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 Birthday party [Sam]

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M. Mercy Wayland
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MessageSujet: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyMer 8 Juil - 18:56


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08 Avril 2020

Dix jours. Ça faisait dix jours que Mercy s’entraînait presque quotidiennement à préparer des plats typiquement coréen sous la supervision des Ombres qui se relayaient auprès d’elle, tantôt en tant que professeur, généralement Yujin ou Renjun, tantôt comme goûteur et critique gastronomique avec un Jaehyun qui prenait ce rôle sans doute un peu trop à cœur. Min-Huyk n’était jamais très loin non plus, bien qu’il ne connaisse pas réellement la nourriture coréenne, il était plutôt là en soutient psychologique. Après plusieurs essais plus ou moins concluant sur différents plats, l’américaine avait finalement jeté son dévolu sur les mandus farcis à la viande et vermicelles et les hotteok, les deux plats qu’elle avait fini par maîtriser à peu près.
On est en droit de se demander pourquoi la jeune femme se donnait autant de mal. S’imprégner un peu plus dans la culture du pays dont était originaire son frère adoptif ? L’aider, justement, à renouer avec ses racines ? Si elle faisait, effectivement, de plus en plus d’efforts pour le bien-être de Min-Huyk, le déclic s’était fait alors qu’elle avait appris que l’anniversaire de Sam approchait. En réalité cette information n’était pas arrivée à ses oreilles par hasard. Jaehyun l’avait dit à Daniel et le cadet des frères Wayland, les deux s’étant empressé par la suite de le relayer à la militaire.

Officiellement, ce ne devait être qu’un petit repas entre les membres des Ombres, Yujin l’avait décrété ainsi, ne laissant pas vraiment le choix à Sam. Personne n’aurait eu l’idée de contredire l’autorité naturelle de la coréenne. Officieusement ils avaient organisés une petite surprise party pour les trente ans de leur capitaine. Une fête à laquelle Mercy avait, bien évidemment, été conviée et qu’elle aurait bien eu du mal à refuser - dans l’optique où elle n’aurait pas voulu y aller - étant donné que Jaehyun passait son temps à venir lui demander si elle serait bien là et que Min-Hyuk s’était mis en tête de l’aider à se préparer le jour-J. Dieu soit loué, elle ne comptait louper cette soirée pour rien au monde de toute façon.

Toute la journée, la jeune femme avait trépigné, attendant avec impatience le moment de rentrer à son petit appartement de la base pour tout préparer. Heureusement, les deux recettes qu’elle avait choisi n’étaient pas très longues à préparer, il fallait juste un bon coup de main pour que ce soit aussi beau à la vue qu’au goût. La militaire, malgré les compliments des Ombres n’étaient toujours pas vraiment satisfaite d’elle-même, comme si elle doutait de pouvoir réussir un plat dont elle n’avait pas l’habitude. Une fois les plats prêts, elle les avait réservé dans deux récipients pour qu’ils restent chaud sans avoir besoin de les faire cuire à nouveau, ce qui n’aurait pas manqué d’altérer leur goût.
Après la cuisine, elle avait dû s’occuper d’elle-même, une tâche tout aussi compliquée à ses yeux que l’était la préparation des mandus et hotteok. S’il lui arrivait, bien évidemment, de sortir et de s’apprêtait, elle n’avait jamais cherché à se mettre autant en valeur que ce soir. Elle se contentait souvent d’un haut un peu aguicheur avec un jean bien coupé, un peu de maquillage et hop. Pourtant ce soir, elle voulait vraiment être à son avantage, se laissant même persuader par son petit-frère d’enfiler une robe vert bouteille avec de nombreuses formes géométriques et graphiques, s’arrêtant au genou et avec un décolleté vertigineux. En guise de maquillage elle s’était contenté de couleurs neutres pour ses paupières comme pour sa bouche, rehaussant simplement son regard d’un trait d’eye-liner et de mascara.

C’est un peu moins d’une heure avant l’heure-H que l’américaine est enfin prête. Elle enfile un long manteau léger par-dessus sa tenue, chaussant ses escarpins noir avant de descendre et de traverser la base pour se rendre au point de rendez-vous : le bar de Little Creek. Mercy n’est pas vraiment certaine de bien avoir compris le plan des Ombres pour que Sam ne soupçonne rien, mais peu importe. Elle arrive une dizaine de minutes avant l’heure à laquelle le coréen est censé faire son entrée. « Wow. » commente juste Renjun lorsqu’elle retire son manteau. « Tu veux lui donner un infarctus le jour de son anniversaire ? » s’enquit ensuite le benjamin des Ombres. « J’aurais jamais dû écouter Min-Huyk. » grommelle la jeune femme en tirant légèrement sur le bas de sa robe, ce qui ne fait qu’accentuer son décolleté. « Ne les écoute pas, tu es parfaite comme ça. » la rassure l’aînée du groupe avec un sourire bienveillant, et un regard noir aux deux concernés qui semblent immédiatement trouver d’autres centres d’intérêts que la jeune femme.

Soudain, un signal qui lui échappe, met tout le monde en émoi, tous ceux qui ne font pas partis des Ombres sont priés d’aller se cacher un peu plus loin, les lumières du bar se font plus tamisées encore qu’à l’accoutumé pour les aider à se dissimuler dans les recoins sombres du bar. L’arrivée du birthday boy est imminente, et Mercy trépigne d’impatience, bien qu’un peu angoissée de lui offrir le cadeau qu’elle a préparé pour lui.

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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyDim 12 Juil - 1:02

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Birthday Party

« Est-ce que, vraiment, c’est nécessaire ? » soupire Sam en roulant des yeux et en levant légèrement la tête en direction du plafond... geste qui lui vaut aussitôt une petite tape de réprimande sur le dessus du crâne de la part de Soohyun. « Incontournable. Ne bouge pas, oppa. » commente-t-elle sans détour, avant de faire claquer bruyamment sa langue contre son palais, comme pour faire taire toute nouvelle protestation. Assise en tailleur en face de lui sur son lit, la jeune femme s’applique, sourcils froncés, à coiffer diligemment son capitaine, libérant esthétiquement son front et forçant quelques mèches rebelles à prendre la position qu’elle souhaite à l’aide d’un discret mais savant coup de gel. Le jeune coréen inspire profondément et cesse de bouger, docile. Ses lèvres dessinent un léger sourire amusé, alors qu’il observe le visage concentré de sa camarade, et qu’il sent ses gestes précis quelque part au niveau de son front. Il y a bien longtemps qu’il s’est rendu à l’évidence. Quand Soohyun a décidé de quelque chose, mieux vaut être dans son camps que dans l’équipe adverse. Question de survie. La jeune femme a la rancune tenace, et si elle ne le lui fera pas comprendre sur le moment, il n’a pas très envie de risquer un empoisonnement à petit feu pour une histoire de cheveux. D’autant qu’au fond... Il n’a rien de mieux à faire, à l’heure actuelle.

D’un coup d’œil prudent (et sans bouger la tête, de peur d’un nouveau rappel à l’ordre), il observe le reste des habitants du dortoir, occupés eux aussi à s’apprêter comme il se doit. Un peu plus qu’il ne se doit, d’ailleurs, non ? Sam arque un sourcil. Depuis quand son anniversaire est-il une occasion de rejouer la cérémonie des Oscars ? Que Jaehyun mette un noeud papillon passe encore, lui qui a toujours été dans l’excès lorsqu’il est question d’un événement, quel qu’il soit, concernant son capitaine. Que Renjun ressemble à s’y méprendre à une célébrité sur le point de fouler le tapis rouge d’une première ne le choque pas outre mesure non plus... c’est plus ou moins ce à quoi il ressemble chaque fois qu’il sort quelque part anyway. Mais que Yujin mette une robe, en revanche, lui semble passablement suspect. Peut-être est-elle simplement devenue plus sentimentale, avec le temps, et souhaite-t-elle mettre à l’honneur un évènement qui, pour lui, n’a pas vraiment d’importance ? Sam hausse mentalement les épaules. S’il ne lui serait pas venu à l’esprit de contrecarrer la volonté divine de Mama Bear, lorsque cette dernière a suggéré aux Ombres de fêter son anniversaire autour d’un repas qu’elle se proposait de leur cuisiner au bar de la base... Il ne partage pas tout à fait le degré d’enthousiasme de ses compagnons d’armes. Comme chaque année, à vrai dire.

Son anniversaire a toujours été une question... compliquée, pour le coréen. Pour une raison que lui seul est en mesure de comprendre. Même les Ombres ne peuvent le deviner. Ce jour n’est pas spécialement synonyme de mauvais souvenirs ou de traumatisme, pourtant. Au contraire. C’est un jour qu’il a appris à apprécier. Un jour qui le renvoie aux gâteaux délicieux de tante Kim, partagés avec tous les résidents du centre. Un jour qui lui rappelle aussi ceux qu’il a fêtés avec l’équipe des Ombres au complet au fil de ses années à l’armée, alors qu’il se construisait une nouvelle famille. Ce sont les rires, d’abord, les moments de liesse, et tous ceux qui l’ont entouré, auxquels il pense lorsqu’on lui parle de cette date à laquelle il est censé changer d’âge. Censé, oui. Voilà ce qui le dérange. Cette date a toujours été un mensonge. A tel point, d’ailleurs, qu’il a presque fini par y croire lui-même. Et au fond... Où s’arrête le mensonge et où commence la vérité ? N’est-il pas de nouveau lorsque ses pieds l’ont fait franchir la frontière quelques vingt années plus tôt ? Peut-être, oui. Peut-être est-ce pour cette raison qu’il l’a toujours en partie accepté ainsi, et qu’il a pu apprécier ce jour pour ce qu’il est. Mais quelque part en lui, une insatisfaction subsiste. Comment peut-il laisser ceux qui lui sont le plus proches s’exalter autour d’un évènement qui n’est que le résultat d’une certaine malhonnêteté ? Je suis un menteur, songe-t-il pour la millième fois de la journée, en fermant les yeux.

« VOI-LA ! » s’exclame soudain Soohyun en s’éloignant de quelques centimètres pour observer son œuvre d’un coup d’œil satisfait, l’arrachant efficacement à ses pensées (ridicules) en le faisant légèrement sursauter. « T’es trop beau, comme ça, reprend la militaire avec un enthousiasme de fangirl un peu trop proche de celui de Jaehyun pour être honnête, en sortant son téléphone d’il-ne-sait-trop-où d’un geste expert, attends, faut que j’immortalise. Fais celui qui est perdu dans ses pensées, genre photoshoot, tu vois ? » Peu coopératif, Sam se contente d’arquer un sourcil impatient dans sa direction, du genre « C’est bon, je peux disposer ? », au moment précis où Yujin dépose précautionneusement sur son lit un ensemble simple mais élégant qu’elle a pris la peine d’installer sur un cintre, pour éviter de le froisser, probablement après y avoir donné un coup de fer. « Enfile ça, le model. Tu es le dernier. Je te signale qu’on t’attend pour y aller ! » Le jeune soldat entrouvre la bouche pour protester que ce n’est pas sa faute du tout et que c’est Soohyun qui le ralentit, outré qu’on puisse seulement insinuer qu’il risque d’arriver en retard... Quand bien même tous les participants à cette soirée (de son point de vue, bien sûr) sont dans la pièce et que la notion même de retard n’a donc strictement aucun sens. Sans compter qu’il n’avait de toute façon pas prévu de se changer dans un premier temps...  

« Dites... ose-t-il faire remarquer à la place, avec une petite moue amusée, pianotant du bout de ses doigts sur son genou, et moi je vous signale pour information que je vais prendre trente ans, pas trois. Vous ne pourriez pas plutôt vous occuper de Jaehyun et vérifier qu’il a fait correctement ses lacets ? » Un hoquet d’outrage à l’autre bout de la pièce lui confirme l’emplacement de l’intéressé, assis par terre, ruinant avant l’heure son pantalon pourtant impeccable, Haru lové entre ses jambes. Le cadet des Ombres déloge gentiment le chat pour se redresser et tirer allègrement la langue à son Capitaine. « N’importe quoi. Je suis totalement autonome. » réplique-t-il en réajustant exagérément son noeud papillon excentrique (dont il semble particulièrement fier) avec un sourire Colgate. « Et habillé, surtout, renchérit Yujin en lançant un coup d’œil appuyé en direction de Sam, qui détourne savamment les yeux pour éviter le regard-qui-tue. Ce qui est toujours mieux que certains. Allez, chop-chop ! »

Ne jamais protester deux fois de suite. Règle de survie très importante. « Chef, oui, chef ! » finit-il par répondre simplement en mimant un salut militaire exagéré, sous un claquement de langue désapprobateur de Yujin, du genre « Arrête de faire le malin où ça va mal finir », qui s’éloigne aussitôt pour terminer d’empaqueter ce qu’il suppose être les plats dont ils vont se régaler d’ici peu. Il baisse les yeux en direction des vêtements préparés pour lui, et pousse un nouveau soupir. Pour un trentenaire, c’est tout de même un comble. Il a soudain l’impression de faire office de poupée Barbie grandeur nature. On le coiffe, on l’habille.... Il est vaguement soulagé, d’ailleurs, que personne ne lui ait fait prendre son bain. Bref. Ils n’en font qu’à leur tête, et au fond... Il ne changerait ce détail pour rien au monde, quoi qu’ils puissent manigancer.

Il ne lui faut que peu de temps pour enfiler le pantalon noir, la chemise blanche (que Soohyun, qui le surveille toujours d’un œil attentif au cas où, s’empresse de déboutonner esthétiquement au niveau du cou, pour son plus grand agacement) et la veste de costume noir fournis par l’aînée des Ombres. « Prêt ? » lui demande alors cette dernière, tandis que Siwon esquisse un geste rapide au niveau du téléphone caché dans sa poche, et qui échappe totalement au capitaine.

« Prêt... » approuve-t-il en commençant à se diriger vers la porte, tous les autres, apprêtés comme lui, faisant mine de lui emboîter le pas, alors qu’ils savent tous pertinemment ce qui va arriver... Sam est en effet interrompu en plein élan par la sonnerie de son téléphone, qui le fait froncer les sourcils. Son visage s’éclaire en voyant le nom qui s’affiche à l’écran, et il redresse la tête. « Lieutenant Lee ! » annonce-t-il avec un sourire éclatant, à la manière d’un gamin qui aurait entraperçu le Père Noël, tandis que ses camarades (aux talents d’acteurs indiscutables), jouent plus ou moins la surprise à différents degrés, alors même qu’ils sont les instigateurs de l’appel en question. « On file devant, s’empresse de répliquer Yujin en poussant les uns et les autres dans le dos, direction la sortie, pour ne pas lui laisser le temps de protester. Tu nous rejoints quand tu as fini, et tu lui dis bonjour de notre part. » Le plan fonctionne à merveille. Sam est bien trop ravi d’avoir l’occasion de discuter avec son mentor pour se montrer un tant soit peu suspicieux, ou seulement faire attention à la précipitation avec laquelle ses camarades se sont éclipsés.

Pendant qu’il échange avec le Lieutenant Lee (ce dernier ayant eu pour mission d’occuper Sam entre vingt et trente minutes, le temps qu’ils terminent les derniers préparatifs), les Ombres rejoignent le bar de Little Creek, installent ce qui leur reste à installer (Siwon s’occupant notamment des branchements de la sono et des micros en vue de l’idée brillante de Jaehyun d’improviser un karaoké en fin de soirée), et accueillent les invités. Parmi eux se trouvent certains membres de l’O.N.U qui ont pu se rendre disponibles, notamment Charlie, le leader, Kai, Tyler et Finn, Margo ayant promis de faire une brève apparition en fin de soirée si elle en a l’occasion. Les Ombres saluent l’arrivée de Mercy à leur manière bien particulière au moment où elle retire son manteau pour dévoiler sa tenue, et Jaehyun s’en va même aussitôt après repérer Min-hyuk un peu plus loin, afin de le remercier chaleureusement pour sa contribution au choix de la robe de sa soeur, malgré le risque qu’elle présente d’un arrêt cardiaque prématuré pour son capitaine. Soohyun reçoit pour mission d’aller surveiller l’arrivée du birthday boy, depuis un endroit que même les Ombres ne sont pas capable de déterminer, à partir du moment où elle s’y est dissimulée. C’est elle qui donnera le signal.

Ledit birthday boy, donc, inconscient du plan machiavélique concocté par ses frères d’armes dans le but de lui provoquer un AVC pour fêter ses trente ans, finit par raccrocher d’avec son mentor, un grand sourire aux lèvres. Il ne lui faut en général pas plus de quelques minutes de conversation avec le Lieutenant Lee pour retrouver aussitôt tout son aplomb et se sentir complètement rasséréné. Il en oublie même ce qui le dérangeait dans un premier temps à la pensée de la date d’aujourd’hui, et s’empresse de traverser la base militaire au pas de course, légèrement inquiet... non pas d’avoir fait patienter ses frères d’armes plus que nécessaire, d’ailleurs, mais bien plutôt qu’ils se soient permis d’entamer sans lui les plats délicieux de Yujin. Pas plus que n’importe qui, il n’est capable de remarquer Soohyun de l’endroit où elle s’est cachée. Cette dernière envoie un discret message à Jaehyun quelques minutes avant que le jeune soldat ne pénètre dans le bar.

Ce dernier est plongé dans une semi-obscurité qui, de l’extérieur, lui met la puce à l’oreille. A tel point que Sam ralentit progressivement l’allure, et entre dans la salle à pas lents... et prudents, sourcils froncés. Qu’est-ce qu’ils ont encore inv... Sa question silencieuse est brusquement interrompue par le retour des lumières, et un « SURPRISE ! » retentissant, lancé plus ou moins à l’unisson par... tout un tas de gens. Oh gosh. Tout un tas de gens. Hébété, Sam entrouvre la bouche, les bras ballants, statufié dans l’entré, les yeux écarquillés de surprise. Effet réussi, à 100%, donc. Le temps d’une fraction de seconde, il est incapable de faire un geste, comme si son corps passait en système d’auto-défense et l’empêchait d’approcher de la fosse aux lions. Puis il secoue la tête et commence à esquisser un petit sourire timide, touché, en comprenant que tous ces gens ne sont certainement pas des lions, et encore moins n’importe qui. Ils sont là pour lui. Une étrange chaleur lui envahit la cage thoracique et une pensée fugace lui traverse l’esprit le temps d’une fraction de seconde. Où est Mercy ? Avant qu’il ait pu faire un geste, Jaehyun lui saute à moitié dessus, passant un bras autour de ses épaules. « Joyeux anniversaire, Hyung ! s’exclame-t-il d’un ton si sincère et si plein d’affection qu’il arrache un petit rire tendre à son capitaine, et termine de le sortir complètement de sa torpeur. T’as vu, t’as vu ? Tout le monde est là ! Je veux dire... Tout le monde. » Sam cligne des yeux, sans bien comprendre pourquoi le jeune homme insiste sur ces trois derniers mots, comme s’ils avaient un tout autre sens... Il balaie l’assistance d’un regard observateur, suivant celui de Jaehyun.

Et... Et rencontre les yeux de Mercy. Il se passe alors un phénomène physiologique très étrange. Son coeur remonte jusque dans sa gorge, son estomac chute jusqu’au niveau de ses talons, et de manière générale, ses organes internes semblent se désorganiser en un branle-bas de combat chaotique. De même que ses neurones, d’ailleurs, dont les connexions emmêlées sous la panique ressemblent désormais à un paquet de noeuds impossible à remettre en ordre. Ce ne sont pas tant ses yeux (quoique, ils sont déjà, à eux seuls, bien suffisants pour le mettre à terre) que... le reste (pour le dire calmement) qui transforme le cerveau du jeune coréen en éponge et ses genoux en confiture. Buddha almighty. Ses yeux glissent bien malgré lui sur la silhouette de la jeune femme, joliment mise en valeur par la couleur et la forme de sa robe. Sa gorge est sèche et il déglutit avec difficulté, clignant des yeux à la manière d’un poisson hors de l’eau. Eo.. Eotteoke. Il n’y a que ça à dire. Que ça à penser. Penser étant d’ailleurs un bien grand mot. L’erreur 404 affichée par son cerveau ne semble pas vouloir se résoudre de si tôt et il lâche sans le vouloir un marmonnement sans le moindre sens, qui fait rire Jaehyun, toujours accroché à son épaule. Ce dernier finit par le lâcher, et, constatant que son supérieur est toujours bel et bien cassé, se permet de le pousser subtilement dans la direction de la jeune femme.

Étrangement docile, Sam sent ses pieds suivre le mouvement proposé par le cadet des Ombres sans se poser la moindre question. Comme si c’était précisément là, et nulle part ailleurs, qu’il voulait se rendre. L’apparition de Mercy a occulté momentanément le reste des invités de son esprit comme de sa vision. Il ne les perçoit que vaguement, arrière-plan flou très légèrement en mouvement aux abords de sa conscience. Arrivée devant elle, Sam sent son cœur s’agiter violemment contre ses côtes, aussi bien de panique que de joie à l’idée de la savoir si près. Il n’a pas encore retrouvé suffisamment de capacités intellectuelles pour réfléchir à quoi que ce soit, cependant. No thoughts. Empty head. « Tu... tu... tu es... » s’entend-il balbutier, esquissant un petit sourire instinctif et luttant pour trouver le mot qui lui manque. Comment le pourrait-il ? Il a l’impression que son cerveau n’est plus qu’un tas de semoule. Anglais, coréen... chinois, même, pourquoi pas ? Il ne trouve pas un seul mot, dans une seule langue, capable de qualifier l’émotion que son apparition vient de lui faire ressentir.

« Gorgeous, intervient alors la voix charmeuse de Renjun, qui vient lui agacer l’oreille droite en se penchant juste derrière lui, tapotant légèrement son épaule. C’est le mot que tu cherches. Gorgeous. » Il lui adresse un petit clin d’œil avant d’ajouter, en s’exprimant cette fois-ci stratégiquement dans leur langue natale avec un petit sourire narquois : « Dépêche-toi de le lui dire correctement, sinon c’est moi qui le fait. » Le sniper rit légèrement d’un air goguenard, en s’éloignant pour éviter le coup de coude de Sam, que la réplique de Renjun a eu le mérite de sortir de son état second. Le militaire secoue la tête et se racle la gorge avec un petit sourire gêné. « Tu... tu es magnifique, approuve-t-il d’une voix douce, les joues légèrement rosées, en relevant les yeux jusqu’à elle dans un soudain élan de bravoure. Merci d’être là... » Il ne sait pas exactement pourquoi, mais il sait que cette phrase veut dire bien plus.  Il sourit doucement et une vague de bien-être et de soulagement le traverse de part en part. Comment a-t-il fait, jusqu’à maintenant, pour ne pas réaliser qu’il avait besoin qu’elle soit là, aujourd’hui ?
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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyLun 13 Juil - 2:55


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Les réflexes ont la vie dures. C’est la première pensée qui traverse l’esprit de Mercy en voyant Sam pénétrer dans le bar, aux aguets. Il y a forcément une part de lui qui est conscient que rien de grave ne peut lui arriver, pourtant son instinct a pris le dessus. Évidemment il ne se pose pas longtemps la question puisque tout le monde sort de sa cachette pour un retentissant « SURPRISE! » qui a parfaitement l’effet escompté puisque le birthday boy resté figé dans l’entrée pendant quelques secondes, ce qui ne manque pas de faire naître un sourire attendri sur les lèvres de la jeune femme. Elle n’aurait manqué ça pour rien au monde. Pourtant elle reste légèrement en retrait, n’osant pas vraiment approcher, sans trop savoir pourquoi au fond. Elle en profite pour l’observer, le regardant rire avec le cadet des Ombres. « Tu devrais aller le voir. » suggère Min-Hyuk en lui donnant un léger coup de coude dans les côtes. « Il y a plein de gens qui sont venus pour lui, je ne vais pas aller l’accaparer. » réplique la jeune femme avec un sourire qui s’agrandit alors qu’elle croise le regard du coréen. « Hm-hm. » commente le jeune homme en s’éloignant discrètement tandis que Jaehyun pousse négligemment son capitaine dans la direction de la brune.

C’est plus fort qu’elle, lorsque le militaire arrive devant elle, l’américaine ne peut pas s’empêcher de l’accueillir avec un immense sourire heureux sur les lèvres. Heureuse. Un mot qui avait, peu à peu, recommencé à faire parti de son quotidien. Elle n’était jamais vraiment malheureuse depuis qu’elle avait rejoint les Pirates, la mort d’Aiden mise à part. Mais depuis quelques temps, elle se surprenait à sourire bêtement, pour rien, même parfois lorsqu’elle était seule chez elle et qu’elle pensait à Sam, pour une raison ou pour une autre.
Elle se mordille légèrement la lèvre alors que le coréen bredouille, cherchant un mot qui semble lui échapper. En a-t-elle fait trop ? Est-ce que cela fait trop vulgaire ? Trop osé ? Ou, comme le craignait Jaehyun, a-t-elle provoqué un AVC au jeune homme ? Elle laisse échapper un éclat de rire à l’intervention de Renjun qui la complimente à nouveau avant de s’adresser uniquement à Sam dans leur langue. Si elle est encore bien loin de comprendre quoique ce soit, elle n’est pas stupide au point de ne pas se douter qu’elle est le sujet de la conversation, qui a le mérite d’aider le capitaine à trouver ses mots. « Merci. » souffle-t-elle alors que ses joues prennent une légère teinte rosée qui n’a rien à voir avec son maquillage. « Ça te va bien le costume, on devrait peut-être demander à ce que ce soit le nouvel uniforme. » plaisante-t-elle en esquissant une petite moue taquine qui s’étire en un sourire tendre au remerciement du coréen. « Je n’allais tout de même pas manquer tes trente ans ! Joyeux anniversaire Sam. » s’exclame-t-elle avec une certaine tendresse dans la voix qui ne fait que s’accentuer sur la fin. « De toute façon, je ne suis pas certaine que Jaehyun m’aurait permis d’être absente... Il aurait bien été capable de me kidnapper. » persifle-t-elle sur un ton de conspiratrice, ses yeux pétillants d’amusement.

En parlant de kidnapping, Sam finit par se faire accaparer par d’autres invités qui, eux aussi, veulent féliciter la star de la soirée. Séparant les deux jeunes gens. « Ça fait du bien de te voir sourire. » s’élève la voix du Commander soudain aux côtés de la brune qui regarde Sam se faire traîner d’une personne à l’autre. « Je ne t’avais pas vu si heureuse depuis le jour où tu as été acceptée parmi les SEALs. » souligne-t-il avec un sourire sincère. « Je sais. » murmure-t-elle du bout des lèvres sans pouvoir se départir de son sourire. Pour un observateur extérieur, cela semblerait être une simple conversation banale entre un supérieur et son subordonné, en réalité, ils se disent bien plus que ça. Keilani lui fait comprendre qu’il a bien remarqué que c’est grâce au coréen que la jeune femme a retrouvé son sourire, quant à elle, elle lui signifie qu’elle a saisi le message, elle ne peut pas rester à attendre au risque que sa chance passe. Pourtant elle hésite, malgré tout, malgré Messara, elle a peur, peur de submerger le coréen avec ses propres sentiments, peur qu’il ne se sente coupable si jamais il devait ne pas ressentir la même chose... Elle craint surtout de perdre cette amitié si précieuse à ses yeux... Tant qu’elle ne dit rien, ils peuvent rester ainsi, plus que des amis, sans vraiment mettre de mot dessus.

Quelques instants plus tard un tintement de verre se fait entendre. « Tout le monde à table, venez manger tant que c’est chaud ! » s’exclame Yujin alors que déjà les gens s’approchent de la longue tablée, Jaehyun et Min-Huyl se sont tous les deux installés en laissant deux sièges entre eux avant de faire signe à Sam et Mercy. So much for subtle. La jeune femme ne peut s’empêcher de sourire alors qu’elle prend place entre son frère et le coréen. « You’re stuck with me. » plaisante la jeune femme à demi-mot tandis que les invités continuent à s’installer autour du repas préparer en grande partie par Yujin excepté le paquet qui se trouve sur la table et que Mercy a préparé. « Tu as le droit d’ouvrir celui-là tout de suite. » explique Jaehyun avec sans doute un peu trop d’enthousiasme pour ne pas paraître suspect. En plus des boites de nourriture savamment empaquetées dans un tissu, un petit papier sur lequel on peut lire un simple écrit avec application avec en dessous You’re already home. « J’espère que ça sera bon... » souffle doucement la brune en se mordillant les lèvres, tandis que ses joues se teintent à nouveau de rose. « Même si j’ai eu de bons professeurs, je ne suis pas certaine d’être la meilleure élève... » s’excuse, de manière détournée, la jeune femme. Ce cadeau est important, elle ne veut pas qu’il soit raté, que tout soit gâché parce qu’elle n’est pas aussi bonne cuisinière que Yujin. Si elle pouvait, elle se cacherait probablement sous la table, une attitude qui ne lui ressemble guère pourtant, mais, étrangement, tous les regards sur elle en cet instant la dérange, elle aurait préféré que tous les cadeaux se fassent en fin de soirée, quitte à ce qu’il ne puisse lui dire que le lendemain comment étaient les plats. Là... elle a presque l’impression de voler la vedette à Sam, sans compter qu’elle a commencé à prendre l’habitude de leurs instants seuls, sur les toits, à la crique, en entraînement... Ici elle se sent... exposée, prise au piège, avec aucun moyen de se défendre, jusqu’à ce que Min-Hyuk vienne glisser sa main dans la sienne. Il connaît bien sa sœur, et décèle sans mal l’angoisse et les doutes qui s’instillent dans son cœur. Elle lui jette un regard en coin avant d’esquisser un sourire, un merci silencieux, en attendant que le coréen découvre son premier cadeau.

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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyMer 15 Juil - 17:30

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Birthday Party

Rien de tout ceci n’était prévu. Mais il ne peut désormais plus l’imaginer autrement. Sam est d’abord abasourdi, confus, hébété... et extatique. Parce qu’elle est là. Parce que ses pieds, indépendants, le conduisent jusqu’à elle avant qu’il ait seulement le temps de reprendre ses esprits. Parce que le sourire qu’elle lui adresse envoie un frisson délicieux cascader le long de sa colonne vertébrale, et un chatouillis curieusement agréable taquiner son ventre. Le jeune coréen sent les commissures de ses lèvres se redresser plus encore, imitant sans le réaliser l’expression que la jeune femme lui adresse. Une expression qui ne lui est pas si familière d’ordinaire, mais qui gagne petit à petit du terrain au fil des jours et des heures passés avec elle. Elle chasse la tension sur son front et dans ses épaules, et le voile qui noie d’ordinaire ses prunelles disparaît. Le jeune soldat semble se métamorphoser, doucement mais sûrement, en sa présence. Ses yeux brillent de la même étonnante lueur que ceux de Mercy, et son visage s’éclaire alors qu’une émotion étrange le saisit à la gorge. Il ne sait pas exactement comment la décrire. C’est une sorte de bien-être qui envahit tout son corps chaque fois que la jeune femme traverse ses pensées. Un sentiment nouveau, imprévisible mais puissant, qui lui donne la curieuse impression que, quoi qu’il arrive, tout ira bien. Est-ce cela, ce qu’on appelle être heureux ? Il n’est pas certain, encore, de ce que ce mot signifie vraiment, mais c’est le seul qui lui traverse l’esprit en croisant le regard de Mercy et en laissant son sourire l’inonder d’une vague de chaleur agréable.

... qui ne l’empêche pas de se couvrir de ridicule, cependant. Ben oui. Quand on perd des neurones dans la bataille (sans compter que certains se sont déjà à peine remis de la surprise d’une célébration improvisée de grande ampleur, et paniquent encore à l’idée du nombre d’invités présents), difficile de retrouver un vocabulaire approprié, dans une langue comme dans une autre. A supposer qu’il existe un vocabulaire pertinent, d’ailleurs, pour qualifier la beauté de la jeune femme, dont il a bien du mal à détacher son regard malgré tous ses efforts pour retrouver un tant soit peu de nonchalance et de naturel. Que va-t-elle donc finir par penser, s’il ne parvient pas à redonner une altitude conventionnellement acceptable à ses yeux qui ne cessent de se perdre malgré lui dans la contemplation des courbes de la brune ? Il se retient tout juste de se gifler lui-même pour se forcer à se concentrer. Eyes up, bon sang. Il la voit se mordiller la lèvre et interprète mal sa réaction, qu’il croit être avant tout de la gêne, face à son regard appuyé. Calm DOWN, s’ordonne-t-il en silence, tu vas la faire flipper, à force... ce que les battements accélérés de son cœur ignorent royalement.

Fort heureusement, Renjun arrive à la rescousse (à sa manière bien particulière...), et étouffe dans l’œuf un moment de panique inutile. Sam se détend en entendant Mercy laisser échapper un éclat de rire à la remarque du womanizer en puissance... qui termine de le réveiller comme il se doit en ajoutant quelque chose en coréen à son intention. Gnia, gnia, GNIA. S’il ne réussit pas à atteindre Renjun, qui s’éloigne juste avant de se prendre un coup bien senti (et mérité), cet intermède lui permet de retrouver un tant soit peu de présence d’esprit... suffisamment, en tout cas, pour s’adresser enfin à elle dans une langue humainement compréhensible. Sam esquisse automatiquement un léger sourire timide alors qu’elle répond à son compliment sans doute maladroit, d’un « Merci » tout aussi timide. S’il remarque le très léger rose qui teinte les joues de Mercy, il n’ose pas en chercher l’origine... Et n’en a de toute façon pas le temps avant que la situation ne se retourne littéralement contre lui à la réplique qui suit.

A son tour, le rouge lui monte aux joues lorsque la jeune femme complimente sa tenue... qu’il n’a même pas choisie, maintenant qu’il y pense. Le temps d’une fraction de seconde (et pour une raison qu’il ne comprend pas bien d’ailleurs), il remercie silencieusement la prévenance de Maman Yujin et les bons soins capillaires de Soohyun qui auront au moins eu le mérite de lui sauver un minimum les apparences. Encore que... Face à l’élégance de la brune tout près de lui, il a soudain l’impression de n’être pas beaucoup plus attrayant qu’un bigorneau à marée basse, et regrette cruellement de ne pas avoir jeté au moins un coup d’œil au miroir avant de quitter le dortoir. S’il avait su qu’elle allait être là, il aurait pris le temps d’inspecter le travail de Soohyun, juste... Juste pour voir, quoi. A quoi ressemble-t-il ? Il n’en a pas la moindre idée, et cela l’inquiète. Hold on. Pourquoi, d’ailleurs ? L’espace d’un battement de paupières, le jeune coréen est dérouté par ses propres pensées. Depuis quand plaire physiquement entre-t-il en ligne de compte ? Aurait-il, enfin, passé trop de temps en présence de Renjun ? La remarque de Mercy l’arrache à sa confusion... Pour le plonger immédiatement dans une autre.

Le nouvel uniforme ? Comment ça, le nouvel uniforme ? Ses connexions cérébrales, très largement fragilisées par les précédents choc émotionnels successifs, ne semblent pas tout de suite en mesure de saisir le second degré évident de la plaisanterie de la militaire... à l’instar de son compatriote de prénom quelques mois plus tôt. L’espace d’un bref instant, ses yeux s’agrandissent et sont traversés d’un éclat paniqué, avant que sa matière grise ne résolve l’équation pourtant simple, aidée par la petite moue taquine de la militaire. C’était une blague, patate. Il se retient tout juste de lever les yeux au ciel, exaspéré par sa lenteur cérébrale. « Oh... » lâche-t-il en se mordant la lèvre inférieure, baissant légèrement les yeux comme pour inspecter sa tenue bien qu’il ne puisse pas vraiment se rendre compte de ce à quoi elle fait allusion. Et que cela le frustre, plus que ça ne devrait. Puis il relève la tête jusqu’à elle et tente un petit sourire hésitant, accompagné d’un haussement d’épaules, avant d’avouer : « Ce n’était pas mon idée, le costume, à vrai dire. Elles ne m’ont pas laissé le choix. Mais tant... tant mieux, alors. Merci. » Sa voix s’évanouit presque sur la fin, alors qu’il réajuste machinalement sa veste sur ses épaules en se raclant la gorge, avant de secouer la tête, profitant de la porte laissée entrouverte par la jeune femme pour appeler l’humour en renfort et retrouver la totale maîtrise de lui-même : « Ceci dit... Ne dis pas ça trop fort... » Il place théâtralement une main devant sa bouche et se penche sur un ton de conspirateur pour ajouter : « Y en a quelques uns, ici, à qui ça pourrait donner de très mauvaises idées. » Bien qu’il n’ait pas besoin d’illustrer son propos pour qu’elle devine de qui il est question, Sam glisse un coup d’œil appuyé en direction de Jaehyun un peu plus loin, avec un discret mouvement du menton. Manquerait plus que le prochain entraînement des Ombres se fasse en smoking. Ils auraient l’air malin, tiens.

Puis il sourit de plus belle en sentant une nuée de papillons chatouiller son estomac alors qu’elle lui répond qu’il était hors de question de manquer son anniversaire. Il ne sait pas exactement si ce sont simplement ses mots, ou plutôt la façon dont elle les a prononcés, qui lui donne de nouveau cette étonnante sensation de bien-être... mais peu importe. Il n’a plus envie de se poser la moindre question. Ce Joyeux anniversaire est différent. Pourquoi et comment ? Aucun idée. Il sait juste qu’il l’est, et qu’il lui fait infiniment du bien. « Merci... » répète-t-il très doucement... et volontairement dans sa propre langue cette fois-ci, sachant qu’elle le comprendra sans peine. Il rive son regard au sien, et l’espace d’un instant, il lui prend l’envie de la serrer dans ses bras pour la remercier d’une autre façon. De cette façon qui leur est propre, par ce langage silencieux qu’ils maîtrisent si bien. Quelque chose l’en empêche, pourtant. La présence de tous ces gens, non loin d’eux, dont les regards se posent sur lui, puisqu’il est la raison principale de cette célébration qui les réunis.

A la place, donc, le jeune soldat se concentre sur les paroles de Mercy, qui termine de le rendre à lui-même à l’aide d’une plaisanterie supplémentaire. Il laisse échapper un éclat de rire franc à la mention d’un potentiel kidnapping, et secoue aussitôt la tête en signe de dénégation. Jaehyun... kidnapper Mercy ? L’idée seule est proprement risible, et il ne lui en faut pas plus pour retrouver pleinement leur dynamique ordinaire et confortable, qui leur sied si bien à tous les deux, et que son léger AVC initial a altéré quelques instants en la voyant apparaître comme elle ne l’avait jamais été jusqu’alors devant lui. Une lueur fondamentalement amusée traverse son regard brillant. « Alors là... ne peut-il s’empêcher de commenter en haussant exagérément les sourcils et en écarquillant les yeux d’un air comique, j’aurais payé cher pour le voir seulement essayer, tiens. Tu me l’aurais abîmé, c’est tout ce qu’il aurait gagné ! » Le jeune coréen rit de plus belle en jetant un nouveau coup d’œil aussi paternel qu’exaspéré en direction du cadet des Ombres (en train de comploter il-ne-sait-trop-quelle mauvaise idée en compagnie de Daniel et Min-hyuk), l’air de dire qu’il comprend cependant parfaitement ce qu’elle entend par là, et qu’il s’imagine très bien avec quel enthousiasme Jaehyun a dû venir lui faire savoir que l’anniversaire de son cher capitaine approchait. Et pour une fois... Il ne lui en veut pas le moins du monde, bien au contraire. Le jeune homme esquisse un petit sourire en coin et s’apprête à ajouter... on-ne-saura-jamais-quoi, puisqu’il n’en a pas le temps avant d’être happé par la frénésie des autres invités, qui ne comptent pas le laisser les ignorer bien longtemps.

C’est Finn, le premier, qui vient le saisir par les épaules avec une énergie digne du cadet des Ombres, l’entraînant avec lui en direction des autres membres de l’O.N.U, que le coréen salue d’un grand sourire et avec qui il échange un moment. Il note l’absence de Javier, mais ne s’en familiarise pas. S’ils ne sont plus vraiment en froid depuis la fin de leur mission à Messara, la présence du pilote le ramène toujours bien malgré lui à ce rendez-vous embarrassant avec Katrina, qui l’a mis au pied du mur. Et il sait que Javier en est parfaitement conscient. Tyler lui laisse en effet entendre de façon diplomatique que le cubain a préféré ne pas l’agacer inutilement de sa présence, et lui souhaite malgré tout un très bon anniversaire. « Il dit que son cadeau, c’est justement de ne pas avoir à le supporter. Et qu’il espère que tu aimeras. » conclut Tyler tandis que Charlie lève les yeux ciel et que Sam hausse un sourcil perplexe, retenant pourtant de peu une moue amusée. Du Javier tout craché. Bref. Rompu à la politesse, mais aussi et surtout sincèrement touché et dérouté par tous ces gens qui sont ici pour lui, le jeune soldat prend le temps de discuter avec chacun des invités, à présent à l’aise, une fois la surprise passée. S’il n’est pas un grand spécialiste des situations sociales de ce type, il est pleinement dans son univers parmi ses camarades. Cela lui suffit. Le coréen jette malgré lui de temps à autres des coups d’œil en direction de Mercy, comme s’il avait peur qu’elle ne disparaisse s’il la perd de vue pendant trop longtemps. Ou... ou simplement parce qu’il ne s’est pas encore rassasié de sa vue. Et qu’il ne risque pas de l’être avant longtemps, d’ailleurs. Il l’aperçoit discuter un moment avec le leader des Pirates, à qui il adresse, de loin, un grand signe de la main en guise de remerciement, avant de se faire accaparer par Daniel, qui a vraisemblablement décidé de lui raconter une histoire qui n’en finit pas et dont il a du mal à suivre la ligne directrice. Y en a-t-il seulement une ?

Il voit du coin de l’œil Renjun tenter (déjà) une approche subtile à l’attention de Hannah (bon courage à lui), juste avant de recevoir une tape derrière la tête de la part de Yujin, qui lui ordonne sans mâcher ses mots de venir aider à installer les tables et les chaises, presto. Non loin de là, il entend aussi Jaehyun faire répéter méthodiquement à Min-hyuk du slang coréen qu’il n’était pas vraiment nécessaire qu’il apprenne... juste avant que les deux compères ne soient eux aussi recrutés pour mettre en place le futur lieu du festin. Un peu plus à l’écart du chaos ambiant, Siwon et Christopher sont plongés dans une discussion que probablement eux seuls peuvent comprendre, et qu’il n’ose pas interrompre, de peur de terminer avec une migraine.

Le jeune coréen sourit sans vraiment s’en rendre compte. Cette ambiance bon enfant générale lui électrise les sens et lui fait un bien fou. L’énergie et la franche camaraderie qui circulent d’un geste à un autre, d’un regard à un autre, d’une plaisanterie à une autre... Tout cela lui rappelle ses années chez les Ombres au grand complet, à Séoul comme ailleurs. Il n’y a pas de regrets, cependant, dans cette pensée-là. Pas de coup au cœur, pas de douleur vive à la poitrine. Juste une très vague altération de son sourire alors qu’il s’accorde quelques secondes pour penser à eux. They’re here, songe-t-il, presque rasséréné, en balayant les invités d’un regard tendre, comme s’il pouvait également apercevoir ceux de ses camarades qui ne peuvent être là. Il réalise soudain que ces années passées au sein de forces spéciales sont celles qui se rapprochent le plus de ce qu’il ressent aujourd’hui. Parce qu’elles sont des années où il a été véritablement heureux. A ce mot, son regard glisse une fois de plus en direction de Mercy et son coeur lui semble vibrer dans sa poitrine sans qu’il cherche à comprendre pourquoi. Parce qu’au fond, il le sait. Il ne lui manque en réalité qu’une seule personne, là, maintenant. Mais il refuse que cette pensée-là assombrisse cette soirée. Il la met à l’abris dans un coin de son âme. Il y songera plus tard. Promis.

Pendant ce temps, la maîtresse de cérémonie n’a pas chômé (ses recrues « volontaires » non plus, à vrai dire), et ne tarde pas à annoncer finalement à tout le monde que le repas est servi. Perdu dans la cohue des affamés qui s’installent autour de la longue tablée, Sam pivote sur lui-même, cherchant machinalement Mercy du regard et esquissant quelques pas hésitants en direction de la table, sans trop savoir à quel endroit il est censé prendre place. Oh, il a bien une petite idée d’où il voudrait s’asseoir, mais de là à la mettre en pratique... Bien évidemment, Jaehyun got his back et Sam arque un sourcil, le regard attiré par le geste de son petit frère de cœur, qui lui indique deux chaises inoccupées, stratégiquement placées entre lui et Min-hyuk. Really ? Il se retient tout juste de lever les yeux au ciel, bien qu’en toute honnêteté, il leur soit infiniment reconnaissant de ne pas leur avoir laissé le choix. Il esquisse un nouveau sourire instinctif en réponse à celui de la jeune femme, qui prend place à ses côtés. Ses organes internes se réorganisent à la remarque qu’elle lui glisse à mi-mot, et à laquelle il répond d’un ton mi-sérieux, mi-amusé : « Lucky me... », bien qu’il sache pertinemment que la chance n’a rien à voir là-dedans, à moins qu’elle ne s’appelle Jaehyun et Min-hyuk. Pour souligner ses quelques mots, il adresse à la brune un discret clin d’œil complice, tentant en vain d’ignorer le fait que, installés comme ils le sont, l’épaule nue de la jeune femme effleure presque constamment la sienne. Le coréen entreprend alors de retirer machinalement sa veste, et de remonter soigneusement les manches de sa chemise jusqu’à ses coudes. Il fait CHAUD, là-dedans.

Autour d’eux, les invités terminent de s’installer avec force commentaires enjoués, alors que des effluves délicieuses s’échappent des plats cuisinés par la vétéran des Ombres, mais aussi quelques uns confectionnés par Renjun et d’autres, bien différents des spécialités coréennes, posés çà et là sur la longue tablée, apportés par quelques uns des invités qui ont tenu à participer. Sam s’humecte les lèvres d’un air gourmand, balayant d’un regard de stratège aguerri les mets sous ses yeux. Le tout propose un potluck dinner appétissant, étonnant mélange de couleurs, d’odeurs et de saveurs des quatre coins du monde, qui recouvrent presque entièrement la table et dont chacun est libre de se servir à sa guise... bien que tout le monde semble attendre pour l’instant le top départ avant de se jeter sur la nourriture, sans trop savoir à quel signal se fier. Le regard du jeune coréen est d’abord attiré par un paquet joliment emballé dans du tissu et posé non loin de lui sur la table. Il plisse les yeux, intrigué, et entrouvre la bouche, s’apprêtant à poser une question que Jaehyun interrompt en lui faisant remarquer (avec toute la subtilité qui le caractérise) qu’il a le droit d’ouvrir celui-là avant les autres. Sam comprend donc, non moins intrigué, qu’il doit s’agir d’un cadeau, et jette au cadet des Ombres un coup d’œil suspicieux. Pourquoi tant d’enthousiasme ? La réponse à sa question silencieuse le fait immédiatement tourner la tête du côté opposé à Jaehyun, puisque c’est la voix de Mercy qui s’élève soudain... étrangement réservée et hésitante, alors qu’elle fait part de ses doutes quant à la qualité de ce qu’elle a préparé.

Le coréen la dévisage quelques secondes, pris de court, le temps que l’information soit relayée et correctement interprétée par son cerveau. Qu’a-t-elle voulu dire par là ? Que c’est elle qui a cuisiné ce qui est encore tenu au chaud dans ces mystérieuses boîtes ? Qu’elle a demandé l’aide de ses camarades des Ombres pour faire de son mieux ? Qu’elle s’est donc essayé à la cuisine de son pays pour lui faire plaisir ? Qu’elle a fait tout ça pour lui ? Il bat des paupières, saisi d’un nouveau sentiment indéfinissable, chaleur délicieuse qui naît au milieu de sa poitrine et se répand rapidement dans le reste de son corps, jusqu’au bout de ses doigts, qui tremblent légèrement alors qu’il tend la main pour rapprocher le paquet et le glisser juste entre eux deux sur la table. « C’est toi qui... ? » souffle-t-il sans vraiment l’avoir prémédité, et sans prendre la peine de terminer sa phrase. Il n’en a pas vraiment besoin, au fond, pour qu’elle comprenne. Une lueur proche de l’émerveillement traverse son regard, et ses lèvres dessinent un sourire tendre dont il n’a pas conscience, alors qu’il observe le visage de la jeune femme, et remarque sans peine son expression hésitante... presque angoissée. Elle n’a pas besoin de le lui dire : il comprend que ce cadeau est important. Pour elle, aussi bien que pour lui. Il sent son cœur se manifester de nouveau plus bruyamment, et ses battements résonner contre ses tempes alors que ses doigts glissent le long du tissu qui enveloppe les boîtes de nourriture.

Elle... Elle a fait ça pour lui ? se répète-t-il une fois de plus, comme s’il avait encore du mal à croire qu’on puisse penser à lui à ce point, tout en sentant un frisson grisant lui chatouiller la nuque à cette perspective. Ses doigts effleurent le papier sur le dessus, qu’il n’avait pas remarqué jusqu’alors, et que ses yeux parcourent rapidement... avant de s’accrocher aussitôt à ceux de Mercy, brillants d’une émotion à peine contenue. Merci, lui dit-il en silence, un sourire étrange au coin des lèvres, qu’elle seule peut comprendre et qu’il ne réserve qu’à elle. Merci n’est pas suffisant, bien sûr. Mais l’un comme l’autre le savent déjà. Un frisson lui traverse l’âme. Home, a-t-elle écrit dans sa langue. You’re already home. Elle sait, maintenant mieux que personne, ce que ce mot signifie pour lui. Elle ne l’a pas écrit par hasard. Elle veut lui dire quelque chose. Lui montrer quelque chose. Ne la cherche plus, cette maison. Elle est là. Juste sous tes yeux. Son cœur gonfle, prêt à éclater, et troublé par la force de cette nouvelle promesse, sa gorge se noue et ses doigts tremblent davantage alors qu’il dénoue délicatement le tissu.

Le jeune soldat n’a plus conscience de son environnement. Pourtant, son instinct lui souffle que la jeune femme n’est pas sereine. Il perçoit, plus qu’il ne voit, un mélange de gêne et d’angoisse qui semble saisir Mercy toute entière, et il fronce les sourcils, inquiet. Il sent la tension dans ses épaules et aperçoit la lueur dans ses yeux... celle de quelqu’un pris au piège. De quoi a-t-elle donc peur ? De sa réaction, à lui ? Ou bien plutôt de tous ces regards tournés vers eux ? Sam se mord légèrement la lèvre, et s’apprête, par réflexe, à glisser discrètement sa main dans la sienne pour la rassurer. Il n’en a pas besoin, cependant. Son regard intercepte le sourire qu’elle adresse à son jeune frère. Il comprend aussitôt que Min-hyuk a pris les choses en main (littéralement), et il adresse au jeune homme un infime mouvement du menton en guise de remerciement, laissant simplement le bout de ses doigts effleurer la main libre de la militaire avant de revenir sur la table. Ce très léger intermède, cependant, lui a fait réaliser ce dont il n’avait pas conscience jusqu’ici, et probablement la raison pour laquelle Mercy est surtout mal à l’aise. Autour de la longue tablée, le silence s’est fait... et un nombre incalculable de paires d’yeux est maintenant tourné dans leur direction. Trop conscient qu’ils sont devenus désormais le centre de l’attention (détail qu’il abhorre d’ordinaire) Sam interrompt son geste et jette un coup d’œil en direction de la militaire, en pinçant légèrement les lèvres. Elle n’a pas besoin de lui expliquer pour qu’il comprenne qu’elle aurait préféré lui faire ce cadeau dans un cadre bien plus intime et dont ils ont pris l’habitude. Lui aussi, à vrai dire. Il se mord la lèvre. S’il ne peut lui offrir une virée sur le toit ou à la crique, il peut, pour elle, tenter de retrouver le temps de quelques minutes des instants qui n’appartiennent qu’à eux. Pour cela, il a besoin du concours des Ombres. Et d’une diversion.

Le message passe en une fraction de seconde. D’un léger coup de coude à Jaehyun, le capitaine fait comprendre ce qu’il attend d’eux. Le cadet des Ombres, transmettant l’ordre de son supérieur, échange un regard avec Renjun, qui se lève pour saisir une bouteille de soju, et dans le même élan, esquisse un discret geste du bout de ses doigts en direction de Yujin. La mécanique bien huilée des anciens des forces spéciales réagit au quart de tour, et avec une efficacité aussi redoutable que s’il s’agissait de libérer des otages. Et après tout... Mercy et Sam ne sont-ils pas les otages d’une attention indésirable ? Tandis que Renjun et Siwon circulent en remplissant stratégiquement les verres des uns et des autres, alternant la fameuse boisson coréenne à un alcool plus communément acceptable pour leur camarades occidentaux moins téméraires, Yujin prend la parole, levant son propre verre de soju : « Bon... Tout le monde est servi ? On ne va pas vous faire attendre plus longtemps pour attaquer toutes ces bonnes choses... » Comme prévu, la militaire attire aussitôt tous les regards des convives à elle... et/ou sur la nourriture, et chacun saisit son verre en l’imitant, Jaehyun remplissant diligemment ceux de Sam et de Mercy dans la foulée. « Merci à tous d’être venus... » reprend-elle sous un léger signe du menton approbateur de la part du birthday boy. Elle sait pertinemment que le jeune homme ne prendra pas l’initiative d’un discours, raison pour laquelle elle s’exprime à sa place... et personne, autour de cette table, ne s’en familiarise. Le coréen brûle avant tout d’envie d’ouvrir le cadeau que Mercy a préparé pour lui, mais saisit pourtant son verre en adressant un clin d’œil complice à la jeune femme, du genre, « Just wait a little bit longer ». « Et joyeux anniversaire, Seong-hwan ! » termine Yujin en tendant légèrement son verre en direction de Sam, très vite imité par tous les convives s’écriant à leur tour des « Bon anniversaire » enthousiastes en une cacophonie qui se transforme rapidement en brouhaha de conversations disparates alors que chacun entame et/ou vide son verre d’une traite avant de se pencher avec avidité sur la nourriture joliment étalée sur la table.

Sam pousse un léger soupir de contentement après avoir vidé son propre verre. S’ils ne sont pas seuls à proprement parler, ils ont retrouvé un semblant d’intimité, la gourmandise des uns et des autres les empêchant momentanément d’être un spectacle aux yeux de tous. Les rires et le bruit des conversations animées autour d’eux les protège du reste du monde, et seuls leurs voisins les plus proches peuvent encore être les témoins privilégiés de leur complicité. Ce dont Jaehyun ne se prive pas, bien entendu, l’oreille et l’œil aux aguets. Le jeune coréen esquisse un nouveau sourire, rassurant, à l’attention de la militaire avant de lui souffler d’un ton amusé, faisant allusion à sa précédente remarque hésitante quant à la qualité de sa cuisine : « J’espère que tu n’es pas en train de t’excuser de m’offrir quelque chose ? » Le jeune homme arque un sourcil, malicieux. Nul doute qu’il essaie avant tout de chasser les quelques angoisses qu’il aperçoit encore voiler le regard de la brune. « Parce que là... C’est au moins dix dollars dans la Sorry Jar, à ce niveau. » Le coréen esquisse une petite moue attendrie, sans oser ajouter que, de toute façon, elle aurait tout aussi bien pu lui offrir un poulpe cru ou une mygale à la broche, qu’il les aurait probablement dégustés avec tout autant d’appétit. Il n’en doute pas un seul instant.

Il détache précautionneusement le tissu qui retient les boîtes de nourriture et les pose toutes les deux devant eux, passant machinalement sa langue sur ses lèvres par anticipation, et saisissant ses baguettes d’un geste expert. Le simple fait qu’elle ait pris la peine d’essayer de cuisiner pour lui gonfle à nouveau sa poitrine d’une émotion qu’il a bien de la peine à contenir, et ses yeux s’écarquillent d’une convoitise enfantine en ouvrant les boîtes contenant d’une part les mandus farcis, et de l’autre les hotteok, qui lui rappellent aussitôt d’appétissants souvenirs au centre de tante Kim et lui mettent doublement l’eau à la bouche. « Wow... » lâche-t-il le plus sincèrement du monde en respirant l’odeur des plats préparés par la jeune femme. Si son vocabulaire est restreint, l’expression de son visage en dit long, et c’est avec une avidité curieuse et bon enfant qu’il mord dans le premier mandu venu, qu’il a d’abord piégé entre ses baguettes. Le jeune coréen ferme les yeux le temps d’une fraction de seconde, comme pour mieux savourer ce met de son pays, qui l’est sans l’être tout à fait. Un léger sourire satisfait éclaire son visage. C’est étrange. Il ne saurait pas tout à fait comment l’expliquer. Ce goût lui est familier, et nouveau à la fois. C’est Séoul et les délices de Corée, les repas partagés avec ses camarades, ceux au centre de tante Kim... mêlé à quelque chose d’autre. Quelque chose de différent. Quelque chose qu’il n’arrive pas à déterminer, mais qui le fait s’humecter les lèvres avec délice et tenter l’expérience une fois de plus, avec une deuxième victime qui fait encore moins long feu que la précédente. Le jeune homme lève les yeux vers le plafond, comme si cela avait pu l’aider à mieux profiter du goût qui se diffuse dans sa bouche, et esquisse une petite moue de contentement. Oui, il en est persuadé à présent. Ce goût-là, légèrement différent de ce à quoi il est habitué, mêlé à d’agréables souvenirs, c’est celui de la maison. Home. Pas celle qu’il regrette et qu’il a perdue. Celle qu’il a construite ici, mélange de passé et de possibilités. Un agréable frisson le traverse de part en part, rassérénant.

Doucement, il tourne la tête en direction de Mercy, soudain conscient qu’elle doit attendre avec angoisse une quelconque réaction de sa part. Ses lèvres dessinent un petit sourire timide, mais il n’hésite pas une seule seconde avant de laisser échapper la première chose qui lui traverse l’esprit, et la seule qui importe : « It tastes like... home. New home. » Il rive un moment son regard au sien, comme pour mieux lui faire comprendre ce qu’il entend par là et les remerciements silencieux qu’il ne prononce pas à voix haute. Puis il laisse passer un bref moment de silence. « C’est délicieux, ajoute-t-il ensuite, comme si, de nouveau conscient des quelques oreilles qui traînent alentours, il se sentait obligé de préciser ce qu’il vient de dire, dans un langage plus explicite. Et très réussi ! On dirait... Je ne sais pas comment le dire. C’est chez moi, tout en étant un peu différent. Good different. » Il sourit de plus belle, pour donner plus de poids à ses paroles, une lueur émerveillée dansant dans ses prunelles. Puis ses yeux glissent en direction des hotteok dans le second plat, alors qu’il fait disparaître avec gourmandise un troisième mandu dans sa bouche. « J’ai hâte de goûter ceux-là aussi, explique-t-il, la bouche à moitié pleine, en pointant ses baguettes vers les crêpes coréennes qui attendent impatiemment leur tour d’être dévorées, tu sais, c’était mon plat préféré, quand j’étais gamin. Je les avalais à une vitesse hallucinante et... » Il s’interrompt pour donner un coup de baguette bien senti sur le dos de la main de Jaehyun qui, malicieux, a choisi le moment approprié pour tenter de voler une friandise au passage. « Et il est INTERDIT d’y toucher sans mon autorisation. » termine-t-il d’un ton catégorique, sous le rire de son cadet.

Sam fait discrètement claquer sa langue contre son palais, faussement agacé, puis tamponne d’un geste maniaque ses lèvres avec une serviette, avant de reprendre d’une voix plus douce, son corps entièrement tourné en direction de la jeune femme, comme s’il n’y avait plus qu’eux deux autour de cette table. « Merci... » dit-il une nouvelle fois, bien que ce mot lui semble toujours trop faible pour exprimer ce qu’il voudrait vraiment lui dire. Il hésite à la serrer contre lui. Malgré le chaos bon enfant qui s’est installé autour du festin, et du peu d’attention qu’on leur porte désormais, il est sensible à la présence de tous ces gens et aux regards qui les observent parfois à la dérobée. Il se retient, un peu... Mais se surprend pourtant à déposer un baiser furtif, qui passe presque inaperçu, sur la joue de la jeune femme. Ses pommettes rosissent légèrement et il se racle la gorge pour retrouver une contenance.

« Dis, les professeurs dont tu parles... ajoute-t-il comme si de rien n’était, en plissant les yeux d’un air profondément curieux, j’imagine que tu as été les recruter chez les Ombres ? » Il sourit, amusé, essayant soudain de s’imaginer les sessions cuisine qui ont dû avoir lieu entre la Pirate et probablement Yujin, afin d’arriver à un résultat convenable. Une fois de plus, il peine à croire que tous ces efforts aient été fournis pour lui. « Ils n’ont pas été trop durs avec toi ? » demande-t-il avec un rire dans la voix, juste avant que Jaehyun ne décide de prendre à nouveau part à la discussion, s’exclamant avec enthousiasme : « J’ai aidé, moi aussi ! ». Le capitaine jette à son subordonné un regard suspicieux, l’air de se demander ce qu’il doit vraiment faire de cette remarque. Aidé, really ? Il lance un coup d’œil interrogateur à Mercy, comme pour lui demander confirmation, avant d’ajouter d’une voix un peu plus hésitante : « J’espère que cela ne t’as quand même pas demandé trop de travail... » C’est plus fort que lui... il faut toujours qu’il frôle (un peu comme elle, d’ailleurs), la frontière du fameux « Je m’excuse sans vraiment m’excuser. Et pour rien, en plus ».

Conscient qu’il est à deux doigts de se prendre une riposte immédiate de la part de la jeune femme, il détourne habilement la conversation, saisissant un nouveau mandu entre ses baguettes, qu’il lève au niveau du visage de Mercy. « Tu veux goûter à ton œuvre ? » demande-t-il, bien qu’il sache pertinemment qu’elle a déjà dû en manger plus que de raison au fil de ses expériences culinaires. Peu importe. Il a simplement envie de partager ce moment avec elle.
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M. Mercy Wayland
M. Mercy Wayland
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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyLun 20 Juil - 1:23


Love isn't absence of pain, it's a hand to hold while you're going through it.
Depuis Messara, il y a comme une nouvelle dynamique qui s’est installée entre les deux militaires. L’humour et les discussions sérieuses font toujours partis de leur quotidien, mais, à présent, il y a comme un petit quelque chose en plus, une nouvelle complicité, un secret qu’ils ne partagent qu’entre eux. Même si ce qu’il s’est passé à Messara a fait le tour des Pirates et des Ombres en moins de deux grâce à radio-potins. Jake s’est empressé de raconter son stratagème à Daniel, qui s’est empressé d’appeler Jaehyun pour lui donner les dernières updates, et, lui-même s’est chargé de faire passer le mot à ses camarades. Bref, il avait fallu moins d’une journée pour que tout le monde soit au courant, même à Virginia Beach puisque Min-Hyuk aussi en avait entendu parlé, qui l’avait répété au reste de la fratrie... Autrement dit, elle s’était faite passer un savon pour s’être mise en danger avant de subir un interrogatoire au sujet de Sam, auquel elle avait refusé de répondre, difficile de faire parler une spécialiste de l’interrogatoire...
C’était aussi un peu pour ça qu’elle avait accepté de laisser son petit-frère de l’aider à choisir une tenue, pour se faire pardonner d’avoir systématiquement éviter de lui parler de ses sentiments pour le coréen. C’était trop compliqué, trop confus encore dans sa tête. Bien évidemment, Min-Hyuk lui dirait d’arrêter de se soucier de son cerveau et de n’écouter que son coeur, mais lui aussi lui posait problème. Chaque fois qu’elle était en présence du coréen, il se mettait à battre un peu plus fort, un peu plus vite et elle ne pouvait pas s’empêcher de sourire. Pourtant... pourtant finissait toujours par ressentir une pointe de culpabilité, une hésitation. Elle qui avait déjà connu le grand amour, l’avait laissé lui échapper, méritait-elle véritablement une seconde chance pour le bonheur ? Et Sam... Sam ne méritait-il pas mieux qu’elle ? Si, bien sûr que si. Il méritait tellement plus, une femme qui n’aurait pas un cœur en miette qui avait encore besoin d’être rafistolé, une femme qui n’était pas dans les forces spéciales et qui risquerait de mourir en mission chaque fois qu’elle partait, une femme dont la vie ne serait pas entachée par la mort et la violence...

Pour l’heure, elle préfère laisser tous ses doutes et ses hésitations derrière elle. Elle veut simplement profiter de la soirée, rire avec le coréen. Ses démons la rattraperont bien assez tôt. La jeune femme se retient à grand peine de laisser échapper l’éclat de rire qui lui chatouille la gorge devant l’air paniqué du militaire alors qu’elle suggère que son costume devienne le nouvel uniforme. « Tu étais entre de bonnes mains. » lui confirme-t-elle en souriant doucement en le voyant réajuster sa veste, comme s’il se sentait soudain mal à l’aise. Son rire finit par s’échapper de ses lèvres à la plaisanterie, suivant son regard tourné vers le cadet des Ombres. « Je pense qu’il y en a un autre qui apprécierait sans doute l’idée... » persifle-t-elle en cherchant le sniper coréen du regard, lui qui semble toujours sorti du dernier GQ magazine.
Elle sent ses lèvres s’étirer de plus belle au remerciement du coréen qu’il lui souffle dans sa langue cette fois, un mot des quelques mots qu’elle a fini par apprendre à force de traîner avec les Ombres. La jeune femme rougit sous l’intensité du regard du militaire, elle a l’impression qu’il y a autre chose qu’il veut faire passer, une envie qui lui échappe avant qu’elle ne la saisisse, en partie parce qu’elle ne peut pas s’empêcher de plaisanter comme pour alléger son aveu précédent. « Moi ? Je n’aurais pas osé lui faire trop mal. Min-Hyuk m’en aurait voulu à mort. » marmonne-t-elle en haussant les épaules, comme si, en vérité, le sort du jeune coréen lui importait peu, contrairement au bonheur de son frère. Si, évidemment, son frère passe avant tout, en ce qui concerne Jaehyun... elle aurait très certainement hésité à blesser le petit brun, car, au fond, elle s’est attachée à tous les membres des Ombres, bien plus encore depuis qu’elle a passé autant de temps avec eux en s’entraînant à la cuisine avec eux.

Leur conversation est finalement interrompu par un des membres de l’ONU qui entraîne le coréen au milieu de la foule. La jeune femme, elle aussi, finit par se mêler aux autres invités après avoir discuté un peu avec son commandant. Il n’est d’ailleurs pas le seul des Pirates à avoir fait acte de présence. Si Lisa est beaucoup trop réservée et timide pour venir, il était inconcevable que Daniel ne vienne pas se joindre à la conspiration de son acolyte, sans oublier Justin, le jukebox officiel des Pirates qui s’était presque invité de lui-même en entendant parler du karaoké prévu en fin de soirée. Mercy soupire doucement, elle se sent bien, entourée de ses amis, de sa famille au sens large. « Il ne sait pas à quoi il s’expose. » lance soudain Heather en s’arrêtant à côté de la brune, son regard tourné vers le top model des coréens, semblant flirter avec la sniper des Pirates. « Si elle lui casse le nez ça risque de faire mauvais effet... » persifle la jeune femme en faisant un signe discret au quartier-maître pour l’exhorter au calme, récoltant un roulement des yeux et un soupire. Heureusement pour tout le monde, elle est sauvée par la matriarche des Ombres. « Dieu est avec nous. » plaisante la camarade de Mercy. « Toujours. » répond la lieutenant avant que tous ne se fassent, presque, ordonner de venir à table par Yujin.

Le temps d’une demi-seconde, l’américaine craint qu’elle et Sam ne se retrouve l’un et l’autre à un bout de la table. C’était bien sûr sans compter sur la conspiration de Min-Huyk et Jaehyun qui ont, bien entendu, pris les choses en main. Elle esquisse un merci silencieux à l’intention de son petit-frère qui, en réponse, joue les innocents avec un sourire qui semble tout sauf innocent. Ils sont tellement proches qu’ils est presque impossible de ne pas d’effleurer à chaque mouvement. Elle vient d’ailleurs lui donner un léger coup d’épaule alors qu’il répond à sa plaisanterie. I’m the lucky one songe-t-elle sans le dire à voix haute.
Bien que Yujin les ait tous appelé à table, personne ne se précipite pour manger et ce, malgré tous les plats qui semblent tous plus excellents les uns que les autres et s’étalent sur toute la longue tablée. Sans doute attendent-ils le top départ, qu’il vienne du birthday boy ou de la maîtresse de cérémonie qui sait, ou eux aussi, ont remarqué l’unique paquet déjà présent sur la table et s’interrogent. L’attention semble se porter sur elle dès lors qu’elle fait comprendre que le cadeau vient d’elle. Tous ces regards, tournés vers Sam, et par conséquent vers elle, la mettent mal à l’aise. Elle tâche cependant de focaliser son attention sur le coréen, hochant timidement la tête avec un sourire tout aussi timide à la question qu’il ne finit pas, elle n’en a pas besoin pour comprendre ce qu’il lui demande.
Son cœur manque plusieurs battements alors que le coréen reporte son regard sur elle après avoir lu le petit mot qu’elle a laissé. Mercy ne peut pas s’empêcher d’esquisser un sourire tendre, le genre de sourire qu’elle ne réserve habituellement qu’à sa famille, un sourire heureux, serein. Qui ne dure pas bien longtemps puisque, déjà, son angoisse refait surface. Va-t-il aimer son cadeau ? Est-ce que ce qu’elle a préparé sera suffisamment bon ? N’a-t-elle pas fait une erreur finalement en s’essayant à la cuisine coréenne ? Une inquiétude qu’elle ne peut pas s’empêcher d’afficher et que son frère remarque, glissant sa main dans la sienne et qui la rassure, juste avant qu’elle ne sente les doigts du coréen effleurer son autre main, faisant naître un frisson qui vient lui réchauffer le cœur, l’aidant, plus encore, à retrouver un semblant de calme.

En le voyant interrompre son geste, la militaire s’inquiète à nouveau, serrant doucement la main de son cadet dans la sienne. Pourquoi prolonger son agonie ? - instant dramaqueen donc - Malgré elle, son attention est détournée par les Ombres qui s’activent soudain suite au signal de leur capitaine qui lui a pourtant échappé. Elle ne se fait pas prier alors que Jaehyun la serre en alcool, elle en a définitivement besoin. C’est alors que tou s’éclaire finalement, à ce clin d’œil que lui adresse Sam. Elle comprend alors ce qui vient de se passer. Le militaire a compris pourquoi elle se sentait si mal à l’aise et a donc pris les choses en main pour qu’ils ne se retrouvent plus autant sous les feux des projecteurs. Mercy esquisse un sourire complice et infiniment reconnaissant au coréen, levant elle aussi son verre qu’elle vide d’une traite à la fin du petit discours de la doyenne des Ombres et les retentissants « Bon anniversaire! » qui s’en suivent.
À présent, tout le monde est plus concerné par sa propre assiette et les différentes conversations bon enfant qui s’installent doucement que par le mystérieux premier cadeau. La lieutenant laisse échapper un très léger rire à la remarque du coréen. « Moi ? Tu me connais, je n’oserais jamais m’excuser pour rien. » plaisante-t-elle en arquant un sourcil pour appuyer l’ironie de sa réplique. « Alors n’essaye pas de m’extorquer de l’argent comme ça ! » persiffle-t-elle en agitant un index faussement accusateur que vient démentir son sourire.
Lorsqu’il se saisit d’un premier mandu, Mercy ne peut pas s’empêcher de l’observer avec la plus grand attention, se mordillant la lèvre en attendant le verdict... qui semble prometteur au vue du sourire qui s’étend sur ses lèvres et de la rapidité avec laquelle il en reprend un second. Et, enfin, le brun se tourne vers elle, sans se départir de son sourire avant de lui dire ce qu’il en pense. Elle soupire doucement, relâchant une respiration qu’elle n’avait pas eu conscience d’avoir retenu. C’est plus que ce à quoi elle s’attendait. Le compliment qu’il lui fait... elle est la seule à pouvoir le comprendre vraiment, et ça la touche en plein cœur, illuminant son visage d’une joie qu’elle a du mal à contenir et qui perle discrètement au coin de ses yeux sous la forme d’une unique larme qu’elle efface tout aussi discrètement en souriant.

Elle ne peut pas s’empêcher de sourire, le genre de sourire enfantin, presque innocent, celui qu’on esquisse parce qu’on sait qu’on a rendu quelqu’un heureux, un sourire simple qui ne vient pourtant pas souvent illuminer son visage. « Vraiment ? » souffle-t-elle alors que la question s’échapper de sa bouche sans qu’elle puisse la retenir. Un peu comme si elle avait du mal à y croire elle-même, qu’elle ait pu réussir un plat typiquement coréen. Ses yeux s’écarquillent légèrement et elle en trouve la bouche, sans qu’aucun son n’en sorte durant quelques secondes. « Je... Non, ils m’ont rien dit. » finit-elle par répondre en jetant un regard au cadet des Ombres juste avant que celui-ci ne se fasse réprimander pour avoir tenter de voler un hotteok. « Je suis contente que ça te plaise. » ajoute-t-elle du bout des lèvres avant de se figer en sentant les lèvres du coréen se poser sur sa joue. Elle n’a pas besoin d’un miroir pour savoir que ses joues sont probablement aussi rose qu’une pivoine.
La militaire se racle légèrement la gorge avant d’esquisser un petit sourire amusé à la question du coréen. « Je ne vois pas ce qui te ferait penser ça. » persifle-t-elle sans pouvoir retenir le coup d’œil qu’elle jette auxdits professeurs. Elle secoue doucement la tête, avant de répondre. « Non, ils ont tous été très gentils avec moi, et patients surtout. » le rassure-t-elle avant de rire à l’intervention de Jaehyun. Elle hoche la tête en voyant le regard interrogateur du capitaine. « Oui, lui aussi a aidé, à sa façon. » ajoute-t-elle avec un clin d’œil au cadet. Après tout... il fallait bien des goûteurs au palais entraîné pour lui dire si elle cuisinait correctement.
La jeune femme arque un sourcil, esquissant une légère moue sarcastique en entendant le coréen user de leur technique favorite : s’excuser, sans le faire. Elle n’a pourtant pas le temps de répliquer qu’il lui propose de goûter sa cuisine. Elle s’apprête à refuser, prétextant que c’est son cadeau, qu’elle en a déjà mangé plus que de raison pendant qu’elle s’entraînait, avant de se rappeler les trop nombreux dramas que Soohyun leur a fait regardé à elle et Min-Hyuk. Il n’y en a pas un seul où l’on ne voit pas les protagonistes partager un repas. Alors elle se contente de sourire et d’accepter le mandu que le coréen lui offre. « Merci. » murmure-t-elle doucement après avoir terminé sa bouchée. « Cela dit... j’espère que tu ne t’excusais pas parce que je t’ai fait un cadeau ? » plaisante-t-elle en venant, de nouveau, lui donner un léger coup d’épaule. « Sinon il faudrait que tu mettes toi aussi dix dollars dans la Sorry Jar. » ajoute-t-elle dans un éclat de rire.

Entre le petit discours de Yujin et la nourriture, les invités ont fini par totalement se désintéresser de Mercy et Sam. Après quelques temps, même Min-Hyuk et Jaehyun ont fini par être plus préoccupé par leur assiette, bien que, de temps à autre, le coréen fasse passer des plats au jeune Wayland en lui assurant qu’il doit absolument goûter ça. L’américaine quant à elle se décide enfin à, elle aussi, se servir à manger. Très rapidement, néanmoins, elle se trouve face à un dilemme : jouer le jeu jusqu’au bout ou réussir à manger. Elle doit bien admettre que manger avec des baguettes n’est clairement pas son truc. L’américaine finit par se pencher discrètement vers le birthday boy. « Sam... » murmure-t-elle doucement. « Est-ce que... tu peux m’aider ? » souffle-t-elle en montrant les baguettes dans sa main. « Je suis à deux doigts d’abandonner et me servir de ma fourchette. » admet-elle en se mordillant la lèvre.

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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptySam 1 Aoû - 13:56

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Quelque chose a changé. Si Sam faisait preuve de mauvaise foi (comme souvent lorsqu’il est question de faire face à ses propres sentiments), peut-être pourrait-il prétendre qu’il ne sait pas pourquoi. Mais c’est un mensonge éhonté. Et il en est parfaitement conscient, à présent. Bien trop conscient, d’ailleurs. Depuis l’incident de Messara, depuis qu’il a cru la voir s’échapper de ses mains alors qu’il la serrait littéralement dans ses bras... depuis qu’elle s’est blottie, bien vivante, contre son corps pour y puiser un peu de chaleur et de réconfort, il y a comme un nouveau dialogue qui s’est instauré entre les deux jeunes gens. Il ne s’agit plus seulement de leur langage silencieux ordinaire, de leurs plaisanteries sans filtre, de leurs confessions murmurées du haut d’un toit... mais plutôt d’une étrange chorégraphie complice dont l’un et l’autre n’ont pas pleinement conscience mais qu’ils ne comptent partager avec personne d’autre. Le jeune coréen calque imperceptiblement son rythme sur celui de la militaire... et inversement. Tu souris, je souris. Tu recules, j’avance. La danse qu’ils jouent sans le vouloir est un mélange d’attente, d’envie à peine étouffée, d’appréhension... et d’hésitation, aussi. Comme si l’un et l’autre savaient pertinemment qu’ils frôlaient désormais jusqu’à la toucher une ligne qu’ils n’avaient pas remarquée jusqu’alors. Une ligne qui, s’ils choisissent de la franchir, changera tout. Sam, en tout cas, ne le sait que trop bien. Depuis sa discussion avec Sara... et celle, non moins éclairante, avec son fils, il ne peut plus l’ignorer.

C’est comme si... Comme si une nouvelle couleur s’était glissée dans leur  dégradé ordinaire. Comme si on avait ajouté à la mélodie qu’ils jouaient jusqu’alors ensemble un accord un peu différent. Parce que le jeune coréen a désormais les yeux grand ouverts. Il comprend (bien malgré lui d’ailleurs) les étranges réactions de son corps, qui auparavant n’avaient aucun sens, ou qu’il refusait d’écouter. Les battements erratiques de son cœur. Ses mains moites. Les frissons qui cascadent dans son dos aux moments les plus inattendus. La chaleur qui envahit le moindre pore de sa peau et qui n’a rien à voir avec ce pays, toujours accusé à tort d’y être pour quelque chose. Maintenant, il sait. L’origine de tous ces phénomènes physiologiques en présence de la jeune femme est caché au cœur d’un seul mot. Un mot qu’ils cherchaient tous deux à Messara pour tenter de définir ce qu’ils sont presque devenus, sans oser l’invoquer tout à fait. Un mot lancé innocemment par Samuel, et auquel le militaire pense désormais sans le vouloir chaque fois qu’il aperçoit Mercy ou qu’elle traverse son esprit. Souvent, donc. Amoureux. Son cœur tremble à cette pensée. Il voudrait le lui dire. La prévenir qu’il l’a enfin trouvé, ce mot qui leur faisait défaut. Mais cette simple idée l’enthousiasme et le terrifie tout à la fois. Malgré les paroles rassurantes et modérées de Sara, le jeune coréen ne parvient pas encore à maîtriser les aléas de son cœur.

Qui... fait d’ailleurs un triple salto arrière alors que la jeune femme enfonce encore un peu le clou de son compliment en lui assurant qu’il était entre de bonnes mains question relooking. Sam pince discrètement les lèvres pour empêcher, non sans mal, son sourire de remonter littéralement jusqu’à ses oreilles... dont la chaleur lui paraît d’ailleurs de plus en plus suspecte. Encore une nouveauté qu’il ne peut plus ignorer : depuis quand rougit-il de la sorte à un compliment, quel qu’il soit, qui plus est sur sa façon de s’habiller ? Autre question non moins vitale, et à laquelle il connaît parfaitement la réponse désormais : pourquoi s’inquiéter seulement de son apparence physique à ce point ? La réponse est évidente. Pour elle. Elle tient même en un mot encore plus simple. Amoureux. Un mot qui, il n’est pas dupe, a depuis longtemps traversé l’esprit des Ombres. Ils l’ont sans aucun doute compris bien avant lui, d’ailleurs, et il ne sait pas bien quoi faire de cette information. Il le remarque dans leurs regards appuyés que la subtilité n’étouffe pas, ou dans leurs « discrètes » façons de les réunir et de les laisser en paix lors de leurs matinées d’entraînement régulières. Le jeune homme est d’ailleurs parfaitement conscient que leurs instants complices à Messara n’ont pas tardé à basculer dans le domaine du public, et que l’information a circulé chez les Pirates (en tout cas ceux qui, pour une obscure raison, se sentent concernés) aussi bien que chez les Ombres, reléguée par les incorruptibles pipelettes que sont Daniel et Jaehyun. Cette attention décuplée... ou plus exactement, le fait qu’il en a désormais conscience, ne l’aide pas vraiment à maîtriser ses instants d’angoisse et de doutes. Bien au contraire. Oubliez-nous, aurait-il envie de leur dire sans tout à fait l’oser. Après tout, les Ombres, s’ils ne font pas souvent dans la finesse et la demi-mesure, ne l’ont jamais mis au pied du mur, et l’ont toujours laissé progresser à son rythme, si lent et frustrant soit-il à leurs yeux. Il sait qu’ils sont pétris de bonnes intentions, et qu’ils n’ont d’autres envies que de le voir heureux.

Raison pour laquelle, sans doute, Soohyun et Yujin se sont permises de le transformer sans son consentement en pseudo-Renjun pour l’occasion. Sam se contente finalement de hausser un sourcil perplexe sans rien ajouter cependant, puis sent un frisson lui chatouiller la nuque au rire qu’elle laisse échapper. Un rire dont il est en partie à l’origine. Il n’y a rien de plus délicieux. A son tour, il rit doucement, suivant le regard appuyé de Mercy en direction de Renjun un peu plus loin, qui est à deux doigts de scintiller littéralement et de se mettre à marcher au ralenti. Certes. Good point. Encore que, Renjun serait plutôt capable de suggérer, si on lui demandait son avis, une tenue règlementaire légèrement différente... lui qui avait déjà tenté de proposer jadis au Lieutenant Lee la possibilité d’un entraînement naturiste. Fort heureusement, la motion n’avait pas été retenue, malgré l’économie évidente en lessive. Bref. Le jeune coréen fait claquer sa langue contre son palais en levant les yeux au ciel. « Hm-hm, approuve-t-il avec un petit haussement d’épaules blasé, et encore... Il a plutôt tendance à préférer l’absence de vêtements que les vêtements en question. Mais c’est un autre débat. » Il secoue la tête et agite légèrement la main, adoptant une expression théâtrale proche du « What have I done to deserve this ? », puis se fige l’espace de quelques secondes en réalisant la teneur de ses propos, et rosit de plus belle. Note to self : on est déjà suffisamment proche de l’AVC sans avoir à y ajouter la mention d’une absence de vêtement, merci d’avance.

Fort heureusement, le bon anniversaire sincère et tendre de la jeune femme l’empêche de sombrer dans la panique, et il y répond tout doucement dans sa langue, posant sur elle un regard dont l’intensité n’était pas préméditée mais qui lui échappe. Si elle ne peut sans doute deviner l’envie soudaine qui le prend de la serrer contre lui, le sourire de Mercy rejoint aussitôt le sien, et une chaleur maintenant familière lui envahit la cage thoracique. Tu souris, je souris. Il n’en est pas sûr, mais il a la fugace impression que les joues de la jeune femme ont soudain pris une teinte plus accentuée, comme si... Comme si elle rougissait ? Cette pensée lui chatouille agréablement l’estomac, et il se retient tout juste de détourner les yeux d’un air timide, réussissant à garder une contenance en se raccrochant à la plaisanterie qui s’ensuit. Il laisse échapper un rire instinctif et arque un sourcil faussement outré en l’entendant faire comprendre avec subtilité que « abîmer » Jaehyun ne la chagrine pas outre mesure, le vrai problème étant surtout le risque de subir le courroux de son jeune frère, qui s’est visiblement entiché du cadet des Ombres. Ce que le capitaine peut tout à fait comprendre, au fond, lui qui serait prêt à perdre un membre pour s’assurer qu’il ne lui arrive rien. Pas trop mal, hein ? Sam esquisse une petite moue fondamentalement amusée. « Je ne sais pas trop comment Jaehyun doit le prendre... Mais on va dire que c’est son problème. » Le jeune coréen hausse les épaules d’un air malicieux en guise de conclusion, comme pour lui faire comprendre qu’il sait très bien qu’elle plaisante, et qu’il n’arrivera donc aucune bricole à Jaehyun, en tout cas pour l’instant.

Ils n’ont pas le temps d’entamer une véritable discussion avant que leur échange ne soit interrompu par une partie du reste des invités, à commencer par les soldats de l’O.N.U, qui entraînent bien malgré lui Sam au beau milieu d’un exercice de socialisation complexe. Au centre de l’arène, donc. Pourtant, ici et avec eux, ça n’est pas si difficile. Très vite, les épaules du jeune coréen se détendent, et bien qu’il n’apprécie que très peu d’être le centre de l’attention (pour un birthday boy, cela risque de s’avérer problématique, mais on ne va pas le lui dire tout de suite), il ne peut s’empêcher de constater qu’il est ravi de la tournure qu’ont pris les évènements, et de l’étonnante initiative de ses frères d’armes. La soirée s’annonce... pleine de promesses, lui soufflent aussi bien son cœur que son cerveau, alors qu’il sourit d’un air étrangement satisfait, comme un enfant à sa toute première surprise party. Et au fond... n’est-ce pas le cas ? Le jeune coréen secoue la tête pour chasser ces considérations, et circule machinalement d’un groupe à un autre, attiré par les invectives des uns et des autres, retrouvant petit à petit une totale maîtrise de lui-même, en même temps que son sens sarcastique de la répartie. De temps à autres, cependant, il ne peut s’empêcher de chercher Mercy du regard et de sourire inconsciemment en l’apercevant se mêler à son tour aux invités, échangeant avec ses camarades des Pirates.

Du coin de l’œil, il surveille également les faits et gestes de Renjun et Jaehyun. Pourquoi eux en particulier ? Un vieux réflexe d’ancien leader dont il n’a jamais réussi à se débarrasser. Ils sont les deux plus susceptibles de provoquer un... comment pourrait-il dire cela poliment ? Une mésaventure. Et pas nécessairement pour les mêmes raisons. Il flaire d’ailleurs un début d’incident diplomatique en constatant que le sniper/top model vient de tenter une approche de son crû à l’intention de Hannah, et tique, se demandant s’il doit intervenir avant ou après que Ren ait subi un quelconque dommage. Yujin prend finalement les devants (bless her, elle connaît le zigoto aussi bien que lui sinon mieux) et il se contente de rouler des yeux d’un air exaspéré. C’est plus fort que lui. Renjun c’est... Renjun. Il a beau côtoyer les Pirates de façon régulière, et être pleinement conscient que le public en question (féminin comme masculin, par ailleurs), n’est pas aussi réceptif à son charme que le commun des mortels, cela ne l’empêche jamais d’essayer. Au contraire. Sam s’étonne d’ailleurs qu’il n’y ait pas encore eu de drame jusqu’à présent (du type faciès abîmé, du point de vue de Renjun) à moins qu’il n’en ait tout simplement pas été informé. Ou que les efforts persistants du sniper aient fini par payer et qu’un ou plusieurs Pirates ne soient finalement tombé sous son charme. Who knows ? A vrai dire, il préfère ne pas le savoir.

C’est sur cette résolution pleine de sagesse qu’il se dirige machinalement en direction de la table dressée pour l’occasion, suivant le mouvement général sous l’ordre de Yujin, et s’immobilisant le temps d’une brève seconde en se demandant avec angoisse à quel endroit il doit s’installer... et (surtout) passer le reste de la soirée. Evidemment, Tic et Tac (a.k.a Jaehyun et Min-hyuk) veillent au grain, et lui offrent une perspective qu’il espérait secrètement sans oser en prendre l’initiative de lui-même : s’asseoir à côté d’elle et profiter de sa présence la soirée entière. Il a l’étrange impression que c’est important. Que ce soir est important. Le jeune soldat ne remarque pas le merci silencieux de la jeune femme adressée à Min-hyuk, pas plus que l’échange de regards qui s’ensuit, mais il lance à Jaehyun un coup d’œil appuyé. I know what you did, petit malin. La table est dressée et les chaises installées de telle sorte qu’il est difficile de s’y mouvoir une fois installé, et qu’ils s’y frôlent tous les uns les autres, ce qui ne l’aide pas spécialement à rester concentré, compte tenu de la proximité de Mercy. La militaire en rajoute une couche d’ailleurs, en venant lui asséner un petit coup d’épaule complice en réponse à sa plaisanterie. Qui n’en était pas une du tout, à vrai dire : oui, il a de la chance. Bien trop de chance. Il lui sourit doucement, chassant la pensée parasite qui vient de lui traverser l’esprit, et qu’il s’était promis d’étouffer en sa présence. I don’t deserve you. A la place, son attention est attirée vers les deux boîtes joliment emballées dans du tissu et qu’il comprend aussitôt être le cadeau de Mercy. Son cœur tremble d’une étrange manière en la voyant hocher timidement la tête et lui renvoyer un petit sourire hésitant à la question qu’il lui pose sans tout à fait la terminer. Oh gosh. Beyond cute. Adorable. Il a l’impression que son coeur a pris bien trop d’ampleur à présent pour être contenu. Il se retient tout juste de poser une main sur sa poitrine. Soldier down. Ou presque.

Sam sourit tout aussi naïvement, et pendant quelques instants, il n’y a plus qu’eux autour de la table, alors qu’il fait glisser le cadeau jusqu’à eux et passe doucement ses doigts sur le mot qui est posé. Ses yeux le parcourent rapidement avec un mélange de surprise, de fascination... et d’autre chose, aussi, qu’il ne parvient pas tout à fait à définir. Home. Cette émotion singulière et indicible le saisit tout entier alors que la jeune femme esquisse en retour un sourire qui l’envahit d’une surprenante impression de bien-être. Home. C’est aussi ce qu’elle lui dit en silence, par cette expression simple et tendre qu’il n’a pourtant pas l’habitude de voir sur son visage, et qui taquine ses lèvres d’un nouveau sourire à peine retenu. La militaire a cette étrange capacité à lui donner l’impression d’être spécial. D’être quelqu’un qu’il pourrait, lui aussi, apprendre à apprécier, en s’observant à travers ses yeux, à elle. Tout ira bien. Il ne sait pas pourquoi cette certitude l’envahit soudain et vient balayer toutes les autres, ni pourquoi ce sourire-là le rassure à ce point, mais ça n’est pas l’important. Là, tout de suite... Elle est heureuse. Que pourrait-il demander d’autre ? Une chose, sans doute. Qu’elle n’angoisse pas à ce point ? Lorsque le sourire serein de la brune disparaît au profit d’une moue inquiète, Sam fronce les sourcils.

S’il a oublié instantanément le public auquel ils ont droit malgré eux, et le silence qui s’est fait autour de la tablée... Mercy, elle, en est de nouveau cruellement consciente. Et bien qu’il ne puisse se douter que les insécurités (culinaires) de la jeune femme et l’appréhension de sa réaction face à son cadeau nourrissent également l’expression angoissée qu’il peut lire sur son visage, il décide aussitôt de mettre en place une rapide diversion qui leur permettra de retrouver un semblant d’intimité... si tant est qu’il puisse y en avoir autour d’une tablée telle que celle-ci. Après avoir effleuré les doigts de la militaire, comme pour aider imperceptiblement Min-hyuk à apaiser les inquiétudes de sa sœur, il lance aux Ombres un ordre silencieux qu’il n’a pas besoin d’articuler pour que chacun d’entre eux s’active à détourner l’attention des convives, notamment en servant à boire. Stratégie imparable. L’espace de quelques instants, concentré sur les faits et gestes de ses camarades, Sam ne remarque pas que son geste interrompu en direction du cadeau a provoqué une nouvelle vague d’angoisse chez Mercy, pas plus qu’il n’imagine que cette étrange façon de repousser l’échéance la met en réalité au supplice. Il constate pourtant, en tournant de nouveau la tête dans sa direction, la confusion qui voile son regard, comme si elle n’avait pas tout à fait suivi ce qui vient de se dérouler. Sam lui adresse simplement un petit clin d’oeil en guise d’explication. Il sait qu’il ne lui en faut pas plus pour qu’elle comprenne. Et de fait... Il voit presque aussitôt son regard s’éclairer, tandis qu’elle esquisse un petit sourire complice et reconnaissant qui lui vrille le cœur et l’estomac avec une efficacité renversante. Soldier down... twice. Il ne peut retenir un léger sourire en coin, malicieux, et dans le même mouvement que la jeune femme, avale d’une traite un verre de soju plus que bienvenu, dont la chaleur le sort vaguement de sa torpeur délicieuse, au son d’une cacophonie de Bon anniversaire qu’il entend à peine.

Bon. Et maintenant ? Maintenant qu’ils sont de nouveau « seuls », le jeune coréen, conscient de l’appréhension qui tend les épaules de la brune, et qui pourrait presque l’angoisser lui-même par empathie, tente d’abord de détendre l’atmosphère d’une plaisanterie qui fonctionne à la perfection. De fait, Mercy oublie momentanément de s’inquiéter et son léger rire redresse aussitôt les commissures des lèvres de Sam. Il lui glisse un regard en coin, plissant les yeux d’un air exagérément dubitatif alors qu’elle réplique, avec toute l’ironie du monde dans la voix, que s’excuser n’est vraiment pas son genre. Hm-hm. Il ne sert à rien de lire dans les pensées pour entendre ce qu’il lui réplique en silence. Tu peux me la refaire sans trembler des genoux, celle-là ? A peu de choses près, en tout cas. Le jeune homme arque un sourcil perplexe et théâtral, rentrant dans leur jeu habituel pour terminer de chasser les dernières angoisses de la jeune femme. Il louche sur le doigt accusateur qu’elle pointe dans sa direction, entrouvrant la bouche d’un air outré. « Aishhhh... » lâche-t-il sans tout à fait le vouloir, avant de se rappeler dans un flash que cette onomatopée n’est pas forcément la plus appropriée pour marquer un quelconque agacement, même imaginaire, face à Mercy. Quand t’auras fini de raconter n’importe quoi... » Il lui tire la langue avec toute la maturité possible en un tel moment (aucune, donc), et hausse les épaules. « Tu as de la chance d’être arrivée avec une offrande. Comestible, qui plus est. » ajoute-t-il d’un air faussement sérieux que dément la lueur malicieuse au fond de ses prunelles. Ce disant, le jeune coréen ouvre la première boîte, au creux de laquelle il découvre les fameux mandus qui lui mettent aussitôt l’eau à la bouche, et l’émerveillent tout à la fois. S’il sent le regard aigu de Mercy posé sur lui alors qu’il se saisit d’une première victime de son appétit aussi bien que de sa curiosité, il tente de se concentrer avant tout sur le goût qui se diffuse dans sa bouche plutôt que sur l’appréhension contagieuse de la brune, qu’il voit, du coin de l’œil, se mordiller la lèvre. Il veut d’abord faire honneur aux efforts qu’elle semble avoir fournis pour cuisiner ce plat si peu familier à ses yeux, et ne pas simplement lui faire des compliments qui n’auraient de sens que par pure politesse.

Il n’en as pas besoin, cependant. La politesse n’a rien à voir avec ce qui s’ensuit. Parce que les sensations qui l’envahissent sont à la fois surprenantes et délicieuses. Un mélange diffus mais équilibré de souvenirs et de nouvelles perspectives, de passé et d’avenir qui le fait sourire inconsciemment alors qu’il se ressert presque aussitôt un deuxième mandu, comme pour confirmer une première impression. Ou pour la faire durer plus longtemps. Sa réaction, finalement, est instinctive, et il ne la comprend lui-même qu’après l’avoir entendue s’échapper de ses lèvres. It tastes like home. Oui. Il n’aurait pas pu le dire autrement. Un léger frisson le traverse de part en part, et il ne peut s’empêcher de sourire d’un air attendri, en entendant la jeune femme exhaler doucement une respiration qu’elle a retenue sans doute un peu trop longtemps, et en voyant ses épaules se détendre. Il sent ses propres yeux le piquer sous le regard brillant de la brune, et sa poitrine se gonfler de nouveau sous la force d’une émotion à peine contenue, alors que le visage de Mercy s’illumine. Après tout ce qu’ils ont échangé, après tout ce qu’il a partagé avec elle depuis Messara également, elle sait que cette phrase-là n’est pas anodine. Elle sait ce qu’il lui dit vraiment. N’est-ce pas déjà un aveu ? Son coeur trébuche de plus belle à cette pensée fugace, et Sam entrouvre la bouche en apercevant la larme que la militaire chasse discrètement au coin de son œil. Il y a quelques temps, il aurait probablement paniqué à l’idée de la voir pleurer. Mais cette larme est accompagnée d’un sourire si radieux et si innocent qu’elle ne lui laisse aucun doute. C’est une larme de joie, cousine à peine éloignée de celles que la jeune femme a versées en ouvrant son cadeau au matin de Noël quelques millénaires plus tôt. Elle est heureuse.

Ses yeux le brûlent de verser une larme à son tour face au sourire naïf et simple qui illumine les traits du visage de la militaire. Son coeur s’agite dans sa poitrine. Ce visage-là, radieux et si simplement heureux... C’est un autre cadeau qu’elle lui fait, et dont elle n’a probablement pas conscience. Il n’a pas davantage de prix que les plats qu’elle a cuisinés pour lui. Sam ne peut retenir un nouveau sourire attendri à la réaction instinctive de la jeune femme, qui peine à croire à ce qu’elle vient d’entendre. Ou bien qui peine tout simplement à croire qu’elle ait réussi quelque chose de si étranger à ses habitudes. Vraiment ? Oui, vraiment. La question est si naïve et si sincère que le jeune coréen n’a pas le coeur d’y répondre avec leur sarcasme ordinaire cette fois-ci. A la place, il esquisse une petite moue d’approbation et hoche vivement la tête, en s’humectant les lèvres, ce qui le fait d’autant plus ressembler à un enfant un peu trop gourmand. « Vraiment. » répète-il tout simplement d’un ton assuré, avant de tourner son attention en direction des hotteok, qu’il explique être l’un de ses desserts préférés, tout en réprimandant sans vergogne un Jaehyun qui n’attendait rien d’autre que ça.

Le jeune soldat hausse un sourcil, vaguement surpris de la réponse qu’elle lui donne après un petit temps de latence stupéfait qui ne l’a pas moins intrigué. Le fait qu’elle ait choisi de cuisiner son dessert favori lorsqu’il était enfant n’est donc qu’une agréable coïncidence ? Il sourit, confus, sans trop savoir quoi faire de cette information, et jette un petit coup d’œil interrogateur en direction du cadet des Ombres, qui se contente de hausser les épaules d’un air innocent, à la fois à l’attention de Mercy qu’à lui-même. Ce dernier articule ensuite discrètement un « soulmate » en coréen, que Sam choisit d’ignorer (pour des raisons évidentes), tournant de nouveau la tête en direction de la jeune femme alors qu’elle ajoute tout doucement ce que son visage dit déjà pour elle depuis plusieurs minutes : je suis contente que ça te plaise. Privé de mots, privé d’une réponse appropriée à lui donner... et submergé par l’émotion puissante qui pulse à l’intérieur de sa cage thoracique, Sam voudrait la serrer dans ses bras pour lui montrer, différemment, à quel point il lui est reconnaissant. Non, pas seulement reconnaissant, d’ailleurs.

Si le reste de son corps est retenu par une réserve naturelle, ses lèvres, elles, prennent les devant et se posent, fugitives, sur la joue de Mercy. Le jeune coréen est trop occupé à tenter de retrouver une contenance pour remarquer la teinte accentuée qu’ont pris les joues de la jeune femme. Il tâte plutôt les siennes avec discrétion, comme si ce simple geste avait pu en faire baisser la température, et se racle la gorge exactement en même temps que la jeune femme, rendant l’instant d’autant plus amusant, du point de vue de leurs deux spectateurs privilégiés que sont Jaehyun et Minhyuk. Fort heureusement, les deux soldats excellent lorsqu’il est question de détourner l’attention par le rire, et Sam esquisse une petite moue amusée alors que Mercy  répond à sa question (qui n’en était pas vraiment une) avec une ironie marquée. Machinalement, il suit le regard de la brune en direction desdits professeurs, comme s’il avait voulu confirmer quelque chose. Il voit ses yeux se poser sur Yujin, puis sur Renjun, en grande discussion à présent avec Margo, qu’il n’a pas vu arriver et qui semble vaguement plus réceptive au charme du sniper, à moins qu’elle ne fasse simplement semblant... difficile à dire avec elle. Le jeune coréen hoche la tête alors que Mercy lui affirme que les Ombres ont été gentils avec elle. Gentils. Décidément... C’est un mot à la mode, ne peut-il s’empêcher de songer avec un petit sourire ironique, avant que Jaehyun n’intervienne à son tour et que la militaire ne confirme son implication modérée dans ses cours de cuisine. Il laisse échappe un petit rire. « Je vois... » commente-t-il le plus brièvement du monde, en arquant un sourcil qui en dit long. Le temps d’une fraction de seconde, il tente de s’imaginer les sessions de cuisine qui ont du avoir lieu, visualisant sans peine le cadet des Ombres se proposer de donner un avis professionnel et éclairé sur la nourriture qu’il a dû engloutir sans le moindre état d’âme.

Il sourit, secoue la tête, puis relève les yeux qu’il pose machinalement sur Renjun. Pour une raison qu’il n’arrive pas bien à s’expliquer, quelque chose le dérange, à l’idée de savoir que le trop charmeur sniper a eu l’occasion de passer beaucoup de temps en compagnie de Mercy. A faire la cuisine, de surcroît. Il se mordille légèrement la lèvre, tentant d’analyser la petite pointe inconfortable qui lui taquine le coeur et les entrailles. De la... de la jalousie ? Wow. What ? That’s a first. Sam cligne des yeux, stupéfait. Peut-être est-ce aussi pour cette raison, d’ailleurs, qu’il finit par tendre à la jeune femme un mandu en lui proposant de goûter ce qu’elle doit pourtant connaître par coeur et dont elle a probablement plus qu’assez à présent. C’est pas juuuuste, j’étais même pas làààà. Mange-en avec moi aussi, s’il te plaît ! Oh Buddha almighty. Le jeune coréen se retient de peu de lever les yeux en direction du plafond, atterré par les pensées enfantines et incohérentes qui lui traversent l’esprit. Il n’y a vraiment qu’elle, pour lui mettre l’esprit à l’envers à ce point. Il maîtrise cependant son curieux et tout nouveau trouble intérieur, et sourit d’un air naïf mais satisfait alors qu’elle accepte l’offrande qu’il lui tend, le remerciant du bout des lèvres.

La suite était à prévoir, bien entendu. Riposte immédiate et obligatoire, d’une spécialiste de la culpabilité à un autre. Sam pince les lèvres en tentant d’adopter un air pseudo-innocent qui ne trompe absolument personne (et surtout pas elle), et réplique aussitôt avec toute la mauvaise foi du monde : « Qui, moi ? M’excuser ? Pas du tout. Je ne connais pas ce mot. » Il secoue vivement la tête en signe de dénégation, comme si ce geste encore moins crédible avait pu terminer de donner foi à ses paroles, et tente d’ignorer les frissons qui cascadent le long de sa colonne vertébrale sous le nouveau coup d’épaule complice de la jeune femme. Le geste est vite suivi d’un éclat de rire qui ne l’aide pas davantage à contrôler les frémissements agréables de son cœur aux taquineries de la brune. L’humour bon enfant qu’ils échangent, cependant, suffit à lui faire garder assez de contenance pour continuer sur sa lancée. « C’est honteux, reprend-il d’une voix exagérément outrée où il n’est pas difficile de saisir le degré élevé de sarcasme, de vouloir m’extorquer de l’argent le jour de mon anniversaire, vraiment... ». Le jeune soldat cligne théâtralement des yeux à la manière d’un hibou réveillé en plein jour, histoire d’en rajouter une couche. Puis il continue tout aussi innocemment, adoptant une expression sérieuse et concernée qui aurait presque pu être crédible, si elle n’avait pas été trahie par la lueur mutine qui danse dans son regard sombre tourné vers elle : « Je m’inquiète simplement pour toi. Ils ont beau être « gentils » et « patients », argumente-t-il en plaçant les guillemets imaginaires autour des mots en question du bout de ses doigts, je les connais bien, les énergumènes qui t’ont aidée. »

A l’arrière-plan, il entend un vague hoquet d’outrage et n’a pas besoin de se retourner pour savoir qui en est l’auteur. Bien évidemment, Jaehyun ne perd pas une miette de leur échange. Su-per. « Ça n’a quand même pas dû être une partie de plaisir. » ajoute-t-il avec une petite moue à la fois amusée et compatissante, sans trop savoir lui-même s’il dit cela d’abord pour agacer Jaehyun ou simplement pour continuer à plaisanter avec Mercy. Probablement un peu des deux. Ou bien... ou bien pour une troisième raison, bien différente, et dont il n’a pas conscience avant que la suite de ses paroles ne franchissent ses lèvres. « Par... Par exemple, conclut-il en haussant un sourcil interrogateur, essayant d’ignorer la très légère hésitation qui a teinté le début de sa phrase, Renjun n’a pas été trop... » Il marque une légère pause, cherchant visiblement un mot qu’il n’arrive pas à trouver. Faute de mieux, il lui lance un regard appuyé dont le sens ne peut guère lui échapper : « Trop... Renjun. » termine-t-il avec un très léger haussement d’épaules, comme s’il voulait chasser son étrange question et regrettait immédiatement de l’avoir posée. Que demande-t-il, d’ailleurs ? De quoi s’inquiète-t-il, plutôt ? Si Renjun a profité de l’occasion pour... pour quoi ? Il n’en est pas sûr lui-même. Pas plus qu’il n’est certain de vouloir entendre la réponse. Le jeune soldat se retient tout juste de se tortiller sur sa chaise et secoue la tête, comme pour lui faire signe qu’il n’est pas nécessaire qu’elle réponde à cette question. Rahhhh. N’importe quoi. Mais qu’est-ce qu’il raconte ? Il a soudain l’impression d’avoir régressé à l’adolescence et de ne plus être en mesure de se servir correctement de sa matière grise. Pathétique. Ses joues rosissent légèrement sans qu’il s’en aperçoive, et il choisit finalement une porte de sortie toute trouvée à son étrange malaise, en dévorant un à un les mandus délicieux de la jeune femme.

Autour d’eux, et suite au discours de Yujin, le repas a tranquillement pris un rythme de croisière, et plus personne (ou presque), ne s’intéresse désormais au duo des amoureux indécis. Même Minhyuk et Jaehyun finissent par s’en détourner au profit des plats succulents qui s’étalent sous leurs yeux. Sam, lui aussi, après avoir fait honneur à son cadeau en vidant entièrement la première boîte (il garde précieusement les hotteok pour le moment du dessert), passe sa langue sur sa lèvre inférieure et tend le bras afin de saisir à peu près tout ce qui est à portée de ses baguettes et qui l’inspire. De temps à autre, Jaehyun, persistant, se permet innocemment de faire passer des plats au jeune frère de Mercy, et Sam roule des yeux en le voyant se pencher, leur jeter un coup d’œil discret au beau milieu de son mouvement, et tendre presque littéralement l’oreille pour mieux percevoir ce que lui et la Pirate sont en train de s’échanger au milieu des conversations animées qui résonnent autour de la table. Le jeune coréen pianote machinalement sur la table. Il ne va pas falloir que cela dure trop longtemps, cette histoire. Les regards appuyés des uns et des autres font finir par avoir raison de sa patience. Pour une raison qui lui échappe, il réalise qu’il a besoin d’être seule avec elle. Peut-être pas maintenant, mais bientôt. Pourquoi, au juste ? Son coeur accélère ses battements à cette pensée, comme s’il avait peur d’y répondre.

C’est finalement la militaire elle-même qui l’extirpe de ses pensées en l’appelant discrètement du bout des lèvres. « Hm ? » réagit-il d’abord instinctivement en se penchant légèrement vers elle et en terminant sa bouchée. Le jeune coréen fronce d’abord les sourcils à l’appel à l’aide qui s’ensuit, et qu’il ne comprend pas immédiatement. L’aider à qu... ? Sa question silencieuse est interrompu par le geste de la jeune femme, qui lui montre la source du problème. Ses baguettes, donc. Aussitôt, Sam esquisse un petit sourire à la fois tendre et amusé, tandis qu’elle ajoute vouloir abandonner ses efforts au profit d’une fourchette... ne serait-ce que pour réussir à manger quelque chose. Le capitaine secoue la tête et laisse échapper un petit rire affectueux plutôt que moqueur. Cute, songe-t-il furtivement alors que son coeur se manifeste à nouveau. « Personne ne t’en tiendrait rigueur, tu sais ? » répond-il d’abord d’un ton rassurant, en esquissant de discrets mouvements de menton en direction de certains invités qui n’ont, semble-t-il, pas autant de scrupules que Mercy, et qui ont depuis longtemps abandonné la lutte... voire, ne l’ont même pas entamée, notamment Finn, dont l’appétit d’ogre ne lui permet pas de perdre du temps à chercher comment ces trucs fonctionnent. « Mais compte tenu du niveau d’expertise de tes voisins de tablée, reprend-il avec une petite moue amusée, son regard glissant de Jaehyun à Minhyuk, avant de se désigner lui-même, ça serait effectivement dommage de ne pas en profiter. » Il lui adresse un petit clin d’œil puis se réinstalle un peu plus convenablement sur sa chaise, pivotant à peine dans la direction de la jeune femme et posant son avant-bras droit (celui qui tient ses baguettes) sur la table non loin du sien, comme pour lui montrer l’exemple. Ses yeux glissent en direction de la main de la jeune femme, et il esquisse une petite moue dubitative. « Tu ne les places pas correctement dans ta main, constate-t-il doucement sans qu’il s’agisse d’un reproche. Plutôt d’un conseil, prononcé d’une voix posée qui lui ressemble bien. Regarde. » De son autre main, il s’applique à montrer lentement comment sont placées ses propres baguettes sur les doigts de sa main droite, en commentant méthodiquement : « Celle-ci doit être placée là, entre le pouce et l’index. Une fois calée, elle ne doit pas bouger. C’est l’autre qui fait tout le travail. »

Concentré, le jeune homme se penche un peu plus vers elle, et n’est pas tout de suite conscient que son tutoriel improvisé l’a rapproché dangereusement de la militaire. Ce sont les battements accélérés de son coeur qui le lui rappellent, alors qu’il sent une chaleur caractéristique remonter en direction de ses joues et jusqu’au bout de ses oreilles. « L’autre, reprend-il pourtant d’une voix un peu plus basse, cherchant à masquer le trouble provoqué par la soudaine proximité de Mercy, tu la tiens ici. Sur ton index, tu vois, au niveau de la première phalange. Ça te permet de lui donner le mouvement pour pincer et saisir la nourriture. » Les yeux rivés sur ses propres doigts qui tiennent ses baguettes, comme s’il avait peur d’imploser littéralement s’il les relevait dans sa direction, il esquisse le mouvement dans le vide une fois, puis deux, pour lui montrer le mécanisme. « Attends... » lâche-t-il ensuite avant d’avoir eu le temps de saisir lui-même ce qu’il s’apprête à faire. Encore heureux, d’ailleurs. Son cerveau aurait probablement émis des réserves, s’il en avait eu le temps. Fort heureusement, l’instinct le prend de vitesse. Le jeune coréen pose ses baguettes et tend la main pour saisir celles de Mercy. Après une très brève seconde d’hésitation, il place lui-même, correctement, les baguettes entre les doigts de Mercy, puis entoure sa main de la sienne, pour la faire esquisser le geste de saisir la nourriture, fermant et ouvrant les baguettes en suivant la pression et le mouvement de ses doigts autour des siens. « Comme ça... » murmure-t-il simplement, troublé de réaliser que dans cette position, il s’est penché encore davantage et que les cheveux de la jeune femme lui chatouillent presque la joue. « Essaie comme ça... » répète-t-il en clignant des yeux, un peu ahuri, et en s’apprêtant à esquisser un geste pour lâcher ses doigts et retourner s’asseoir sagement à sa place.

Il n’en a pas tout à fait le temps, avant qu’un flash inattendu, accompagné du bruit caractéristique de l’appareil photo de Soohyun ne le fasse battre des paupières et relever aussitôt la tête. « Trop mignon... » commente en effet la malicieuse espionne avec un sourire attendri en regardant la photo des deux jeunes gens qu’elle vient de prendre sur son écran, ce qui ne fait qu’augmenter la fournaise qui rugit sur les joues de Sam. Son appareil photo autour du cou et rivé dans ses mains, la jeune coréenne semble faire le tour de la table depuis quelques minutes déjà, prenant çà et là des clichés des invités attablés pour immortaliser les trente ans de son capitaine. « Et moi, et moi ? » réclame soudain Jaehyun à ses côtés, le faisant légèrement sursauter. L’intervention du cadet des Ombres a au moins le mérite de le faire sortir de sa torpeur et éviter la combustion spontanée. Il roule des yeux au ciel tandis que le jeune homme se jette à moitié sur lui, le saisissant par les épaules pour prendre la pose, pressant le bout de son pouce contre le bout de son index, équivalent coréen d’un « coeur » dessiné avec ses doigts. Soohyun laisse échapper un rire cristallin et mitraille un Sam absolument blasé, Jaehyun pendu à son cou, avant de jeter son dévolu sur Minhyuk, que le cadet des Ombres vient agresser à son tour en se levant de sa chaise pour faire l’andouille à l’arrière-plan des clichés que prend la jeune femme.

Sam inspire profondément et esquisse une petite grimace complice à l’attention de Mercy, du genre : on n’est pas sortis du sable, et entrouvre la bouche. Il n’a pas le temps, cependant, de prononcer la remarque hautement sarcastique qui s’apprêtait à franchir ses lèvres, avant que Soohyun ne revienne se planter devant eux, un grand sourire aux lèvres. Visiblement, la diversion de Tic et Tac n’a pas duré bien longtemps. Il sent d’ailleurs de nouveau leurs regards posés sur eux. « Je peux ? » demande cette fois-ci diplomatiquement la jeune espionne à l’attention de Mercy, puis de Sam, en relevant son appareil avec un sourire radieux. Le capitaine pince les lèvres et lui lance un regard impatient, se retenant tout juste de lui faire remarquer avec agacement qu’elle ne s’est pas embarrassée de poser la question la première fois. Bref. Il sait aussi qu’il est inutile (sinon risqué) de gaspiller son énergie à refuser. Encore une fois, un empoisonnement à petit feu n’est pas dans son programme. Il se racle la gorge et hoche simplement la tête en guise d’assentiment, avant de reprendre une position correcte sur sa chaise. Un peu trop correcte, sans doute, au goût de Soohyun, qui fait claquer sa langue contre son palais en guise de reproche. « Come on, Oppa. C’est pas un entretien d’embauche. Et c’est pas ta camarade de classe, que je sache. Closer. » La jeune femme appuie son dernier mot d’un geste de la main ordonnant littéralement à son capitaine de se rapprocher de Mercy.

Les joues probablement bien plus roses que la moyenne, Sam pousse un infime soupir un peu tremblant, que seule la brune à ses côtés est en mesure de percevoir, et se rapproche sensiblement d’elle. Son coeur cogne avec force contre ses côtes alors qu’il est saisi d’une brève hésitation que l’instinct efface finalement. Il glisse son bras derrière elle, prenant cependant soin de ne pas la toucher, en le posant machinalement sur le dossier de la chaise de la jeune femme, ce qui lui permet de l’entourer de son bras sans le faire tout à fait. Seul compromis auquel il est capable d’arriver sans imploser. Soohyun les mitraille donc à leur tour avec un petit sourire satisfait, pendant un temps qui lui paraît à la fois interminable... et bien trop court. Parce qu’au fond, si l’attention l’embarrasse, la proximité de Mercy, elle, est infiniment agréable. Pour rester dans l’euphémisme. A tel point d’ailleurs, que Sam ne se rend pas compte qu’il a laissé son bras sur le dossier de la chaise de la jeune femme, même après le départ de Soohyun, qui s’en est allée trouver d’autres victimes probablement plus consentantes, du côté de Renjun et Margo. « Je... suis désolé, finit-il par dire en poussant un long soupir et en levant les yeux en direction du plafond. Ils sont insupportables quand ils sont dans cet état. » Il esquisse une petite grimace enfantine, un peu comme s’il parlait de ses animaux de compagnie plutôt que de ses frères d’armes, puis réalise la position dans laquelle il se trouve et retire rapidement son bras en se raclant la gorge et en faisant mine de s’intéresser de nouveau à ce qui se passe sur la table.

Ce qu’il se passe, en l’occurrence, c’est que les plats se vident petit à petit, et que le moment du dessert approche à grands pas. Entre temps, cependant, Sam tire certains des plats appétissants entre eux deux, conseillant à la jeune femme de les goûter, en la laissant tester à nouveau sa maîtrise des baguettes avec un petit coup d’œil bienveillant, et des joues encore un peu plus rosées qu’il n’est nécessaire.
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Birthday party [Sam] Empty
MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyLun 12 Oct - 20:54


Love isn't absence of pain, it's a hand to hold while you're going through it.
Elle donnerait n’importe quoi pour arrêter le temps et que ce moment dure indéfiniment. Juste parler, rire avec Sam, se moquer de lui, un peu en mentionnant sa tenue. La jeune femme n’a aucun doute sur le fait qu’il n’a rien choisi lui-même et qu’il n’a sans doute même pas prêté la moindre attention à ce à quoi il pouvait bien ressembler une fois qu’elles en eurent fini avec lui. En partie parce qu’il s’en moque, un point qu’ils ont en commun, et l’autre partie parce qu’il sait qu’il peut avoir confiance en ses camarades. Et il a bien raison, il faudra qu’elle pense à remercier Soohyun et Yujin.
Mercy est consciente que l’attention sur son apparence a tendance à mettre Sam légèrement mal à l’aise, alors elle détourne la conversation par une légère plaisanterie, qui porte leurs regards sur le benjamin des Ombres et le sniper. Elle rit de plus belle à la remarque du coréen. « Tu as sans doute raison. » approuve-t-elle en hochant la tête. Nul doute que la tenue que Renjun préfère est celles d’Adam & Ève. « Cela dit je pense qu’il y aurait pas mal d’heureuses s’il se baladait dans cet “uniforme”. » ajoute-t-elle, mimant les guillemets de ses doigts, avec une petite moue sarcastique en glissant un nouveau regard vers le sniper. Elle ne partage néanmoins pas son avis sur la question. Pouvoir se dévoiler petit à petit a un certain attrait aux yeux de la jeune femme... qui s’empourpre alors que cette idée effleure ses pensées. Abort mission, right now ! Code red, ultra red. Littéralement d’ailleurs. Définitivement pas le genre d’images qu’elle devrait avoir en tête. Pour l’instant. Bref.
Elle arrive à détourner son esprit, elle ne sait trop comment d’ailleurs, en souhaitant de nouveau un bon anniversaire au coréen, et plaisantant à nouveau, sur un sujet bien moins risqué : Jaehyun. Le cadet ne l’aurait jamais laissée louper cette fête, quand bien même il aurait dû la faire revenir de mission ou demander une permission exceptionnelle à quiconque pourrait lui accorder, Dieu s’il fallait. Ou, plus prosaïquement, en la kidnappant. Un fait que Sam réfute rapidement, pas tant sur l’idée, mais sur la capacité de Jaehyun à avoir le dessus sur l’américaine. Ce qui n’est pas tout à fait faux. Il en serait probablement ressorti avec une toute nouvelle collection de bleus et autres blessures de guerre. Elle aurait néanmoins fait attention à ne pas trop l’abîmer pour reprendre les termes du capitaine, et pas seulement par bonté d’âme, mais surtout pour son petit-frère Min-Hyuk qui s’est, pour une raison qu’elle ignore, entiché du cadet des Ombres. Elle se contente de sourire amusée à la réponse du militaire, qui lui laisse clairement sous-entendre qu’il a parfaitement compris que la jeune femme ne ferait sans doute jamais de mal au cadet coréen.

Très vite, leur conversation est interrompue par les autres invités qui, eux aussi, veulent leur part de temps avec le birthday boy. Ce qu’elle comprend et n’en tient rigueur à personne, prenant elle-même le parti de se mêler aux autres personnes présentes. Les Pirates surtout, c’est avec eux qu’elle se sent toujours le plus à l’aise, s’amusant des différentes interactions des uns et des autres, craignant parfois quelques catastrophes, aisément évitées.
Ils ne restent cependant pas longtemps séparés puisque, déjà, Yujin sonne le rappel des troupes pour que tous viennent s’installer à table, où Min-Hyuk et Jaehyun se sont assurés que le coréen et l’américaine se retrouvent, à coup sûr, côte à côte. Ce dont elle leur est infiniment reconnaissante, bien évidemment. L’attention se porte rapidement sur Sam, et sur elle, lorsque la plupart des invités présents comprennent que les premiers présents à être ouverts sont de sa part. Tous ces regards, même s’ils viennent majoritairement d’amis, la mette mal à l’aise. Elle n’aime pas être au centre de l’attention, d’autant que celle-ci devrait être entièrement focalisée sur le coréen dont c’est l’anniversaire. Une situation qui n’échappe d’ailleurs pas au militaire, qui fait passer un signal discret à ses camarades pour changer la donne. Yujin prenant les rênes des opérations, se lance dans un petit discours se terminant sur un retentissement bon anniversaire de la part de tous les invités. Si la brune n’avait pas tout de suite compris ce qu’il se passait, un seul regard du coréen lui avait permis de comprendre qu’il avait fait cela pour elle, en comprenant la source de son mal aise. Elle s’était contentée d’un remerciement silencieux sous la forme d’un sourire, comme si elle cherchait à rester le plus discrète possible et ne pas attirer de nouveau les regards sur elle.

Les dernières traces de tension s’envolent alors qu’il lâche un instinctif Aish lorsqu’elle l’accuse de vouloir lui soutirer de l’argent alors que « non vraiment, je n’oserais jamais m’excuser pour rien ». C’est plus fort qu’elle, elle esquisse malgré elle une moue amusée où on l’on devine sans effort l’éclat d’un fou rire retenu aux coins des lèvres, accentuée par la grimace enfantine qu’il arbore en lui tirant la langue. « Je sais toujours comment apaiser les hommes en colère. » le taquine-t-elle alors qu’il souligne qu’elle a bien de la chance de lui avoir apporter de la nourriture pour se faire pardonner son offense.
L’appréhension qu’elle avait pu avoir quant à ses talents culinaires s’effacent très vite devant le plaisir évident que le coréen a en dégustant les mandus qu’elle lui a préparé en guise de cadeau. Pourtant il lui reste une pointe de doute, a-t-elle vraiment réussi cette recette typiquement coréenne, à l’emmener, le temps d’une bouchée, chez lui ? Un mélange de Corée, et... d’elle. New Home. Ce qu’il confirme, avec un certain sérieux, en reprenant simplement son timide vraiment.
Elle est incapable de cacher son étonnement alors qu’il révèle qu’elle a préparé, sans le savoir, son dessert préféré. Elle l’a choisi parce qu’il était aussi simple à préparer qu’à conserver. Elle est d’autant plus surprise que Jaehyun, qui en a dévoré une quantité monstrueuse pendant ses différents tests, ne se soit pas empressé de la féliciter pour son choix. Elle aurait dû se douter qu’il se tramait quelque chose, il n’avait fait aucune remarque pour l’aider à choisir les saveurs pour les hotteoks, contrairement aux mandus.
La brune esquisse une très légère moue amusée devant le geste du coréen qu’elle a elle-même failli faire pour tenter de calmer le feu de ses joues après le baiser qu’il a déposé sur sa joue. Ses dernières sont encore un peu rose alors qu’elle répond à la question du coréen au sujet de ses professeurs de cuisine. Si Renjun et Yujin ont été les plus utiles à son apprentissage, la participation des autres en tant que goûteurs était tout aussi essentielle. Un rôle que Jaehyun, en particulier, avait pris très à cœur.

Lorsque le coréen propose à la brune de goûter le plat qu’elle a préparé, elle ne se fait pas prier bien longtemps. Inconsciemment, elle sent que le militaire a besoin de cet échange, de partager ce plat avec elle. Avant, qu’elle aussi, ne l’accuse d’essayer de s’excuser d’une manière détournée. Elle roule des yeux alors qu’il dément avec une véhémence feinte, le rire de la brune venant démentir son agacement tout aussi faux. La lieutenant arque un sourcil, comme si elle avait réellement besoin d’inventer des prétextes pour qu’il mette de l’argent dans la Sorry Jar... Depuis le temps, il y avait probablement pas loin de mille dollars dans cette foutue boîte. Les deux tiers provenant du coréen, bien évidemment. Son sourire se fait plus tendre alors que le jeune homme tente d’arguer qu’il s’inquiète simplement pour elle. Elle n’en doute pas un seul instant. Un éclat de rire vient chatouiller sa gorge au hoquet outré que laisse échapper Jaehyun à la légère pique de son mentor. Ça lui apprendra à écouter aux portes. Métaphoriques les portes.
L’américaine hausse les épaules à la remarque suivante du capitaine. « Ce n’était pas si terrible, j’avais un objectif à atteindre. » plaisante-t-elle doucement, bien qu’elle ne puisse cacher la sincérité tout autant que la fierté dans ses mots. Cet objectif elle l’avait atteint, et haut la main. Sans compter qu’en réalité, les séances de cuisine avaient réellement été plus ludiques qu’une corvée à ses yeux. Même si les leçons avec Yujin étaient plus sérieuses et studieuses que celles avec Renjun. Et ce n’était rien à côté de celles où Jaehyun étaient présents qui avaient tendance à se transformer en grand n’importe quoi. La jeune femme tourne de nouveau le regard vers le brun en l’entendant hésiter lorsqu’il reprend la parole. Comme s’il n’était pas certain d’avoir envie de poser la question suivante, ou d’en entendre la réponse. Elle arque un sourcil aussi interrogateur qu’amusé alors qu’il mentionne le sniper des Ombres, avant de pincer les lèvres pour s’empêcher de rire alors qu’il finit par abandonner à chercher un adjectif pour qualifier le comportement habituel de Renjun envers la gente féminine. « Tu me crois incapable de gérer un énergumène dans son genre ? » demande-t-elle sans vraiment répondre à la question. À quoi bon au fond. Bien sûr que Renjun s’est comporté comme il en a l’habitude. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Parfois elle rentrait dans son jeu jusqu’à ce qu’il abandonne le premier - il n’était pas plus dupe que les autres sur ce qui se passait entre Mercy et Sam - quelques fois elle lui balançait de la farine ou tout autre condiment à la figure et les autres fois, elle se contentait de l’ignorer, se concentrant sur son objectif, jusqu’à ce qu’il en fasse de même. Bref, elle était loin d’être une pauvre brebis effrayée par le Big bad Wolf. Pourtant, elle se sent obligée de le rassurer, d’une certaine manière, bien qu’il ait fait mine d’écarter sa propre question. « C’est Renjun, mais on va dire qu’il a été plutôt sage compte tenu de qui il est. » ajoute-t-elle d’un nouveau haussement d’épaule en glissant un regard au sniper qui semble finir par remarquer l’attention qu’on lui porte et arquer un sourcil en interrompant un instant sa conversation avec Margo avant de la reprendre alors que Mercy secoue doucement la tête pour lui faire comprendre que ce n’est rien d’important.

L’attention s’est finalement complètement détournée d’eux, chacun est bien plus intéressé par son assiette que par le reste. Ce qui n’est pas bien étonnant. La nourriture a bien souvent un pouvoir d’attraction très important sur les militaires qui composent la grande majorité des invités autour de cette table. Et devant le festin qui s’étale sous leurs yeux, il leur aurait été difficile de résister bien longtemps, ce qui était peut-être le but au fond. Devant la présence d’autant de plats asiatiques, la brune se sent presque dans le devoir de se servir de ses baguettes, mais bien vite, elle se rappelle son principal problème : elle est bien loin d’être aussi douée que son jeune frère quand il s’agit d’utiliser autre chose qu’une fourchette pour manger. Elle appelle donc Sam à la rescousse, qui s’amuse affectueusement de sa détresse. « Si, moi. » répond Min-Hyuk à la place de la brune, lorsque le coréen avance que personne ne lui tiendrait rigueur si elle s’avouait vaincue et se servait de ses couverts habituels, prouvant de fait que, lui non plus, ne ratait pas grand chose de leur conversation. « Tu vois ce que je subis au quotidien ? » se plaint-elle d’un ton particulièrement dramatique au capitaine des Ombres en lançant une pichenette sur le crâne du benjamin Wayland.
Elle observe ensuite avec une attention redoublée, les gestes du coréen qui s’attèle à lui enseigner l’art de manger avec des baguettes. Elle est tellement concentrée à reproduire avec une exactitude très scolaire les mouvements du brun, elle ne remarque pas tout de suite qu’ils se sont instinctivement rapprochés l’un de l’autre. Malgré les explications, elle n’arrive pas vraiment à tenir vraiment ses baguettes comme elle devrait. Son cœur loupe un battement alors que le militaire entreprend de l’aider concrètement à placer ses baguettes. Un frisson remonte de ses doigts jusqu’à son cœur alors que le coréen entoure la main de la jeune femme de la sienne. C’est à peine si elle se rappelle comment respirer, ou qu’elle entend les mots qu’il souffle ensuite.
La bulle éclate lorsqu’elle est surprise par un flash et le son caractéristique d’un appareil photo. Le brouhaha des conversations l’assaillent de nouveau et elle prend conscience qu’en plus de leurs deux spectateurs, de nouveaux yeux se sont posés sur eux. La brune ne peut pas s’empêcher de rougir, lâchant de surprise ses baguettes qu’elle avait eu tant de mal à positionner correctement. Heureusement, l’intervention de Jaehyun lui permet de reprendre contenance, God Bless Him, et de mettre en pratique ce qu’elle vient d’apprendre, en tentant de se faire oublier en mangeant un peu de tout.
Malheureusement, Soohyun ne se laisse pas longtemps distraire et revient bien vite à la charge. L’américaine arque un sourcil interrogateur devant la permission que demande la coréenne pour la photo suivante. Comme si ça l’avait tracassée une minute plus tôt. Elle calque néanmoins sa réaction sur celle de Sam, elle non plus n’est pas dupe, elle sait que la jeune femme n’acceptera pas un non comme une réponse et qu’il serait même dangereux de tenter de refuser. La militaire esquisse un sourire amusé devant les réprimandes que la jeune militaire fait à son capitaine devant son attitude un peu trop sérieuse pour la photo. Elle se mord néanmoins discrètement la lèvre en entendant le coréen soupirer avant qu’il ne se rapproche effectivement. La lieutenant ne sait pas trop comment comprendre l’attitude du capitaine des Ombres et sa retenue pour une simple photo alors qu’ils ont été immortalisés bien plus proches une minute auparavant. Le bras qu’il glisse sur le dossier de sa chaise sans pour autant vraiment la toucher ne l’aide pas plus à déterminer l’état d’esprit du brun. Il semble se plier bon gré mal gré aux multiples photos que prend Soohyun. C’est Mercy qui craque la première en clignant des yeux et passant sa main devant ses paupières, aveuglée par le dernier flash. « Cinq dollars dans la Sorry Jar, ce n’est pas de ta faute s’ils sont insupportables. » tente-t-elle de plaisanter pour cacher le trouble que la situation précédente à instiller dans son cœur.

Elle laisse son attention se faire détourner par les différents plats qui se vident et qu’elle aide allègrement à vider du reste, que ce soit sous l’impulsion de Sam qui attire certains plats entre eux, soit celle de Min-Hyuk qui se contente de lui glisser quelques denrées directement dans son assiette sans lui demander son avis.
Malgré tout, elle n’arrive pas complètement à oublier la réaction de Sam face aux réprimandes de Soohyun. Si une grande partie de son esprit lui souffle que ça n’a rien à avoir avec elle, un léger doute au creux de ses pensées les plus sombres ne peut pas s’empêcher de lui soutenir l’inverse, et cela suffit à faire naître une douleur irradiante dans son cœur. Elle a besoin de réfléchir, sans sentir la peau du coréen l’effleurer à chacun de leurs mouvements, ça la déconcentre trop. Il faut qu’elle sorte cinq minutes pour prendre l’air. Elle finit rapidement son assiette avant d’écarter lentement sa chaise et de se lever, comme si elle allait tout simplement aux toilettes. « Noona ? » s’enquit Min-Hyuk en l’attrapant doucement par la main avant qu’elle ne puisse s’échapper. Il la connaît bien. Évidemment qu’il avait remarqué que quelque chose la tracassait, bien qu’elle ait essayé de le cacher. « Je reviens. » répond-elle en déposant un baiser dans ses cheveux tout en affichant un sourire légèrement feint à l’attention de ceux qui ont remarqué leur échange, avant de s’éclipser.
Si le benjamin des Wayland ne peut pas deviner les pensées de sa sœur, il a une petite idée du thème principal : Sam. Il lance un regard interrogateur à ce dernier, comme s’il essayait de lui demander « Qu’est-ce que tu lui as fait ? » mais en même temps, il y a comme une supplique... un peu entre « Va la rejoindre ! » et « Arrange les choses. » qui devient un mix des deux.

Une fois arrivée dehors Mercy se rend compte de deux choses. La première, qu’il fait encore un peu frais début avril pour sortir sans prendre sa veste, la seconde que la distance avec le coréen ne l’aide pas beaucoup plus à faire le tri. C’est presque pire... elle se fait emporter par un maelström d’émotions aussi nombreuses que contradictoires. Elle repère un petit muret un peu plus loin sur lequel elle vient s’asseoir. Elle s’oblige à prendre de longues et profondes respirations avant de lever les yeux vers le ciel, comme si les étoiles détenaient tous les secrets du monde. « Aiden... murmure-t-elle doucement. Qu’est-ce que je suis en train de faire ? » souffle-t-elle en secouant la tête. Elle n’en a pas la moindre idée. Avec lui c’était tellement moins compliqué. Mais c’était son première amour, elle était jeune encore. Beaucoup de choses ont changé depuis, elle-même a changé. Elle n’est plus aussi innocente, plus aussi douce qu’à l’époque. Ce qui n’a pas changé par contre c’est qu’elle pense toujours aux autres avant elle. Elle sait ce qu’elle aimerait. Mais qu’en est-il du coréen ? Est-ce qu’il pourrait vraiment s’intéresser à quelqu’un comme elle ? Est-ce qu’il pourrait la voir autrement que comme une amie, ou peu importe ce qu’ils sont l’un pour l’autre en ce moment ?        

EXORDIUM.
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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptySam 31 Oct - 2:16

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Birthday Party

Gnia gnia gniaaaa... Décidément, Renjun a décidé de lui courir involontairement sur le haricot ce soir. Honneur oblige, Sam s’est pourtant contenté de ronchonner en son for intérieur (et pour une mystérieuse raison, d’ailleurs) alors que la jeune femme a fait remarquer (très justement, il faut bien l’admettre) que les espoirs naturistes du sniper des Ombres auraient de quoi en contenter plus d’une... d’un aussi, whatever. Sam fait claquer légèrement sa langue contre son palais en roulant des yeux au ciel sans rien ajouter... sorte de confirmation fataliste à une vérité générale qu’il n’est pas en mesure de nier, quand bien même il serait de mauvaise foi. MOVING ON. C’est une remarque à laquelle il préfère ne pas songer trop longtemps. Pas réellement à cause de Renjun, d’ailleurs, mais bien plutôt parce que l’idée d’une absence de vêtements est venue provoquer un début de court-circuit qui menace sa santé mentale, déjà fragilisée par l’entrée en scène de Mercy, de sa robe élancée et de ses épaules nues. Breeeeeef. Jaehyun est (pour une fois), un sujet de conversation plus que bienvenu pour endiguer la vapeur qui menace de s’échapper de ses oreilles, et c’est avec un sourire complice et amusé que le coréen répond à celui de la jeune femme, comme pour souligner un accord tacite qu’il n’a pas besoin d’exprimer. Ne pas trop abîmer le cadet des Ombres, lui a-t-elle confirmé d’un sourire. Sounds about right. Sam hausse distraitement les épaules. C’est une philosophie de vie que partagent probablement une bonne partie des personnes présentes ce soir, à la réflexion.

Et puis... Et puis ce début de soirée lui semble alors défiler à une vitesse folle. L’interruption soudaine de ses camarades de l’O.N.U, les rires des uns, les railleries des autres, les « bon anniversaire » chantés ou criés à tout-va, le bain de foule imprévu mais finalement pas si désagréable que cela... Sam les traverse dans une demi-euphorie de l’instant qui lui donne l’impression que les secondes s’égrènent plus vite que d’ordinaire, jusqu’à lui donner le vertige. Sans bien savoir comment il est arrivé là, il se retrouve à table, son épaule frôlant légèrement celle de Mercy, peut-être un peu trop agréablement d’ailleurs pour ne pas menacer la survie d’un certain nombre de ses neurones. A nouveau, le temps semble se distordre. Accélérer, ralentir... tournoyer sur lui-même, rejouer certaines scènes, certains détails infimes, comme pour lui faire battre le coeur un peu plus vite et accentuer la palette d’émotions qui défile dans le fond de ses prunelles. S’il avait à raconter cette soirée-là, bien des années plus tard, le jeune soldat n’en retiendrait sans doute que des bribes. Mais pas n’importe lesquelles. Des pépites, précieuses, figées dans le temps, au milieu du chaos ambiant de la tablée, et de ses propres sentiments confus. Des instants dont les secondes s’étirent jusqu’à ne plus avoir de sens, dans une bulle confortable qui les enveloppe tous les deux.

Il raconterait... Il raconterait la timidité et la réserve qu’il a lues sur le visage de la militaire, et qui lui ont chatouillé si délicieusement le cœur. Il raconterait la diversion efficace (comme toujours) des Ombres pour épargner à la jeune femme l’attention curieuse du reste des invités. Il raconterait, surtout, ce cadeau qu’elle lui a fait, si précieux à ses yeux et qui semble marquer le début de quelque chose. Un cadeau qu’il ne manque pas de déguster avec un mélange de surprise et de fascination. Home. Il ne pourrait oublier de raconter ce sentiment qui l’a envahi tout entier alors que le goût s’est diffusé dans sa bouche. Cette impression d’appartenir à quelque chose d’autre. Quelque chose de nouveau. Quelque chose de bien plus prometteur encore que les rayons d’un lever de soleil. Parce qu’elle n’est pas qu’une lueur à l’horizon, inaccessible. Elle est là. Juste là. Et elle raconte n’importe quoi, d’ailleurs, en s’excusant littéralement de lui avoir offert un cadeau qui n’a pas de prix. Aishhhh. Sam ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil perplexe et malicieux, échangeant avec la jeune femme un regard en coin alors qu’elle le taquine en faisant remarquer qu’elle sait très bien s’y prendre avec les hommes en colère. Hm-hm. Abort. Il n’y a que lui pour saisir le côté tendancieux de cette constatation, ou... ? Ses joues le brûlent plus encore, alors qu’un léger ricanement étouffé de Jaehyun non loin de son oreille répond à sa question. Nope, il n’y a pas que lui, visiblement. Il ne sait pas bien si cela doit le rassurer, d’ailleurs. Le jeune militaire se racle la gorge puis se pince les lèvres d’un air mutin, se retenant tout juste de répliquer que a) pour le voir en colère, il faut se lever tôt et b) il n’est pas sûr de vouloir connaître les détails de ladite manœuvre qui consiste à apaiser un homme colère. Quoique. Hold the phone. Quoi ?

Note to self number two : shut the fuck up, et FOCUS. Bon. Il raconterait, aussi, sans nul doute, le soulagement non moins adorable qu’il a vu apparaître sur le visage de Mercy et qui l’a enveloppé d’une chaleur plus douce encore que le goût des mandus préparées par la jeune femme. Et s’il éviterait sans doute d’évoquer les intrusions plus ou moins inutiles de Jaehyun à leur conversation, il ne manquerait pas de raconter la surprise de la brune, qui lui a arraché un sourire attendri, et l’étrange coïncidence qui l’a poussée à cuisiner précisément ses desserts favoris étant enfant. Le jeune soldat ne se pose pas vraiment la question du pourquoi ni du comment. Elle les a probablement choisis pour une raison tout aussi pragmatique que la faisabilité de la recette ou le stockage. Peu importe. Ils ont l’air délicieux, et elle les a faits pour lui. C’est la seule donnée qu’il retient, et qui mérite de l’être, bien qu’il ait encore du mal à l’intégrer comme telle. Pour lui. Sam n’est pas sûr de savoir ce que cela veut vraiment dire. Il laisse pourtant son corps prendre les commandes et déposer un baiser de remerciement sur la joue de la jeune femme.

Erreur. Kinda. Comment survivre au reste de la soirée par 48 degrés de température interne, and rising ? C’est la question qu’il se pose en silence en tâtant discrètement ses joues sans remarquer la moue amusée que ce geste provoque chez Mercy... Pas plus, d’ailleurs, que la légère teinte rose qui colore les siennes, et qu’il aurait de toute façon mise sur le compte de la température ambiante. Vous savez bien : il fait chaud, dans ce pays. Une stratégie comme une autre pour reprendre une contenance consiste à proposer à la militaire un mandu (dont elle doit pourtant avoir ras la couette), puis à plaisanter de nouveau avec elle en polémiquant sur l’un de leurs sujets favoris : t’as pas le droit d’être désolé, chut. Le jeune homme se mord la lèvre pour s’empêcher de pouffer de rire en la voyant rouler des yeux à sa remarque, et un rire agréable chatouille sa gorge à celui que Mercy laisse échapper. Il ne sait pas bien pourquoi ce simple son lui fait ainsi trembler le cœur (enfin si, il sait, mais chut) mais son sourire s’agrandit alors qu’elle arque un sourcil d’une infinie perplexité à ses paroles. Il n’en attendait pas moins d’elle, au fond, et ils n’ont pas besoin d’en dire plus, l’un et l’autre, pour se comprendre. Sam esquisse un petit haussement d’épaule à la manière d’un enfant qu’on viendrait de réprimander à tort : il est parfaitement conscient que plus de la moitié des billets contenus dans cette foutue Sorry Jar provient de son compte en banque, et il ne serait pas étonné qu’ils puissent bientôt se payer une croisière au Bahamas, avec ce genre d’économies involontaires. Aish. De là à l’avouer à voix haute, en revanche... Ne nous emballons pas.

A la place, il... ben, il ne sait pas trop ce qu’il est en train de raconter, ni pourquoi il se met dans des états pareils à propos d’un détail aussi peu important que des cours de cuisine en compagnie de Renjun, mais c’est un passage fort peu glorieux qu’il omettra sans doute de raconter plus tard à propos de cette soirée, tant il en est peu fier. Fort heureusement,  Mercy ne semble pas remarquer (ou comprendre comme tel) l’éclair de jalousie quasi-enfantine qui l’anime soudain à l’idée d’imaginer le trop séduisant sniper essuyer au ralenti la farine égarée sur le nez de la jeune femme. Sam se retient tout juste de secouer la tête pour effacer l’image persistante de la scène qui défile devant ses yeux et le fait presque se tortiller sur sa chaise. N’im-por-te-quoi. Note to self number three : arrêter d’écouter les suggestions de Soohyun et modérer les sessions binge des derniers dramas populaires. Très mauvais pour son imagination.

Il se racle machinalement la gorge et donne le change en expliquant s’inquiéter pour elle. Ce qui est tout à fait vrai, par ailleurs. Il faut avoir une sacré dose de patience, de volonté... et d’obstination pour oser demander aux Ombres de l’aide pour cuisiner un plat de leur pays d’origine. Sam n’a aucun mal à s’imaginer, presque comme s’il avait pu y assister lui-même, la participation erratique (pour ne pas dire chaotique) de Jaehyun aux sessions cuisine, la bienveillante exigence de Maman Yujin, et les écarts de conduite inéluctables de Renjun. Il esquisse un petit sourire attendri à la réponse qu’elle lui donne d’abord. Il n’a pas pu manquer la pointe de fierté qui teinte les mots qu’elle a prononcés, et qui le fait se redresser imperceptiblement, comme par mimétisme. Lui aussi, se sent soudain fier, sans trop savoir pourquoi, comme en écho à la satisfaction sincère et touchante de la militaire. Il hoche vivement la tête pour toute réponse, approbation silencieuse mais parlante, et une lueur traverse son regard au moment où un frisson lui taquine les épaules. Objectif atteint, indeed. Il sourit de plus belle, et oublie un instant l’étrange sentiment de gêne que lui provoquait l’idée d’un tête à tête Mercy-Renjun version Masterchef. C’est tout à fait elle. Se fixer un objectif, et s’y tenir, quoi qu’il lui en coûte. Pour lui ? Sam bat des paupières. Cette pensée le trouble bien plus qu’il ne veut l’admettre. Elle est à la fois grisante, pleine de promesses et... et d’une certaine appréhension dont il a désormais compris le sens, grâce à sa conversation avec Sara.

C’est peut-être en partie pour cette raison que son cerveau préfère le torturer encore un peu plus longtemps avec la vision d’un Renjun au meilleur de sa forme, prêt à enseigner à Mercy tout ce qu’il sait. En CUISINE, évidemment. C’est plus fort que lui. Sam ne peut s’empêcher de poser la question. Une question détournée, étrangement formulée d’ailleurs, et qui fait naître un sourire amusé à peine retenu sur les lèvres de la militaire, auquel il répond instinctivement par une expression similaire. Mais qu’est-ce qu’il est en train de raconter, au juste ? Et en quoi c’est si important, de savoir la façon dont s’est comporté cet abruti de sniper ? Sam se mord l’intérieur de la joue, regrettant déjà d’avoir trahi à voix haute ce bref instant durant lequel il a laissé son imagination et ses propres insécurités avoir raison de son bon sens. Jealousy, huh ? Il ne pensait pas que ce sentiment-là (si c’est bien de celui-ci dont il s’agit... What else ?), serait capable de remplacer sa matière grise par une marmelade d’insanités. Lui qui se croyait si pragmatique et si rationnel, constate avec une certaine appréhension que la jeune femme est capable sans même en avoir conscience de réduire au strict minimum ses capacités cognitives. Bref.

Sam arque un sourcil perplexe alors que Mercy décide finalement d’avoir pitié de lui, malgré son propre geste de la main l’invitant à ne pas lui répondre si elle n’en voit pas l’utilité. Après tout... Renjun aurait-il pu être autre chose que Renjun ? Quelle utilité y aurait-il à la réponse qu’elle donne ? Aucune, probablement, puisque la réponse prend en réalité la forme d’une question rhétorique qui arrache au jeune coréen un petit rire franc et instinctif. « Certes, bonne remarque... » réplique-t-il presque immédiatement, soudain envahi d’une étrange impression de soulagement dont il ne comprend pas l’intensité. Ses réactions sont proprement irrationnelles, il en a conscience. Au fond... Renjun restant Renjun, il sait parfaitement que son camarade, conscient de ce qui est en train d’arriver (leeeeeeentement) entre son capitaine et la membre des Pirates, ne ferait rien qui mettrait en péril ce qui a déjà bien du mal à devenir quelque chose. « Maintenant que tu le dis... C’est plutôt à lui que je devrais poser la question de savoir comme il l’a vécu. » ajoute-t-il avec une petite moue philosophique, relevant la tête, sans tout à fait le vouloir, en direction du pseudo top model à l’autre bout de la table, et qui doit probablement avoir les oreilles qui se sont mises à siffler, depuis le temps.

Il s’imagine soudain sans peine les risques auxquels Renjun s’est volontairement exposé en présence de la militaire... à peu près aussi dangereux, sinon plus, que lors de sa précédente tentative d’approche à l’attention de Hannah. Les Pirates ne sont définitivement pas des proies faciles, loin s’en faut. Ni des proies tout court, d’ailleurs. Sam esquisse un petit sourire fier et approbateur à ses pensées, ricanant silencieusement. Tout compte fait, il aurait bien voulu se glisser dans un trou de souris afin d’apercevoir le sniper se faire littéralement mitrailler par des projectiles plus ou moins comestibles lors desdites sessions de cuisine. Malgré la réponse amusée qu’il vient de lui faire, et le petit sourire satisfait que Sam ne peut effacer de ses lèvres, la jeune femme semble vouloir terminer de le rassurer (de QUOi, hein, on se le demande) en concluant qu’au fond, Renjun a été plutôt sage. Si le terme le surprend, et ne semble pas vraiment coller avec l’image du sniper dont il est question, le coréen se contente de hausser un sourcil, puis d’esquisser un petit mouvement entendu du menton. « Hm-hm... » laisse-t-il échapper sur un ton d’approbation songeuse, comme pour concéder que oui, c’est vrai, ça peut effectivement lui arriver, dans de rares instants d’épiphanie, d’être sage. Puis il suit le regard de Mercy en direction de son camarade des Ombres, qui commence vaguement à se demander pourquoi on l’observe de la sorte (plus que d’ordinaire, en tout cas), et à qui la jeune femme fait signe que ce n’est rien d’important, ce que Sam confirme d’une petite moue que le sniper comprend tout aussi bien que le mouvement de tête de la Pirate.

Rien d’important, oui. C’est tout à fait ça. On se demande d’ailleurs encore pour quelle raison Renjun est devenu momentanément le sujet principal d’une conversation qui à la base ne le concernait en rien. Aishhhh. Le jeune coréen lève les yeux au ciel, et prend sur lui pour s’empêcher de se taper légèrement le front contre la table, ce qui aurait peut-être eu le mérite de lui remettre les idées en place, mais qui l’aurait sans doute fait passer pour un abruti (au mieux), et/ou aurait inquiété Mercy quant à l’état de sa santé mentale (au pire). En tout cas, une chose est sûre, c’est définitivement un passage qu’il évitera de raconter plus tard. Not my finest moment. Fort heureusement, le temps, de nouveau, s’en vient à son secours et reprend sa course folle égrenant les secondes et les minutes à une vitesse étourdissante, au rythme des conversations et des plats succulents qui se succèdent sous leurs yeux. Sam n’en perd pas une miette (littéralement), et, effaçant de son esprit un  embarras qui n’a définitivement pas lieu d’être, saisit tout ce qui se trouve à portée de ses baguettes avec une sorte d’avidité enfantine qui lui ressemble bien. C’est lorsque Mercy l’appelle finalement à l’aide, d’un coup d’œil en direction de ses baguettes, que le temps suspend encore une fois son cours, comme pour mieux l’aider à apprécier l’instant complice et simple qu’il s’apprête à partager avec elle. Complice, certes... Avec elle uniquement reste en revanche tout à fait relatif, compte tenu des paires d’oreilles en particulier qui rôdent non loin de là. Avec elle, Jaehyun et Min-hyuk, donc, pour être précis.

Sam ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil surpris lorsque ce dernier réplique du tac-au-tac à sa remarque bienveillante à l’attention de Mercy d’un intransigeant « Si, moi. » qui le fait entrouvrir la bouche et dévisager le cadet des Wayland d’un air outré. Le jeune homme, catégorique, l’a tellement pris de court qu’il reste sans voix, mais esquisse cependant un petit sourire amusé en voyant la militaire se plaindre d’un ton exagérément dramatique avant de réprimander son jeune frère d’une légère tape derrière le crâne. Le capitaine laisse échapper un petit rire. « Je vois très bien, oui, répond-il avec une grimace malicieuse, en glissant un coup d’œil appuyé en direction de son voisin de table et petit frère de cœur, j’ai le même à la maison. » L’innocent Jaehyun, qui pour une fois n’avait strictement rien fait et ne demandait rien à personne, redresse la tête, la bouche pleine et un nuage de point d’interrogation au fond des yeux. Pourquoi ai-je pris une balle perdue, au juste ? semble-t-il se demander, tout en tentant d’articuler une phrase incompréhensible (probablement de l’ordre de la protestation), avant de se replonger dans son bol de riz.

Son capitaine n’y prête pas grande attention. Il a bien plus important à faire. Par exemple, enseigner à Mercy comment tenir correctement ses baguettes... sans perdre la vie in the process. Sam ne peut s’empêcher de sourire d’un air attendri au milieu de son cours improvisé, devant l’air extrêmement attentif que la militaire arbore. Elle est si concentrée et si désireuse de bien faire qu’elle lui paraît à deux doigts de sortir un bloc-notes pour être sûre de ne rien manquer. Cute. Cela ne l’aide absolument pas à garder une contenance, au contraire. Son coeur s’agite, rebelle, contre ses côtes, comme pour lui dire quelque chose qu’il ne peut plus faire mine de ne pas comprendre, désormais. S’il était, au départ, trop appliqué sur sa propre leçon et son explication théorique de la manoeuvre pour réaliser qu’ils étaient en train de se rapprocher imperceptiblement l’un de l’autre, il se déconcentre vite lui-même par excès de zèle, se surprenant à prendre l’initiative de replacer les baguettes entre les doigts de la jeune femme, puis d’entourer sa main de la sienne pour simuler avec elle le geste correct qu’il tente de lui inculquer. Le sang bat si fort contre ses tempes qu’il n’entend plus tout à fait ce qu’il termine de lui dire, pas plus qu’il n’est conscient de l’effet que produit chez Mercy le contact de ses doigts autour des siens. Il croit percevoir un léger frémissement contre sa peau, puis le sentir courir le long de sa paume. Il n’en est pas sûr, cependant. Le coréen bat des paupières, sans trop savoir s’il l’a imaginé, ou bien si ce frisson-là était plutôt le sien, et non celui de la jeune femme. Difficile, dans une position comme celle-ci, et l’état émotionnel dans lequel il se trouve, de discerner ses propres sensations de celles qui sont à elles. Est-ce si différent, d’ailleurs ? Cette idée fait louper un battement à son cœur, et il n’a pas le temps d’aller plus loin, que la pause intemporelle qui les maintenait à l’écart du reste de la tablée prend soudain fin à l’entrée en scène aveuglante d’une importune qui assume pleinement de l’être.

Evidemment. Jaehyun s’étant calmé, il fallait bien que son pendant féminin prenne la relève, d’une manière ou d’une autre. For Buddah’s sake. Comme on appuierait sur le bouton Start d’un jeu vidéo, la vie semble aussitôt reprendre un court normal, en même temps que les conversations animées autour de la table, qui heurtent à nouveau ses oreilles de sons chaotiques pourtant pas si désagréables. Elles ont au moins le mérite de l’aider à retrouver une contenance en revenant un peu brutalement à la réalité, et ce malgré la remarque de Soohyun qui l’a momentanément transformé en écrevisse et lui a fait manquer la combustion spontanée. Sam esquisse une petite moue mi-attendrie, mi-désolée en constatant que l’interruption importune de la ninja en puissance reconvertie en photographe a surpris Mercy suffisamment pour qu’elle en lâche un instant ses baguettes. Elle les reprend pourtant, en profitant de la diversion provoquée par Jaehyun, qui pour une fois, a décidé de se rendre utile. Kinda, en tout cas. S’il se pend d’abord au cou de son capitaine, au plus grand désarroi de ce dernier, il finit par détourner complètement l’attention de Soohyun sur lui et son acolyte Wayland. Sam se racle nerveusement la gorge en observant l’attitude de Mercy du coin de l’œil, qui tente stratégiquement de se faire oublier. S’il n’est pas en mesure de remarquer qu’elle a rougi sous la réplique peu subtile de la coréenne, il ne peut s’empêcher de noter que le léger incident lui a fait perdre un bref instant sa contenance habituelle, et il se mord la lèvre, sans trop savoir qu’en penser. Il n’en a de toute façon pas le temps avant que la photographe en herbe ne décide de se rabattre sur ses proies initiales, avec vaguement plus de scrupules cette fois-ci puisqu’elle a la décence de leur poser la question. Moué. Sam pince les lèvres pour retenir un léger rire en voyant Mercy arquer un sourcil interrogateur exprimant sans le vouloir son propre état d’esprit. Really ? Diplomates, l’un comme l’autre décident, pourtant, d’un accord tacite, de ne pas broncher face au photoshoot qui s’ensuit.

Vient alors son instant de solitude et sa torture personnelle, ponctuée par les réprimandes de Soohyun, le feu sur ses joues et le cliquetis caractéristique de l’appareil photo qui les mitraille. Oh gosh. Make it stop. Sam est si concentré sur sa prière silencieuse (à n’importe quelle divinité lui prêtant attention d’ailleurs) et sur son propre sang en ébullition, qu’il ne peut remarquer ni le sourire amusé de Mercy lorsque sa camarade des Ombres critique sa posture trop « sage », ni la façon qu’elle a ensuite de se mordre la lèvre, comme ennuyée par quelque chose, alors qu’il lâche un soupir involontaire un peu tremblant tout près d’elle. La question qu’elle se pose en silence, cependant, il se la pose aussi, tandis qu’il installe précautionneusement son bras sur le dossier de sa chaise, sans pour autant la toucher. Pourquoi est-il si embarrassé, au juste ? Pourquoi se mettre dans des états pareils quand, seulement quelques minutes plus tôt, Soohyun a capturé un instant bien plus intime et complice que celui-là ? La réponse, il la connaît. Il n’a pas besoin de la chercher bien longtemps. Tout à l’heure, il n’en avait tout simplement pas conscience. Là, c’est différent. C’est savoir qu’on les regarde. C’est se rendre vulnérable. C’est montrer à tous ceux qui sont là, et dont la présence l’oppresse soudain, une proximité qu’il n’a jamais tout à fait affichée, avec qui que ce soit d’autre que ses camarades des Ombres. Et surtout, c’est avouer, d’une certaine manière, à d’autres yeux que ceux de Mercy, ce qu’il ressent. Comment pourrait-il seulement risquer d’en dévoiler trop, quand il n’a pas encore réussi à le lui dire ? Il ne veut pas qu’un autre en soit témoin. Pas tout de suite.

Si Jaehyun, Soohyun et Renjun (le clan des « un », donc) sont plutôt extravertis et ont bien du mal à entrer dans la norme du coréen ordinaire, Sam sait que Yujin et Siwon comprendraient cette réserve-là. Elle est inhérente à sa personnalité autant qu’à la culture de leur pays, où les démonstrations d’affection en public ne sont pas monnaie courante. Et il ne s’agit pas tant de gêne, au fond, que d’une étrange question de respect. Les gestes d’affection ont bien plus de valeur, à ses yeux, lorsqu’ils n’appartiennent qu’à eux. Mais bien entendu, la jeune femme ne peut le deviner. Pas plus qu’il ne devine, lui, ce qui lui passe par la tête et les doutes qui l’assaillent alors que Soohyun finit par avoir pitié d’eux et s’en va trouver d’autres victimes, lorsque Mercy fait mine d’être aveuglée par les flash incessants. Faute de mieux, Sam tente de retrouver une contenance en s’excusant de la part de ses camarades, d’un ton qu’il veut léger, comme pour retrouver l’atmosphère de leurs plaisanteries précédentes. Suite au départ de Soohyun, il est étrangement conscient qu’un grain de sable est venu perturber leur mécanique jusqu’ici sans accroc, sans réussir pour autant à mettre le doigt dessus ni à en comprendre l’origine. L’imagine-t-il seulement ? Qu’est-il arrivé pendant cette séance photo improvisée ? La plaisanterie qu’elle lui lance paraît comme altérée par quelque chose qu’il ne parvient pas à lire, dans ses yeux. Il bat des paupières. Peut-être projette-t-il simplement sur elle son propre trouble ? Hm. A défaut d’autre chose, il se raccroche à l’humour, pour tenter de se débarrasser de cette impression malaisante. « C’est toujours le leader qui prend, quoi que fasse le reste de son équipe, je n’invente rien... » rétorque-t-il d’un ton malicieux peut-être un peu plus forcé que nécessaire, avec un petit haussement d’épaules. Hors de question de mettre cinq dollars de plus dans la Sorry Jar, quoi qu’il en soit.

Très vite, la nourriture et ses délicieuses odeurs reprennent leurs droits, dès lors que la paparazzi s’est éloignée et que Tic et Tac, eux aussi, trop occupés à engloutir ce qu’ils ont sous le nez, se sont désintéressés d’eux. Sam se plonge une fois de plus dans l’ambiance euphorique des conversations et de la succession de plats qui rythment la tablée, laissant les minutes s’écouler un peu plus rapidement qu’auparavant. Avance rapide. Comme si son cerveau était... pressé d’arriver à la scène suivante ? Comme s’il était de plus en plus conscient que quelque chose allait, non devait se produire après cela. Quelque chose comme quoi, exactement ? Son cœur fait un triple salto à cette pensée dont il ne formule pas la réponse, et il essuie discrètement ses mains moites sur sa serviette. En aura-t-il le courage ? Sera-t-elle prête à l’entendre, surtout ? Il inspire profondément, et décide de se plonger dans une discussion animée avec Jaehyun pour chasser l’appréhension pourtant mystérieusement délicieuse qui vient de lui saisir le cœur à cette perspective.

De temps à autre, il glisse quelques plats en direction de Mercy et fait pivoter à demi son corps dans sa direction pour échanger avec elle des légèretés, celles dont ils ont l’habitude et qui leur fait d’ordinaire tant de bien, à l’un comme à l’autre. Le jeune coréen tente, de cette manière, de se débarrasser de l’inexplicable sentiment de malaise qui l’a saisi un peu plus tôt, et de retrouver leur dynamique, familière et confortable. Après tout, peut-être l’a-t-il rêvé ? Au bout d’une petite demi-heure, le capitaine a presque réussi à s’en persuader, aidé par la pipelette incessante qu’est Jaehyun à côté de lui, et la nourriture bien calée désormais dans son estomac. A tel point, d’ailleurs, que même s’il tourne la tête vers elle, un frisson remontant le long de sa colonne vertébrale en sentant la brune à ses côtés frôler son épaule en se relevant, il ne s’en inquiète pas tout de suite. Après tout... le geste est naturel, banal. Elle n’est pas la seule, autour de cette table, à reculer sa chaise pour circuler un peu plus loin, ou rejoindre quelqu’un avec qui échanger quelque chose. Il n’a jamais été admis qu’on avait interdiction de bouger de sa place, encore heureux. Soohyun, la première, passe d’ailleurs plus de temps à vadrouiller autour de la table que véritablement assise. Sam ne s’en familiarise donc pas immédiatement. Mercy a tout à fait le droit d’aller prendre l’air, pas vrai ? Il fait chaud, dans ce pays, on ne le dira jamais assez. Et puis, il ne peut pas vraiment lui en vouloir de désirer échapper quelques instants à cette promiscuité... bien qu’une étrange sensation de vide et de déception le submerge en constatant que son épaule est désormais abandonnée à sa propre solitude.

Ce qui le fait froncer les sourcils, en revanche, c’est le rapide échange qui s’ensuit, entre le frère et la sœur Wayland. Celui-ci semble avoir saisi quelque chose qui lui a échappé, puisqu’il appelle doucement son aînée en la saisissant par la main, comme s’il lui posait une question silencieuse à laquelle elle répond laconiquement. Sam tente le début d’un sourire entendu en réponse à celui qu’elle leur adresse, à lui et à Jaehyun, qui ont tous les deux suivi l’échange qui vient d’avoir lieu. Son expression s’efface pourtant très vite alors que son cœur s’agite violemment. Le sourire feint de la jeune femme fait naître une inquiétude plus vive encore, et son visage se décompose alors qu’il la regarde s’éloigner, sa silhouette disparaissant finalement jusqu’au dehors. Non, il ne s’agit pas simplement de prendre l’air. Quelque chose ne va pas. Cette certitude lui noue la gorge, et pendant quelques secondes, il reste ahuri sur sa chaise, les yeux fixés en direction de la porte, le front plissé par l’inquiétude et le poing crispé sur sa serviette. What did I do wrong ? Again. C’est la seule pensée cohérente qui lui traverse l’esprit, alors que ses yeux le brûlent à la fois de frustration et d’angoisse, et que son cœur remonte jusqu’à ses lèvres.

C’est finalement le regard interrogateur de Min-hyuk qui le sort de sa torpeur et lui donne l’électrochoc dont il avait besoin pour réagir. Qu’est-ce que tu lui as fait ? semble-t-il lui demander en l’observant avec insistance. Sam entrouvre la bouche, sans trop savoir s’il s’apprête à lui répondre quelque chose ou si ce geste n’est qu’une manifestation supplémentaire de sa confusion. C’est précisément ce que je suis en train de me demander, lui répond-il tout aussi silencieusement d’un léger mouvement de tête désemparé, avant que son corps ne décide finalement d’obéir à l’injonction tacite du jeune Wayland (ou bien à une sorte d’instinct qui lui échappe ?), et de se lever d’un mouvement décidé, et sans doute un peu trop brusque, puisqu’il fait sursauter très légèrement Jaehyun. Le temps d’une fraction de seconde, son cerveau a du mal à suivre ce qui arrive au reste de son enveloppe charnelle. Do something... lui souffle-t-il pourtant avec une certaine urgence, répétant la supplique qu’il lit sans peine dans le regard de Min-hyuk et qui ne fait qu’accentuer sa propre inquiétude. Il tente d’avaler difficilement ce qui lui obstrue soudain la gorge, et, les mâchoires crispées, esquisse un très léger signe de tête, presque martial, à l’attention du jeune homme, comme pour lui signifier qu’il a compris... Bien qu’il ne puisse pas tout à fait masquer la confusion et l’appréhension qui voile son regard alors qu’il le glisse de nouveau en direction de la porte donnant sur l’extérieur.

Plus par réflexe qu’autre chose, il saisit d’un geste nerveux sa veste laissée sur le dossier de sa chaise, et sent, pendant quelques secondes, la main ferme de Jaehyun se poser sur son avant-bras et y exercer une légère pression, rassurante. You got it... lui assure le cadet des Ombres d’un petit clin d’œil encourageant auquel Sam répond par le début d’un sourire plein de reconnaissance. Vaguement rasséréné, il se dirige d’une démarche assurée jusqu’à l’extérieur. Où... Où, curieusement, ses pas, petit à petit, perdent en assurance, jusqu’à le faire stopper net, seulement quelques mètres après avoir passé la porte. Pourquoi ? Aucune idée. Immobile, les bras le long du corps et sa veste serrée entre ses doigts, le jeune coréen inspire profondément l’air vivifiant du dehors, sentant la fraîcheur de l’oxygène irriguer ses poumons sans pour autant clarifier ses pensées, comme il l’avait pourtant espéré. Le froid humide de ce début de nuit d’avril s’infiltre rapidement à travers sa chemise et les bruits étouffés du brouhaha à l’intérieur lui parviennent encore, comme à travers un nuage de coton.

Ses sensations-là sont secondaires, cependant, et ses yeux sont rivés en direction de la silhouette de Mercy, assise sur un muret un peu plus loin, et dont il n’aperçoit que le dos, la tête levée en direction du ciel étoilé. Son premier réflexe est d’abord d’avancer pour la rejoindre. S’asseoir à côté d’elle. Lui demander ce qui la tourmente, ce à quoi elle pense en cet instant précis. Pourtant... pourtant, son inconscient a décidé que ça n’était pas la chose à faire, et a pris possession du reste de son corps. Sam baisse les yeux en direction de ses pieds. Pourquoi ne bouge-t-il pas ? Il a l’impression que les semelles de ses chaussures sont littéralement collées au sol, que ses jambes s’enracinent si profondément  dans la terre qu’il est incapable d’avancer ne serait-ce que d’un millimètre. Le coréen expire doucement et, avant de paniquer, s’accorde quelques secondes pour comprendre ce qui lui arrive. Le doute. Voilà ce qui lui arrive. Il a beau avoir agi par réflexe, et avoir suivi l’injonction silencieuse de Min-hyuk... a-t-il pour autant raison d’être là ? Est-ce ce que la jeune femme désire ? Ne s’est-elle pas isolée pour une raison, après tout ? Qui est-il pour se permettre de briser une solitude qu’elle a pourtant cherchée ? Pourquoi se serait-elle ainsi assise à l’écart, si ce n’est pour éviter qu’on la dérange ? L’attend-elle ou va-t-il être un importun de plus et trébucher sur ses pensées en faisant un pas de trop ? Sam se mord la lèvre. Il comprend soudain, en sentant ses entrailles se tordre à leur tour, que son appréhension va bien plus loin que cela, et que ce pas qu’il n’arrive pas à faire est bien plus important encore. C’est un pas vers quelque chose d’autre. Un pas qui, s’il l’accomplit, l’empêchera de faire demi-tour. S’avancer vers elle, en cet instant précis, prend un sens nouveau qui l’effraie et l’en hardi tout à la fois. C’est maintenant, pas vrai ? Le moment de lui dire ? Son cœur se met à cogner si fort contre ses côtes qu’il lui fait mal.

Le militaire bat des paupières et frémit des pieds à la tête, sans bouger pour autant d’un iota, saisi par la teneur de ses pensées, cristallisées en un pas qu’il ne peut se résoudre à esquisser. Et si... Et si elle n’était pas prête à l’entendre ? Si c’était un fardeau supplémentaire qu’il lui imposait ? Cela, il ne peut l’accepter. Qu’a-t-il vraiment à lui offrir ? Quelqu’un de compliqué. Quelqu’un qui ne sait pas lui-même ce qu’il veut, et qui a davantage peur d’être heureux que de ne pas l’être. Quelqu’un qui n’est pas capable de se donner entièrement tant qu’il n’a pas résolu un passé qui le torture encore. Pourquoi voudrait-elle tout cela ? Est-ce vraiment lui rendre service que de faire ce pas vers elle, là, maintenant ? Les doutes irrationnels qu’il avait pourtant réussi à résoudre en partie lors de sa conversation avec Sara reviennent, plus nombreux encore, rugir contre ses tempes et tendre les muscles de son dos... jusqu’à ce qu’une voix, calme et placide, résonne juste dans son dos, à quelques pas de là.

« ‘Si elle s’est isolée là, c’est qu’elle a besoin d’être seule’, récite Siwon, d’un ton presque neutre, comme s’il lisait littéralement dans ses pensées et les énonçait à voix haute, ‘Pourquoi est-ce que j’irai la déranger ? Elle n’a pas besoin de moi, pas vrai ?’ » Sam se retourne doucement, et cille, à peine surpris de découvrir son camarade des Ombres, adossé contre le mur de la salle, les bras croisés et son regard calme rivé dans sa direction. Depuis combien de temps l’observe-t-il, planté comme une souche non loin de la porte ? Le voir dehors ne le surprend pas outre mesure. La tête pensante des coréens, contrairement à ses camarades, a besoin de ces moments de solitude, presque plus souvent encore que son capitaine lui-même. Personne ne s’en familiarise. Si Siwon est sans doute celui des Ombres que l’on remarque le moins, sa discrétion et à la hauteur de sa perspicacité, et son silence plus parlant qu’un long discours. Il est souvent celui qui les rend à eux-mêmes d’un simple mot ou d’un simple regard. La façon avec laquelle il s’exprime, d’une logique imparable, suffit à régler d’ordinaire la moindre crise. Sam est conscient qu’il est, dans l’ombre, l’un de ses soutiens les plus solides, pilier sur lequel il s’appuie sans toujours s’en apercevoir. Et la voix d’une raison dont il a parfois désespérément besoin pour éviter de perdre pied. Son Jiminy Criquet personnel, à la réflexion. De fait... Entendre ses propres pensées énoncées de la sorte à voix haute le fait froncer légèrement les sourcils, comme si elles perdaient une partie de leur sens. « Tu sais ce que c’est, ton problème ? » ajoute Siwon avec une petit moue fataliste, et d’un ton toujours aussi calme, en se détachant du mur pour faire quelques pas en direction de son capitaine. Ce dernier ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil et de lui jeter un coup d’œil particulièrement parlant. Mon problème ? Singulier ? lui réplique-t-il en silence avec une grimace d’auto-dérision. Siwon ne se laisse pas distraire pour autant, et l’ignore, résolu à faire entrer quelque chose d’important dans le crâne de son obstiné de supérieur.

« Ton problème, répète-t-il comme on énoncerait une équation mathématique, c’est que tu es persuadé que c’est d’abord par considération pour les autres, que tu penses ce que tu penses, et que tu fais ce que tu fais. Mais c’est faux. » Sam fronce les sourcils, confus. Qu’entend-il par là ? N’est-ce pas d’abord pour elle, qu’il hésite à faire ce pas de plus ? Son regard se fait insistant, et Siwon esquisse un petit sourire en constatant qu’il a suffisamment attiré l’attention de son capitaine pour le détourner de ses questionnements sans queue ni tête. « Qui d’autre qu’eux-mêmes, peut décider de ce qu’ils veulent ou de ce qu’ils sont prêts à entendre ? reprend-il posément et d’un ton catégorique. Certainement pas toi. Tu n’as pas à le décider, encore moins à le supposer à leur place. » C’est étrange, la façon qu’il a d’utiliser un pluriel de vérité générale, quand Sam sent, jusque dans les battements altérés de son cœur, qu’il n’est question que d’elle. Ce que Siwon lui confirme en terminant tout doucement : « Laisse-la décider. Demande-lui. » Ces mots, que son camarade, qui s’est exprimé dans leur langue maternelle depuis le début, répète soudain en anglais à son oreille, agissent comme un nouvel électrochoc. Just ask her.

Un frémissement lui traverse tout le corps, depuis la pointe de ses cheveux jusqu’au bout de ses orteils, qui, sous cette impulsion, poussent instinctivement le sol sous ses pieds pour le quitter... et esquisser ce pas qu’il n’arrivait pas à accomplir jusqu’ici. Un pas de plus vers elle. Le cœur de Sam remonte jusque dans sa gorge. Just ask her. La voix de Siwon résonne contre les parois de son crâne, et avec elle une perspective dont il ne sait que faire. Il a conscience que son camarade ne parlait pas simplement de l’instant présent, et de cette envie de la rejoindre pour lui demander ce qui ne va pas. Just ask her. Cette injonction a un autre sens, il le sait. Un sens bien plus profond qui accélère son rythme cardiaque et crispe plus encore ses doigts sur sa veste qu’il tient toujours. Peu importe. Il n’est plus question de reculer. Il n’en a plus envie. Siwon a entièrement raison. Ça n’est pas à lui de décider pour elle. Ça ne l’a jamais été. Sara le lui a déjà dit, quelques mois plus tôt. Comment pourrait-il la priver de ce choix qui lui revient entièrement ? Doucement, Sam fait quelques pas supplémentaires en direction de la jeune femme, faisant volontairement traîner quelque peu ses pieds sur le sol afin de manifester sa présence, à la fois pour ne pas la surprendre, et pour lui donner l’occasion de prendre la fuite si elle le désire. Le temps d’une brève seconde de plus, il s’immobilise avant de l’atteindre, ses yeux glissant malgré lui sur sa nuque et la courbe de son dos. I’m doomed, songe-t-il tandis qu’un léger frisson lui chatouille le cœur. Elle est tout aussi belle lorsqu’elle lui tourne le dos.

Pourtant, Sam fronce les sourcils en voyant la chair de poule s’étendre petit à petit sur les épaules nues de la jeune femme, qui ne bronche pourtant pas. Tssss. Quelle idée de sortir sans veste alors que le printemps peine encore à s’installer en ce début avril. Il sent lui-même avec un peu plus d’acuité l’air frais transpercer sa propre chemise. Elle va prendre froid. Pendant quelques instants, cette pensée simple et terre-à-terre occupe suffisamment son esprit pour lui redonner une totale maîtrise de lui-même. Le bien-être de Mercy est un objectif qui passe avant la moindre de ses crises existentielles, cela va sans dire. Certes, il sait bien qu’au fond, avec l’entraînement qu’elle a subi, ce n’est pas une petite brise printanière qui aura raison de sa santé, et que, badass comme elle l’a toujours été, elle sait très bien s’occuper d’elle toute seule... Mais c’est justement cette raison-là qui le pousse à prendre soin d’elle. Pourquoi être badass signifierait-il ne pas obtenir de preuve d’affection aussi banale qu’un « Fais attention, tu vas prendre froid... » ?

Il amorce alors résolument les derniers pas qui le maintenaient à distance, et défroisse d’un geste machinal sa veste de costume serrée jusqu’ici entre ses doigts nerveux, avant de la poser avec douceur et précaution sur les épaules de la militaire. Sans rien dire. Y-a-t-il besoin de faire un commentaire ? Non. Parfois, leur silence suffit. Cette veste, posée sur ses épaules, c’est une façon de lui dire qu’il y a aussi des gens pour s’occuper d’elle, et pas seulement l’inverse. Le jeune coréen se contente d’une très légère moue, début de sourire encore un peu hésitant, et d’un petit : « Hey... » murmuré du bout des lèvres, comme s’il hésitait encore à interrompre la solitude de la jeune femme en lui imposant trop violemment sa présence. Il s’assoit à son tour sur le muret, pas trop près ni trop loin d’elle, comme pour lui laisser la liberté de se rapproche, de s’éloigner... ou de rester où elle se trouve. Le jeune homme inspire profondément en levant les yeux en direction du ciel étoilé, imitant l’attitude de Mercy, puis expire avec lenteur, comme apaisé. A ses côtés, ainsi installé, il n’est plus aussi nerveux. Au contraire. Le besoin de comprendre ce qui lui arrive, de l’aider s’il le peut, a pris le pas sur tout ce qui pouvait le retenir jusqu’à présent. La priorité, c’est elle. Alors, pendant quelques minutes, il ne dit rien. Pas véritablement parce qu’il ne sait pas quoi dire, en réalité, mais parce qu’il veut lui laisser le temps de continuer à démêler ce qui semble lui poser problème, sans l’interrompre. Peut-être n’a-t-elle pas besoin de plus ? Juste d’une présence, calme, à côté d’elle, pour lui faire comprendre qu’il est là si elle en éprouve le besoin.

Pourtant, au bout d’un temps dont il n’a plus conscience, il finit par tourner la tête et glisser un regard dans sa direction, à la fois rassurant et interrogateur. « You ok ? » murmure-t-il le plus sobrement du monde, d’une voix où perce cette fois-ci un début d’inquiétude, alors que l’appréhension le saisit de nouveau à la gorge, quant à la réponse qu’elle risque de lui donner. Comme pour se donner une contenance, il tend une main et réajuste machinalement la veste qu’il a posée sur les épaules de la militaire, avant de relever les yeux jusqu’à elle. S’il n’a pas entendu le murmure qu’elle a adressé à son premier amour, le regard qu’il a échangé avec le jeune Wayland un peu plus tôt, couplé à ce qu’il lit dans les yeux de la jeune femme à l’heure actuelle, lui fait comprendre que c’est important. Plus important qu’un simple besoin de prendre l’air. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? a-t-il aussitôt envie de demander, pinçant les lèvres pour retenir tout juste une question qu’il choisit de formuler différemment. « Il s’est... passé quelque chose ? souffle-t-il d’une voix douce, le front plissé par une angoisse qui revient en force à mesure qu’il s’exprime. Tu veux m’en parler ? » Sa voix s’évanouit nerveusement à la fin de sa phrase, alors qu’il hésite avant d’ajouter : « Ou tu préfères qu’on se taise ? ... Ou que je m’en aille ? » Lui laisser le choix. N’est-ce pas ce qu’a dit Siwon ? Sam esquisse un petit sourire rassurant, comme pour prouver à la jeune femme que quoi qu’elle décide, ça ne sera en aucun cas un problème, puis il reporte son regard en direction du ciel, lui laissant le temps de songer à l’alternative qu’il vient de lui suggérer.

Sam pose ses mains à plat de chaque côté du muret et se penche légèrement vers l’arrière, pour avoir une meilleure vue de la voûte étoilée... alors même que c’est d’abord la jeune femme, qui occupe aussi bien sa vision périphérique que les pensées qui tourbillonnent à l’intérieur de sa boîte crânienne. Quelques secondes supplémentaires s’écoulent en silence, la respiration en apparence calme du coréen venant rythmer l’atmosphère autour d’eux. Il ne veut surtout pas que sa propre nervosité parasite Mercy d’une quelconque manière, raison pour laquelle il maîtrise comme il le peut l’angoisse qui revient petit à petit lui enserrer la gorge. Il doit se contenter d’être là pour elle. Lui laisser le choix.

Just ask her. Soudain, la voix de Siwon résonne à nouveau à l’intérieur de sa tête, impérieuse. Il est trop tard pour faire demi-tour à présent. Il n’en a pas la moindre envie, réalise-t-il d’ailleurs avec un mélange d’appréhension et d’impatience. « Mercy... » finit-il par lâcher tout doucement, en prononçant son prénom avec une étrange application, baissant la tête jusqu’à elle, une lueur inconnue au fond des yeux. « Est-ce que tu veux bien qu’on aille parler... ailleurs ? » ajoute-t-il en esquissant un petit signe du menton significatif en direction du léger brouhaha qu’on perçoit encore depuis l’extérieur, et de la porte restée entrouverte. A l’abri d’oreilles indiscrètes et de la moindre interruption inopinée, voilà ce qu’il veut surtout dire, et qu’elle comprendra sans peine. Somewhere private. Mais qu’est-ce qui lui arrive, au juste ? Depuis quand est-il si audacieux ? Quelque chose d’électrique lui traverse le corps, comme une résolution, de l’ordre de l’instinct, dont la force lui échappe. C’est maintenant. Maintenant ou jamais.

« Je voudrais te dire quelque chose. » s’entend-il ajouter dans un souffle, sans trop savoir lui-même comment il va réussir à survivre au reste de cette conversation, sachant qu’il n’a pas repris sa respiration depuis une bonne minute déjà, et qu’à l’intérieur de son crâne, tous les voyants sont au rouge. What ARE YOU DOING ? Son cerveau n’a pas le temps de rattraper ce que l’instinct a entamé à sa place, et ne peut que se raccrocher bêtement aux wagons en priant pour que sa santé mentale tienne le choc de ce qui va suivre.
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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyLun 16 Nov - 1:09


Love isn't absence of pain, it's a hand to hold while you're going through it.
Très rapidement la fête bat son plein, le partage, la bonne humeur, chacun discute avec ses voisins, se désintéressant un peu du birthday boy, permettant à lui et Mercy quelques instants de relative intimité. Relative bien sûr puisque Min-Hyuk et Jaehyun ne perdent pas une miette de leurs échanges, même celui au sujet des cours privés de cuisine et plus précisément de ceux avec le sniper, bien que les deux se gardent de commentaires. Heureusement pour tout le monde d’ailleurs. Ça n’aurait probablement aidé personne et surtout pas Sam. Si la brune sent bien qu’il y a quelque chose de plus qu’une simple inquiétude sur ce qu’elle a pu avoir à subir à cause de lui elle n’est pas bien certaine d’en saisir toutes les implications. Aussi préfère-t-elle tenter de répondre le plus simplement et le plus justement possible à la question du coréen. Une réponse qui semble d’ailleurs le rassurer, et même l’amuser, ce qui était aussi un peu le but de la jeune femme. Mission accomplie. Elle rit avec lui quand il souligne que c’est plutôt au sniper qu’il aurait dû poser la question finalement. Sans doute. Il lui aurait certainement répondu qu’il n’avait rien tenté, il en aurait peut-être même un peu rajouté, prétextant que la SEAL le terrorisait... Un mensonge éhonté vu qu’il n’a même pas la présence d’esprit d’avoir peur d’Hannah. Sans compter que... bref. C’est du passé. Il y a quasiment prescription. Personne n’a besoin de le savoir. Surtout pas Sam.

Puis chacun reporte sur son attention sur le festin qui s’étale devant leurs yeux, avant qu’un problème saute aux yeux de la jeune femme. Si elle a, peu à peu, appris à mieux connaître le pays d’origine de son petit-frère, elle n’en est encore qu’aux balbutiements, et manier les baguettes est loin d’être son point fort. Entourée de pros comme elle l’est, c’est naturellement qu’elle se tourne vers Sam pour un peu d’aide. S’il est indulgent avec elle, et l’autoriserait presque à se servir de ses couverts habituels, c’est loin d’être le cas de Min-Hyuk qui ne se gêne pas pour le faire remarquer, sous le regard abasourdi du coréen, qui n’a sans doute pas l’habitude de voir un jeune manquer autant de respect envers un aîné. Évidemment, ce n’est qu’une plaisanterie entre les cadet des Wayland et la militaire, ce qu’elle sous-entend avec la remarque amusée et faussement outrée qu’elle lâche. Le sourire de la jeune femme s’agrandit d’ailleurs en suivant le regard du brun vers le plus jeune des Ombres qui se tenait pourtant bien, et dont l’expression de profonde injustice qui s’affiche sur les traits valait bien cette remontrance gratuite.
Entre l’amusement et la concentration qui s’ensuit, Mercy n’a pas immédiatement conscience de la proximité qui s’installe entre elle et le coréen. Bien sûr, cela ne dure pas bien longtemps, et elle en devient d’autant plus consciente lorsqu’il se saisit de sa main pour l’aider à mieux comprendre le mouvement des baguettes. Si elle n’est pas certaine qu’elle y aurait survécu, elle aurait néanmoins tout donné pour que cet instant dure un peu plus longtemps que ce moment suspendu avant d’être interrompue par le flash de l’appareil de Soohyun. Elle profite de la diversion que lui offre Jaehyun pour reprendre les baguettes qu’elle avait lâchées et se concentrer sur la nourriture qu’elle a devant son nez. Tout plutôt que de repenser à cet instant pris en flagrant délit et immortalisé on camera. Ce moment de répit ne dure pas d’ailleurs avant que l’espionne ne s’intéresse à nouveau à eux. Ni l’un comme l’autre n’est dupe, bien que cela soit formulé comme une question, c’est une réclamation à laquelle ils feraient mieux de se plier. Bon gré, mal gré, ils se laissent entraîné dans un nouveau photoshoot qui fait naître des doutes irrationnels dans l’esprit de l’américaine. Elle ne comprend pas vraiment le soupire qui s’échappe des lèvres du coréen alors que sa camarade lui demande de se rapprocher de la SEAL. Comment le pourrait-elle après tout ? Mais ça ne l’empêche pas de se poser un milliard de question sans queue ni tête qui semblent prendre un malin plaisir à faire naître une pointe de douleur dans son cœur.

La militaire tente de donner le change, de ne pas afficher le trouble qui l’assaille, les questions qui embrouillent son esprit. Ce n’est pas le moment, pas le jour pour ça. Elle tente de rebondir sur la remarque du coréen quant aux comportements des Ombres, si elle ne s’en tire pas trop mal, sa plaisanterie manque pourtant d’un certain naturel. Elle ne peut pas retenir un petit ricanement sincère à la réparti du militaire, et, malgré elle, son regard se porte vers son Commander. Combien d’ennuis lui avait-elle attiré dans les premiers temps ? Lorsqu’elle testait encore ses limites et celles de ses supérieurs... Elle n’était même pas encore sous son commandement, elle n’était qu’une SEAL en devenir et pourtant, il l’avait prise sous son aile, il s’était montré digne de sa confiance. Aujourd’hui elle le suivrait jusqu’en Enfer, sans la moindre hésitation, parce qu’elle sait que quoiqu’il arrive, il veillerait sur ses arrières comme sur chacun des membres de leur équipe. « Oui... tu as sans doute raison. » murmure-t-elle l’esprit un peu ailleurs, encore perdu dans ses souvenirs.
Bien qu’encore un peu engluée dans son passé et par les questions qu’on fait naître le photoshoot improvisé, la jeune femme tente de se raccrocher au ici et maintenant en se tournant vers la nourriture. Doucement elle se glisse dans ce personnage avenant, social, échangeant avec les uns et les autres, réussissant presque à donner cette impression de la Mercy habituelle. Une illusion dans laquelle ne tombe cependant pas son petit-frère qui a appris à la connaître bien mieux que ça. Sans doute certains de ses camarades Pirates auraient aussi pu le remarquer s’ils s’étaient trouvé plus près d’elle. Peut-être. Elle tente de le rassurer, lui et les quelques-uns ayant capté leurs échanges dont Sam et Jaehyun. Elle ne trompe pourtant personne, et d’autres invités remarquent son départ qu’elle tente pourtant de ne pas rendre précipité. Mais son pas est trop sûr, sa démarche presque trop déterminée dans cette fuite vers l’extérieur. Elle n’a pas la moindre hésitation, pas le moindre regard en arrière avant de franchir les portes et se faire cueillir par la nuit dès lors qu’elle met un pied au dehors.

Elle trouve un muret sur lequel s’asseoir, le temps de mettre ses idées en ordre, du moins est-ce ce qu’elle espère réussir à faire. Dans des instants pareils, elle ne peut empêcher ses pensées de vagabonder jusqu’à son premier grand amour. Ce love at first sight dont parle bon nombre de ces grandes histoires romanesques. Ils s’étaient perdus de vus, par sa faute. Et lorsqu’ils s’étaient finalement retrouvés... Il y avait toujours cette passion, ce feu qui brûlait entre eux, et pourtant... pourtant c’était différent. Comme si, l’un et l’autre, cherchait à présent autre chose, attendait autre chose. On ne leur avait pas laissé le temps de mettre leurs sentiments au clair, de comprendre que ce temps passé loin de l’autre, cette séparation les avait changée, les éloignant irrémédiablement. Ils auraient sans doute pu rester amis, il serait probablement devenu un confident privilégié, avec qui elle pourrait de ce qu’elle ressent. Oh il y avait bien Jaden, mais, le connaissant, à peine mentionnerait-elle le militaire qu’il serait déjà en train de préparer le mariage, ç’en avait déjà été à deux doigts lorsqu’elle lui avait très vaguement parlé de ce qu’il s’était passé à Messara. Elle ne pouvait jamais vraiment parler de ses missions avec son meilleur ami, elle n’en avait pas le droit, elle devait toujours rester dans les généralités, les « hypothétiquement », sachant qu’il ne pourrait jamais vraiment comprendre. Aiden lui aurait compris, lui aussi avait fini par choisir la vie de militaire. Il comprendrait tous les doutes dans son cœur, lui qu’elle avait quitté parce qu’elle ne supportait pas de lui imposer la voie qu’elle s’était décidée à suivre pour veiller sur sa famille. Qu’avait-elle à offrir à Sam ? Un cœur brisé tant de fois par la vie, raccommodé bien souvent à la va vite juste histoire de pour continuer à vivre et se battre. Une femme avec d’innombrables cicatrices aussi visibles qu’invisibles, des fantômes et des démons contre lesquels elle luttait quotidiennement... Et puis... pouvait-il vraiment y avoir le moindre espoir ? Ne s’était-elle pas monté la tête ? Imaginant plus qu’une amitié forte entre eux ? Après tout elle s’était attaché à tous les membres des Ombres, ils avaient rejoint sa famille au même titre que les Pirates, mais comme avec eux elle tenait plus à certains d’entre eux par les affinités qu’elle avait tissé, néanmoins elle donnerait sa vie pour n’importe lequel d’eux, sans la moindre hésitation. Peut-être était-ce exactement la même chose pour Sam, peut-être ne ressentait-il que cette forte camaraderie pour elle. Cela expliquerait, de son point de vue, cet agacement qu’il avait laissé paraître devant l’insistance de Soohyun pour qu’ils se rapprochent pour une simple photo. C’est avec toutes ses questions tourbillonnantes en tête qu’elle finit par s’adresser à son tout premier amour, comme s’il pouvait lui donner la solution depuis les étoiles.

Perdue dans ses pensées elle n’entend rien de la conversation, ou plutôt du monologue de Siwon, à quelques mètres d’elle dont elle n’a même pas notée la présence ni même celle de Sam. Quand bien même l’aurait-elle entendu qu’elle n’aurait rien compris de toute façon. Ç’aurait pu la mettre sur la piste de la personne qui la rejoint en cet instant cela dit. Ou pas, tout bien considéré. Min-Hyuk a beaucoup appris aux contacts des Ombres en plus de ses cours. Il est encore loin de pouvoir tenir une conversation en coréen, mais il arrive, globalement, à comprendre ce qu’on lui raconte. Bref.

La jeune femme sourit légèrement en entendant les pas trainants qui se rapprochent soudain d’elle. Elle n’imagine pas une seule seconde que cela puisse être quiconque d’autre que le cadet des benjamins, après tout, c’est lui qui l’a retenue quelques secondes avant qu’elle ne sorte. La militaire ne prend donc pas la peine de se tourner vers l’intrus, pensant savoir de qui il s’agit. Une légère brise vient faire naître une chair de poule sur sa peau qui ne l’émeut pas plus que ça, elle a vécu bien pire lors de l’entraînement pour les forces spéciales. Ses lèvres s’étirent en un sourire un peu plus grand alors qu’elle sent le poids d’une veste se poser sur ses épaules. « J’ai dit que je revenais Mi... » soupire-t-elle, pensant avoir à faire avec son inquiet de petit-frère avant de tourner son visage vers le nouveau venu. « Sam ! » s’exclame-t-elle en constatant que ce n’est pas l’interlocuteur auquel elle s’attendait. « Qu’est-ce que... Tu... tu devrais être avec les invités... Je... » bredouille-t-elle, se sentant un peu coupable de l’avoir, malgré elle, entraîné dehors, loin de la fête organisée en son honneur et dont il est, par conséquent, le protagoniste principal.« Merci. » finit-elle par se reprendre, ne voulant pas qu’il pense qu’elle souhaite le voir partir, au contraire, une part d’elle est soulagée que ce soit lui même si elle plonge de nouveau son regard dans les étoiles. Elle n’est pas certaine de la signification de ce merci néanmoins. Merci pour la veste. Merci d’être venu. Merci d’être toujours là. Peut-être un peu de tout ça à la fois au fond.
Étrangement, elle se sent plus sereine maintenant que le coréen l’a rejointe. Il y a toujours une foule de questions qui tourbillonnent dans sa tête, mais à présent il y a aussi une certitude : il est là. Mercy est consciente que cela ne répond à aucune de ses questions, mais il est là. Comme ce jour d’entraînement, après la mort d’Aiden, où elle était perdue, ne sachant pas comment avancer, comment continuer, il est venu l’aider. Sans qu’elle ne demande rien. Évidemment elle ignore qu’aujourd’hui il a eu besoin de quelques coups de pouces, mais le résultat reste le même. Il est là pour elle.

Ils restent ainsi quelques secondes peut-être même quelques minutes juste assis l’un à côté de l’autre, le regard tourné vers le ciel en silence avant que le coréen ne vienne le rompre. Mercy baisse doucement le regard, esquissant une légère moue sans répondre. Elle ne sait pas tout à fait quoi dire. Au fond elle n’est pas certaine de savoir si ça va justement. Elle relève les yeux en le sentant réajuster la veste sur ses épaules. Croisant son regard, la militaire peut lire l’inquiétude dans les prunelles du coréen. Elle se mord légèrement la lèvre, se sentant à nouveau coupable des soucis qu’elle lui cause par ses états-d’âme. L’américaine ouvre la bouche à la première question du brun avant de la refermer. Que peut-elle répondre à ça ? « Je ne suis pas sûre. » ne semble pas vraiment une bonne réponse. Dans le doute, elle préfère la fermer. Sa respiration s’accélère malgré elle alors qu’il lui suggère qu’il peut partir si elle le souhaite. Non. S’il y a bien une chose dont elle est certaine dans cette seconde c’est qu’elle ne veut pas qu’il s’en aille. Elle met pourtant plusieurs secondes à répondre, prenant le temps de l’observer. « Non. » souffle-t-elle doucement, tendant lentement sa main vers le coréen avant de la poser sur la sienne. « Reste. » ajoute-t-elle, précisant à quelle question elle répond. « S’il te plait. » murmure-t-elle du bout des lèvres en resserrant doucement ses doigts autour de la main de Sam.
Lorsque ce dernier appelle son nom elle sent un frisson d’appréhension lui remonter le long de la colonne vertébrale sans en comprendre la raison. « Hm ? » soupire-t-elle, plus pour faire comprendre qu’elle n’est pas perdue dans ses pensées et qu’elle l’a bien entendu. La jeune femme fronce les sourcils à la suggestion qu’il lui fait avant de suivre du regard la direction vers la porte du bar d’où l’on entend un brouhaha indistinct. « Pourquoi ? Tu veux m’entraîner dans une ruelle sombre pour me découper en morceaux ? » s’enquit-elle, arquant un sourcil interrogateur, tandis que ses lèvres esquissent une petite moue amusée. « Je suis armée et je n’hésiterais pas à me défendre. » prévient-elle alors que sa moue se teinte d’une lueur plus joueuse que véritablement menaçante.
Son visage se fait plus solennel lorsque le coréen ajoute qu’il veut lui dire quelque chose. La jeune femme sent que c’est important. « Je te suis. » reprend-elle avec un sérieux qui laisse penser que ces quelques mots ont bien plus de poids qu’ils ne le laissent entendre. Comme s’ils étaient une vérité absolue, qu’ils ne concernaient pas que leur situation actuelle.

La militaire se relève, sa main tenant toujours celle du coréen, et pas le moins du monde décidée à la lâcher. Elle le suit, comme promis, sans la moindre hésitation, sans le moindre doute, lui faisant aveuglément confiance. Elle se demande vaguement si les autres invités vont finir par s’inquiéter de leur absence à tous les deux, s’inquiétant le temps d’une demi-seconde de les voir partir à leur recherche pour les ramener manu militari - c’est le cas de la dire - à l’intérieur. Avant de se dire qu’il faudrait déjà qu’ils les trouvent. Elle laisse le brun choisir le lieu qu’il juge opportun. La jeune femme ne dit rien lorsqu’il finit par s’arrêter. Il lui a laissé le temps de se rassembler ses esprits sur le muret où il l’a rejointe, elle lui doit la même courtoisie, même si elle meurt d’envie de lui demander ce qu’il voulait tant lui dire et qui ne semblant pas pouvoir attendre.

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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyMar 24 Nov - 10:37

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Elle ne se retourne pas. Malgré le bruit volontairement exagéré de ses pas sur le sol, censé avertir la jeune femme de sa présence... Elle ne se retourne pas. Bon ou mauvais signe ? Sam se mord la lèvre et le pas suivant se fait un peu plus hésitant. Il a vaguement conscience du regard de Siwon posé sur lui depuis l’ombre du bâtiment dont il s’éloigne, un peu comme s’il lui soufflait un catégorique : « Je ne bouge pas de là tant que tu ne m’as pas obéi. Je te regarde. » A moins qu’il ne se l’imagine simplement ? Peut-être, oui. Peut-être l’effet des mots que son camarade a prononcés à l’instant suffit-il, seul, à le pousser ainsi vers l’avant, presque comme si une main faisait pression dans son dos et l’empêchait résolument de faire demi-tour. Siwon s’est très probablement éclipsé à l’intérieur dès la fin de sa diatribe éclairante, préférant les laisser seuls pour... Pour quoi ? Un frisson d’appréhension remonte le long de sa colonne vertébrale alors que son regard reste rivé au dos de Mercy. De nouvelles questions absurdes viennent le cueillir par surprise. Si elle fait mine de ne pas l’avoir entendu s’approcher... n’est-ce pas une façon de lui dire de s’en aller, en ignorant ainsi sa présence ? Le jeune soldat secoue la tête, agacé de lui-même. Silence. Les paroles de son aîné des Ombres résonnent à nouveau dans son esprit et repoussent pour quelques temps encore les doutes irrationnels qui affleurent à la surface de sa conscience. Avance, abruti. Le reste, tu verras après. Elle te le dira elle-même, s’il le faut, de déguerpir. Ne la prive pas de se plaisir.

Arrivé à la hauteur de la militaire, il ne peut pas s’empêcher de défroisser machinalement la veste qu’il tenait entre ses doigts crispés, et de la poser tout doucement sur la peau nue et frissonnante de ses épaules. Il ne dit rien, cependant, pensant que ce geste seul suffira à manifester définitivement sa présence, tout en soufflant en silence à la jeune femme qu’il voudrait simplement prendre soin d’elle, si elle veut bien le laisser faire. Oui, mais... Le silence en question n’était finalement pas la bonne stratégie. Sam arque un sourcil surpris et interrompt à demi son geste alors qu’il contournait le muret pour s’y installer, en entendant la voix de Mercy briser finalement le silence pour l’appeler Mi... nhyuk ? remplit-il aussitôt dans sa tête alors que les connexions se font rapidement et que, le temps d’une fraction de seconde, il se sent particulièrement con. Evidemment, banane. Tu n’es pas la seule personne dans sa vie capable de sortir mettre une veste sur ses épaules et s’assurer qu’elle va bien. DUH. Le jeune soldat entrouvre la bouche, mais n’a pas le temps de rectifier, que Mercy tourne la tête, s’aperçoit elle-même de sa méprise... et le fait sursauter en s’exclamant son prénom.

Bêtement, le visage un peu ahuri, il se contente de hausser machinalement les épaules en guise de confirmation (et d’excuse ?), geste qu’il n’est pas difficile de comprendre comme un : « Ben, heu, oui... Désolé, c’est juste moi. » La suite, en revanche, fait naître une nouvelle vague d’angoisse au creux de sa cage thoracique, et Sam se mordille nerveusement la lèvre, le front plissé, alors qu’elle lui bredouille quelque chose qui, à ses oreilles, ressemble plus ou moins à un : « Tu ne devrais pas être là. » Oui, il a une audition plutôt sélective... On sait. Parce que ce n’est certainement pas ce qu’elle a dit. Si Siwon avait été là, il aurait probablement reçu une tape sur l’arrière du crâne (qu’il sent presque en direct, rien qu’à l’imaginer) qui lui aurait remis les idées en place, et lui aurait fait aussitôt remarquer la pointe de culpabilité qui teinte les balbutiements de Mercy. C’est pour lui, qu’elle dit cela, et non pour elle, en réalité. What’s new ? Pourtant, Sam entrouvre la bouche, s’apprêtant malgré tout à répliquer qu’il peut s’en aller dès à présent si elle le souhaite, esquissant même un geste infime pour se relever. Coward, lui lance cette fois-ci sa propre voix exaspérée à l’intérieur de son crâne. Ne décolle pas tes fesses de ce muret. Pas d’un millimètre.

Fort heureusement, la jeune femme connaît suffisamment l’animal à présent pour anticiper ce qui peut lui passer par la tête, et le Merci qu’elle lui glisse ensuite suffit à détendre quelque peu les muscles de son dos, et à terminer d’interrompre ce geste à peine entamé qui consistait plus ou moins à prendre la fuite. Sam esquisse une petite moue entendue, accompagnée d’un léger mouvement de tête, croisant un bref instant le regard de la brune, avant qu’elle ne reporte son attention en direction du ciel. Il n’est pas tout à fait sûr lui-même de ce qu’elle a voulu dire par là. Il sent, comme à chaque fois lorsqu’il est avec elle, que les mots qu’ils échangent ne portent pas qu’un seul sens. Ce Merci-là semble en avoir une multitude, du banal Merci pour la veste au  profond Merci d’être là. Un frisson qu’il ne comprend pas vraiment lui fait trembler le cœur à la pensée de celui-là, dont le sens va plus loin, peut-être, que ce qu’ils imaginent tous deux. Le jeune coréen retient à peine un sourire instinctif, du bout des lèvres. Lequel doit-il entendre ? Le tout à la fois ? « Ils s’en sortiront très bien sans moi... » murmure-t-il finalement, l’ombre d’une moue amusée germant sur ses lèvres alors qu’il imite l’attitude de la jeune femme, rivant son regard bien loin au-dessus d’eux. « C’est plutôt moi qui devrais te remercier, ajoute-t-il d’une voix légère, comme s’il voulait chasser l’élan de culpabilité qui a coloré les mots de la militaire à l’idée de le priver de sa fête. Tu m’offres l’occasion idéale de m’éclipser quelques temps de la fosse aux lions. » Dans le doute, toujours faire une blague. Quoique. Il y a très probablement une part de vérité là-dedans, bien qu’il ne rajoute rien et laisse l’ironie de sa remarque planer dans le silence qui les enveloppe de nouveau.

Assis-là à côté d’elle, conscient de sa présence et de sa silhouette dans sa vision périphérique, le jeune homme se détend. Un peu. Il cale sa respiration calme sur celle de Mercy, inspirant profondément l’air frais qui les environne et perdant son regard dans le vide immense au-dessus d’eux. S’il n’est pas certain que cela suffise à la jeune femme, il n’ose pas encore briser le silence. Pas pour l’instant. Il veut lui laisser quelques secondes... quelques minutes, même, pour réorganiser les pensées qui semblent lui poser problème, et la déranger suffisamment pour l’avoir fait quitter la pièce un peu plus tôt. Peut-être n’a-t-elle pas besoin de plus ? Le temps d’une fraction de seconde, il se revoit juché sur un toit, assis à côté d’elle en silence, incapable de l’aider autrement qu’en étant là. Cela avait-il suffi, ce jour-là ? Ses lèvres dessinent inconsciemment un sourire inexplicable. Il n’a pas besoin de répondre à cette question. Pas plus qu’il n’a besoin de la poser, d’ailleurs. Il ne sait pas comment l’expliquer, mais il a l’impression qu’elle aussi, est plus sereine à présent. L’étrange sensation de malaise qui l’avait saisi au moment où il l’avait vue se lever et échanger un bref regard avec son jeune frère s’est dissipée. Oh, il ne doute pas que ce qui la dérange est toujours bel et bien là, et qu’il n’est peut-être pas le mieux placé pour le résoudre, quoi que cela puisse être. Mais, pour une fois... Il ne veut pas se contenter d’être assis là à attendre qu’elle trouve seule la solution à son problème. Il voudrait essayer. Ou s’assurer, tout au moins, qu’elle va bien.

C’est probablement la raison qui le pousse enfin à briser le silence serein mais plein de non-dits qui s’est installé entre eux. La première question est la seule qui lui importe vraiment. Are you ok ? Laconique, elle est tout à fait digne de lui... et obtient une réponse tout à fait digne d’elle. Une réponse qui ne contribue pas vraiment à rassurer le soldat, bien loin de là. Sam fronce les sourcils, et des rides d’inquiétudes strient son front alors qu’il se mord inconsciemment la lèvre en la voyant baisser la tête avec une petite moue hésitante. Elle ne dit rien, cependant, mais elle n’en a pas besoin pour redoubler l’inquiétude du coréen. No, she’s not ok. C’est la conclusion immédiate à laquelle il arrive en l’espace d’une fraction de seconde. Sa réaction hésitante, presque coupable, lui serre le cœur. Elle ne sait pas comment lui répondre. Elle ne sait pas, elle-même, si elle va bien. Sam inspire profondément. Il connaît bien ce sentiment confus d’être noyé dans ses propres états d’âme, au point de ne plus discerner le haut du bas, et de ne plus savoir comment répondre à une question aussi simple qu’un « Est-ce que tu vas bien ? ». Un élan de frustration lui noue la gorge à l’idée de ne rien pouvoir y faire, et c’est sans vraiment y penser qu’il réajuste machinalement sa veste sur les épaules de Mercy, geste tremblant marqué par une sorte d’impuissance qui se reflète dans son regard. Lorsqu’elle redresse la tête vers lui, Sam sent sa respiration se bloquer un instant dans sa gorge, et il tente de masquer sans y parvenir son inquiétude latente, qu’il voit se refléter dans ses yeux l’espace d’un instant. Damned. Il sait parfaitement ce qui va suivre, si elle remarque à quel point son état d’esprit l’angoisse. Ça ne loupe pas. La jeune femme se mord la lèvre d’un air coupable. De... de quoi, au juste ? De ne pas aller bien ? Sam se mord violemment la lèvre à son tour, et se retient tout juste d’agiter la tête, en un geste à la fois frustré et d’autant plus angoissé à présent. Elle n’a pas besoin de ça. Elle n’a certainement pas besoin de se sentir coupable en un moment pareil. Et surtout pas vis-à-vis de lui. Si sa présence et si son inquiétude ne contribuent qu’à troubler plus encore la jeune femme, ne vaudrait-il pas mieux qu’il s’en aille ?

C’est sans doute le sens des questions qu’il pose ensuite, à la fois pour détourner l’attention de Mercy de sa culpabilité grandissante, et pour lui laisser le choix plutôt que de le prendre à sa place, comme le lui a expliqué Siwon un peu plus tôt. Parler, ou se taire. Rester, ou partir. Sam sent un frémissement d’appréhension lui traverser le corps alors que la jeune femme ouvre la bouche... Pour la refermer presque aussitôt, sans lui répondre. Que doit-il comprendre ? Cette question-là ne semble pas plus simple que la précédente, pour la jeune femme, et l’angoisse le saisit de nouveau à la gorge. Que s’est-il passé, en l’espace de quelques minutes au beau milieu d’un repas d’anniversaire, qui la pousse à s’isoler à ce point... et dont elle n’est pas sûre elle-même de vouloir parler ? Le jeune militaire se contente d’un très léger hochement de tête compréhensif, malgré l’inquiétude qui voile son regard. Il ne veut pas qu’elle pense que cette absence de réponse ne lui convient pas. Après tout... ne lui a-t-il pas suggéré lui-même qu’ils pouvaient tout aussi bien se taire ?

Mais peut-être est-ce aussi la raison qui le pousse finalement à lui suggérer qu’il s’en aille ? Peut-être est-ce à lui qu’elle ne peut répondre ? Peut-être aurait-il été plus à propos que Min-hyuk la rejoigne, ce qu’elle avait d’abord cru... attendu, même, dans un premier temps ? Assailli par de nouveaux doutes, le jeune coréen ne perçoit pas vraiment le léger instant de panique qui accélère la respiration de la brune à l’idée qu’il s’en aille. Peut-être n’en aurait-il pas été à ces conclusions-là, dans le cas contraire. Mais les secondes qui s’égrènent entre le moment où il pose cette question, et la réponse qu’il obtient enfin lui paraissent s’étirer à n’en plus finir, alors qu’il tente de masquer son trouble derrière un sourire calme, tandis que Mercy prend le temps de l’observer. Le « Non » qu’elle souffle finalement du bout des lèvres le laisse quelques instants interdit. Sa matière grise, déjà cruellement ralentie par le chaos émotionnel retenu à grande peine dans sa poitrine, manque quelques connexions vitales. Non. Non, quoi, exactement ? Non, je ne veux pas en parler ? Non, je ne veux pas que tu restes ? Son cœur interrompt ses battements à cette pensée sans bien qu’il comprenne pourquoi. Après tout, n’était-il pas prêt à s’en aller de lui-même dans un premier temps ? Sam entrouvre la bouche, pris de court, et décolle d’un quart de moitié de millimètre son postérieur du muret... geste aussitôt interrompu avant d’avoir eu le temps de ressembler à quoi que ce soit, lorsqu’il sent la main de la jeune femme se poser sur la sienne, et qu’il l’entend préciser ce qu’elle a véritablement voulu dire. Reste. Malgré lui, il sent les coins de sa bouche se redresser très légèrement, et pince les lèvres pour retenir de peu un sourire de soulagement, qui luit cependant jusque dans son regard posé sur elle.

Le jeune homme pousse un discret soupir un peu tremblant, qu’il ne maîtrise absolument pas, alors qu’elle serre un peu plus fort ses doigts autour des siens. S’il te plaît. Un frisson agréable remonte le long de sa colonne vertébrale et chatouille sa nuque. Il ne sait pas lui-même s’il vient tout simplement du contact tiède de la peau de la jeune femme contre la sienne, qui lance des frémissements électriques jusqu’à son coude, ou de la façon qu’elle a eue de murmurer ce dernière mot, comme s’il était le plus important. Comme si sa présence auprès d’elle l’était infiniment plus qu’il ne le pense. Comme si ces mots-là avaient un autre sens, plus large et plus grisant que le simple fait de rester assis-là, sur ce stupide muret. Reste, s’il te plaît. Always, aurait-il envie de répondre, même si le mot, brûlant sur ses lèvres, y reste pour l’instant emprisonné. A la place, il glisse son regard jusqu’à elle, accroche ses yeux aux siens et esquisse un sourire rassurant, en exerçant à son tour une légère pression sur les doigts de Mercy. Je ne bouge pas d’un millimètre, semble-t-il vouloir lui dire en silence. Peut-être est-ce cet instant-là, si particulier, et sa main posée sur la sienne, qui le pousse finalement à reprendre la parole quelques instants plus tard, prononçant son prénom avec une étrange application. Son cœur se met à battre à un rythme irrégulier... parce qu’il a compris, avant son cerveau, ce qu’il s’apprête à faire. A dire. Buddha almighty.

Sam se retient tout juste de poser une main sur sa poitrine pour le contenir. Son sang se met à rugir soudain avec tant de force contre ses tympans qu’il n’entend qu’à peine le léger Hm d’approbation qu’elle lui réplique, pour lui faire comprendre qu’elle l’écoute, malgré son regard toujours levé en direction du ciel. Fébrile, confus et à deux doigts de l’arrêt cardiaque, il ne réalise pas l’étrangeté de sa première question,  qui, à son humble avis, est légitime, mais qui sonne pour un auditeur extérieur comme une invitation à se faire découper en rondelles. Il remarque pourtant avec angoisse le froncement de sourcils de la jeune femme, et n’a pas le temps de s’en inquiéter davantage avant qu’elle ne lui réplique la dernière chose au monde qu’il s’attendait à entendre. De... Huh ? L’espace de plusieurs secondes de complète et intense solitude, Sam reste hébété, la bouche à demi-ouverte et le regard traversé d’une ribambelle de points d’interrogation. « Mwo... » lâche-t-il sans même en avoir conscience, équivalent coréen approprié du « What... » qu’on lit sans peine dans ses yeux et l’expression proprement confuse qui s’étale sur son visage. Trop focalisé sur les sentiments complexes qui cherchent à s’échapper de sa poitrine, et l’appréhension oppressante de ce qui pourrait suivre pour peu qu’il en trouve le courage, il n’est pas tout de suite en mesure de comprendre le sens de ce qu’elle vient de dire, bien qu’il ne puisse ignorer la petite moue amusée qu’elle affiche. Découper quelqu’un en morceau ? Why on earth would... Sa question interne, mi-outrée mi-stupéfaite, est interrompue au moment où son cerveau connecte ses derniers neurones à la ramasse, et lui fait prendre le recul nécessaire pour comprendre la plaisanterie de Mercy. Retour rapide. Il entend de nouveau la question qu’il vient de prononcer, dans toute son ambiguïté cette fois-ci... et laisse échapper un franc éclat de rire, qui semble miraculeusement briser dans l'oeuf son début d'apoplexie, en le ramenant à la réalité simple de leurs instants complices.

Sans le vouloir, d'une simple plaisanterie, la brune a réussi l'exploit de modérer, comme un ballon qu’on dégonfle, la nervosité latente du coréen, dont le rire clair détend légèrement les muscles de ses épaules. De quoi a-t-il donc si peur ? C'est Mercy. Quoi qu'il se passe, it's gonna be ok. Rasséréné, Sam adresse à la jeune femme un sourire infiniment reconnaissant. A-t-elle perçu son angoisse grandissante bien qu'elle ne se l'explique pas ? A-t-elle senti, à ses mains moites, qu'il fallait qu'elle fasse quelque chose avant qu'il n'implose, peu en importe la raison ? Le jeune militaire secoue la tête et lui décoche un clin d'oeil. Il semble avoir retrouvé une partie de son aplomb. Dans le doute, toujours faire une blague. C’est une règle indispensable. « Ça va pas, non ? réplique-t-il en arborant une expression de terreur un peu trop théâtrale pour être crédible. Contrairement aux apparences, je tiens un minimum à la vie. Et puis... » Il réajuste de façon exagérée le col de sa chemise, Renjun-style, avant d’ajouter : « It’s a rental... Je tiens à récupérer ma caution. » Le jeune militaire souligne sa plaisanterie d’un mouvement de menton complice... et rencontre un nouveau bug cérébral inattendu alors qu’elle lui fait remarquer d’un ton joueur qu’elle est armée et n’hésitera donc pas à se défendre.

Si la deuxième partie de la phrase est l’évidence même (il gèlera en Enfers bien avant que Mercy refuse de se défendre, quelle que soit la situation), la première partie, en revanche, le plonge dans une confusion qu’il n’avait absolument pas prévue et à laquelle il aurait préféré ne pas songer, pour le bien-être de sa santé mentale. Armée ? Comment ça, « armée » ? Le militaire arque un sourcil infiniment perplexe. Wait. La vraie question n’est pas vraiment « Comment », mais plutôt... « Attends, où... » s’entend-il commencer à demander, tandis que son regard a priori purement analytique glisse méthodiquement le long du corps de la jeune femme, s’accrochant aux courbes que souligne sa robe de soirée et perdant petit à petit lui-même le file de ses pensées. Abort. Abort, RIGHT NOW. Sam sent ses joues le brûler, et secoue vivement la tête, agitant la main comme pour chasser plus efficacement encore, à la fois la question qu’il a laissée en suspend, et les pensées qui lui traversent le crâne en cet instant précis. « Nan... Rien. » marmonne-t-il en détournant précipitamment les yeux pour empêcher que son état ne s’aggrave et retenir la fumée qui menace de sortir de ses oreilles.

Sam a bien du mal à retrouver une contenance, et ses pensées désordonnées prennent finalement la forme d’un demi-aveu qu’il n’a pas le temps d’analyser comme tel et qui s’échappe de ses lèvres avant que son cerveau n’ait eu le temps de l’en empêcher. Je voudrais te dire quelque chose. Le jeune homme cligne des yeux. Qu’est-il en train de faire, au juste, à part s’y prendre comme un manche ? « Il faut qu’on parle »... Really ? Il n’a rien trouvé de plus rassurant ? Et puis, est-ce vraiment le moment, là, tout de suite ? Ne pouvait-il pas suivre les conseils de Siwon, de Sara, de bébé Sam (et probablement de la Terre entière) un peu plus tard ? Nope. Pas plus tard. Maintenant. C’est la seule certitude qui lui reste, alors qu’il observe le visage de Mercy reprendre un tant soit peu de sérieux suite à sa remarque. Plus tard, il n’est pas certain de rassembler suffisamment de courage pour faire ce qu’il est presque prêt à faire à cet instant précis. Il a soudain l’impression absurde que s’il ne le lui dit pas maintenant, il n’y arrivera jamais. Se laisser plus de temps, ce serait aussi laisser la porte ouverte à tous ses doutes et à ses peurs tenaces, qu’il réussit pour l’instant par miracle à tenir à distance.

Le jeune coréen hoche la tête en guise de remerciement silencieux, alors qu’elle lui répond sobrement qu’elle est prête à le suivre. Il frissonne bien malgré lui d’anticipation. Elle a senti que c’était important. Il ne sait pas vraiment comme l’expliquer, mais ces trois petits mots prononcés avec un sérieux déroutant compte tenu de leurs plaisanteries précédentes, lui semblent porter un tout autre sens. Une confiance absolue. Sam sourit doucement, alors que cette pensée enveloppe son cœur d’une tiédeur confortable et rassurante. It’s gonna be ok. Peu importe ce qui arrive ou n’arrive pas. C’est aussi ce que semble vouloir lui dire la main que la jeune femme garde serrée autour de la sienne alors qu’ils se relèvent tous deux d’un même élan. L’étreinte ferme de Mercy ne lui laisse aucun doute, et le message est limpide : il n’est pas question qu’elle le lâche. Cette constatation lui fait battre le coeur un peu plus vite, alors qu’il est soudain rattrapé par un problème purement logistique auquel il n’avait pas pensé. Et... et maintenant ? Où aller ? Le militaire jette un nouveau coup d’œil en direction de la porte entrouverte du bar, d’où s’échappe un rayon de lumière sur le sol, et une myriade de conversations diffuses. Vont-ils s’inquiéter d’une trop longue absence ? Jaehyun mettra-t-il les invités sans-dessus-dessous pour peu que son capitaine ne réponde pas présent dans la demi-heure qui va suivre ? Probable. Ce serait pourtant la dernière chose dont il aurait besoin en un tel moment.

Sam fait claquer discrètement sa langue contre son palais d’un air songeur et ses yeux balaient les alentours. S’il veut d’abord à tout prix éviter une interruption inopportune, ne serait-ce que pour le bien de son système nerveux déjà très éprouvé avant même quoi que ce soit, il n’est pas question de trouver refuge dans une banale « ruelle sombre » (dixit Mercy) qui serve de décor à son potentiel arrêt cardiaque. C’est probablement stupide et n’y changera rien, mais il a besoin que l’endroit ait un sens. Un sens pour eux. Il n’y arrivera pas sans ça. Son regard, levé machinalement en direction du ciel, s’accroche soudain aux silhouettes des bâtiments de la base, presque invisibles dans la nuit environnante et malgré l’éclairage relatif. Bien sûr. Rooftop. Where else ? Ses lèvres dessinent un léger sourire un peu lointain, alors que les souvenirs de leur tout premier échange complice du haut d’un toit lui reviennent en mémoire, achevant de le décider. C’est là qu’elle doit l’entendre. Comme il l’avait écoutée presque un an plus tôt. Il serre doucement la main de Mercy dans la sienne, avant d’esquisser un petit mouvement de tête lui intimant de le suivre... ce qu’elle fait sans la moindre hésitation.

Ensemble, ils se glissent entre les ombres des bâtiments qui les entourent, Sam calant machinalement la vitesse de ses enjambées sur celle de la jeune femme, et crispant de plus en plus sans le vouloir sa main dans la sienne. Chaque pas supplémentaire est différent du précédent. Chaque pas l’approche d’une réalité qu’il n’est pas encore tout à fait certain de pouvoir affronter. Son cœur remonte petit à petit jusqu’au bord de ses lèvres, et son rythme est si rapide qu’il n’arrive plus à en distinguer les battements. Peut-être s’est-il arrêté ? Il se retient de plaquer à nouveau une main sur sa poitrine pour s’assurer qu’il est bel est bien à sa place, et qu’il fonctionne encore. Le jeune soldat se force au calme, malgré l’effervescence quasi-électrique qui circule dans ses veines et semble presque dresser ses cheveux en désordre sur le dessus de son crâne. Il tente de se concentrer sur la pression des doigts de la jeune femme contre les siens, sa démarche calme et assurée qui semble vouloir le suivre jusqu’au bout du monde s’il faut, et sur le chemin qu’il doit prendre pour les mener où bon lui semble. Là-haut, donc. Après une ou deux minutes de marche, il repère ce qu’il cherchait, à savoir, une rampe d’accès praticable leur permettant de rejoindre le toit du bâtiment le plus proche. Malgré sa nervosité grandissante, il réussit à esquisser une petite moue interrogatrice à l’attention de Mercy, comme pour chercher son approbation. Peu de chance que les invités de la fête pensent à les déloger d’ici, bien que les trois quarts d’entre eux soient des Ombres ou des Pirates. Et que Jaehyun ait la passion de l’escalade. Bref.

En tournant la tête en direction de la jeune femme, cependant, il constate, catastrophé, un détail auquel il n’avait pas songé. La tenue de la militaire n’était pas spécialement faite pour crapahuter sur les toits. Il se mordille la lèvre, tandis qu’elle lui demande quelques instants le temps de retirer ses chaussures. Il se sent particulièrement con. A tel point d’ailleurs qu’il s’apprête à lui faire remarquer qu’ils ne sont pas obligés d’y monter... et retient tout juste sa suggestion en croisant le regard déterminé de la militaire. Bon, on y va ? semble-t-elle lui dire, pour prévenir tout élan de culpabilité inutile de sa part. Sans plus se laisser le temps à lui-même de rebrousser chemin (il ne peut désormais plus se le permettre), Sam toussote maladroitement, puis se met à grimpe l’escalier de secours d’une démarche un peu plus raide et hésitante qu’auparavant, sa gorge se nouant un peu plus à chaque nouvelle marche.

À l’intérieur de son crâne, l’apocalypse est à son paroxysme. Chaque seconde qui s’écoule est un nouveau prétexte pour changer d’avis. Et la cacophonie de questions qui rythme sa montée des marches en est étourdissante d’absurdités. Après tout... Peut-il vraiment se permettre de lui imposer cela maintenant ? Ne s’est-elle pas éclipsée pour mettre l’ordre dans ses propres pensées ? Pourquoi compliquer les choses ? Ne lui a-t-elle pas fait comprendre un peu plus tôt qu’elle ne voulait pas en parler ? Est-ce véritablement respectueux de sa part d’ajouter une problématique supplémentaire à ce qui semble la déranger à ce point ? Ne fait-il pas preuve d’égoïsme en insistant pour lui parler maintenant ? Cela va-t-il vraiment changer quelque chose, d’attendre demain ? Au fond... Demain, après-demain... Ne serait-ce pas mieux, pour elle ? Siwon a-t-il véritablement la science infuse ? Pourquoi l’écoute-t-il ? Et  bébé Sam, hein ? Bébé Sam a-t-il déjà eu à faire ce genre de déclaration à quelqu’un comme Mercy ? Il faut lui dire, il faut lui dire... Aishhh. C’est facile à dire, ça, quand on a cinq ans et quatre amoureuses dans la cour de récré.

Et puis... Et puis, que se passera-t-il, si jamais elle lui dit... Si jamais elle partage ce que... Sam ne termine pas cette pensée-là, mais elle réussit presque à le stopper dans son élan, et il se fige quelques marches seulement avant d’arriver au sommet de l’escalier, la respiration coupée par la soudaineté de ce what if qu’il n’avait pas prévu. Il ferme un bref instant les yeux. Shut up. One step at a time. Avance jusqu’à ce foutu toit, on verra après. Le militaire pince légèrement les lèvres, faisant mine de s’être en réalité arrêté pour l’attendre (ce qui est d’autant plus débile qu’il a toujours sa main dans la sienne, et qu’elle ne doit donc pas être bien loin derrière lui), puis termine d’escalader les dernières marches, qui lui paraissent curieusement plus hautes et plus compliquées à atteindre, un peu comme si ses pieds pesaient quelques kilos de plus et qu’il avait bien du mal à les soulever du sol. Enfin, il fait quelques pas sur le toit, presque surpris de constater qu’au bout du compte, il respire mieux à présent. Un peu comme si... Comme si le trajet en lui-même était bien plus laborieux qu’atteindre l’objectif. Le jeune militaire inspire profondément. Le vent est un peu plus fort, depuis les hauteurs, et transperce davantage sa chemise, revigorant ses muscles crispés par l’anticipation, et clarifiant ses pensées sans queue ni tête. Il adresse un nouveau sourire, un peu hésitant cette fois-ci, à l’attention de Mercy, qui garde le silence, désireuse de lui laisser le temps nécessaire pour rassembler ses esprits sans lui poser la moindre question, malgré la lueur intriguée qu’il voit briller dans le fond de son regard.

Le coréen lui en est reconnaissant. Il n’est pas certain de pouvoir lui dire tout ce qu’il a à lui dire si elle prend la parole la première. Sans vraiment s’en apercevoir, il lâche avec douceur la main de la jeune femme et s’approche machinalement de la rambarde, sur laquelle il pose à plat ses deux mains, laissant la sensation du métal froid contre ses paumes remonter le long de ses bras et calmer les frissons électriques qui les traversent encore. Il ne sait pas exactement pourquoi il a eu besoin de prendre quelques instants ses distances. One step at a time. Peut-être a-t-il peur d’être tenté ? Peut-être la proximité de la brune risquerait-elle de provoquer un nouvel élan proche de ce qui a bien failli se produire à deux reprises à Messara, alors que son corps avait décidé de prendre les commandes ? Il veut faire les choses correctement. Lui laisser le choix signifie aussi la laisser venir à lui. Si c’est bien ce qu’elle veut. Cette pensée provoque de nouveau un petit court-circuit neuronal, et il cligne des yeux, avalant difficilement sa salive en tournant de nouveau la tête vers elle.

Andouille, se réprimande-t-il soudain en silence, alors que ses yeux se posent sur ses pieds nus, puis sur la paire de chaussures à talon que la brune tient négligemment d’une main, sans avoir l’air de s’en émouvoir plus que nécessaire. Il ne peut pas s’en empêcher. « Je suis désolé, lâche-t-il d’un air piteux, en se mordant la lèvre. Je n’ai pas pensé que... » Did not think this through, oui, on sait. Il ne termine pas sa phrase, cependant, et secoue la tête. Focus. Il sait parfaitement ce qu’elle va lui répondre. C’est Mercy. Elle n’en a strictement rien à carrer, de devoir marcher pieds nus le temps de quelques minutes. Ce n’est pas ce qu’il voulait dire, bien qu’il soit sincèrement inquiet à l’idée qu’elle attrape quelque chose. Ce qu’il est en train de faire, il en est parfaitement conscient, c’est détourner sa propre attention de ce qui est important. Repousser l’échéance, plus exactement. Quelques secondes de plus s’écoulent. Et maintenant ? Maintenant, il lui dit. Il n’y a plus d’autre étape intermédiaire. Son coeur trébuche et s’étale de tout son long. Comment ? Lui qui est si peu doué avec les mots, comment pourrait-il réussir à exprimer les sentiments si complexes qui gonflent sa cage thoracique, retiennent sa respiration dans sa gorge et lui donnent l’impression de n’être littéralement plus rien d’autre qu’un système nerveux au bord de la crise d’épilepsie ? Sam détourne un instant son regard d’elle, ses yeux caressant les lumières vacillante de la base militaire et de la ville alentour. Il y a un côté paisible à ce décor indifférent qui n’a que faire de ce qu’il est en train de se passer en lui.

« Tu sais... s’entend-t-il commencer d’un ton hésitant, maîtrisant avec peine sa respiration irrégulière. Je... J’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps, et... » Le jeune soldat s’interrompt lui-même pour esquisser une petite moue ironique, laissant l’humour voler à sa rescousse une petite fois de plus. « Je sais... » reprend-il en haussant les épaules et en glissant un petit regard complice dans sa direction, comme s’il avait voulu détendre l’atmosphère, pas seulement pour lui-même, mais aussi pour elle. Nul doute que son attitude étrange, autant que cette annonce-là, doit inquiéter la jeune femme plus que de raison. « C’est jamais une très bonne idée, dans mon cas. » Il lui adresse un clin d’œil pour terminer de la rassurer, ou contre-balancer l’auto-dérision de ces quelques mots. Mais cette fois-ci, tout va bien, lui dit-il implicitement. En tout cas, il l’espère. One step at a time.

Le jeune coréen ferme les yeux, et se met à réciter tout doucement, d’un ton étrangement calme, contraste total du torrent de panique à l’état pur qui coule dans ses veines : « Camarade, partenaire, ami... Home. » Sam a ménagé une légère pause avant le dernier mot, qu’il a prononcé avec une tendresse inconsciente, en songeant de nouveau à ce qu’elle a écrit dans sa langue, sur le cadeau préparé par ses soins, mais aussi à la toute première fois où, sur l’un de ces toits, elle lui avait avoué qu’il faisait déjà partie de sa famille. « On n’a jamais trop su comment expliquer ce qu’on est. » Il n’y a pas de regret ni de désapprobation dans ce constat-là, bien au contraire. La phrase ressemble presque à une sorte de promesse. J’ai trouvé, lui dit le léger frémissement dans le fond de sa voix. Sam esquisse un petit sourire, gardant les mains serrées sur la balustrade pour les empêcher de trembler. Il avale de nouveau sa salive et se force à reprendre. Il a l’impression de jouer contre le temps : il faut absolument qu’il réussisse à le lui dire avant que son cœur ne lâche, dans approximativement quelques minutes, pas beaucoup plus. Definitely not gonna make it.

« Quelqu’un... reprend-il en cillant légèrement. Restons vague. Inutile de lui préciser que le quelqu’un en question est un petit garçon de cinq ans. Quelqu’un m’a fait comprendre que le mot qui nous manquait existe bel et bien, dans ta langue et dans la mienne. » Il sourit d’un air un peu naïf et enfantin, plongeant son regard dans le sien avant d’ajouter, lâchant la balustrade pour faire pivoter son corps entièrement dans sa direction, bien qu’il se tienne encore à un ou deux mètres d’elle pour l’instant. « Il est juste sous mon nez... depuis un bon moment déjà. Je suis désolé de ne pas l’avoir trouvé plus tôt. » Sam esquisse une petite moue coupable qui lui ressemble bien... puis hésite. Encore un peu. Et reprend sa respiration, peut-être un peu plus bruyamment que d’ordinaire.

« Mercy, je crois... » Sam s’interrompt de nouveau avec une grimace insatisfaite. Ce mot ne lui convient pas. Il est lâche. Et il n’est pas la vérité. « Non. Je sais. » corrige-t-il de lui-même d’un ton plus assuré. Le reste n’est pas prévu. Le reste lui échappe, comme si ses pensées n’avaient désormais plus le temps de passer par le filtre de son cerveau, et filaient directement de son cœur à ses lèvres. C’est un besoin, vital, à présent. Celui de tout lui dire, exactement comme il l’a compris lui-même à ce moment-là. Avec la même urgence délicieuse et la même passion que lorsqu’il avait entendu ce mot curieux franchir les lèvres de Sam Junior. Amoureux. Réussira-t-il à franchir les siennes ? « Je sais pourquoi je dis souvent n’importe quoi dans l’espoir de te voir sourire, et pourquoi je souris bêtement en retour. Je sais pourquoi, quand je te vois blessée, je n’ai pas d’autre besoin que celui de m’occuper de toi... même malgré toi. »

Le jeune homme esquisse une petite moue ironique mais pleine de tendresse, avant de reprendre aussitôt, comme s’il ne pouvait plus s’arrêter à présent, suivant le rythme saccadé de ses battements de cœur qui pulsent à travers tout son corps. « Je sais pourquoi j’ai cessé de respirer en attendant ton réveil à Messara, murmure-t-il d’une voix un peu plus basse, alors que son regard se voile un court instant et que son dos est parcouru d’un léger frisson qui n’a rien à voir avec la brise qui transperce sa chemise, je sais pourquoi je guette toujours la lueur dans tes yeux chaque fois que tu m’entends m’agacer en coréen. » reprend-il de façon un peu plus légère, un éclat amusé dansant dans le fond de ses prunelles à cette idée. Il ne s’en cache plus... Certains de ses Aishhhhh sont définitivement prémédités. Son léger sourire en coin, inconscient, est un aveu bien involontaire. « Et je sais aussi pourquoi l’idée de te savoir seule avec Renjun m’a ennuyé à ce point tout à l’heure. » Sam bat des paupières, comme si cet aveu, imprévu, venait de le surprendre lui-même. Il secoue la tête, sentant ses joues le brûler de plus belle. Moving on. Le temps presse. Il doit pouvoir lui dire avant de frôler l’hyperventilation, ce qui ne saurait tarder, compte tenu de la façon de plus en plus rapide avec laquelle sa poitrine se soulève... et le détail non moins inquiétant de ces petits points rouges et noirs qui traversent désormais son champ de vision.

« Je sais pourquoi je t’ai donné ma veste pour te protéger du froid ce soir, et pourquoi te voir pieds nus maintenant m’inquiète malgré moi... » ajoute-t-il dans un souffle, sans pouvoir s’empêcher de baisser les yeux jusqu’à ses pieds en se mordant la lèvre d’un air coupable. Abruti. Puis il relève la tête, le souffle court, et plonge résolument ses yeux brillants dans ceux de la brune, avec un regain d’intensité. Le sang pulse contre ses tempes, rugit à l’intérieur de son crâne, et il s’entend tout juste prononcer le reste. « Et je sais pourquoi j’espère toujours que tu me forceras à mettre cinq dollars de plus dans la Sorry Jar aujourd’hui, demain, après-demain, et tous les jours qui vont suivre. Parce que ça veut dire que tu seras là. Avec moi. Parce que ça veut dire que tu iras bien. »

A bout de souffle, Sam retient soudain sa respiration à la fin de sa phrase, les yeux rivés sur le visage de Mercy. Le monde semble soudain se réduire à la seule silhouette de la jeune femme juste en face de lui, et le sol sous ses pieds lui donne l’impression de vaciller, comme si la Terre elle-même quittait son axe. Pendant quelques vertigineuses secondes, il garde les mots emprisonnés sur ses lèvres, avant de les laisser s’envoler dans l’air frais de ce mois d’avril qui ne ressemble à aucun autre. Jusqu’à elle. « Je le sais. Parce que je suis tombé amoureux de toi. »

Cela n’a pas été plus fort qu’un murmure. Doux. Sincère. Vulnérable. Presque émerveillé. Ces mots-là, prononcés par sa propre voix, résonnent soudain avec force à l’intérieur de son crâne et font vibrer jusqu’à ses os. You said it. Out loud. Un vertige le saisit. Pourtant, il est incapable d’esquisser le moindre mouvement. Le regard fixé en direction de Mercy, il conserve une immobilité proprement inhumaine, le cœur au bord des lèvres... Et suspendu désormais aux siennes. Le silence qui retombe autour d’eux paraît presque surréel. Il n’ose plus le briser. Pas tout de suite. Pas plus qu’il n’ose (ou qu’il ne peut) bouger de sa position, debout à quelques pas seulement d’elle, un léger sourire étrangement tendre au coin des lèvres. Il pourrait probablement effleurer sa joue rien qu’en tendant le bras. Il ne le fait pas. Il n’est pas sûr d’y parvenir sans s’écrouler littéralement, désormais. Et il s’est promis de lui laisser le choix.

Au bout d’une éternité, il semble retrouver suffisamment l’usage de la parole et un tant soit peu de capacité cognitive pour redevenir... et bien, Sam, et ajouter malgré lui d’une voix tremblante : « Je... ne veux pas que cela devienne un problème, pour toi. » Le militaire baisse finalement la tête, réussissant par un miracle qu’il n’arrive pas à s’expliquer, à détourner son regard d’elle. « Je voulais juste que tu le saches, mais tu n’es pas obligée de me répondre, ni... » Sa voix s’évanouit d’elle-même alors qu’il se mord la lèvre et se morigène en silence. Tais-toi. Juste... Tais-toi. Don’t ruin it. C’est à elle de parler, à présent. Le jeune homme prend une profonde inspiration, serrant les poings pour empêcher ses doigts de trembler de façon trop évidente. Mais de quoi a-t-il vraiment peur ? Qu’elle fasse un pas vers lui ? Ou bien qu’elle s’en aille ?
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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyLun 14 Déc - 19:48


Love isn't absence of pain, it's a hand to hold while you're going through it.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Mercy n’a jamais vraiment été du genre à beaucoup penser avant d’agir, se laissant bien trop souvent guider par son instinct. Oh elle ne fonce pas tête baisser dans la vie, elle est, malgré tout, quelqu’un de réfléchis, c’est simplement qu’elle n’y passe généralement pas trois heures. Mais avec Sam... c’est différent, ou peut-être est-ce elle qui change avec le temps... Elle ne peut pas s’empêcher de penser, beaucoup trop, de réfléchir à chaque fois à ce qu’elle ressent, de se demander systématiquement s’il pourrait ressentir la même chose, sans pourtant oser lui dire par peur. Peur de perdre cette amitié, cette complicité qu’ils ont et qui grandi un peu plus chaque jour. Puis il y a aussi ses réactions qu’elle ne comprend pas toujours, comme ce soir, et qui la font tout remettre en question sans qu’elle puisse s’en empêcher. Elle n’avait pas voulu gâcher l’ambiance avec ses états d’âmes, alors elle était sortie pour tâcher de s’éclaircir les idées, sans penser que quiconque la suivrait dehors, ou, au pire, Min-Hyuk, voire peut-être Daniel. Elle n’imaginait personne d’autre avoir l’audace de venir s’inquiéter pour elle. Les autres Pirates auraient eu bien trop peur de se faire envoyer sur les roses...

Si elle y avait un peu réfléchi, pour une fois justement, elle aurait pu deviner que Sam, lui aussi, s’inquiéterait pour elle en la voyant sortir. Elle avait sans doute imaginé qu’il n’oserait pas abandonner tous les invités, juste pour elle. C’est cette culpabilité qu’elle ne peut pas s’empêcher de laisser sortir en premier de sa bouche. Il a quitté la salle, plantant tout le monde, juste à cause de son irrépressible besoin de s’éclipser quelques instants. Néanmoins... La jeune femme est soulagée que ce soit lui, apaisée par sa présence dont elle finit d’ailleurs par le remercier. La SEAL ne peut retenir le léger ricanement qui glisse entre ses lèvres alors que le coréen lui fait remarquer que ce serait plutôt à lui de la remercier en lui donnant l’occasion de fuir la foule réunie en son honneur. « Ravie d’avoir pu t’aider alors. » souligne-t-elle avec un léger sourire en coin avant que le silence s’installe de nouveau entre eux. Elle sait parfaitement qu’il plaisante, bien qu’une part de lui est très certainement soulagée, en effet, d’échapper à toute cette attention autour de lui.
Lorsque Sam reprend la parole, elle ne sait d’abord pas comment répondre à sa question. Elle est pourtant simple, c’est presque la question plus simple au monde, et pourtant. En cet instant elle n’a pas la moindre idée de la réponse, parce qu’elle ne sait tout simplement pas comment elle va en réalité. Les questions, ou plutôt suggestions, suivantes du coréen l’aide à savoir au moins une chose, une seule : elle ne veut pas qu’il s’en aille. Elle est sortie, d’une certaine manière, pour le fuir mais, à présent, elle comprend que c’était les regards sur eux auxquels elle voulait échapper, pas vraiment lui. Elle soupire, soulagée, alors qu’il lui confirme, sans un mot, qu’il ne bouge pas, qu’il reste là, à ses côtés. Dans son regard elle a l’impression d’y lire plus encore, qu’il sera toujours là pour elle, faisant naître sur ses lèvres un sourire discret presque timide dont elle n’a même pas conscience.

De nouveau un silence paisible s’étire entre eux. Si le cerveau de la brune fourmille toujours d’un millier de questions et de pensées parasites, le calme qu’affiche le militaire à ses côtés l’aide à se sentir mieux, plus sereine. Pourtant, sans trop savoir comment, lorsqu’il rompt de nouveau le silence, Mercy devine que quelque ne va pas, que quelque chose d’important approche mais que cette pression est à deux doigts de faire perdre son flegme habituel au coréen. Alors la jeune femme fait ce qu’elle sait faire de mieux, et qui marche toujours même dans les pires circonstances : une blague. La lieutenant est obligée de se pincer les lèvres avec force pour s’empêcher de rire devant la tête interdite de Sam, qui ne comprend pas le moins du monde ce qu’elle vient juste de dire. Avant que les connexions ne finissent par se faire et qu’il éclate de rire, rapidement rejoint par la SEAL. « Hm hm. » commente-t-elle en arquant un sourcil circonspect alors qu’il souligne tenir à la vie. « Tu peux juste dire que tu as peur de Yujin, c’est un sentiment parfaitement naturel. » persifle-t-elle avec une petite moue sarcastique qui laisse clairement sous-entendre, qu’à sa place, elle aussi serait terrifiée à l’idée de ne serait que tâcher ledit costume. Par principe, la brune en rajoute une légère couche en ajoutant qu’elle saurait se défendre. Elle ne s’attendait pas qu’il prenne ce commentaire aussi littéralement à la lettre, elle ne peut pas s’empêcher de rire légèrement en voyant le coréen se demander où est-ce qu’elle a pu cacher la moindre arme avec le peu de tissu qu’elle porte, analysant de manière purement tactique sa tenue, avant qu’elle n’éclate de rire un peu plus franchement alors qu’il réalise ce qu’il est en train de faire et en soit absolument mortifié. Renjun lui, aurait très certainement demandé à fouiller pour trouver ladite arme, la réaction de Sam en est d’autant plus adorable et attendrissante. Beyond cute.

La jeune femme ne peut pas s’empêcher de l’observer, un sourire pensif sur les lèvres, alors qu’il ajoute quelque chose. Le ton est différent et Mercy sait, sans l’ombre d’un doute, que ce qu’il veut lui dire est important. Il n’est plus temps de plaisanter, alors c’est avec sérieux et détermination qu’elle affirme qu’elle le suit. Ce qu’elle fait d’ailleurs, sans vraiment se demander où il compte l’entraîner. Elle lui fait confiance, aveuglément. Bien sûr, elle devine assez rapidement où leurs pas les conduisent : rooftop. C’est devenu un de leur lieu de rendez-vous favoris, pour partager leurs larmes, leurs rires, les bonnes nouvelles, les mauvaises, dès qu’ils ont besoin de se retrouver, c’est ici qu’ils le font.
Le seul petit “inconvénient” étant que ses chaussures ne sont pas vraiment adaptées pour ce genre de promenades intempestives. Avec les rangers de la tenue réglementaire elle n’a habituellement aucun problème, les talons aiguilles en revanche... Elle soupire discrètement en voyant la tête qu’il affiche en se rendant lui aussi compte du “soucis”. Elle ne lui laisse cependant pas le temps de dire quoique ce soit. « Deux secondes. » affirme-t-elle avec fermeté, gardant son équilibre grace à la main de Sam qu’elle tient toujours dans la sienne, et retirant un à un ses escarpins de son autre main, avec une habilité que seules les femmes habituées aux talons peuvent acquérir. La brune lui jette ensuite un regard sans équivoque, affichant sa décision de grimper sur ce toit, chaussures ou pas. Un message que le militaire reçoit cinq sur cinq avant d’entamer l’ascension des escaliers.
Ils montent, main dans la main, en silence, chacun dans leurs pensées. Elle, se demandant ce qu’il peut bien avoir de si important à lui dire pour qu’il ne veuille pas prendre le risque qu’ils soient interrompus. A-t-il trouvé une piste sérieuse pour retrouver sa sœur ? Va-t-il rentrer en Corée ? Le cœur de la jeune femme manque un battement à cette idée, et elle est à deux doigts de lui rentrer dedans alors qu’il s’est arrêté, juste avant le haut des escaliers, sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle fronce les sourcils, s’inquiétant de cet arrêt soudain. A-t-il changé d’avis ? Se dit-il qu’il serait peut-être plus prudent de rejoindre la fête avant que Jaehyun ne sonne l’alerte et lance un avis de disparition inquiétante ? Elle n’a pas le temps d’émettre le moindre son que le coréen a repris son avancée, qu’elle suit sans un mot.
Le froid est un peu plus mordant sur le toit, et la brune ressert un peu les pans de la veste du coréen sur ses épaules, esquissant un sourire rassurant en réponse à celui de Sam. Une manière de dire « Ça va, je n’ai pas si froid. » avant qu’il ne puisse émettre la moindre inquiétude. Elle est bien trop curieuse pour laisser quelque chose d’aussi trivial qu’une petite brise interrompre leur tête à tête. Elle l’observe, en silence, s’éloigner légèrement d’elle pour se rapprocher du bord. Mercy, quant à elle, reste là où elle est, sans dire quoique ce soit, c’est à peine si elle ose respirer de peur d’interrompre les pensées du coréen.
Lorsqu’il tourne de nouveau son visage vers elle, la SEAL roule des yeux en constatant qu’il ne peut pas s’empêcher de glisser un regard sur ses pieds et ses chaussures. Et, une fois n’est pas coutume, le coréen s’excuse, s’attirant un soupire agacé de la part de la jeune femme. Par un réflexe absurde elle cache les chaussures dans son dos, comme si, s’il ne les a plus sous les yeux, il arrêtera d’y penser - alors que, rappelons-le, elle est, de toute façon, pieds nus sur le toit. Elle est d’ailleurs à deux doigts de remettre ces foutues chaussures, mais il faudrait qu’elle les enlève de nouveau pour descendre, et, avouons-le, elle a la flemme. Sa réaction non-verbale semble néanmoins suffire pour qu’il arrête de dire n’importe quoi, ou qu’il devine exactement ce qu’elle ne dit pas qui se résume à peu de choses près à : « On s’en tamponne le coquillard de mes pieds-nus. ». Moving on donc.

Plus les secondes s’écoulent, plus la militaire sent une certaine angoisse naître en elle. L’attitude du coréen lui semble étrangère, elle ne se rappelle pas l’avoir déjà vu ainsi, qu’est-ce qu’il peut bien s’apprêter à lui dire ? Elle ne peut pas s’empêcher d’arquer un sourcil d’un air perplexe alors qu’il commence par dire qu’il a beaucoup réfléchi. Is that really a good thing ? ne peut-elle se retenir de penser... avant de pincer les lèvres pour s’empêcher de rire alors qu’il souligne lui-même que ce n’est pas toujours une bonne idée venant de lui. Cette simple plaisanterie la détend, inconsciemment elle comprend que tout ira bien, quoiqu’il ait à lui dire, ça ira.
Elle l’écoute réciter les différents termes qu’ils ont pu utiliser pour essayer de décrire ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, sa respiration s’interrompant alors qu’il souffle ce fameux Home qui finalement les caractérise bien. Elle avale difficilement sa salive alors qu’il précise qu’ils n’ont jamais vraiment trop su lequel choisir. Malgré elle, cette phrase, la certitude qu’elle a qu’il a trouvé le mot adéquat, l’angoisse plus que de raison. Elle tente de se rasséréner, après tout, le coréen est souriant. Son angoisse vient sans doute du fait qu’elle aussi sait le mot qu’elle voudrait qu’ils emploient... elle ne sait juste pas s’il pourrait partager son avis... et c’est cette incertitude qui l’angoisse et qui l’a empêché, depuis des semaines, depuis Messara, d’admettre ce qu’elle ressent pour le coréen.
Lorsqu’il se tourne à nouveau complètement vers elle, la brune se laisse happer par son regard, oubliant presque de respirer alors qu’elle l’écoute, attentive expliquer qu’on l’a aidé à trouver ce mot qui semblait se trouver tout près de puis un moment visiblement. Elle a peur d’espérer et ne peut, pourtant, pas s’en empêcher. C’est plus fort qu’elle. Elle veut tellement y croire, croire qu’elle a une seconde chance d’être heureuse, croire qu’elle a le droit d’aimer à nouveau, croire qu’elle a enfin trouvé quelqu’un qui la comprenne, la complète inconditionnellement...

Elle l’écoute avec une attention redoublée à présent, comme si elle voulait s’assurer de ne pas louper un seul mot. Au fond elle sait que c’est important, qu’elle doit pouvoir se rappeler les minutes qui vont suivre dans les moindres détails. Pourquoi ? Aucune idée. Elle le sait, c’est tout. Mercy sourit sans en avoir conscience alors que le coréen souligne justement qu’il dit bien souvent n’importe quoi, simplement pour la voir sourire, avant de se pincer légèrement les lèvres à la suite alors qu’il mentionne de la voir blessée. Lorsqu’il mentionne Messara, elle est incapable de retenir son regard qui se baisse vers le sol, presque honteuse, coupable de l’avoir mis dans une telle situation. Cela ne dure qu’un instant, déjà elle relève les yeux, une petite moue au coin des lèvres alors qu’il avoue, sans conteste, avoir déjà laissé échapper quelques Aish délibérés. “Knew it” se retient-elle de dire à voix haute.
La suite la laisse perplexe, la faisant froncer les sourcils. Que vient faire Renjun dans cette affaire ? Elle ne comprend toujours pas la réaction qu’il a eu à ce sujet d’ailleurs. La brune n’a cependant pas le temps de démêler cette histoire qu’il revient, encore, sur ses foutus pieds nus. Elle se dandine légèrement, glissant l’un de ses pieds derrière l’autre, comme si ç’allait changer quoique ce soit qu’il en voit un au lieu de deux. Ne cherchez aucune logique là-dedans, il n’y en a pas. Lorsqu’il relève la tête, croisant son regard, elle cesse de respirer un instant, son cœur manquant un battement dans la foulée. C’est maintenant. Le point culminant de la conversation approche, ce qu’il voulait, vraiment lui dire arrive. Elle sourit à nouveau alors qu’il mentionne la fameuse Sorry Jar qui contient probablement assez d’argent pour un tour du monde, avant que sa gorge ne se serre et que ses yeux ne se mettent à briller malgré elle. Tout ça, elle aurait pu lui dire, presque mot pour mot. La militaire, accrochée au regard du coréen, en oublie de respirer durant les quelques secondes de silence, qui lui semble une éternité, qu’il laisse passer avant de poursuivre.

C’est alors que tout semble s’arrêter, le temps, son cœur, même les bruits de la nuit semblent s’éteindre. Abasourdie par la dernière phrase du coréen, la jeune femme en lâche ses chaussures, sans même s’en rendre compte. Si cela avait été une comédie romantique, vous auriez probablement eu un ralenti sur les chaussures tombant au sol avant que la caméra ne remonte, lentement, jusqu’au visage, interdit, de l’héroïne. Ici vous vous contenterez donc de l’imaginer - vous pouvez même ajouter un filtre rose avec des petits cœurs si vous voulez. Mercy, pendant votre ralenti imaginaire, n’en croit pas ses oreilles. La phrase résonne en écho dans sa tête et fait soudain battre son cœur un peu plus vite. Je suis tombé amoureux de toi. Elle semble comme en pause, comme si elle avait encore du mal à croire qu’elle n’est pas en train de rêver. Elle n’a même pas conscience du temps durant lequel elle reste silencieuse, immobile. Elle reprend ses esprits en entendant Sam... et bien être Sam. Qu’est-ce qu’il raconte comme inepties encore ? Elle doit l’arrêter, maintenant, avant qu’il ne dise une véritable connerie. Sans un mot, sans même en avoir conscience, elle comble la faible distance qui les sépare, glissant doucement sa main sur la joue du coréen, tandis que son autre main vient se loger au creux de ses reins pour se rapprocher plus encore. « Seonghwan... Sam... la ferme. » souffle-t-elle avec autant d’amusement que de tendresse juste avant de poser ses lèvres sur les siennes. Ce baiser est empli de douceur malgré ce besoin, cette envie qui avait grandi en elle depuis ces dernières semaines, une soif enfin étanchée par quelques secondes d’amour simple.
Après quelques secondes qui lui paraissent presque trop courtes, la brune s’écarte très légèrement pour pouvoir plonger son regard dans celui du capitaine, un sourire pure illuminant son visage. « Je n’osais pas te l’avouer... » murmure-t-elle du bout des lèvres en esquissant une moue contrite. « J’avais peur... que tu... » ne m’aime pas cette façon nope. de te... bredouille-t-elle en s’interrompant légèrement avant de prononcer le mot “perdre”, elle avait eu tellement peur de perdre ce qu’ils avaient si jamais il n’avait pas ressenti la même chose qu’elle ne peut même pas se résoudre à le dire à voix haute. « d’être la seule à ressentir ça... » termine-t-elle finalement, après s’y être reprise à plusieurs fois, gênée, comme honteuse de ne pas avoir eu le courage de faire le premier pas plus tôt.
La jeune femme vient poser sa tête au creux de l’épaule du coréen, venant glisser son autre main dans son dos pour se serrer contre lui. Mercy se pince légèrement les lèvres avant de soupirer doucement. « Tu sais... je crois que tu n’es pas le seul qui ne devrait pas forcément réfléchir... » commence-t-elle dans un souffle, comme si elle hésitait encore à avouer ce qu’elle s’apprête à révéler. « Si... si je suis sortie... c’est parce que... tout à l’heure... quand Soohyun a voulu nous prendre en photo... » tente-t-elle d’expliquer sans trop savoir comment s’y prendre, serrant un peu plus Sam contre elle, devinant presque qu’i va, presque immanquablement se sentir coupable de l’avoir faite se sentir ainsi. Elle n’est d’ailleurs pas capable de le regarder, ayant depuis plusieurs secondes déjà baissé légèrement son regard vers le sol. « J’ai cru... enfin je sais pas ce que j’ai cru... j’ai pas compris ta réaction. » finit-elle par dire, après tout c’est la stricte vérité, et cela laisse la place à une explication, pour éviter une nouvelle situation du genre, sans blâmer qui que ce soit. « Ça me tracassait alors je suis sortie. Je suis... » poursuit-elle avant de s’interrompre en ayant une épiphanie. « Je ne suis pas sûre d’être désolée en fait... » complète-t-elle en relevant les yeux vers le coréen avec un sourire presque émerveillé sur les lèvres. Si elle n’avait pas compris de travers, elle ne serait pas sortie et ils n’en seraient peut-être pas là. « En parlant d’être désolé... tu dois cinq dollars à la Sorry Jar pour tes stupides excuses pour mes chaussures. » le taquine-t-elle, en rappelant l’humour à la rescousse, espérant faire oublier la raison qui l’a faite sortir du bar.

EXORDIUM.
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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptySam 2 Jan - 1:31

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Peur de Yujin ? Tsss. Absolument p... Oui, boooon. Peut-être. Mais là n’est pas la question. Où est la question, d’ailleurs ? Aucune espèce  d’idée. Que dit-il, pourquoi le dit-il et que compte-t-il faire de la situation dans laquelle il est en train de s’embarquer... sont trois excellentes questions auxquelles Sam n’est plus tout à fait sûr de pouvoir répondre. No thoughts. Head empty. Enfin, non... Tête remplie de... de tout un tas d’angoissantes interrogations qui prennent leurs sources dans les recoins les plus complexes et les plus reculés de sa boîte crânienne, et l’empêcheraient presque de constater l’évidence. Celle qui se trouve juste sous son nez. Mercy. Mercy, qui s’est retenue à grande peine d’éclater de rire en le voyant un instant ahuri face à une plaisanterie dont il n’a pas tout de suite saisi la teneur (découper qui en quoi ?). Mercy, qui est à l’origine de ladite plaisanterie, et dont la lueur malicieuse au fond des yeux lui chatouille délicieusement l’estomac. Mercy, surtout, qui a compris qu’il avait besoin de cela pour respirer, et s’assurer que tout irait bien. Voilà pourquoi la jeune femme le fait rire... et l’accompagne d’un rire tout aussi franc. Aussitôt, l’air irrigue de nouveau son cerveau alors que les épaules du jeune soldat se détendent. Rien n’a changé, au fond. It’s just us. Cette pensée le fait frissonner bien malgré lui alors qu’il esquisse une petite moue enfantine et de fort mauvaise foi, tandis qu’elle fait justement remarquer qu’un peu d’honnêteté n’a jamais tué personne, et qu’il n’a pas tant peur de ne pas récupérer sa caution... que de subir les foudres de Mama Bear une fois rentré au dortoir.

Sam lui jette un coup d’œil furibond, et se contente de lâcher un très léger grognement paradoxal, à mi-chemin entre la protestation éhontée, et l’approbation fataliste... Après tout, qu’y aurait-il vraiment à nier ? La brune elle-même, à travers sa remarque sarcastique, a avoué ce qui tient presque de la vérité générale au sein de la base militaire. Craindre la colère de Yujin est un sentiment parfaitement naturel, proche de l’instinct de survie. Pas de quoi avoir honte. CQFD. Elle a, quoi qu’il en soit, réussi le temps de quelques secondes à détourner habilement les pensées de Sam de ce qui les taraude. Avec un peu trop d’efficacité, d’ailleurs, puisque la remarque amusée qui suit provoque un effet secondaire qu’elle n’avait sans doute pas prévu chez le jeune homme, dont les yeux scannent avec acuité la tenue de la militaire... infiniment, et surtout innocemment perplexe. Juste avant qu’on ne devine, rien qu’au battement de cils qui s’ensuit, le léger arrêt cardiaque qui a succédé à la réalisation du regard trop insistant qu’il a posé sur elle, et au sens d’une question qu’il ne termine pas. Où... Atterré, Sam ne peut cependant pas s’empêcher d’esquisser un petit sourire confus et instinctif, haussant timidement les épaules sous l’éclat de rire franc que Mercy laisse échapper face à son air effaré et à sa phrase inachevée. Il baisse légèrement la tête, dans le vain espoir de masquer avec un peu plus d’efficacité dans les ombres environnantes le rouge qu’il sent colorer ses joues. Un frémissement remonte le long de sa colonne vertébrale. De quoi rit-elle si... si tendrement ? Il n’en est pas sûr, mais au fond, peu importe. S’il est incapable de deviner cette fois-ci ce qui passe par la tête de la jeune femme confrontée à son attitude étrange (et, à son humble avis, parfaitement ridicule), il est ravi d’entendre à nouveau le son de ce rire flotter un instant encore autour d’eux et le rasséréner davantage. Il en a besoin... pour la suite.

La suite arrive d’ailleurs bien plus vite qu’il ne l’avait imaginée... alors même qu’il en est l’instigateur. Le temps se distord, ralenti, accélère, et n’en fait littéralement qu’à sa tête alors qu’ils se lèvent tous deux suite à l’approbation sérieuse mais inconditionnelle de Mercy de le suivre où qu’il décide de les emmener. Sur un toit, en l’occurrence. Idée incongrue d’ordinaire, mais qui n’est rien moins qu’une évidence à leurs yeux. L’attitude de la jeune femme, posée et déterminée, le trouble et le rassure tout à la fois alors qu’ils marchent main dans la main jusqu’au toit accessible le plus proche. Bien qu’elle soit à des années-lumière de deviner ce qui passe par la tête du coréen et ce qu’il compte lui annoncer, l’un comme l’autre semble conscient, sans avoir besoin de le formuler à voix haute désormais, de l’importance de ce qu’il va se produire. Pardon... De ce qu’il va peut-être se produire. Oui, peut-être. Parce que l’ancien membre des forces spéciales coréennes, si courageux soit-il sur un champ de bataille, a le temps de changer un millier de fois d’avis avant d’arriver à destination, et par conséquent de se persuader autant de fois qu’il y a de marches à gravir, que ça n’est pas une si bonne idée, que celle de Bébé Sam. Sans compter, bien entendu, l’incident des talons aiguilles... pour lequel il aurait presque été à deux doigts de se flageller pour cause de connerie monumentale et/ou de sauter sur l’occasion pour laisser tomber purement et simplement à la fois la montée jusqu’au toit... et ce qui est censé s’y passer. Fort heureusement, Mercy ne le laisse certainement pas s’engouffrer dans la brèche, encore moins si c’est pour y prendre la fuite.

Paradoxalement, une part de lui est en réalité soulagée de l’entendre lui annoncer avec fermeté qu’elle n’en a pas pour longtemps, lui coupant l’herbe sous le pied et l’empêchant ne serait-ce qu’énoncer le moindre début de syllabe. Oui, ils iront jusqu’en haut, quoi qu’il arrive. Oui, il va lui dire... quoi qu’il arrive ? Au milieu de ses battements de cœur de plus en plus erratiques, Sam esquisse un petit sourire à la fois amusé et attendri, crispant machinalement les muscles de son bras pour permettre à la jeune femme de s’appuyer plus sûrement sur sa main et conserver son équilibre. Il retient tout juste une petite moue béate en pinçant les lèvres, tout en la regardant ôter ses chaussures avec une dextérité probablement née de l’habitude, et une détermination qu’il est hors de question qu’il interrompe (question de survie), et qu’elle lui confirme d’un regard appuyé qui n’admet pas la moindre protestation. Bon, on y va ? lit-il dans son regard, un peu comme si, finalement, c’était lui qu’on attendait et non l’inverse. Malgré son inquiétude à la savoir désormais nus pieds dans la fraîcheur de cette nuit de printemps, il ne peut s’empêcher de sourire de plus belle, et bien évidemment... d’obéir à l’injonction silencieuse de la jeune femme. Il prend une profonde inspiration et termine la montée de l’Escalier (avec un E majuscule, oui, parfaitement), non sans hésiter avant d’atteindre la dernière marche, comme si sa vie en dépendait. Ce qui n’est pas si loin d’être le cas, à son humble avis, et compte tenu du rythme de plus en plus aléatoire de sa respiration.

Happé par ses pensées mêlées d’appréhension, et la certitude de ne JAMAIS pouvoir arriver au bout de sa résolution avant d’en mourir (dramaqueen, le retour), il ne remarque même pas que son arrêt inopiné juste avant de mettre le pied sur la dernière marche a surpris Mercy à tel point qu’elle a bien failli lui rentrer dedans. Pourtant, elle ne dit rien, comme si elle aussi, n’arrivait plus à échapper à ses propres interrogations internes et n’osait prononcer un mot avant qu’il ne lui dise enfin le sens de tout cela. S’il avait été en possession de l’intégralité de sa matière grise (entièrement focalisée sur la tâche suivante : respirer), peut-être aurait-il pu se rendre compte que son attitude, si peu familière et si loin de ce qu’ils sont d’ordinaire ensemble, a de quoi inquiéter la militaire depuis quelques bonnes minutes déjà. Et au fond... peut-être n’est-ce pas plus mal. Peut-être ne vaut-il mieux pas qu’il s’aperçoive des pensées angoissées et indécises qui traversent l’esprit de Mercy en cet instant précis. Il s’en voudrait probablement bien trop de lui avoir fait imaginer on-ne-sait-trop-quelle annonce mélodramatique, et de l’avoir inquiétée de cette manière pour... rien. Wait. Rien ? Non. Absolument pas rien DU TOUT. Plutôt l’inverse.

Les mains posée sur le métal glacé de la balustrade, Sam ne sait plus lui-même comment il est arrivé là. Pas plus qu’il ne sait ce qu’il va dire ou faire ensuite : ses neurones lui semblent à peu près aussi gelés que la barre sous ses doigts... Mais au moins, ils sont sur le toit. First thing first. S’il est incapable de bouger ou d’ouvrir la bouche pour l’instant, il tique bien malgré lui lorsque son regard (toujours trop observateur pour sa propre santé) lui fait remarquer la façon que Mercy a de resserrer légèrement sa veste autour de ses épaules pour se protéger un peu plus du froid. Le geste est cependant accompagné d’un sourire prévenant qui suffit à l’empêcher immédiatement de formuler la moindre pensée à ce sujet. Elle connaît l’animal par cœur, à présent. Stay focus, semble-t-elle lui dire ensuite en roulant des yeux alors qu’il ne peut retenir les siens de se fixer sur les pieds nus de la jeune femme, et de lâcher ce qu’il sait faire de mieux. Une excuse inutile, donc. Il n’a pas vraiment besoin d’attendre la réaction de Mercy pour la deviner. Son soupir agacé en dit pourtant long, et le coréen esquisse une petite moue inconsciente en la voyant cacher instinctivement ses chaussures derrière son dos... dans quel but ? Aucune espèce d’idée. Il ne voit pas bien en quoi cela change quoi que ce soit à la problématique mais... Stay focus. Il est persuadé que derrière ce geste énigmatique, ses yeux au ciel et son soupir sans équivoque, c’est tout ce qu’elle voudrait lui dire. FO-CUS. Et cesse de trouver la moindre opportunité de retarder l’échéance, god dammit. Sam bat des paupières. Au fond... C’est elle. C’est le regard de Mercy, brillant d’une appréhension teintée d’angoisse à mesure que les secondes s’écoulent, qui lui souffle le courage qui lui manquait. Il refuse de la laisser ne serait-ce qu’une seconde de plus dans cet état d’inquiétude insupportable.

Peut-être est-ce d’ailleurs pour cette raison qu’il commence malgré lui par interrompre son monologue d’une plaisanterie d’autodérision, glissant un regard jusqu’à elle pour capter son sourcil arqué de perplexité, et son léger pincement de lèvres qui retient de peu le rire qui affleure. Good. Si son cœur bat toujours à un rythme effréné et si la mélasse qui lui sert de cerveau se demande encore comment former des paroles un tant soit peu cohérentes par la suite, au moins, il a commencé par l’essentiel. Tout-va-bien. C’est en tout cas ce qu’il voudrait qu’elle comprenne. Et ce dont il voudrait sans doute réussir à se convaincre lui-même. En vain, d’ailleurs, compte tenu du tremblement de ses mains et de sa gorge nouée jusqu’à lui faire mal. Pourtant, il voit Mercy se détendre très légèrement, et comprendre le message. Cela lui suffit. Cela lui donne l’élan qui lui manquait sans doute pour... Plonger.

Il ne voit pas d’autre manière de l’exprimer. Il plonge, littéralement, sans savoir de quelle manière il remontera à la surface. Ni dans quel état. Ni ce qu’il adviendra une fois en sécurité sur la rive. Le jeune soldat sent son sang bouillonner dans ses veines, pulser contre ses tempes à mesure qu’il déverse enfin ce que son cœur ne peut plus retenir et que ses lèvres formulent à présent avec une surprenante facilité, un peu comme si ces mots avaient été là, à fleur de conscience, depuis Messara... ou bien avant ça ? Il n’arrive même plus à s’en étonner, désormais. Pas plus qu’il ne peut s’arrêter à présent... moins encore lorsqu’il se tourne vers elle après avoir soufflé ce home tremblant  du bout des lèvres, qui dit tout autre chose, dans un langage qui leur est propre. Ses yeux captent les siens, et l’intensité du regard de Mercy fait s’évaporer aussitôt les vestiges de ses dernières incertitudes. Peu importe ce qui arrive. Il faut qu’il lui dise. L’attention redoublée de la jeune femme, presque surhumaine, ne fait qu’accentuer cette envie... non, ce besoin, vital, de continuer à lui parler. Tous les deux, à leur manière, ont conscience du poids que les mots du militaire portent avec eux dans le silence environnant. Il a l’étrange impression que désormais, la respiration de Mercy est suspendue à la sienne, et que la jeune femme refuse catégoriquement de manquer ne serait-ce qu’une virgule de ce qu’il voudrait lui dire. Cette idée, et les traits attentifs de son visage tourné vers lui électrise plus encore ses sens. Il lui dit... Il lui dit tout ce qui lui passe par la tête, des détails les plus infimes aux instants les plus importants qu’ils ont partagés, notant bien malgré lui les réactions subtiles qui altèrent le visage de la militaire à chacun de ses aveux, comme s’il ne pouvait s’en rassasier tout à fait.

Son léger sourire amusé, ses lèvres pincées à la mention de ses blessures trop souvent négligées, puis son regard qui quitte le sien l’espace d’un instant pour se diriger vers le sol d’un air coupable alors qu’il évoque Messara. L’état second dans lequel se trouve le jeune coréen l’empêche de s’en agacer ou même de s’en inquiéter. Il n’en a pas le temps. Déjà, elle relève la tête, et sa petite moue entendue dont il n’est pas difficile de saisir le sens alors qu’il mentionne bien malgré lui ses « Aish » stratégiques lui fait trébucher le cœur un peu plus fort. Ces aveux-là sont-ils vraiment nécessaires ? A-t-il besoin d’une introduction si longue alors que ce qu’il veut lui dire est si simple ? En dit-il trop, pas assez ? Il n’en a pas la moindre idée, et au fond... Peu importe, il ne les maîtrise plus. Ses mots ont une âme propre. Ils s’échappent de ses lèvres, trop longtemps retenus, et bien trop heureux de s’envoler, si incohérents soient-ils. Aucune idée de pourquoi Renjun s’invite soudain dans la conversation, ce que la perplexité dans les yeux de Mercy lui confirme et qu’il souligne d’un haussement d’épaules machinal. Elle n’a pas compris, lui non plus.... et c’est tant mieux. Il ne comprend pas davantage la raison pour laquelle il insiste sur ses pieds nus, mais ne peut s’empêcher de sourire en la voyant se tortiller machinalement, cherchant à cacher avec encore moins de logique que lors de sa première tentative le fait qu’elle ait retiré ses chaussures à cause de lui. Cute.

A travers ses infimes détails triviaux qui lui font tant de bien, il se passe en lui quelque chose d’étrange, au fur et à mesure que ses paroles glissent doucement jusqu’à elle... et, surtout, qu’elle les écoute, avec une attention douloureuse. Quelque chose qu’il a peur de comprendre. Les réactions de la jeune femme, ses sourires instinctifs et l’intensité de son regard rivé au sien le font frissonner un peu différemment, plus encore lorsqu’elle redresse la tête et croise son regard, brillant d’une lueur qui lui paraît à la fois nouvelle et étrangement familière. Il ne sait pas comment se l’expliquer, mais il a presque senti la jeune femme cesser de respirer. Comme si... Comme si elle lui donnait déjà la réponse à une question qu’il n’a pas encore posée. Comme s’il n’avait pas besoin d’aller plus loin, au fond. Comme si le langage silencieux de la militaire suffisait à le lui dire, loud and clear. L’imagine-t-il ? Non, pardon... L’espère-t-il ? Regarde-t-il les réactions de la militaire à travers le prisme de ses propres illusions ? Et surtout... Surtout, comment doit-il comprendre le léger tremblement qui fait vaciller son cœur alors qu’il arrive inéluctablement au point culminant de son discours ? De... l’espoir ? De la peur ? Les deux à la fois ? L’angoisse qui lui serre la gorge est mêlée à une autre sensation, bien plus agréable, proche d’une... d’une promesse, alors qu’il se tait enfin, le temps d’une seconde de plus. D’une éternité de plus. Juste avant de le lui dire.

Je suis tombé amoureux de toi. Les mots qu’il laisse échapper, enfin, il n’est pas sûr de les avoir entendus lui-même. Ils résonnent pourtant autour d’eux et font taire le monde l’espace de quelques instants, murmure assourdissant qui les fige tous les deux, saisis par la vérité qu’ils libèrent avec eux. Statufié, Sam ne bouge plus. Il n’en est plus capable. Il a l’impression que ses terminaisons nerveuses ont disparu au moment précis où ses lèvres ont prononcé ce fameux mot dont Bébé Sam lui a appris la teneur. Amoureux. Il n’est pas sûr non plus de respirer encore, et le rythme saccadé de son coeur dans sa cage thoracique s’est soudain tu, figé lui aussi, comme suspendu au silence qui s’éternise. Un silence rompu seulement par un bruit inattendu.... celui des chaussures de Mercy rencontrant le sol. Le jeune coréen ne peut empêcher un battement de cils involontaire, unique preuve qu’il est encore en vie. L’écho de ce son incongru dans le silence irréel qui les enveloppe semble le réveiller tout doucement et lui imposer un retour laborieux à la réalité. Son cœur recommence à battre, très irrégulièrement, et son cerveau, pétrifié jusqu’à alors, reprend confusément du service.

Très mauvaise idée. Parce qu’au vide salutaire qui régnait jusqu’à alors dans sa boîte crânienne, succède aussitôt une foule de questionnements irrationnels proches de l’absurde. Buddha almighty. Il n’aurait pas dû. Mais quelle idée, de suivre les conseils d’un enfant de cinq ans ! Qu’est-ce qui lui a pris ? Et si... Et si l’immobilité de la jeune femme, si son air abasourdi se transformaient en outrage ? Si elle ramassait finalement ses chaussures pour les lui balancer à la tronche, d’avoir dit un truc aussi hors de propos ? Si elle lui en voulait d’avoir mis en péril leur amitié, si chère à leurs yeux ? La militaire semble comme foudroyée par ce qu’elle vient d’entendre, et sa stupéfaction immobile, littéralement impossible à interpréter, le met au supplice. Que peut-elle bien en penser ? Aucune espèce d’idée. A-t-elle seulement entendu, compris, réalisé ce qu’il vient de dire ? No clue. Poker face absolue. Et juste retour de bâton, après tout. Chacun son tour. Le coeur du coréen s’agite douloureusement par à-coup contre ses côtes, presque comme s’il le suppliait de faire quelque chose, n’importe quoi, pour faire repartir la course du temps. Sam ne sait pas bien ce qui le fait finalement reprendre la parole, pas plus qu’il ne comprend tout à fait le sens de ce qu’il dit. Veut-il simplement obtenir une réaction de sa part, peu importe laquelle ? Modère-t-il la force de son aveu par peur de la mettre si soudainement au pied du mur ? Par respect, tout simplement ? Ou bien... Est-il plutôt sur le point de faire lâchement machine-arrière ? On ne le saura probablement jamais, et c’est tant mieux.

Car avant qu’il ne puisse terminer sa dernière phrase, Mercy reprend vie, et esquisse le début d’un mouvement. Cela suffit à faire mourir la suite de ses mots sur les lèvres du soldat. Il cligne des yeux, ahuri. Elle a bougé. Thank God, thank Buddha. Le temps d’une absurde fraction de seconde Sam se demande, en la voyant s’apprêter à faire un pas dans sa direction, si la jeune femme ne se préparerait pas à lui en retourner une, accompagnée d’un HOW DARE YOU ? outré version mélodrame. N’im-por-te-quoi. Il faut vraiment qu’il arrête de regarder les dramas que lui conseille Soohyun à longueur de temps.  Ça en devient ridicule. Le reste de ses pensées désordonnées est littéralement et proprement pulvérisé par ce qu’il se produit ensuite. Par ce qu’elle fait vraiment. Pas de soufflante, bien loin de là. Pas d’exclamation outrée non plus.

En l’espace d’un battement de paupières, la jeune femme efface la distance qu’il a laissée respectueusement entre eux. La main qu’elle pose sur sa joue est fraîche, mais la douceur avec laquelle elle effleure la peau de son visage lance des frissons électriques jusque dans sa nuque. Can we panic now ? lui lancent ses quelques neurones survivants, juste avant d’être à leur tour désintégrés par la seconde main de Mercy, qu’il ne s’attendait résolument pas à sentir effleurer sa hanche avant de venir se loger au creux de ses reins, étrangement impérieuse, l’approchant un peu plus encore du corps de la militaire. Oh GODS. Ses muscles se tendent bien malgré lui. What is happening ? Dans un demi-brouillard émotionnel à mi-chemin entre la panique et l’émerveillement, Sam ne comprend qu’à peine ce qu’elle lui souffle alors. Il reconnaît son prénom. Ses deux prénoms, plutôt, prononcés avec une tendresse rieuse qui le fait sourire inconsciemment. Un nouveau frisson vient chatouiller son cœur. C’est comme si... Comme si elle s’adressait à lui tout entier. Celui qu’il a été, et celui qu’il est avec elle aujourd’hui. Lui, sans concession et sans condition. Juste lui. Qui doit la fermer, comprend-il confusément dans un dernier effort cognitif, juste avant que les lèvres de la brune ne cueillent les siennes avec douceur.

Aaaaaaaaaaand... DEAD. Le geste est si inattendu, si soudain et si surréel, dans l’esprit du jeune soldat, qu’il provoque une sorte de violent court-circuit qui le plonge dans un état de mort cérébrale avancée. Jamais, ô grand jamais, il ne s’était seulement laissé imaginer une issue telle que celle-ci à sa déclaration. Pourquoi, d’ailleurs ? La douceur des lèvres de la jeune femme contre les siennes n’a-t-elle pas un goût d’évidence ? C’est probablement ce que voudraient lui faire comprendre les frissons délicieux qui cascadent dans son dos. Come on, DO SOMETHING. ANYTHING. Bébé Sam ne l’avait définitivement pas préparé à ça. Malgré son immobilité aussi ahurie que fascinée, son cœur, lui, s’est mis à battre si vite qu’il ne le perçoit plus, l’approchant à chaque seconde supplémentaire d’une mort physique et non plus seulement cérébrale. Not gonna make it. Mais l’écart est si grand, entre ce qu’il n’a jamais osé croire possible et ce qui est en train d’arriver, qu’il est littéralement incapable d’esquisser le moindre geste ou de formuler ne serait-ce qu’une pensée cohérente. Ce moment de latence absurde est... long, très long. Trop long. Biggest regret of all. Sam s’en voudra probablement pour le restant de ses jours. Et plus encore si possible. Parce qu’il est trop court, cet instant d’infini qu’il a bien du mal à croire réel. Parce qu’avant que son cerveau n’ait eu le temps de remettre en ordre ses connexions nerveuses, d’accepter la réalité si douce du baiser qu’elle lui donne, puis de transmettre des ordres au reste de son corps afin que le coréen réponde à l’appel silencieux de Mercy... il se termine, comme un mirage qui disparaît en plein désert devant les yeux d’un assoiffé.

Sam n’a qu’à peine le temps de glisser d’instinct une main dans le dos de la jeune femme et d’approcher un peu plus, imperceptiblement, son visage du sien pour laisser enfin l’envie inavouée qui sommeille au fond de lui depuis il-ne-sait-combien-temps s’exprimer comme il se doit... qu’elle lui échappe. Il ne sait pas combien de temps a duré ce baiser (auquel il aurait bien aimé participer...) mais lorsque Mercy y met fin et s’écarte légèrement de lui, plantant son regard dans le sien, une seule pensée lui traverse l’esprit. Do that again. Il ne la formule pas à voix haute, cependant, mais son regard brillant et incrédule ne la quitte pas, comme envoûté par le sourire simple et rayonnant qui illumine à présent les traits du visage de la brune tout contre lui. Le coréen bat des paupières. Une fois, deux fois, trois fois... Bien trop de fois à la suite pour le commun des mortels, comme s’il n’arrivait toujours pas à croire à ce qu’elle est en train de lui laisser entendre. Abasourdi, il entrouvre la bouche et force son cerveau à rester dans l’instant présent et à analyser ce qu’elle lui dit. Qu’elle ressent la même chose. Qu’elle ressent la même chose. La phrase a beau tourner en boucles dans son esprit, il n’arrive pas à lui donner un sens. « Tu... tu... tu... » commence-t-il, comme un disque rayé, le mot rythmant ses battements de paupières. Il ne sait pas lui-même ce qui est censé suivre. Rien, probablement. L’hésitation, la gêne, même, dans les mots et l’attitude de la jeune femme ne l’aide pas particulièrement à croire qu’il n’est pas en train de rêver. Comment ne pas s’imaginer qu’il est tout bonnement de l’autre côté du miroir, dans un monde parallèle où c’est elle, qui n’a pas osé lui révélé ce qu’elle ressent ? La théorie selon laquelle il est encore endormi sur son lit à la veille de son anniversaire lui paraîtrait presque plus crédible... Non ?

Non. Les battements de son cœur cognent bien trop fort contre ses côtes, et la sensation des lèvres de la jeune femme brûle encore le bout des siennes d’une envie quelque peu inassouvie. Non. Elle est bien réelle. Juste là, tout près de lui. Plus près qu’elle ne l’a jamais été. Tout ce qui arrive, tout ce qu’elle dit est vrai. Sam inspire profondément, resserrant sans vraiment s’en rendre compte l’étreinte de son bras qu’il a glissé dans le dos de la brune un peu plus tôt. It’s all real. Ses yeux le brûlent à leur tour et l’émotion le saisit à la gorge alors qu’il réalise enfin ce qu’il ne peut plus nier. Le temps d’une fraction de seconde, il entend la voix douce de Sara résonner à ses oreilles. Toi aussi, tu as droit au bonheur. Sam retient ses larmes d’un battement de paupières supplémentaire.

Tout doucement, il lève sa main libre et vient effleurer le front de la jeune femme, replaçant inutilement une mèche de ses cheveux qui n’avait rien demandé à personne, et continuant son geste en caressant sa joue du bout de son pouce. « N’importe quoi. » s’entend-il murmurer, avec cette même tendresse amusée que lorsque Mercy lui avait intimé de la fermer, alors qu’elle lui confie, honteuse, qu’elle avait peur d’être la seule à ressentir cela. N’importe quoi, oui. Mais pas seulement. C’est aussi une façon d’apaiser, avec le peu de mots qui lui reste, les craintes que l’aveu de la jeune femme vient d’exprimer. La crainte qu’il a partagée lui aussi, et l’une de celles qui l’a presque empêché de le lui dire. Celle de perdre ce qu’ils sont déjà l’un pour l’autre. Il n’y a pas à avoir peur, dit-il entre les lignes, en même temps qu’il lui répète ainsi à demi-mot ce qu’il a osé dire à voix haute un peu plus tôt. I am definitely in love with you.

Il ne peut pas faire beaucoup plus, cependant... Pas encore. Son cerveau ne lui permet toujours pas de phrase complexe, et il a encore l’impression d’évoluer à demi dans un songe, comme si la scène se passait au ralenti et à travers un filtre aux couleurs accentuées, et pour ainsi dire, disneyesques. Il frémit alors que la brune pose finalement sa tête dans le creux de son épaule, le serrant contre lui de ses deux mains glissées dans son dos. Sam ferme un instant les yeux et prend une profonde et confortable inspiration, sentant la proximité du corps de la militaire se fondre parfaitement contre le sien, à la fois nouvelle et familière. Des frissons lui taquinent la nuque, le dos et même courent jusqu’au bout de ses doigts, alors qu’il glisse à son tour ses bras autour de la taille de Mercy. It’s all real, se répète-t-il une nouvelle fois comme pour continuer à s’en persuader, un sourire incrédule et béat au coin des lèvres. Son cœur continue à battre de façon irrégulière, mais il ne craint plus désormais que la jeune femme l’entende ou qu’il le trahisse. Au contraire. Il voudrait qu’elle le perçoive ainsi, plus sûrement encore qu’elle ne l’a compris dans ses mots. Il fronce les sourcils, cependant, alors qu’elle reprend la parole. Oh god. Il va falloir réfléchir plus qu’en monosyllabes. Concentration. Intrigué, il ne fait d’abord aucun commentaire alors qu’elle avoue qu’au fond... elle aussi, devrait parfois s’abstenir de réfléchir. S’il avait été d’humeur un peu plus malicieuse que proprement abasourdie, il aurait sans doute approuvé d’un ton sarcastique. Mais il sent, au soupir de la militaire, qu’elle s’apprête à lui expliquer quelque chose d’important et que les plaisanteries viendront donc plus tard. Il se contente d’une petite moue entendue, qu’elle ne peut de toute façon pas voir d’où elle se trouve, et d’un petit : « Hm... ? » entre l’interrogation et l’approbation, comme s’il voulait lui signifier simplement qu’il l’écoute avec attention, et l’encourager à continuer. Pour effacer l’hésitation qu’il perçoit dans sa voix, il exerce une légère pression de ses doigts dans le dos de la jeune femme, remontant l’une de mains jusque dans sa nuque, qu’il caresse du bout de son pouce sans vraiment en avoir conscience.

Sam retient sa respiration alors qu’elle bute sur les mots, essayant d’expliquer la raison pour laquelle elle s’est éclipsée un peu plus tôt. Il ne sait pas pourquoi, mais il sent confusément qu’elle va confirmer ce qu’il sait déjà. C’est sa faute. C’est à cause de quelque chose qu’il a dit ou qu’il a fait qu’elle s’est sentie obligée de prendre la fuite. Que c’est lui, au fond, qu’elle fuyait. Et que Minhyuk avait donc raison. What did you do ? lui avait-il demandé d’un regard sans équivoque. S’il n’en avait pas la moindre idée quelques instants plus tôt, il est sur le point d’obtenir la réponse à cette question... et l’angoisse revient au galop, accompagnée d’un autre sentiment, qu’il n’arrive pas vraiment à analyser. Il sent la jeune femme resserrer son étreinte autour de lui, et comprend qu’elle veut le réconforter presque à l’avance de ce qu’elle s’apprête à révéler. Le jeune soldat profite du fait que Mercy garde les yeux baissés en direction du sol (détail qui ne le rassure absolument pas) pour se mordiller discrètement la lèvre inférieure. Il prend une nouvelle inspiration. Oké. La situation est complexe. Il va falloir qu’il réussisse à se sentir coupable... Sans qu’elle s’en rende compte, puisqu’il est conscient qu’elle ne s’en sentirait que plus mal et que cela ne ferait donc que compliquer les choses pour elle. Challenge accepted.

La solution la plus simple serait de ne pas se sentir coupable du tout, bien entendu. Mais c’est tout bonnement hors de propos. Pourquoi ? Parce que c’est sa faute, justement. Sam ne peut s’empêcher d’esquisser une petite grimace alors qu’elle explique de la manière la plus diplomatique possible que c’est la façon dont il s’est comporté au moment où Soohyun les a pris en photo qu’il l’a déroutée... blessée, peut-être, au point qu’elle ait eu besoin de prendre l’air. Malgré toute sa bonne volonté, le noeud dans sa gorge revient l’empêcher de respirer correctement alors qu’il ferme un instant les yeux, rejouant derrière ses paupières closes la scène qu’elle vient d’évoquer, pour tenter de l’observer de son point de vue, à elle. L’évidence le frappe alors avec la violence d’un uppercut. Comment a-t-il pu ne pas s’en rendre compte ? Comment a-t-il pu se comporter de cette manière... sachant maintenant ce qu’il sait ? Elle n’a pas compris. Bien sûr qu’elle n’a pas compris. Lui-même ne comprend pas toujours ce qu’il fait. Comment pourrait-elle deviner que ces gestes-là, cette étrange distance qu’il lui a imposée à ce moment n’était pas un rejet mais au contraire une réserve naturelle, et un besoin de protéger des yeux extérieurs ce qu’il ressent pour elle ? Abruti. Patate. ANDOUILLE. Le chapelet d’injures aurait pu continuer un bon moment s’il ne s’était pas rappelé lui-même qu’il a d’abord décidé de ne pas laisser transparaître sa culpabilité, si forte soit-elle.

Il se contente de se mordre fortement l’intérieur de la bouche et se force à détendre les muscles de ses épaules. Fort heureusement, Mercy l’y aide considérablement (le fait-elle en toute connaissance de cause ?), s’interrompant elle-même avant d’énoncer leurs mots favoris, à savoir :Je suis désolée, et relevant vers lui un visage dont le sourire émerveillé lui chatouille l’estomac et lui fait littéralement fondre les genoux. Le jeune coréen ne sait plus très bien par quel miracle il tient encore debout, et la façon qu’elle a d’ajouter malicieusement qu’elle n’est en réalité pas désolée du tout de la tournure qu’ont pris les événements l’achèverait presque. Sam esquisse un sourire inconscient, miroir exact du sien, et émet un petit rire étouffé en guise de réponse, qui confirme ce que la lueur vive dans ses yeux trahissait déjà : sa culpabilité et son agacement croissant envers lui-même viennent d’être brisés dans l’œuf. Pour l’instant. A la place, son regard brille d’un éclat amusé alors qu’elle tente d’adopter leur stratégie habituelle pour lui faire oublier plus sûrement encore ce qu’elle vient de lui dire : avec un peu d’humour.

Sam esquisse une petite moue malicieuse et plisse légèrement les yeux. I know what you’re doing... semble-t-il lui dire d’un regard qu’il accroche à celui de la jeune femme, avant de le laisser errer bien malgré lui jusqu’à ses lèvres. La frustration de n’avoir pas été tout à fait lorsqu’elle l’a embrassé un peu plus tôt revient soudain à la charge, impérieuse, et taquinée plus encore par le sourire émerveillé que la militaire lui adresse. Cannot take it anymore, comprend-il confusément avec un mélange d’appréhension et d’impatience, juste avant que l’envie n’obscurcisse définitivement le reste de ses pensées et ne prenne les rênes de ce qui va suivre. « Hm-hm,  je mettrai ce que tu me diras dans la Sorry Jar. Cinq, dix, vingt dollars si tu veux...approuve-t-il doucement, d’une voix chaude et tremblante, quoiqu’un peu ailleurs, comme si vider l’intégralité de son compte en banque dans la Sorry Jar était le cadet de ces soucis, à l’heure actuelle. Mais d’abord... Laisse-moi vérifier quelque chose. »

Sans plus de préambule, et sans bien comprendre lui-même ce qu’il est en train de faire, il glisse doucement une main sous le menton de la jeune femme, qu’il effleure de son pouce, juste avant de poser ses lèvres sur les siennes, tremblantes d’impatience. Le geste est à la fois hésitant et impérieux, comme si, le temps de la première fraction de seconde, le jeune coréen luttait un bref instant contre son instinct... et perdait aussitôt la lutte. A la douceur de la pression de sa bouche contre la sienne se mêle petit à petit une passion qui foudroie sur place la réserve du jeune homme. Sa main glisse doucement dans le cou de la brune tandis que la seconde se presse un peu plus fort dans son dos, effleurant sa peau nue au niveau de ses omoplates, bien à l’abri sous la veste qu’il a laissée sur ses épaules.  Hors d’haleine, Sam ne sait absolument pas combien de temps s’est écoulé depuis le moment où il a perdu le contrôle de lui-même, jusqu’au moment où il éloigne presque à regret ses lèvres des siennes... Mais il est soudain persuadé que ça n’est toujours pas assez. Il se mord machinalement la lèvre et tente de retrouver un semblant de contenance, fermant les yeux et posant doucement son front contre celui de la jeune femme. Sa respiration est bien plus rapide que d’ordinaire, et il sent celle de Mercy chatouiller la peau de son visage, l’empêchant un peu plus sûrement de ranimer ses neurones survivants.

Il sourit sans vraiment s’en apercevoir, avec un mélange de tendresse et d’amusement, tout en murmurant dans un souffle : « C’est bien ce qu’il me semblait. Moi non plus... » Le coréen laisser passer un moment silence involontaire, le temps de reprendre davantage sa respiration, et donnant à sa remarque un aspect énigmatique. Comment ça, « Moi non plus » ? Qu’est-ce qu’il est encore en train de raconter ? La suite ne tarde pourtant pas. « ... je ne suis pas désolé. Du tout. » conclut-il avec un sérieux d’autant plus déroutant que ce sont probablement les derniers mots qu’on s’attendrait à entendre de sa part. Ce qui est sans doute le but. Car ils sont pourtant d’une honnêteté sans faille, et c’est en les prononçant que Sam réalise lui-même que ce baiser dont la force lui a échappée n’était pas seulement le fruit d’une envie inassouvie, mais aussi une autre façon de lui dire. De lui répondre. De lui avouer que lui non plus n’est pas vraiment désolé de tout ce qui les a menés jusqu’ici, bien qu’il ne puisse pas lutter d’ordinaire contre sa culpabilité envahissante et souvent déplacée. Que ce qu’il s’est passé là, sur ce toit, il ne voudrait pas qu’il en soit autrement, peu importe les malentendus et les non-dits qui les ont parfois éloignés l’un de l’autre... pour mieux les rapprocher.  

C’est aussi une façon de répondre à une question qu’elle a posée sans tout à fait le faire. Pourquoi t’es-tu montré si distant tout à l’heure... si tu ressens bien ce que tu ressens ? Pour ça. Parce que c’est trop fort, trop incontrôlable. Parce qu’il a eu peur de ne pas pouvoir se maîtriser dans le cas contraire. Parce qu’il voudrait le garder pour eux, et seulement pour eux. Sam inspire profondément. Il sait cependant que cela ne suffira pas, et qu’il va bien falloir qu’il réussisse à formuler une phrase complète et syntaxiquement correcte. Et puis, il voudrait sincèrement le lui expliquer, d’une manière posée et correcte... afin qu’elle accepte, sans l’ombre d’un doute, que sa façon de se comporter lorsqu’ils ne sont pas seuls n’est pas liée à la force de ce qu’il peut ressentir pour elle. Il refuse qu’elle se sente de nouveau flouée comme elle a pu l’être quelques éternités plus tôt. Une légère pointe de culpabilité revient lui taquiner le cœur à cette pensée, qu’il tente cependant d’ignorer pour éviter qu’elle aussi, ne le remarque. « Ta réaction est tout à fait normale... » commence-t-il en s’accordant une ou deux secondes pour renouer quelques connexions cérébrales utiles à la construction d’un discours qui veuille dire quelque chose. « Je veux dire... Maintenant que j’y pense, j’aurais peut-être compris et réagi exactement comme toi, si j’avais été à ta place. »

Le jeune homme hausse légèrement les épaules et éloigne doucement son front du sien, pour pouvoir la regarder dans les yeux convenablement. « C’est... C’est une question de perspective, je suppose. » ajoute-t-il avec une petite moue piteuse. Il n’est pas difficile de constater les nombreux efforts qu’il fournit pour s’empêcher de s’excuser à la moindre occasion au fur et à mesure de son explication. Pourtant, il ne le fait pas, bien que cela lui coûte. « Je vais te donner la mienne... » reprend-il d’une voix plus posée, accompagnée d’un infime hochement de tête entendu. Après tout... n’est-ce pas ce qu’elle a voulu dire ? Je ne t’ai pas compris, aide-moi à y voir plus clair. « Pour moi, ce n’est pas... Comment dire ? » Il lève un instant les yeux au ciel d’un air perplexe, cherchant ses mots. La concentration dont il a besoin pour exprimer ce qu’il ressent est telle qu’elle efface momentanément toute trace de culpabilité dans son regard, et lui redonne un certain aplomb pragmatique. « Ce n’est pas évident, de laisser voir des marques d’affection, quelles qu’elles soient, devant les autres. Devant ceux qui ne sont pas concernés. » précise le jeune coréen en esquissant une petite moue insatisfaite, comme si ça n’était pas tout ce qu’il voulait dire. Pas seulement.

« Dans mon pays, reprend-il d’un air songeur, glissant doucement son doigt le long de la joue de Mercy comme pour illustrer ses propos, ta peau contre la mienne, c’est déjà un geste très intime... qui l’est d’autant plus quand il est fait en public. Nous ne somme pas habitués... Non, pas élevés, se corrige-t-il avec un froncement de sourcil, à dévoiler si facilement nos sentiments, surtout lorsque l’on n’est pas seuls. » Sam pince les lèvres, les yeux légèrement plissés, comme si ses propres mots le faisaient réfléchir. Ce « Nous » qu’il a employé machinalement lui paraît étrange. Qui est-il, au juste ? En fait-il véritablement partie, de ce « nous » ? Un frémissement imperceptible lui traverse les épaules, puis il secoue la tête, à la fois pour chasser l’impression inexplicable qui vient de le saisir, et laisser la place au reste. « Mais ça n’est pas juste ça... » Il prend une inspiration de plus, comme si ce qu’il s’apprêtait à dire était plus important que ce qui a précédé. Comme si la véritable réponse était logée dans les mots qui vont suivre. « Je ne peux pas tout mettre sur le dos de la culture coréenne et la façon dont j’ai été élevé, même si c’est une partie de moi dont je ne peux pas me séparer. Ça ne serait pas tout à fait vrai. » Contre-exemples à la clé : Jaehyun et Renjun, pour ne citer qu’eux. Sam esquisse un petit sourire timide absolument inconscient, baissant légèrement la tête en bataillant avec les mots suivants.

« C’est aussi parce que... C’est moi. » Le jeune soldat esquisse une petite grimace et roule des yeux au ciel, en une expression d’autodérision qu’il n’est pas difficile de deviner. Je suis désespérant, je sais... dit-il sans le dire tout à fait, avant d’expliciter, sa voix tremblant légèrement sous la sincérité de ce qu’il voudrait lui faire comprendre : « Je voudrais...  Je voudrais que ça n’appartienne qu’à nous. » Sam s’interrompt lui-même et cligne des yeux. Ce « nous »-là n’a plus rien à voir avec le précédent, et lui fait battre le cœur un peu plus vite. Parce qu’il existe. Parce que depuis quelques minutes (ou quelques heures, il ne sait plus très bien), il a un sens. Oh God. Really ? « Je veux dire... » reprend-il, un peu ennuyé de constater qu’il n’est pas aussi limpide qu’il le voudrait, et tentant d’ignorer les battements désordonnés de son cœur qui refont des siennes, un peu comme s’il s’apprêtait à lui souffler une seconde déclaration, non moins sincère et vulnérable que la précédente. « Tout à l’heure, je n’avais qu’une envie, c’était de rester le plus proche possible de toi... » Sam sent ses joues le brûler de plus belle à cet aveu, bien qu’il ne comprenne pas tout à fait la logique de ses propres réactions physiques : pourquoi n’a-t-il pas littéralement implosé quelques instants plus tôt, alors qu’il l’embrassait d’une manière dont Renjun aurait probablement été fier... et pourquoi, à la place, rougit-il maintenant d’un aveu si banal ? Les gestes plutôt que les mots, huh ? Oui... il lui a toujours été plus facile d’agir que de parler. Mais cette fois-ci, il le lui doit bien. Alors il reprend, réajustant machinalement la veste sur les épaules de la jeune femme comme pour se donner une contenance au fur et à mesure de ses paroles. « Mais le fait que Soohyun... que d’autres, puissent s’en rendre compte m’a mis sur la réserve. » Le coréen pousse un léger soupir, se retenant de lever à nouveau les yeux au ciel. Sur la réserve est un bien bel euphémisme, lorsqu’il est question de lui, mais passons. Il s’accorde quelques secondes d’appréhension supplémentaires, retenant sa respiration avant de souffler du bout des lèvres : « Parce que c’est quelque chose que je ne voulais partager qu’avec toi. C’était à toi que je voulais le dire d’abord. Pas à eux. Pas tout de suite. »

Sam baisse timidement les yeux en direction du sol, semblant trouver un intérêt passionné aux nuances de gris qui sillonnent le sol sous leurs pieds, et laisse passer un petit moment de silence hésitant, avant de l’attirer doucement jusqu’à lui, la laissant reposer sa tête contre son épaule et glissant une main dans ses cheveux. Son cœur loupe un battement en réalisant qu’il n’a pas encore terminé. Qu’il y a un dernier aveu qu’il voudrait lui dire. Un aveu plus vulnérable encore que les précédents, raison pour laquelle, sans doute, il a préféré qu’elle se blottisse contre lui plutôt que d’avoir à observer ses yeux brillants rivés aux siens. « Et aussi parce que j’avais peur. » souffle-t-il à demi dans ses cheveux, le coeur au bord des lèvres. Une brise souffle un instant autour d’eux, et un frisson traverse le corps jeune homme, sans que l’on sache vraiment s’il s’agit de froid, ou d’autre chose. « Parce j’ai peur. » se corrige-t-il en avalant difficilement sa salive. Oui, le présent paraît bien plus approprié que l’imparfait, même s’il aimerait qu’il n’en soit pas ainsi. De te perdre, n’arrive-t-il pas à terminer. Il n’en a pas besoin, il le sait, pour qu’elle comprenne ce qui l’effraie à ce point. Après tout... n’est-ce pas aussi ce qu’elle doit ressentir, elle qui a déjà tant perdu ?
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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyVen 29 Jan - 15:20


Love isn't absence of pain, it's a hand to hold while you're going through it.
Est-ce que tout ça est bien réel ? N’est-elle pas plutôt en train de rêver ? Le silence qui suit l’aveu de Sam, qui résonne encore à ses oreilles, semble presque assourdissant. Mercy a la sensation d’évoluer comme dans un songe. Elle n’entend plus rien d’autre que son cœur qui bat, si fort, si vite, qu’elle se demande un instant comment il fait pour ne pas imploser. C’est comme s’il cherchait à s’échapper, ou à la faire réagir. Elle reste pourtant immobile, une seconde, deux secondes, elle ne sait pas combien de temps. Trop sans doute, puisque le coréen finit par reprendre la parole avant qu’elle n’ai pu faire ou dire quoique ce soit. Ce qu’il dit n’a pourtant pas de sens, la certitude de devoir le faire taire est ce qui finit par faire reprendre vie à la jeune femme qui n’hésite pas plus longtemps et le rejoint en quelques enjambées. Et c’est avec un sourire et une tendresse non feints qu’elle vient déposer ses lèvres sur celles de Sam.
Pendant quelques instants, elle se demande si elle n’a pas fait une erreur, face à l’immobilité quasi inhumaine de Sam. C’est au moment même où elle s’écarte lentement, qu’elle le sent glisser sa main dans son dos. Pour la retenir ? Elle ne compte aller nulle part. C’est aussi ce qu’elle cherche à lui dire, maladroitement, butant sur ses mots alors qu’elle avoue qu’elle ressent exactement la même chose que lui. Elle ne peut pas s’empêcher de rire légèrement au bredouillement du coréen qui semble avoir autant de mal à croire qu’ils ne sont tout simplement pas en train de rêver l’un et l’autre. Mais non, la chaleur de son corps contre le sien, son cœur qu’elle sent battre, le bras du coréen qui se resserre dans son dos, sa main qui vient effleurer son front en replaçant une mèche de cheveux avant de glisser le long de sa joue, ce « N’importe quoi. » qu’il lui souffle, comme pour lui confirmer qu’elle n’a pas rêver l’aveu précédent, tout ça est bien réel.

Malgré tout elle vient se blottir contre lui, comme si elle cherchait, encore, à se convaincre que tout ça n’est pas qu’un simple songe, ou pour se donner un peu plus de courage pour l’aveu à suivre. Un aveu qu’elle commence, presque sur le ton de l’humour, bien que le coréen ne s’y laisse pas prendre, il comprend que ce qui va suivre est important. Mercy lui en est reconnaissante, elle aurait très certainement changé d’avis s’il lui en avait laissé l’opportunité en réagissant par une plaisanterie. Mais elle lui doit ces explications qu’elle a du mal à exprimer, elle a besoin de comprendre ce qu’il s’est passé, et lui aussi. Pour lui, elle peut faire ça, pour lui. Elle prend une inspiration plus sereine en sentant la pression de la main du coréen dans son dos et la caresse de son pouce dans son cou, comme si c’était la seule chose dont elle avait réellement besoin pour réussir à avouer ce qui la tracassait un peu plus tôt. Et au fond, peut-être est-ce exactement ça, elle avait besoin de cette quiétude et cette sensation d’être en sécurité que Sam lui offre en cet instant.
Elle voudrait pouvoir lui offrir la même chose, lui faire comprendre que rien de ce qu’il s’est passé n’est sa faute. Mercy commence a suffisamment connaître Sam pour être certaine, sans l’ombre d’un doute, qu’il va instantanément se sentir coupable. Ce n’est pourtant pas ce qu’elle veut, elle veut simplement comprendre, elle veut qu’il lui explique. C’est ce qu’elle essaye de lui dire alors qu’elle resserre instinctivement ses bras autour de la taille du coréen avant de poursuivre sur l’incident photo.

Alors qu’elle termine ses explications, la jeune femme réalise soudain quelque chose. Peu importe ce qui les a amené sur ce toit, peu importe les chemins tortueux et semés d’embûches qu’ils ont dû emprunter pour en arriver là, elle n’en regrette pas la moindre seconde et n’en changerait pas un seul détail. Et c’est très exactement ce qu’elle lui dit, de façon légèrement détournée, un sourire rayonnant accroché à ses lèvres. Non, elle n’est pas désolée du tout. Absolument pas. Et elle l’est encore moins devant le sourire que lui rend Sam. À cet instant précis, Mercy est tout simplement heureuse. Tout ce qu’elle souhaite est que cela dure, raison pour laquelle elle se fend d’une plaisanterie pour éloigner d’eux le spectre du précédent accident de parcours.
Bien sûr, le coréen voit clair dans son jeu, elle le devine à sa moue malicieuse et son léger plissement des yeux. En réponse elle pince légèrement les lèvres, cherchant à se donner un air innocent. I didn’t do anything. est presque ce qu’on pourrait lire sur son visage angélique. Presque. Elle se laisse trahir par un petit sourire en coin qui laisse entendre qu’elle sait parfaitement ce qu’elle fait, et qu’elle est tout aussi consciente qu’il le sait.
Lorsque Sam reprend la parole, la jeune femme fronce légèrement les sourcils. Where’s the catch ? se demande-t-elle, alors que le coréen accepte sans broncher de mettre autant d’argent qu’elle le souhaite dans leur Sorry Jar. S’il est souvent conscient de trop s’excuser, il fait généralement mine de protester, ça fait parti du jeu. Elle n’a pas tellement le temps de lui demander ce qu’il compte vérifier exactement, qu’elle sent sa main se glisse sous son menton juste avant que sa bouche ne se pose sur la sienne. What is happening ? pense-t-elle pendant un millième de seconde avant de se laisser guider par son instinct et la pression des mains de Sam qui la rapproche un peu plus de lui. Emportée par la passion de ce second baiser, Mercy en perd la notion du temps qui s’écoule, une seconde, une minute, une heure, aucune idée. Tout ce dont elle est certaine c’est que son cœur bat plus vite encore, et que lorsqu’ils s’écartent légèrement l’un de l’autre, sa respiration est légèrement saccadée, comme à bout de souffle. Dans le même élan que le coréen, elle ferme les yeux lorsqu’il vient poser son front contre le sien. Elle les ouvre de nouveau aux mots énigmatiques que Sam prononce. Moi non plus quoi ? C’était quoi déjà le sujet de la conversation précédente ? No idea La fin de la phrase arrive suffisamment vite pour lui épargner des tergiversations mentales parfaitement inutiles. Mercy laisse échapper un léger éclat de rire. Pas d’argent pour la Sorry Jar donc.

En entendant Sam prendre un profonde inspiration, la jeune femme devine qu’il ne s’est pas laissé totalement distraire par les dernières secondes, pas tout à fait. Elle se mord discrètement la lèvre, autant pour s’empêcher de lui dire qu’il n’est pas obligé de répondre que par culpabilité d’avoir amené le sujet. Elle est consciente qu’ils ont besoin d’en parler, de comprendre. Alors elle ne dit rien, sa gorge se nouant alors qu’il admet qu’il aurait probablement réagi de la même manière qu’elle si les rôles avaient été inversés. Elle relève la tête vers lui en le sentant éloigner son front du sien. Elle ne peut pas se retenir de se mordre à nouveau la lèvre devant la moue piteuse du coréen. Elle voudrait s’excuser, lui dire qu’elle ne voulait pas le blesser, pourtant les mots restent coincés derrière la barrière de ses lèvres, bien qu’ils s’échappent par le regard désolé qu’elle pose sur lui. Mercy hoche diligemment la tête alors qu’il annonce qu’il va lui donner son point de vue. Elle l’écoute, attentivement, son regard rivé sur son visage, comme si elle craignait de manquer le moindre mot si elle détournait les yeux ne serait-ce qu’une seconde. À nouveau elle hoche la tête, lorsque les coréens étaient arrivés sur la base elle avait remarqué qu’ils n’étaient pas aussi expansifs dans les marques d’affections envers les autres. En tout cas comparé aux standards occidentaux. Comparé au standard “Daniel” personne ne semble montré le moindre signe d’affection, derrière son masque de rebelle jouant les gros durs se cache un vrai bisounours toujours en recherche du moindre contact. BREF. Concentration.
Lorsque Sam glisse son doigt le long de sa joue, elle ne peut retenir le très léger mouvement instinctif qui la fait pencher la tête comme une demande qu’elle n’oserait formuler de peur de l’interrompre. Elle se contente donc de cet infime geste, comme pour dire qu’elle comprend et qu’elle l’écoute. En le voyant secouer légèrement la tête, Mercy exerce une très légère pression dans son dos, comme pour lui dire que tout ira bien, qu’elle ne compte pas partir, quoiqu’il arrive. Elle esquisse un petit sourire amusé alors qu’il finit par ajouter que ce n’est pas uniquement la faute de sa culture, c’est aussi lui. Une fois de plus elle comprend ce qu’il veut dire, comme au sein des Pirates, il y a des différences entre les Ombres. Difficile de penser que Jaehyun partage les mêmes réserves que Sam par exemple.

Le cœur de la jeune femme manque un battement alors qu’il explique ensuite qu’il voudrait que ça n’appartienne qu’à eux. Elle vient glisser sa paume contre le visage du coréen, caressant doucement sa joue de son pouce, une manière de lui dire qu’elle partage ce sentiment, après tout c’était déjà un peu ce qu’ils faisaient lorsqu’ils ont pris l’habitude de se retrouver sur leur toit. Mercy laisse ensuite son bras reprendre sa place dans le dos du coréen, comme pour l’inciter à reprendre. Son cœur manque un nouveau battement lorsque Sam admet que, ce qu’il aurait voulu, c’est rester le plus proche d’elle possible, expliquant ensuite que c’est l’attention des autres sur eux qui l’en a empêché. Elle comprend, un peu confusément, avec la suite des paroles de Sam, qu’il ne voulait pas que les autres sachent, comprennent avant elle ce qu’il ressentait pour elle.
Elle se laisse entraîner dans son étreinte lorsqu’il l’attire à lui, glissant à nouveau sa tête contre l’épaule du coréen. La respiration de la jeune femme se bloque un instant alors qu’il avoue avoir peur lui aussi. Elle n’a pas besoin qu’il dise à voix haute de quoi. Après tout c’est exactement ce qu’elle a failli dire un peu plus tôt. Peur de te perdre. L’un comme l’autre ont, de nombreuses fois, fait face à la mort déjà. Ils ne savent jamais de quoi demain sera fait, et leurs métiers n’est pas le plus tranquille non plus - même si n’importe qui peu mourir du jour au lendemain, renversé en traversant une rue. « Je sais. » murmure-t-elle doucement. Une manière de lui dire moi aussi.

Mercy reste ainsi, silencieuse blottie contre Sam, profitant de cette étreinte pour faire le tri dans tout ce qu’il lui a dit et d’ordonner ses pensées. « Merci, Sam. » souffle-t-elle doucement, comme si, soudain, elle craignait que quelqu’un ne puisse les entendre. Un merci pour lui avoir expliquer, un merci pour avoir plongé pour eux deux... « Je pense avoir compris ce que tu voulais dire. » sourit-elle en s’écartant légèrement pour pouvoir le regarder. « Ce besoin de préserver ce qui n’appartient qu’à nous... » ajoute-t-elle avec un sourire tendre. « Inconsciemment c’est ce qu’on a toujours fait en réalité... » souligne-t-elle avec une petite pointe d’amusement dans la voix en pensant à tous leurs instants seuls, sur le toit, à la crique, ou même lorsqu’ils se retrouvaient pour s’entraîner ensemble. La jeune femme prend une inspiration un peu plus profonde avant de se pincer légèrement les lèvres, comme si elle hésitait à poursuivre. « Je comprends vraiment... » commence-t-elle après une demi-seconde de réflexion supplémentaire cherchant ses mots. « Je ne peux simplement pas te promettre que les prochaines fois je ne serais pas... » butte-t-elle de nouveau, les mots semblants soudain lui échapper. « Pas blessée, maintenant je sais, pas vraiment vexée non plus... » marmonne-t-elle, agacée envers elle-même de ne pas réussir à trouver les mots adéquats pour exprimer ce qu’elle voudrait lui expliquer. Elle claque un instant sa langue contre son palais, comme pour aider les mots à sortir. « Je serais peut-être un peu agacée sur l’instant, avant de me rappeler. C’est tout. » finit-elle par énoncer en haussant les épaules et venir se blottir de nouveau tout contre Sam. « Ça ne sera pas grave. Et tu ne devras pas t’excuser. » affirme-t-elle en resserrant légèrement son étreinte. « Sinon c’est cent dollars que tu devras mettre dans la Sorry Jar ! » précise-t-elle sans cacher son amusement à cette idée.
Soudain, une nouvelle pensée effleure son esprit. « Sam... » souffle-t-elle, sa voix tremblant légèrement d’une inquiétude qu’elle n’arrive pas à dissimuler. « On va faire quoi pour la fête ? » demande-t-elle doucement, comme si elle avait déjà peur par anticipation. Nul doute que les regards seront braqués sur eux à leur retour. Min-Hyuk la connaît trop bien pour ne pas deviner immédiatement que quelque chose à changer. Sans compte les probables blagues qui vont fuser sur leur longue absence et auxquelles elle devra répondre sans perdre la face... « Peut-être que ça serait plus simple de ne juste pas y retourner. » finit-elle par souffler en enfouissant sa tête au creux de l’épaule de Sam avec un soupire. La fuite, c’est un plan comme une autre après tout... ça peut même parfois sauver des vies.

EXORDIUM.
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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyMar 9 Fév - 17:52

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Birthday Party

Sam a pris une décision importante. Ne plus réfléchir. Si, si. Juré. En tout cas pour l’instant. Songe ou réalité ? Se demander si ce qui est en train d’arriver arrive vraiment lui demande bien trop d’efforts et menace de lui vriller les nerfs beyond repair. Alors tant pis. Qu’il se réveille demain matin d’un rêve délicieux, un sourire aux lèvres et la sensation fugitive de la chaleur du corps de Mercy contre le sien comme en cet instant précis, qu’il ne s’agisse que du souhait inassouvi de son inconscient bercé d’illusions, ou bien que l’illusion si impensable se transforme finalement en réalité au prochain lever de soleil... peu importe. Quoi qu’il en soit, il veut être là. Vraiment. Complètement. Tout entier avec elle. Depuis le premier baiser à demi-manqué qu’elle lui a donné, il ne pense plus à rien d’autre qu’à cela. Sa matière grise, récalcitrante, ne l’y aide pourtant pas beaucoup et le fait d’abord bégayer quelques syllabes incohérentes. Ces dernières provoquent cependant un effet délicieux inattendu, puisque le rire doux de la jeune femme flotte un instant dans l’air autour d’eux, lui taquine à la fois cœur et l’estomac, étire ses lèvres d’un sourire tendre... et le rend suffisamment à lui-même pour laisser son instinct répondre d’un geste et de quelques mots murmurés à l’aveu timide qu’elle lui a fait. N’importe quoi, oui. Vraiment n’importe quoi. Veut-il lui prouver, de cette voix si pleine d’évidence, qu’elle n’a pas rêvé ce qu’il lui a dit ? Ou bien cherche-t-il à se convaincre aussi et surtout lui-même, une fois de plus, de la réalité de ce qui arrive ? Tout cela n’a pas le moindre sens... et pourtant, l’évidence qui les berce tous les deux lui donne soudain l’impression qu’il n’aurait su se trouver ailleurs qu’ici et maintenant.

A son tour, la jeune femme semble vouloir le lui confirmer de son corps qu’elle blottit contre le sien, et de l’aveu qui s’ensuit, si compliqué soit-il à exprimer pour elle. Curieusement, les quelques hésitations de la jeune femme et sa difficulté première à énoncer ce qu’elle ressent semble le ramener plus sûrement à la réalité de l’instant. Qu’il rêve encore ou non n’est pas la question. Mercy réelle ou chimérique, la réponse sera la même : Sam est d’abord submergé par un besoin de l’ordre de l’instinct. Celui de la rassurer, quoi qu’elle ait à lui dire. Il ne réfléchit pas. Il laisse son corps réagir doucement et son pouce caresser la nuque de la jeune femme, esquissant un léger sourire inconscient en percevant l’inspiration calme que son geste semble provoquer chez la militaire. Le coréen lui-même se laisse quelques instants bercer par ces secondes de quiétude inattendue au milieu du tourbillon d’émotions qui rugit encore le long de ses veines, depuis que ses lèvres se sont déposées sur les siennes sans qu’il puisse réagir.

Et puis... Et puis, les vieilles habitudes ont la vie dure. La culpabilité revient au galop, bien que Sam tente de la masquer savamment sous la pression des bras de la militaire autour de sa taille. Il sent plus qu’il ne perçoit ce qu’elle ne dit pas tout à fait. Qu’elle n’est pas en train de le blâmer de quoi que ce soit. Qu’il n’y a pas de fautif, dans cette histoire. Qu’elle veut simplement qu’il comprenne. Et qu’elle cherche à comprendre, elle aussi. N’est-ce pas justement la base de ce qu’ils s’apprêtent à entamer ensemble, depuis la confession qu’il lui a faite et l’aveu qu’elle lui a rendu ? Les fondements d’une relation, vraie, simple, honnête ? Le jeune homme retient sa respiration. Il voudrait lui donner satisfaction. La rassurer d’un regard et lui prouver qu’il ne se sent effectivement pas coupable, bien que ce ne soit pas tout à fait vrai. La lutte est rude, entre un réflexe culpabilisant presque ancestral, et la sincérité qu’il lit dans les yeux de Mercy alors qu’il l’entend lui expliquer finalement la raison qui l’a fait quitter la pièce un peu plus tôt. La raison qui les a fait sortir tous deux. La raison qui, finalement, les a amenée ici. A cette pensée, quelque chose change.

Presque dans le même temps que Mercy, Sam semble arriver à une surprenante conclusion qui leur ressemble bien. Peu importe le nombre de fois où l’on a trébuché sur la route, peu importe le nombre de « Je suis désolé » qui ont été prononcés à tort, peu importe les maladresses, les frustrations, les incompréhensions qui auraient pu mal tourner... On est arrivés là. Tous les deux. La culpabilité du jeune coréen éclate comme une bulle de savon et il ne peut retenir le sourire sincère et béat qui illumine son visage alors qu’elle prononce les mots les plus inattendus, aussi bien pour elle que pour lui. Non, elle n’est pas désolée... Et lui non plus, après tout, de ce qui les a amenés jusqu’ici. Irait-il jusqu’à remercier Soohyun d’avoir involontairement provoqué un malentendu dont l’issue lui paraît encore avoir l’aspect d’un rêve ? Peut-être, oui. Peut-être. Mais pour l’heure, il y a plus urgent.

Il ne sait pas très bien lui-même ce qui prend possession de lui dans les secondes qui s’ensuivent. Est-ce la lueur... heureuse, dans le regard de Mercy qui brise ses dernières réserves ? Ses lèvres légèrement pincées et son petit air à la fois joueur et faussement angélique ? Ce sourire en coin qu’elle lui adresse et qui menace de lui couper les jambes ? Aucune idée. Oh Buddha, have mercy. Il n’y en a plus qu’une, impérieuse, qui court le long de ses veines et trouble ses sens, à tel point qu’il n’entend qu’à peine les plaisanteries de la jeune femme à propos de la Sorry Jar, pas plus qu’il ne réalise tout à fait ce qu’il est en train de lui répondre. Sam remarque encore moins son expression perplexe, presque soupçonneuse à l’idée qu’il ne prenne même pas la peine de protester, ne serait-ce que pour la forme, comme leur refrain ordinaire l’exige pourtant. Il n’en a pas la force, ni surtout l’envie. Prend ce tout ce que tu veux, serait-il presque en train de lui dire, les mots à peine retenus sur des lèvres tremblantes d’anticipation. I’m already yours. Euh. Wow. Okay. Quelque part au fin fond de son cerveau, quelques neurones survivants s’agitent. Calm down... Non ? Non. Au fond... Qu’il s’agisse d’un rêve ou de la réalité, cela ne change rien. Il en a envie. Non. Désespérément besoin. Il ne se l’explique pas. Il le fait. Et dissout littéralement le reste de ses pensées à la pression de ses lèvres sur les siennes, qu’il a lui-même initiée et dont il perd très vite le contrôle en sentant la jeune femme réagir d’instinct au baiser qu’il lui donne. Combien de temps s’écoule alors ? Il n’en a pas la moindre idée. La seule chose qui rythme encore sa réalité provient de ses battements de cœur qui cognent contre ses tempes et ceux, non moins rapides, du cœur de la jeune femme qui vibre tout près de lui. Il ne sait pas exactement ce qui le pousse finalement à y mettre fin. Le manque d’oxygène... L’instinct de survie, peut-être ? Un léger vertige le saisit alors qu’il pose son front contre celui de la jeune femme, le souffle court. La respiration saccadée de Mercy lui chatouille agréablement la joue et le bout des lèvres. Une telle tentation, littéralement à portée de sa bouche et malgré ses yeux clos, rend d’autant plus difficile l’effort qu’il fournit pour s’exprimer de façon cohérente. Raison pour laquelle, sans doute, ses paroles paraissent d’abord énigmatiques, et qu’il a besoin de quelques secondes supplémentaires pour en venir à bout. Et en comprendre le sens.

Sam cligne des yeux, comme s’il réalisait lui-même l’ampleur de ce qu’il vient de dire. Ne serait-ce pas la première fois de sa vie qu’il prononce ces mots-là ? Je ne suis pas désolé. Pourtant, ils n’ont jamais eu autant de sens qu’en cet instant. L’éclat de rire de la jeune femme lui arrache un sourire instinctif et contribue à le ramener petit à petit sur terre. Autant que possible. Suffisamment, en tout cas, pour ne pas oublier ce qui n’a pas encore été résolu et que cette parenthèse passionnée ne saurait effacer. L’explication qu’il lui doit. Une petite pointe de culpabilité tenace rejaillit soudain, qu’il étouffe aussitôt, déterminé à ne pas la laisser prendre le dessus. Pas cette fois. Malgré son trouble et ses efforts laborieux pour retrouver un tant soit peu de capacités cognitives, le jeune soldat remarque sans peine la façon discrète qu’elle a de se mordre la lèvre à plusieurs reprises, et l’éclat coupable qui traverse les yeux de la militaire alors qu’il reprend la parole. Il tique légèrement en éloignant son front du sien, mais ne relève pas. Pas à voix haute en tout cas. Il n’en a pas besoin pour qu’elle comprenne ce qu’il ne dit pas. Tout comme il a sagement fait l’effort de l’écouter en refoulant (difficilement, certes) sa culpabilité grandissante, il ne lui demande rien de plus, à elle non plus.

Tu as demandé une explication. Tu y as droit. C’est ce que je voudrais te donner. Une explication. Pas une excuse. Promis. C’est probablement pour cette raison que Sam tente de donner à sa voix un ton posé et aussi calme que possible, bien que les quelques moues expressives sur son visage trahissent parfois ce que ses mots ne disent pas. Oui, il s’en veut tout de même un peu. Un peu beaucoup. Et... Comme de bien entendu, il n’est pas le seul. Miroir absurde de sa propre culpabilité, le regard de Mercy, rivé sur lui, laisse échapper un « Désolé » plus bruyant que tout le reste, et le fait secouer très légèrement la tête bien malgré lui, au beau milieu de ses explications. Sam sent pourtant que la militaire prend sur elle pour ne surtout pas l’interrompre, et esquisse un petit sourire à la fois rassurant et reconnaissant en guise de réponse. It’s ok. Il sait parfaitement ce qui doit lui passer par la tête en cet instant précis. Qu’elle n’a jamais voulu le blesser. Qu’elle s’en veut à présent de l’avoir rendu coupable de quelque chose qu’elle n’a tout simplement pas compris. Qu’il n’a pas à lui répondre s’il n’en a pas envie. N’est-ce pas ce qu’il serait capable de penser lui-même, si les rôles avaient été inversés ? N’est-ce pas ce qui lui a très exactement traversé l’esprit lorsqu’elle lui a expliqué la raison de son départ un peu plus tôt ?

I know, semble-t-il lui dire d’un infime mouvement du menton, sans pour autant perdre le fil de son monologue qu’elle n’interrompt pas. Il semble y avoir un second dialogue, en filigrane du premier, qui s’instaure entre les deux jeunes gens et qui n’en est pas moins important. I’m fine. We’re fine. Voilà ce qu’il tente de lui faire comprendre en silence, tout en souriant avec tendresse alors qu’elle hoche sagement la tête. Cute. Son regard attentif, ses yeux qu’elle n’ose pas détourner de lui au fur et à mesure de ses paroles, comme si elle avait peur d’en oublier une virgule, chatouillent les lèvres de Sam d’un nouveau sourire attendri qu’il maîtrise à grand peine. L’air absorbé de la jeune femme l’aide à s’exprimer avec davantage d’aisance, refoulant l’appréhension qui lui enserrait la gorge un peu plus loin à chaque nouveau hochement de tête attentif ou approbateur. Elle l’écoute. Elle comprend. C’est tout ce qu’il a besoin de savoir.

Rasséréné par les validations silencieuses et encourageantes de Mercy, et son regard appuyé rivé sur lui, Sam esquisse un geste de la main le long de sa joue pour illustrer ses propos... Et manque de perdre le fil en la voyant pencher doucement la tête, comme si elle n’avait pu s’empêcher d’en réclamer davantage. Be still my heart. Le jeune coréen bat des paupières et sent un frisson agréable et impérieux remonter le long de sa colonne vertébrale, comme en réponse à une demande que le corps de Mercy a formulé pour elle. Loin de rester still, donc, son coeur s’étale de tout son long, et il lui faut quelques secondes laborieuses pour retrouver une contenance et arriver là où il doit. A la véritable raison qui l’a fait garder ses distances un peu plus tôt. La même, d’ailleurs, qui le pousse désormais à ne plus la lâcher. La pression rassurante des mains de la militaire dans son dos l’aide (dans une certaine mesure en tout cas) à retrouver son calme, et il esquisse un petit sourire en réponse à celui, amusé, de la jeune femme, au moment où il avoue que sa culture n’est pas la seule à blâmer de sa réaction. Ce dont tous deux étaient déjà conscients, bien entendu. Mais la façon qu’elle a de lui sourire doucement, d’un air compréhensif, et de raffermir son étreinte autour de lui le rassure plus encore. Je ne vais nulle part. C’est ce qu’il entend et qui libère le reste d’un aveu timide mais sincère.

Un aveu qu’elle interrompt un court instant d’une main posée contre la peau de son visage. Be still my heart, part 2. Sam se fige le temps de quelques secondes, comme pour mieux apprécier les frissons électriques qui traversent sa joue sous la caresse de la jeune femme, et ses lèvres esquissent un sourire instinctif, comme s’il comprenait soudain ce que l’intimité de ce geste inattendu veut dire vraiment. Qu’elle aussi, voudrait que ce qu’ils sont en train de découvrir timidement ici ne soit à personne d’autre. Son cœur bat un peu plus fort et sa respiration se bloque dans sa gorge. Même une fois la main de Mercy replacée sagement dans son dos, sa joue le picote encore agréablement de la sensation qu’elle y a laissée, et c’est à grand peine qu’il réussit à reprendre et à terminer enfin ses explications sincères en l’attirant doucement contre lui, obéissant à un besoin qu’il ne peut plus retenir désormais, et que ses aveux n’ont cessé de nourrir.

Un besoin est mêlé d’angoisse, qui transparaît bien malgré lui alors qu’il ne peut empêcher un dernier murmure étouffé. J’ai peur. Il n’a pas vraiment voulu le lui dire. Mais ces mots lui ont échappé. Ils portent un sens qu’elle seule peut véritablement comprendre, bien qu’elle ne sache pas encore jusqu’à quel point la peur s’enracine dans l’inconscient du coréen. Jusque dans un cauchemar dont elle est désormais partie prenante. Jusque dans une litanie proche du raisonnement mathématique absurde dont la logique l’emprisonne encore. Tous ceux que j’aime disparaissent. Mais la chaleur du corps de la jeune femme tout contre lui, et la douceur des mots qu’elle lui murmure alors tiennent résolument à distance les spectres qui le hantent. Je sais. La réponse est simple. Pourtant, elle suffit. Parce qu’elle ne nie rien. Elle admet au contraire à quel point cette peur est légitime. Elle la partage. Elle ne cherche pas à l’éviter ou à l’étouffer, elle l’accepte comme telle. Inconsciemment, les épaules de Sam se détendent et son corps se fond plus encore contre le sien, comme une sorte de... d’acceptation dont il n’avait pas encore conscience. Oui. Il a peur. Ils ont peur. Mais ce qu’ils ont trouvé sur ce toit vaut bien qu’ils la subissent.

C’est ce que Sam comprend avec une sorte d’émerveillement, les yeux clos, dans le silence feutré qui s’ensuit. Qu’il a été stupide. Qu’essayer de ne pas la laisser entrer dans son cœur pour ne pas la perdre n’a pas le moindre sens. Qu’avoir peur, au fond, n’est pas cher payé pour le bien que lui procure ces instants-là et tous ceux à venir. Le jeune coréen n’a aucune idée du temps qui s’écoule encore, et n’en perd pas à se poser la question. Ses mains caressent presque naturellement le dos de la jeune femme, et sans tout à fait s’en apercevoir, alors qu’il garde les lèvres closes, comme pour lui laisser le temps de digérer tout ce qu’elle vient d’entendre. Il sourit doucement en l’entendant le remercier dans un souffle. De quoi, au juste ? Un frémissement agréable lui traverse les épaules de part en part. De ce qu’il vient de dire ? Ou... d’avoir fait le premier pas ? Sa gorge se noue d’émotion, de reconnaissance. Son cœur, aussitôt, reprend son rythme chaotique bien qu’il ne craigne plus désormais que Mercy s’en aperçoive. « Hm-hm... » souffle-t-il avec une étrange tendresse en guise de réponse, comme si les mots n’avaient plus vraiment de sens, et qu’un son suffisait désormais à le lui faire comprendre. C’est elle, qu’il voudrait remercier, sans réussir à trouver les mots adéquats.

A la place, il plonge ses yeux dans les siens alors qu’elle s’écarte légèrement et qu’il l’imite, pour pouvoir mieux la regarder. Avec une vague appréhension, comme on attendrait le résultat d’un oral, Sam hoche docilement la tête tandis que la jeune femme répète tendrement ce qu’elle a retenu et ce qu’elle a compris de ce qu’il vient de lui avouer. Puis il esquisse un petit sourire timide et baisse légèrement la tête lorsqu’elle fait remarquer d’un ton amusé qu’ils préservaient leur intimité sans tout à fait en avoir conscience depuis un bon moment déjà. Les joues du coréen prennent une teinte rosée innocente alors qu’il repense à son tour à toutes leurs conversations du haut d’un toit, aux instants partagés au bord de l’eau à la crique, ou bien à ceux passés à se soigner l’un l’autre, à l’abri des regards, dans les vestiaires de la salle d’entraînement... Le rose devient presque rouge sur son visage, et il se mord la lèvre pour retenir un sourire un peu béat, avant de se racler la gorge. « C’est... C’est vrai. » conçoit-il tout simplement sans pouvoir contenir plus longtemps le sourire naïf qui germe au coin de ses lèvres.

Il plisse légèrement le front, cependant, en remarquant la façon qu’elle a de reprendre sa respiration et de pincer les lèvres, comme si elle hésitait à ajouter quelque chose. Un vague élan d’angoisse efface quelque peu le sourire sur son visage, au profit d’une expression confuse. Sam esquisse une petite moue au moment où elle répète qu’elle comprend vraiment ce qu’il a expliqué. Bizarrement, le fait qu’elle prenne soin de le répéter une fois de plus que nécessaire ne le rassure pas tout à fait quant à la suite de ses propos. Qui tardent un peu à venir... comme si elle aussi, luttait avec les mots, ou craignait plutôt qu’ils ne soient mal compris. Le jeune soldat hoche à nouveau la tête en se forçant à esquisser un sourire rassurant. Si le problème est bien là, il veut lui faire comprendre qu’elle n’a rien à craindre, et qu’il fera tous les efforts possibles, quoi qu’elle lui dise, pour ne pas battre sa coulpe. Pas trop violemment en tout cas. Le jeune homme fronce les sourcils, attentif au moindre de ses mots, alors qu’elle ne parvient justement pas à trouver les bons et qu’elle s’y reprend à plusieurs fois, presque agacée de ne pas réussir à s’exprimer comme elle le voudrait. Sam lui adresse un petit sourire attendri inconscient. Il a compris, avant qu’elle ne termine vraiment sa phrase, ce qu’elle essaie de lui dire. Et au fond, à ses yeux... Blessée et vexée sont des émotions qui lui sembleraient absolument légitimes, pour peu qu’il réagisse à l’avenir comme il l’a fait face à la séance photo de Soohyun. Comment pourrait-il lui en vouloir de s’agacer de ses sursauts incessants à la moindre démonstration d’affection publique ? N’aurait-elle pas raison de se vexer ? N’aurait-elle pas le droit d’être blessée ? Bien sûr que si. C’est lui, qu’on devrait mettre au pilori, duh.

Pourtant, le coréen se met à sourire, étrangement rasséréné par les paroles de la jeune femme. Leur honnêteté a suffit à chasser avant l’heure la moindre étincelle de culpabilité de son cœur. Parce qu’il sait que ce n’est pas ce qu’elle veut. Au contraire. Elle veut avant tout éviter qu’un malentendu comme celui-ci ne se produise encore. Elle veut qu’ils se comprennent, le plus simplement du monde. En communiquant. En exprimant ce qu’ils ressentent. Sam esquisse un petit mouvement du menton approbateur juste avant qu’elle ne vienne se blottir de nouveau contre lui. Il ferme les yeux et la serre un peu plus fort alors qu’elle arrive à une conclusion qu’il avait devinée et qui le fait sourire de plus belle. Il n’y a vraiment que Mercy pour prévoir le coup à ce point, et le défendre à l’avance de s’excuser pour quelque chose qui n’est pas encore arrivé. Il n’a pas le temps de réagir qu’elle ajoute une clause supplémentaire à laquelle il ne s’attendait pas.

Aussitôt, le corps du coréen est secoué d’un rire à peine contenu qui termine de le détendre. Ce qui était probablement le but... « Cent euros... For real ? lâche-t-il d’un ton à la fois rieur et faussement outré. Ça me paraît tout de même un peu excessif. Si tu veux te payer un voyage aux Caraïbes, demande-moi directement, on gagnera du temps. » Comme pour illustrer ses propos, il lui taquine la nuque du bout de ses doigts, et dépose un baiser volatile sur le sommet de son crâne, avant d’ajouter : « C’est compris, Mercy... » Sa voix est plus sérieuse, à présent, mais tout aussi légère, un peu comme s’il voulait lui prouver que tout allait bien, et lui assurer qu’elle s’était exprimée très exactement comme il fallait. C'est la priorité absolue. Message reçu 5/5. It's ok. Sam pose sa joue contre les cheveux de la jeune femme blottie contre lui. « Et c’est normal, ajoute-t-il avec douceur, d'un ton serein où ne perce étrangement aucune note de culpabilité. Tu auras le droit d’être blessée, vexée, agacée... Je comprends. » Le coréen hésite un court instant avant de terminer, avec la même honnêteté dont elle a fait preuve un peu plus tôt : « Tout comme je ne peux pas te promettre que cela n’arrivera plus jamais. » Malgré lui, il se mord la lèvre, dernier élan de culpabilité qu'il n'a pas tout à fait su effacer, puis hausse les épaules bien qu'elle ne puisse pas vraiment le remarquer dans la position où elle se trouve. « Mais je te promets de faire des efforts... Après tout, c'est... C'est différent maintenant... » Son murmure meurt timidement sur ses lèvres alors qu'une chaleur désormais caractéristique lui monte de nouveaux joues et qu'il blottit son visage dans les cheveux de la brune.

Oui, c'est différent, maintenant, se répète-t-il en faisant courir doucement ses doigts le long de la colonne vertébrale de Mercy. Là, tout de suite... Il n'imagine pas une seule seconde réussir à s'éloigner d'elle, pour quelque raison que ce soit. Rêve ou réalité, il n'a pas l'intention de la lâcher, et il faudrait se lever tôt et éventuellement armé jusqu'aux dents (encore que) pour réussir à l'en persuader. « On ne sait jamais... reprend-il d'une voix malicieuse, légèrement étouffée par les cheveux de la jeune femme. Si ça se trouve, c'est toi qui finira par en avoir marre et qui me demandera de te lâcher. Who knows ? » Il rit doucement au surréalisme de sa propre remarque et se laisse bercer quelques secondes de plus par l'étrange mais confortable intimité dans laquelle ils viennent de se blottir l'un l'autre, et qu'il n'a nulle envie de quitter. Après tout... S'il est en train de rêver, que se passera-t-il s'ils s'éloignent vraiment l'un de l'autre ? Se réveillera-t-il ? Disparaîtra-t-elle ?

Il se retient tout juste de secouer la tête pour chasser ses tergiversations absurdes, et répond machinalement à l'appel de son prénom. « Hm ? » Sam arque un sourcil inquiet en constatant le léger tremblement dans la voix de Mercy, et son coeur loupe un battement. What now ? songe-t-il avec angoisse. Le temps d'une fraction de seconde, le cerveau du jeune coréen rencontre un bug dans la matrice à la phrase qui s'ensuit. La fête ? Quelle fête ? OH. Ah oui. La fête. Sam cligne des yeux, ahuri. Si Mercy est définitivement plus alerte, il semblerait qu'elle partage, en tout cas, les mêmes angoisses, et qu'elle ne soit pas davantage pressée que lui de revenir à la réalité... ou plus précisément, à la fameuse fête d'anniversaire organisée en son honneur et dont il avait occulté jusqu'à l'existence. Cue Jaehyun screaming in the distance. Paradoxalement, la savoir si peu encline à retourner à la civilisation le rassurerait presque, et il esquisse un petit sourire amusé en l'entendant suggérer une stratégie qui ne lui ressemble guère... A savoir : la fuite. Sam arque un sourcil et laisse échapper un petit rire en la sentant faire disparaître son visage dans le creux de son épaule, le soupir de la jeune femme chatouillant sa peau à travers sa chemise. Inconsciemment, il glisse une main réconfortante dans ses cheveux. « Mercy Wayland, réplique-t-il avec un léger rire au fond de la voix. Je ne savais pas que tu était du genre à fuir un combat... » Le jeune coréen rit silencieusement puis laisse passer quelques secondes supplémentaires avant de répondre, songeur.

Au fond... Lui non plus, n’a pas la moindre envie de retourner dans la fosse aux lions, qui va s’avérer d’autant plus dangereuse à présent, qu’aux conversations ordinaires vont s’ajouter les regards des uns et des autres, lourds de sous-entendus, sans compter les remarques que ne pourra probablement pas s’empêcher de lancer Jaehyun et... oh god, et Renjun. A son tour, Sam pousse un long soupir, épuisé par avance de ce à quoi ils risquent de s’exposer s’ils osent remettre ne serait-ce qu’un orteil à l’intérieur. Mais peuvent-ils vraiment se permettre de ne pas y retourner comme elle l’a suggéré en désespoir de cause ? Un élan de culpabilité le submerge. Mentir à propos de la véritable date de son anniversaire est une chose. Refuser de le passer avec ceux qui lui ont si souvent sauvé la vie, dans tous les sens possibles du terme, en est une autre. Le capitaine se mordille la lèvre d’un air pensif.

Peut-être se font-ils une montagne de pas grand chose ? songe-t-il naïvement. Après tout... Ont-ils l’air si différents ? Attireront-ils vraiment les regards et les remarques à ce point ? Deux personnes n’ont-elles pas le droit d’aller prendre un peu l’air sans que les commérages ne fusent ? Ceux qui se rendraient éventuellement compte que quelque chose a changé ne pourraient-ils pas avoir la présence d’esprit de se taire et de respecter leur toute nouvelle intimité ? Oh my sweet summer child. Il tique lui-même en se rappelant soudain à qui il a à faire. Aux Ombres. Aux Pirates. RIP, donc. « C’est tentant... finit-il par dire d’un ton hésitant, presque comme s’il considérait véritablement la solution suggérée par la jeune femme. Mais il y a deux problèmes majeurs. » Il se redresse et s’éloigne un peu pour la regarder à nouveau. Ses yeux brillent d’un éclat à la fois angoissé à l’idée de retourner à la réalité que représente sa fête d’anniversaire, et amusé par ce qu’il s’apprête à dire. « Jaehyun, annonce-t-il en levant l’index pour compter les deux problèmes en question. Il risque de m’en vouloir pour les six prochains mois minimum, si je lui fais un coup comme celui-là. Et il vaut sans doute mieux subir quelques heures de fête, que six mois d’interruptions inopinées de Jaehyun, tu ne crois pas ? » Il esquisse une petite moue mi-amusée, mi-ennuyée, qui laisse penser qu’il n’est qu’à peine en train de plaisanter, et qu’il y a un fond de vérité là-dedans. Puis son majeur vient rejoindre son index levé vers le ciel, formant un V particulièrement coréen quoique involontaire. « Mes hotteoks, ajoute-t-il le plus sérieusement du monde cette fois-ci, avec un petit mouvement du menton déterminé. Je ne les ai pas encore goûtés. Il est hors de question que je les abandonne là-bas. » Le jeune homme passe légèrement sa langue sur sa lèvre inférieure, comme s’il s’imaginait déjà récupérer son précieux cadeau et l’honorer comme il se doit. Puis il esquisse une petite grimace alors que la réalité de ce qu’il vient de dire le rattrape. Il va donc falloir y retourner. Ugh. Mercy n’a pas tort. Comment vont-ils s’y prendre ?

« Bon... reprend-il avec un petit soupir las, alors qu’un éclat résolu traverse son regard. Son visage reprend, l’espace de quelques instants, le masque qu’il arbore lorsqu’il est en mission, et ses neurones se reconnectent rapidement les uns aux autres afin d’évaluer la meilleure stratégie militaire à mettre en place. Pour limiter les dégâts, je suggère qu’on ne rentre pas au même moment. Cinq minutes d’écart devrait suffire... » Il fronce les sourcils, et sa voix prend plus encore le ton qu’il adopte lorsqu’il est en service, laissant penser qu’ils s’apprêtent à se lancer dans une mission des plus périlleuses, et non pas simplement revenir prendre place à table à l’heure du dessert. « Ceci dit, pour plus de prudence, il faudrait peut-être qu’on arrive chacun d’une direction différente. Soohyun et Jaehyun sont probablement déjà en train de guetter notre retour, et on peut difficilement échapper aux yeux de Tinkerbell. » Le jeune homme laisse passer un moment de silence pensif, et son visage imperturbable ne permet pas véritablement de savoir si, cette fois-ci, il plaisante ou s’il est infiniment sérieux. Probablement un peu des deux.

Ses yeux glissent jusqu’à la veste que Mercy porte encore sur ses épaules, et qu’il ne peut s’empêcher de resserrer autour de son cou comme pour la protéger inutilement du froid, et même contredire ce qu’il ajoute alors : « Et il... il faudrait que je récupère ma veste avant de rentrer, sinon... » Ses joues rosissent de nouveau, et il ne termine pas sa phrase, qui tombe sous l’évidence. Sinon, on est grillé direct. Il ne saurait s’expliquer pourquoi, mais il y a un côté grisant à cette étrange situation qui lui fait penser à deux adolescents faisant le mur. Machinalement, il caresse les épaules et les bras de la jeune femme pour la réchauffer sans qu’elle ait rien demandé à personne, et tourne la tête en direction de la salle beaucoup plus bas, et de la réalité qu’ils ont abandonnée derrière eux. Son regard se perd un instant dans le vide, et une pensée parasite le dérange soudain. Une pensée qui n’est jamais bien loin, en réalité, à chaque anniversaire qui passe. Son visage est traversé d’une ombre fugitive, et ses mouvements le long des bras de Mercy se font plus lents, jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent.

S’il s’agit bien de la réalité... Si ce qui est arrivé entre eux l’est réellement... Il y a encore quelque chose qu’il doit lui dire, aujourd’hui plus que n’importe quel autre jour. Une dernière chose qu’il lui doit, à elle qui lui a parlé avec toute l’honnêteté dont elle était capable. Elle mérite la même chose. Rien de moins. « Avant... Avant qu’on y retourne... souffle-t-il soudain avec une légère hésitation dans la voix, et une vague inquiétude au fond de ses prunelles. Il y a autre chose que je voudrais te dire. » Le cœur de Sam trébuche et il laisse passer quelques secondes de plus avant d’inspirer profondément. Que pensera-t-elle de lui, s’il lui apprend de but en blanc qu’il ment à ses amis les plus proches depuis toujours ? Qu’il n’est pas vraiment celui qu’il dit être ? Il ferme les yeux et s’empêche littéralement de réfléchir plus avant et de formuler la question suivante, pour éviter de rebrousser chemin. « Aujourd’hui, ce... Ce n’est pas vraiment mon anniversaire. » La suite vient incroyablement vite. Plus vite qu’il ne l’a imaginée. Le jeune coréen ne laisse pas plus d’une ou deux secondes de silence après cette remarque, pour l’expliquer aussitôt avant qu’elle n’ait le temps de formuler la moindre question.

Si son cœur bat de nouveau à un rythme irrégulier, et si l’angoisse noie son regard qui évite à présent le sien, Sam n’en fait pas un mélodrame. Loin de là. Il énonce des faits, succinctement, honnêtement, et d’une voix sans doute un peu trop posée pour être totalement crédible. Il est en réalité né en juin. Aujourd’hui est la date qui figure sur son certificat de naissance sud-coréen. Qui est faux. Parce qu’il est un réfugié clandestin. Parce qu’il vient du Nord. C’est tout. Il s’arrête là. Parce qu’il la connaît suffisamment pour savoir l’effet que le récit détaillé des véritables événements risque d’avoir sur elle. Et que ce n’est pas le moment. Il ne veut surtout pas faire disparaître la lueur de bonheur simple qu’il a cru voir briller dans ses yeux un peu plus tôt et qui lui a réchauffé le cœur. Il veut simplement faire preuve d’honnêteté. Lui montrer ce qu’il est vraiment. Quoiqu’elle risque d’en penser.
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M. Mercy Wayland
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MessageSujet: Re: Birthday party [Sam]   Birthday party [Sam] EmptyVen 5 Mar - 22:28


Love isn't absence of pain, it's a hand to hold while you're going through it.
S’il y a bien une chose que Mercy ne veut pas entre elle et Sam, se sont des malentendus et des non-dits. Elle a vu aux premières loges l’effet que cela a eu sur sa famille, elle ne veut pas risquer de perdre Sam pour ça. Pourtant... elle ne peut pas empêcher ses yeux de briller de cette lueur désolée alors qu’il prend sur lui de lui donner les explications qu’elle a elle-même demandé. Elle fait néanmoins son possible pour réfréner sa culpabilité comme il le fait avec la sienne. Elle peut au moins faire cela pour lui. La voix, en apparence, calme et sereine du coréen l’y aide tout comme le sourire qu’il esquisse à son intention. It’s ok. We’re ok, peut-elle lire dans son regard.
Tout ira bien, il lui suffit d’écouter avec application, pour éviter de prochains malentendus. Car oui, elle n’en doute pas, il y en aura d’autres. Ils sont humains après tout, ils trébucheront encore en chemin, le plus important est de se relever, main dans la main. Sans compter qu’ils envisagent parfois les choses différemment, et parfois... ils regardent tous les deux la vie dans la même direction, comme cette envie qu’ils ont toujours eu, sans avoir bien conscience, de préserver ce qu’il y avait entre eux. Ou encore... le fait qu’ils ont cette même peur ancrée au fond de leur cœur, cette crainte de perdre les êtres qui leur sont le plus cher au monde. Ils comprennent tous les deux cette peur et l’acceptent parce qu’ils n’ont pas d’autre choix, ils ne peuvent pas la laisser les paralyser, ils doivent avancer. Même si c’est parfois plus difficile et qu’il semble plus aisé de ne pas s’attacher à qui que ce soit pour ne pas risquer de les perdre. Pourtant, en cet instant, elle ne regrette rien, elle ne regrette pas d’avoir laissé entrer Sam, elle préfère avoir peur de le perdre que de ne plus partager ces moments si précieux à ses yeux.

Elle ne peut s’empêcher de sourire en voyant le sourire naïf qui vient naître sur les lèvres du coréen après lui avoir fait remarquer qu’ils préservaient leur relation des regards extérieurs bien avant ce soir. Peut-être parce qu’ils voulaient d’abord comprendre le lien si fort qu’ils avaient et sur lequel ils n’arrivaient pas à mettre de mot. Jusqu’à ce soir en tout cas. À partir de ce soir tout sera différent, Mercy sait qu’elle n’aura probablement pas la même réserve qu’avant. Elle n’a jamais été d’une nature trop démonstrative, que ce soit avec sa famille ou, avant, avec Aiden. Mais il y a des gestes, des attentions qu’elle ne pourra pas forcément se retenir de faire, parce qu’elle n’y réfléchira tout simplement pas. Il risque donc d’y avoir d’autres incidents comme ce soir, elle en est certaine. Alors elle tente, maladroitement, d’exprimer ses craintes et que, même si elle a bien compris ce qu’il lui a expliqué, elle arrivera sans doute d’autres moments où elle se sentira perdue par ses réactions à ses gestes d’affections. Elle hésite, butte sur ses mots, cherchant les plus appropriés pour qu’il n’y ait aucun malentendus. Elle sait, au sourire du militaire, qu’il comprend ce qu’elle essaye de faire, les précautions qu’elle prend pour s’assurer que ses mots ne soient pas mésinterpréter.
La jeune femme termine, après s’être blottie contre lui, par une clause sous couvert de plaisanterie pour s’assurer, qu’à l’avenir, il ne se sente pas coupable d’être... eh bien lui. Elle ne peut pas s’empêcher d’esquisser un large sourire en sentant le corps du coréen agité par son rire. Elle hoche vivement la tête, oui, parfaitement, cent dollars. C’est à son tour de rire alors qu’il lui fait remarquer que si elle veut un voyage aux Caraïbes elle pourrait tout aussi bien lui demander. « Oops, ça s’est vu ? » plaisante-t-elle doucement en resserrant doucement ses bras autour de sa taille alors qu’elle le sent déposer un baiser sur ses cheveux tandis que ses doigts caressent lentement la nuque. Elle soupire de soulagement alors qu’il ajoute, avec plus de sérieux, qu’il a bien compris son message. Elle n’en avait pas douté, mais l’entendre lui dire à voix haute la soulage néanmoins. Mercy sourit, amusée, lorsque le coréen reprend chacun des termes qu’elle a utilisé alors qu’elle cherchait le plus approprié quelques secondes plus tôt. Elle laisse échapper un léger ricanement alors qu’il souligne qu’il ne peut pas lui promettre qu’il n’aura pas d’autres réactions du genre. « Je ne m’attendais pas à l’inverse. » ne peut-elle se retenir de commenter, d’un ton où l’on peut entendre une pointe de sarcasme. Ce n’est pas pour rien qu’elle s’est sentie obligée de lui dire qu’il ne devrait pas se sentir coupable de réagir comme il a pu le faire lors du photoshoot imposé par Soohyun. « C’est tout ce que je demande. » souffle-t-elle en réponse alors qu’il lui promet qu’il fera des efforts. « Moi aussi j’en ferais. » promet-elle en retour, avant de rire de nouveau alors qu’il laisse supposer que, peut-être, c’est finalement elle qui lui demandera de la lâcher tellement il deviendra pot-de-colle. « Laisse-moi en douter très fortement. Déjà parce que je ne pourrais jamais en avoir marre. » souligne-t-elle en resserrant légèrement son étreinte, comme pour illustrer ses propos.

Cette perspective fait surgir un nouveau problème dans l’esprit de la jeune femme : la fête. Et surtout la présence d’une bonne partie de leurs proches. La perspective de devoir les affronter ne l’enchante guère, elle n’a pas envie que leur relation se trouve au centre des conversations. La fuite lui semble donc une bien meilleure idée que d’y retourner. « Parfois, la retraite est une bien meilleure stratégie que l’affrontement. » grommelle-t-elle, son visage toujours enfoui contre l’épaule du miliaire. « Ça sauve des vies. » ajoute-t-elle en hochant la tête, comme si elle cherchait à mettre plus de poids à ses mots.
Mercy relève la tête, le regard plein d’espoir alors que Sam reprend finalement la parole en laissant entendre que sa proposition est tentante, avant de très vite esquisser une grimace. Elle roule des yeux en soupirant alors qu’il énonce le premier des problèmes qu’engendreraient la fuite. Elle hausse les épaules comme si elle n’était pas tout à fait convaincue du danger que le cadet des Ombres représentait, alors qu’elle en est plus que consciente puisqu’elle a son double chez les Pirates et un autre dans sa famille... bref.
Elle esquisse un sourire aussi amusée qu’attendrie tandis que ses joues prennent une teinte un peu plus rosée lorsqu’il souligne qu’il ne peut pas abandonner les hotteoks qu’elle lui a préparé. « De nous deux, il n’y a que toi qui soit obligé d’y retourner... Je pourrais très bien rentrer chez moi... » avance-t-elle en haussant les épaules avec une légère moue circonspecte, comme si elle envisageait, effectivement, de l’abandonner et le laisser retourner seul dans la fosse aux lions. « Encore deux minutes, juste deux minutes. » souffle-t-elle finalement en resserrant ses mains dans le dos du coréen. Elle ne veut pas que ça s’arrête, pas tout de suite. Elle n’est pas pressée de devoir faire semblant, dans quelques minutes, qu’ils ne sont toujours que des amis. Il va pourtant bien falloir. Rien que d’y penser, Mercy en est épuisée d’avance.
Sam, lui, est passé en mode plan d’attaque. Elle ne peut pas s’empêcher de sourire en voyant le capitaine en lui reprendre le dessus pour élaborer la meilleure stratégie. « Daniel s’est probablement joint à eux et, dans une moindre mesure, Min-Hyuk. » soupire-t-elle en hochant la tête pour signifier qu’elle est d’accord avec son plan. Min-Hyuk qu’elle devra penser à remercier, plus tard, et qui se fait sans doute un sang-d’encre en attendant son retour.
Lorsqu’il vient resserrer doucement les pans de sa veste autour de son cou, elle ne peut pas s’empêcher de sourire. Un sourire qui s’agrandit d’autant plus alors qu’il souligne qu’il va devoir récupérer sa veste avant qu’ils ne rentrent pour éviter de se faire prendre.

Malgré les plaisanteries qu’ils viennent d’échanger, l’humeur de Sam semble changer alors que son regard glisse vers le bar plus loin. Son front se plisse légèrement par l’inquiétude en l’entendant hésiter lorsqu’il reprend finalement la parole. Quoi encore ?. Elle arque un sourcil alors qu’il lui avoue qu’aujourd’hui n’est pas réellement le jour de son anniversaire. Elle n’a pas le temps de poser la moindre question qu’il lui déballe tout. Ou du moins ce qu’elle imagine être tout. Elle mesure l’importance de ce qu’il lui révèle et surtout, surtout, la confiance qu’il a en elle pour lui avouer ce lourd secret qu’il porte, seul, depuis des décennies. Elle sent, à sa façon de lui dicter la vérité, qu’il ne dit pas tout, qu’il s’en tient aux faits pour se détacher de l’affect. Déjà elle imagine, à tort, que c’est peut-être lors de cette traversée entre les deux Corées qu’il a perdu la trace de sa sœur. La jeune femme fait son possible pour chasser cette pensée de sa tête, ce n’est pas le moment. Malgré tout, ce soir reste un jour de fête, et c’est par soucis d’honnêteté envers eux qu’il lui a révélé ce secret, pour ne pas laisser le moindre mensonge entre eux, pas pour plomber l’ambiance. « Et donc ? » finit-t-elle par demander, comme si elle n’était pas vraiment certaine de la réponse qu’il attend de sa part. « Si tu t’attends à ce que je tourne les talons en hurlant que tu n’es qu’un menteur, premièrement, il faut que tu arrêtes les dramas avec Soohyun. » affirme-t-elle sans cacher l’amusement dans sa voix avant de venir, tendrement, poser sa main contre sa joue, son pouce caressant doucement la pommette du militaire. « Et deuxièmement ça n’arrivera pas. » ajoute-t-elle avec un ton qui laisse entendre autant de détermination que de conviction, elle ne veut pas qu’il puisse douter de ce qu’elle lui dit. « Ce n’est pas ce qu’il y a d’écrit sur un bout de papier qui change qui tu es là. » souffle-t-elle en posant la paume de son autre paume au-dessus du cœur du coréen. « Tu pourrais venir de Mars ou Jupiter, que ça ne changerait rien à ce que je ressens pour toi. » confie-t-elle avec un sourire tendre sur les lèvres. « Et si c’est pour m’extorquer un autre cadeau en juin, tu peux rêver, c’est un anniversaire par an, faut choisir. » plaisante-t-elle ensuite pour alléger l’ambiance après cette révélation lourde de sens. Elle a compris, sans qu’il ait eu besoin de le dire, que même les Ombres ne connaissent pas cette part de lui, même si, dans leur cas, c’est aussi pour les protéger qu’il ne peut pas leur dire. « Pour cette année c’est raté, mais l’an prochain tu pourras choisir si tu veux ton cadeau en avril ou en juin. » continue-t-elle toujours sur le ton de la plaisanterie sans se départir de son sourire tendre. La simple idée de s’imaginer, l’an prochain, ensemble pour fêter un nouvel anniversaire fait battre un peu plus fort son cœur. Elle n’imagine déjà plus son futur sans Sam. « Merci Sam, encore. » le remercie-t-elle en laissant échapper un éclat de rire en réalisant qu’elle lui a dit les exacts même mots quelques minutes plus tôt après ses explications. « De me faire confiance pour porter ce secret avec toi. » souffle-t-elle doucement, d’un ton presque solennel, alors que son pouce continue à décrire des arcs de cercle sur sa pommette. Elle devine les sentiments ambivalents qu’il doit sans doute ressentir chaque année, cette date qui est devenue, à force d’années, remplies de bons souvenirs avec ses camarades des Ombres, et le rappel de cette culpabilité de savoir qu’il leur ment sur qui il est vraiment.

EXORDIUM.
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