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 Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)

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Jaden S. Hale
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Letizia

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MessageSujet: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyVen 3 Jan - 17:27


Australian Invasion

J’ai maaaaaaaaal. C’était simple, concis, d’une clarté limpide. Pourtant, Jaden hésita un bref instant à formuler sa pensée à voix haute. Pourquoi, me diriez-vous ? Parce que le résultat risquait d’être mitigé. Solution A, Maman Lydia accourt aussitôt à la rescousse pour tapoter son oreiller, lui éponger le front en le câlinant, ou lui apporter tout un tas de friandises de ses jeunes années, censées, pour une obscure raison (qui lui convenait parfaitement), l’aider à supporter la douleur. Solution B, Maman Cathleen fait une entrée beaucoup plus flegmatique et pousse un soupir agacé en lui jetant un regard sans détour signifiant très clairement : « Si tu n’arrêtes pas immédiatement ton cinéma, c’est pas juste au genou que tu vas souffrir ». Solution C, sa chère et tendre illumine la pièce de sa présence (ce qui, en soi, devrait suffire à faire disparaître la douleur, bien entendu) et entreprend de vérifier méthodiquement sa température avant de lui faire avaler le bon dosage des médicaments qu’il avait probablement encore omis de prendre de lui-même. Le jeune Australien esquissa une petite moue perplexe. Indéniablement, cette solution était la meilleure, et la plus logique pour alléger la souffrance (véritable, si, si...) qui lui traversait la jambe. Ceci étant... La dernière chose qu’il désirait, à l’heure actuelle, c’était de surmener la jeune femme. À cette pensée, le coeur de Jaden s’affola aussitôt et des papillons se mirent à danser dans son estomac, alors qu’il oubliait momentanément la douleur qui l’élançait au niveau de son genou gauche. Un sourire béat illumina les traits de son visage tandis qu’il repensait à la nouvelle que sa fiancée lui avait annoncée le jour où ils avaient eu la mauvaise idée d’aller faire leurs courses de Noël au Lynnhaven Mall. Mixed feelings. Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale, vite chassé par la douce tiédeur qui lui envahissait le coeur chaque fois qu’il pensait à elle. Non, à eux, désormais. Son sourire s’agrandit. Bien que Noël soit encore à quelques dodos de là, Letizia lui avait déjà offert le plus beau cadeau qui fût. Un rêve devenu réalité, pour chasser les cauchemars d’une journée qu’il aurait voulu effacer de sa mémoire.

Il pinça les lèvres. Le plus difficile, dans tout cela, ce n’était pas tant d’être immobilisé depuis plus d’un mois et demi dans le salon à binge watcher il-ne-savait-même-plus-quelle-connerie (quoique, rien que cela, déjà, lui demandait un effort considérable qui usait les pauvres nerfs de ceux qui le supportaient), mais de réussir à garder secrète la grossesse de Letizia. Exploit rendu d’autant plus ardu (pour lui en particulier) par le fait que ses mères avaient eu la judicieuse idée de venir mettre leur petit grain de sel là-dedans. A peine une semaine après l’incident du Lynnhaven Mall, Maman Lydia, affolée par les nouvelles de la santé du jeune homme, avait rappliqué par le premier avion en partance de Sydney, sans vraiment prévenir. Elle s’était installée résolument chez les futurs mariés pour une durée indéterminée, arguant qu’il était désormais hors de question de s’éloigner de son fils tant que ce pays de sauvages n’aurait pas banni définitivement l’usage des armes à feu. D’où la durée indéterminée du séjour, donc... Maman Cathleen, malgré une inquiétude qui n’avait rien à envier à celle de sa compagne, était restée en Australie quelques semaines supplémentaires, ne pouvant pas se permettre de prendre plus d’un mois complet de vacances. Elle les avait pourtant rejoints il y avait quelques jours de cela maintenant, à l’approche des fêtes, et leur présence conjointe rendait à Jaden la tâche de se taire beaucoup plus compliquée.

Bien sûr, il comprenait la décision de Letizia, et il la respectait. Elle exhortait à la prudence, et il devait se rendre à la raison de la jeune femme : tant que le premier trimestre, au moins, ne s’était pas déroulé convenablement, il n’était pas question de dévoiler quoi que ce soit à qui que ce soit. Excepté Sky, à qui Jaden s’était empressé de tout raconter, frustré qu’il était de ne pas pouvoir crier la nouvelle sur tous les toits. Il allait être papa. PAPA. Évidemment, le petit chipmunk ne s’était pas révélé être un public particulièrement réceptif, mais peu importait. Chaque fois que Jaden y songeait, il avait l’impression que son coeur allait exploser de bonheur et ses lèvres le démangeaient d’en parler à quelqu’un... n’importe qui, pourvu qu’il puisse lui dire à quel point il était heureux. Il lui avait fallu un self-control surhumain, notamment, pour ne pas annoncer « involontairement » la nouvelle à Mercy, venue plusieurs fois lui rendre visite, surtout lorsque Letizia n’en pouvait plus de le voir broyer du noir dans le salon, et avait appelé des renforts en la personne de la militaire.

La seule ombre au tableau de Bisounours qu’était son existence, était précisément cette douleur qui envahissait sa jambe, et faisait renaître des souvenirs et des impressions qu’il aurait préférés oublier. De temps à autre, le jeune surfeur se réveillait encore en pleine nuit, en sueur, victime d’un cauchemar dont il ne se rappelait rien, sinon l’impression de terreur qui lui nouait la gorge, la certitude d’avoir perdu Letizia, et la douleur lancinante à son genou. Jaden secoua la tête pour chasser ses pensées, et entendit des pas à l’étage, qui semblaient se diriger vers l’escalier. Ah. La cavalerie était-elle en route ? Il se réinstalla machinalement dans le canapé en grognant de mauvaise grâce, agacé d’être si maladroit et si... inutile. C’était probablement l’une des épreuves les plus difficiles qu’il ait eues à affronter, après l’enfer du centre commercial. Ne rien pouvoir faire. Littéralement rien. Il passait ses journées vissé au canapé ou au lit de la chambre du bas, et se faisait régulièrement réprimander, aussi bien par Lydia que par Letizia, lorsqu’il s’obstinait à s’aventurer à l’extérieur sans supervision. Oh, ils avaient bien tenté quelques excursions à la plage, sur les insistances de Jaden, qui n’en pouvait plus de rester enfermé et avait besoin de l’air salé de l’océan pour reprendre des forces... mais ça n’était pas suffisant. En un sens, c’était même pire. Il s’était retrouvé assis stupidement dans le sable, à fixer avec un regard envieux les vagues qui déferlaient sur la grève, sans pouvoir prendre son élan habituel pour les survoler. Le jeune homme eut un léger pincement au coeur en repensant à la conversation qu’il avait eue avec son entraîneur suite à sa blessure. Il ne finirait pas la saison. C’était évident. Il ne se faisait aucune illusion à ce sujet. Se remettre sur pied prendrait du temps. Bien sûr, il remonterait sur une planche de surf, cela ne faisait aucun doute, il ne pouvait pas vivre sans. Mais pas professionnellement. Il se mordit la lèvre en jetant un regard dépité sur le plâtre qui enveloppait sa jambe. Il n’avait pas vraiment eu le temps de dire au revoir à cette partie de sa vie. En somme... Il n’avait pas réalisé qu’il avait déjà participé à sa dernière compétition. Peut-être en aurait-il profité différemment, s’il l’avait su ?

Le jeune Australien inspira profondément pour chasser ce vague à l’âme tenace qui teintait de gris son arc-en-ciel ordinaire. Il entendit un être vivant dévaler finalement les escaliers, et surgir dans le salon. Toby. Jaden sourit en voyant le chien s’approcher du canapé et y grimper sans la moindre hésitation, pour s’installer tout contre lui, comme il avait coutume de le faire depuis quelques semaines, tenant compagnie au blessé comme si ça avait été son travail le plus important. Le jeune surfeur le câlina doucement, se demandant vaguement si le berger australien avait un sixième sens suffisamment développé pour s’être rendu compte qu’il en avait besoin. Il planta un baiser sur le crâne de l’animal en le grattant derrière les oreilles. « Elles sont où, nos trois Grâces, hein, mon grand ? ». Compte tenu du regard interrogateur qu’il lançait à Toby, on aurait presque pu croire qu’il s’attendait réellement à une réponse.

La réponse vint en effet, en la présence d’une nuée de boucles rousses accompagnée d’une forte odeur d’encens qui enveloppait d’ordinaire la présence maternelle et excentrique de Maman Lydia. « Jay-chou, s’exclama-t-elle en contournant le canapé pour poser une main sur son front, honey, tu as besoin de quelque chose ? » ... Ce n’était que la quatrième fois qu’elle posait la question en l’espace d’une heure. C’était raisonnable, songea-t-il, comparé à la façon dont elle s’était comportée au lendemain de son opération. Il secoua doucement la tête en signe de dénégation. Lui dire que son genou le démangeait encore n’allait finalement servir à rien. Il eut presque envie de lui répliquer : « Oui, un genou en pleine forme, et une après-midi de surf. » mais il savait qu’elle n’était pas encore en état de supporter son ironie. Ce n’était pas la bonne Maman à qui lancer cette plaisanterie. « Non, tout va bien, ne t’inquiète pas, se contenta-t-il de répondre. Tu sais où est Leti ? »

En dehors du fait qu’il ne pouvait guère se passer bien longtemps de sa jeune fiancée (plus encore, maintenant qu’il savait Ce-Qu’on-Ne-Doit-Pas-Prononcer), il s’inquiétait surtout davantage pour elle que pour la santé de son genou. La présence au quotidien de ses deux mères devait la mettre malgré elle sur les nerfs, sans compter la préparation des fêtes de fin d’années dont ils étaient les hôtes, et l’anticipation de l’arrivée du reste des invités dans les jours à venir, autrement dit le côté non moins imposant du couple des Pastore. D’autant que Jaden n’était guère en mesure de lui donner un coup de main pour gérer la cohabitation délicate et l’organisation qui s’ensuivait. Il s’en voulut, une fois de plus, de ne pas pouvoir se rendre utile. « Elle doit être encore à l’étage avec Cat. » répondit succinctement Maman Lydia avec un doux sourire, tout en s’asseyant sur le bord du canapé pour ne pas déranger Toby de son poste de surveillance/soutien au grand blessé. « Comment elle va ? » insista le jeune homme, frustré de ne pas pouvoir aller s’en rendre compte par lui-même tant que sa fiancée ne venait pas à lui. Il jeta un coup d’œil plein d’espoir en direction de l’escalier en entendant de nouveaux pas les dévaler.
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyMer 8 Jan - 23:32


Australian Invasion

Signore, dammi pazienza, perché se mi dai la forza, esploderò la bocca... Letizia commence légèrement à être à bout. Elle adore les mères de Jaden, mais un mois ça devient clairement beaucoup trop long. Lydia avait débarqué sans prévenir une semaine après Lynnhaven Mall et avait été sur leur dos depuis. Elle se comporte telle une maman ourse avec Jaden, c’est à peine si la sicilienne pouvait approcher son fiancé... Eux qui partageaient le secret de sa grossesse ne pouvait même pas en parler librement puisque la rousse trainait toujours dans le sillage de son fils. Tout ce stress n’arrangeait rien à l’humeur de la blonde qui devenait de plus en plus irritable. Et ce malgré la présence de Cathleen, depuis une petite semaine, qui servait quelque peu de tampon. Letizia avait fini par se noyer dans le travail, elle qui, après la demande en mariage, avait commencé à lever un peu le pied au cabinet, déléguant un peu plus pour passer plus de temps avec surfeur. Elle s’était donc remise à partir très tôt le matin et rentrant tard le soir, ne rentrant que très rarement le midi.

Même si elle était peu à la maison, elle ne pouvait pas louper l’humeur tout aussi maussade de l’australien. Un hyperactif cloué au lit ou dans le canapé... rien de mieux pour assombrir son moral. Sans compter bien sûr que sa carrière venait de prendre fin brutalement. Il en avait pris la décision, s’y préparant doucement à dire au revoir à cette partie de sa vie. Le surf ferait toujours partie de lui, mais plus en compétition pour pouvoir fonder ce foyer dont ils rêvaient tous les deux. Sauf qu’il n’avait pas eu le temps de vraiment choisir de partir, la fin lui avait été imposée par cette balle qui était venue traverser son genou. Évidemment ils avaient payé le meilleur chirurgien pour limiter les séquelles et lui permettre de remonter, un jour sur une planche, mais ils savaient que sa vie de surfeur professionnel avait pris fin ce jour-là. Ils avaient fini par céder à sa demande, un jour, de l’emmener à la plage - contre l’avis de Letizia d’ailleurs - elle avait senti son cœur se serrer presque jusqu’à se briser en voyant la peine que cela avait fait au surfeur d’observer les vagues sans pouvoir aller les chevaucher comme à son habitude. Il n’était donc pas rare que la vétérinaire envoie un message à Mercy, pour qu’elle vienne lui changer les idées, et au moins elle, ne le maternait pas, elle avait même tendance à le bousculer, ne se gênant pas pour envoyer paître Lydia avec, ce qui convenait parfaitement à Letizia.

La jeune femme commençait sérieusement à être épuisée. Entre le boulot, la grossesse, le stress de Noël approchant, ses belles-mères à supporter et... ses nuits agitées par ses propres cauchemars ou ceux de Jaden. Elle aurait voulu pouvoir le laisser dormir tranquille, qu’il ait de la place en dormant seul, mais ni l’un ni l’autre ne pouvait s’y résoudre. Ils avaient besoin de se rassurer lorsqu’ils s’éveillaient avec la certitude d’être toujours au centre commercial. L’un comme l’autre se réveillaient en s’appelant avant de se serrer dans les bras. Letizia s’était donc installée elle aussi dans la chambre du bas, ne pouvant s’endormir que si elle était blottie dans les bras de l’australien.

Aujourd’hui, elle ne travaille pas, bien qu’elle veuille éviter au maximum ses belles-mères, elle ne peut tout de même pas s’absenter tous les jours et doit s’octroyer de temps à autre une journée de répit. Même si ça ne l’enchante que moyennement de passer la journée entourée de la rousse qui ne peut pas se décoller de Jaden plus d’une demi-seconde. Le pire dans tout ça c’est qu’elle ne semble pas avoir prévu de près ou de loin de repartir au pays des kangourous. Évidemment elle ne peut pas trop lui en vouloir actuellement au vue des incendies ravageurs de la région... Mais si au moins elles pouvaient choisir d’aller dormir à l’hôtel... comme avait voulu le faire ses parents, ce qu’elle leur avait supplié de ne pas faire, elle avait besoin, plus que jamais de les avoir avec elle même si ça ne devait être que pour une petite semaine. L’idée de la future cohabitation lors de ces quelques jours donnait des sueurs froides à la blonde. Ses parents ne manqueraient probablement pas de voir la fatigue chez la jeune femme et auraient vite fait d’additionner A et B... La semaine promettait d’être houleuse et il était hors de question qu’elle serve de médiateur, au mieux elle compterait les points.

Elle soupire en étendant la lessive qu’elle a fait le matin même. Ça ne la tiendra pas éloignée bien longtemps de Lydia... « Tu as besoin d’aide ? » demande la voix posée de Cathleen. « Besoin, pas spécialement, mais je veux bien. » répond la blonde en esquissant un léger sourire avec sincérité. La présence de Cathleen a beaucoup atténué les tensions, en partie parce que, si elle aussi se faisait du soucis pour son fils, ne le traitait absolument pas comme s’il était en sucre et passait presque plus de temps à aider Letizia que d’être au chevet de son garçon. Ce qui avait d’ailleurs un peu calmé Lydia qui se détachait un tout petit peu de “son petit bébé”. « Tu devrais te reposer un peu, tu as vraiment l’air très fatiguée. » suggère sa belle-mère avec douceur en commençant à étendre le linge avec elle. La blonde ne répond pas, se contentant de lui jeter un regard qui en dit long. « Je sais, je sais. Lydia peut parfois se montrer... excessive... » soupire-t-elle avec un petit éclat de rire sarcastique. « Mais te tuer au travail n’est sain ni pour toi, ni pour lui... Il s’inquiète beaucoup pour toi... et moi aussi. » avoue sa belle-mère. « Parfois ? » ricane la blonde avec ironie, auquel Cathleen répond par un sourire entendu. Elle est plus que consciente du caractère de sa compagne. « Les seuls moment où elle nous laisse tous les deux c’est la nuit, et encore, si elle pouvait je suis sûre qu’elle dormirait avec nous, entre nous deux ! » s’exaspère la sicilienne en soupirant de dépit. « Je lui parlerais. » promet Cathleen en accrochant la dernière chemise du panier à linge. « Tu as vraiment besoin de souffler un peu et de passer plus de temps avec ton fiancé, il va finir par penser que c’est lui que tu évites. » la taquine-t-elle, bien que son ton exprime le sérieux de sa remarque. « Je n’avais pas pensé à ça... » s’interrompt brusquement la vétérinaire. Cela dit Jaden connaissait suffisamment la jeune femme, et surtout sa propre mère, pour se douter d’où venait le véritable problème. « Ne t’en fais pas, il connaît sa mère, il a probablement deviné que c’est elle que tu évites. » rit-elle avec douceur. « Allez, viens ! Va donc illuminer sa journée. » lui propose Cathleen en l’entraînant avec elle vers le rez-de-chaussée.

Si la remarque de sa belle-mère lui avait déjà fait esquissé un petit sourire, elle n’a pas besoin de se forcer pour que tout son visage s’illumine quand elle croise le regard de Jaden qui semble l’attendre avec impatience. C’est plus fort qu’elle, chaque fois qu’elle pose ses yeux sur l’australien elle ne peut s’empêcher de penser à ce foyer qu’ils sont en train de fonder tous les deux, à cet enfant qu’ils accueilleront bientôt dans cette grande maison. Elle pense aussi à leurs fiançailles qui vont durer un peu plus longtemps encore, avant de pouvoir faire ce mariage sur la plage dont ils rêvent tous les deux.
Son sourire se ternit légèrement quand elle remarque sa seconde belle-mère assise à ses côtés, même si elle est amusée de voir que la majorité de la place est occupée par Toby, qui secoue d’ailleurs la queue, tapant allègrement Lydia, en apercevant sa maîtresse approcher. « Comment tu te sens amore mio ? » demande-t-elle à l’australien en venant embrasser tout d’abord son front avec tendresse avant de venir déposer un baiser tout aussi doux sur ses lèvres. « Tu as bien pensé à prendre tes médicaments ce matin ? l’interroge-t-elle en passant sa main dans les cheveux du surfeur. Tu sais que c’est pour atténuer la douleur et prévenir toutes inflammations. » lui rappelle-t-elle avec douceur, sa main jouant toujours avec ses mèches en bataille.
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyMar 14 Jan - 21:30


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Jaden avait les yeux rivés en direction de l’escalier, comme si le deus ex machina de son existence allait soudain faire irruption, inondé d’une lumière divine, et lui assurer que tout allait bien se passer à présent. Il n’exagérait qu’à peine, bien entendu. La seule différence résidait probablement dans le fait que malgré toute sa bonne volonté, Letizia n’était pas en mesure de régler tous les problèmes actuels. Il se mordit la lèvre à cette pensée. Pourtant, elle essayait. Beaucoup trop. Beaucoup plus que nécessaire. Il le sentait presque dans l’air, dans la maison qu’ils occupaient tous, plus nombreux qu’à l’ordinaire. Il y avait quelque chose d’électrique. Une tension quasi-palpable que même sa douleur physique et son vague à l’âme ne pouvait l’empêcher de percevoir. Le jeune Australien n’était pas stupide. Pas toujours, en tout cas. Il était conscient que l’origine de cette atmosphère tendue et des trop longues absences de Letizia se trouvait très précisément à côté de lui sur ce canapé. Et non, il ne s’agissait définitivement pas de Toby. Le surfeur grimaça discrètement en coulant un regard en coin à sa rousse excentrique de mère, qui esquissait une petite moue avant de répondre à sa question : « Je suis à peu près sûre qu’elle ne peut plus me voir en peinture. Mais sinon... Elle va bien. » La voix de Lydia, beaucoup plus basse que d’ordinaire, lui fit froncer les sourcils.

Il y avait comme une étrange pointe de culpabilité dans sa remarque, malgré son sourire qui essayait sans doute de lui faire croire qu’elle plaisantait. Il n’y avait que lui et Cathleen (peut-être Bash dans ses moments de lucidité) pour voir à travers cette énergie débordante, cette extravagance et ce trop plein d’affection avec lequel elle étouffait d’ordinaire ses proches. Jaden savait que ça n’était pas tout. Elle cachait un monde d’insécurités, que la mésaventure de son fils avait percées à jour. Et elle semblait vouloir s’excuser à mi-mot d’être encore là... sans pour autant réussir à prendre la résolution de s’éloigner de lui, pour le bien-être de tous. Elle avait eu peur. Ils avaient tous eu peur, au fond. Mais peut-être que finalement, c’était elle, qui avait encore le plus de mal à affronter les angoisses qu’avaient gravées en eux l’incident du Lynnhaven Mall. Il ne savait plus comment s’y prendre pour lui assurer que tout irait bien, désormais. Il avait tout essayé, sans succès. Jaden ouvrit la bouche, d’abord pour répliquer aussitôt qu’elle se trompait et que Letizia était absolument ravie de l’avoir à la maison. Puis il se ravisa. Ça n’aurait pas été honnête, et bien que Lydia soit trop profondément plongée dans sa « Maman Ours mania », elle n’était pas plus aveugle que lui. Peut-être n’était-ce qu’une question de temps avant qu’elle ne cède à la fois aux arguments modérés de Cathleen et à l’aura d’agacement croissant que dégageait Letizia lorsqu’elle était dans les parages. Jaden aimait Lydia de tout son coeur, mais il devait bien admettre qu’un petit séjour de ses deux mères à l’hôtel ferait du bien à tout le monde.

Le jeune Australien n’eut pas le temps de répliquer quoi que ce soit que le fameux deus ex machina fit enfin irruption dans le salon. Letizia, malgré son état d’épuisement et de nerfs (il la connaissait suffisamment pour lire dans ses yeux et son attitude tout ce qu’elle ne disait pas), parut apporter avec elle une sorte de lumière qui manquait définitivement à cette pièce, et qui illumina les traits de son visage lorsqu’elle croisa son regard. Jaden plissa ses yeux bleus et sentit son coeur accélérer ses battements, comme à chaque fois qu’elle lui rappelait à quel point il était amoureux, d’un sourire, d’un regard... ou bien simplement en étant là. Malgré lui, son regard glissa jusqu’au ventre encore plat de sa fiancée, et des papillons dansèrent de plus belle dans son estomac. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour chasser l’élan de nostalgie qui l’avait saisi alors qu’il ne pouvait s’empêcher de ruminer sur son canapé une carrière avortée un peu avant l’heure, et sa frustration de ne pouvoir dompter une vague juste pour le plaisir de le faire. La présence de Letizia était un remède suffisant, mais elle était désormais décuplée par cette idée... Non, pas juste une idée. Un petit être qui grandissait en elle et qui ouvrait par sa présence à peine perceptible un nouveau chapitre de leur vie. Encore une fois, les lèvres de Jaden le brûlèrent de le hurler sur tous les toits. Lorsqu’il y songeait, il n’était pas même frustré, finalement, que leur fiançailles aient pris une tournure qui risquait de les faire attendre plus longtemps encore, avant d’enfin pouvoir célébrer leur toute nouvelle famille, sur la plage en compagnie de ceux qu’ils aimaient.

Ça n’était pas le plus important. Le plus important c’était eux trois. Jaden sourit à cette pensée, et ferma les yeux, accueillant avec délice le baiser que sa fiancée déposa sur son front, puis sur ses lèvres. « Beaucoup mieux, maintenant. » répondit-il avec un profond sérieux. C’était la pure vérité. « Tu m’as manqué. » La remarque n’avait probablement pas beaucoup de sens, en réalité, puisque Letizia n’avait pas quitté la maison de toute la matinée et qu’il s’était réveillé à ses côtés, après une nuit qui, pour une fois, n’avait pas été entrecoupée des terreurs nocturnes de l’un ou de l’autre. Mais il savait qu’elle comprendrait ce qu’il entendait par là. Tout comme il comprenait lui-même les raisons pour lesquelles la jeune femme s’absentait de façon si régulière ces derniers temps. Ça n’était pas un reproche, bien sûr. Il préférait de loin qu’elle préserve ses nerfs et son degré d’épuisement avant tout, même si cela signifiait fuir la maison autant que possible. Il n’empêche que ça n’en était pas moins vrai. Sa présence, à elle seule, lui manquait. Leurs instants de complicité, bien trop rares ces derniers temps, lui manquaient. Il aurait voulu parler avec elle de tant de choses... Tant de choses qu’il fallait taire en présence de ses mères mais qui lui chatouillaient les lèvres et le coeur. Après tout, il ne pouvait rien faire d’autre, dans son état, que penser. Et il ne pensait qu’à ça. Mille et un projets d’avenir fourmillaient dans son cerveau plus hyperactif que d’ordinaire, comme pour contrebalancer la passivité forcée de son corps. C’était aussi la seule façon qu’il avait de tenir à distance l’amertume et la peine qu’il ressentait encore lorsqu’il songeait à cette passion devenue un métier, qui avait été une si grande partie de sa vie et à laquelle il n’avait pas eu l’occasion de dire au revoir.

Plutôt par instinct qu’autre chose, Jaden se mit à secouer vivement la tête alors que Letizia lui demandait doucement s’il avait bien pensé à prendre ses médicaments, arguant que c’était la seule chose qui permettrait de canaliser la douleur dans sa jambe. Le jeune surfeur semblait davantage concentré sur la main que sa fiancée glissait tendrement dans ses cheveux, que sur la question qu’elle avait posée, et le doute était permis quant à l’honnêteté de sa réponse silencieuse. Il ferma les yeux, profitant des doigts de la jeune femme qui jouaient avec ses cheveux, en une imitation très parlante de Toby profitant d’une caresse méritée. « Oui, oui, répondit soudain la voix de Lydia avec toute la bonne volonté du monde, le prenant de court alors qu’il s’apprêtait finalement à répondre à sa fiancée. Je les lui ai apportés ce m... » Elle s’interrompit alors que Jaden glissait un regard dans sa direction, et qu’elle comprenait soudain d’elle-même que ce n’était pas à elle qu’on avait posé la question. Elle pinça les lèvres et esquissa un léger geste de la main pour excuser sa répartie... sans pour autant bouger de la place qu’elle occupait sur le canapé, malgré les efforts involontaires de Toby pour la dissuader d’y rester trop longtemps.

Jaden poussa un léger soupir. Ça n’était pas gagné-gagné, cette histoire. Comme s’il craignait que le degré d’agacement de Letizia n’augmente sensiblement compte tenu de l’omniprésence de Lydia, il leva la main pour saisir celle qu’elle glissait dans ses cheveux, entremêlant leurs doigts, puis l’approcha de son visage pour y déposer un baiser. « Maman y a pensé pour moi, répondit-il doucement, répétant plus ou moins ce qu’avait effectivement expliqué sa mère à l’instant. Mais je me demande s’il ne faudrait pas augmenter un peu les doses. » Le jeune homme esquissa une petite grimace en se recalant machinalement dans le canapé. « Je ne me savais pas si douillet ! » ajouta-t-il avec un petit sourire malicieux, comme pour atténuer la teneur de ce qu’il venait de dire. « Mais, s’exclama aussitôt Lydia, qui n’avait visiblement toujours pas compris qu’elle n’était pas censée faire partie de cette conversation, sweetie, tu viens de me dire que tout allait bien ! Est-ce t... » Elle fut interrompu par l’arrivée miraculeuse de Maman numéro deux, que Jaden commençait à soupçonner de choisir très exactement le bon moment pour surgir tel le messie.

« Lydia, honey, l’appela Cat en faisant irruption dans le salon, ses yeux balayant la scène d’un regard placide mais observateur. Est-ce que je peux te voir une minute ? ». Sa voix était douce et calme, mais n’admettait aucune objection. Jaden inspira profondément tandis que Maman numéro un clignait des yeux, interdite, puis secouait doucement la tête avant de quitter sa place sur le canapé, saisissant naturellement la main que Cathleen lui tendait, non sans jeter un regard par-dessus son épaule à son fils, qu’elle abandonnait malgré elle à son triste sort. Le jeune surfeur articula un « Merci » silencieux à l’adresse de sa brune de mère, qui entraînait résolument Lydia à l’étage, puis adressa un sourire rayonnant à sa fiancée, avant de l’attirer doucement jusqu’à lui pour l’embrasser de nouveau, un peu plus longtemps qu’ils n’en avaient eu l’occasion tout à l’heure avec un public.

« Je vais peut-être acheter un second cadeau de Noël à Maman Cat. » fit-il remarquer finalement avec humour, après avoir éloigné son visage du sien. Le jeune Australien fit glisser son pouce le long de la joue de Letizia, perdant son regard dans le sien avec un étrange soupir de soulagement. Comme si, enfin, il pouvait véritablement respirer. Il ne savait pas combien de temps ce petit moment d’intimité allait pouvoir durer, mais il comptait bien en profiter au maximum. Il voulait lui poser tant de questions, lui dire tant de choses. Machinalement, il éteignit la télé, dont le fond sonore l’agaçait prodigieusement maintenant qu’ils étaient seul... d’autant que les images diffusées en boucle et montrant les ravages que les incendies provoquaient dans son pays d’origine n’arrangeaient en rien son humeur maussade.

« Toi, est-ce que ça va ? » souffla-t-il finalement alors que ses yeux ne pouvaient s’empêcher de perdre un peu d’altitude pour fixer à nouveau le ventre plat de la jeune femme. Doucement, il tendit la main pour glisser ses doigts sous son haut et effleurer son ventre avec un léger sourire rêveur. « Je suis désolé, finit-il par dire en redressant la tête pour croiser à nouveau son regard, le bleu de ses yeux reflétant une réelle inquiétude. Je sais à quel point cette situation doit te mettre sur les nerfs. Dis-moi... Dis-moi si je peux t’aider à quelque chose. Il faut absolument que tu te reposes, s’il te plaît. » Il y avait comme une sorte d’impuissance, dans le ton de sa voix, comme s’il savait qu’elle n’en avait pas vraiment l’occasion, justement... en grande partie à cause de lui, d’ailleurs. Non seulement il ne lui était utile à rien, mais l’omniprésence de ses mères était bel et bien de son fait, pas vrai ? L’inaction lui était décidément insupportable, plus encore lorsqu’elle rajoutait un poids supplémentaire sur les épaules de Letizia. Il se mordit la lèvre avant d’ajouter d’un ton désabusé : « Je vais essayer de lui parler. Encore. » Il soupira doucement, puis l’attira contre lui, et l’enlaça tendrement, son visage à hauteur du ventre de la jeune femme, puisqu’il ne pouvait pas quitter sa position assise et que Toby n’avait pas encore cédé sa place à Letizia sur le canapé. « Je veux juste prendre soin de toi. De vous. » souffla-t-il, les yeux clos, inspirant avec délice l’odeur de la jeune femme et se laissant aller à la chaleur de son corps contre le sien.

Lorsqu’il s’éloigna finalement, une nouvelle interrogation traversa son regard. « Quand est-ce qu’arrivent tes parents, déjà ? » Il y avait comme une pointe d’angoisse dans sa voix, alors qu’il se mit à songer à la cohabitation houleuse qui risquait de mettre la maison sens-dessus-dessous à l’arrivée du clan Pastore. Pas spécialement à cause du clan Pastore, d’ailleurs... Plutôt à cause d’un savant mélange de... de tout ce qui bouillonnait dans cette maison depuis quelques temps. Le jeune surfeur se mordit la lèvre. Il comprenait parfaitement la décision de Letizia, qui avait tenu à ce que ses parents séjourne également chez eux. Elle avait besoin de leur soutien. Elle avait besoin de sa mère, tout comme il avait eu besoin des siennes au lendemain du drame. Il espérait de tout son cœur que Maman Pastore et son charisme à faire froid dans le dos réussisse l’exploit de forcer sa tête de mule de fiancée à se reposer, vraiment. Mais il ne pouvait s’empêcher de redouter, plus qu’il ne voulait l’admettre, les probables confrontations épiques qui risquaient de rendre leur Noël plus chaotique encore qu’une balle dans le genou.
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyDim 23 Fév - 22:41


Australian Invasion

Lorsqu’elle est avec Jaden, la blonde n’a pas besoin, de se forcer à faire bonne figure. Le simple fait d’être près de lui suffit pour faire naître un immense sourire amoureux et parfaitement niais sur ses lèvres. Encore plus depuis qu’ils savent qu’ils seront prochainement trois. C’est chimique, presque magique en réalité. Chaque jour qui passe, et même si dernièrement elle est moins présente, elle l’aime plus encore que la veille, il lui arrive parfois de se demander si son cœur ne va pas finir par exploser de ce trop plein d’amour.
Son sourire se fait plus tendre et un peu mélancolique lorsque le jeune homme lui répond qu’elle lui a manqué. « Tu me manques tous les jours. » murmure-t-elle en réponse. Ça peut paraître un peu illogique quand on sait qu’ils se réveillent ensemble chaque matin, se couchent ensemble chaque nuit, et vivent sous le même toit. Mais ce manque est bien plus profond, il vient de cette peur primaire qui ne les quitte plus vraiment depuis Lynnhaven Mall dès qu’ils sont séparés. Si elle avait le choix elle resterait collée à lui jour et nuit, pourtant, depuis l’arrivée de Lydia il y a un mois, elle est contrainte de s’éloigner de lui plus encore. C’est soit ça, soit elle perd la raison, soit elle tue Lydia, ou peut-être même les deux. Résultat, non seulement ils ne passent pas autant de temps qu’ils le voudraient ensemble, mais en plus ils ne peuvent pas parler de tout comme ils en ont l’habitude. Cette complicité, cette intimité qu’ils ont d’ordinaire leur manque horriblement. Ils ont commencé à la retrouver petit à petit depuis que Cat’ s’est joint au comité. Elle s’arrange toujours pour arriver à point nommé quand sa compagne envahit un peu trop longtemps le cocon des deux amoureux.

Ce qu’elle fait encore une fois en répondant à la question que Letizia ne lui a pas posé. La blonde ne prend même pas la peine de relever les yeux vers sa belle-mère, un regard de son fils lui suffit pour comprendre qu’elle n’est pas vraiment conviée dans cette conversation. Si elle interrompt sa phrase, elle n’en reste pas moins sur le canapé, au grand damn de la vétérinaire qui aimerait bien pouvoir passer un peu de temps seule avec son fiancé, néanmoins elle n’a pas encore atteint le seuil où elle aurait l’incorrection de le lui dire clairement de débarrasser le plancher. Son agacement envers la rousse passe au second plan alors que l’australien prend sa main dans la sienne avant de venir y déposer un baiser. Jaden est son anti-stress naturel, dès lors qu’il est à ses côtés elle ne s’inquiète plus vraiment de rien. Bien que, depuis Lynnhaven, elle se fait constamment du soucis pour lui, ne supportant pas l’idée qu’il puisse souffrir et surtout qu’elle ne puisse pas y faire grand chose. Elle commence par hocher la tête avec un sourire compatissant lorsque le surfeur admet que son dosage actuel d’anti-douleurs n’est peut-être pas tout à fait adapter. Elle n’a pas le temps de lui répondre que déjà Lydia se fait entendre mais avant que la blonde n’ait pu lâcher une réplique cinglante le messie arrive sous les traits de sa seconde belle-mère. Hallelujah, God bless her !

Le second baiser qu’ils échangent, maintenant qu’ils n’ont plus d’autres spectateurs que Toby, est plus long et d’une certaine manière plus tendre, comme s’il y avait une demande de réconfort caché dedans, qu’elle n’avait osé faire avant. Sans doute parce que la raison pour laquelle elle avait besoin d’être réconforté se trouvait être présente sur le canapé à ce moment-là... La jeune femme ne peut s’empêcher de lâcher un petit ricanement amusé à la remarque de Jaden. Elle ne répond rien de plus, elle sait qu’il ne tente que d’évacuer la tension constante qui entoure la jeune femme depuis quelques temps.
Lorsqu’il lui demande comment elle va, elle ouvre d’abord la bouche pour un petit mensonge blanc, avant de se raviser. Ils se sont promis de ne jamais rien se cacher, même pas pour se protéger l’un l’autre. Elle secoue la tête en se pinçant les lèvres. « Tu me manques Jay’... » souffle-t-elle en frissonnant alors qu’il vient glisser sa main sur son ventre encore plat. Elle pose sa propre main par dessus celle du surfeur. « Nous ça me manque... » murmure-t-elle plus faiblement, comme si elle se sentait coupable et avait honte d’être en parti responsable de cette situation. La sollicitude de Jaden qu’elle trouve décuplé depuis Lynnhaven la touche systématiquement et elle ne peut pas s’empêcher de sourire attendrie. « Je sais... » soupire-t-elle alors qu’il lui rappelle qu’il n’est pas le seul qui devrait se reposer. Elle secoue la tête quand il suggère d’aller parler à sa mère. Encore. « Tu es son petit bébé, elle veut juste prendre soin de toi parce qu’elle s’en veut de ne pas avoir pu te protéger. Je pense qu’on va être pareil sinon pire... » répond-elle alors qu’il l’attire un peu plus contre lui. « Cathleen a dit qu’elle lui parlerait, elle a probablement plus de chance de succès que toi. » lui suggère-t-elle avec douceur, et une pointe d’espoir. Elle aime beaucoup les mères de Jaden, comme elle apprécie tout autant Bash, mais Lydia est clairement trop envahissante cette fois-ci. Elle espère que Cathleen saura faire entendre raison à la rousse, et qu’elle leur laissera un peu d’air.

Lorsqu’il s’écarte la jeune femme se relève, faisant descendre Toby du canapé pour venir s’installer à côté du jeune homme et venir se glisser dans ses bras avant de l’enlacer, calant sa tête sur son épaule. « Ils arrivent le 22 et ils repartent le 3. » répond-elle, sans cacher le soulagement que cette perspective lui inspire dans le ton de sa voix. « Je ne suis pas certaine de savoir comment va se passer la cohabitation, mais ce qui est sûr c’est que je vais me reposer, ma mère ne me laissera pas le choix de toute façon. » persifle-t-elle avec un certain amusement. C’est une des raison qui l’a poussé à insister pour que ses parents viennent loger avec eux. Elle sait pertinemment que sa mère prendra les choses en main, devenant pour une semaine la maîtresse de maison, ou plutôt la chef d’entreprise en quelque sorte. Elle a juste un peu peur de savoir comment cela risque de se passer entre Lydia et Evy... Son père ne dira probablement trop rien, à moins qu’il se rende compte que la fatigue de sa fille soit en partie dû à la présence de sa belle-mère... « J’espère que Cathleen arrivera surtout à convaincre ton autre mère de repartir rapidement après les fêtes... Je suis désolée, mais je ne sais vraiment pas encore combien de temps je pourrais la supporter. » soupire-t-elle en resserrant légèrement son étreinte. « Je veux qu’on puisse se retrouver. » affirme-t-elle avec une légère mélancolie. « Et parler de notre avenir sans devoir toujours faire attention aux oreilles indiscrètes. » ajoute-t-elle en murmurant avec un sourire de conspiratrice.
Leur choix de le garder pour eux, est évidemment mué par le principe de précaution, mais aussi, parce qu’avant de pouvoir partager ce  bonheur avec tous leurs proches, Letizia souhaite aussi, égoïstement le garder seulement pour elle et Jaden pendant quelques temps. Malheureusement l’omniprésence de Lydia depuis un mois les empêche de pouvoir en parler librement, ils doivent toujours faire attention à ce qu’elle ne soit pas à porté d’oreilles, sans oublier le fait que la vétérinaire s’est mis à déserter la maison pour éviter de se retrouver trop souvent en sa présence.

La jeune femme repense à ce que lui a dit Cathleen un peu plus tôt et se redresse légèrement pour pouvoir plonger son regard dans celui du surfeur. « Jay’... commence-t-elle avant de se mordiller la lèvre comme si elle hésitait un peu, comment tu vas, vraiment ? » finit-elle par demander en venant poser doucement sa main sur sa joue, son pouce caressant sa pommette. « Pas seulement ton genou... » précise-t-elle en baissant légèrement les yeux, sa voix transmettant pour elle sa culpabilité. « Tu sais que ce n’est pas à cause de toi si je m’absente autant ? » s’inquiète-t-elle légèrement. Elle sait qu’il la connaît bien, qu’il comprend parfois mieux qu’elle le fil de sa pensée, mais les paroles de sa belle-mère ne peuvent s’empêcher de lui revenir en mémoire. Et s’il s’imaginait que c’était lui et sa morosité qu’elle fuyait ? S’il pensait qu’elle lui en veut pour une raison quelconque ? Plutôt que de rester sur cette incertitude et comme souvent avec eux, la blonde préfère aller droit au but et s’assurer que tout va bien entre eux, quitte à parler des éventuels problèmes.
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyMer 26 Fév - 16:43


Australian Invasion

Jaden sourit bêtement (est-il besoin de le préciser ?) au murmure que sa fiancée lui souffla en retour. Il poussa un léger soupir, sentant une petite pointe de... de frustration, peut-être, lui picoter le coeur. Il comprenait très exactement ce qu’elle voulait dire par là. C’était aussi ce qu’il avait voulu dire, et qu’elle n’avait eu aucun mal à saisir. Bien qu’ils habitent sous le même toit et qu’ils dorment ensemble, quelque chose manquait. Une intimité propre à eux, une bulle de solitude confortable à laquelle ils étaient habitués et dont ils avaient désespérément besoin pour se retrouver tout à fait. Ce besoin était d’autant plus fort qu’il l’obsédait jusque dans ses cauchemars. Si la résolution du Lynnhaven Mall avait été « heureuse », elle n’en restait pas moins marquée au fer rouge dans leur mémoire, et Jaden était régulièrement hanté par le bruit de ces bottes claquant sur le sol et se rapprochant de Letizia. Il se souvenait avec une perfection douloureuse de ces quelques secondes qui avaient précédé la brûlure intense dans son genou : il avait vraiment cru qu’il allait la perdre. Ces instants avaient presque suffi à lui faire perdre la raison, plus encore que tout ce qui était arrivé par la suite. Voilà pourquoi, sans doute, il avait plus encore besoin de la savoir tout près de lui. Il fallait qu’ils se retrouvent, vraiment.

L’ennui, c’est qu’on ne leur en laissait pas tout à fait l’opportunité. « On », songea-t-il avec une certaine dose de culpabilité qu’il ne maîtrisa pas, se résumant plus exactement à la présence de ses mères chez eux depuis trop de temps qu’il n’était sans doute nécessaire. Quoique. Maman Cat était arrivée beaucoup plus récemment et avait plutôt contribué à les aider en rééquilibrant les forces. Où était-elle, d’ailleurs, quand on avait besoin d’elle ? Maman Lydia demeurait désespérément sur le canapé et ne pouvait pas s’empêcher de participer à une conversation à laquelle elle n’était pourtant pas conviée... Ce qui angoissait Jaden plus qu’il ne voulait bien le laisser paraître. Il craignait que Letizia ne finisse par perdre patience et oublier toute bienséance. La dernière chose qu’il souhaitait, c’était devoir prendre parti dans une guerre ouverte entre sa mère et sa fiancée. Le cauchemar ultime de tout futur marié qui se respecte. Please no. Fort heureusement pour lui, personne n’ouvrit les hostilités (pour l’instant) et sa jolie blonde de fiancée sembla focaliser son attention sur lui et se détendre sous ses gestes d’affection. Il la sentit pourtant à deux doigts de répliquer enfin quelque chose à Lydia lorsqu’elle celle-ci ne put s’empêcher une seconde réflexion, alors qu’il venait de se plaindre des dosages de ses médicaments.

Il ne lui en voulut pas vraiment, au fond... C’est une maman. Il est évident que dire, en présence d’une mère, qu’on est en souffrance, et espérer d’elle une absence totale de réaction, c’est un peu comme penser qu’un requin est inoffensif. C’est très jadenien, mais très faux également. Bref, l’espace d’une fraction de seconde, il eut véritablement l’impression que le moment était venu et que la guerre allait finalement être déclarée... avant que Maman Cat, dans toute sa gloire, fasse une arrivée digne des plus grandes épopées, ce qui le fit sourire d’autant plus qu’il ne quittait pas le visage de Letizia, et qu’il y lut un soulagement infini, qui le fit sourire de plus belle.

Bien évidemment, une fois Lydia momentanément hors d’état de nuire, le jeune surfeur se permit d’embrasser sa fiancée comme il se devait, avec une sorte de douceur attentive, comme s’il avait voulu lui dire quelque chose. Un milliard de choses, peut-être. Qu’il était désolé. Qu’elle lui manquait. Qu’il voulait simplement la réconforter, lui donner un peu de force, et prendre soin d’elle de cette manière-là, puisque c’était bien la seule chose qu’il pouvait faire pour elle actuellement. Jaden sourit doucement au petit ricanement discret qu’elle laissa échapper à sa tentative d’humour. C’était un son qu’il n’avait que trop peu entendu ces derniers temps, alors qu’il ne vivait d’ordinaire que pour l’entendre à longueur de journée. Cela lui manquait, ça aussi. Terriblement. Mais lui-même, n’arrivait plus tout à fait à rire de la même manière. Il y avait une sorte d’amertume qui se mêlait presque constamment à la joie pure qu’avait fait naître la présence de ce petit être plein de promesses niché dans le ventre de Letizia. Et il ne supportait pas cela. Il avait l’impression de ne pas être tout à fait lui-même. Peut-être était-ce aussi la raison pour laquelle elle lui manquait à ce point ? Parce que sans elle, il n’était pas tout à fait lui ?

Le jeune Australien plissa légèrement le front en voyant Letizia hésiter un bref instant avant de lui répondre. Il lut sans peine sur son visage ce qui venait de lui traverser l’esprit, et esquissa une petite moue de désapprobation. Lui répondre qu’elle allait bien aurait été un mensonge éhonté, l’un comme l’autre en étaient parfaitement conscients. Alors elle choisit la sincérité. Comme toujours, lorsqu’il était question d’eux. Elle répéta ce qu’elle avait déjà dit, mais qui n’en était pas moins vrai. Elle répéta ce que lui-même avait dit. Ce qu’il pensait et ressentait dans chaque fibre de son corps. Nous, ça me manque. Il n’y avait rien de plus vrai, de plus honnête, dans ces quelques mots là, et Jaden frissonna légèrement en sentant la main de la jeune femme se poser sur la sienne, qui effleurait son ventre. Le jeune surfeur poussa un soupir à mi-chemin entre le soulagement et l’inquiétude, qu’il ne comprit pas très bien lui-même. Soulagement de constater que la jeune femme reflétait la moindre de ses pensées et le comprenait si bien. Inquiétude à l’idée qu’elle se sente mal, en partie à cause de lui, et en percevant la faiblesse avec laquelle elle avait prononcé ces quelques mots pourtant si vrais. Il avait cru les entendre teintés d’une sorte de honte qui l’avait fait tiquer. De quoi pourrait-elle bien avoir honte ? Jaden inspira profondément et émit un marmonnement indistinct d’approbation dans lequel on pouvait vaguement reconnaître un : « Moi aussi... » tandis qu’il se blottissait un peu plus contre elle, comme s’il avait voulu donner tort à ce manque que tous deux ressentaient bien malgré eux.

Il tiqua légèrement lorsqu’elle admit qu’elle aussi, devrait être en train de se reposer, d’un banal mais sincère « Je sais... », et il se retint tout juste de lui faire remarquer qu’il ne suffisait pas de le savoir... encore fallait-il s’y plier. Il ne le fit pas, cependant, car il était pleinement conscient que ça n’était pas si simple, et qu’elle n’avait certainement pas besoin de reproches à ce sujet. Au contraire. Elle avait besoin de soutien. Et de calme. Et de repos. Ce qui paraissait proprement impossible, compte tenu du problème initial : la présence de ses deux mères à la maison. La situation complexe dans laquelle ils se trouvaient lui en donnait presque la migraine à force d’essayer de trouver une solution viable qui puisse permettre à sa fiancée de véritablement se reposer, ne serait-ce que le système nerveux, mis à mal bien malgré elle par Maman Lydia. Letizia secoua d’ailleurs la tête alors qu’il suggérait une nouvelle fois d’avoir une conversation avec sa rousse de mère. Le jeune surfeur esquissa une petite grimace à ses paroles, se laissant pourtant attirer contre elle avec délice. Elle n’avait pas tort, bien entendu. Ce n’était pas la première fois qu’il tentait d’expliquer à sa mère qu’à présent, il allait mieux. Qu’il avait eu besoin d’elle, bien entendu, mais que tout s’était à présent arrangé, et qu’il n’allait nulle part. Qu’elle n’allait pas le perdre et qu’il n’allait pas disparaître si elle avait le malheur de s’éloigner ne serait-ce que de quelques mètres. Qu’elle n’avait pas à se sentir coupable de ne pas avoir été là. Chaque fois, pourtant, c’était la même chose. Lydia entendait ce qu’il lui disait, le comprenait... mais semblait incapable de trouver le courage d’y croire vraiment, et ses mains se mettaient à trembler à la perspective que son propre fils lui demande catégoriquement de mettre les voiles. Ce dont il n’avait bien sûr pas réussi à se résoudre.

Jaden sourit inconsciemment et laisse échapper un petit pouffement de rire, à demi-étouffé par l’étreinte de Letizia, lorsqu’elle lui fit remarquer qu’ils ne seraient sans doute pas mieux en tant que parents. L’idée l’amusa et lui fit bondir le coeur tout à fois. Un éclat d’anticipation délicieuse traversa son regard qu’il redressa vers elle. « Probablement pire, confirma-t-il avec un petit sourire, avant de pointer un index en direction du ventre plat de sa fiancé, comme s’il s’adressait soudain à l’enfant en devenir. Et je te préviens, jeune enfant, si tu veux que je te laisse un jour tranquille et que je débarrasse le plancher, il faudra te lever tôt. » L’Australien esquissa une petite moue en levant les yeux vers le plafond réalisant soudain avec horreur à ses propres mots, que Lydia avait probablement adopté le même état d’esprit. « Oh gosh... On n’est pas sortis du sable. » Sa conclusion effarée fut rapidement modérée par la remarque tout en douceur de Letizia, bercée par l’espoir que leur super-héroïne personnelle (a.k.a Maman Cathleen) réalise un miracle de négociation. Jaden pencha légèrement la tête sur le côté d’un air perplexe, en fronçant les sourcils. « Mmmm, répliqua-t-il d’un ton moyennement convaincu. C’est notre meilleur atout, indéniablement. Mais je ne sais pas si ça suffira... ». Le jeune surfeur esquissa une petite moue presque désolée en direction de sa fiancée, comme s’il était pleinement responsable de la situation tendue dans laquelle ils se retrouvaient tous. Ce qui était un peu vrai, en tout cas d’après lui.

Il était parfaitement conscient que, d’ordinaire, Letizia appréciait tout particulièrement sa famille, qu’il s’agisse de ses deux mères aux caractères très différents, ou encore de l’excentricité d’oncle Bash, sans compter celle de son meilleur ami Keziah lorsqu’il était dans les parages. Mais il savait aussi qu’il y avait une limite à ne pas franchir, et qu’ils la frôlaient tous de très près ces derniers temps. La présence constante de Maman Lydia était en train de les faire basculer du « très » envahissant au « trop » envahissant. Si la nuance se jouait à quelques lettres, elle était vitale. Lui aussi, espéra soudain très sincèrement que Cathleen puisse trouver la stratégie adéquate pour persuader Lydia de leur accorder quelques jours de répit. D’autant plus que l’arrivée du clan Pastore était imminente, et que Jaden l’appréhendait bien plus qu’il ne voulait l’admettre, raison pour laquelle, sans doute, il lui demanda de nouveau leur date d’arrivée, comme s’il avait voulu s’y préparer psychologiquement. Jaden sourit de contentement tandis que sa fiancée faisait descendre Toby du canapé pour se glisser tout contre lui. Il l’enlaça automatiquement, posant sa tête contre la sienne et inspirant profondément. La présence de Letizia était en réalité le seul remède dont il avait désespérément besoin. Il pouvait presque sentir la gêne et la douleur dans sa jambe refluer à mesure qu’il se repaissait de la chaleur de son corps contre le sien. Il s’affala un peu mieux contre elle dans le canapé, et hocha sensiblement la tête à l’information qu’elle lui donna, notant au passage le soulagement qui teintait ses mots.

Le jeune surfeur se mordilla la lèvre d’un air pensif. Il ne pouvait pas en dire autant. De son humble perspective, l’arrivée des parents de Letizia allait plus probablement mettre de l’huile sur le feu, et la Troisième Guerre mondiale risquait d’être déclenché à la moindre remarque de travers des uns ou des autres. Il balaya la pièce d’un regard attentif, se demandant vaguement quel serait le meilleur endroit où trouver refuge en cas de conflit ouvert. Il sourit cependant lorsque Letizia lui partagea ses doutes quant à ladite cohabitation, qui lui donnait effectivement des sueurs froide, et sembla presque soulagée, pourtant, que la présence de sa mère puisse la forcer bientôt à réellement se reposer. Jaden hocha la tête en guise d’approbation. Pour ça, en effet, il pouvait faire confiance à Maman Pastore, bien qu’elle lui fasse particulièrement peur, plus encore que Papa Pastore. Il savait pertinemment qu’elle n’était pas une grande fan, dès l’origine, de leur couple, et qu’elle lui en avait longtemps voulu « d’abandonner » sa fille pendant de si longues périodes. Il pouvait sentir, la plupart du temps, son regard de reproche posé sur lui lorsqu’elle était dans les parages... Un peu paranoïaque ? Peut-être un peu, oui. « Il me semble plus prudent, répliqua-t-il avec un sourire amusé, alors qu’il faisait ostensiblement une nouvelle tentative d’humour pour détendre un peu l’atmosphère, de mettre hors de portée tout objet plus ou moins tranchant pouvant servir d’arme, avant le 22, donc. » Il rit doucement, puis déposa un baiser sur le haut du crâne de Letizia, avant de reprendre d’un ton un peu plus sérieux : « Si elle peut réussir cet exploit, Maman Pastore aura aussi droit à son deuxième cadeau de Noël. »

Il plaisantait sans plaisanter, bien entendu. Le jeune Australien savait parfaitement que sa fiancé avait beau être consciente de devoir se reposer, elle n’y arrivait tout simplement pas. Pas tant qu’on ne l’y forcerait pas catégoriquement. Et si lui, en était incapable, Maman Pastore, elle, n’irait pas par quatre chemins. Ce qui avait ses bons, et ses mauvais côtés. Elle allait permettre à sa fille de se reposer comme il se devait, certes, en prenant littéralement le contrôle de la maison... Mais ce simple constat avait un côté inquiétant, à son sens. Il s’agissait de perdre plus encore cette intimité qu’ils peinaient à retrouver, en abandonnant littéralement leur foyer aux mains de quelqu’un d’autre. Il secoua légèrement la tête. Et puis... Maman Pastore risquait surtout de ne pas prendre de pincettes face à Lydia, dès lors qu’elle réaliserait que c’était elle, qui était la source principale de la tension dans les épaules de sa fille. Or... Si Lydia était la douceur incarnée, elle pouvait se montrer particulièrement têtue, et un choc frontal ne la déstabiliserait certainement pas. Sans compter que Cathleen, toute super-héroïne qu’elle soit à l’heure actuelle, était en réalité un véritable dragon, et risquait de cracher littéralement du feu si Maman Pastore avait le malheur de faire la moindre remarque désobligeante à l’encontre de sa femme. Au bouillon déjà bien compliqué, il fallait évidemment rajouter Papa Pastore, plus flegmatique, certes, mais qui risquait peut-être d’y mettre son grain de sel pour protéger la santé de sa fille. Bref. D’avance : JOYEUX NOËL. Jaden en aurait presque souhaité qu’oncle Bash puisse être présent, lui aussi. Il avait toujours eu le chic pour désamorcer une situation compliquée, avec une facilité quasi-surnaturelle. Il aurait pu jongler beaucoup plus aisément que lui avec celle-ci. « Moi non plus, finit-il par marmonner doucement, presque pour lui-même plutôt que pour elle, cette fois-ci, je ne suis pas certain du résultat de cette expérience de cohabitation. Ça me donne des Hunger Games vibes, cette histoire, je ne te le cache pas. »

Il laissa échapper un nouveau soupir, tandis que Letizia ne pouvait s’empêcher une sorte de cri du coeur, en lui avouant qu’elle n’était pas certaine de pouvoir supporter sa mère encore bien longtemps. En toute autre circonstance, Jaden se serait probablement montré outré, voire se serait vexé du peu de respect que cette remarque supposait envers sa mère. Mais il connaissait suffisamment Letizia pour savoir ce qu’elle entendait vraiment par là, et il était plus que conscient de la situation dans laquelle ils se trouvaient. En vérité, il ne pouvait guère lui en vouloir... et lui aussi, espérait sincèrement qu’ils puissent très bientôt se retrouver, comme elle le souligna si bien. Il la serra un peu plus contre lui, répondant à son étreinte, sa poitrine se soulevant doucement sous une profonde inspiration qu’il prit soudain, comme pour manifester son approbation. « Hmmm, marmonna-t-il à nouveau en guise d’assentiment. Elle repartira, ne t’en fais pas. Si besoin, Maman Cat passera le cap de la négociation et ne lui laissera pas le choix. Mais je sais bien ce que tu veux dire, ne t’inquiète pas. Et c’est moi qui suis désolé. C’est ma mère... » Ce constat ressembla presque à une sorte d’excuse teintée de fatalité, comme s’il s’en voulait presque de ne pas être en mesure de faire comprendre à cette mère-là ce qu’il ressentait vraiment. Ce dont il avait besoin. « ... mais elle n’a pas l’air de comprendre que l’essentiel, c’est d’abord nous, ajouta-t-il, adoptant le même ton rêveur et mélancolique que la jeune femme blottie contre lui. Nous trois. » Il esquissa un petit sourire complice en réponse au ton de conspiratrice qu’avait pris sa fiancé en évoquant à demi-mot leur avenir, et ne put s’empêcher de faire errer à nouveau sa main au niveau de son ventre. « Si tu savais comme c’est dur de ne pas en parler... lâcha-t-il dans un soupir de frustration qui lui ressemble bien. Pas seulement à n’importe qui. Mais à toi... Juste à toi. »

S’il avait effectivement eu envie, les premiers temps, de le crier sur tous les toits tant il avait cru que son coeur allait exploser de joie s’il ne le partageait pas avec le monde entier... Jaden s’était vite rangé à l’avis de Letizia. Garder ce petit secret rien que pour eux un peu plus longtemps avait son charme. Il ne s’agissait pas seulement de prudence, mais aussi, de façon purement égoïste, d’en profiter pleinement rien qu’eux deux, sans avoir à le partager avec quiconque. C’était une petite bulle de bonheur à l’état pur dont il était les gardiens, et cette simple idée suffisait à le satisfaire pleinement. Enfin... Plus ou moins. Malheureusement, la présence de ses mères, et bientôt du clan Pastore, rendait presque impossible cette fusion qu’ils avaient tant espérée, ce besoin d’en parler, de partager leurs joies, leurs interrogations, leurs angoisses aussi, sans avoir à se soucier de la présence de qui que ce soit aux alentours. Jaden jeta machinalement un coup d’œil autour de lui. Il n’entendait même plus les voix de ses mères, qui s’étaient isolées, et le calme qui régnait avait soudain des allures de cocon secret qui lui plaisait. Il en profita donc, un petit peu : « Quand est-ce qu’est le prochain rendez-vous chez le médecin ? » demanda-t-il à voix basse, avec une petite pointe d’excitation enfantine au fond de la gorge.

Puis la jeune femme redressa la tête pour l’observer, et l’Australien lui rendit son regard avec un sourire aussi benêt qu’amoureux, avant de froncer légèrement les sourcils, en percevant l’hésitation dans la voix de Letizia, et sur les traits de son visage. Il frissonna agréablement au contact de la main de sa fiancée sur sa joue, et posa aussi ses doigts sur les siens, tout en fermant les yeux, comme pour mieux apprécier la caresse tendre sur sa peau, qui le fit soupirer d’aise. La question, en revanche, altéra très légèrement son sourire. Il comprit, avant même qu’elle ne le précise, ce qu’elle voulait dire par là. Elle ne lui demandait pas comment allait son genou. Sa gorge se noua légèrement alors qu’il songea à nouveau à cette nostalgique mêlée d’amertume qui persistait à apporter quelques touches de gris à son bonheur, lorsqu’il pensait à sa carrière trop brusquement avortée. Mais ça n’était pas exactement ce qu’elle voulait dire non plus, réalisa-t-il soudain en la voyant baisser les yeux d’un air étrangement coupable.

Coupable ? Comment ça, coupable ? Jaden fronça les sourcils et son front se plissa de perplexité, alors qu’il l’observait fuir soudain son regard. La question qu’elle lui posa ensuite le surprit tellement par son incongruité qu’il se mit à battre des paupières à la vitesse de la lumière, entrouvrant la bouche sans rien dire, ce qui lui donna un air particulièrement intelligent. Le temps d’une brève second, il se demanda même si elle était en train de plaisanter, mais l’inquiétude qu’il percevait sans peine dans le fond de sa voix acheva de le convaincre que ça n’était pas le cas... et qu’elle avait besoin d’être rassurée, très vite. Maintenant, donc. D’un geste tendre, il saisit la main qu’elle avait posée sur sa joue, et y déposa un baiser au creux de sa paume avant de secouer doucement la tête, et d’effleurer son nez du bout de son index, comme pour attirer son attention et la forcer à relever les yeux jusqu’à lui. « Mais qu’est-ce que tu racontes comme bêtises, encore ? la taquina-t-il d’une voix tendre et rassurante. Bien sûr que je le sais. Tu fais ce que tu as à faire pour te préserver. C’est tout ce qui compte. » Il se pencha pour déposer un baiser sur son front avant d’ajouter : « Cela fonctionne, au moins ? ». S’il était difficile d’être privé de la présence de Letizia de façon si régulière, il pouvait faire l’effort héroïque de supporter son absence, à partir du moment où il était certain que c’était pour son propre bien. Il voulait donc s’assurer que le choix qu’elle faisait ces derniers temps, de se noyer dans le travail pour éviter à tout prix l’omniprésence d’invitées pas tout à fait désirées, était le bon.

Il s’accorda ensuite quelques instants de silence pensif, réfléchissant à l’autre question, plus délicate, qu’elle lui avait posée et à laquelle il n’avait pas encore répondu. Comment allait-il, vraiment ? Il n’était pas sûr de pouvoir répondre à cette question. Il n’en savait trop rien, au juste. Là, tout de suite, serré contre elle, de nouveau dans leur bulle confortable et intime, il allait très bien. Mais que se passerait-il lorsque la parenthèse se terminerait finalement ? Le jeune surfeur poussa un léger soupir, et ses yeux se perdirent un moment dans le vide. « Je vais... commença-t-il en marquant une légère pause, comme s’il n’était pas tout à fait sûr du mot qu’il devait ensuite employer. Bien. Je crois. Ou à peu près bien, en tout cas... Je ne sais pas, Leti. Là, tout de suite, je vais très bien. Tu es là. Il n’y a que nous deux... Tout va bien. Dans cinq, dans dix minutes, je ne sais pas. » Il esquissa un petit haussement d’épaules fataliste, en se mordillant la lèvre. Ils n’avaient pas l’habitude de se cacher quoi que ce soit, et cela ne lui serait même pas venu à l’esprit. La préserver de tout stress était une chose, certes, mais lui mentir par omission en lui faisant croire que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes en était une autre. C’était hors de question. Alors il essaya d’être le plus sincère possible, et comme à chaque fois, c’était d’une simplicité enfantine, en sa présence. Parce que c’était elle.

« Je me sens inutile, continua-t-il d’une voix légèrement tremblante, comme si le fait d’énoncer à voix haute ce qui n’allait pas tout à fait rendait les choses un peu plus vraies. Frustré. Agacé d’un rien. Je commence à avoir ce canapé en horreur... Je ne peux rien faire d’autre que penser. Et franchement... penser, ça craint, des fois. » Le jeune Australien secoua vivement la tête, comme si ce geste avait pu l’aider à se reprendre, et ses lèvres s’étirèrent en une petite moue contrite. « Mais je sais aussi que tu es fatiguée de l’entendre, ajouta-t-il dans un soupir. Que ça te pèse à toi aussi. Que tu n’as pas besoin de ça... » Il s’interrompit et plongea ses yeux dans les siens, avant de les laisser glisser en direction du ventre de la jeune femme, et de conclure d’une petite voix : « Alors j’essaie de ne penser qu’à nous. »

Il y avait comme un étrange aveu, dans ces quelques mots-là. Comme s’il s’excusait presque que ce « nous » auquel il se raccrochait ne soit pas tout à fait suffisant pour vaincre sa morosité et l’amertume qui l’engloutissait de temps à autre malgré lui. Lui en voulait-elle de ne pas se montrer aussi enthousiaste qu’il aurait pu l’être en pareille occasion ?
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyDim 29 Mar - 21:50


Australian Invasion

Se retrouver, seuls, dans leur bulle, ça faisait du bien, et en même temps cela rappelait à la jeune femme à quel point ces petits instants qui étaient, autrefois, quotidiens et très nombreux, se faisaient extrêmement rares, douloureusement rares. En partie à cause de son absence de la maison, en partie à cause de l’omniprésence de Lydia qui se refusent à lâcher son fils d’une semelle. Letizia doit cependant bien admettre que depuis l’arrivée de Cathleen, ils arrivent un peu plus à retrouver quelques unes de leurs habitudes, à se ménager, ou plutôt elle leur ménage, des instants juste pour eux deux. La vétérinaire ne peut pas s’empêcher d’avouer à son fiancé que leur couple lui manque, un sentiment qu’il partage également comme il le lui dit avant qu’ils ne se blottissent un peu plus l’un contre l’autre, cherchant sans doute à fusionner pour rattraper tous ces moments qu’ils ont dû passer éloignés.
Pourtant, elle aussi devrait être à la maison à se reposer, elle aussi doit se remettre du choc, tout en faisant attention à elle et à ce petit être qui grandit en elle. Elle en est plus que consciente, elle n’y arrive simplement pas, déjà parce qu’elle a toujours eu besoin de rester active, même si elle avait commencé à lever le pied avant tout cela. Ensuite parce que la présence des mères de Jaden lui rend la tâche impossible, la simple idée de rester à la maison, coincée avec Lydia elle même collée aux basques de son fils... non. Juste non. Bien qu’elle comprenne, elle arrive aisément à imaginer ce que ressent la rousse, ne pas avoir pu être là pour protéger son bébé... ce qu’elle fait d’ailleurs remarquer au surfeur, se permettant même de faire valoir qu’ils ne seront probablement pas mieux dès l’instant où ils seront trois. Elle rit légèrement quand le blond s’accorde avec elle, ajoutant qu’ils seraient sans doute pire. Un éclat de rire qui s’accentue alors qu’il se met soudain à parler au bébé qui n’est pas en mesure de l’entendre de toute façon. « Clairement pas ! rit-elle. Il est néanmoins hors de question de le séquestrer à la maison ! » ajoute-t-elle en lui assénant une petite tape sur le front. Elle sait que ça ne sera facile pour aucun d’entre eux, mais couver cet enfant comme s’il vivait dans une cage dorée ne sera clairement pas l’aider à s’épanouir.
Comme avec Lydia et Cathleen il va falloir qu’ils se modèrent l’un l’autre. Même si dans le cas des mères de Jaden, il n’y a, actuellement en tout cas, qu’une qui modère l’autre... elle acquiesce d’un simple hochement de tête lorsque le blond fait remarquer que la brune est leur meilleur atout pour réussir à se retrouver, à avoir des instant à eux. Elle soupire néanmoins quand il ajoute, tristement, qu’il n’est pas certain que cela suffira, elle doit bien admettre que la rousse est particulièrement buttée quand il s’agit de prendre soin de son fils... Ce que Letizia comprend bien qu’elle estime être son rôle à présent. C’est son fiancé, le père de son enfant, avant d’être le fils de l’australienne.

Évidemment, les forces allaient se rééquilibrer très prochainement avec l’arrivée du clan Pastore. Ce ne serait peut-être pas de tout repos pour tout le monde et, même si elle serait mise au repos forcé, ce ne le serait probablement pas non plus pour Letizia. Il n’est pas exclus, qu’au départ en tout cas, elle les laisse se débrouiller entre “adultes”, mais elle aurait sans doute quelques scrupules à force, sans compter qu’elle ne compte pas laisser ses parents trucider ses beaux-parents... il y avait des limite. Elle savait que Jaden appréhendait bien plus qu’elle la venue des Pastore. Elle se rappelait parfaitement à quel point sa mère avait désapprouvé leur relation à leurs débuts. Et même après en réalité, elle ne trouvait pas vraiment cela normal qu’il s’absente autant pour « jouer dans l’eau ». Ç’avait toujours été un des plus gros point de désaccord entre la vétérinaire et sa mère. Mais Evy avait dû se rendre à l’évidence, sa fille n’avait jamais été plus heureuse que depuis qu’elle était avec l’australien, aussi avait-elle toujours fait l’effort de le tolérer et d’être courtoise en sa présence.

Installée comme elle l’était à présent, complètement blottie contre Jaden après avoir fait descendre Toby - qui s’était simplement couché devant le canapé, comme montant la garde - il était facile pour la jeune femme d’oublier ses petits tracas qui lui semblaient à présent bien insignifiants. La potentielle troisième guerre mondiale qui pourrait éclater entre Pastore et Hale lui paraissait comme une anecdote qui ne méritait pas son intérêt, contrairement au surfeur qui ne put s’empêcher de lâcher un petit trait d’esprit qui eut le mérite de faire naître un nouvel éclat de rire s’échappant de la gorge de la blonde. « Si tu crois qu’ils ne sont pas capables de venir avec leurs propres armes... » plaisante-t-elle en retour, bien qu’en ce qui concerne papa Pastore elle n’était pas loin de la vérité, dont elle ignorait cependant tout. Elle rit à nouveau, un peu jaune cependant, alors que l’australien fait valoir que si Evy arrive à la forcer à se reposer elle méritera bien un second cadeau. « Si tu lui offres deux cadeaux, elle va devenir suspicieuse. » persifle-t-elle en venant déposer un baiser sur le bout de son nez avant de se blottir à nouveau contre lui écoutant ses inquiétudes. « Je sais... » souffle-t-elle à nouveau. Elle laisse passer quelques secondes avant de reprendre doucement la parole. « Tout ira bien Jay’, j’ai un tout petit peu plus d’autorité sur mes parents que toi avec les tiens... ne peut-elle s’empêcher de plaisanter pour essayer de le rassurer. J’arriverais à canaliser un peu mes parents, suffisamment pour éviter le conflit ouvert en tout cas. » précise-t-elle, sachant pertinemment qu’elle ne pourra pas empêcher Evy de se montrer sèche avec Lydia dès lors qu’elle aura compris qu’elle est le problème majeur au stress de sa fille. « Elle est consciente que je ne lui pardonnerais jamais si les relations avec ta famille devenaient tendues. » ajoute-t-elle pour finir de le rassurer. Pas de troisième guerre mondiale donc.

Cela dit... cela restait une éventualité si Lydia ne débarrassait pas le plancher dans les plus brefs délais après les fêtes. Ce qu’elle ne put s’empêcher de lui avouer, bien qu’elle se sente coupable de ne pas réussir à supporter plus sa belle-mère. Mais elle voulait qu’ils se retrouvent, vraiment, juste eux comme avant, ou presque puisqu’ils accueilleraient bien assez tôt un membre de plus dans leur petite famille. La blonde ne peut pas retenir le soupire de soulagement qui s’échappe de ses lèvres quand l’australien lui assure que ses mères repartiront. Elle les aime, beaucoup, mais à petite dose. Pas un mois non-stop. Sans compter qu’avec la présence des mères ils ne pouvaient pas vraiment parler d’eux, d’eux trois. « C’est pareil pour moi... J’ai tellement envie de t’en parler, tout le temps. » murmure-t-elle doucement, comme si elle craignait qu’on ne puisse les entendre. En voyant Jaden jeter un œil autour de lui, elle ne peut s’empêcher d’en faire de même. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire radieux à sa question. « Ne serait-on pas un peu pressé M. Hale ? » le taquine-t-elle avec un petit sourire amusé. « Courant février, à partir de là ce sera tous les mois. » lui répond-elle sans se départir de son sourire.

Cet éclat radieux finit pourtant par s’entacher légèrement alors qu’elle repense aux paroles échangées avec Cathleen quelques minutes plus tôt. Toute cette discussion la rendait hésitante à présent avec Jaden, elle fuyait même son regard alors que la culpabilité revenait à la charge en pensant au choix de fuite qu’elle faisait chaque jour. Elle releva très légèrement les yeux, comme si elle se sentait encore trop honteuse pour affronter son regard, lorsqu’il saisit la main qu’elle avait posé sur sa joue, venant l’embrasser. Elle ne put s’empêcher de tortiller son nez quand il vint l’effleurer du bout du doigt, relevant cette fois franchement la tête vers lui. La jeune femme ouvre la bouche pour répliquer qu’elle ne raconte pas de bêtises, avant de s’interrompre d’elle-même à la suite. Comment aurait-elle pu douter qu’il n’avait pas compris ce qu’elle faisait ? Évidemment qu’il la comprenait, elle n’aurait pas dû écouter Cathleen à ce sujet, elle ne pouvait pas savoir qu’ils se comprenaient si bien. Elle sentit une certaine tension s’envoler alors qu’il déposait un baiser sur son front. Elle prit quelques secondes de réflexion à sa question. « Si on exclut le fait que tu me manques terriblement, oui, oui ça fonctionne. » répond-elle finalement en hochant légèrement la tête, se sentant toujours un peu coupable d’avoir choisi de fuir plutôt que d’affronter Lydia pour rester aux côtés de Jaden.

Bien qu’il ait compris d’où provenait le véritable problème qui avait engendré la question de la jeune femme, le surfeur prit le temps de la réflexion pour lui répondre avec le plus de sincérité possible. Elle l’écoute, avec attention. Elle comprend ce qu’il veut dire, évidemment. En grande partie parce qu’elle ressent exactement la même chose. Lorsqu’ils arrivent à s’octroyer quelques instants seuls, tout va merveilleusement bien, comme toujours. C’est le reste du temps qui est plus compliqué à gérer. « Jay’... » souffle-t-elle après ça nouvelle tirade. « J’ai besoin de savoir comment tu vas, vraiment, même si c’est pour me répéter que tu en as marre, que tu te sens inutile. » souffle-t-elle en resserrant son étreinte autour du blond. « Je n’ai pas besoin d’être ménagée, déjà parce que tu n’es pas inutile, tu m’aimes, tu es en vie, et c’est ce qu’il y a de plus utile au monde à mes yeux. » commente-t-elle en l’embrassant légèrement dans le cou. « Ça ne sera pas toujours comme ça, tu vas guérir et tu pourras de nouveau vagabonder à ta guise. » plaisante-t-elle en remontant légèrement pour venir embrasser sa mâchoire. « Et puis... bientôt je serais mise au repos forcé, je serais là avec toi. » ajoute-t-elle avant de venir déposer ses lèvres sur les siennes. « Je t’aime Jaden, en toute circonstance, même quand tu es plus grognon que d’habitude. » affirme-t-elle en se reculant très légèrement pour pouvoir planter son regard dans le sien, un sourire sincère et amoureux sur les lèvres. Elle sait que la morosité de l’australien est passagère, même si elle ne doute pas qu’il gardera une certaine blessure de ne pas avoir pu terminer sa saison de surf et dire correctement adieu à cette carrière, mais elle n’a pas non plus le moindre doute sur le fait qu’il se laissera submerger par la joie au fur et à mesure que ce bébé deviendra de plus en plus concret dans leur vie. « Tu as raison... on doit penser à nous, rien qu’à nous. » souffle-t-elle en se blottissant de nouveau contre lui. « Je vais tâcher de mettre en ordre les choses au refuge, pour commencer à revenir auprès de toi avant l’arrivée de mes parents. Pour ne plus te laisser aussi seul. » s’excuse-t-elle encore une fois de manière détournée. Elle ne supporte pas l’idée qu’il se morfonde seul, surtout depuis qu’ils ne peuvent plus appeler Mercy au secours puisque celle-ci s’apprête à partir très prochainement à l’autre bout du monde, ils ne savent pas trop où, pour une mission.
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyDim 12 Avr - 18:25


Australian Invasion

Jaden lâcha un soupir instinctif, qui se mêla aussitôt à un petit rire alors que sa fiancée lui faisait gentiment remarquer qu’il était hors de question de séquestrer leur futur enfant sous prétexte que... ben, sous aucun prétexte, quel qu’il soit, finalement. Le jeune Australien esquissa aussitôt une petite grimace enfantine, exagérément boudeuse, alors qu’il recevait avec une docilité fort peu crédible la petite tape qu’elle lui asséna sur le front pour le mettre en garde. Contre toute logique, cela lui donna d’autant plus envie de la serrer contre lui... ce qu’il fit, se blottissant dans la chaleur de la jeune femme tout en lâchant un vague grognement faussement désapprobateur. Au fond... la conversation, en elle-même, n’avait peut-être pas beaucoup d’intérêt. Mais elle était importante. C’était une façon de se retrouver, dans toute la banalité d’un échange de bêtises et de simplicités. Ils en avaient besoin, bien plus que l’un et l’autre ne semblaient le croire dans un premier temps. Il s’en rendait d’autant plus compte, maintenant, à mesure qu’il se perdait dans la chaleur, la présence et le rire de sa fiancée, qui lui manquait bien plus qu’il ne le pensait et qu’il ne l’avait admis jusqu’ici. Il n’y avait rien (ou presque rien, en tout cas) qu’il n’appréciait davantage que l’idée d’être à l’origine de ce son mélodieux qui faisait naître immanquablement une nuée de papillons dans son estomac. Les raisons de rire, cependant, n’étaient plus aussi nombreuses depuis l’incident... et malgré tous ses efforts, ses propres plaisanteries sonnaient parfois faux à ceux qui l’écoutaient, comme s’il lui manquait un petit quelque chose, trois fois rien sans doute... mais qu’il n’avait pas encore retrouvé, et ne retrouverait sans doute qu’en se levant finalement de ce foutu canapé.

Fort heureusement, Letizia était là, et l’avait justement rejoint sur ce foutu canapé. Dans ces conditions, il était prêt à y passer le restant de ses jours si nécessaire. Cette bulle de confort et d’intimité lui suffisait amplement, il n’avait pas besoin de plus. Ou... Si, peut-être bien. Ce petit plus grandissait actuellement au creux du ventre de la jeune femme, et était d’ores et déjà menacé de séquestration par un paternel jamais dans l’excès. L’idée concrète que représentait le petit être dont ils évoquaient déjà l’avenir avec une certaine dose d’humour bienvenu le remplissait d’une vague de chaleur supplémentaire et relevait automatiquement les commissures de ses lèvres. « Evidemment que non, finit-il par répliquer en levant des yeux innocents en direction du plafond, je te signale qu’il ou elle aura la moitié de sang Hale dans les veines. Autant dire que plus on séquestre, plus on s’offre la possibilité d’un remake de Prison Break, avec nous dans le rôle des méchants gardiens. »

Au beau milieu de sa phrase, ses yeux s’agrandirent de stupéfaction, comme s’il réalisait soudain ce qu’il était en train de dire, aussi bien que ce qu’il avait jadis fait subir à ses pauvres mères chaque fois qu’il faisait le mur. Une vague culpabilité pointa le bout de son nez, vite balayée par l’appréhension soudainement concrète d’avoir, d’ici quelques années (thank god) à gérer un adolescent à moitié Hale, à moitié Pastore. Son visage se décomposa le temps de quelques secondes, avant qu’il n’esquisse finalement un petit haussement d’épaule très jadenien. Oh, on verra bien. Improvisation avant tout. Ça n’était certainement pas le plus urgent à l’heure actuelle. Le plus urgent, à son humble avis, c’était a) que Letizia puisse se reposer, pas seulement physiquement (bien que cela soit tout aussi important, pour elle comme pour le bébé) mais également mentalement, afin qu’elle évacue à la fois le stress que provoquaient encore les cauchemars de l’enfer du Lynnhaven Mall, et celui d’avoir à gérer l’omniprésence de ses mères dans leur petit nid depuis quelques temps, et b) profiter de la présence de la jeune femme auprès de lui, et de ces quelques instants volés d’intimité qui se faisaient des denrées rares ces derniers temps, bien qu’il ne puisse pas vraiment blâmer qui que ce soit pour cela. Enfin... Si. Il y avait quand même une coupable en particulier, que Letizia ne s’embêtait d’ailleurs pas à enrober de diplomatie quand elle la désignait comme tel. Jaden ne pouvait bien évidemment pas lui en vouloir, dans la mesure où elle avait raison, sur le principe. Il était d’ailleurs bien impuissant à y pouvoir quelque chose, ce dont il avait essayé assez inutilement de s’excuser. Le jeune Australien n’ajouta rien de plus en voyant l’approbation silencieuse de sa fiancée, lorsqu’il émit prudemment l’idée que Maman Cathleen restait leur atout le plus précieux, bien qu’il ne soit pas sûr qu’elle soit, à elle seule, suffisante pour combattre les angoisses exacerbées de sa rousse de mère.

Il accompagna le soupir las de Letizia d’une expiration similaire, soulignée par une petite moue désabusée. Il savait que sa fiancée comprenait parfaitement la position et les sentiments de Lydia, au fond. D’autant plus, maintenant que la perspective de devenir mère, comme elle l’avait soulignée elle-même à l’instant, devenait plus vraie... Mais comprendre était une chose. Ne plus réussir à ménager des moments rien qu’à eux en était une autre. Sans compter que, d’ordinaire, les instants d’intimité étaient leur quotidien, sauf lorsqu’il était en compétition à l’étranger. Cette maison, c’était chez eux. Rien qu’eux. Or, passer de tout à presque rien, à quelques instants volés par-ci par-là, ça n’était pas son fort. Jaden décida donc avant toute chose d’en profiter au maximum, et s’installa un peu plus confortablement contre elle, tandis qu’elle colorait de nouveau la pièce de son rire clair alors qu’il faisait très peu subtilement remarquer, histoire de détendre l’atmosphère, qu’il allait falloir penser à se débarrasser de tout objet pouvant servir d’arme avant l’arrivée du clan Pastore.

OMG. Parce que oui, le clan Pastore is coming. Malgré lui, le jeune Australien tiqua légèrement, avant de pouffer de rire à la réplique qui s’ensuivit. Malicieuse, Letizia suggérait que sa famille n’aurait probablement aucun scrupule à débarquer armée. Jamais dans l’excès. Même si ce n’était sans doute pas très loin de la vérité, après tout, ce dont ils ne pouvaient guère se douter, ni l’un, ni l’autre. Bénis soient les ignorants. Plus ou moins. Bien qu’il sache évidemment qu’elle plaisante, Jaden secoua la tête d’un air dramatique en lui glissant un regard en coin. « Rassurant... commenta-t-il d’un ton amusé, avant de faire mine de réfléchir à une solution de repli, sourcils froncés. Tu penses que si on déménage chez Mercy le temps de sa mission, ça va se voir ? Y aurait quand même moins de risques que je perde un deuxième genoux dans l’histoire... ». Malgré son intention comique évidente, sa voix baissa d’intensité au fur et à mesure qu’il terminait sa phrase, comme s’il réalisait soudain la teneur de ses propos... et ne les trouvait finalement pas aussi drôles que prévus. Pas après ce qui s’était produit. Un frisson descendit le long de sa colonne vertébrale et il jeta un vague coup d’œil direction de sa jambe, sans rien ajouter cependant. Heureusement, son cerveau choisit de se concentrer sur la menace la plus imminente... A savoir, l’arrivée des parents de Letizia, qui l’inquiétait davantage que sa fiancée. Logique. Il rit légèrement, alors qu’elle lui faisait gentiment remarquer qu’offrir plus de cadeaux que convenu à Maman Pastore risquait de la rendre suspicieuse, et ferma les yeux pour profiter avec une expression de pure délectation du baiser qu’elle déposa affectueusement sur le bout de son nez. Il émit un petit grognement d’approbation avant de marmonner, en passant machinalement sa main dans ses cheveux déjà suffisamment désordonnés pour que ce geste n’y change rien : « Moué, bon... Certes. J’ai pas le droit d’être généreux avec ma belle-mère sans qu’elle trouve ça louche ? Je suis outré. » Non, pas du tout, évidemment.

Il devait bien admettre que sa relation avec Maman Pastore n’avait jamais été de tout repos (surtout pour lui, hein), et bien qu’elle ait finit par accepter la relation de Letizia avec un baroudeur Australien qui (dixit) s’amusait sur les vagues, en réalisant qu’il rendait effectivement sa fille heureuse... ils n’en étaient certainement pas, ni l’un ni l’autre, au point de se tomber dans les bras en se rencontrant, encore moins de s’offrir plus d’un cadeau à la fois. Ça serait effectivement suspect, Letizia était lucide sur la question. Peut-être Maman Pastore était-elle d’ailleurs la véritable raison qui le faisait appréhender à ce point l’arrivée des parents de sa chère et tendre ? Il ne parlerait qu’en présence de son avocat. Ou pas, d’ailleurs, puisqu’il se mit à exprimer sans filtre et de façon imagée ses vagues angoisses quant à la suite des opérations, parlant à moitié pour lui-même et à moitié pour elle... Ce qui était tout de même un peu contre-productif, si son but premier était bel et bien d’ôter à la jeune femme une partie du stress qui l’habitait. Epic fail. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. C’était stupide, d’ailleurs. Fallait-il vraiment s’en faire à ce point ? Leurs parents étaient des... adultes, par définition, et sauraient très probablement se tenir et trouver un statu quo. Non ? Le doute restait permis, et il ne savait pas qui craindre le plus, entre l’imprévisible Maman Lydia et l’intransigeante Maman Pastore... flanquées de leurs acolytes respectifs, a priori plus posés mais non moins inquiétants. Cocktail rendu d’autant plus explosif, d’ailleurs, par le fait que Jaden ne serait pas toujours en mesure d’y pouvoir quoi que ce soit, isolé comme il l’était sur son canapé de solitude 24h/24 ou presque... Ce serait, encore une fois, à Letizia de s’en occuper, ce qu’elle lui expliquait d’ailleurs en essayant d’apaiser ses angoisses.

Le jeune surfeur esquissa une petite moue perplexe et arqua un sourcil alors qu’elle le taclait gentiment en lui faisant remarquer qu’il n’avait absolument aucun contrôle sur ses mères. Ce qui était vrai, du reste. Et parfaitement assumé. « En même temps, c’est pas bien compliqué... » lâcha-t-il en roulant des yeux, avec un haussement d’épaules fataliste. Il hocha la tête, un léger sourire entendu au coin des lèvres à la suite des paroles de sa fiancée, qui tentait diplomatiquement de lui faire comprendre qu’il n’y aurait ni Hunger Games, ni troisième guerre mondiale, pas si elle pouvait l’empêcher en tout cas. Bien évidemment, elle avait raison. Il avait très nettement exagéré... un peu pour les besoins de ses remarques spirituelles ordinaires, et un peu aussi parce que son humeur actuelle l’empêchait parfois de voir la situation avec son filtre spécial bisounours habituel. Et ce, malgré la présence de Letizia tout contre lui, bien que le seul fait d’entendre sa respiration très proche suffisait à le rendre presque entièrement à lui-même. Il sourit un peu plus en caressant machinalement les cheveux de sa fiancée, dans un geste tendre dont il n’avait pas conscience tant il lui semblait évident. « Hmmmm, je sais bien... avoua-t-il en reportant un regard pensif en direction de la télé désormais éteinte. Mais, justement, ça va encore être à toi de canaliser tout ça... alors que tu ne devrais pas avoir d’autre job que de t’occuper de toi. » Il la serra un peu plus contre lui, comme pour souligner ses paroles, et sa voix avait pris un ton à la fois fataliste et las, comme s’il s’agaçait de nouveau lui-même que la situation lui échappe de la sorte. Il ferma un bref instant les yeux. « Pas de conflit ouvert, c’est toujours un début, conclut-il pourtant de bonne grâce, avant de moduler. Mais pas de conflit du tout... tu crois que j’en demande trop ? C’est Noël, après tout. »

Il y avait comme une étrange innocence dans ces derniers mots prononcés du bout des lèvres, presque comme une supplique. Jaden avait toujours adoré les fêtes de fin d’année, parce qu’elles étaient l’occasion de se réunir, et il n’aimait rien de mieux que de passer de bons moments avec ses proches. Difficile, cependant, de songer uniquement à ces bons moments quand tout ce qu’il avait en tête était de s’assurer que personne ne craque avant la fin du séjour. L’atmosphère tendue ne l’aidait certainement pas à retrouver son humeur légère habituelle, et ne lui donnait pas tout à fait l’impression que la magie de Noël allait faire son effet cette année, ce qui décevait un peu son coeur d’enfant, bien qu’il se retienne de l’avouer complètement. Et puis... C’était stupide, sans doute, puisque l’enfant n’était pour l’instant qu’une cellule à peine formée dans la chaleur du ventre de Letizia, mais il ne pouvait s’empêcher de penser qu’en quelque sorte, il s’agissait du premier Noël qu’ils passeraient vraiment avec leur nouvelle famille. A trois plutôt qu’à deux. Et il refusait que la moindre rancoeur, la moindre tension, la moindre parole de travers ne vienne ternir ces instants censés n’être que joyeux. Les tous premiers d’une nouvelle vie, en quelque sorte. Jaden n’ajouta rien, cependant. Il savait qu’il n’en avait pas besoin pour qu’elle comprenne. Et au fond, il ne voulait pas vraiment en dire davantage. Leurs parents respectifs occupaient suffisamment leurs pensées pour qu’ils n’occupent pas non plus trop longtemps leurs brefs instants de répit gagnés à la sueur de leurs fronts.

Raison pour laquelle, d’ailleurs, il finit par rassurer à son tour les angoisses de Letizia en lui affirmant que ses mères ne s’éterniseraient pas une fois les fêtes de fin d’année terminées. Le jeune surfeur sourit doucement en entendant le soupir de soulagement que sa fiancée ne put retenir, et qui secoua ses épaules d’un rire contenu. Il ne lui en voulait pas, bien au contraire. Lui aussi, avait ses limites, après tout. Et s’il les aimait sans condition, il n’était pas question de les laisser prendre leurs aises ad vitam aeternam. Il en allait de leur santé mentale à tous, autant qu’ils étaient. Et si Maman Cathleen échouait à imposer cette raisonnable décision à sa moitié, il s’en chargerait lui-même. Non sans quelques sueurs froides au préalable, bien sûr. Letizia n’avait pas tort : il n’était pas le plus à même de canaliser ses mères, ou qui que ce soit d’ailleurs, dans la mesure où il avait déjà bien du mal à se canaliser lui-même. L’idée de devoir mettre, en personne, ses mères à la porte ne l’enthousiasmait évidemment pas, mais s’il fallait passer par là pour protéger sa fiancée, il le ferait, sans l’once d’un remord. Pour l’heure, il préféra se concentrer sur l’essentiel : eux, en l’occurrence. Eux trois. Le sourire du jeune homme se fit d’autant plus complice quand sa fiancée lui répondit dans un murmure qu’elle aimerait, elle aussi, parler constamment de ce petit être qui grandissait en elle, se prenant au jeu du secret et jetant des coups d’œil prudents autour d’elle. Ce n’était pas grand chose, sans doute... Mais ce bref instant de pure intimité, à partager un secret dont ils étaient les seuls détenteurs et qui illuminait leurs deux visages d’un même éclat suffit à chasser momentanément ce qui lui restait d’amertume au fond de l’âme.

Il imita sans le savoir le sourire radieux de sa fiancée, qui le taquina gentiment avant de répondre à sa question, et lâcha un petit rire, en haussant les sourcils avec toute l’innocence qu’il n’avait pas. « Un peu pressé ? répliqua-t-il, reprenant les mots de la jeune femme et feignant la surprise, même s’il n’était pas bien difficile de percevoir toute l’ironie qui teintait ses quelques mots, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles.... Honnêtement, je ne sais pas comment je vais réussir à attendre neuf mois. » Comme pour souligner ses paroles, il glissa de nouveau sa main sur le ventre plat de Letizia, comme s’il espérait, par magie, percevoir la présence si infime et pourtant si vraie, qui s’était glissée entre eux pour ne plus jamais les quitter. Le jeune surfeur hocha ensuite sagement la tête, tentant de retrouver un semblant de sérieux pour acquiescer l’information qu’elle lui donnait. Courant février. Oké. Mais c’était dans longteeeeeemps. Il faudrait d’ailleurs qu’il se calme, d’avance, pour éviter d’effrayer le médecin à chacun de leurs rendez-vous à l’avenir. « D’accord, c’est noté. » tenta-t-il de répondre le plus posément possible, bien que sa voix tremble légèrement et que l’éclat dans ses yeux démente le ton raisonnable et détaché qu’il essaya d’adopter.

Cette parenthèse bienvenue, pleine de promesses et d’une complicité dont ils avaient cruellement besoin, avait réussi à chasser presque définitivement les nuages maussades qui s’obstinaient à flotter au-dessus de sa tête. Pourtant, l’éclat ensoleillé, sur les traits du visage de Letizia, s’était quelque peu fané alors qu’une hésitation l’avait saisie, accompagnée d’une étrange expression coupable qui avait surpris Jaden, et qu’il n’avait pas supportée bien longtemps. Que racontait-elle encore ? Qui lui avait mis ce genre d’idées dans la tête, au juste ? Ça n’avait strictement aucun sens. Ce fut d’ailleurs ce qu’il s’évertua à lui faire aussitôt remarquer, fronçant les sourcils en la voyant éviter dans un premier temps son regard malgré ses efforts et les gestes tendres qu’il eut envers elle, saisissant sa main puis taquinant tendrement le bout de son nez pour la faire réagir. Fort heureusement, il ne leur fallait que peu de choses pour se comprendre et se rassurer l’un l’autre. Ses paroles, si simples soient-elle, suffirent à faire s’envoler l’étrange honte qui assombrissaient les yeux de sa fiancée, et il se mit à sourire en la voyant ouvrir la bouche... et s’interrompre d’elle-même, sous l’évidence de ce qu’il lui répondait. Alors qu’il déposait un baiser sur son front, comme pour terminer de chasser une culpabilité qui n’avait pas lieu d’être, il sentit la jeune femme se détendre un peu plus contre lui, et lui adressa un petit clin d’œil. « Bon, très bien alors. » conclut-il alors qu’elle lui répliquait, toujours un peu coupable cependant, que sa stratégie qui consistait à fuir la maison autant que faire se pouvait fonctionnait à peu près, à l’exception du fait qu’il lui manquait cruellement. Si la réciproque était bien évidemment exacte, Jaden ne lui en voulait pas le moins du monde. Elle faisait ce qu’elle avait à faire pour se préserver. Il ne lui demandait rien d’autre. Alors il se contenta de hocher la tête en silence, comme pour approuver la décision de sa fiancée... tout en avouant sans bruit que le manque qu’elle ressentait, il le partageait tout autant.

Puis elle lui posa une question à laquelle il n’était pas certain d’avoir une réponse concise... ou plutôt, à laquelle il ne savait pas comment répondre. Il prit le temps de la réflexion. C’était une question pourtant simple. La plus banale qui soit, au fond. Comment allait-il ? La réponse ne l’était pas, elle. Il n’avait pas envie de lui mentir, pas envie non plus de faire bonne figure... mais il ne voulait pas davantage retrouver l’ombre qui voilait les yeux de Letizia et plissait son front d’inquiétude. Pourtant, il se montra le plus honnête possible, bien qu’il lui soit difficile de mettre des mots sur des sentiments qui lui paraissaient si diffus et si contradictoires. Ils se mélangeaient si bien qu’il était parfois difficile de savoir s’il était heureux, amer, déçu, impatient... Et bien souvent le tout à la fois. Il n’y avait qu’une chose dont il était certain, en revanche : lorsqu’il était avec elle, tout allait bien. En entendant sa fiancée souffler son diminutif du bout des lèvres, après sa tirade qui ressemblait davantage à un cri du coeur, Jaden garda un silence attentif en la sentant resserrer son étreinte autour de lui. Ce geste, aussi bien que les mots qu’elle prononça, l’enveloppa d’un sentiment de bien-être qui le fit soupirer d’aise. Il sourit inconsciemment, alors qu’elle lui expliquait qu’il n’avait surtout pas à s’empêcher d’exprimer ce qu’il ressentait pour la préserver. Parce qu’elle avait besoin de savoir... et son sourire s’agrandit en comprenant que c’était exactement la raison pour laquelle il avait été si sincère, au fond. Il en avait conscience. Mais il avait aussi besoin de l’entendre, comme pour s’en assurer une fois de plus. « Je sais... » s’entendit-il murmurer en retour, le plus brièvement du monde... pas vraiment pour lui montrer qu’il en était conscient, d’ailleurs, mais plutôt pour la remercier à mi-mot de l’avoir dit.

Il sentit un frisson le traverser de part en part, exactement comme les toutes premières fois, alors que Letizia déposa un baiser dans le creux de son cou en lui assurant qu’il n’avait rien de plus à faire que d’être là, en vie, et de l’aimer, pour être le plus utile. Si la phrase en elle-même avait un potentiel cheesy-bisounours indiscutable, Jaden était probablement la dernière personne au monde à pouvoir s’en apercevoir. Pour lui, elle était parfaite. C’était tout ce qu’il avait besoin d’entendre, et il la comprit surtout comme la seule phrase qui importait. Elle le fit immédiatement sourire de plus belle, alors qu’une vague de chaleur caractéristique de l’effet Letizia lui inondait le corps et le coeur, lui donnant la soudaine et impérieuse envie de la serrer encore un peu plus fort contre lui pour lui prouver à quel point il l’aimait. Il ne dit rien cependant, et la laissa terminer de l’envelopper dans ce cocon de bien-être qu’elle tissait au fur et à mesure de ses paroles et de ses gestes. Elle avait raison, bien sûr... Cette situation qu’il commençait à avoir en horreur ne durera pas éternellement. Malgré son immobilité forcée, déjà, il sentait, lentement, son corps guérir petit à petit, et la douleur refluer. Elle n’avait désormais plus rien à voir avec ce qu’il avait eu à supporter quelques semaines plus tôt. Il pouvait presque sentir les cellules de son corps le picoter de temps à autre, agitation fugace mais énergique, l’approchant chaque jour un peu plus de la guérison. Ce n’était pas grand chose, bien sûr, et cela prendrait du temps... mais au fond, du temps, ils en avaient, pas vrai ? N’était-ce pas justement l’occasion d’apprendre un concept qui lui était jusqu’ici particulièrement étranger et que le commun des mortels appelait la patience ? C’était plus ou moins ce qu’elle essayait de lui dire, en lui promettant qu’il gambaderait à sa guise un jour ou l’autre, ce dont il ne doutait pas lui-même, bien sûr. Mais quand ?

Le jeune surfeur oublia sa propre question silencieuse au moment où les lèvres de Letizia s’égarèrent au niveau de sa mâchoire, geste qu’elle souligna d’une sorte de promesse qui ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Repos forcé ? Des journées complètes à passer rien qu’avec elle ? On commençait quand, au juste ? Les yeux de Jaden pétillèrent de nouveau, alors qu’il remontait doucement sa main dans le dos de la jeune femme et accueillait avec délice ses lèvres sur les siennes, répondant à son baiser avec un mélange de douceur et d’impatience qui lui ressemblait bien. L’Australien laissa ensuite échapper un petit rire, qui secoua légèrement ses épaules, à la déclaration d’amour qui s’ensuivit... Il n’y avait que Letizia pour trouver chaque fois de nouvelles façons de lui dire « Je t’aime ». Celle-ci, comme toutes les autres, ne manquait pas de charme et le toucha au coeur. Lui aussi, se recula très légèrement pour pouvoir l’observer davantage, et son regard brillant l’enveloppa amoureusement, presque aussi bien que ses bras l’avaient fait quelques instants plus tôt. Il la laissa plonger ses yeux dans les siens, lui ouvrant littéralement son âme comme elle l’effleurait de la sienne, souriant doucement, rasséréné. Quelques secondes s’écoulèrent sans qu’ils aient besoin de plus, puis le jeune Australien sourit d’un air malicieux. Bozo était visiblement de retour, l’instant poésie venait de prendre fin. « Et comment je fais pour surenchérir là-dessus, moi ? fit-il semblant de se plaindre, avec une tendresse toute particulière dans la voix, alors qu’elle se blottissait une fois de plus contre lui. Il y avait, de nouveau, un « merci » à peine dissimulé dans la plaisanterie du jeune homme. C’est beaucoup trop parfait, comme discours. Je ne peux pas rivaliser. Dans ces conditions, être grognon et inutile, finalement c’est plutôt une bonne option, je peux vivre avec sans problème. » Il haussa les épaules un peu théâtralement, puis ajouta à voix basse, en reprenant un semblant de sérieux pour lui souffler : « Je t’aime, Leti. Merci. », les seuls mots, sans doute, qu’il ne se lasserait jamais de répéter, jusqu’à son dernier souffle. Il savait qu’il n’avait pas besoin d’en dire plus pour qu’elle comprenne toute la reconnaissance et l’amour qu’il avait pour elle.

Il lui vola un baiser de plus du bout des lèvres, avant de redresser la tête et d’esquisser une petite moue pensive. « Tu as raison, concéda-t-il alors en plissant le front, ça ne durera pas éternellement. Il s’agit simplement de faire preuve d’un peu de patience. Et on sait tous que c’est justement ma grande qualité. » Jaden n’eut même pas besoin de lui glisser un regard en coin significatif pour que sa fiancée comprenne toute l’ironie de sa dernière phrase. Qui prouvait cependant que le surfeur avait décidé de prendre les choses avec un certain fatalisme. Bien sûr, il ne s’agissait pas seulement de cela, ils le savaient l’un comme l’autre. Il ne supportait pas l’inactivité, c’était un fait. Mais il était aussi question d’une blessure un peu différente, qui faisait aussi mal, car elle était tout aussi inattendue. Celle de la fin prématurée de sa carrière de surfeur, qui jusqu’à l’arrivée de Letizia, rythmait sa vie et lui donnait un sens. Ce n’était pas si facile de l’abandonner, sans avoir eu l’occasion de lui dire au-revoir. C’était un peu comme de refermer un livre sans en avoir lu le dernier chapitre. Il n’arrivait pas tout à fait à se débarrasser de ce goût d’inachevé. Il le faudrait bien, pourtant. Il inspira profondément et chassa ses pensées de son esprit. Ça n’était pas le moment. Pas quand il pouvait profiter pleinement d’elle. « D’un autre côté, enchaîna-t-il donc, une nouvelle lueur dansant dans ses prunelles alors qu’il baissait à nouveau la tête vers elle, apprendre la patience avec toi à mes côtés, dès que tu seras en repos forcé... I volonteer as tribute. » Il s’interrompit lui-même et fronça les sourcils avant d’ajouter à voix haute une remarque qui n’avait strictement aucun rapport et qui lui passait par la tête à ce moment-là : « Il va par contre falloir que j’arrête de décortiquer le catalogue Netflix à longueur de journée, je vais finir par m’exprimer par citations et ça m’inquiète. »

Le jeune Australien laissa échapper un petit rire à sa propre plaisanterie, preuve que cette constatation ne l’inquiétait pas des masses, en réalité. Puis il reprit un semblant de sérieux alors que Letizia approuvait sa résolution première, et la seule qui importait vraiment. A savoir, prendre le temps de ne penser qu’à eux, aussi égoïste que puisse sembler cette conclusion dans un premier temps. Elle ne l’était pas, bien entendu. Ils en avaient besoin, tout simplement. Il hocha doucement la tête, maîtrisant de peu son enthousiasme un peu trop vif, alors qu’elle lui promettait de faire en sorte de ne plus le laisser aussi seul. S’il n’aimait pas vraiment la culpabilité qui teintait encore ces quelques mots, il préféra ne pas la relever. Elle savait déjà ce qu’il en pensait... Mais peut-être était-ce malgré tout important pour elle, de s’excuser, bien qu’elle n’ait, à son avis, rien à se reprocher. Il se devait aussi de respecter cela. « Merci, Leti... souffla-t-il à nouveau en caressant inconsciemment l’épaule de la jeune femme du bout de ses doigts, ceci dit, en réalité, à défaut de l’appart de Mercy... Il aurait été presque plus stratégique d’aller trouver asile à ton refuge, tu ne crois pas ? C’est moi, qui devrait t’y rejoindre. Je suis sûr que je pourrais servir à quelque chose. Doit bien y avoir des animaux en manquent de câlin, non ? » Difficile de savoir s’il plaisantait cette fois-ci, bien que le sourire doux et un brin malicieux du jeune homme ne le quittait pas. Toby, par un curieux concours de circonstances, releva la tête au moment où il terminait sa phrase, comme s’il avait compris ce qu’il était en train de suggérer, et semblait outré qu’on envisage vraiment de le laisser seul à la merci du couple d’Australiennes.

Couple d’Australiennes qui, d’ailleurs, paraissait s’agiter très vaguement à l’arrière-plan, puisque Jaden pouvait entendre des pas se rapprocher, sans pour autant que ses mères ne fassent irruption dans le salon. Ils n’avaient sans doute plus beaucoup de temps avant que leur petit bulle d’intimité n’éclate. Par instinct, il se blottit un peu plus contre sa fiancée en poussant un léger soupir, alors qu’il levait des yeux perplexes en direction du plafond, et écoutait les bruits variés que faisaient Maman Lydia et Maman Cathleen dans la pièce voisine, essayant de deviner ce qu’elles trafiquaient. Les indices n’étaient pas bien compliqués, en soi, puisque l’agitation paraissaient provenir de la cuisine, et que le bruitage ressemblait à s’y méprendre à des cliquetis de vaisselle et autres instruments du même acabit. Il esquissa un vague sourire envieux. Contrairement à leur fils, Lydia et Cathleen avait obtenu sans peine l’accès à la cuisine à savaient parfaitement concocter des plats qui ne mettaient pas en danger la santé de leurs convives. Ce talent-là, Jaden le tenait sans aucun doute d’oncle Bash, pour qui la notion de cuisine se résumait à mettre une pizza à réchauffer au micro-onde. Et encore. Ça n’était pas toujours une réussite. Bref. Avant qu’il ne fasse la moindre réflexion, Maman Cathleen passa très discrètement la tête dans l’encadrement de la porte, depuis le couloir, et annonça tout doucement, comme si elle répugnait à les interrompre : « Lydia et moi, on gère le repas. Vous ne vous occupez de rien. On vous appelle quand c’est prêt, ok ? »

Le « ok ? » n’attendait pas spécialement de réponse, au fond, puisqu’elle disparut presque aussitôt après l’avoir prononcé, rejoignant sa compagne dans la cuisine, qui s’activait gaiement aux fourneaux. Une stratégie brillante, songea Jaden avec un hochement de tête approbateur, qui consistait à détourner la trop grande attention de Lydia envers son fils sur quelque chose de non moins concret mais tout aussi utile : le nourrir. Le jeune surfeur haussa les épaules avant de commenter brièvement, arquant un sourcil amusé : « Il n’y a pas que des points négatifs, finalement. » Il se demanda cependant de combien de temps ils disposaient désormais avant que ne retentisse finalement le redouté « A table ! » qui signerait la fin de leur parenthèse complice.
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Letizia Pastore
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyMer 3 Juin - 20:11


Australian Invasion

Parler de leur avenir, de leur futur en tant que parents, blottie dans les bras de son fiancé suffisait à insuffler un souffle de joie et étirer ses lèvres en un sourire qui se faisait pourtant rare depuis quelques semaines. Letizia qui a pourtant toujours eu le sourire facile semblait avoir perdu un peu de sa lumière, de sa positivité depuis les récents événements au Lynnhaven Mall, qui avaient ensuite été suivis par l’invasion de Lydia dans leur cocon. Pourtant, chaque fois qu’elle se trouvait dans l’aura de Jaden, c’était plus fort qu’elle, plus fort qu’eux. La jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de sourire, de se sentir heureuse, en sécurité, en dépit de ce qui leur était arrivé. Ensemble ils étaient toujours capable de surmonter la vie et l’adversité.
Elle laisse échapper un éclat de rire lorsque l’australien souligne qu’il ne sera de toute façon pas envisageable d’enfermer leur futur progéniture étant donné que celle-ci sera à moitié Hale. « Et à moitié Pastore... Voilà une perspective pour le moins effrayante. » plaisante-t-elle en esquissant un petit sourire en coin. Elle n’ajoute rien de plus cependant. Ils verront bien quand ils en seront là. God bless ils avaient quelques années devant eux avant ça pour s’y préparer.

Un problème plus urgent allait bientôt se présenter à eux, autre que de réussir à bouter hors de chez eux les mères du jeune homme. L’arrivée imminente du couple Pastore. La vétérinaire ne peut pas s’empêcher de taquiner le jeune homme en suggérant que ses parents seraient bien capable de venir eux-mêmes armés, ce qui rendait donc inutile le fait de cacher tout objet tranchant ou susceptible de servir de projectiles avant leur venue. « Il aurait fallu fuir dès le départ, pas forcément chez elle du coup... Si on partait maintenant je pense que ta mère engagerait un détective pour nous retrouver. » grommelle la blonde, un peu vexée qu’il n’ait pensé à ce plan B qu’à la perspective de l’arrivée de ses parents à elle et pas plus tôt... Cela dit... elle aurait pu penser elle aussi à demander asile auprès de Shade, de Scott ou de Gabriel...
Néanmoins, son très léger outrage est très vite remplacé par un nouvel éclat de rire alors que l’australien fait mine d’être vexé de ne pouvoir offrir plus d’un cadeau à sa belle-mère sans qu’elle devienne suspicieuse. Aucun d’eux n’est dupe cependant. Evy a toujours été très critique envers le surfeur, et l’acheter avec des cadeaux n’est clairement pas une tactique qui aurait pu se couronner de succès, bien au contraire, aussi ne s’est-il jamais donné cette peine.

Évidemment, la venue du clan Pastore chez eux signifiait aussi qu’il allait très certainement devoir faire un certain arbitrage entre les deux clans... Jaden étant légèrement hors jeu, cela ne laissait que la jeune femme pour ce rôle. Ce qui ne manque pas d’inquiéter le surfeur, au grand dam de l’italo-suédoise qui ne peut s’empêcher de sourire devant sa sollicitude. « Tout ira bien Jay’. » souffle-t-elle à nouveau en se blottissant un peu plus dans les bras du surfeur alors qu’il la serre contre lui. « On peut toujours espérer un miracle de Noël. » murmure-t-elle avec douceur, plus pour le rassurer qu’en y croyant vraiment néanmoins. « Dans le pire des cas... On pourra toujours s’enfuir chez Mercy jusqu’à la fin de sa mission. » plaisante-t-elle doucement, bien qu’elle commence à envisager sérieusement cette possibilité, ou au moins jusqu’à ce que les mères de Jaden ne déguerpissent le plancher. Ce qui, d’après lui, ne tarderait pas trop après les fêtes, misant une fois de plus sur la très sage Cathleen.

La jeune femme espérait sincèrement que le blond avait raison, elle avait hâte qu’ils se retrouvent enfin, vraiment. Juste eux, eux et leur avenir. Après avoir partager leurs angoisses, ils préfèrent d’ailleurs profiter pleinement de cet instant d’intimité que leur offre Cathleen en partageant des messes-basses, veillant à ce qu’aucune oreille indiscrète ne traîne. La vétérinaire s’amuse de voir l’impatience de l’australien. S’il était déjà dans cet état qu’est-ce que ce serait quand il ne resterait que deux mois ? Il allait sans doute rendre fou absolument tout le monde, les médecins déjà, et probablement elle un peu aussi... Mais elle avait l’habitude. Elle pourrait toujours aller chercher asile chez Shade ou Scott, pas chez Gabriel, le connaissant, il serait probablement dans le même état que Jaden dès qu’il serait au courant... La blonde esquisse un sourire tendre et un peu amusé face à l’apparent calme dont fait preuve le surfeur après qu’elle lui ait donné la date du prochain rendez-vous.

Malgré le sujet léger et joyeux, l’italo-suédoise n’avait pas pu s’empêcher de repenser aux mots de Cathleen, et de s’inquiéter que le surfeur ait pu mésinterpréter son absence. Elle aurait dû avoir plus confiance en eux, évidemment. Il avait parfaitement compris pourquoi elle ne supportait pas de rester chez eux et cela n’avait rien à voir avec lui, bien au contraire, il était conscient qu’elle aurait mille fois préférée passer ses journées avec lui, constamment. Mais ce rôle était déjà pris par une certaine rousse qui était d’ailleurs la raison principale, sinon la seule, qui avait contraint Letizia a passé autant de temps à son travail. Une technique qui marchait plutôt bien au final, s’occuper des animaux lui permettait d’oublier l’omniprésence de ses belles-mères. Pourtant il allait bien falloir que cela cesse, elle avait besoin de repos, ils avaient besoin d’eux, l’évitement n’était pas une solution sur le long terme. Et, bien que la perspective de passer plus de temps avec les mères de son fiancé l’angoissait, elle avait vraiment hâte de retrouver l’australien.

La situation n’était évidemment facile pour aucun des deux. Ils en étaient bien conscients, chacun essayant de ménager l’autre, ne pas ajouter plus de poids à leur propre douleur. Pourtant leur force résidait dans leur capacité à tout surmonter ensemble mais pour ça ils se devaient d’être honnêtes l’un envers l’autre, même quand ça n’allait pas, surtout dans ces moments-là. Ce dont la jeune femme lui fit part en soulignant que, même lorsqu’il était plus grognon, elle ne l’en aimerait pas moins, bien au contraire. Elle ne peut pas s’empêcher de rire légèrement à sa réponse digne de... eh bien de lui. Tout simplement. « C’était le but. » ironise-t-elle alors qu’il souligne qu’il ne peut pas rivaliser avec une telle déclaration et qu’il n’a donc plus qu’à continuer d’être grognon et inutile, avant d’ajouter leur trois mots favoris qu’ils arrivent, même après quatre ans, à ne jamais prononcer de la même manière.
La blonde se contente de rouler des yeux lorsque le surfeur laisse entendre qu’il y connaît quoique ce soit en patience. C’est faux. Toute personne connaissant un tant soit peu l’australien sait pertinemment que c’est la dernière qualité dont on pourrait l’affubler. Elle esquisse une petite moue amusée alors qu’il est prêt à apprendre la patience si elle est à ses côtés, avant de laisser échapper un éclat de rire alors qu’il plaisante sur son temps passé devant Netflix.

L’italo-suédoise lui promet ensuite qu’elle va commencer à mettre en ordre ses affaires pour pouvoir recommencer à passer plus de temps avec lui, pour ne plus le laisser si souvent seul avec ses mères et encore moins avec la venue de ses propres parents. Elle rit à nouveau alors qu’il suggère qu’à défaut de rester chez eux, il aurait eu plus vite fait de l’accompagner au refuge. « C’est une stratégie qui en vaut une autre. » plaisante-t-elle. « Et les animaux auraient adoré avoir un calineur rien que pour eux. Et moi aussi. » persiffle-t-elle avec un grand sourire accroché sur ses lèvres. Elle ne pouvait pas s’empêcher de sourire un peu niaisement en imaginant le jeune homme au milieu du refuge, assailli de toute part par toute sorte de boules de poils. Cependant il était difficile de croire que Lydia aurait laisser son fils s’éloigner d’elle... une maman ourse qui, pour l’heure sembler s’affairer en cuisine, ce qui se confirma quand Cathleen passa une tête dans l’encadrement de la porte pour annoncer que le couple s’occupait du repas, et que les deux jeunes gens n’avaient donc rien à faire si ce n’est de venir quand elle annoncerait le déjeuner prêt. « Encore heureux. » marmonne la vétérinaire en levant les yeux au ciel. Elle appréciait bien entendu de n’être pas forcément celle qui se colle aux fourneaux, mais, d’une certaine manière, ça lui donnait aussi l’impression d’être un peu plus privée de son intimité, que sa maison n’était plus tout à fait la sienne.
Pour l’heure, évidemment, ça l’arrangeait bien, la stratégie de la brune pour que Lydia les laisse un peu tranquille était clairement bienvenue. Sans compter que ça lui permettait de passer du temps seule, lovée contre Jaden sans avoir à se soucier de ce qu’elle allait devoir préparer pour le repas. « Je suis un peu curieuse de savoir ce qu’elles nous préparent, mais pas suffisamment pour ne pas profiter de cet instant de tranquillité. » plaisante-t-elle avec une petite moue en coin. « Tu crois qu’on arrivera à avoir un peu de tranquillité cet après-midi aussi ? On pourrait aller voir Scott sinon ? Ta mère n’osera peut-être pas nous suivre... » suggère la jeune femme dans un murmure pour éviter que ladite mère les entende comploter pour la fuir. Il faudrait évidemment qu’il le prévienne s’ils ne voulaient pas se retrouver devant une maison vide... Scott était plus souvent à son appartement près de la plage qu’à sa villa proche de chez eux.
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Letizia

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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyVen 12 Juin - 18:51

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Australian Invasion

Jaden pouffa de rire. Ça n’était pas bien compliqué. Il suffisait qu’ils soient ensemble. Il suffisait que Letizia soit là, non loin de lui (en l’occurrence, tout près de lui, blottie au creux de ses bras sur ce canapé, ce qui ne faisait qu’améliorer les choses), pour que tout lui paraisse aller mieux. Oué, c’est cliché. Oué, c’est cheesy. So what ? Non, il ne plaisantait pas. Il n’exagérait pas davantage. C’était la vérité. Ou en tout cas l’impression qu’il avait. C’était comme... une vague de soulagement et de confort qui s’infiltrait en lui, se frayait aussitôt un chemin jusqu’à son cœur et inondait le reste de ses membres, jusqu’à apaiser même la douleur qui irradiait dans son genou. Oh, bien sûr... Ce qui l’ennuyait, ce qui le rendait morose et amer, l’omniprésence de ses parents et la tension au sein de leur nid, la violence des images du Lynnhaven Mall qui le hantaient encore... tout cela ne disparaissait pas par la magie d’un sourire ou d’un battement de cils (encore que...). Mais tout ce qui pesait sur ses épaules ou planait au-dessus de sa tête, assombrissant son visage d’ordinaire si lumineux, semblait soudain secondaire. Un peu comme si ces soucis n’étaient plus que des silhouettes indéfinies et à peine menaçantes, évoluant à l’arrière-plan de leur existence sans tout à fait les atteindre ni leur causer le moindre tort. Letizia avait cet étonnant pouvoir de lui faire voir avec netteté ce qui importait vraiment. Ce qui était sur le devant de la scène, quoi qu’il arrive, et la seule chose qui en valait la peine. Elle, donc. Eux, plus exactement. Et la famille qu’ils s’apprêtaient à fonder, et dont ils discutaient à demi-mot, tels des adolescents soucieux de ne pas se faire prendre dans la chambre l’un de l’autre après le couvre-feu.

C’était précisément la conversation à propos de leur future progéniture qui avait fait pouffer Jaden de rire, tout en accompagnant aussitôt l’éclat de rire de sa fiancée d’un vif mouvement de tête. Le jeune surfeur esquissa presque immédiatement une petite moue dubitative, ses yeux s’écarquillant théâtralement, alors qu’il faisait mine de réaliser la teneur de la réplique de la jeune femme. Oh god... Un mini Hale-Pastore avec des envies d’indépendance ? Adieu leurs systèmes nerveux à tous les deux. R.I.P. Il se demanda, le temps d’une fraction de seconde, ce qui était le pire. La forte tête du clan Pastore, ou le « Je fonce d’abord et je vois après »-style du clan Hale. Le cocktail paraissait un brin nucléaire, mais paradoxalement, cette remarque ne faisait qu’augmenter son impatience à l’idée de rencontrer ce petit être qui n’existait plus seulement dans son imagination, à présent, et qui allait bientôt être quelqu’un. Un mélange de lui et d’elle. Mais pas seulement. C’était un être nouveau, unique, qu’il avait hâte d’apprendre à connaître. Inconsciemment, ses lèvres dessinèrent un sourire un peu béat à cette pensée. « Excellente remarque, nota-t-il finalement en plissant légèrement le front d’un air perplexe. Et encore, il n’est question que d’un rejeton Hale-Pastore. Imagine quand il y en aura plusieurs... »

Le jeune Australien ne termina pas tout à fait sa phrase, et il n’était pas difficile d’entendre presque physiquement les points de suspension malicieux qui s’ensuivirent, alors qu’il échangeait avec Letizia un sourire doux et complice. Il n’ajouta rien de plus, cependant. S’il avait sciemment utilisé du futur et non du conditionnel, et un « quand » plutôt qu’un « si »... Cette allusion subtile n’était, pour l’heure, qu’une plaisanterie supplémentaire, et il l’accompagna d’un petit clin d’œil pour bien lui faire comprendre qu’ils n’avaient pas besoin d’entrer dans ce genre de discussion dès à présent. Chaque chose en son temps. Certes, c’était tout à fait le genre du surfeur, de mettre la charrue avant les bœufs (dans son cas, plutôt le car familial avant lesdits enfants), mais Letizia savait d’ordinaire très bien comment modérer son enthousiasme et le faire redescendre sur terre. Un regard suffisait parfois. Ils avaient déjà eu cette conversation, et s’ils étaient tombés d’accord sur le nombre d’enfants (raisonnable) qu’ils seraient prêts à avoir... le premier n’était encore qu’à l’état de cellule. Quand bien même l’impatience et l’excitation lui électrisait les sens, il paraissait un peu prématuré (même pour Jaden), de réfléchir d’ores et déjà aux problèmes qu’ils allaient devoir affronter face à un trio d’adolescents en quête de liberté. Le jeune Australien haussa donc distraitement les épaules.

Il y avait un problème bien plus imminent, à l’heure actuelle. A savoir : leur paisible petit nid d’amour risquait très bientôt de devenir le théâtre d’un affrontement qui n’aurait probablement rien à envier au combat final de Avengers : Endgame. Ce qui ne semblait pas émouvoir Letizia outre mesure, puisqu’elle se permit de plaisanter en suggérant que ses parents n’auraient aucun scrupule à ramener une artillerie lourde personnelle si besoin était. Gloups. Raison pour laquelle Jaden se résolut à la stratégie la plus efficace, qu’il suggéra immédiatement à sa fiancée. Comprendre : la fuite. Le jeune surfeur arqua un sourcil, vaguement surpris de constater que la réponse de Letizia ressemblait davantage à un marmonnement presque désapprobateur... mêlé à une vague réminiscence d’agacement à l’égard de Maman Lydia qu’il était difficile de manquer compte tenu de sa remarque cinglante. Jaden grimaça de compassion puis esquissa un petit sourire fataliste, amusé à l’idée que Lydia engage effectivement un détective pour dénicher l’endroit où se terrait son fils et sa future belle-fille.

Elle n’avait pas tout à fait tort, en réalité. Trouver refuge ailleurs n’avait plus aucun sens, à présent. Il aurait fallu avoir l’idée bien plus tôt. Et pas seulement lorsqu’il était question de l’arrivée du clan Pastore, réalisa-t-il soudain. Ugh. Bravo. Très peu subtil, Jaden. Zéro pointé, niveau diplomatie. D’autant qu’en vérité... Il les appréciait tout particulièrement, malgré les difficultés qu’il avait parfois à communiquer avec son exigeante future belle-mère. Ce qu’il redoutait n’était pas tant le couple Pastore en lui-même, que l’étrange mélange qui avait jusqu’à maintenant rarement eu lieu pendant une durée aussi longue, entre des personnalités si différentes... et tout aussi affirmées les unes que les autres. « Certes, finit-il par concéder avec un petit hochement de tête et une moue amusée. C’est pas exclu du tout, y a des antécédents. Ou alors elle nous pisterai elle-même... Et ça serait pas beaucoup mieux, même si ça aurait au moins le mérite de l’occuper un peu. » Le jeune homme ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire attendri. Oui, Maman Lydia pouvait se montrer particulièrement exaspérante quand elle le voulait (ou ne le voulait pas, d’ailleurs, il était plus probable qu’elle ne se rende tout simplement pas compte du degré d’agacement qu’elle provoquait chez Letizia), mais c’était sa maman. Difficile de lui demander un avis objectif sur la question. Pas plus qu’il ne fallait espérer un avis objectif de sa part lorsqu’il était question de sa fiancée. Fort heureusement, cette dernière ne parut pas se révolter plus qu’il n’était nécessaire de son manque de diplomatie qui se résumait pourtant sensiblement à « Tes parents arrivent, on se barricade où ? ». Jaden vit passer, le temps d’une fraction de seconde, un bref éclat outré dans les prunelles de la jeune femme, qu’il chassa habilement lui-même en plaisantant comme il savait si bien le faire. Il accueillit son éclat de rire d’un fin sourire malicieux, levant les yeux en direction du plafond de son air à l’innocence peu crédible. Quoi ? Il n’aurait donc pas le droit d’offrir plusieurs cadeau à sa belle-mère sous prétexte qu’il y aurait anguille sous roche ? Choquant, vraiment.

Non, pas du tout. Evidemment. Raison pour laquelle Jaden se contenta de sourire d’un air taquin en haussant les épaules, avant de laisser la jeune femme se blottir un peu plus confortablement contre lui, respirant avec délice l’odeur que dégageaient ses cheveux blonds qui lui chatouillaient le bout du nez. L’un comme l’autre savaient pertinemment que si les relations du jeune surfeur et de la très critique Evy étaient restées de l’ordre de la courtoisie, elles n’en étaient certes pas au point de s’inonder de présents à chaque occasion. Jaden ne s’était jamais donné la peine de multiplier les courbettes et autres génuflexions à l’intention de sa belle-mère, sachant parfaitement que ça n’était pas la bonne stratégie à adopter. Maman Pastore était... ben, c’était une maman, justement. Et tout ce qu’elle désirait, c’était le bonheur de sa fille. Lui prouver qu’il n’avait, lui aussi, pas d’autre but dans la vie, ne passait certainement pas par un excès d’attention à l’égard d’Evy... Mais bien plutôt à l’égard de sa fille, non ?

C’était pour elle, d’ailleurs, qu’il s’inquiétait véritablement lorsqu’il songeait aux tensions supplémentaires qui risquaient de se nouer sous leur toit d’ici quelques jours. C’était plus fort que lui, il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer un certain nombre de scénarios catastrophe probablement irrationnels. Que se passerait-il si un conflit ouvert éclatait ? Qu’y pourrait-il, lui, avec le derrière bien malgré lui vissé au canapé ? C’était cela, qu’il redoutait le plus, à vrai dire. Laisser à Leti seule une responsabilité qui risquait de jouer plus sûrement encore avec ses nerfs déjà bien éprouvés depuis ces dernières semaines. Depuis le Lynnhaven Mall, à vrai dire. Un léger frisson lui parcourut l’échine, tandis que sa fiancée tentait à nouveau de rassurer les appréhensions qu’il énonçait à voix haute. Jaden sourit de plus belle, inconsciemment cette fois-ci, en fermant les yeux un court instant. Tout ira bien. En réalité, elle n’avait pas besoin d’en dire beaucoup plus pour qu’il la croie. C’était la magie Letizia. Jaden se détendit plus encore contre elle, son corps semblant se fondre confortablement contre celui de la jeune femme. Elle avait raison... Bien sûr, qu’elle avait raison. N’était-il pas tous des adultes ? N’étaient-ils pas tous suffisamment bien élevés pour se tenir convenablement et faire les compromis qui s’avèreraient nécessaire afin éviter un potentiel bain de sang ?

Peut-être était-ce tout simplement les reste de cette humeur maussade planant au-dessus de son crâne qui s’attaquait à présent à son optimisme pourtant d’ordinaire sans égal... ? Peut-être, oui. Parce qu’il ne put s’empêcher de laisser échapper un petit ricanement sarcastique alors que sa fiancée suggérait un miracle de Noël. « Là où je constate que je ne suis pas au meilleur de ma forme, répliqua-t-il tout doucement, avec un léger rire à peine voilé dans le fond de sa voix, c’est quand je réalise que c’est toi, la plus optimiste de nous deux. » Le jeune surfeur rit légèrement, comme pour préciser qu’il plaisantait et qu’il n’était pas de nouveau en train de broyer du noir (comment le pourrait-il alors que la jeune femme se blottissait ainsi contre lui ?), avant de planter un baiser sur le sommet du crâne de sa fiancée, en concluant d’une voix tendre : « C’est toi, le miracle. »

Puis il arqua un sourcil exagérément intéressé alors qu’elle soulignait à son tour l’éventualité d’aller prendre la fuite chez Mercy si besoin était. Le jeune Australien hocha vigoureusement la tête à cette perspective, sans trop savoir lui-même à quel moment cette plaisanterie en était une, et à quel moment elle devenait une réalité fortement envisageable. Il ne lut pas davantage la réponse à cette question dans les yeux de Letizia, qui semblaient eux aussi hésiter. Nul doute que la promesse d’un petit havre de paix temporaire afin d’échapper à l’omniprésence de ses belles-mères avait de quoi tenter même la plus patiente des futures épouses. Il sourit doucement. A vrai dire, il ne s’agissait pas tant de « fuir les parents » que de retrouver un tant soit peu d’intimité, même si cela devait être dans un lieu qui ne leur était pas familier, et qui n’était pas tout à fait eux. Tant qu’ils étaient ensemble, ils pouvaient faire d’une toile de tente un foyer, ça n’avait jamais été un problème. « Amen to that, finit-il par répondre avec philosophie, je vais préparer la valise d’urgence au cas où. On pourrait même la rejoindre à Messara, histoire d’être sûrs qu’on ne nous retrouve pas. Je suis sûr qu’ils vont beaucoup plus s’éclater que nous, là-bas, les Pirates. » Son ton de voix, cette fois-ci, ne laissa en revanche pas le moindre doute : évidemment, le jeune Australien plaisantait, bien qu’il soit loin de s’imaginer lui-même la portée hautement ironique de sa remarque.

Quoi qu’il en soit... plaisanterie ou non, l’idée était simple. Il ne s’agissait pas tant de fuir à l’autre bout du monde, que de se retrouver. Profiter l’un de l’autre. Faire le point. Discuter de tout et de rien. Parler de ce futur délicieusement grisant qui se dessinait de plus en plus nettement à l’horizon de leur vie commune. C’était d’ailleurs ce qu’ils tentaient de faire, juchés sur ce canapé au beau milieu du salon, îlot de calme et de solitude qui n’avait sans doute rien à envier à Messara et qui leur permettait des conversations étrangement secrètes, ponctuées de murmures impatients. Impatients... surtout pour le jeune Australien, cela allait sans dire, bien qu’il fasse de nombreux efforts pour conserver un calme exemplaire à la perspective du premier rendez-vous chez le médecin. Jaden n’était pas moins conscient qu’elle de sa propre propension à... en faire un peu trop, dirons-nous poliment, et il n’avait pas la moindre idée, lui-même, de ce qu’allaient bien pouvoir donner les quelques huit mois qui allaient suivre, s’il était d’ores et déjà à ce niveau-là d’excitation. Mais peu importait. Il avait hâte de les vivre, quels qu’ils soient. Avec elle. Letizia, d’ailleurs, semblait soudain culpabiliser de ne pas être si souvent avec lui, ces derniers temps... Et bien que Jaden ne comprît sincèrement pas d’où pouvait lui venir une idée aussi saugrenue, il se dépêcha de lui prouver, avec un naturel déconcertant, qu’il ne pouvait pas lui en vouloir, pour la pure et simple raison qu’il n’y avait rien à pardonner. Au contraire... N’était-ce pas plutôt à lui de s’excuser pour ne pas avoir su s’affirmer davantage auprès de ses mères ? Les empêcher de s’installer chez eux pendant si longtemps ? Assurer à Maman Lydia qu’il allait suffisamment bien pour qu’elle n’ait pas à s’occuper de lui 24/7 comme elle s’évertuait à vouloir le faire, coupant bien trop souvent l’herbe sous le pied de Letizia, et la « forçant » en quelque sorte à trouver refuge là où elle le pouvait ? Le travail de sa fiancée, et les adorables boules de poil qui l’environnaient l’y aidaient infiniment, et Jaden ne pouvait en réalité qu’en être soulagé, même si cela devait signifier savoir la jeune femme plus loin de lui, et surtout plus longtemps que d’ordinaire.

L’important était uniquement son bien-être, et rien d’autre. C’était ce qu’il avait voulu lui faire comprendre, et c’était aussi la raison pour laquelle il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter de cette situation compliquée qui s’éternisait, bien qu’il n’en dise rien de plus. Il n’en avait pas besoin. Tout avait déjà été dit. Ils savaient l’un comme l’autre que cela ne pourrait pas durer bien longtemps. Qu’elle le veuille ou non, Letizia allait avoir besoin de repos. Physique, d’abord, mais aussi émotionnel... ce qui allait s’avérer bien plus délicat dans les jours à venir, mais qu’il était prêt à affronter avec elle. De gré ou de force, il allait falloir que la jeune femme rejoigne son surfeur grognon et inutile (comme il s’était appelé lui-même) sur le canapé... et ne le quitte plus. Jaden n’exagérait qu’à peine cette fois-ci. S’il avait tendance à vouloir ménager Letizia à tout prix, il savait aussi qu’ils n’étaient jamais plus forts que lorsqu’ils partageaient tout. Le bien comme le moins bien. Cette idée seule lui gonflait le cœur et dissipait les dernières brumes toxiques de sa mauvaise humeur. C’était justement ce que Letizia avait voulu lui rappeler (bien qu’il n’en ait jamais vraiment douté, une petite piqûre de rappel n’est jamais de trop) lorsqu’elle s’était lancée dans un monologue qui l’avait de nouveau fait tomber amoureux d’elle avec la violence d’un délicieux coup de foudre.

Le jeune Australien n’avait d’ailleurs rien pu répondre de proprement intelligent face aux paroles pleines de sagesse, et surtout d’amour, que sa fiancée lui avait tendrement adressées, et qui avaient fait refluer jusqu’à la douleur physique de son genou. Pourtant, sa réaction instinctive au discours de Letizia suffit amplement, puisqu’il obtint un rire de la jeune femme, qui cascada agréablement le long de son dos, accompagné cependant d’une remarque ironique. Absolument, le but était bien de te clouer le bec... semblait-elle lui répondre malicieusement. « Stratégie sournoise... » commenta simplement le surfeur avant de laisser échapper un petit ricanement complice, et d’esquisser une grimace enfantine qui se perdit finalement dans le nouveau « Je t’aime » qui lui vint tout naturellement et qu’il n’avait pas eu besoin de seulement penser avant qu’il ne franchisse ses lèvres dans un murmure. S’il y avait bien quelque chose dont il était sûr... quelque chose d’immuable, peu importait ce qui lui arrivait, c’était cela. Tout paraissait plus simple, après avoir prononcé ces quelques petits mots. Tout lui semblait possible. Réalisable. Même lorsqu’il s’agissait de faire preuve de patience... ce qui n’était pourtant rien moins que sa Némésis personnifiée. La jeune femme en était d’ailleurs probablement la plus consciente des deux, et Jaden retint tout juste un nouveau sourire en la voyant rouler des yeux alors qu’il annonçait, avec toute la mauvaise foi du monde, être tout à fait en mesure de faire preuve de patience. BEN VOYONS, MON COLON. Lui-même, bien évidemment, n’y croyait pas une seule seconde et ne fit en réalité que se délecter de l’expression du visage affichée par sa fiancée, et qui lui disait sensiblement quelque chose du genre : tu peux me la refaire sans trembler des genoux, celle-là ? Bon, peut-être pas « des genoux » compte tenu du contexte actuel, mais bref. Le jeune Australien s’amusa quelques minutes supplémentaires du sourire qui germa sur les lèvres de sa fiancée, et continua à faire un peu le clown et à raconter n’importe quoi pour cette seule et unique raison : la fait rire. Même s’il fallait, pour cela, évoquer sa récente passion forcée pour le binge watching... qui ressemblait d’ailleurs un peu trop à une nouvelle forme de torture, pour quelqu’un d’aussi outdoor que lui.

Heureusement, la perspective qu’évoquait Letizia de commencer à mettre de l’ordre dans ce qu’elle avait encore à gérer, afin de venir combattre à ses côtés sa solitude et (surtout) son désœuvrement sur ce canapé (sans compter l’invasion parentale en cours et à venir) contribuait à la bonne humeur du jeune surfeur, qui montait en flèche... Et de façon tout aussi exponentielle, d’ailleurs, que le grand n’importe quoi qu’il ne pouvait s’empêcher de raconter, évoquant à présent une potentielle fuite au refuge et se portant volontaire pour une session de câlinage intensif avec toute créature qui en éprouverait le besoin. Letizia comprise, cela allait sans dire. C’était une bonne nouvelle, en soi. On pouvait presque scientifiquement calculer le degré de bonne humeur de l’Australien au nombre de conneries qu’il était capable de sortir à la minute. Cela signifiait donc que ça s’arrangeait. Et ça n’était pas sans lien, bien sûr, avec la présence de Letizia, qui s’éternisait dans ses bras, et qu’il n’était pas prêt à laisser partir de si tôt. Le jeune homme lâcha un petit rire tendre alors que sa fiancée soulignait que l’idée n’était pas mauvaise, en soi, et qu’elle aurait bien aimé, elle aussi, avoir un câlineur attitré. « Oh, je n’en doute pas. Mais pour ça... Il n’y a pas besoin d’aller au refuge. » lui souffla-t-il doucement avant de déposer un baiser sur son front, tandis que sa main droite caressait le dos de la jeune femme, et que la gauche errait de nouveau distraitement au niveau de son ventre, sans qu’il s’en aperçoive lui-même. Non loin d’eux, Toby émit un petit bruit, sans que Jaden ne puisse déterminer s’il approuvait ses dires, ou s’il réclamait plutôt les câlins qui venaient d’être aussi promis à tous ses congénères.

A moins qu’il ne les avertisse tout simplement de la venue impromptue de Cathleen, qui fit une brève apparition le temps de les prévenir qu’elles s’occupaient du repas, stratégie peu subtile mais pourtant particulièrement efficace pour occuper Maman Lydia et lui donner l’impression de faire quelque chose d’utile. Jaden pinça les lèvres et se ratatina légèrement, comme fautif, lorsque sa fiancée fit simplement remarquer que c’était la moindre des choses, que ses mères prennent cela en charge. Bon, certes. Il n’ajouta rien, sachant pertinemment que cela restait un sujet épineux qu’il ne risquait pas d’arranger de cette manière. D’autant qu’il était conscient que même cette question de la nourriture était à double tranchant. Il connaissait Letizia sur le bout des doigts. Il savait par conséquent que si elle appréciait n’avoir rien d’autre à faire que de s’installer à table, elle se sentait malgré tout comme oppressée de n’être pas maîtresse de son propre environnement. Il se mordilla la lèvre d’un air pensif. Il n’avait aucune idée de la façon dont il pouvait, lui, à son échelle, remédier à cela. Autrement qu’en la serrant dans ses bras un peu plus longtemps, bien entendu. Mais cela suffirait-il ? Le jeune Australien sourit d’un air amusé alors qu’elle répondit bien indirectement à sa question silencieuse, en annonçant qu’elle préférait de loin rester dans ses bras et profiter de leur vague instant de répit, plutôt que d’aller fouiner jusque dans la cuisine. « Et moi, de toute façon, renchérit-il avec humour (et une petite dose de lamentation), je n’ai pas le droit d’entrer dans la cuisine. Ça règle la question. » Il esquissa une petite moue comique avant d’ajouter : « Ne t’inquiète pas. Maman a peut-être beaucoup de mal à comprendre les messages subliminaux, mais c’est une pro des fourneaux. C’est d’ailleurs pour ça qu’elles n’ont jamais pu se débarrasser d’oncle Bash : il y revenait toujours. » Il était un peu difficile de savoir si le jeune surfeur plaisantait ou non cette fois-ci, mais un fin sourire illuminait son visage et il haussa les épaules en concluant d’un ton fataliste : « Enfin ceci dit, ce n’est clairement un gène dont j’ai hérité. »

Jaden hocha ensuite vivement la tête, visiblement pas plus pressé qu’elle de quitter cette bulle de tranquillité dans laquelle ils venaient de s’enfermer, et qui risquait pourtant d’exploser à tout instant, au son d’un « A table ! » retentissant. A vrai dire... Ça n’était pas tant la tranquillité qui l’intéressait, que l’éventualité de profiter d’instants précieux et banals avec elle, sans l’omniprésence de ses parents. Aussi arqua-t-il un sourcil fortement intéressé alors que Letizia évoquait elle aussi une nouvelle stratégie de repli pour l’après-midi qui s’annonçait, nettement plus crédible et rationnelle que ses précédentes élucubrations. « Pas bête. » répondit-il aussitôt d’un ton songeur, interrogeant Toby du regard comme si l’animal avait pu lui aussi approuver la suggestion d’un mouvement de tête.  « Je pense que si on se débrouille bien, c’est jouable, reprit-il en chuchotant à son tour, comme un adolescent s’apprêtant à faire le mur (ce qui n’était pas très loin du compte, à la vérité). Elle n’ira pas jusqu’à s’imposer pour peu qu’on dise qu’on doit rendre visite à des amis. » Le jeune homme esquissa un petit mouvement du menton, comme pour valider ce qui lui apparaissait d’autant plus comme une excellente idée qu’elle lui permettait aussi de quitter ce maudit canapé. Et Letizia le savait bien... Il n’en doutait pas une seule seconde. Il eut un sourire reconnaissant. « Et puis, quand bien même elles nous laissent malgré tout un peu de tranquillité ici même cet après-midi... ajouta-t-il avec une petite moue perplexe, comme s’il ne savait pas trop dans quelle mesure cette hypothèse était réalisable. Je ne suis pas contre la proposition de prendre un peu l’air, de toute façon ! »

S’ils ne passeraient pas à proprement parler l’après-midi en tête à tête, l’option était cependant séduisante, car elle leur permettrait malgré tout de quitter ce cocon familial quelque peu envahi, et de se retrouver dans un environnement différent qui leur offrait d’autant plus de liberté. Scott n’était certainement pas du genre à se mêler de ce qui ne le regardait pas, et sa présence lui avait toujours semblé confortable, sans jugement ni fioritures. Le jeune hacker ne les traiterait pas avec la délicatesse exacerbée de Maman Lydia, et c’était tant mieux. Jaden avait parfois l’impression qu’il était fait de cristal, lorsqu’elle était dans les environs, et à vrai dire, cela n’arrangeait pas vraiment son humeur de casse-cou invétéré. Il avait peut-être besoin qu’on le malmène un peu, donc. Ce que, d’ordinaire, Mercy s’empressait de faire (avec un peu trop enthousiasme, évidemment), mais elle allait bientôt faillir à sa tâche, bien malgré elle.

« Il faudrait peut-être prévenir Scott, au cas où... » fit-il remarquer, toujours en chuchotant de ce ton de conspirateur qui ne les quittait plus. Jaden savait pertinemment que le jeune hacker résidait moins souvent près de chez eux que le long de la plage (ce veinard), et qu’il y avait donc un risque qu’ils se retrouvent le bec dans l’eau s’ils n’étaient pas un minimum stratégiques. « Comment va-t-il, d’ailleurs ? » demanda-t-il soudain en plissant légèrement le front, inquiet... et un peu coupable, aussi. Il avait été trop occupé à se morfondre et à se lamenter sur son propre sort pour se soucier pourtant comme il se devait du sort de ses amis comme ceux de Letizia, qui avaient été touchés de près ou de loin par l’incident du centre commercial. Il se mordit légèrement la lèvre. Ils n’avaient pas eu l’occasion de beaucoup voir le jeune homme depuis le Lynnhaven Mall, mais il faisait confiance à Letizia pour avoir pris régulièrement des nouvelles de son ami. L’Australien avait appris ce qu’il n’avait pas pu voir ni entendre lorsque la douleur avait éclaté dans son genou, irradiant sa jambe et le reste de son corps : la jeune femme avec laquelle ils s’étaient cachés, que Letizia avait ensuite aidée du mieux qu’elle pouvait, et qui avait également été victime, comme lui, d’une blessure par balle, était en réalité la petite amie de Scott. Lui-même, avait-on aussi raconté à Jaden, avait aidé les forces spéciales à secourir les otages en prenant le contrôle des caméras de surveillance. Il avait de quoi être non moins chamboulé qu’eux, au fond... il avait assisté à toute la scène.

« Ça a quand même dû un peu le secouer, lui aussi, tout ça. Est-ce que... il s’accorda une légère pause le temps de retrouver le nom de la petite amie de Scott, qui lui resta quelques secondes sur le bout des lèvres. Est-ce que tu as eu des nouvelles de Nora, de sa part ? » Il ignora le léger frisson désagréable qui lui traversa les épaules. S’il était sincèrement inquiet de l’état de santé de la jeune femme, poser ce genre de questions faisait renaître malgré lui des images qu’il aurait préféré oublier, et qui se cantonnaient d’ordinaire à lui provoquer quelques frayeurs nocturnes de moins en moins fréquentes. Comme d’habitude lorsque cela lui arrivait, il se concentra sur deux choses essentielles, qui suffisaient à le rassurer : la présence de Letizia, d’abord, chaude et confortable contre lui... puis la vision de Mercy, telle qu’il l’avait vue apparaître au milieu du cauchemar du centre commercial : une Valkyrie en puissance, qu’on était soulagé de savoir dans son camp, et qui avait balayé presque aussitôt la terreur qui le paralysait. Jaden sourit sans vraiment s’en rendre compte, en se focalisant quelques instants sur ce souvenir-là plutôt que sur les autres. « Mercy m’a dit que ça ne devrait pas être trop grave... enchaîna-t-il donc, suivant le cours de ses pensées en direction de sa meilleure amie, tout en perdant un instant ses yeux dans le vide. Mais d’un autre côté, je ne suis pas certain qu’elle soit forcément une référence neutre en matière de blessure par balle. » Il grimaça d’un air amusé. Perforée de toute part, Mercy serait probablement capable de lui dire que « ça piquait un peu » avant de reprendre aussitôt du service.

Jaden sourit très légèrement. « Je crois qu’elle va mieux... ajouta-t-il tout doucement, sans véritable lien logique avec le reste de leur discussion et sans préciser davantage le « elle » dont il était question, simplement parce que cette pensée lui traversait l’esprit, et qu’elle était un point positif supplémentaire sur lequel il préférait se focaliser. Je veux dire... Depuis Aiden. Elle va mieux, maintenant. Tu ne trouves pas ? » Le jeune Australien baissa un regard sincèrement interrogateur en direction de sa fiancée, comme s’il attendait une expertise (forcément pleine de sagesse) de sa part. Depuis ce qui était arrivé au Lynnhaven Mall, Jaden avait eu l’occasion de côtoyer Mercy à de nombreuses reprises, la jeune femme s’étant déplacée/sacrifiée pour lui tenir compagnie, parfois avec certains membres des Pirates autour d’une bière, afin de lui éviter de trop broyer du noir. Le jeune surfeur, s’il lui en avait été infiniment reconnaissant, avait été surtout ravi de constater, dans ces moments-là, que le visage de son amie était plus... vivant, plus lumineux désormais. S’il y avait encore des failles et une certaine douleur dans ses yeux, la militaire reprenait vie, et cette seule idée lui réchauffait le cœur. « Ça me frustre d’autant plus de ne pas pouvoir lui annoncer la nouvelle... ajouta-t-il en caressant machinalement le ventre plat de Letizia, je suis sûr qu’elle adorerait... » Était-ce une façon subtile de négocier un « je ne pourrais pas au moins le dire à UNE personne ? » ? Il n’en était pas sûr lui-même. Pas nécessairement, après tout... S’il était impatient de crier au monde entier (mais avant tout à ses plus proches amis) ce qu’ils s’apprêtaient à vivre, il appréciait aussi la préciosité de ce secret si bien gardé dont ils étaient pour l’instant les seuls détenteurs.

Le jeune surfeur secoua donc la tête pour chasser ce que ses derniers mots semblaient impliquer, et passa du coq-à-l’âne avec toute la subtilité qui le caractérisait. « Je t’avais dit, au fait, qu’elle avait eu un crush sur Kezzie jadis ? lança-t-il avec une petite moue à la fois amusée et... un brin terrorisée, encore, à cette seule idée dont le concept même lui donnait la migraine. Ceci étant dit... il était toujours prêt à se sacrifier pour « the greater good », bien entendu. Raison pour laquelle il ajouta une question indirectement posée à sa chère et tendre, d’un ton pensif : « Je me demande si, maintenant qu’elle va mieux, je ne devrais pas inviter Keziah à la maison pour qu’ils se revoient. Quand elle reviendra de sa mission, par exemple. »

Ben oui. Quitte à rester encore plusieurs semaines sans pouvoir se défouler sur quoi que ce soit d’autre que la télécommande, autant jouer les matchmaker (même si ça devait mettre sa santé mentale à rude épreuve), non ? Et puis, il ne fallait pas se mentir : à l’heure actuelle, ses réflexions étaient aussi et surtout une façon bien détournée de détendre plus encore les nerfs de Letizia, en éloignant subtilement (ou pas) les pensées de la blonde de son foyer en état d’invasion, pour les tourner vers des considérations nettement moins houleuses.
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyJeu 25 Juin - 19:27


Australian Invasion

L’humour et l’amour sont les deux principes qui régissent la vie de Jaden et Letizia. L’un va rarement sans l’autre pour eux. Il y a bien sûr quelques exceptions, des petites erreurs de parcours, ou plutôt des bugs dans la matrice comme avec l’événement du Lynnhaven Mall et les semaines qui en découlèrent. Pourtant, ils réussissent à s’en remettre, petit à petit, pas à pas, jour après jour, bref vous avez compris l’idée. Évidemment, l’arrivée prochaine d’un nouveau membre dans leur famille aide grandement à améliorer l’humeur de l’australien, à chaque fois que la jeune femme l’amène sur cette conversation, il ne lui faut pas plus que quelques secondes pour retrouver son habituel sourire. Ce qui n’est pas aussi souvent que Letizia le souhaiterait compte tenu de la présence des mères du blond et de la décision que le couple a prise d’attendre un peu avant de l’annoncer. Mais de temps à autres, comme maintenant, ils se lancent dans de grandes théories sur l’avenir et ce que sera leur vie avec un mini-eux en plus. La perspective d’un mélange Hale-Pastore reste néanmoins très effrayante, déjà qu’ils ont des caractères explosifs séparément, alors tout en un... c’est à vous donner des sueurs froides.

C’est d’ailleurs ce mélange de caractères qui est également une source d’angoisse pour les jours à venir où le clan Pastore débarquera sur ce qui est devenu plus ou moins le territoire Hale dernièrement. Évoluer dans cette ambiance va dangereusement se rapprocher du champ de mines, raison sans doute pour laquelle les deux blonds commencent sérieusement à envisager la fuite. Le problème étant que belle-maman Lydia irait très certainement engager un détective privé dans la seconde. Ou, comme le fit remarquer Jaden, partirait elle-même à leur recherche. Une vision de terreur, du point de vue de Letizia, qui se contente de cacher son visage dans l’épaule de son fiancé en lâchant un grognement entre la désapprobation et le dépit.

Elle a néanmoins un peu foi en leurs parents respectifs. Tout le monde est adultes, responsables, ils n’iront tout de même pas se sauter à la gorge les uns les autres, si ? Après tout Evy n’avait jamais tué Jaden, ça n’avait probablement pas été l’envie qui lui avait manqué... Mais elle est une adulte responsable et le bonheur de sa fille passe avant ses à priori. Le surfeur a donc survécu et Maman Pastore a fini par l’accepter. Un miracle de Noël pourrait donc toujours arriver. Peut-être. La jeune femme ne peut s’empêcher de rire légèrement lorsque l’australien souligne que le monde marche clairement sur la tête si elle devient la plus optimiste d’eux deux. Avant de rougir comme une adolescente de quinze ans alors qu’il précise que le miracle c’est elle.

Si la fuite n’est plus autant envisageable, maintenant qu’ils ont été envahis, la suédo-sicilienne garde néanmoins l’idée dans un coin de sa tête comme une solution de repli just in case, qu’elle suggère bien évidemment à son cher et tendre qui approuve immédiatement. Jamais dans l’excès, il renchérit en précisant qu’il allait préparer une valise d’urgence rapidement. « Si jamais nos parents apprenaient qu’on les a fuit jusqu’à Messara, je pense qu’ils viendraient nous tuer immédiatement. » réplique-t-elle à la suggestion d’aller carrément rejoindre Mercy en mission. « Cela dit, si tu veux vraiment aller en zone de guerre... autant rester ici. » persiffle-t-elle en rappelant que la troisième guerre mondiale pourrait tout aussi bien commencer dans leur salon d’ici quelques jours.

Influencée par les remarques, pourtant bienveillantes, de Cathleen, Letizia n’a pas pu s’empêcher de se sentir coupable d’être moins présente pour Jaden en ces temps pourtant aussi difficiles pour lui que pour elle. Elle aurait dû savoir qu’il la connaissait suffisamment pour savoir que ce n’est pas lui qu’elle évite, et que ce n’est pas tout à fait de son plein gré qu’elle passe autant de temps au refuge. Ce fut plus fort qu’elle, après qu’il l’ait rassurée, elle n’a pas pu s’empêcher de se lancer dans une déclaration flamboyante d’amour comme ils savent si bien les faire l’un et l’autre. Même si, aujourd’hui, l’australien n’a rien trouvé d’aussi éloquent à répondre. Mais qu’importe, pour la jeune femme, un simple « Je t’aime » vaut tous les discours du monde.

Après une brève interruption de sa brune de belle-mère, l’italienne souligne qu’elle préfère largement rester dans les bras de son fiancé et profiter de ces quelques instants plutôt que de surveiller ce que ses belles-mères font à sa cuisine. La blonde ne peut pas retenir un léger éclat de rire à la pseudo bougonnerie de l’australien. « Quand on voit le cataclysme que tu laisses après, c’est pour le bien de tous. » plaisante la jeune femme en se rappelant presque avec horreur d’une certaine bataille de farine, sans oublier les quelques tentatives très malheureuses d’expériences culinaires du surfeur. La cuisine n’est clairement pas son domaine de prédilections. À moins qu’il ait sciemment essayé d’empoisonner ses cobayes... « J’espère que, pour ce qui est de la cuisine, notre enfant prendra mon côté des gênes, à moins que les talents de tes mères sautent une génération, les miracles arrivent. » renchérît-elle en venant déposer un baiser sur la joue de Jaden.

Soucieuse de s’aménager plus de temps sans les envahisseuses dans les pattes, la jeune femme suggère une solution de repli pour l’après-midi. Une idée que le surfeur ne tarde pas à approuver, soulignant d’ailleurs que ça lui permettrait de quitter le canapé. « Et puis Scott ne te traitera pas comme si tu étais en sucre... » persiffle-t-elle en esquissant un petit sourire amusé, sachant que l’australien est relativement agacée par Lydia qui semble vouloir l’envelopper de coton et de papier bulle. « Je vais lui envoyer un sms. » acquiesce-t-elle en sortant son portable de la poche, tapant un rapide message pour demander au hacker s’ils peuvent venir passer un peu de temps chez lui dans le quartier sud. « Il travaille beaucoup, il est toujours assigné à l’enquête. » commente-t-elle, sans vraiment préciser de quelle enquête, l’attaque du centre commercial est suffisamment ancrée dans leur esprit pour s’épargner cette peine. Elle hoche doucement la tête à la question suivante du blond. « Scott m’a dit que Nora était rentrée auprès de sa famille pour se remettre, ce qui le soulage, au vue des heures qu’il fait, il n’aurait pas pu être là pour prendre soin d’elle. » soupire-t-elle en se sentant un peu comme lui, même si, dans son cas, elle fait sciemment plus d’heures pour éviter ses belles-mères, mais bref.

Si l’australien semble passer du coq à l’âne, la jeune femme ne s’en formalise pas, elle a, depuis longtemps, appris à suivre le mouvement. Il a sa propre logique, ce qui va de même pour le fil de ses pensées. La suédo-sicilienne ne peut pas s’empêcher de rire à la remarque qu’il fait au sujet de Mercy. « Non, je ne pense pas qu’elle soit une bonne référence. » plaisante-t-elle. « Mais Scott m’a dit que Nora se remettait bien. Probablement moins vite que si ç’avait été Mercy je pense. » persiffle-t-elle sans cacher le sarcasme dans sa voix.
Son amusement se change doucement en bienveillance alors que le surfeur se concentre justement sur sa meilleure amie et changeant de nouveau le sujet de conversation. « Oui, elle a le sourire plus facile. » acquiesce-t-elle en hochant doucement la tête. Elle laisse échapper un léger éclat de rire. « Je n’en doute pas, mais c’est toujours non. À son retour de mission, si tu veux. » concède-t-elle dans un léger compromis. Évidemment, à l’heure actuelle, la blonde pense que la militaire ne reviendra pas avant début février... Ah si elle avait su...
Les yeux de la vétérinaire s’écarquillent telles des soucoupes à la révélation de l’australien. « Tu plaisantes ? » s’enquit-elle un peu choquée. Elle a du mal à imaginer la Mercy qu’elle connaît s’enticher d’un garçon comme Keziah. Évidemment, elle n’a pas connu la jeune femme à l’adolescence, ni le petit geek d’ailleurs... Elle ne peut pas vraiment se targuer de bien les connaître actuellement non plus, mais elle ne les imagine absolument pas ensemble aujourd’hui. Notamment parce qu’elle a remarqué quelque chose qui a échappé à l’australien lors de la prise d’otage, à sa décharge bien sûr, il était grièvement blessé. « Non. » secoue-t-elle la tête à la suggestion du blond. « Je ne pense pas qu’elle ait besoin que tu joues les entremetteurs. » précise-t-elle avec le sourire de celle qui en sait clairement plus que son interlocuteur. « Si tu veux mon avis, Keziah n’est plus du tout son type d’homme, et j’ajouterais même qu’il est bien possible qu’elle ait déjà trouvé quelqu’un... » ajoute-t-elle avec douceur, souhaitant aussi rassurer Jaden quant à l’état psychologique de la brune, et l’empêcher aussi de fourrer son nez dans les histoires de cœur de sa meilleure amie, même si ça part d’une bonne intention.
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptySam 27 Juin - 19:51

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Jaden laissa échapper un petit rire... un de plus, grâce à elle. Tout allait définitivement mieux en sa présence, même lorsque leur discussion supposait un futur mini-eux en pleine crise d’adolescence, la troisième guerre mondiale dans leur salon, les talents de pisteur de Maman Lydia ou encore l’aura de la belle-mère la plus intimidante au monde, a.k.a belle-maman Evy. C’est fou ce qu’ils pouvaient en raconter, des choses, en si peu de temps d’un répit bienvenu. Le jeune surfeur lui jeta un bref coup d’œil amusé en la voyant cacher son visage dans son épaule, lâchant un bruitage tout à fait approprié, à mi-chemin entre l’agacement et le désespoir, et qui secoua sa poitrine d’un rire attendri qu’il ne contint pas longtemps. Son sourire ne fit que s’agrandir bien malgré lui, ensuite, lorsqu’il vit les joues de sa fiancée rosir très subtilement (et très joliment, si vous lui demandez son avis) alors qu’il lui faisait remarquer qu’en terme de miracle, il n’avait pas besoin de chercher bien loin : elle était juste là. Si la phrase, en elle-même, aurait pu passer pour une technique de drague bon marché... Elle venait de Jaden. Et elle était adressée à Letizia. Il n’y avait pas besoin de plus pour comprendre que ces mots, naïfs et sincères, lui étaient venus tout naturellement, et étaient, à son sens, une vérité pour laquelle il n’avait pas le moindre doute. L’expression adorable qu’arbora Letizia à ses paroles la rajeunit soudain de plusieurs années et lui donna l’envie d’autant plus irrésistible de la serrer contre lui, son coeur cognant avec force dans sa poitrine, comme lors de la toute première fois où il avait éprouvé l’envie de l’enlacer de la sorte.

Machinalement, le jeune australien se mit à lui caresser l’épaule du bout de ses doigts, comme s’il fallait qu’il manifeste, d’une façon ou d’une autre, la vague de tendresse qui venait de le submerger... et qui occulta même un court instant de son esprit les envies de fuite qu’ils évoquaient tous deux avec plus ou moins de crédibilité (dans le cas de Jaden). Rejoindre une zone de conflit au Moyen-orient pour éviter une confrontation familiale paraissait un tout petit-petit-petit peu exagéré, même pour l’excessif casse-cou qu’il avait toujours été. Bien évidemment, il plaisantait, et sa fiancée le savait bien. Un éclat amusé traversa son regard alors que Letizia répliquait du tac-au-tac que leurs parents respectifs risquaient bien plutôt de les achever sur place s’ils apprenaient qu’ils les avaient désertés de la sorte. « Good point. » répliqua-t-il avec une petite moue comique, en écarquillant les yeux pour mimer une angoisse proprement théâtrale... expression qui se transforma rapidement en grimace sarcastique alors qu’elle précisait qu’au fond, il n’était pas nécessaire de rejoindre Mercy pour risquer sa vie en zone de guerre. Leur salon ferait office de champ de mines sans problème dans très peu de temps. Gloups. « Eh oh... répondit-il, mi-amusé mi-choqué, clignant des yeux et laissant échapper un petit rire, c’est fini oui ? Je croyais que tu étais censée me rassurer, pas me faire doublement flipper. » Le jeune homme sourit de plus belle en levant les yeux en direction du plafond d’un air faussement désespéré, pour bien faire comprendre, si ça n’était pas suffisamment évident, qu’il plaisantait de nouveau et qu’elle avait déjà réussi (dans la mesure du possible), à calmer ses appréhensions. Et après tout... Advienne que pourra. Qu’y pouvaient-ils ? Alea jacta est, comme dirait l’autre en jupette.

Jaden esquissa inconsciemment une petite moue désabusée qu’il n’avait pas prévue, glissant son regard en direction de sa jambe immobilisée. Il formula alors la pensée qui lui traversa l’esprit, mélange d’humour et d’un semblant de vérité qui l’ennuyait, et qui le rattrapait bien malgré lui : « De toute façon, d’ici qu’on atteigne Messara, avec mon genou en carton... Mercy et les Pirates auront eu le temps de rétablir la paix dans le monde et de recevoir un prix Nobel. » Jamais dans l’excès, donc. Mais à travers la plaisanterie, on percevait sans peine le très léger degré d’amertume qui teintait la voix de l’Australien et qu’il n’avait pas pu se retenir d’exprimer, malgré tous ses efforts pour faire bonne figure. Il poussa un soupir et secoua la tête, chassant efficacement ce vague à l’âme passager qui ne pouvait de toute façon pas lutter bien longtemps contre la magie Letizia. Surtout lorsque cette dernière s’embarquait dans une déclaration d’amour éloquente comme celle-ci, qui le laissa bêtement privé de mots et le coeur battant la chamade. Comme à chaque fois. Pendant quelques secondes, Jaden redevint un adolescent à son tour, et perdit sa verve ordinaire. Qu’il retrouva bien vite, cependant... Lorsqu’il était question de dire n’importe quoi, il ne pouvait pas se permettre de prendre du retard.

En effet, quelques instants plus tard, et après la très brève apparition de Cathleen qui fragilisa sans le vouloir la bulle de douceur dans laquelle ils s’étaient barricadés (en rappelant que cette dernière avait une durée de vie limitée), le jeune surfeur se plaignit fort peu subtilement, une fois de plus, de ce qu’il appelait parfois la dictature de la cuisine, dont les lois très strictes l’empêchaient d’y mettre les pieds sans une autorisation en bonne et due forme... et surtout une excellente raison. Qui excluait, notamment, le fait de cuisiner quelque chose. Jaden arqua un sourcil faussement outré en l’entendant lâcher un rire à sa remarque. Il n’avait pas voulu que son bref moment d’amertume précédent s’éternise, raison pour laquelle il avait opté pour la stratégie la plus efficace afin de conserver la légèreté qui caractérisait leur échange. Se plaindre de la cuisine marchait à tous les coups. L’Australien tira sans remords la langue à sa fiancée lorsqu’elle le compara littéralement à un cataclysme, et émit un reniflement théâtral pour manifester sa désapprobation. « N’importe quoi, fit-il mine de grommeler avec toute la mauvaise foi du monde dans la voix. Il était en réalité le premier à se rendre à l’évidence : pour le bien de tous, il fallait mieux qu’il s’abstienne. La bonne volonté, parfois, ça ne suffisait pas. C’est pas ma faute si la cuisine est pas adaptée à mon talent, aussi. Et puis d’abord, je nettoie toujours derrière moi. » Ce qui était probablement vrai, du reste, même s’il n’avait jamais eu le temps de tout nettoyer et par conséquent de faire disparaître les preuves, avant le retour inopiné de Letizia... qui ne pouvait donc que constater les dégâts, et se demander une fois de plus s’il ne serait pas plus utile de mettre une serrure à la porte de la cuisine pour éviter les récidives. Bref.

L’Australien ne put s’empêcher de sourire bêtement au milieu de sa comédie, alors que sa fiancée vint déposer un baiser inattendu sur sa joue. Coup bas, indéniablement. Sans compter qu’elle évoqua de nouveau leur futur enfant, ce qui provoqua aussitôt un chatouillis agréable au niveau de son estomac, réveillant petit à petit l’impatience qu’il avait réussi à museler jusqu’à maintenant. Il se retint tout juste de rire tout aussi bêtement, et haussa un sourcil, songeur, à la pensée que l’enfant en question puisse être un cuistot né si tant est que les gènes sautent une ou deux générations. Quoi ? Il n’y aurait donc que lui qui n’aurait pas accès à la cuisine, dans cette famille qu’ils s’apprêtaient à agrandir ? Not fair. « Je veux bien d’un petit chef à la maison en effet, renchérit-il pourtant avec un petit sourire rêveur. Son regard se perdit un instant dans le vide. En revanche, j’espère que le gène du surf ne sautera pas de génération, lui... J’ai hâte de l’emmener sur les vagues. » Il se mit à sourire de plus belle, et un éclat traversa son regard alors que ses pensées le transportaient, le temps de quelques secondes, dans un futur hypothétique où il pouvait entendre le rire cristallin d’un enfant résonner à ses côtés alors qu’il lui semblait s’envoler littéralement sur le dos d’une vague. Oh, bien sûr, il l’aimerait inconditionnellement, qu’il soit chef cuistot, surfeur professionnel, ou aucun des deux. Mais il ne pouvait s’empêcher de songer au bonheur qu’il éprouverait à l’idée de partager cette passion qui faisait vibrer chaque fibre de son corps, au petit être qui serait aussi un peu lui.

Ce fut la mention de Scott et de la potentielle solution de repli pour l’après-midi qui le ramena au moment présent, et le fit aussitôt approuver ce qui apparaissait comme la plus brillante idée de la journée. Le simple fait de quitter ce maudit salon lui donnait presque des ailes. Métaphoriquement, bien entendu, puisqu’il était toujours et désespérément cloué au canapé, quoi qu’il fît. Ugh. Jaden approuva d’un petit mouvement de tête la remarque de sa fiancée, qui semblait avoir lu dans ses pensées (comme toujours, au fond), et qui précisait qu’au moins, Scott ne risquait pas de le traiter avec la douceur exacerbée de Maman Lydia, ce qui commençait sérieusement à lui courir sur le haricot, pour rester poli. « Hmmm... » marmonna-t-il avec une petite moue en guise d’approbation. Elle avait tout à fait compris que sa patience, à lui aussi, commençait à être mise à rude épreuve, surtout pour un casse-cou de son acabit. Il n’avait pas besoin de beaucoup plus pour le lui faire comprendre, et il se contenta d’un haussement d’épaules, avant de la laisser prévenir le jeune hacker de leur potentiel venue, se retenant tout juste de croiser les doigts et de prier pour qu’il soit disponible.

L’Australien hocha ensuite doucement la tête, tandis que sa fiancée répondait à ses questions en lui expliquant succinctement la situation de Scott et l’état de santé de sa petite amie. Il ne commenta quasiment pas, se contentant d’écouter attentivement ses réponses, avant de conclure finalement, songeant au fait que Nora soit retournée dans sa famille, pour épargner sans doute à Scott la culpabilité de ne pas pouvoir s’occuper d’elle comme il l’aurait dû : « C’est probablement mieux pour elle, en effet. Sauf si, comme moi, elle a une super-maman-ours impossible à débrancher. » Jaden leva les yeux au plafond, mimant un nouveau degré d’exaspération, puis laissant échapper un petit rire. Il avait entendu le léger soupir de Letizia à la fin de sa phrase, et avait compris que ses pensées la ramenaient à sa propre situation, pas si éloignée de celle du jeune hacker... une dose de culpabilité en plus. Raison pour laquelle il s’était permis de réagir avec un trait d’humour supplémentaire, histoire de briser dans l’œuf les regrets qui pourraient revenir hanter la jeune femme malgré leur discussion précédente. En revanche, l’Australien n’avait pas voulu faire allusion à l’enquête qu’elle avait mentionnée (bien qu’il ait tout à fait compris de quoi il était question), pour ne pas réveiller les souvenirs encore bien trop frais de ce qu’ils avaient vécu au Lynnhaven Mall, et dont le traumatisme se soignait aussi doucement que la douleur dans son genoux. Il la passa sous silence. D’autant qu’elle n’aurait probablement pas beaucoup plus d’informations à lui fournir, et que s’il désirait satisfaire sa curiosité, il n’aurait qu’à interroger Scott lui-même lors de leur visite.

Ses pensées désordonnées le conduisirent donc sans qu’il s’en aperçoive jusqu’à sa meilleure amie, tête de mule inégalée qu’il se permit de critiquer sans états d’âme. Encore que, il était difficile de savoir si sa remarque, plutôt affectueuse, était de l’ordre de l’éloge ou du blâme. Probablement un peu des deux... tout dépendait de la perspective. Fort heureusement, Letizia le connaissait suffisamment pour ne pas perdre le fil de leur conversation, et s’adapta sans peine à ce qu’il déblatérait. Il lâcha un petit ricanement instinctif alors qu’elle approuvait le fait que Mercy ne soit pas tout à fait une référence neutre et objective en matière de blessure par balle, puis ajoutait que Nora se remettait bien... moins bien cependant que ne l’aurait fait la militaire des forces spéciales. Makes total sense. « Et en même temps, renchérit-il avec une petite moue amusée, répondant au sarcasme dans la voix de sa fiancée en esquissant un haussement d’épaule comique, on ne peut pas lui en vouloir. Y a que Mercy pour continuer à courir un cent mètres avec trois balles dans le corps. Elle me fatigue, des fois, je te jure. » Jaden poussa un petit soupir exagérément las en roulant des yeux... bien qu’au travers de sa plaisanterie se cache un semblant d’inquiétude, et une réelle admiration pour la jeune femme. Comment pouvait-elle réagir comme elle le faisait à une douleur qu’il avait ressentie, lui aussi, dans la moindre parcelle de son corps, et qui avait bien failli lui faire perdre connaissance ? Parfois, il se demandait sincèrement si elle ne lui cachait pas une double identité de super-héros Marvel, ou quelque chose du genre.

Bref. Ses pensées continuèrent à dérouler leur illogisme, et le sourire doux du surfeur s’agrandit encore tandis que sa fiancée approuvait l’impression qu’il avait eue de sa meilleure amie, et qui lui faisait un bien fou. Elle allait mieux. Pas parfaitement bien, évidemment. Mais mieux. Et c’était une constatation à laquelle il s’accrochait d’autant plus qu’elle lui permettait de conserver sa bonne humeur, fluctuante ces derniers temps. Ça, et bien sûr, la perspective du futur mini-Hale-Pastore, qui commençait doucement à grandir au creux du ventre de Letizia. Le jeune surfeur ne perdit d’ailleurs pas le Nord, et tenta fort peu subtilement d’obtenir l’autorisation d’annoncer la nouvelle à Mercy plus tôt que prévu. Peine perdue, bien entendu, mais la stratégie ne manquait pas d’imagination, et l’effort resta louable. A tel point, d’ailleurs, que Jaden obtint une sorte de compensation à laquelle il ne s’attendait pas nécessairement, mais qu’il ne laissa certainement pas passer. « D’accord, ne perdit-il pas de temps à approuver (peut-être par crainte qu’elle ne change finalement d’avis), quand elle revient de mission, deal ! ». S’il avait su, peut-être n’aurait-il pas mis tant d’enthousiasme à cette perspective.

En revanche, il ne put s’empêcher d’éclater de rire devant la stupéfaction qu’afficha finalement Letizia à sa révélation incongrue. Same, bro, same... Ce fut à peu de choses près l’expression qu’il lui retourna, hochant très légèrement la tête et pinçant les lèvres, encore traumatisé par l’idée en question. « Nope. Jamais été aussi sérieux.... » répliqua-t-il en haussant les épaules d’un air fataliste, partageant on a spiritual level le choc de la jeune femme, qu’il devina d’autant plus grand qu’elle n’avait pas connu Keziah et Mercy du temps où ils se retrouvaient tous dans la chambre de Jaden à boire des bières en cachette en imaginant il-ne-savait-plus-trop quelle connerie au juste, mais peu importait. Amusé, Jaden en rajouta une couche, haussant un sourcil ironique : « Ceci dit, je pense que ta tête... Ça devait être à peu près la tronche de la mienne, quand elle m’a dit ça. » Il se rappelait encore très précisément du bug cérébral qui avait suivi la confession inattendue de la militaire quelques mois plus tôt... qu’il n’avait pas encore tout à fait ingurgitée, à vrai dire. Sur le modèle de la perplexité qu’il pouvait lire dans les yeux de Letizia, l’Australien n’arrivait pas très bien à visualiser ses deux meilleurs amis ensemble. L’idée même lui paraissait... absurde, sans bien qu’il s’explique pourquoi, d’ailleurs. Mais peut-être était-ce simplement un effet de sa mauvaise volonté ? Il avait décidé, en tout cas, d’y mettre un peu du sien, ne serait-ce que pour elle. Et par conséquent, de sacrifier une part de sa santé mentale au profit du bonheur de la jeune femme. Un beau geste, non ?

Ben, a priori, non. Surpris, Jaden fronça les sourcils alors que Letizia répliquait aussitôt un « Non » étrangement catégorique à sa suggestion de jouer les entremetteurs en organisant les retrouvailles de ses deux meilleurs amis. Non ? Comment ça, non ? Et pourquoi n’aurait-elle pas besoin qu’il tente de l’aider ? Certes, elle n’avait probablement pas besoin de grand monde pour trouver quelqu’un pour se divertir, dirons-nous, m’enfin... Confus, le jeune surfeur entrouvrit la bouche pour protester... ou, à la grande limite, pour demander une explication qui manquait cruellement aux paroles énigmatiques de sa fiancée. Sans compter l’étrange sourire que dessina ses lèvres, et qui lui donna soudain l’impression qu’il avait au moins loupé trois épisodes à sa nouvelle série Netflix, et qu’une intrigue primordiale lui échappait totalement. « Ah... Ah bon... » lâcha-t-il simplement, hébété, avant de plisser les yeux. Letizia savait quelque chose qu’il ignorait, il n’y avait pas besoin de sortir de Harvard pour en arriver à cette conclusion. Quelque chose d’important, surtout, qui concernait sa meilleure amie. C’était proprement inacceptable. Et cela piqua violemment sa curiosité.

Les paroles qui suivirent ne firent qu’en rajouter une couche, en réalité... Et ne l’aidèrent pas beaucoup plus à y voir plus clair. De... Hein ? Ah bon ? Comment ça, elle aurait déjà trouvé quelqu’un ? Depuis quand ? Où ? Comment ? Dans quelles circonstances ? Qui ? Et surtout, question vitale : pourquoi n’était-il pas au courant de ce genre de chose AVANT tout le monde ? Le jeune Australien croisa les bras en faisant mine d’être vexé. « Parce qu’elle a un type d’homme ? répliqua-t-il en bougonnant comme un enfant à qui on aurait empêché de lécher le pot de confiture. Comment ça se fait que je ne sais jamais rien, moi ? » Ça n’était bien sûr pas la véritable question qu’il voulait poser et qui lui brûlait les lèvres. L’Australien lutta pour la retenir, en se mordillant la lèvre. Il bouda à peu près trois secondes et deux dixièmes, avant que sa curiosité ne le rattrape, et qu’il ne se retourne complètement en direction de sa fiancée, pointant un index accusateur au niveau de son visage. « Dis donc... lui souffla-t-il d’un ton faussement sérieux, que trahissait le début de sourire au coin de ses lèvres, c’est quoi cette nouveauté, de me faire des cachotteries comme ça ? ... Tu sais bien que j’ai besoin de ce genre d’informations. » Il lui taquina le bout du nez, étrange menace censée la mettre en garde contre une potentielle « torture » à venir afin de lui tirer les vers du nez. En réalité, cette nouvelle à demi-mot, soufflée par la jeune femme, venait de monter son moral en flèche. Elle signifiait une promesse supplémentaire de voir Mercy retrouver le sourire et la joie de vivre. Il ne demandait rien de plus. Enfin... Si. Il y avait quand même quelque chose d’autre, qu’il voulait savoir. Des détails. Parce que c’était Jaden, quoi.

« Tu sais de qui il s’agit ? » demanda-t-il enfin avec la curiosité d’un enfant de cinq ans, ses yeux brillants et intrigués posés sur elle tandis que son esprit se remettait à fonctionner à plein régime. Concentration. Si Keziah était hors course... De qui pouvait-il s’agir ? D’un ou une membre des Pirates ? D’un autre militaire de la base ? Jaden n’avait pas eu l’impression que Mercy ait rencontré de nombreuses personnes à l’extérieur de son cercle habituel, ces derniers temps... Mais peut-être manquait-il d’informations. Au fond, il pouvait s’agit de n’importe qui. Il fallait ratisser large. Damned. Il fronça les sourcils. L’autre question, plus importante encore, était surtout : si Letizia disait vrai... Pourquoi Mercy ne lui avait-elle rien dit lors des après-midi qu’elle était venue passer ici pour lui tenir compagnie ? Et pourquoi, au contraire, en aurait-elle d’abord parlé à Letizia ? TRAHISON. DISGRÂCE. Il ne voyait pas d’autres mots.

« Et... Et comment tu le sais, d’abord ? finit-il donc par dire d’un air mi-outré, mi- stupéfait, avant d’esquisser une petite moue boudeuse. Elle te l’a dit et pas à moi ? C’est révoltant. » ... cette conclusion et le ton de voix qui l’accompagna ressembla davantage à un « C’est vraiment pas juste » plus risible que franchement crédible, transformant le jeune surfeur en un Calimero plus vrai que nature.
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptySam 4 Juil - 15:56


Australian Invasion

La morosité ne pouvait jamais durer dès lors que Letizia et Jaden se trouvaient ensemble. C’était comme si séparément ils étaient de simples étoiles dans le ciel, brillantes, mais de petits points parmi une multitude et lorsqu’ils étaient ensemble... ils devenaient un immense soleil, rayonnant de leur joie et de leur bonheur. Même la perspective de leurs parents respectifs se trouvant dans la même pièce n’arrivait pas à les effrayer plus que ça, parce qu’ils l’affronteraient ensemble. La jeune femme se permet même de ramener le sujet sur le tapis en plaisantant sur le fait que, si Jaden cherche à aller en zone de guerre, autant rester sur place. « Je te protègerais de mes parents, et toi des tiens, on survivra. » réplique-t-elle sans cacher l’amusement dans sa voix, ayant bien compris que l’horreur de cette future situation était derrière eux.
La suédo-sicilienne lance un regard compatissant au surfeur à sa vague plaisanterie, elle ne peut pas manquer le ton amer dans sa voix. Que peut-elle dire de plus que ce qu’elle lui a déjà dit ? Elle ne peut rien faire pour l’aider, si elle pouvait elle lui donnerait un peu de sa patience pour l’aider à surmonter l’épreuve que représentait pour lui l’attente que son corps se remette... Aussi se contente-t-elle simplement de déposer un léger baiser sur la joue de l’australien. Une manière de dire qu’elle comprend ce qu’il veut dire, qu’elle est consciente de l’amertume qui continue à vivre dans son coeur malgré toute sa bonne volonté. « J’ai du mal à voir Mercy en ambassadrice de la paix, mais soit. » persiffle-t-elle en esquissant un léger sourire amusé, ne répondant qu’à la plaisanterie. Il faut bien admettre qu’on visualiserait plus facilement la SEAL en tant que chasseresse d’Artemis ou en Valkyrie qu’en Gandhi...

Après l’interruption de Cathleen, l’ambiance reste bien plus légère, l’australien amenant une fois de plus ce qu’il qualifie de dictature de la cuisine. « Hm-hm » commente-t-elle simplement en arquant un sourcil amusé. Il est vrai qu’il avait commencé à nettoyer lorsqu’elle était arrivé face au cataclysme de la cuisine, mais vu le désordre il lui aurait probablement fallu une journée pour tout nettoyer, peine perdue donc, il avait été pris la main dans le sac.
Les lèvres de la jeune femme s’étirer en un sourire tendre alors que le blond admet espérer que le gêne du surf ne sautera pas une génération. Elle est consciente qu’il aimera tout autant leur enfant même s’il a peur de l’eau, mais elle comprend ce qu’il veut dire, pouvoir partager une passion commune, avoir un loisir à faire entre père et enfant, quelque chose juste à eux. « Ce n’est pas du sang que tu as, c’est de l’eau salée, je doute fort que cela puisse sauter une génération. » plaisante-t-elle, cherchant à le rassurer tout en gardant la bonne humeur qu’ils ont réussi à faire revenir dans leur petite bulle.

Malgré tout leur cocon est fragile et à durée limitée. Raison pour laquelle la vétérinaire suggère qu’ils s’éclipsent chez Scott durant l’après-midi. Le hacker est même bien capable de les laisser seul pour aller programmer on-ne-sait-quoi, ou hacker on-ne-sait-qui pour leur laisser un peu de temps seuls. La réponse au sms de la blonde ne tarde pas d’ailleurs, le jeune homme précise que puisqu’il n’a rien de prévu c’est avec plaisir qu’il les recevra cet après-midi. « C’est ok pour Scott. » informe-t-elle l’australien.
Après avoir mentionné le nerd, la discussion dérive un peu sur les conséquences du Lynnhaven Mall. « Je ne connais pas vraiment la famille de Nora, mais je doute fort qu’il existe deux Lydia en ce monde, déjà une c’est presque trop. » persifle la jeune femme un grand sourire aux lèvres qui cache mal l’éclat de rire qu’elle retient. Malgré ce qu’on peut penser actuellement, Letizia adore ses belles-mères, leur omniprésence depuis plus d’un mois commence simplement à être trop, elle serait probablement tout aussi vindicative si ses propres parents envahissaient son espace trop longtemps. La vétérinaire chérit son indépendance et elle a beaucoup de mal à accepter qu’on investisse son foyer, d’autant plus maintenant qu’ils s’apprêtent à l’agrandir.
La suédo-sicilienne laisse échapper un léger éclat de rire à la remarque du surfeur au sujet de sa meilleure amie. Bien que la plaisanterie soit bon enfant, on ne peut pas passer à côté des autres émotions qui s’y mêlent. Si Jaden ne cache jamais l’admiration qu’il porte à la militaire, l’inquiétude que son métier lui inspire est souvent plus difficile à discerner. Sans doute parce qu’il n’a jamais vraiment eu de raisons à s’inquiéter, la jeune femme est toujours revenue en vie, très rarement gravement blessée, souvent des égratignures, quelques nouvelles cicatrices parfois à peine visible. Évidemment, après cette mission, les choses pourraient changer, bien qu’ils l’ignorent.

C’est tout naturellement que la conversation se concentre sur la lieutenant des forces spéciales. Elle se rappelle à quel point il s’était senti impuissant face à la douleur de sa meilleure amie après qu’elle eut perdu Aiden. Il ne peut cacher la joie que lui inspire la confirmation de Letizia quant à l’état de Mercy. Il tente donc, fort peu subtilement, d’obtenir une dérogation pour lui dire plus tôt la bonne nouvelle à leur sujet. La blonde ne peut retenir un nouvel éclat de rire face à la précipitation avec laquelle le surfeur accepte le compromis, comme s’il craignait qu’elle revienne sur ce qu’elle venait d’accorder.
La vétérinaire a beaucoup de mal à croire la révélation sur Jaden lui fait au sujet de la militaire. Concilier l’idée qu’elle a d’elle et celle qu’elle a de Kezziah pour les imaginer ensemble semble presque créer un court-circuit cérébral. « J’imagine. » réplique-t-elle lorsque le jeune homme admet qu’il a probablement dû faire la même tête qu’elle lorsque sa meilleure amie lui a avoué ce crush improbable.

Lorsqu’il suggère de, plus ou moins, joue les entremetteurs entre ses deux meilleurs amis, la blonde se précipite de le contredire. Elle ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel alors que le surfeur fait mine de bouder. « Parce que tu es un homme. » réplique-t-elle simplement en esquissant une petite pichenette sur le bout du nez de l’australien. Elle sait qu’elle a piqué sa curiosité et, même s’il fait semblant d’être vexé, il ne tiendra pas longtemps avant de chercher à en savoir plus. Ce qui ne loupe pas. Elle roule des yeux alors qu’il l’accuse de faire des cachotteries. « Ne dis pas n’importe quoi. C’est à elle de te parler, pas à moi. » marmonne-t-elle en soupirant. L’interrogatoire ne va pas tarder et elle en est fatiguée d’avance.
Elle arque un sourcil à sa question suivante. J’ai une tête de balance ? semble-t-elle vouloir lui dire de cette façon. Évidemment qu’elle le sait, ou en tout cas, elle a de forts soupçons, mais ce n’est très certainement pas elle qui va le révéler, d’autant plus qu’elle n’est pas certaine que la militaire ait elle-même conscience de ses propres sentiments.

La vétérinaire vient taper légèrement le crâne de Jaden alors que celui-ci continue à jouer les outrés. « Ne soit pas débile. Elle ne m’a rien dit du tout. » le morigène-t-elle, s’il y a bien une chose qu’elle veut éviter c’est de creuser un fossé qui n’a pas lieu d’être entre les deux amis. « Je ne suis pas sûre qu’elle le sache elle-même. Elle te le dira en temps voulu, je ne me fais pas de soucis, et tu ne devrais pas t’en faire non plus. » tente-t-elle d’expliquer à son fiancé malgré la mauvaise foi dont il fait preuve actuellement. « Si je le sais, c’est parce que je suis attentive, et qu’on a un sixième sens féminin pour ce genre de choses. » ajoute-t-elle avec une petite moue sarcastique. « Jay’... je sais que tu veux savoir, mais c’est à elle de t’en parler, quand elle sera prête. » souffle-t-elle d’un ton contrit, elle aimerait lui dire, le rassurer sur sa meilleure amie, mais si Jaden vient la voir avec toutes les cartes en main cela risque surtout de braquer la militaire. « Quand elle reviendra de mission, essaye d’amener le sujet, SUBTILEMENT. » suggère-t-elle en insistant lourdement sur le dernier mot. « Peut-être en lui demandant justement si elle crush toujours sur Kezziah, histoire de tâter le terrain... » poursuit-elle sachant que la subtilité, pour le surfeur, c’est un peu comme la patience. Not his strong suit. « Ça l’aidera peut-être même à réaliser ses propres sentiments et donc à t’en parler. » termine-t-elle en haussant les épaules, elle n’est pas psy’ après tout, peut-être qu’elle fait totalement fausse route. Néanmoins, elle commence à bien connaître la militaire et surtout la forte relation presque fraternelle entre elle et le surfeur. « Il ne faut pas la bousculer sur ce sujet... La mort d’Aiden n’est pas si loin... Alors essaye de refréner ta curiosité. » persifle-t-elle en laissant l’humour reprendre le dessus sur la fin de sa remarque avant de venir déposer un nouveau baiser sur la joue de l’australien.
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Jaden S. Hale
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyJeu 9 Juil - 15:52

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Décidément... Letizia était en forme. Jaden sourit inconsciemment, rasséréné par cette constatation, qui n’était pourtant pas la première à laquelle il était arrivé en la voyant surgir dans le salon un peu plus tôt. En tout cas, la jeune femme avait suffisamment retrouvé sa bonne humeur et son énergie positive depuis qu’ils s’étaient tous les deux ressourcés l’un auprès de l’autre, pour se permettre désormais d’en mettre plein la tronche à tout un chacun, avec son naturel et son adorable aplomb ordinaire. Même à ceux qui n’avaient strictement rien demandé à personne, d’ailleurs. Du genre, Mercy, l’une des premières victimes collatérales. Nous y reviendrons... D’abord, Jaden se permit un haussement de sourcil hautement dubitatif lorsque sa fiancée finit par conclure leurs tergiversations à propos de la future troisième guerre mondiale qui risquait d’avoir lieu sous leur toit, en proposant une solution dont il doutait honnêtement de l’efficacité. A quel moment allait-il pouvoir la protéger de ses parents, quand il n’arrivait déjà pas à protéger sa crème glacée de la gourmandise de Sky, avec 1/2 genoux de disponible ? Bref. Le jeune surfeur n’avait nulle envie de se replonger dans la problématique en question. Elle viendrait bien assez tôt en chair et en os (accompagnée des valises des Pastore) et il n’était guère utile de projeter vainement ce genre d’angoisses probablement exacerbées d’ailleurs par sa frustration actuelle. Il se contenta donc d’un hochement de tête accompagné d’un sourire et d’un « Deal. » de circonstance, avant de lâcher malgré lui une nouvelle plainte frustrée à propos de sa blessure, à peine masquée derrière une plaisanterie dont il était difficile de ne pas remarquer le ton amer. L’avantage, c’était qu’il n’avait pas besoin de plus (voire même, parfois, de bien moins que cela) pour que Letizia le comprenne.

Au fond... Jaden ne lui demandait rien de spécial. Il n’avait même pas prémédité ce léger grognement qui n’avait pu lui échapper. Pourtant, sa fiancée était ce qu’elle était. Parfaite, donc. Letizia savait pertinemment (et l’avait d’ailleurs déjà dit un peu plus tôt) qu’elle ne pouvait malheureusement pas faire grand chose pour lui mais qu’elle ne l’empêcherait pas pour autant de manifester ce qui le chagrinait plutôt qu’il ne se force à faire bonne figure. Alors elle se contenta de faire ce qu’il fallait... Elle accepta cette remarque amère, comme elle l’acceptait, lui, tout entier. Le jeune Australien lu dans son regard une compassion sincère, une compréhension simple et sans fioritures qui n’avait pas besoin d’être exprimée autrement. Il esquissa un petit sourire enfantin satisfait, et un éclat traversa ses prunelles alors que la jeune femme déposait un baiser sur sa joue. Je comprends, lui-dit elle sans ouvrir la bouche. Cela suffit. Il n’avait pas besoin de beaucoup plus pour oublier momentanément ce qui venait d’assombrir son humeur, et son sourire se fit plus lumineux encore. L’effet Letizia avait encore frappé, et il semblait presque que la jeune femme ait réussi l’exploit d’insuffler un tant soit peu de sa patience légendaire à son fiancé alité, à qui cette qualité faisait cruellement défaut. Nul doute qu’il faudrait réitérer l’expérience un certain nombre de fois s’il désirait tenir le coup jusqu’à ce qu’il soit de nouveau en mesure de se déplacer correctement et de faire de son corps ce qu’il désire... Mais Jaden n’était jamais bien timide lorsqu’il était question de réclamer des baisers... Il ne manquerait aucune occasion.

Entre-temps, donc, et pendant qu’il souriait bêtement, Mercy venait de recevoir une balle perdue (métaphorique, hein !) de la part de la jeune femme, et Jaden laissa échapper un éclat de rire au moment où Letizia faisait implacablement remarquer que la militaire n’était sans doute pas la plus à même de répandre la paix dans le monde. Le jeune Australien lui asséna un léger coup de coude taquin, comme pour marquer une fausse désapprobation (histoire de soutenir en apparence sa meilleure amie) quand en réalité, il n’avait d’autre choix que de se trouver d’accord avec elle. Ben, oui. Niveau bourrin, on pouvait difficilement trouver mieux que Mercy... et il n’avait jamais vu des négociations de paix se régler comme il se doit à partir du moment où l’un ou l’autre des participant décide de se mettre sur la tronche avec celui d’en face. Soyons honnête. Il termina donc son éclat de rire d’un léger reniflement dubitatif, sans pour autant surenchérir.

Il n’en eut pas véritablement l’occasion, d’ailleurs, avant que cela soit son tour de passer sur le grill. Métaphorique aussi, d’ailleurs... mais à peine, puisqu’il était question de cuisine. Ou plus exactement, de son absence de talent culinaire. Jaden pinça les lèvres pour retenir à peine un sourire amusé alors que sa fiancée se contentait d’une légère onomatopée douteuse à sa piètre plaidoirie, qui consistait à défendre plus ou moins l’indéfendable. Plus qu’une véritable envie d’obtenir enfin l’accès à la cuisine, il s’agissait tout simplement d’un jeu, pour l’Australien, qui s’amusait davantage de la moue peu convaincue de sa fiancée que de l’espoir de pouvoir tenter de nouvelles expériences culinaires. Il leva les yeux en direction du plafond d’un air profondément innocent, du genre : « Si, si, j’allais ranger, ça a juste pris plus de temps que prévu... »... à quelques journées près, en effet. Jaden ne faisait jamais les chose à moitié, surtout quand il était question de mettre le merdier. Bref. Il haussa les épaules pour toute conclusion, puis esquissa un nouveau sourire, mi-rêveur, mi-amusé, alors que sa fiancée lui confirmait qu’il y avait tout de même peu de chances que leurs futurs enfants développent une allergie à l’eau de mer compte tenu de la densité d’eau salée qui coulait dans ses veines. Il pouffa de rire à cette remarque imagée, et secoua vivement la tête en guise d’approbation, sans rien ajouter, venant simplement se blottir de nouveau contre elle comme pour la remercier.

En réalité, il n’était pas particulièrement inquiet. Cette passion-là ou une autre, ce n’était pas bien grave... Ses enfants qu’il imaginait déjà, il saurait les retrouver, sur un terrain qui leur convienne. Les passions, ce n’était pas ce qui manquait à l’Australien... Et il était toujours prêt à en découvrir de nouvelles. « D’un autre côté, ne put-il s’empêcher d’ajouter malicieusement, ils peuvent aussi hériter de ton équilibre précaire, et finir quatre-vingt pour-cent du temps à l’eau plutôt que sur une planche, si j’en crois mon expérience. » Le jeune surfeur lui adressa un petit clin d’œil narquois, coloré d’une sorte de tendresse qu’il n’était pas difficile de lire sur les traits de son visage. Cette remarque, si sournoise fût-elle, faisait surtout référence aux circonstances de leur rencontre, et à cette façon qu’elle avait eue de glisser de sa planche à de nombreuses reprises, forçant l’Australien à intervenir... et à ne plus jamais sortir de sa vie. C’était, en quelque sorte, une nouvelle déclaration d’amour très bien masquée, mais que le sourire tendre de Jaden trahissait sans le moindre effort.

Vint ensuite l’idée lumineuse de Letizia, qui consistait ni plus ni moins qu’à prendre la fuite et à demander asile chez leur hacker préféré (qui le resterait seulement s’il acceptait ladite demande d’asile, évidemment) qui habitait non loin de là. Jaden n’eut qu’à peine le temps de prier que le jeune homme soit bel et bien chez lui, moins encore de croiser les doigts, que sa fiancé lui annonçait déjà qu’ils étaient les bienvenus chez Scott. Ce à quoi il répliqua immédiatement, avec un petit mouvement de tête satisfait : « Bless his kind soul. ». Jamais dans l’excès. Il sourit de plus belle, et ses yeux brillèrent d’une lueur impatiente caractéristique. A vrai dire... Il avait tellement cette pièce et ce canapé en horreur qu’elle lui aurait proposé d’assister à un cours de philosophie de l’autre côté de la ville, qu’il aurait probablement été tout aussi ravi de la perspective. Sortir. Quitter cet endroit, non pas parce qu’il n’était pas confortable mais parce qu’il le connaissait... trop, à présent. Par coeur. Jusqu’au moindre détails et variations de couleur sur la tapisserie, aux moindres rayures sur la table du salon. Il avait besoin d’air. Et il connaissait suffisamment Scott pour savoir que le jeune homme serait perspicace et leur laisserait, s’il en sentait le besoin, un certain degré d’intimité qui leur permettrait de se retrouver plus sereinement qu’ici même... où la menace d’une interruption du duo de mamans Hale était latente, et de plus en plus inéluctable.

Jaden poussa donc un petit soupir de contentement à l’idée de pouvoir passer une après-midi libératrice et rafraîchissante en compagnie de Letizia et de Scott, à défaut d’avoir Mercy à portée de main pour lui changer les idées. Les traits de son visage parurent se détendre plus encore. Il y avait un côté grisant, à cette sortie de secours qu’ils s’apprêtaient à emprunter, comme deux adolescents fatigués des adultes et rêvant de liberté. Le jeune surfeur reprit machinalement les rênes de la conversation, laissant ses pensées disparates guider des remarques hasardeuses que, fort heureusement, Letizia parvint à suivre sans peine. Ce fut d’ailleurs au tour de Maman Lydia de recevoir une balle (pas si perdue que ça) de la part de la jeune femme, qui ne mâcha pas ses mots bien que le grand sourire qu’elle arborait était une preuve suffisante pour démentir ses propos. Jaden émit un petit hoquet de surprise, très vite transformé en éclat de rire, qu’il modéra d’une main sur sa bouche en l’entendant faire remarquer qu’une seule Lydia suffisait déjà bien assez. Il lui adressa une petite moue faussement désapprobatrice, qui validait en réalité la remarque tout à fait à propos de la jeune femme... « Ah, j’espère que tu compatis maintenant pleinement à mon malheur. J’ai quand même vécu avec elle quasiment les deux tiers de ma vie... » Le surfeur lui lança le regard de chien battu le moins crédible au monde, et qu’il ne réussit pas à maintenir bien longtemps. Il n’était pas difficile de comprendre ce que l’Australien disait vraiment. L’inverse, donc. Il était conscient de la chance infinie qu’il avait eue de grandir dans un environnement comme celui-ci, et ne pouvait qu’en être reconnaissant.

Il savait, aussi et surtout, que sa fiancée plaisantait et il ne lui tenait certainement pas rigueur de l’apparente animosité qu’elle pouvait parfois montrer à l’égard de ses mères ces derniers temps. Au fond, il la comprenait. Il savait l’affection profonde qu’elle portait à sa famille d’ordinaire... tout comme il savait à quel point elle tenait à son indépendance. Elle réagirait probablement de la même manière envers à peu près n’importe qui, pour peu que le n’importe qui en question se permette d’envahir plus longtemps que nécessaire son espace personnel. DU-BALAIS, quoi. Il ne pouvait qu’approuver cette philosophie, bien qu’il soit probablement plus laxiste qu’elle en la matière... Pour des raisons de flemme, probablement. Bref. Suivant toujours le fil hasardeux de ses pérégrinations mentales, il finit par orienter la conversation en direction de Mercy. Peut-être parce que, au fond, il s’inquiétait pour elle bien plus qu’il ne voulait bien le laisser paraître... preuve en était de son petit sourire satisfait à l’idée qu’elle puisse se porter mieux, désormais, intuition confirmée par Letizia. S’il ne manquait jamais d’afficher l’admiration incontestable et la fierté qu’il ressentait à l’égard de sa meilleure amie, ce métier qu’elle avait choisi supposait aussi sa part de dangers et de douleurs... un aspect qu’il avait expérimenté bien malgré lui en première ligne lors de l’incident du Lynnhaven Mall. Jaden secoua la tête pour chasser des souvenirs persistants, qui donnaient à la profession de sa meilleure amie un éclairage bien différent. Glacial. Mais après tout... la mission qui attendait la militaire à Messara n’avait strictement rien à voir avec les dangers d’une prise de d’otage de grande ampleur. Non ?

A la place, il choisit de se concentrer sur l’essentiel. L’évolution de Mercy. Ses sourires de plus en plus naturels et de plus en plus fréquents. Son visage, plus vivant et plus lumineux. Ses éclats de rire, aussi, ses boutades et ses coups énergiques pour le remettre à sa place chaque fois qu’il dépassait les bornes.  Souvent, donc. Jaden sourit bêtement à ses pensées, rasséréné, et ne perdit pourtant pas le Nord, profitant de la légère faille dans la détermination de Letizia, pour conclure un marché que la jeune femme regrettera sans doute : dès que sa meilleure amie rentrera de mission, il aura l’autorisation de lui révéler ce qu’il mourait de dire à tous ceux qu’il connaissait. Et tous ceux qu’il ne connaissait pas aussi, d’ailleurs. L’Australien leva innocemment les yeux en direction du plafond à l’éclat de rire que Letizia laissa échapper, et haussa les épaules... avant de lâcher une bombe qui la surprit autant qu’il avait lui même été bouché bée à l’époque. Oui, oui, oui... Keziah et Mercy. Parfaitement. Jaden hocha plusieurs fois la tête, comme pour signifier qu’il n’était pas du tout en train de plaisanter, s’amusant à demi du court-circuit cérébral que cette révélation provoquait chez sa fiancée.

Ce qui le fit beaucoup moins rire, en revanche, et qui l’intrigua sans doute un peu plus qu’il n’était nécessaire, ce fut la réaction immédiate de Letizia à sa suggestion fort peu subtile de jouer les matchmakers entre les deux jeunes gens. Non, avait-elle dit. Ce ne serait pas utile. Oh, really ? Elle savait définitivement quelque chose qu’il ignorait. C’était inconcevable. Inacceptable. Jaden haussa un sourcil lorsqu’elle lui répliqua, de façon tout à fait laconique, une sorte de vérité générale contre laquelle il ne pouvait pas grand chose. Parce que tu es un homme. Gnia gnia gnia. Son expression boudeuse se transforma aussitôt en outrage alors qu’elle lui taquinait le bout du nez. Il secoua la tête, faisant mine de vouloir lui échapper sans véritablement bouger le reste de son corps, et lui tira la langue, frustré. Cette réponse-là n’était guère satisfaisante, et ne l’avançait pas des masses. « Je ne vois pas le rapport... » marmonna-t-il donc avec un degré de mauvaise foi jusqu’alors jamais atteint... avant de mettre son (faux) orgueil de côté pour entamer un interrogatoire en bonne et due forme, que sa fiancée avait sans nul doute senti venir tant elle le connaissait bien. Les épaules du jeune surfeur, déçu, s’abaissèrent légèrement en la voyant rouler des yeux au ciel et lui répliquer qu’elle n’était pas celle à qui il fallait s’adresser pour obtenir des réponses. Il pinça les lèvres, ennuyé, et se tortilla dans le canapé, à la manière d’un enfant à qui on aurait refusé de donner un bonbon. Elle ne lui dirait rien du tout. Il la connaissait par cœur. Assez pour savoir qu’il n’avait littéralement aucune chance de lui faire dire quoi que ce soit, de cette manière ou d’une autre.

Come ooooooon, geignit une petite voix à l’intérieur de son crâne alors que son imperturbable fiancée arquait un sourcil dans sa direction, histoire de bien lui faire comprendre le message. You kidding, right ? Non, il ne plaisantait pas du tout. S’il y avait quelque chose... Non, wait. S’il y avait quelqu’un qui était entré dans la vie de sa meilleure amie, et était en partie responsable de ses nouveaux sourires, il fallait qu’il le sache. Pour lui témoigner sa reconnaissance infinie, avant toute chose. Et puis, parce que... Parce que, quoi. Jaden se mordilla la lèvre d’un air enfantin. Evidemment, Letizia avait raison. Comme toujours, d’ailleurs. Par respect pour elle, ne valait-il pas mieux laisser à Mercy le soin de le lui expliquer selon ses propres termes ? Après tout... Le sujet était délicat, il en était plus que conscient. Douloureux, même, depuis Aiden. Et puis, n’était-ce pas, aussi, la stratégie la plus... prudente ? Son espérance de vie risquait de diminuer de moitié s’il entreprenait une enquête sur la vie amoureuse de sa meilleure amie, sans le consentement de cette dernière. Jaden pencha la tête sur le côté, perplexe, l’air de se demander très sérieusement si la question valait un tel sacrifice ou non. « Hm-hmmm... » marmonna-t-il sans qu’on sache trop s’il s’agissait d’une approbation pleine de mauvaise volonté, ou une désapprobation complètement assumée. Un peu des deux, sans doute.

Ses piètres efforts de protestation furent interrompus efficacement par la petite tape que la jeune femme lui asséna sur le haut du crâne... comme elle avait l’habitude de le faire, chaque fois qu’il faisait son intéressant ou racontait n’importe quoi. En général, ce geste seul suffisait à le rappeler à l’ordre. Cette fois-ci, cependant, Letizia l’accompagna d’une remarque non moins à propos, qui le fit arquer un sourcil choqué. Ne soit pas débile. Par réflexe, le surfeur commença par lui tirer à nouveau la langue. Je suis débile si je veux, d’abord... sembla répondre sa mauvaise foi de cette manière-là, bien qu’en réalité, ses lèvres dessinèrent un petit sourire, vaguement soulagé d’entendre que Mercy n’avait pas confié à sa fiancée un secret qu’elle lui aurait caché, à lui. ENCORE HEUREUX. Bon... S’il était honnête envers lui-même, il fallait bien qu’il admette qu’avec sa subtilité légendaire, il comprenait sans mal qu’on ne lui confie pas toujours si naturellement ce genre de sujet ô combien délicat. C’était proprement enfantin de sa part de réagir de la sorte, il en était tout à fait conscient... Et peut-être jouait-il un peu plus les choqués qu’il n’était nécessaire, et en faisait-il un peu trop... pour le principe. Parce que cela lui changeait les idées. Et surtout, parce que cette façon de réagir à l’excès manifestait, à son étrange manière, la joie indiscutable qu’il ressentait à la perspective que sa meilleure amie reprenne goût à la vie et tente une nouvelle expérience. La suite des paroles de sa fiancée l’intrigua assez pour qu’il laisse en partie de côté son petit numéro de « Je boude, na ! ». Il fronça les sourcils, et les traits de son visage passèrent de l’outrage à la perplexité, tandis que Letizia lui expliquait qu’en réalité, si elle pensait savoir quelque chose, elle ne le devait qu’à son sixième sens féminin et à sa perspicacité (dont il n’avait jamais douté)... et qu’il n’était même pas certain que Mercy s’en soit elle-même rendue compte.

Oh. Les lèvres du surfeur dessinèrent un petit sourire songeur. Que lui disait-elle, au juste ? Qu’ils savaient maintenant tous les deux quelques chose que la principale intéressée ignorait sans doute ? Que Mercy ne s’était peut-être pas encore aperçue qu’elle avait commencé à ouvrir son coeur à quelqu’un de nouveau ? Cute. Pour une raison qui lui échappa, ce fut l’une des premières pensées qui lui traversa l’esprit à la pensée que sa meilleure amie retourne soudain à l’adolescence, incapable de reconnaître un crush ou de l’accepter comme tel, même lorsqu’il était juste sous son nez. Il y avait quelque chose de grisant et d’incroyablement... positif à cette perspective)là. C’était comme... un nouveau départ ? « Tu as raison. Je ne suis pas vraiment... inquiet. » répliqua-t-il tout doucement en hochant la tête, comme pour prouver à sa fiancée que son caprice était désormais terminé, et qu’il l’écoutait avec l’intégralité de ses neurones opérationnels du moment. Un peu curieux, oui. Mais pas inquiet. Et au fond... L’envie de découvrir l’identité de la mystérieuse personne qui faisait de nouveau battre le cœur de sa meilleure amie s’était quelque peu atténuée à présent, remplacée par une toute autre prérogative, non moins vitale. A quel moment Mercy allait-elle en prendre conscience elle-même ? Combien de temps lui faudrait-il encore attendre avant de pouvoir lui poser proprement la question sans risquer de compliquer la situation ? Le jeune Australien poussa un léger soupir et ajouta d’un ton songeur : « N’empêche, j’aimerais bien avoir ce genre de super-pouvoir, moi aussi. La prochaine fois que ton instinct te dis quelque chose, fais-moi un signe discret pour me prévenir... » Après tout, c’était de la pure et simple logique... Si Letizia avait remarqué quelque chose en présence de Mercy, il ne devait lui-même pas être trop loin dans les parages et aurait donc pu se montrer plus attentif, pour peu qu’on lui donne un petit coup de pouce. Il lui adressa un clin d’œil qui laissa flotter un léger doute. Plaisantait-il ?

Le visage de Jaden reprit son sérieux alors que la voix de sa fiancée se faisait plus basse. Il hocha doucement la tête en se mordillant la lèvre. Oui, bien sûr... Il avait beau faire son intéressant pour amuser la galerie, il n’était pas complètement stupide, bien que les apparences jouent souvent contre lui. Il comprenait parfaitement ce qu’elle essayait de lui expliquer, et partageait son avis. Malgré la curiosité qui lui chatouillait le coeur et les lèvres, il était conscient que ce sujet-là était le plus délicat qui puisse exister. Surtout pour Mercy. Letizia avait raison, comme toujours. Sa meilleure amie lui en parlerait d’elle-même. C’était une certitude dont il ne pouvait pas douter. Quand elle serait prête. Pas avant. Si son côté franc et bourrin était prêt à sauter sur la militaire à la moindre occasion et à la titiller jusqu’à ce qu’elle lui avoue qui était celui ou celle dont elle ne pouvait plus se passer... Il savait pertinemment, au fond, que c’était la dernière chose à faire. Cette attitude-là risquait, au contraire, de la mettre sur la défensive... voire même de compliquer une histoire qui ne le concernait pas directement, et dans laquelle il n’avait pas à mettre son nez. Et si, à cause d’un propos maladroit de sa part, Mercy refermait aussitôt ce cœur qu’elle était tout juste prête à rouvrir ? Il ne se le pardonnerait jamais. « Je sais, je sais... » soupira-t-il doucement en esquissant un petit signe de menton en guise d’approbation.

Il y avait une sorte de reddition, dans son attitude à présent plus posée, comme s’il voulait à la fois la rassurer, et lui faire comprendre qu’il se rangeait bien évidemment à la voix de la raison. Celle de sa fiancée, of course. Le jeune surfeur ne put s’empêcher d’esquisser une petite moue d’autodérision alors que Letizia se mettait en devoir de lui prodiguer des conseils afin de faire preuve d’un minimum de subtilité. DE SUBTILITÉ. Il pouffa de rire alors qu’elle insistait sur cette notion si étrangère à sa personnalité, et qui disputait probablement à la patience la première place de la qualité qu’il ne possédait définitivement pas. « Sub-ti-le-ment ? » répéta-t-il en détachant chaque syllabe et en lui jetant un regard lourd de sens. La véritable question n’était pas bien difficile à entendre. C’est-à-dire ? How do I do that ? Bien évidemment, Letizia le connaissait par coeur. Stratégique, elle décida donc de lui mâcher en partie le travail en lui suggérant habilement la façon dont il pouvait potentiellement s’y prendre pour amorcer une approche sans braquer la jeune femme.

Jaden ne put s’empêcher de hausser les sourcils, et un éclat admiratif traversa son regard alors qu’il entrouvrait la bouche. Faire allusion à Keziah pour espérer un aveu, ou... a minima, une réaction qui permette à la jeune femme de réaliser elle-même ses sentiments ? Brilliant. Sournois, mais absolument brillant. « Oh... lâcha-t-il avec un mélange de surprise et de fierté dans la voix. C’est bon, ça ! Je note et je valide. » Il leva les yeux en direction du plafond, faisant mine de réfléchir un peu plus avant à la question. « Je pourrai lui parler d’abord du fait que Keziah risque d’être dans le coin pendant quelques temps, ajouta-t-il d’un ton songeur. Ce qui est vrai, d’ailleurs. Lui et Aly vont passer quelques semaines dans la région fin février ou début mars. Un évènement familial, je crois bien. Ils ont promis de passer nous voir. Bref... » Le jeune surfeur agita la main comme pour chasser ses tergiversations, puis plissa les yeux et reporta un regard malicieux en direction de sa fiancée. « En tout cas, c’est une brillante idée. Je ne te savais pas si machiavélique... » ajouta-t-il avec une pointe d’humour plus qu’évidente, alors que ses lèvres dessinaient un début de sourire mutin. Qui se fana légèrement à la dernière remarque de Letizia.

L’Australien inspira profondément, et son cœur se serra, comme à chaque fois que la mort d’Aiden était évoquée. Il se mordit la lèvre. Si cette seule mention avait cet effet-là sur lui... Il ne pouvait même pas imaginer l’effet qu’elle avait, quotidiennement, sur sa meilleure amie. La force qu’il lui avait fallu pour se relever de ce drame, et vivre avec, comme elle le faisait, lui paraissait proprement surhumaine. Il secoua la tête et approuva d’une petite moue, alors que Letizia déposait un nouveau baiser sur sa joue, comme si elle avait voulu contre-carrer l’effet de ses paroles, d’un geste tendre dont il avait désespérément besoin. Il sourit avec douceur et la serra naturellement contre lui en poussant un soupir. « Hm-hm... » commença-t-il par approuver sans rien dire. Encore une fois, elle avait raison. Il ne chercha même pas à protester d’une quelconque manière. Comment le pourrait-il ? Il partageait ses craintes. Elles étaient aussi les siennes. Sa curiosité maladive s’était envolée. Elle était secondaire. Le bien-être de Mercy passait avant. La dernière chose qu’il souhaitait, c’était la blesser d’une parole maladroite qui l’empêcherait d’aller de l’avant. « Je sais... C’est un sujet compliqué. » finit-il par souffler très sérieusement, comme pour terminer de la rassurer, sans pour autant réussir à reformuler à voix haute la question de la mort d’Aiden. Malgré l’humour et le ton léger qu’avait employés sa fiancée, il n’avait pas manqué de percevoir l’inquiétude qui perçait dans sa voix, et l’envie sincère de protéger Mercy de la bourrin-attitude de son cher et tendre. Il lui en fut infiniment reconnaissant, et déposa un baiser sur son front, comme pour terminer de lui faire comprendre que sa crise était désormais passée et la remercier d’être encore et toujours la seule boussole dont il avait besoin pour se repérer.

Le jeune homme laissa s’étirer quelques secondes de silence pensif, rompues de temps à autre par les échanges inaudibles de ses mères depuis la cuisine ainsi que le bruit des ustensiles dont elles se servaient. Il laissa ses pensées vagabonder encore quelques temps en direction de Mercy, mêlant ses inquiétudes à la curiosité qui l’animait encore, et à la joie que lui procurait cette découverte inattendue. « Quoi qu’il en soit, finit-il par ajouter d’un ton plus joyeux et plus affirmé, comme s’il voulait reporter son attention sur les perspectives grisantes qui coloraient leur avenir, il semble donc que nous devions compter, pour sûr, un plus one pour Mercy, au mariage. » Un sourire étira ses lèvres alors qu’un nouvel éclat traversait son regard bleu. S’il n’avait pas (encore) le droit de crier au monde entier qu’il allait bientôt être papa, personne ne pouvait l’empêcher d’annoncer à qui voulait l’entendre qu’il allait épouser la femme de sa vie. C’était un projet, un autre, qu’il pouvait se permettre d’évoquer à voix haute, et qui lui faisait tout autant de bien. Jaden se redressa très légèrement sur le canapé.

Si le mariage avait été repoussé à une date ultérieure, pour laisser à leur futur enfant le soin de faire son apparition, il n’en était pas moins une réalité qu’ils pouvaient d’ores et déjà commencer à organiser. La fin de l’été allait arriver à la vitesse de la lumière, il n’en doutait pas, bien que son absence de patience soit un adversaire redoutable. Penser à la perspective de ce mariage sur la plage lui donnait aussi l’occasion de se projeter dans un nouveau chapitre de leur vie qu’il avait hâte de découvrir. « Tu crois qu’il y a des choses que je pourrais faire depuis mon canapé, demanda-t-il finalement en arquant un sourcil perplexe, un peu comme s’il demandait l’autorisation sans trop savoir comment s’y prendre, pour commencer à réfléchir à l’organisation de tout ça ? Il paraît qu’il faut s’y prendre à l’avance... » L’Australien haussa les épaules. A vrai dire, il n’avait pour toute référence que les nombreux films qu’il avait vus récemment, et qui laissaient croire qu’il fallait en effet au minimum les deux tiers d’une année pour mener à bien l’organisation d’un mariage, quel qu’il soit. Il lui lança un regard interrogateur, juste avant qu’une autre idée lui traverse l’esprit : « Je me demande d’ailleurs si on ne pourrait pas mettre mes mères sur une mission de seconde zone, histoire de les occuper... lâcha-t-il en se parlant à moitié à lui-même, du genre... le choix des serviettes ou de la rédaction des invitations. Ça aurait au moins le mérite de leur donner l’impression de faire quelque chose d’utile. » Jaden grimaça très légèrement. Cela n’irait certainement pas jusqu’à les faire déguerpir de chez eux avant l’heure, mais peut-être Lydia passerait-elle moins de temps à collée à son fils si elle avait l’impression d’avoir quelque chose d’important à faire pour lui ? Il fit claquer sa langue contre son palais avant d’ajouter : « D’un autre côté, c’est peut-être un peu risqué, de leur filer une partie de l’organisation du mariage, si infime soit-elle... Faudrait pas que ça se retourne contre nous, quoi. » Ils en avaient déjà parlé, à vrai dire, et en était arrivé à la conclusion qu’il allait être compliqué d’empêcher leurs parents respectifs de mettre le nez dans cette histoire... Bien que, connaissant Letizia, il ne doutait pas qu’elle allait mettre le holà très vite avant que cela ne dégénère. Il lui faisait entièrement confiance.
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Letizia Pastore
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MessageSujet: Re: Australian Invasion (feat. Letizia Pastore)   Australian Invasion (feat. Letizia Pastore) EmptyVen 20 Nov - 0:55


Australian Invasion

Letizia en est persuadée, la troisième guerre mondiale n’aura pas lieu. Ou en tout cas pas sous leur toit et encore moins à Noël. Chacun saura se tenir, plus ou moins et tout le monde survivra. Dans le pire des cas, la jeune femme et l’australien se protègeront l’un l’autre, évitant de devenir des dommages collatéraux. Elle ne le dit pas, mais dans le pire des cas, elle balancera the news, ça occupera les grands-parents suffisamment longtemps pour les empêcher de s’entretuer. Bien évidemment, la jeune femme espère qu’elle n’aura pas à en venir à de telles extrémités. Elle préfère largement garder ce petit bonheur entre eux aussi longtemps que possible. Mais à situation désespérée... mesure désespérée.
Un peu comme avec l’humeur de Jaden, étroitement liée à son incapacité à se mouvoir librement, entravant grandement sa propension à vagabonder par monts et par vaux. Heureusement, la blonde a une technique infaillible pour contrecarrer toute aura négative pouvant s’accrocher au cœur du surfeur. Il lui suffisait juste de l’aimer, tout entier, avec ses défauts et ses qualités, ses joies et ses peines. Tous deux sont conscients qu’il n’y a rien qu’ils puissent faire pour accélérer la convalescence de l’australien, tout ce qu’elle peut faire c’est comprendre son mal être et rester à ses côtés dans cette épreuve.
Elle n’a pas besoin de mots pour ça, pour qu’il saisisse la signification de ce baiser qu’elle dépose sur sa joue. Alors plutôt qu’ajouter des paroles inutiles sur ce sujet elle préfère relancer par une plaisanterie aux dépends de la meilleure amie de l’australien. Et si ce dernier fait mine de protester face à cette attaque gratuite, elle sait bien qu’il partage son point de vue : ce n’est pas demain la veille que Mercy gagnera un prix Nobel de la paix. Dans une prochaine vie, peut-être. Ou celle d’après. Éventuellement. Plus probablement jamais cela dit.

Un peu comme Jaden et la cuisine d’ailleurs... les chances pour qu’il gagne le moindre prix dans ce domaine sont proches du zéro. Un prix d’excellence s’entend, puisqu’il pourrait très certainement gagner la médaille d’or du pire cuisinier du monde, et du plus bordélique. Pas besoin d’en rajouter plus après sa faible tentative de se justifier, qui ne rencontre que peu de succès aux yeux de la blonde. Elle connaît bien son fiancé. Et il le sait parfaitement.
Peut-être en guise de vengeance, ou pas, avec lui on ne sait jamais, c’est au tour de Letizia de se prendre une attaque sournoise. Elle lui coule un regard outré devant la réplique du surfeur quant à son absence de talent sur l’eau avant de faire mine de bouder. « Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler. » grommelle-t-elle avec toute la mauvaise foi du monde, se mettant à ressembler un peu trop à sa moitié. Néanmoins la jeune femme ne peut vraiment dissimuler le sourire qui teinte ses lèvres en se remémorant les circonstances de leur rencontre après laquelle ils n’ont plus été capable de se quitter. En seraient-ils là aujourd’hui si elle avait été capable de tenir plus de trois secondes sur une planche ? Elle aime à penser que oui bien qu’il leur soit impossible d’en avoir le cœur net. Pourtant elle est certaine qu’ils étaient destinés à se rencontrer et à s’aimer, cela n’aurait donc sans doute pas changer grand chose si elle avait été un peu moins nulle en surf.

Conscients que leur moment de tranquillité approche dangereusement de sa fin, la jeune femme propose de se trouver un plan de retraite, au moins pour cette après-midi : fuir chez Scott. Letizia ne peut retenir un léger éclat de rire, nul doute que l’australien se serait montré bien moins généreux si le hacker n’avait pas été disponible cet après-midi. Elle ne peut s’empêcher de sourire tendrement en voyant Jaden se détendre instantanément à la seule perspective de sortir de la maison, ne serait-ce que quelques heures, même pour aller s’asseoir dans un autre salon.
La vétérinaire ne peut pas s’empêcher de glisser un nouveau tacle envers sa rousse de belle-mère en laissant sous-entendre que l’existence d’une seule d’entre elle est déjà quasiment trop pour ce monde, alors imaginer qu’il puisse y en avoir deux... Par principe, l’australien fait mine de désapprouver, mais au fond ils partagent le même point de vue. Lydia sait être adorable, mais elle est aussi, trop souvent dans l’excès. Trop envahissante, trop protectrice... Trop quoi. « Je compatis le plus sincèrement du monde. » acquiesce-t-elle avec un sourire amusé qui laisserait à penser qu’elle ne compatis pas tant que ça. Au fond... Letizia, comme Jaden d’ailleurs, est bien consciente que Lydia a dû être une mère aimante, presque dans l’excès bien qu’il ne puisse jamais y avoir un excès d’amour. Elle doute fort que le surfeur ait vraiment été malheureux dans son enfance. Pas plus qu’elle d’ailleurs, malgré sa mère stricte, presque militaire dans sa façon de l’élever, heureusement que son père offrait une balance plus laxiste. Cela donnait un équilibre épanouissant.

Par un hasard des pérégrinations mentales du surfeur, ou à cause d’une inquiétude latente, qui sait, leur conversation se réorienta une fois de plus sur Mercy. L’australien profitant d’un instant de faiblesse, réussit à suffisamment attendrir le cœur de sa fiancée pour que celle-ci accepte qu’il puisse révéler, au moins à la militaire, la bonne nouvelle qu’il mourrait d’envie d’hurler à la terre entière, mais qu’ils avaient pourtant décider de garder pour eux pendant quelques semaines encore. Mais surtout, il révèle un information à laquelle la vétérinaire ne s’attendait pas : la militaire avait - l’utilisation du passé est importante - un crush sur Kezziah. Si cette révélation pourrait sembler random dans leur conversation, elle ne l’est pas tant que ça. Même s’il ne le montre pas tant que ça, Jaden s’inquiète pour sa meilleure amie, et les événements de Lynnhaven n’ont fait qu’exacerber ce sentiment.
Évidemment, l’australien n’était pas vraiment en état de se rendre compte de quoique ce soit au centre commercial. Contrairement à ce que la blonde laisse entendre, homme ou pas, s’il n’avait pas été blessé à ce moment-là, même lui n’aurait pas pu louper cette évidente alchimie entre la militaire et son camarade ce jour-là. Tout bien considéré... heureusement qu’il n’avait pas été en état de le remarquer. Il n’aurait probablement pas pu s’empêcher de faire des commentaires.
Si le surfeur, ayant l’âge mental d’un enfant de cinq ans, commence par bouder par principe. Comment se faisait-il que sa fiancée sache des choses sur sa meilleure amie avant lui ? Letizia le détrompe suffisamment rapidement, avec une sincérité qu’il ne peut nier pour qu’il se remette à réfléchir, comme un adulte - plus ou moins - et analyser les implications de ce que la blonde lui révèle. La jeune femme lève les yeux au plafond en soupirant. « Qu’est-ce que tu appelles un signe discret exactement, hein ? Rien ne serait assez discret en présence de Mercy de toute façon. » persifle-t-elle sans cacher son amusement. Néanmoins elle reprend vite son sérieux pour faire rentrer une notion importante dans la tête de son fiancé : hors de question de brusquer la militaire quant à ses histoires de cœur. Et parce qu’elle est bien consciente que la discrétion et la subtilité sont loin d’être des qualités dont soit pourvu l’australien, elle se fait un devoir de lui donner des exemples et des conseils sur la tactique à adopter. La vétérinaire rit légèrement devant la réaction de son fiancé, nul doute qu’il est déjà en train de checker mentalement les étapes à suivre. Elle l’écoute, aussi fascinée qu’amusée, dérouler le plan de sa future conversation avec la militaire. « Il y a tant de choses que tu ne sais pas encore de moi... » susurre-t-elle avec une petite moue en coin avant de lever les yeux en l’air, comme si elle voulait se donner un air angélique.
Malgré la bonne humeur qui s’est réinstallée, ou peut-être à cause de celle-ci, elle ne peut pas s’empêcher de rappeler à Jaden à quel point le cœur de sa meilleure amie est fragile, bien qu’elle n’en montre rien. Il est plus que crucial que l’australien laisse Mercy venir à lui sur ce sujet et Letizia sait qu’en mentionnant Aiden, cela suffirait. Aucun d’eux n’oubliait les circonstances des retrouvailles des deux amis, et surtout pas l’état dans lequel il avait vu la brune à ce moment. Elle sourit, soulagée alors qu’il venait déposer un baiser sur son front. Évidemment qu’il avait compris, et il la remerciait, sans avoir besoin de prononcer un mot, d’être là pour le tempérer.

Durant quelques secondes, ils restent tous deux dans ce silence pensif, leurs pensées filant vers la militaire, jusqu’à ce que l’australien ne reprenne la parole. La jeune femme laisse échapper un gloussement bien involontaire. « C’est même certain. » confirme-t-elle sans cacher la joie que la simple perspective du mariage lui inspire. Elle ne peut retenir le sourire tendre qui vient naître sur ses lèvres à la question du surfeur. Un sourire qui se ternit très rapidement alors qu’il suggère de laisser, peut-être, quelques tâches mineures pour ses mères. Histoire de les occuper. « Si on les laisse s’occuper de quelque chose, il faudra trouver une tâche équivalente pour mes parents, à moins que l’idée d’une troisième guerre mondiale te semble finalement être une bonne chose. » lui rappelle-t-elle avec un sérieux qui donnerait presque froid dans le dos. Elle soupire légèrement. « Je suppose qu’on pourrait les laisser effectivement s’occuper des invitations... et peut-être des fleurs, tandis que mes parents s’occuperaient des traiteurs... Si je ne laisse pas mon père s’occuper de la charcuterie et de l’alcool, j’ai bien peur qu’il me déshérite. » explique-t-elle en grommelant légèrement sur la fin. « Quant à toi... si déjà tu faisais une liste des gens que tu aimerais voir à notre mariage, sachant qu’il est hors de question d’inviter le monde entier. » précise-t-elle en arquant un sourcil, sachant pertinemment que le cercle d’amitiés de sa moitié est très, trèèèèèèèèèès étendue.

Plus le temps passe, plus les bruits dans la cuisine semblent se faire plus présents, comme si les mères de Jaden cherchaient à leur faire savoir que l’heure fatidique où leur bulle de tranquillité éclaterait, approchait à grands pas. Et ça ne rate pas. Après avoir clairement entendu une valse d’assiettes et de couverts qu’on dispose sur une table, ce fut au tour de Cathleen de faire son apparition, leur annonçant que le repas était prêt et qu’il n’attendait plus qu’eux.
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