Sara ne dit rien pourtant, elle sait qu’elle doit le laisser aller au bout de sa pensée, qu’elle doit le laisser suivre le fil de ses idées pour démêler entièrement les différentes émotions qu’il ressent, sans se sentir oppressé, ou retenu. Elle est à deux doigts de craquer alors qu’il qualifie, de lui-même, ses pensées de stupides. Elle s’apprête à lui dire que ça n’a rien de stupide, elle est pourtant prise de vitesse par le coréen, qui prouve ainsi que lui aussi, la connaît bien. Elle secoue la tête en levant les yeux au plafond en l’entendant ajouter, plus ou moins, qu’il est conscient que ses pensées n’ont rien de censées mais qu’il n’est pas capable d’aller à leur encontre.

Sara rit légèrement alors que le militaire se décrit comme un cas désespéré. « Crois-moi, tu n’es pas le pire, au moins, toi, tu m’écoutes, ou tu essayes en tout cas. » plaisante-t-elle doucement, même si, au fond, elle le pense. Sam n’est clairement pas le pire de ses patients. Cela a pris du temps d’abord, mais elle a fait de très grand progrès avec lui, il n’a plus grand chose à voir avec le militaire qu’elle a rencontré il y a plus d’un an. Elle soupire légèrement avant de remonter ses manches et de se déplacer à la force des bras de son fauteuil au canapé pour se rapprocher de Sam. Ça lui prend un certain temps, et elle doit faire preuve d’une gymnastique plutôt fatigante. Mais au moins le coréen ne pourra pas être étonné alors qu’elle vient se coller contre lui et qu’elle prend l’une de ses mains entre les siennes, n’osant pas encore le prendre dans ses bras, même si son instinct le lui dicte. « Ce n’est pas stupide Sam, c’est ta petite sœur, tu te sens responsable d’elle, même si elle n’est pas à tes côtés. Tu veux la savoir heureuse, en bonne santé, bien avant tout le reste, bien avant tout ce que tu pourrais vouloir pour toi. » explique-t-elle en soupirant, pensant à sa relation avec son propre frère aîné. « Quand j’ai eu mon accident... Mon frère s’est senti responsable, on s’était disputé et j’avais pris la route en colère. Il s’est rendu presque plus malheureux que moi à cause de ça, il est passé à côté de beaucoup de bonheur parce qu’il se sentait coupable et n’estimait pas mériter d’être heureux alors que j’avais tout perdu “par sa faute”. » raconte-t-elle, mimant avec emphase les guillemets avant de reprendre la main de Sam entre les siennes. « Ça me brisait le cœur de savoir qu’il s’empêchait d’être heureux pour moi. Je ne connais pas ta sœur, je ne sais pas si elle penserait comme moi, mais ce n’est pas parce que tu es heureux que tu l’abandonnes. » ajoute-t-elle en serrant un peu plus la main du coréen. « Tu ne comptes pas arrêter tes recherches, si ? » s’enquit-elle d’un ton laissant clairement comprendre que cette question est purement rhétorique. « Alors tu n’as vraiment rien à te reprocher, tu as le droit de vivre, d’être heureux pendant que tu cherches Minji et que tu attends de pouvoir la retrouver et partager avec elle ce bonheur, cette vie que tu te construis. » continue-t-elle, sans lui laisser l’occasion de répondre à sa question précédente, avant de finir par prendre le jeune homme dans ses bras, bien qu’elle connaisse sa réticence aux contacts. « Tu mérites d’être heureux Seonghwan, quoique tu puisses en penser. » souffle-t-elle avec tendresse en le serrant doucement contre elle, mettant un point d’honneur a utilisé le prénom coréen du jeune homme. Elle veut qu’il comprenne à quel point elle pense ce qu’elle lui dit, à quel point elle est sûre d’elle qu’il mérite, qu’il a le droit, d’être heureux.
Sara est plus que consciente que la culpabilité du militaire lui souffle très probablement l’inverse, qu’il ne mérite pas d’être heureux quand tant des siens ont disparus, qu’il aurait dû les sauver, veiller sur eux, mieux qu’il ne l’a fait, et qu’il doit être puni pour ça. C’est parce qu’elle sait qu’il ne l’admettra pas lui-même qu’elle est déterminée à lui dire autant de fois qu’il le faudra, de toutes les manières possibles et inimaginables, quitte à mettre Sammy sur le coup, puisque le garçonnet semble doué pour percer les défenses du coréen. Elle a bien conscience que ce n’est pas gagné d’avance, mais elle a bon espoir qu’il se décide au moins à se donner une chance. Pour son bien et pour celui de cette jeune femme qui a su percer le cœur du brun.

EXORDIUM.
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Sam Park
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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyDim 22 Nov - 21:45

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Pastries & Talk

Sara comprend. Elle comprend vraiment. C’est probablement ce qui est le plus confortable et le plus rassurant lorsqu’elle est dans la pièce. La jeune femme peut parler... ou bien garder le silence, la conversation n’en sera pas différente pour autant. Elle a mille et une façons de lui faire saisir ce qu’elle ne dit pas. Ce qu’ils ne disent pas, aussi, et qui reste un instant au dessus d’eux sans qu’ils aient besoin de mots pour lui donner vie. C’est... reposant, en un sens. C’est comme... comme une sorte de havre à l’abri des tempêtes qui rugissent à l’intérieur de son crâne, et qui lui permet de retrouver son calme en gagnant la rive. Elle n’a pas besoin de grand chose, vraiment, pour détendre les muscles de son dos alors qu’il lutte contre lui-même et les souvenirs qui l’assaillent, afin d’exprimer ce qu’il ressent. C’est une magie qu’il ne cherche pas à comprendre, et qui semble cristallisée toute entière dans les sourires qu’elle lui adresse de temps à autre. Chacun d’entre eux est nuancé, subtile. Chacun porte un sens différent. Du respect et de l’attention pour ce qu’il lui dit. De la patience. Une certaine tendresse, aussi, qui le déroute plus qu’il ne veut bien le montrer. De la reconnaissance, également. Comme si... comme si elle accordait à ses paroles une importance que lui-même n’imagine pas possible, et peine à comprendre. Elle l’écoute, tout simplement. Elle accepte, en silence, les quelques remerciements, peut-être maladroits, qu’il lui fait, et le regard qu’il lui adresse directement, ce dont il n’a que peu l’habitude. Il sent, au petit hochement de tête de la psychothérapeute, qu’elle est pleinement consciente de la preuve de confiance qu’il lui accorde sans l’avoir réellement préméditée, en rivant quelques instants ses yeux aux siens. Cet échange-là ne l’inquiète pas. Après tout... C’est Sara. Qu’y aurait-il à craindre ? Il n’a plus peur de lui faire confiance. Et ses yeux rivés aux siens sont une autre façon de lui dire merci.

Au fond... S’il ne l’a forcée à rien, il ne peut s’empêcher de sentir une pointe de culpabilité lui taquiner le cœur. Il n’y a que lui pour transformer une invitation à un goûter en une session de thérapie improvisée. Ughhhh. Shut up, aurait-il envie de s’ordonner avant de se mettre lui-même dehors manu militari. Sara n’avait sans doute pas prévu de devoir supporter ses états d’âme de la sorte (quoique, elle sait probablement désormais à quoi elle s’expose, depuis le temps), et encore moins d’avoir à évoquer avec lui ses propres cicatrices émotionnelles. Sam se mord la lèvre derrière le coussin qui lui écrase le nez et lui sert de rempart, à l’heure actuelle. Elle l’a fait pour l’aider, lui. Par conséquent : shame on him. Oh, bien sûr... Il a compris, à ses sourires et à ses légers hochements de tête, qu’elle n’y voit aucun inconvénient, et qu’elle ne l’a fait que de son plein gré. Après tout... C’est Sara. Si on ne lui remet pas un prix Nobel avant la fin de l’année, c’est que le monde ne tourne définitivement pas rond. Bref. Autant que faire se peut, Sam tente de museler momentanément cette nouvelle vague de culpabilité qu’il sait inutile bien qu’il ne puisse la faire disparaître totalement. Comme d’habitude, quoi. Le jeune militaire n’a pas pu s’empêcher de pouffer instinctivement de rire malgré son trouble, lorsque Sara a laissé échapper un murmure au moment où il s’est mis à expliquer à quel point Mercy avait tendance à penser d’abord aux autres, avant de penser à elle. J’en connais un autre, comme ça. La remarque, si naturelle, de la jeune femme, l’a cueilli sans prévenir par la force son évidence. Et le rire du coréen, à peine retenu derrière une grimace sarcastique alors qu’il reprend la parole pour confirmer ce qu’elle a dit, est une preuve plus que suffisante de sa lucidité : il est parfaitement conscient de ce qu’il est. Trop conscient, sans doute.

Mais c’est en laissant ses pensées prendre forme sur ses lèvres, qu’il comprend lui-même à quel point cela ne suffit pas. En être conscient n’est pas la solution. Ou peut-être n’est-ce que le premier pas ? Sam a tenté, avant de faire disparaître son visage derrière le coussin du canapé, de toucher du doigt une honnêteté qu’il se doit à lui-même aussi bien qu’à Sara. Une honnêteté qui le surprend à peu près autant qu’elle rend Sara incrédule pendant quelques instants, alors qu’il effleure timidement ce qui le terrifie vraiment. Le bonheur. S’il y avait un prix Nobel de l’absurdité, il serait très probablement en lice. Qui... Qui donc aurait peur d’être heureux ? L’idée seule, prononcée à voix haute, lui paraît à la fois invraisemblable et... et pourtant pleine de sens. D’un sens qu’il refusait peut-être d’entendre jusqu’ici. D’un sens que Sara comprend aussi, presque dans le même temps que lui. Il le voit dans ses yeux bien qu’elle garde le silence et lui laisse d’abord la possibilité de s’exprimer. De dérouler jusqu’au bout le fil d’une pensée tortueuse et pourtant terriblement logique, qui fait naître une douleur sourde dans sa cage thoracique. Ses yeux le brûlent alors qu’il prononce le prénom de sa petite soeur. Le barrage au fond de son coeur, qui retient encore avec force des sentiments reclus qu’il s’interdit de laisser échapper, se lézarde petit à petit, et vacille face à la force de cette vérité qu’il énonce.

Je n’en ai pas le droit. Pour elle. Pour eux. Un éclat de rire est un blasphème. Être heureux, une trahison à tous ceux qu’il a aimés. Sa gorge se noue jusqu’à lui faire mal. La vérité n’en est pas moins douloureuse, maintenant qu’elle lui fait face. Mais désormais, il la voit. Il la reconnaît. Il la comprend. Et... Il est incapable de la combattre. Encore moins de s’en débarrasser, malgré tous ses efforts pour avancer. C’est ce qu’il essaie d’expliquer à Sara, en qualifiant cette vérité-là de stupide, puis en la prenant de vitesse. Il sait... Il sait ce qu’elle va lui dire. Il le devine. Et au fond, la partie pragmatique de son être, pleine de bon sens, le lui répète déjà depuis bien longtemps sans qu’il s’en soit aperçu. Elle lutte avec force contre un inconscient tout-puissant qui se complaît dans la souffrance. Parce que c’est un sentiment qu’il connaît bien. Qui le rassure. Qu’il mérite ? Sam plaque un peu plus profondément le coussin contre son visage, comme si ce geste avait pu étouffer une nouvelle vague de douleur diffuse et incompréhensible qui remonte depuis sa cage thoracique jusqu’au coin de ses yeux. N’est-ce pas aussi pour cela que ses compagnons d’armes lui ont été si brusquement arrachés ? Parce qu’il avait osé les considérer comme sa famille ? Parce qu’il avait commencé, petit à petit, à vivre et à avancer sans elle ? Qu’arriverait-il à Mercy, s’il se le permettait de nouveau ? N’est-ce pas justement le sens de ce qui est arrivé à Messara ? Un avertissement ? N’avait-il pas promis de... s’éloigner d’elle ? Sa respiration s’accélère inexplicablement, luttant contre un soudain élan de panique qui le prend par surprise. Ça n’a pas le moindre sens. Tout cela n’a pas le moindre sens. Il le sait. Et pourtant... Pourtant, cela lui paraît si cruellement évident qu’il ne parvient pas à se débarrasser de cette certitude qui lui glace les sangs.

Les yeux clos, il profite du rempart momentané derrière lequel il se cache pour juguler, seul, l’instant de terreur qui l’a saisi à la gorge, et retrouver suffisamment une contenance pour tenter de redonner à la conversation un tant soit peu de légèreté, s’excusant dans un soupir d’être un « cas désespéré ». Ses doigts, vaguement crispés sur l’oreiller, contrastent pourtant avec sa remarque d’autodérision destinée à lui faire retrouver la maîtrise de lui-même, et sa voix vacille très subtilement au début de sa phrase, comme si le « Pardon » étouffé derrière le coussin portait un sens qui le dépasse encore. Pourtant, le rire de Sara, en réaction, fait naître un léger frisson, tiède et rassurant, le long de sa colonne vertébrale, et le ramène petit à petit à l’instant présent. Le jeune soldat esquisse un petit sourire instinctif qu’elle ne peut pas voir, et inspire profondément pour terminer de se calmer, comblant maladroitement les craquelures du barrage émotionnel qui entoure son cœur et qui ne tiendra plus très longtemps désormais. « Hmmmm... » se contente-t-il de lâcher d’un ton dubitatif alors qu’elle lui fait remarquer qu’il n’est certainement pas le pire de ses patients, dans la mesure où, au moins, il essaie de l’écouter. Il essaie, oui. Toute la problématique est là, semble-t-il. Quelque chose l’empêche d’aller plus loin. Quelque chose lutte encore à contre-courant de ses efforts effrénés pour tenter d’accepter les conseils pleins de sagesse de Sara.

Plongé dans des pensées toujours aussi confuses et contradictoires, Sam entend vaguement les mouvements qu’esquisse ensuite Sara afin de se déplacer depuis son fauteuil jusqu’au canapé. Il ne les comprend pas tout de suite comme tels, et fronce légèrement les sourcils, hésitant à sortir de sa cachette improvisée pour lui demander si elle a besoin d’aide, quoi qu’elle soit en train d’essayer de faire. Pourtant, un instinct qu’il ne comprend pas bien lui souffle de ne pas bouger d’un iota pour l’instant. Peut-être a-t-il senti la présence de la jeune femme se rapprocher progressivement et laborieusement de lui. Peut-être suppose-t-il aussi que son silence calme et appliqué est une preuve suffisante qu’elle n’a effectivement pas besoin d’aide, bien que la manœuvre soit compliquée. Sam reste sagement immobile, comme s’il attendait quelque chose... espérait quelque chose, même ? Sans bien savoir quoi, d’ailleurs. Il ne peut s’empêcher de frémir de façon imperceptible lorsque, au bout d’un moment qu’il n’arrive pas à déterminer, il perçoit la jeune femme s’asseoir juste à côté de lui, et ses mains saisir l’un des siennes. Il inspire profondément, et sent malgré lui un sourire inexplicable germer au coin de ses lèvres. Les doigts de Sara sont tièdes, son geste prudent et délicat, comme si elle ne voulait pas le brusquer. Il n’esquisse pourtant aucun mouvement de recul. Au contraire. Il sent les muscles de ses épaules se détendre à ce contact, et un soupir s’échappe de ses lèvres. Inconsciemment, ses doigts exercent une légère pression autour de ceux de Sara alors qu’elle reprend la parole, lui expliquant que ce qu’il vient de lui dire n’a rien de stupide, bien au contraire.

Toujours à l’abri de son oreiller, dont il a bien du mal à se débarrasser pour l’instant, Sam se mord la lèvre pour retenir le sanglot de gratitude et de soulagement qui lui taquine la gorge en entendant la jeune femme légitimer ses craintes et la responsabilité qu’il ressent vis-à-vis de celle qu’il pense avoir abandonnée. C’est ta petite sœur. Il ne sait pas bien pourquoi cette phrase-là, prononcée par une autre voix que la sienne, lui fait tant de bien. Le soulagement se mêle à la douleur en un curieux mélange dont il ne sait que faire, alors qu’elle met des mots sur l’un des sentiments les plus complexe et les plus ancrés en lui. Tu te sens responsable d’elle. Oui. Depuis qu’elle a ouvert ses grands yeux curieux sur lui, la toute première fois. Depuis qu’il a vu sa main minuscule se refermer sur ses doigts. Depuis qu’il a senti son corps trembler de peur contre le sien, alors qu’il la serrait dans ses bras la nuit qu’il n’oubliera pas. Doucement, Sam hoche la tête en guise d’approbation, bien que son visage disparaisse toujours derrière le coussin du canapé. Sara sent pourtant l’approbation du jeune soldat à la pression de ses doigts sur les siens. Tout ce qu’elle dit est vrai. Et le rassure inexplicablement. Parce qu’il sent, au ton de sa voix, qu’elle comprend vraiment ce que cela veut dire... Désirer du plus profond de soit le bonheur de quelqu’un, avant même le sien.

Le coréen ôte finalement l’oreiller de son visage échevelé, et se redresse alors que Sara évoque, en parallèle, un nouveau souvenir de sa vie personnelle, qui le prend de court. Sam entrouvre la bouche, sans rien dire cependant. Il n’ose pas l’interrompre, mais son regard attentif et troublé la dévisage avec un regain d’intensité. Un nouvel éclat coupable travers ses pupilles à l’idée d’avoir à nouveau mis la jeune femme au pied du mur, mais, une fois n’est pas coutume, cette culpabilité-là est soudain reléguée au second-plan. Ce que dit Sara est trop important pour ne pas être pleinement entendu. Sam retient un instant sa respiration, et son cœur se met à battre un peu plus vite. Il comprend si bien la réaction de ce frère étouffé par la culpabilité à l’idée d’avoir pu ruiner d’une quelconque façon la vie de sa sœur qu’il ne peut s’empêcher de hocher la tête en guise d’assentiment... et son front se plisse alors que Sara ajoute volontairement des guillemets imaginaires autour des derniers mots. Par sa faute. Le geste est banal, pourtant. Mais il semble avoir presque plus d’effet sur le militaire que les mots qu’elle prononce. Comme si... Comme si, de ce simple mouvement, elle venait de lui dire autre chose, de plus important encore. Non, ce n’était pas la faute de mon frère. Tout comme ce n’est pas la tienne.

Non, ce n’est pas ta faute. Sam avale difficilement la pierre coincée dans sa gorge, et crispe un peu plus ses doigts autour des mains de Sara, qui reviennent saisir la sienne à la suite de son geste, comme si elle avait compris qu’il en avait encore besoin. Ce n’est pas ta faute. Ce sont des mots qu’il a déjà entendus. Des mots qu’il a essayé de se dire à lui-même, sans jamais réussir à les croire tout à fait. Des mots qu’une partie de lui sait véritables. Et qu’une autre refusera toujours d’entendre. Mais ce que lui apporte Sara en cet instant précis est un peu différent. Il ne s’agit pas tant de lui ôter cette responsabilité qui lui colle à la peau, que de lui donner un aperçu d’une perspective différente. Celle à laquelle il n’ose pas penser. Celle d’une sœur, qui n’a pas moins envie que son frère soit heureux. Son cœur s’agite contre ses côtes à cette pensée troublante, et il bat des paupières pour ravaler les larmes piégées au coin de ses yeux. Les mots de Sara font surgir en lui une nouvelle interrogation qui souffle un instant toutes les autres. Qu’en penserait Minji ? Que lui dirait-elle ? Serait-elle plus malheureuse encore, de le voir renoncer à quelque chose qui pourrait lui faire tant de bien ?  Un frisson d’appréhension lui fait trembler à nouveau le cœur. Il n’a pas la réponse à cette question. La voudrait-il seulement ? Sam retient sa respiration à cette idée.

Ahuri, il entend sans réagir le constat auquel Sara arrive à la fin de son discours. Un constat qu’il se répétait déjà sans parvenir à le croire. Ce n’est pas parce que tu es heureux que tu l’abandonnes. Cette vérité presque générale, pourtant, le fait cligner des yeux. Comme si, après le bref récit de son amie, elle n’avait plus tout à fait le même sens... Étrangement, cette phrase prend soudain l’allure d’une évidence que même lui n’arrive plus à nier. Elle met en lumière toute l’absurdité de la logique qui était la sienne jusqu’à présent. Sara la souligne d’ailleurs d’une question rhétorique qui le prend de court, alors qu’elle lui demande inutilement s’il compte arrêter ses recherches. Non. Bien sûr que non. Sam secoue machinalement la tête en signe de dénégation, un geste que Sara n’attend même pas avant de terminer sa démonstration d’une conclusion à la logique irréfutable. Elle a raison. Bien sûr, qu’elle a raison. Son esprit pragmatique et rationnel ne cesse de le lui répéter. Qu’aurait-il donc à se reprocher, vraiment, lui qui ne passe pas une journée sans penser à sa sœur ? Pourquoi aurait-il donc peur de l’oublier ? Que pourrait-il faire de plus que passer la plupart de ses après-midi de libres en compagnie de Scott afin de l’aider comme il le peut dans ses recherches ? En quoi ouvrir son cœur à quelqu’un d’autre et à la perspective d’être heureux serait-il synonyme d’abandon ? Il n’en est plus tout à fait sûr lui-même, à présent, et cette constatation le plonge dans la confusion.

Privé des repères dans lesquels il se complaît d’ordinaire (à savoir, la culpabilité et la certitude de ne pas se donner le droit d’être heureux), le jeune homme agite légèrement la tête, troublé par l’idée que Sara évoque ensuite. Celle de se construire une vie agréable, qu’il puisse partager un jour avec Minji, dès qu’il l’aura retrouvée. « Je... » commence-t-il sans savoir lui-même ce qui devait suivre. Rien, sans doute. Son murmure s’évanouit à peine né sur ses lèvres, alors que la jeune femme le prend dans ses bras sans plus de prévention. L’espace d’une fraction de seconde, le soldat reste immobile, le temps que l’information soit correctement analysée par son cerveau. Aussi étrange que cela puisse paraître, son corps, d’ordinaire extrêmement sur la défensive (surtout lorsqu’il est question de proximité physique de cet ordre), n’émet aucune réserve, et moins encore de geste de protestation. Au contraire. C’est un peu comme s’il l’attendait, sans tout à fait le savoir. Sous l’étreinte de Sara, ses muscles semblent se détendre comme par magie, enveloppés de la douceur presque maternelle qu’elle dégage. Une pensée fugitive le traverse. Eomma. Il ferme instinctivement les yeux, et pince les lèvres pour retenir le sanglot qui lui chatouille à nouveau la gorge, enfouissant un bref instant son visage contre l’épaule de la jeune femme. Ses bras serrent doucement Sara contre lui, comme s’il voulait lui dire quelque chose d’autre. Comme s’il en avait besoin, tout simplement. Il n’entend qu’à peine le murmure tendre qu’elle lui souffle finalement, mais dont la simplicité et l’honnêteté le touche au cœur. Son prénom, celui de ce grand frère qu’il a été pour Minji, glisse jusqu’à ses oreilles et libère bien malgré lui une larme au bord de ses paupières, qu’il efface très vite d’un petit mouvement de tête contre l’épaule de Sara. « Merci... » murmure-t-il dans sa langue natale sans même s’en rendre compte, avant de se redresser tout doucement, et de prendre une profonde inspiration.

Il ne sait plus exactement ce qu’il ressent, à travers le chaos d’émotions qui rugissent à n’en plus finir contre ses tempes et sa cage thoracique. Peut-il vraiment se débarrasser aussi facilement de ce qui le hante depuis si longtemps ? Cette idée l’effraie presque. Il n’a aucune idée de ce qu’il pensera demain. De ce que son inconscient inventera d’autre pour le torturer dans les heures ou même les minutes qui vont suivre. Peut-on déraciner un arbre si aisément ? Pourtant... Là, maintenant, tout de suite... Il la croit. Pendant les quelques brèves secondes qui suivent la dernière phrase de la jeune femme, il y croit. Tu mérites d’être heureux. Ses lèvres esquissent un sourire un peu timide, alors qu’il la relâche avec précaution et baisse un instant le regard en direction de ses mains. « Tu... tu sais... reprend-t-il tout doucement, d’une voix dont l’intonation a quelque peu changé. Il y a comme une étrange note d’espoir, désormais, à travers sa confusion. Je le fais déjà un peu. Partager avec elle la vie que je mène, je veux dire. » précise-t-il avec une petite moue hésitante, avant de redresser la tête et d’esquisser un petit haussement d’épaule qui le fait soudain ressembler au petit garçon qu’il était autrefois. Celui qui répondait au nom qu’elle vient de prononcer pour lui.

« Je... lui écris, tous les jours, ajoute-t-il d’une voix qui semble hésiter encore un peu, comme s’il avait peur que cette idée-là soit risible ou plus absurde encore que ce qu’il a dit jusqu’à présent. Juste un peu, parfois. Pour lui dire ce qui est arrivé. Ce qui m’a agacé. Ce qui m’a fait rire. Ce qui m’a fait peur. » Il ne sait pas bien pourquoi il éprouve soudain le besoin de le lui dire. Peut-être pour se prouver finalement quelque chose à lui-même. Peut-être réalise-t-il, en le lui expliquant, qu’il n’a jamais été question d’abandonner Minji, encore moins de l’oublier. Elle est avec lui, à chaque jour qui passe. N’est-ce pas ce qu’il est en train de dire ? Ce qu’il comprend à l’instant où il le prononce ? « Je ne veux pas oublier un seul des moments qu’elle a manqués, reprend-il d’un ton résolu, en perdant un instant ses yeux dans le vide. Il faut que je m’en souvienne, pour... pour les lui raconter quand elle sera là. » Sa voix vacille sur les derniers mots et il cligne des yeux, en réalisant lui-même le temps qu’il vient d’employer. Du futur. Pas du conditionnel. Quand, et non pas si. C’est exactement ce que représente ce carnet dans lequel il note tout ce qui lui passe par la tête et qu’il veut à tout prix partager avec elle. Une promesse. Je lui raconterai un jour.

« Jusqu’à maintenant je... je ne sais pas exactement pourquoi, ajoute-t-il en fronçant les sourcils (l’ignore-t-il vraiment ou s’agit-il d’une nouvelle phase de déni aigu ?), je n’ai pas réussi à lui parler beaucoup d’elle. » Troublé par la portée de ses propres mots, il se laisse retomber dans le fond du canapé, serrant le coussin contre son corps comme un enfant ferait un câlin à sa peluche favorite. « Enfin, si, un peu... Mais plus depuis Messara. » ajoute-t-il alors que sa voix perd en intensité sur le dernier mot. Un frisson désagréable cascade le long de sa colonne vertébrale, alors qu’il ne peut retenir une petite grimace et qu’un étrange éclat travers son regard. Il ferme un bref instant les yeux pour repousser les images qui s’imposent soudain à lui. Des images qu’il ne parvient pas oublier, et qui se mêlent soudain à celles de son cauchemar habituel, dont Mercy a rejoint la foule de visages familiers. Ses yeux clos. Son visage bien trop pâle. Ses propres mains couvertes du sang de la jeune femme. Cette impression de manquer d’air à l’idée qu’elle ne soit plus là. La peur viscérale de ne jamais plus pouvoir observer la couleur de ses yeux ou de l’entendre rire. La certitude terrifiante qu’on est en train de l’arracher à lui, parce qu’il s’est permis de lui ouvrir petit à petit son cœur. Et finalement, plus lointaine, mais toujours aussi vivace, la poussière de Chiangmai qui a englouti sa seconde famille. Sam inspire profondément et rouvre les yeux. Il entrouvre la bouche et glisse un regard en direction de Sara. Doit-il le lui expliquer ? Comprendra-t-elle ce qui n’a pas davantage de sens que ce devoir de punition qu’il s’impose à lui-même ?

« Il s’est passé quelque chose lors de notre mission. » dit-il finalement, d’une voix curieusement posée, racontant enfin ce qu’il avait implicitement promis d’expliquer dès que Sammy et ses oreilles indiscrètes se seraient éloignés. Lorsqu’il s’agit de faire un rapport, il n’a aucun mal à retrouver son pragmatisme ordinaire, et c’est presque sur un ton neutre qu’il continue : « La base humanitaire que nous protégions a été attaquée au matin de Noël, par un groupe de dissidents. » Le jeune soldat s’accorde une légère pause et ses yeux se voilent, comme s’il n’était pas certain de savoir comment énoncer le reste de façon aussi neutre. Et en effet, sa voix vacille alors qu’il reprend : « La... la situation a été rapidement contenue et n’a fait aucune victime ni chez les civils, ni chez les militaires, mais elle... Mercy a été grièvement blessée. J’ai cru... J’ai cru que j’allais la perdre. » Les derniers mots de Sam s’évanouissent dans le silence du salon, alors qu’il baisse les yeux sur ses mains, posées à plat sur ses genoux, et qu’il observe comme s’il pouvait encore y voir la couleur rouge du sang de la jeune femme. La perdre. Le mot, en lui-même, est probablement plus révélateur qu’il ne l’imagine. Après quelques minutes de silence, le jeune militaire semble hésiter un bref instant avant d’ajouter quelque chose. Comprendra-t-elle ? Peut-être n’est-ce pas vraiment la question. Peut-être veut-il justement le lui dire pour l’entendre lui prouver par A+B que ce qu’il raconte est tout aussi absurde que le reste ? Peut-être a-t-il besoin d’une autre perspective que la sienne, pour se débarrasser du spectre de Messara, qui l’empêche de raconter à sa sœur tout ce qu’il voudrait lui dire de celle qui occupe à ce point ses pensées ?

« Tu veux entendre quelque chose d’encore plus stupide que le reste ? reprend-il alors avec une petite moue d’autodérision forcée qui ne trompe absolument personne. A ce moment-là... Quand j’attendais qu’elle ouvre les yeux et sorte du coma, j’ai cru que... J’ai cru que c’était à cause de moi. Qu’on me l’enlevait comme on m’avait enlevé mes camarades à Chiangmai. Comme à chaque fois... À chaque fois que je construis une nouvelle famille. » Il relève la tête et esquisse une petite grimace piteuse et enfantine qui ne réussit pas à masquer pour autant les restes de terreur qui erre dans son regard à la pensée de ce qu’il évoque. Et de cette promesse qu’il s’était faite à lui-même de ne plus approcher de Mercy pour peu qu’elle ouvre à nouveau les yeux. Il n’ose pas la prononcer à voix haute tant elle lui semble à présent d’autant plus absurde. Sans compter qu’il n’avait pu la respecter plus de quelques minutes seulement, et que le réveil de la jeune femme s’était conclu par (n’ayons pas peur des mots) un câlin en bonne et due forme blottis dans le lit d’hôpital de la blessée. Un souvenir qui, cette fois-ci, fait naître un frisson bien différent dans le creux de sa nuque, et chatouille agréablement son estomac.

« Et là ? demande-t-il en se raclant la gorge et en s’agitant légèrement sur le canapé pour essayer de se reprendre, comme s’il voulait se débarrasser presque physiquement du spectre qui le hante et pèse sur ses épaules. J’ai la palme de l’ami le plus exaspérant, ou toujours pas ? » Le jeune homme a volontairement employé le terme d’ami et non de patient, comme pour la remercier implicitement de son affection sincère à son égard, et de son infinie patience depuis le début de cette conversation, mais aussi pour lui retourner ce même sentiment, et lui prouver que c’est à elle, à son amie, qu’il s’adresse avant tout. Un lueur reconnaissante traverse son regard alors qu’il pose sa main sur la sienne, nouveau remerciement silencieux qu’il accompagne d’un léger hochement de tête et d’un haussement de sourcil. Et toi ? semble-t-il vouloir dire. Pourquoi ne parlerait-on pas aussi de toi ?
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Sara Howe
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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam EmptyMar 29 Déc - 22:31


Identity was partly heritage, partly upbringing, but mostly the choices you make in life.
S’il y a bien une chose que Sara sait faire, c’est écouter et comprendre les gens. Elle a toujours été comme ça. C’est certainement pour ça que, lorsqu’il a fallu choisir un nouveau chemin de vie, elle s’est naturellement tournée vers la psychothérapie. Elle voulait aider les autres, comme on l’avait aidé après son accident. Il était donc évident que cet après-midi se transformerait, qu’ils le veuillent ou non, en discussion à cœur ouvert. Elle doit d’ailleurs bien admettre qu’elle comptait un peu dessus. Elle ne peut pas forcément creuser autant qu’elle voudrait lors de leurs sessions, après tout elle est simplement censée s’assurer qu’il ne représente pas un danger pour les autres militaires et qu’il reste apte à partir en mission. Ça n’intéresse pas sa hiérarchie de savoir comment se passe sa vie personnelle, contrairement à Sara qui souhaite plus que tout que le coréen s’autorise enfin à être heureux. Le problème majeur étant de lui faire accepter que, lui aussi, a le droit au bonheur.

Plus la discussion avance plus la jeune femme comprend à quel point cette mission qu’elle s’est auto-affectée se rapproche fortement d’une mission impossible. Bien que Sam, comme à son habitude, tente souvent de minimiser ses paroles par une pointe d’humour, elle a bien compris le mécanisme du coréen, et se contente de passer outre, rentrant dans son jeu parfois. Avant de finir par décider de se rapprocher de lui, car elle sent, malgré les réticences habituelles du militaire à la promiscuité, il en a besoin. Elle sourit, doucement, en sentant les doigts du jeune homme se resserrer légèrement autour des siens, soupirant en même temps que lui bien qu’elle n’en ait pas conscience. Même si elle n’avait que très peu de doutes, elle est soulagée de constater qu’elle a eu raison de venir près de lui. Elle prend le temps de répondre à tout ce qu’il a évoqué, choisissant avec le plus grand soin ses mots pour lui expliquer qu’aucune de ses pensées n’est ridicule ou absurde, elles sont, bien au contraire, parfaitement naturelles. Bien qu’elle ne puisse toujours pas le voir, elle sent par la pression de sa main dans la sienne à quel point ses mots le touche et lui font du bien.

Il finit par sortir de sa cachette alors qu’elle choisit d’évoquer un nouveau souvenir, de son passé, un lié à son accident aussi. Elle ne peut louper l’éclat de culpabilité qui traverse les pupilles du coréen, auquel elle offre un sourire apaisant, en serrant délicatement sa main, une manière de le rassurer. « I’m okay » lui dit-elle par ce geste, pour elle cet accident, cette dispute avec son frère c’est du passé, cela fait parti de sa vie, l’a aidé à forger celle qu’elle est devenue, et ce n’est plus aussi douloureux. La blonde sait aussi qu’il comprend qu’elle ne raconte pas cet événement au hasard, qu’elle cherche à lui dire quelque chose d’autre, quelque chose d’important. Ce n’est pas ta faute. Elle ne le dit pas vraiment, pas à voix haute, mais le message est pourtant là. Ce n’est pas sa faute s’il a perdu sa sœur, pas sa faute si ses frères d’armes sont morts, rien de tout cela n’est sa faute. C’est la vie, tout simplement.
Lorsque la jeune femme sent les doigts du coréen se crisper légèrement autour des siens alors qu’elle reprend sa main dans la sienne, elle se met à caresser doucement le dos de la main du militaire de son pouce, pour tenter de l’apaiser, de l’ancrer au présent. Elle savait que donner son point de vue, en tant que “petite sœur” était un pari risqué, mais elle se devait d’essayer, pour Sam, parce qu’il a droit, plus que n’importe qui, au bonheur.

Elle esquisse une petite moue amusée alors qu’il secoue la tête pour répondre à sa question rhétorique, évidemment qu’il ne comptait pas abandonner ses recherches, jamais de la vie, plutôt mourir. Alors pourquoi se sentir coupable ? Avoir peur d’abandonner sa sœur s’il s’autorise à être heureux ? Il n’y a aucune raison. C’est cette logique implacable qu’elle veut lui montrer, lui faire accepter. Elle veut qu’il comprenne, qu’il s’autorise au bonheur, même un tout petit peu. C’est pour ça que, muer par un instinct sans doute maternel, elle ne peut s’empêcher de le prendre dans ses bras alors qu’il semblait sur le point de prendre la parole. Elle le sent se détendre, complètement, acceptant cette étreinte, le militaire allant même jusqu’à enfouir son visage contre son épaule et serrant, à son tour, la jeune femme dans ses bras. Sara lui caresse doucement le dos alors qu’elle lui souffle ce qu’elle ne cesse de chercher à lui faire comprendre différemment depuis le début : que lui aussi mérite d’être heureux, peu importe ce qu’il en pense. Elle sourit d’autant plus en le sentant frotter doucement sa tête contre l’épaule de la jeune femme, une technique que bébé Sam utilise aussi pour effacer ses larmes, souvent sa méthode préférée d’ailleurs, même si, pour lui, ce n’est pas spécialement pour le cacher. Sara, pourtant, fait semblant de rien alors qu’elle l’entend souffler ce qu’elle suppose être un remerciement dans sa langue natale avant de se redresser lentement.

Lorsque Sam reprend la parole, la blonde remarque que le ton de sa voix a changé, il n’est plus aussi fataliste. Elle ne peut pas s’empêcher de sourire alors qu’il admet qu’il partage déjà sa vie avec sa sœur. Les coins de ses lèvres s’étirent un peu plus d’attendrissement alors qu’il explique lui écrire tous les jours, lui racontant tout ce qu’il s’est passé. « J’espère que tu lui as parlé de moi. » plaisante la jeune femme avec affection, sans cacher l’amusement qui illumine son visage. En réalité elle s’en fiche, elle n’estime même pas être suffisamment importante pour faire partie des choses dont il veuille absolument parler à sa sœur, mais elle sent, confusément, que le militaire est perturbé par quelque chose qu’il vient de dire, bien qu’elle n’arrive pas précisément à savoir quoi. Elle sait à quel point c’est toujours compliqué pour lui de mentionner sa petite sœur.
La jeune femme hoche doucement la tête alors qu’il avoue ne pas avoir beaucoup réussi à parler de cette mystérieuse femme à sa sœur. Avant de préciser un peu plus, mentionnant cette mission dont ils ont vaguement parler au début, avant d’éluder à cause de la présence du fils de Sara. Elle avait, alors, compris que quelque chose de grave était arrivé. Ce que Sam finit par confirmer à voix haute, d’un ton curieusement détache, du moins au départ. La psychothérapeute se mord la lèvre pour s’empêcher de dire quoique ce soit. Elle ne peut pas changer le passé de toute façon, rien de ce qu’elle dira ne changera ce qui est arrivé. Sara doit se faire violence pour ne pas venir prendre la main de Sam alors qu’il baisse les yeux pour les contempler, comme s’il voyait quelque chose qu’elle ne peut pas voir. Elle ne veut pas interrompre ses pensées par des mots, mais ça lui faire presque physiquement mal de rester sans rien faire devant son évidente détresse en repensant à cette mission.

La blonde fronce légèrement les sourcils alors qu’il lui demande si elle veut entendre quelque chose d’encore plus stupide. Quoi encore ? ne peut-elle s’empêcher de penser. « Sam... » laisse-t-elle échapper malgré elle, sans qu’on sache tout à fait si elle est atterrée ou compatissante. Peut-être un peu des deux, même si elle n’est pas vraiment étonnée au fond qu’il ait pu penser que c’était sa faute. Elle ne répond pas, pas tout de suite, cherchant les mots les plus adéquats. La jeune femme esquisse un léger sourire alors qu’une fois n’est pas coutume, le militaire appelle l’humour à la rescousse. Elle ne peut pas cacher cependant qu’elle est touchée qu’il est, lui aussi, choisi de parler d’amitié entre eux. Cette fois, c’est le militaire qui vient poser sa main sur la sienne. Elle sourit un peu plus franchement en la serrant doucement dans la sienne avant de reprendre la parole. « Ce n’est pas ta faute Sam. » assène-t-elle, choisissant de ne pas répondre à la plaisanterie cette fois. « Rien de tout ça n’est ta faute. » répète-t-elle, comme pour s’assurer qu’il l’entende. « Vous avez tous les deux des métiers à risques, et même sans ça, la vie est suffisamment remplie de son lot de malheurs et de drames. » ajoute-t-elle en esquissant une petite moue l’air de dire “J’en suis la preuve vivante”. « Ce n’est pas de ta faute. » répète-t-elle une fois de plus, comme un disque rayé, alors que quelques larmes viennent perler, malgré elle, au coin de ses yeux. Elle pleure pour lui, parce qu’il ne s’y autoriserait pas, elle pleure pour cette culpabilité dont il n’arrive pas à ses débarrasser, elle pleure pour ce bonheur qu’il se refuse depuis tant d’années. « Pardon. » souffle-t-elle en venant essuyer rapidement ses larmes d’un revers de main. « Pendant longtemps j’ai cru que c’était ma faute aussi, l’accident je veux dire, et tout ce qui a suivi. J’aurais dû être plus attentive, j’aurais dû faire plus d’efforts après pour n’être un poids pour personne... Si les gens partaient c’est que je l’avais bien mérité... » soupire-t-elle, les yeux baissés, serrant un peu plus la main de Sam dans la sienne. « Mais rien de tout ça n’était ma faute, comme rien n’est de la tienne. C’est juste... pas de chance. Vraiment pas de chance. » conclut-elle d’une voix où l’on peut entendre une légère trace de sarcasme devant sa propre stupidité à l’époque, pour reprendre le qualificatif que le coréen avait utilisé pour lui-même.

Elle prend une profonde inspiration qu’elle relâche lentement avant d’esquisser un large sourire. « Bon, j’ai bien vu que tu te sentais coupable, inutilement ajouterais-je, de ne pas savoir grand chose de moi. » le taquine-t-elle en venant enfoncer doucement son index entre les côtes du militaire. « Fire away qu’est-ce que tu veux savoir en premier ? Parce que si je raconte tout, il va nous falloir bien plus qu’une après-midi déjà bien entamée. » continue-t-elle d’un ton léger en jetant un léger coup d’œil vers la fenêtre, comme si elle pouvait réellement voir, le temps passé de cette façon, plutôt que par l’horloge présente dans le salon.

EXORDIUM.
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