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 [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam

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Sam Park
Sam Park
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MessageSujet: Re: [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam   [Flashback] Pastries & talk ☽ Sam - Page 2 EmptyLun 1 Fév - 20:31

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Pastries & Talk

Miraculeux. C’est probablement le mot qui décrit le mieux l’effet qu’ont sur Sam à la fois les mots et les gestes de Sara. Après tout... N’a-t-elle pas presque réussi ce qui touche à l’impossible ? Ne vient-elle pas de faire vaciller ses résolutions les plus irrationnelles, celles qui prennent leurs sources au cœur d’un inconscient absurde ? N’a-t-elle pas commencé à déterrer, avec une certaine prudence cependant, ce qui prend si profondément racine en lui et détermine un peu trop ce qu’il est ? Ou bien n’est-ce qu’une sensation passagère, vite effacée, provoquée par la douceur de la voix et des gestes inattendus de la jeune femme ? Wait. Inattendus ? Non. Plutôt l’inverse. Peut-être cet effet miraculeux n’a-t-il de sens que parce que le jeune coréen n’attendait... n’espérait rien d’autre que cela, bien qu’il lui soit aussi troublant d’entendre ce qu’elle dit, que de réaliser ce qu’elle fait. De ses gestes simples et maternels aux mots baignés d’évidence qu’elle prononce, il ne sait pas bien ce qui lézarde véritablement les remparts de résolutions irrationnelles qui encerclent son cœur. Peut-être les deux à la fois. Peut-être aussi est-ce lié à l’honnêteté... la vulnérabilité, même, qu’il perçoit dans ses yeux et sa voix alors qu’elle s’efforce d’établir ce parallèle entre ses propres émotions, son passé compliqué qu’il connaît si peu, et les confessions que le jeune soldat vient de lui faire. La psychothérapeute ne lui laisse pas le temps d’y réfléchir. Excellente stratégie. Elle connaît l’animal. Réfléchir est souvent synonyme de mauvaise idée, dans son cas. Du moins lorsqu’il est question des émotions souvent trop complexes dont il est la victime quotidienne. Peut-être, un jour, quelqu’un osera lui dire que réfléchir et ressentir sont deux choses très différentes. Et que réfléchir à ce qu’il ressent n’est rien moins qu’un paradoxe.

Les gestes de Sara semblent suffire, pour l’heure, à le lui faire comprendre... De la caresse rassurante sur le dos de sa main pour le maintenir avec elle dans le présent, jusqu’à l’étreinte instinctive qu’elle lui offre finalement, Sam ne saisit qu’un seul message, alors qu’il ferme les yeux et cache sans tout à fait le vouloir son visage contre elle, à la manière de l’enfant qu’il était sans doute. It’s gonna be ok. C’est stupide. Banal. Dérisoire. Mais cela suffit. Les gestes les plus simples et les plus quotidiens ont bien souvent une force qui le dépasse. Parce qu’il y a trop longtemps qu’ils ne sont plus son quotidien, à lui. Ils parlent aux souvenirs d’une vie qui a pris désormais l’aspect d’un rêve. Celui qui le saisit un bref instant à la gorge alors que l’image de sa mère se superpose à celle de la chaleur de l’étreinte de Sara autour de lui. Il reste avec elle, cependant, concentré sur les mots qu’elle lui souffle encore et auxquels il voudrait croire, plus que tout autre chose. You deserve to be happy. L’entendre de cette manière est différent, et l’espace de quelques étranges secondes suspendues dans le temps, il en est intimement persuadé. Les caresses de la jeune femme dans son dos le bercent un instant sans pour autant le laisser à nouveau s’enfuir dans le passé. Le militaire sourit bien malgré lui en essuyant discrètement (qu’il croit...) les larmes fugitives qu’il a à peine senties s’échapper de ses yeux, tout en la remerciant confusément de... tout à la fois, sans doute. Il ne sait plus vraiment. La suite, à ses yeux, n’en est pas moins inattendue. Pourquoi lui parle-t-il soudain de cette correspondance qu’il entretient avec une sœur intangible mais qu’il est déterminé à retrouver, quoi qu’il en coûte ? Le dire à voix haute donne à cette curieuse habitude épistolaire un sens nouveau qui lui fait battre le cœur un peu plus vite et fait danser une lueur résolue au fond de ses prunelles.

Le sourire attendri que dessinent les lèvres de Sara le fait esquisser une petite moue gênée... vite remplacée par une expression confuse alors que la jeune femme plaisante en lui faisant remarquer qu’il a intérêt à l’avoir mentionnée quelque part. Euh. Sam cligne d’abord des yeux, pris de court. Bien évidemment, qu’il lui a parlé d’elle. Duh. Mais Sara acceptera-t-elle la flopée de compliments et de surnoms héroïques qui accompagnent chacune de ses mentions dans ce journal à l’attention de Minji ? Le doute est permis. Le jeune coréen rosit légèrement et hausse les épaules en levant les yeux en direction du plafond. Il a très vite compris que la remarque de son amie n’attend nullement de réaction et n’avait d’autre but que de le détendre, en détournant ne serait-ce qu’un instant son attention de ce qui le trouble encore bien malgré lui à chaque évocation de sa petite sœur. Comme pour lui assurer que tout va bien à présent, malgré les incertitudes qui traversent de temps à autre son regard au gré de pensées impromptues, il réplique d’un ton mi-sérieux, mi-amusé : « Cela va sans dire... » Ses yeux glissent malicieusement dans la direction d’où s’est éclipsé le fils de Sara un peu plus tôt. « Mais en toute honnêteté, ajoute-t-il d’un air un peu trop concentré pour être vrai, il y a probablement un pourcentage plus élevé de mentions de Samuel que de toi. La concurrence est rude. » Le jeune soldat lui adresse un petit clin d’œil pour souligner sa plaisanterie, qui confirme ce qui ne faisait aucun doute : un peu d’humour pour tenir à distance ce qu’il n’est pas sûr de pouvoir affronter. C’est une stratégie qui fonctionne d’ordinaire très bien. Mais qu’il sait également mettre de côté lorsque la situation l’exige.

Maintenant, donc. Pourquoi ? Il ne sait pas trop. Comme à chaque fois qu’il dit quelque chose, d’ailleurs. Il est parfois bien difficile de suivre la logique de pensées... non, d’émotions qui n’en ont pas, justement. Pourquoi est-il passé de l’évocation de ce journal qu’il écrit à l’attention de sa petite sœur, et qui porte avec lui une pointe d’espoir à l’idée qu’elle puisse un jour en prendre connaissance... au souvenir d’un incident dont la violence le hante encore alors qu’il baisse les yeux en direction de ses mains ? Le jeune soldat ferme machinalement les doigts puis les rouvre, inconscient du regard inquiet que Sara pose sur lui, et des efforts qu’elle fournit pour ne pas l’interrompre avant qu’il n’ait été jusqu’au bout de ce qu’il voudrait lui dire, ni par ses mots, ni par ses gestes. La réponse est simple, cette fois-ci. Limpide. Sam pince les lèvres pour retenir un sourire triste, presque fataliste. Parce que Minji et Mercy ne sont pas si différentes. Elles sont ce qui le rapproche le plus de ce qu’il voudrait appeler chez lui. Celui qu’on lui arraché autrefois. Et celui qu’il construit maintenant. Parce qu’il a perdu la première en l’espace de quelques secondes, sous une volée de coups donnés et reçus, de cris qui ne parvenaient qu’à peine à franchir ses lèvres, et après une course haletante qui l’a laissé à genoux. Et parce qu’il a bien failli perdre la seconde... d’une manière bien trop similaire. Quelques secondes... pas beaucoup plus, avant de réaliser qu’elle pourrait ne plus ouvrir les yeux. Son propre cri d’angoisse avant qu’elle ne perde connaissance. Sa course à peine humaine en direction du bloc médical. Est-ce si différent ? Est-il donc voué à courir après ceux qu’il ne peut retenir ?

Le militaire ferme les yeux et tente de maîtriser à la fois ses souvenirs lointains et nouveaux qui s’emmêlent les uns aux autres, et l’étrange panique qui le saisit à la gorge le temps d’un bref instant. Ce n’est pas le moment. Il ne voulait pas en arriver là. Simplement l’expliquer à Sara, le plus clairement possible. Mais dans quel but, au juste ? Pour qu’elle lui dise ce que son esprit pragmatique sait déjà mais que le reste refuse d’entendre ? Il sait parfaitement que c’est absurde. Que ce qu’il lui dit maintenant n’a aucun sens et n’obéit à aucune véritable logique.  Et c’est précisément ce qui l’effraie. Cette sensation persistante, cette intuition désagréable est le fruit d’une peur irrationnelle sur laquelle il n’a aucun contrôle. Tout comme il ne maîtrise jamais ce que son cauchemar récurrent lui impose à chaque sommeil qui s’éternise. Sam cligne des yeux à cette pensée fugitive glaçante. Un chapitre s’est ajouté, depuis Messara, aux songes angoissants ordinaires. Il secoue la tête, et c’est la voix de Sara qui le raccroche une fois de plus à l’instant présent. Elle ne dit rien d’autre, cependant, que son prénom... Mais sa réaction suffit. Il redresse la tête jusqu’à elle et la dévisage. S’il ne sait pas exactement ce que son léger soupir signifie, le jeune coréen ne peut s’empêcher d’esquisser un petit sourire piteux, comme s’il avait entendu dans son prénom prononcé si doucement une pointe de désapprobation  maternelle qui le pousserait presque à s’excuser.

Pardon d’être débile. Absolument, oui. On en est là. Et au fond... Ce n’est pas bien loin de ce qu’il dit finalement mot pour mot, retrouvant il-ne-sait-trop-par-quel-miracle une pointe d’humour salvatrice alors qu’il se secoue littéralement, comme pour se débarrasser d’un fantôme invisible qui s’agrippe encore à ses épaules, et qu’il lui demande s’il a désormais obtenu la palme de l’ami le plus exaspérant. Une façon à peine détournée de s’excuser pour... bien trop de choses à la fois, à vrai dire. Ce goûter qui a pourtant si bien commencé n’est-il pas légèrement parti en cacahuètes par sa faute ? N’est-il pas en train de lui imposer bien malgré lui d’insolubles problèmes, dont elle n’est, de surcroît, absolument pas responsable ? N’est-ce pas quelque peu égoïste de mettre ainsi sur ses épaules un poids supplémentaire, elle qui, il l’a compris d’autant mieux au fur et à mesure de leur conversation, n’a pas moins de cicatrices émotionnelles que lui ? Sara n’a pas toutes les réponses. Il n’est pas juste d’attendre ainsi d’elle une sorte de salvation que lui seul peut trouver pour lui. Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle il pose finalement sa main sur la sienne, à la fois pour la remercier sans tout à fait le dire, lui assurer de son amitié par un geste qui n’est pas si commun à ses yeux... et peut-être aussi pour lui faire comprendre qu’elle n’a pas à lui répondre. Qu’il sait parfaitement que la solution ne peut pas venir d’elle. Qu’il n’attend rien d’autre d’elle que ce qu’elle a déjà fait. Lui sourire avec patience. Comprendre. Être là.

Elle a fait bien plus, en réalité. Elle le fait encore, d’ailleurs, en exerçant finalement une pression sur ses doigts, à laquelle Sam répond d’un sourire un peu plus réservé à présent, comme s’il reprenait soudain conscience de sa maladresse et de sa timidité ordinaire face à la moindre démonstration ou le moindre aveu d’affection... et qu’il ne savait plus trop ce qu’il convenait de faire désormais. Il baisse instinctivement la tête, et son léger sourire s’efface quelque peu alors qu’elle reprend la parole. Pour prononcer des mots qu’il a déjà entendus. Mais qui le surprennent tout autant que la première fois. Ce n’est pas ta faute. Le jeune homme entrouvre la bouche, pris de court, et sent son cœur se figer dans sa poitrine, aux prises avec un sentiment étrange qu’il n’arrive pas tout à fait à déterminer. Un mélange de douleur et de soulagement. De reconnaissance et de culpabilité. Rien de ceci n’est ma faute. Ce n’est pas la première fois que son pragmatisme le lui répète en silence. Ce n’est pas la première fois qu’il se le murmure à lui-même à l’infini,  réveillé en pleine nuit, et frissonnant d’une terreur nocturne.

Mais prononcés par une autre voix que la sienne, ces mots-là n’ont pas tout à fait le même effet. Ils l’enveloppent d’une tiédeur nouvelle qui se diffuse le long de ses membres et jusqu’au bout de ses doigts toujours serrés autour de ceux de la jeune femme. Sam se redresse tout doucement et lève les yeux jusqu’à elle, presque comme s’il avait honte de l’avoir forcée à lui répéter ce qui paraît pourtant si évident au reste du monde, lui excepté. Ce n’est pas ta faute. Le militaire esquisse un petit mouvement de tête entendu, qui se veut presque rassurant. I get it. I know. C’est la vérité, bien sûr. Une partie de lui le sait bien. Mais la petite moue qui s’ensuit et qu’il n’a pu empêcher vient nuancer malgré lui son propos silencieux. J’essaie, en tout cas, ajoute-t-il sans un mot, avant de pencher légèrement la tête sur le côté d’un air entendu, haussant les épaules d’un geste machinal, alors qu’elle fait judicieusement remarquer, avec son bon sens ordinaire, que lui et Mercy n’ont pas choisi les métiers les moins dangereux. Certes. Good point. Si elle avait été fleuriste, aurait-il été plus serein ? Son cauchemar aurait-il été différent ? Le jeune homme esquisse une petite grimace alors qu’un frisson lui traverse l’échine. Non, pas vraiment. Sara répond à cette question silencieuse dans la seconde qui s’ensuit, et le jeune coréen se mord la lèvre alors qu’elle esquisse une petite moue fataliste et qu’il laisse glisser son regard un bref instant en direction de ses jambes inertes. Pas besoin de Messara pour vivre un drame. Il ne le sait que trop bien. Elle aussi. Sa gorge se noue en l’entendant répéter pour la troisième fois cette phrase lancinante à laquelle il s’efforce de croire, de toutes ses forces, depuis de nombreuses années. Une fois encore, il hoche un peu plus vivement la tête, comme s’il avait senti une sorte de détresse dans la voix de son amie. Un nouvel élan d’angoisse le saisit.

La dernière chose qu’il souhaite, là, tout de suite, c’est lui faire de la peine ou l’inquiéter d’une quelconque manière, même indirectement. Sam relève la tête, et entrouvre la bouche, démuni, en apercevant les larmes qui perlent soudain au coin des yeux de Sara et qui le cueillent par surprise. Non, non, non, non, non. Surtout pas. No way in Hell. J’AI CASSÉ SARA, pense-t-il confusément dans un élan de culpabilité mêlé de panique. « J... » commence-t-il à peine avant d’être coupé par le Pardon qui s’ensuit. Pardon ? Comment ça, Pardon ? N’était-ce pas censé être sa réplique, ça ? Que doit-il dire à présent, si on lui vole son texte ? Pardon... really ? De quoi s’excuse-t-elle donc alors qu’il est celui qu’on devrait mener au pilori pour l’avoir fait pleurer ? Pris de court, il secoue bêtement et inutilement la tête comme pour chasser l’excuse absurde de Sara, fourrant machinalement sa main dans sa poche à la recherche d’un mouchoir qu’il ne trouve pas, et qu’il n’aurait de toute façon pas eu le temps de lui tendre avant qu’elle ne chasse ses quelques larmes d’un revers de main.

Lui-même, sent sa gorge lui faire mal, alors qu’elle reprend la parole, et ses yeux le brûlent de nouveau. Il comprend si bien ce qu’elle veut lui dire, que c’en est douloureux. Le militaire bat résolument des paupières pour forcer ses larmes à rebrousser chemin, et prend une longue inspiration. Un mélange de culpabilité et de frustration le submerge. Culpabilité, parce qu’il est la raison pour laquelle Sara songe à ce qui lui a fait tant de mal, à elle aussi, par le passé. Frustration, parce que ce qu’elle explique, et ses sentiments de l’époque, n’ont pas beaucoup plus de sens que ce qu’il a lui-même ressenti... et qu’il ne supporte pas l’idée qu’elle ait pu se retrouver dans une telle situation, finalement si similaire à la sienne. Elle ne le mérite pas. Elle, bien moins que les autres. Il se mord l’intérieur de la joue, hochant la tête de droite à gauche en signe de dénégation, et faisant légèrement claquer sa langue contre son palais. N’importe quoi, songe-t-il si fort qu’il se mord la lèvre pour s’empêcher de le dire à voix haute. Comment pourrait-elle être véritablement responsable d’un accident ? N’est-ce pas proprement paradoxal, dans les termes eux-mêmes ? Comment a-t-elle pu croire une seule seconde qu’elle allait devenir un poids pour ceux qui l’accompagnaient ? You’re not a burden, you’re a gift, pense-t-il un bref instant sans réussir à trouver le courage de le formuler vraiment. A la place, il se contente de lui renvoyer un regard appuyé qu’elle ne remarque peut-être pas, elle qui garde les yeux baissés en direction de leurs mains. C’est un regard où brille une lueur un peu différente. Une lueur résolue. Une lueur qui veut lui dire très exactement ce qu’elle a répété à son encontre. Ce n’est pas ta faute. Sam sent ses doigts trembler légèrement d’impuissance à ces pensées, malgré la pression que la jeune femme esquisse de sa main dans la sienne. Il réalise soudain qu’il n’est pas moins difficile d’être dans la position inverse de celui qui sait mais qu’on n’écoute pas. De savoir pertinemment que quoi qu’il dise, cela ne suffira pas.

Mais Sara n’a pas besoin de lui pour le comprendre. Elle est allée plus loin, elle. C’est ce qu’elle voudrait lui dire. Sam esquisse un petit sourire, à la fois confus et soulagé. La jeune femme a réussi à dépasser cette culpabilité qui la hantait. Elle l’a acceptée. Elle en a fait une force, en réalité. Elle a compris depuis longtemps ce qu’il peine encore à entendre. Il ne sert à rien de perdre son temps, si précieux, à chercher un coupable. Il n’y en a pas. Il n’y en a jamais eu. Et certainement pas eux. Ils n’ont pas été punis... ils n’ont simplement pas eu de chance. Malgré lui, Sam lâche un petit rire nerveux, à mi-chemin entre le sanglot et le sarcasme à cette conclusion dont il ne sait encore que penser. Il secoue nerveusement la tête. « Un de ces jours... lâche-t-il avec une petite moue non moins sarcastique, sa voix encore altérée par le choc d’avoir fait pleurer Sara, et quelque peu teintée d’amertume, j’aurai une petite conversation avec la chance. J’ai des choses à lui dire... » Le jeune homme lève les yeux au ciel pour souligner une plaisanterie qui n’en est pas vraiment une, et, imitant sans le vouloir Sara, prend une profonde inspiration dans le même temps qu’elle.

Ses épaules s’abaissent alors qu’il expire tout aussi doucement, comme un ballon qu’on dégonfle. « Je... Merci. » finit-il par dire sans préambule et avec une simplicité enfantine, comme s’il se libérait de quelque chose d’important, posant de nouveau ses yeux sombres sur elle avec sérieux. « Merci de l’avoir dit. » Il n’a pas besoin de préciser de quoi il s’agit. Elle saura. Ce n’est pas ta faute. Il avait besoin de l’entendre. De la part de quelqu’un d’autre. Quelqu’un d’autre que lui ou que ceux qui lui sont bien trop proches pour avoir le moindre recul objectif. « Je te promets d’y croire. Peut-être pas demain. Peut-être pas la semaine prochaine. Mais j’arriverai là où tu es. Promis. » Sam esquisse un petit sourire convaincu. Ce ne sont pas des paroles en l’air. Ce n’est pas une simple façon de la rassurer et de se faire pardonner les larmes qu’il a fait couler. C’est la vérité. Un éclat déterminé traverse son regard. Son cœur loupe un battement alors qu’il réalise lui-même ce qu’il est en train de dire. Entendre Sara partager ce qu’elle a vécu, l’entendre lui prouver qu’on peut aller plus loin que cette culpabilité dans laquelle il s’est enfermé seul, qu’on peut la dépasser, l’accepter, la laisser en arrière et continuer sa route...C’est l’assurance qui lui manquait. Alors... C’est possible. C’est une perpective nouvelle. A sunrise.

Soleil qui illumine d’ailleurs les traits du visage de Sara alors qu’elle retrouve définitivement son aplomb et lui adresse un grand sourire auquel il répond d’instinct par une expression similaire, et qui termine de le rassurer. Non, je n’ai pas cassé Sara, thank Buddha. Le militaire esquisse une moue amusée et gigote naïvement à la manière de Sam Junior lorsqu’elle taquine ses côtes du bout de son index, puis se redresse et entrouvre la bouche d’un air un peu ahuri. Euh... Wait a minute. It backfired quickly. Le temps de quelques secondes supplémentaires, le cerveau du jeune coréen nage dans la semoule. Bon. Le point positif c’est qu’elle a compris le message qu’il voulait lui faire passer de sa main sur la sienne, de ce mot « ami » employé volontairement, et de son regard interrogateur. Elle a deviné qu’il s’en voulait encore d’avoir monopolisé la conversation de façon si éhontée, et d’avoir transformé leur goûter amical en une session de travail un peu trop intense et forte en émotion. Comme à chaque fois, donc. Ughhhh.

Parlons un peu de toi, voilà ce qu’il a voulu dire, et qui a été reçu 5/5 par la psychothérapeute. Un peu trop bien d’ailleurs. Naïvement, le jeune coréen avait cru que cette suggestion suffirait à la lancer dans un monologue passionnant qui lui éviterait l’aspect small talk ordinaire de cette conversation qui s’engage (et dans lequel il est loin d’exceller), se contentant d’agrémenter ledit monologue de commentaires par-ci, par-là. Que nenni les amis. Pas de shortcut avec Sara. Fire away... Elle en a des bonnes, tiens. Sur le terrain, il n’aurait pas hésité une seule seconde, maîtrisant parfaitement l’aspect littéral de la manœuvre fire away. L’aspect métaphorique, en revanche, est nettement moins sa tasse de thé. Speaking of. Comme pour se donner quelques instants de répit pour réfléchir, Sam se penche et rempli sa tasse, dont il prend une gorgée timide. Bonnnn. Il s’écoule quelques secondes de silence hésitant, alors qu’il pince les lèvres comme un élève à qui on viendrait de poser une question qu’il n’a pas écoutée. Où est Bébé Sam quand on a besoin de lui ? Le débit de parole du petit garçon et ses réflexions à tout-va lui seraient d’une aide précieuse, à l’heure actuelle. Sam jette un coup d’œil machinal en direction du couloir, attendant l’intervention d’un deus ex machina miniature qui ne vient pas, puis s’entend commencer doucement, avec un petit haussement d’épaules instinctif : « Et bien... » S’il n’est pas d’ordinaire du genre curieux, et qu’il est bien trop poli et respectueux pour se permettre de poser la moindre question un peu trop personnelle à l’attention de quelqu’un qu’il ne connaît pas bien, avec Sara... et après tout ce qu’ils ont échangé ces dernières minutes (et ces derniers mois), c’est un peu différent. Il ne peut pas s’empêcher de se sentir coupable, de nouveau, de brandir ce mot d’ami bien haut au-dessus d’eux quand il n’a pas pris la peine de véritablement la connaître. Now is the time.

Le jeune homme soupire doucement. La vraie difficulté de l’exercice réside dans le fait qu’il n’a nulle envie de remuer des instants de son passé qu’elle n’a pas forcément envie de revivre. Elle lui en a déjà donné de nombreux aperçus douloureux. Cela suffit, à présent. Il voudrait avant tout qu’elle conserve ce sourire rayonnant et qu’elle prenne véritablement plaisir à évoquer avec lui ce qui lui fait du bien, et non l’inverse. Mais il en sait si peu, au fond, qu’il a peur de marcher bien malgré lui sur une mine. Tant pis. Alea jacta est.  Après une dernière demi-seconde d’hésitation, Sam laisse sa curiosité s’exprimer. « Par exemple, reprend-il d’un air étrangement concentré, comme si l’aspect conversation lui demandait désormais l’intégralité de ses fonctions cognitives, si j’ai bien compris, le père de Sammy... » Il fronce les sourcils le temps de se rappeler du prénom du mystérieux chanteur. « Nate... ajoute-t-il avec un sourire malicieux, est une célébrité. Il doit bien y avoir une histoire là-dessous. Comment l’as-tu rencontré ? » Le militaire lève les yeux jusqu’à elle d’un air mi-interrogateur, mi-angoissé à l’idée d’avoir posé une question qu’il aurait peut-être dû éviter. Mais après tout... ne sont-ils pas d’abord tombés amoureux, pour reprendre le terme si nouveau à ses yeux et dont il vient de comprendre véritablement le sens grâce à Sam Junior ? Comment raconter les débuts d’une histoire d’amour pourrait-il faire perdre son sourire à Sara ? songe-t-il, sans doute un peu trop naïvement. Oh, my sweet summer child. Les joues de Sam rosissent de façon presque imperceptible alors que ses pensées, bien plus douces cette fois-ci, s’égarent de façon totalement inexplicable en direction de Mercy.

Focus. Sam secoue la tête puis se racle la gorge, avant d’esquisse une grimace amusée qui n’annonce rien moins qu’une plaisanterie supplémentaire. Bingo. « Parce que si y a un truc efficace à 100% pour réussir à rencontrer une célébrité, renchérit-il en secouant vivement la tête et en haussant les sourcils d’un air exagérément intéressé. Je suis tout ouïe. » J’ai toujours rêvé de rencontrer IU, n’ajoute-t-il pas, sachant pertinemment que Sara n’aura pas la référence suffisante pour comprendre la fin de la plaisanterie.  
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